Aller au contenu
  • bdd_livre.png.38ca27d0c9044ccbdbae2e058729c401.jpg

    Bienvenue dans la Base de Données des livres !

    Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

    Accédez au flux RSS :

  • 711 livres

    1. Type: livre Thème: menaces telluriques Auteur: James HERBERT Parution: 1992
      Alors que Jim Rivers, météorologue de son état, est accidenté en coulant étudier de trop près les conditions dans l’œil d’un cyclone, partout dans le monde se développent, de façon anarchique, des événements catastrophiques : volcanisme réveillé en Sicile, sècheresse et typhon au Texas, raz de marée au Bengladesh, etc.,  relatés à travers les témoignages divers d’individus fortement typés. Ce qui est étrange dans chaque cas, est l’apparition d’un petit globe lumineux (appelé « présage »), dont la vision provoque d’abord un sentiment d’émerveillement avant de se terminer en cauchemar. En ce décor, de plus en plus bouleversé, Rivers mis sur la touche pour « fatigue exceptionnelle » est contacté par une étrange famille résidant à Hazelrod, au nord de Londres. La jeune Diane – dont il tombera amoureux - assure le contact entre lui et deux jumeaux, Josh et Azel, aux pouvoirs psy très curieux. Ce sont eux qui ont convaincu Diane de ramener Rivers vers Bibby et Poggs, leurs parents adoptifs et éminents scientifiques écologistes. Rivers, d’abord très méfiant, n’adhère pas à la théorie de Poggs qui prétend que la terre, organisme vivant (hypothèse Gaïa) est arrivé à son seuil d’intolérance et tente de se débarrasser de l’horrible parasite qu’est l’homme :
      « le mont Pinatubo éclata purement et simplement. Les cieux s’embrasèrent, et l’on entendit la déflagration à près de cinq mille kilomètres(…) Cette seconde explosion dévastatrice projeta des cendres et des roches à quatre-vingt kilomètres, et créa des vagues de pression qui firent le tour du globe. Séismes et raz de marée s’ensuivirent.(…) Les habitants des Philippines crurent que la fin du monde était finalement arrivée. »
      Les rêves tiennent un part importante dans le récit. D’après les jumeaux, qui sont en contact métapsychique avec d’autres enfants semblables à eux dans le monde, Rivers aurait un rôle particulier à jouer, celui de retrouver «l’Homme du rêve ». Ce dernier, au rôle bénéfique, est seul apte à contrer le mal que la terre fait peser sur l’espèce humaine, notamment en la personne de Mama Pitié, une gargantuesque et monstrueuse prêtresse noire de Saint-Louis, Missouri. Mama Pitié se veut l’incarnation de la « Mère Terre » et de sa volonté de se débarrasser des êtres humains. Sa tâche sera donc de mettre les mains sur Josh et Eva qu’elle considère comme les catalyseurs d’une nouvelle nature en train de naître, et bienfaisante, celle-ci, pour les hommes (du moins les survivants).
      Tandis que des présages se manifestent un peu partout dans le monde, de plus en plus nombreux et signant des catastrophes inattendues, tels que des tremblements de terre à Londres où des geysers d’eau bouillante au centre de diverses cités, Rivers, guidé par un présage s’envole en direction de l’Ecosse en compagnie de Diane et Josh, à la recherche de l’Homme du rêve. Parallèlement, Mama Pitié prend l’avion pour Hazelrod avec son âme damnée Nelson Shadebak, pour mettre la main sur Eva. Rivers y fera la connaissance d’un ermite aveugle au fond de la campagne écossaise qui lui enjoint de retourner immédiatement auprès d’Eva et d’écarter la terrible menace qui plane sur les jumeaux, car eux seuls seront capables de réduire la «colère» de la terre. A son retour à la propriété, Rivers se rendit compte que Mama Pitié avait déjà commencé son œuvre de mort. Bibby morte, la prêtresse noire s’apprêtait à dévorer Eva, comme l’ogre de la fable. Un combat titanesque se déroulera entre Rivers et la diabolique Mama jusqu’à ce qu’un coup de fusil de chasse de Diane mette fin à l’affrontement :
      « D’un geste lourd mais rapide, Rivers s’élança et sauta. Son bras valide enserra la taille d’Eva, et son poids fit le reste comme il retombait sur le sol.(…) Rivers poussa un cri car son bras cassé avait heurté le lit, mais il reçut le poids d’Eva sur sa poitrine, ce qui amortit la chute de l’enfant.(…) et, les yeux à demi-fermés sous l’effet de la douleur, il regarda la géante ensanglantée qui se tourna vers eux. »
      Alors la terre, délivrée de l’entité malfaisante qui était censée la représenter, put enfin s’apaiser, entrée par les présages bénéfiques d’Eva et de Josh, à Hazelrod, comme partout dans le monde.
      Un récit peu crédible qui présente un salmigondis de descriptions catastrophistes liées à la sauce métaphysique : L’hypothèse Gaïa a bon dos ! Quant à l’intrigue,elle « flotte» entre la lutte Rivers/Mama Pitié et les annotations à caractère spiritualiste. Un roman raté qui nous fait regretter la série des « Rats ».

    2. Type: livre Thème: la nouvelle glaciation, archéologie du futur Auteur: Octave BELIARD Parution: 1911
      "L'aéronef planait dans la nuit polaire. On était, le lecteur l’a compris, au dernier âge du monde. La terre était envahie par le froid. (…)La double calotte blanche qui couvre les pôles de la terre était descendue lentement, avec les siècles, vers les contrées tempérées, et maintenant sa frange atteignait presque les tropiques. "
      Trois intrépides explorateurs, Tulléar, Fandriana et Atanibé, en provenance de Tananarive et amoureux de Victor Hugo, comptent vérifier l’existence des ruines de Paris, englouties sous les glaces. Par un heureux coup du destin, ils atterrissent avec leur avion là où des monuments encore reconnaissables signalent la présence de la cité détruite. Cachant l’aéroplane dans ce qui reste du Panthéon, ils vont de merveilles en merveilles reconnaissant les tours de Notre-Dame qui se dressent dans une île de la Cité environnée de séracs, ainsi que la Tour Eiffel. Ces lieux funèbres et noirs sont hantés par divers animaux :
      " Les vieilles tours se dressaient, formidables, vivantes, animées. Un peuple entier en occupait toutes les anfractuosités, courait sur leurs galeries, agitant des bras noirs, bombant des ventres en tuniques blanches, poussant des clameurs discordantes. L’usure du temps avait rongé les pierres, creusé partout des escaliers, transformé en rocher l’œuvre des hommes, et par ces escaliers, par ces crevasses, montaient de terre des défilés bizarres, archaïques, jamais vus. Tout à coup Atanibé poussa un grand éclat de rire. " Ce sont des pingouins " fit-il.
      Quand ils aperçoivent des rennes qui fouillent le champ de ruines du Louvre, ils n’hésitent pas à faire un carton sur ceux-ci et, à l’instar des hommes préhistoriques, ils les font basculer dans les ravins qui s’ouvrent au-delà des blocs pierreux. Puis, ce sont les chiens sauvages qui se mettent de la partie. Efflanqués, affamés, ils pourchassent nos amis.
      Tulléar, Fandirana et Atanibé n’entendent pas leur servir de plat principal. Ils leur échappent en se calfeutrant en un lieu souterrain et découvrent – ô merveille ! – la Vénus de Milo encore entière (si l’on peut dire) parmi d’autres trésors artistiques éparpillés dans les salles souterraines du Louvre.
      Tout en admirant ces découvertes, ils entrent en contact avec un Parisien primitif et dégénéré vivant dans les ruines. Celui–ci rameute ses congénères pour une poursuite impitoyable dans les tunnels et couloirs désaffectés du métropolitain de l’ancienne capitale. De justesse, ils échappent aux primitifs en émergeant près du Panthéon, regagnent leur aéroplane, décollent en hachant menu les quelques acharnés qui s’étaient accrochés à l’engin. Mettant cap au sud, ils regagnent leur douillet pays tropical pendant qu’un printemps tardif caresse le champ de ruines parisien :
      " La ville se dévêtait lentement de ses robes d’hiver qui glissaient avec un frou-frou soyeux le long des murs pleurants. Quelques jours les grands cadavres des édifices furent mis à nu, puis l’herbe, les mousses les recouvrirent d’un duvet nouveau. Les bouleaux et quelques autres arbres allongeaient avec précaution leurs feuilles hors des bourgeons, comme de petits doigts timides. Et les rennes, par troupes, reniflant l’air, menèrent leurs faons nouveau-nés boire au fleuve, animèrent de leurs galopades folles les plaines herbues des Tuileries et du Luxembourg. "
      Une petite nouvelle imprégnée de romantisme. Octave Béliard n’en est pas à son coup d’essai dans le domaine de la conjecture et son récit a l’avantage d’être l’un des premiers à envisager le thème sous cet angle,  à la manière de Marie Shelley et en souvenir de Victor Hugo. De troublantes ressemblances y apparaissent avec le " Paris en l’an 3000 " de Henriot.

    3. Type: livre Thème: épidémies, menaces idéologiques Auteur: Cédric BANNEL Parution: 1999
      Ce que l’on craignait en Angleterre s’est enfin produit : une épidémie de Kreutzfeld-Jakob dont tous les tests indiquent la virulence. Sur un échantillon de 10 000 personnes, l’on met en évidence que 8,5% sont en état d’incubation. Ramené à la population de l’Europe c’est l’équivalent de plus de dix millions de morts. Cela ressemble à l’apocalypse et le Premier Ministre anglais en a froid dans le dos :
      " -Combien seront-ils ? - De malades ? Ils seront au moins six millions selon le test que nous venons de réaliser. Mais ils peuvent aussi bien être dix millions ou plus. C’est impossible à savoir aujourd’hui, car notre test sous-évalue forcément le risque. Il y a une partie de porteurs sains qui échappent au test et nous sommes incapables, par définition, d’en déterminer le nombre avant que ces gens deviennent malades.
      Mais il faut que vous compreniez : nous avons tous mangé de la vache folle. Vous, moi. Sa voix n’était plus qu’un souffle maintenant. Chaque Britannique de plus de dix ans a été, à un moment de sa vie, en contact avec le prion. Et si la contamination est massive, ce pourrait même être, dans la pire des hypothèses, la disparition de l’ensemble de la population adulte. La fin de la Grande-Bretagne. "
      Le docteur Appleton, un franc-tireur de la recherche, fait la découverte capitale d’un médicament capable d’arrêter le prion. Avant qu’il ne puisse en donner communication à la communauté scientifique, son laboratoire est détruit, lui-même et ses collaborateurs assassinés, et la formule volée par une équipe hautement performante de terroristes. Devant l’imminence du danger, le S.I.S. anglais met en piste une équipe de tueurs, aux moyens illimités et à l’efficacité meurtrière, chargée coûte que coûte de retrouver la formule du médicament.
      Le cerveau de l’équipe est le Dr. Foster, un psychiatre hyper - performant capable de percer à jour toutes les motivations profondes. Samuel, un Noir, représente le Muscle. Ancien repris de justice, spécialiste en explosifs électroniques, perceur de coffres-forts sophistiqués, il partage la vedette avec Milan, le tueur solitaire sans scrupules ni états d’âme, premier de sa catégorie dans le maniement des diverses armes à feu. Pour clore, la touche féminine : celle de Vic, spécialiste en arts martiaux et linguiste cultivée. A  eux quatre, ils remontent la piste en éparpillant autour d’eux les cadavres pour atteindre leur but, retrouver la formule qui permettra d’enrayer l’épidémie. Leurs ennemis sont repérés au Moyen - Orient.
      En Egypte, par divers indicateurs, ils remontent au groupe terroriste " Châtiment et Renouveau " qui est la main ayant perpétré l’attentat de Milton et le vol de la formule sous la direction de Dan, ancien mercenaire employé du Mossad israélien. Le repaire des terroristes sera détruit à coups de roquettes, mais pas de formule ! Un indice les mettra sur une nouvelle piste car, avant de mourir, l’un des terroristes lâche le nom de : " Golem ". Foster découvrira que l’affaire de l’attentat aura été sous-traitée et que le véritable auteur du forfait sous la direction duquel travaille Dan, est ce fameux " Golem ", chef d’une bande d’illuminés, les " kahanistes ".
      L’épidémie commence à s’étendre, le temps presse et ce d’autant plus que Vic apprend qu’elle aussi est infectée. Foster amoureux de Vic mettra les bouchées doubles pour retrouver le "Golem", alias Kahan, redoutable schizophrène, désireux d’anéantir l’Occident.
      La formule volée ayant été déposée en sécurité en  un coffre d’une banque suisse, par la ruse, et avec l’appui du S.I.S., Foster la récupère. Quant à Kahan, tapi dans un repaire en Floride, protégé par Dan que Milan exécute, il disparaîtra dans les marécages. L’Europe sort intacte de la crise, mais il est trop tard pour Vic qui mourra dans les bras de Foster.
      Une machine littéraire bien huilée qui tourne avec les ingrédients habituels du genre : grande précision dans la description des événements, des armes, des tortures. Un psychopathe effrayant, un suspense continuellement relancé, une quête incessante promenant les héros de Londres au Caire, de New - York à Miami. Un bon produit commercial qui se lit d’une traite et qui n’innove en rien dans le genre, même si l’auteur remplace le bacille de Jensens par le prion de Kreutzfeld-Jakob.

    4. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires Auteur: Georges PICHARD Parution: 1976
      La Princesse-si-jolie en a assez de vivre dans sa chambre où on lui ramène sans cesse les cadavres des petites bêtes qu’elle avait tant de plaisir à visionner sur son écran.  Prise d’un coup de folie, elle assassine sa chambrière et s’enfuit à l’extérieur rejoindre le prince charmant de ses rêves. Rattrapée par des gardes en habits de protection anti-radiations, elle est ramenée de force dans l’abri anti-atomique où l’attend son père en colère.
      Chef de la cité souterraine, il n’a d’autre alternative que de la faire isoler, après décontamination, dans une cellule plombée. Tous les survivants, le visage ravagé par la maladie, devront être beaucoup plus vigilants à l’avenir.
      Une BD qui joue sur l’opposition entre la réalité post-nucléaire et la beauté d’un paysage de conte de fées.

    5. Type: livre Thème: fins du monde, fins de l'humanité Auteur: Jean GABILOU Parution: 1981
      Un vieil homme, "dans une galaxie de l'an 3000", donc très loin de nous, désigne une planète "une boule qui brille dans la nuit",  à des enfants assis autour de lui. Cette boule, c'est la Terre, et l'on peut supposer qu'elle brille parce qu'elle est entièrement radioactive, une planète sans vie, dévastée par des guerres nucléaires.  C'est ce qu'énonce le chanteur, par un recensement de tout ce qui a disparu dans la catastrophe : la mer, les arbres, les oiseaux,  et ceci depuis fort longtemps, puisque le choeur reprend chaque terme, en une espèce de leit-motiv:
      "C'est quoi,un fruit?
      C'est quoi, les vagues?
      C'est quoi une fleur?", etc.
      L'histoire terrestre s'est donc terminée par la faute même de l'espèce humaine, "les hommes de naguère", qui n'ont pas su préserver leur substrat, le "manque d'amour" leur  aura été fatal: "Et voilà mes amis, l'histoire est finie".
      Un titre étrange, une distanciation poétique, une scansion répétitive, une chanson en forme de requiem, interprétée avec conviction qui met l'accent, en ce tout début des années quatre vingt, sur ce qui deviendra la puissante force écologiste, animée par un pessimisme profond envers ce qui touche au progrès et à l'industrie, jugés dévastateurs pour la Terre et l'homme. La preuve en est, c'est que Jean Gabilou s'était classé en 3ème position avec celle-ci, en l'interprétant au concours de l'Eurovision 1981.

    6. Type: livre Thème: après la Bombe... , guerre des sexes, matriarcat Auteur: Anne-Marie SOULAC Parution: 1960
      Eve est une petite fille, née au village:  
      " Je suis née peu après l’an 2000 à la Maternité du village .Mon village! Quelques maisons au bord d’un petit lac, étiré entre des montagnes. "
      L’organisation de cette bourgade est extraordinaire. Certaines figures marquantes émergent d’entre les nombreuses femmes qui y résident en une sorte de communauté matriarcale: un homme, appelé simplement "l’Homme ", Sébastien, le protecteur d’Eve, Anna, sa mère nourricière. Parfois, d’autres ombres croisent le chemin d’Eve, bien au-delà de limites qu’elle n’a pas le droit de franchir ; d’autres femmes, en hélicoptère, des femmes encore qui vivent dans une base secrète.  Tandis que pour Eve la vie se déroule sans problèmes entre les airs de guitare de l’Homme et les chamailleries avec ses " soeurs ", il n’en est pas de même dans les terres extérieures. Ce qui est norme et habitude pour Eve est une exception dans ce monde.
      La société ancienne a disparu avec presque tous les hommes,  dans la terrible conflagration nucléaire qui a ravagé toute la planète.  Les hommes  survivants ayant perdu leur pouvoir procréateur, un collectif de savants, regroupés autour d’Hélènel’épouse du savant Reboul,  a pris en mains les destinées de l’humanité:
      " Les collines boisées où s’abritait la maison de Reboul s’étaient trouvées en dehors des zones détruites et contaminées. Le message de Reboul, radiodiffusé par tous les émetteurs intacts, avait réussi à rallier ce qui restait de grands savants. Ceux-ci, par une juste représentation des dangers présents et à venir engendrés par vingt-quatre heures de guerre atomique à outrance, étaient parvenus à mettre fin à ce déchaînement d’absurdité. Tous avaient suffisamment collaborés avec les forces armées de leur pays respectifs pour savoir à qui parler. Les quelques récalcitrants avaient été calmés par la force, et sur la planète meurtrie, à jamais défigurée, le Praesidium des savants avait établi son pouvoir, sous la haute direction de jean Reboul. Ainsi avait commencé le règne d’Hélène (...)
      Nous tous, les survivants de la Grande catastrophe, nous étions un peu comme des naufragés sur une île au sol incertain, promis aux convulsions, aux séismes et aux raz-de-marée. Ce n’était que par une organisation méticuleuse de toutes nos aptitudes et ressources que nous pouvions espérer traverser, dépasser même le temps des tempêtes.
      Les quelques mâles actifs étaient employés au maximum ; les femmes non sélectionnées pour la reproduction constituaient la masse ouvrière. Ce qui n’empêchait point de leur faire procréer des doubles par parthénogenèse ; il fallait ne négliger aucune possibilité, le nombre des naissances était en régression permanente et croissante»
      Les femmes ont constitué une sorte de société utopique scientifique dans laquelle les enfants - tous du genre féminin - crées par parthénogenèse, sont conditionnés à l’aide de pilules chimiques, pour accomplir avec plaisir des tâches spécifiques: on y trouve les " Maternelles " qui s’occupent des accouchements, les " Organisatrices " qui planifient la structure sociale, les " Techniciennes ", sortes de prolétaires du régime:
      " Alors Stéphanie a soupiré: Tous ces gens dont tu parles, je ne peux plus les comprendre. Je ne vois dans ce que tu appelles bonheur, qu’une satisfaction animale. Si le mot existait encore, il ne pourrait signifier pour nous que sens de l’utilité, exaltation de faire partie d’une machinerie parfaitement réglée, dont rien ne peut troubler le fonctionnement. Oui, les créatures que tu as vues hier sont heureuses, crois-moi. Les plaisirs animaux qui donnaient le bonheur à Anna, elles n’en ont plus besoin. Une boîte de pilules leur ouvre encore plus sûrement les portes de l’extase que la gymnastique copulante pratiquée avec l’Homme, ou ses simulacres.(...)
      Les Organisatrices ont crée une Société dans laquelle chaque individu a sa valeur et la conserve. Il n’y a pas d’épaves, pas de déchets. Personne ne peut se sentir sacrifié, inférieur. (...) Les villages constituent une survivance regrettable qui ne durera plus très longtemps. "
      Les villages sont les lieux protégés de cet étrange univers post-cataclysmique, puisque au-delà des dernières terres habitées rôdent des monstres sans nom,  des mutants meurtriers.
      Eve découvre cette vérité progressivement, son insouciance se transformant en quête constante de savoir. Toujours protégée par Sébastien, fils d’Hélène, l’un des derniers leaders, elle transgresse tous les interdits, explore les environs du village, les fermes abandonnées, en solitaire :
      " Je ne sais combien de temps je suis restée immobile, figée par la peur. La vie se retirait de moi. Peut-être, après tout, suis-je morte ce matin-là d’avoir découvert que, seule, je n’étais qu’une ombre parmi les ombres, que mon sort n’était concevable que lié à celui des autres vivants, si étrangers qu’ils me parussent. "
      Elle fait aussi la connaissance de Stéphanie, une "Organisatrice " qui lui montre la réalité, celle d’un monde où les rares hommes qui restent ne sont que des étalons chargés de féconder quelques rares femmes " normales " dans ces lieux archaïques que constituent les villages. Alors, Eve se rebelle. Intelligente et sensible, elle prendra de plus en plus d’indépendance à l’égard du village et d’Anna. Lorsque Sébastien disparaît de sa vie - en se réservant la jeune fille pour plus tard-, Eve occupe sa demeure. Malgré le tassement technologique universel, il semble subsister des pôles d’excellence dont ferait partie l’exploration de l’espace. Sébastien avait rejoint ceux qui s’entraînent à un départ vers Mars. Eve l’attend longtemps. Lorsque il revient, elle apprendra de sa bouche l’horrible vérité: les Organisatrices, convaincues du cul de sac évolutif de leur société parthénogénétique, ont décidé de faire sauter tous les lieux où subsistait encore de la technologie avancée :
      " Rien n’avait fait prévoir la catastrophe. Brusquement tout avait sauté. Tous les centres, toutes les usines, toutes les cités, toutes les agglomérations, tous les lieux habités, où qu’ils fussent situés, avaient été anéantis en même temps. Les Nouvelles (comme elles s’étaient dénommées) avaient mis au point une méthode de destruction utilisant les réseaux de transmission d’énergie. Tout l’édifice de la civilisation s’était effondré sur ses habitants. "
      Les explosions ont déclenché un raz-de-marée et de nombreuses régions seront englouties sous les eaux.  En compagnie de Sébastien, d’Anna, de l’Homme et de quelques enfants, Eve abandonne le village. Se dirigeant vers l’intérieur des terres (région qui ressemble à la Provence), marchant de repères en repères, Eve recherche un endroit où la vie soit encore possible. En remontant vers Paris, elle se rend à l’évidence: il ne reste nulle part où aller, sinon de retourner au village:
      " La poussière brune changeait de visage sous mes yeux, révélant les ruines qu’elle masquait: les bribes de murs, les parois calcinées, les entassements de débris. Et sous les ruines, sous la poussière, les morts. La poussière ultime. (...)
      La première bombe était tombée sur Paris, sur la Tour Eiffel exactement; par hasard, ou parce qu’elle était si facile à repérer, dans sa boucle de la Seine. "
      En une sorte de voyage initiatique à rebours, où se mêlent l’onirique et le réel, le petit groupe décide de revenir au point de départ. Eve frôle les monstres:
      " Je ne sais si j’ai rêvé la suite, ou si je l’ai vraiment vécue; si je me suis trouvée tout à coup au milieu d’un tourbillon de formes aux faces grimaçantes qui cherchaient à me saisir entre leurs moignons atrophiés. Une odeur fade, écoeurante, de pourriture faisait monter en moi la nausée. Leurs yeux, luisants entre des paupières gonflées et suppurantes, guettaient chacun de mes gestes. (...) Un gémissement continu montait des ténèbres, puis des cris aigus, des sanglots. Une intolérable souffrance s’exhalait dans la nuit. Je sentis mon souffle se précipiter; les cris se faisaient plus lointains; les visages, les moignons s’estompaient. Je tombai comme une masse au fond d’un puits d’inconscience. "
      Sébastien, de plus en plus lointain, se détache finalement du groupe. Il veut voir ailleurs ce qui subsisterait encore. Eve sait maintenant que son rôle sera de diriger les destinées de la petite communauté d’enfants, et, avec l’Homme - devenu l’Adam primitif - d’envisager une nouvelle vie, une nouvelle société édifiée sur de nouvelles bases.
      Un récit cohérent, dense, sensible et original qui renouvelle quelques-uns des vieux thèmes hantant le roman -catastrophe: mutations radioactives, société dystopique, stérilité masculine, dangers du nucléaire, etc. L’empreinte de l’oeuvre d’Anne-Marie Soulac vaut surtout par la forme. Par le biais d’un roman à la première personne, en monologue intérieur, la romancière, appartenant au courant de la littérature générale, avec sa sensibilité féminine, s’essaye dans la veine littéraire de la science-fiction. Sans que jamais l’introspection ne soit pesante, elle rend crédible son héroïne et vraisemblable la destruction d’une société arrivée à bout de souffle, apportant en ce domaine l’originalité d’un style typiquement issu du roman psychologique à la française.

    7. Type: livre Thème: menaces climatiques, archéologie du futur Parution: 1868
      L’auteur envisage avec ironie les conséquences d’un nouveau déluge à Paris en 4859.
      Avant, " tous les vices ont soudain disparu, toutes les bonnes qualités sont à l’ordre du jour. " Tout le monde devient franc, honnête, vertueux (même les Académiciens).
      Pendant, tandis que des escouades de ballons survolent la ville, les " flots vengeurs " déferlent. Une baleine entre dans le Panthéon, une huître " baîlle d’ennui " devant l’Institut.
      Après (trois mille ans après), les eaux ont reflué et les archéologues du futur se livrent aux exhumations, en apportant la preuve de l’existence d’une ancienne civilisation par la découverte d’un jupon-carcasse qu’ils prennent pour un squelette métallique,  et de l’obélisque "qui fut l’épine dorsale d’un poisson échoué ".
      La conclusion, elle, est toute entière inscrite dans la morale : " dans tous les déluges et tous les cataclysmes, une seule chose surnagera toujours sans le secours d’aucune Arche de Noé, et cette chose, c’est le ridicule. "

    8. Type: livre Thème: invasions d’insectes, menaces telluriques Auteur: FEVAL fils H.G. MAGOG Parution: 1924
      La petite troupe regroupée autour d’Oronius, le Maître, au sein de l’extraordinaire engin volant l’Alcyon-car, se retrouve au pôle sud où l’attend une monstrueuse race d’insectes géants et intelligents inconnus jusque là de l’humanité. Perçant le camouflage opaque mis en place par ces êtres mystérieux, l’Alcyon atterrit à la base d’une haute tour entièrement close sur elle-même. L’atmosphère respirable et le froid dompté par le rayonnement solaire redirigé par des miroirs ont crée autour des tours un curieux jardin :
      « C’était un parc-jardin, peuplé d’étranges arbres aux silhouettes caricaturales ou horribles. Ils n’appartenaient à aucun espèce connue et devaient avoir été obtenus par de fantastiques greffes, croisant le règne végétal et le règne minéral, même avec certains échantillons du règne animal. En contemplant les produits crées, les spectateurs ne pouvaient songer sans épouvante au jardinier dément qui avait conçu ces combinaisons diaboliques et créé ce décor de cauchemar. »
      En sortant de leur véhicule pour traverser cet espace, Laridon le méccano, Turlurette sa fiancée, ainsi que Cyprienne la propre fille d’Oronius, sont agressés par des êtres mi-plantes, mi-animaux, sortes de chimères fantastiques. Oronius lui-même est happé par les tentacules d’une femme-pieuvre végétale :
      « Projeté par la baie où se tenait la splendide créature, quelque chose se déroula en sifflant et s’abattit sur l’indiscret. Et successivement, comme autant de cordes souples et vivantes, neuf autres tentacules fendirent l’air pour venir l’envelopper comme autant de lassos. Il remarqua avec effroi que ces tentacules affectaient la forme du bras, d’une longueur démesuré. Faits de chair blanche, douce et tiède, ils se terminaient par de petites mains nerveuses, dont les paumes formaient ventouse. »
      Il devra son salut aux insectes géants qui le libèrent, non par bonté, mais parce qu’ils ont besoin de ses services. Car ces insectes sont des ennemis de l’humanité , sur le point de passer à l’attaque, aidés par les deux ennemis mortels d’Oronius, le (gros) savant fou Otto Hantzen et sa groupie, la redoutable Yogha, arrivés sur place avant nos amis. Oronius absent et introuvable, les autres membres de l’équipage, sous la conduite de l’ingénieur Jean Chapuis, et sur les ordres mêmes du Maître qui a pu communiquer avec eux en établissant une « voûte magnétique », reprennent tristement le chemin pour Paris. Lors de leur survol de la France ils purent constater à quel point le pays avait déjà souffert d’un cataclysme antérieur :
      « Des ravages causés par la vague de feu qui avait embrasé l’air et desséché les mers, puis par l’escamotage momentané de l’atmosphère respirable, Jean Chapuis ne pouvait se faire une idée. (…) La traversée du continent africain ne pouvait qu’aggraver ses inquiétudes. De tous, c’était celui qui avait le plus souffert. A la vérité, dans son étendue, l’œil des aviateurs ne rencontrait plus que mort et désolation.
      Heureusement, en survolant l’Espagne, puis la France, Jean Chapuis éprouva, malgré tout, une sorte de réconfort. Là, le malheur n’était ni aussi grand, ni aussi définitif qu’il l’avait craint. Des hommes avaient survécu ! Il en eut la preuve indéniable  en remarquant des centres habités. Si, dans son ensemble, l’humanité avait été décimée par les cataclysmes, on n’avait pu l’anéantir complètement.(…)
      La vie avait donc pu reprendre et déjà, sur les principaux points du continent européen, américain et asiatique, les survivants épargnés relevaient les ruines et s’efforçaient de faire disparaître les conséquences du fléau. »
      Dans la capitale même, l’ambiance est détestable. Tous les animaux de la «Fauverie », une immense réserve zoologique  aménagée au sein de la cité, ont disparu, semble-t-il sur l’instigation de singes apparemment doués de facultés cérébrales supérieures :
      « Les messages avaient dit vrai ; les réfugiés n’exagéraient point. Démontrant tout à coup une volonté intelligente de conquête, une armée d’animaux, parfaitement disciplinée, et opérant méthodiquement, selon les procédés humains, s’était mystérieusement concentrée et venait d’entrer en guerre contre l’humanité. »
      C’est le prélude d’une invasion partout en France et surtout à Paris, d’animaux devenus intelligents et se révoltant contre l’homme :
      « Ainsi, des singes humanisés commandaient cette étrange armée. Et les aptitudes particulières de chaque catégorie d’animaux y étaient utilisées avec une discipline et une intelligence tenant du miracle. (…) Le règne animal en révolte avait ses troupes de pied et ses troupes de selle, ses cohortes de jour, ses phalanges de nuit. Aux heures de ténèbres, les bêtes et oiseaux nocturnes  se ruaient sur les combattants harassés. Les yeux des hyènes, des lynx, ceux des hiboux, des chouettes et des chats-huants brillaient dans l’ombre et semaient la panique. Les hommes s’imaginaient être entourés d’un cercle diabolique.
      Plus terribles que les bêtes sauvages qu’elles avaient été et dont elles conservaient la force, les bêtes humanisées possédaient sur les hommes l’appréciable supériorité de la diversité des formes et des aptitudes. Elles avaient leur cavalerie, légère ou lourde, où servaient les animaux rapides, tels que les lévriers ou les chevaux de sang, ou les puissants taureaux dont la course ébranlait le sol et dont la charge était irrésistible. Elles avaient aussi leur aviation, constituée par toutes les variétés d’oiseaux. Enfin, pour la guerre de sous-bois et d’embuscade, elle avait ses grimpeurs, les singes et les chats, les félins, tout ce qui peut se couler entre les buissons, se tapir dans un fourré, se tenir aux aguets à l’extrémité d’une branche pour bondir sur l’ennemi et le déchirer de ses griffes. »
      Même Pipigg et Kukuss, les deux chiens-papillons, mascottes du groupe, enlevés, leur reviennent avec beaucoup d’intelligence et d’amour (ce qui ne les change guère) dans le regard.Dans le laboratoire d’Oronius à Belleville, leur base secrète, les voyageurs entendent à nouveau la voix du maître qui leur explique que la transformation cérébrale des animaux est l’œuvre des insectes géants afin de constituer le fer de lance d’une invasion de la Terre décidée par ces êtres prêts à quitter leur repaire polaire.
      Ayant pratiqué des opérations cérébrales sur une série de singes, ils en ont fait les meneurs  du mouvement. Sommés par les singes de se révolter pour faire diversion, ils ne constituent que le tout début des événements, le véritable plan, initié par Hantzen et Yogha étant d’arrêter transitoirement la rotation de la Terre. Le froid et la nuit devraient désorganiser les villes européennes pour que les insectes puissent prendre partout le pouvoir sur les humains, se réservant d’intervenir en Amérique et en Asie plus tard :
      « Le gel s’aggravant, il avait fallu se calfeutrer dans les appartements et vivre chichement sur les maigres provisions existant ; on pouvait à peine se risquer  dans les rues glaciales enténébrées. La mort y guettait à chaque pas les infortunés mal entraînés à cette température polaire. Toute vie s’était arrêtée. On se mouvait à peine ; On grelottait en pleine obscurité, et cette ombre trop réelle qui environnait les Parisiens était en même temps l’image fidèle de celle où se débattait le gouvernement, racorni dans sa détresse. »
      C’est par une mystérieuse « poussière violette », extraite du sous-sol boréal en énormes quantités que Hantzen et Yogha déclenchent un processus d’apocalypse, le flux magnétique de cette poudre ayant le pouvoir de freiner la rotation terrestre dans un délai de vingt-quatre heures :
      « L’embrasement du sommet fut complet en un instant ; toute sa surface était devenue incandescente et dégageait les flammes qu’Oronius venait d’apercevoir. Violettes à la racine, elles devenaient pourpres à quelques centimètres du brasier : elles se courbaient alors et s’allongeaient en se décolorant. Ah ! quel fantastique spectacle ! Leurs langues continues dépassaient maintenant le rebord de la montagne; elles filaient toutes selon une direction horizontale, s’étirant en longues lignes blanches qui s’en allaient rejoindre l’horizon. Elles ressemblaient ainsi à une chevelure de comète, mais de comète fixe sur laquelle aurait soufflé un vent violent. Oronius put remarquer qu’elles suivaient une direction inverse à celle de la rotation terrestre. »
      Le plan fonctionne à merveille et la nuit s’installe sur l’Europe :
      « Dès lors, des nouvelles aussi stupéfiantes qu’alarmantes se succédèrent sans interruption : une vague de froid glacial qui croissait d’instant en instant s’abattait sur la capitale. On ne pouvait songer à remettre en action les phares du solarium, car toute l’énergie disponible devait être consacrée sans retard à sauver les Parisiens de la mort par congélation. Avant tout, il fallait parer au plus pressé ; ce premier danger conjuré, on verrait, avec les moyens réduits dont on disposait, à éclairer la situation. Paris demeura donc dans l’ombre. Car le fait invraisemblable fut confirmé: le jour n’avait pas paru ; le disque solaire, pour la première fois infidèle, ne s’était pas montré au-dessus de l’horizon. »
      Les humains, désorganisés ne résistent pas longtemps aux hordes d’insectes volants investissant les centres de commandement :
      « Lorsqu’une de leurs armées descendit sur la capitale des Etats-Unis d’Europe, terrorisée et transie, elle ne rencontra aucune résistance. Les Parisiens engourdis virent tout à coup leurs demeures envahies par des êtres si étranges qu’ils crurent à un cauchemar (…) L’Europe entière était au pouvoir des Polaires ; les armes avaient été détruites et les humains, dépossédés, erraient en troupeaux lamentables, apeurés, harcelés par des gardiens impitoyables. Partout, dans les palais, dans les usines, dans les ministères, les insectes géants s’étaient substitués à l’homme. » (…)
      Dans les champs, des paysans, accouplés par le front avec les liens du joug, tiraient la herse ou la charrue sous la menace de l’aiguillon ; d’autres cinglés de coups s’épuisaient à entraîner les lourds véhicules auxquels leurs bourreaux les avaient attelés. Il y avait l’homme-boeuf, l’homme-cheval et l’homme-chien. Partout des colliers, des laisses et des muselières, partout la schlague domptant les révoltes de l’orgueil. Et force était bien alors à ces malheureux de reconnaître que, sans la supériorité physique, aucune autre supériorité ne compte. L’intelligence ne domine qu’à condition de pouvoir s’imposer par la précision de ses armes ou la force de ses poings. »
      Mais au pôle se produit un phénomène inattendu. La partie excavée s’effondre, entraînant un large bloc de terre qui se met à dériver à l’instar d’une énorme île flottante qui entraîne Oronius enchaîné par ses ennemis tandis  qu’ eux s’installent confortablement à l’abri dans leur forteresse souterraine. Alors que tout semble perdu pour le Maître impuissant près de son rocher, il sera libéré par l’Alcyon-car, transformé en sous-marin pour la circonstance, conduit par Jean Chapuis le disciple, Laridon et tous ses amis. Depuis longtemps, ces derniers avaient repéré la trace électromagnétique laissée par l’île maudite sur la mer, dérivant en direction de Gibraltar.
      Hantzen et Yogha, attendus par le groupe, dès leur sortie à l’air libre, sont faits prisonniers, ramenés en leur repaire, enfermés à double-tour. Le Maître reprend avec plaisir les commandes de l’Alcyon et surtout de l’extraordinaire « main volante  d’Antinéa », un artefact bio-technologique rapporté de leur aventure précédente en Atlantide, qui constituera une arme décisive pour enlever l’un des insectes conquérants, à fins d’étude :
      « A présent qu’il pouvait les observer à loisir, force était à Oronius de constater quels points communs ils présentaient avec la race humaine. Les attaches et les extrémités des membres antérieurs et inférieurs offraient avec nos bras et nos jambes une frappante analogie. Ils se terminaient par des mains et des pieds absolument semblables à ceux des anthropomorphes. La solidité de leur corselet, plus semblable à du cuir durci qu’à un épiderme humain, marquait la seule différence notable entre les deux races –la forme humaine mise à part, bien entendu. Mais les poignets, doigts et phalanges se révélaient aussi parfaitement articulés que ceux des hommes. La gaine naturelle et protectrice qui les revêtait ne gênait en rien leurs mouvements ; elle constituait donc une supériorité sur la trop grande vulnérabilité de notre enveloppe charnelle. »
      Durant la traversée, Turlurette prise pour Cyprienne,  est enlevée par l’ennemi qui, croyant tenir la fille d’Oronius et qui espère s’en servir comme monnaie d’échange. Au grand dépit de Laridon, le Maître a pour l’immédiat d’autres préoccupations que de la libérer, comme celle de construire la machine infernale qui éradiquera les insectes, ou celle de prendre contact avec les Américains auxquels il demande d’intervenir :
      « Heureusement, la race américaine a toujours su réaliser des prodiges et multiplier la main-d’œuvre pour supprimer la question de temps. Elle est de celles qui brûlent les étapes et se plaisent à achever en quelques heures ce que d’autres eussent poursuivi, lentement, pendant des années. Le caractère ouvrier n’est point partout le même. En moins d’une semaine, sous l’impulsion d’Oronius, le résultat cherché était obtenu. »
      Son arme secrète sera basée sur l’extrême sensibilité des insectes à l’alcool découverte par le meccano. Oronius déclenchera des vents d’une violence extrême gorgés d’effluves alcooliques qui feront sombrer ses ennemis dans un profond sommeil d’une durée suffisante pour que les troupes américaines puissent les mettre hors d’état de nuire. Comme l’opération mise en place paraît trop longue à l’impatient Laridon, il vole l’Alcyon-car et la main d’Antinéa, dans le but de délivrer lui-même sa gentille Turlurette. Celle-ci sera libérée au cours de l’engagement mais l’extraordinaire engin avec toutes ses armes disparaîtra dans la tempête.
      « L’Humanité enchaînée » est le quatrième épisode d’une série, qui en compte cinq, « les Mystères de demain », écrite en commun par Féval Fils et H.J. Magog, série de toute rareté dans le champ de la littérature populaire scientifique. Une imagination folle, un feu d’artifice d’invention plus étonnantes les unes que les autres, le rythme soutenu du texte, en font une œuvre unique de l’anticipation ancienne française, qui soutient la comparaison avec tous les pulps d’outre-Atlantique. Les thèmes les plus divers y sont traités. Evoquons dans le désordre la thématique des Grands Sages , celle des Savants fous , de la Cité souterraine, du Pôle habité, des Intraterrestres, de l’Atlantide, des Robots et de la Bionique, et, gardant le meilleur pour la fin, le thème cataclysmique, objet de notre présent répertoire. A quand une réédition grand public de l’ensemble de la série ?

    9. Type: livre Thème: menaces cosmiques Auteur: Victor FORBIN Parution: 1903
      Une comète rouge apparaît dans la constellation du Drapeau, se dirigeant vers le soleil qu’elle percutera. L’information en est transmise au monde par l’observatoire de l’Himalaya. Le professeur Barret envisage le pire car la chute de la comète dans le soleil pourrait dramatiquement modifier la température et menacer la terre en détruisant toute vie organisée.  Les scientifiques se réfugient  dans les caves et souterrains de l’Ecole de Physique tout en prévenant les peuples qu’ils auraient à assurer leur survie et prévoir des refuges ainsi que des vêtements adaptés à la situation. Un scepticisme universel accueillera ces paroles.
      Lors de la date de la collision, le 12 décembre, le soleil brillant d’abord au-dessus du continent américain, des nouvelles alarmantes proviennent des USA : toutes les villes américaines sont en proie à une tempête de feu qui gagne inexorablement. En Europe, les préparatifs fébriles de la nuit cessent dès le matin, avec l’augmentation infernale de la température. Le soir d’avant, le soleil avait décuplé son volume et une immense aurore boréale brillait dans le ciel terrestre. La comète, au centre du soleil, s’était transformée en une bombe de gaz enflammé qui, par une explosion colossale, projeta des jets de flammes sur toute l’étendue du système solaire.
      Partout, dans le monde, les signes de la folie des hommes se multiplièrent. A 3 heures du matin, des jets de flammes immenses illuminaient le ciel ; à huit heures, Paris s’embrase;  à 11 heures notre capitale :
      « n’était plus qu’un lac de feu, au-dessus duquel, semblables à de gigantesques torches, flambaient les charpentes des églises et des clochers. Seule, devant cette épouvantable catastrophe, l’Arc de triomphe et la Tour Eiffel demeuraient encore debout.
      Des milliards d’êtres humains qui peuplaient la veille la surface de la terre, il ne restait plus que quelques familles, enfouies dans un souterrain de Sèvres, et qui repeupleraient la terre après ce déluge de feu , comme la famille de Noé selon le récit biblique, l’avait fait jadis, après le déluge d’eau. »
      Cette courte nouvelle fut traduite et condensée, de l’avis même de son auteur, à partir d’un texte conjectural du savant américain, Simon Newcomb.

    10. Type: livre Thème: savants fous et maîtres du monde, épidémies Auteur: Valéry D'AMBOISE Parution: 1972
      Alpha Agent Supra Normal légèrement télépathe, Albin de Reynier, amateur de belles filles, de belles voitures, très fortuné, travaille dans l’organisation ultra-secrète – tellement secrète que les collaborateurs ne se rencontrent que masqués-, à savoir l’O.M.D.R.A.H. (Organisation de Défense de la race Humaine), dirigée par « Lui », le patron.
      Aujourd’hui, sa mission est d’apprendre pourquoi il naît tant d’enfants tératomorphes. Avec son ami, le médecin et play-boy José Mirnal, après une ultime réunion dans « la Maison du Bout du Monde » à Genève, siège de l’organisation, ils se mettent en chasse.
      Leur piste croise sporadiquement celle de Leïna, alias Gunnar, une autre agente secrète de l’O.M.D.R.A.H. Ils pratiquent un métier dangereux car les agents qui échouent sont « grillés », au propre comme au figuré. Leurs armes ? Des pistolets à ultra-sons inventés par le professeur François, le « premier Sage du Conseil des Agents Secrets ».
      Leur enquête les amène à soupçonner la dangerosité d’ une crème contre les vergetures, utilisée par une majorité de femmes enceintes, vendue par les laboratoires N.A.I., filiales des laboratoires Serfati à Münich, dépendants du trust Hans Büchnergeselschafft.
      Là, Albin –après moult démêlées amoureuses- visite les locaux de l’usine,  établissant la preuve de la culpabilité de la société allemande et aussi – ô surprise ! – que le véritable responsable de l’infection est « Lui », son chef bien aimé.En attendant, le fléau se répand mais dans le domaine viticole : en France, toutes les vignes dépérissent sous l’action d’un second produit nocif (ce qui est un crime majeur, convenons-en.)
      « Lui » est un ancien nazi, infiltré au poste le plus élevé de l’O.M.D.R.A.H., manipulant ses agents secrets, décidé à prendre sa revanche sur la race humaine qui n’a pas été gentille avec lui :
      « Un éclair fulgura dans le regard du vieil homme. Pourquoi ? parce que ces fléaux justement ont abâtardi la race ; parce que malgré une lutte de dix années, nous ne sommes pas parvenus à combattre valablement la pollution qui est devenue morale. L’humanité toute entière est arrivée au bout du monde (sic !), au point de non-retour. L’O.N.U., du vent. Les discussions des diplomates verbeux et verreux n’aboutiront jamais. Notre travail est transformé en fumée au fur et à mesure. L’homme est pourri. Il faut changer de politique. Tout recommencer à zéro, repartir sur des bases neuves. »
      Albin met les bouchées doubles pour démasquer « Lui », avec l’aide de sa petite amie noire de Munich, Linda. Pourtant, il ne pourra éviter la mort du professeur Schussman, une sinistre crapule, responsable de la fabrication du virus à tératomorphe, mélangé à la crème pour vergetures.
      « Lui », serré de près, se révèle à l’agent Alpha qu’il veut gagner à sa cause,  prétextant qu’il est trop tard pour arrêter l’expansion d’un gaz répandu à Munich, lequel, en quantité infinitésimale, provoquera la mort de milliers d’individus. Mais Albin ne veut pas collaborer avec « Lui ».  Subséquemment, l’assassin de haut vol le transfère à Genève pour une dernière confrontation avec les autres agents secrets au sein de l’O.M.D.R.A.H. Sont-ils des bons ou des mauvais? Le lecteur ne le saura jamais,  tandis que Gunnar, toujours sur sa piste parallèle, se fera définitivement griller le cerveau « prête à devenir enfin une bonne épouse » (Je cite.)
      Grâce à son ami José averti par ondes psy, Albin se sort du pétrin. A eux deux, ils démasquent le terrible « Lui » qui n’est autre que – ô stupeur et tremblement !- le bon professeur François.
      Un récit de bric et de broc, à la limite du pathologique dont notre résumé aura au moins l’heureux effet d’écarter le courageux lecteur qui tenterait de se frotter au texte. Quant aux autres… ils n’avaient qu’à se renseigner avant!

  • Livres

  • Filtres de Livres


    • Thème de l'oeuvre
×
×
  • Créer...