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    Bienvenue dans la Base de Données des livres !

    Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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  • 711 livres

    1. Type: livre Thème: menaces climatiques, la nouvelle glaciation Auteur: Victor FORBIN Parution: 1902
      Victor Forbin s’empare d’un essai paru aux Etats-Unis, « le grand déluge glacial et son retour imminent » pour en tirer une vision cataclysmique des temps à venir.
      Après avoir évoqué les causes de la création de l’énorme calotte glaciaire antarctique, il démontre, chiffres à l’appui, comment cette masse gigantesque de glace sera amenée à ses disloquer, en provoquant un raz de marée titanesque :
      « Les plaines de Hongrie, de Pologne et d’Allemagne seront presque instantanément recouvertes par les eaux. Engouffrées dans l’étroit canal du Pas-de-Calais, les énormes vagues bondiront dans les vallées de la Seine et de la Somme. Les deux fleuves, refoulés vers leurs sources, seront les avant-gardes de la dévastation. Les gigantesques monuments qui sont la gloire de notre ville seront ébranlés sur leurs bases. Et, quelques jours plus tard, au premier choc de l’avalanche liquide, l’orgueilleuse Tour de trois cents mètres s’écroulera comme un château de cartes.
      La France aura disparu sous les eaux. Ca et là, émergeront du nouvel océan des îles, et des archipels qui furent jadis l’Auvergne et les sommets des Cévennes, et d’énormes glaciers aux découpures fantastiques, se balanceront au-dessus du bas-fond où s’étala la capitale du monde, Paris… »
      Avec ces articles à sensation dont étaient friands les lecteurs du « Journal des Voyages », Forbin, exploitant à fond la veine catastrophiste, répondra au « Déluge de glace » par «le Déluge de feu » qui paraîtra ultérieurement dans le même journal.

    2. Type: livre Thème: la nouvelle glaciation Auteur: Michel CALONNE Parution: 1981
      "Les maisons de Chantilly avaient perdu leurs toits, mais pas leurs murs: ils tenaient debout dans un bain de glace. Quelques dizaines de corps autrefois humains montaient la garde dans leurs propriétés assis sur des rocking-chairs ou couchés sur des lits funèbres dont chaque détail était intact sauf la flamme des cierges. Les rideaux des fenêtres, les girouettes des cheminées, et même un chat gris sur un toit de la rue Paul-Bert, la ville était toute prise dans cette nuit solide, la neige tassée et retassée par d’innombrables hivers. Cinquante mètres au-dessus des girouettes commençaient les grandes platées mouvantes de la neige fraîche: à la surface cela volait dans tous les sens sous un blizzard exaspéré, toujours le même, qui venait de Compiègne. "
      " Hurleville ", c’est Paris, pris insensiblement dans l’étau du froid lors de l’avancée lente d’un glacier. C’est "Hurleville", parce que les loups sont de retour et que les sentiments de ceux qui restent dans la ville sont exacerbés. Les habitants de Paris ne sont plus très nombreux puisque l’émigration vers un Sud épargné par les glaces se fait de plus en plus pressante. Il reste un noyau d’inconditionnels qui préfère mourir plutôt que de quitter la ville moribonde. Ils affrontent d’ailleurs ceux qui veulent partir, de manière feutrée d’abord puis beaucoup plus violemment.
      Le roman est de type unanimiste: une pléiade de personnages surgissent puis disparaissent gommés par l’intrigue. Quelques figures marquantes s’en détachent, comme celle du Docteur Vincent qui n’est pas un extrémiste. Il pense avant tout à sauver les blessés, à adoucir la peine des agonisants,  de plus en plus nombreux, même avec le peu de moyens dont il dispose,  dans son appartement transformé en hôpital pour la circonstance. Il est aidé par Paul, adolescent dynamique, et par Faîne, une mystérieuse jeune fille dont il tombera éperdument amoureux mais qui , finalement, le quittera.  
      Asqueur, l’intellectuel et René Le Guen, l’activiste, sont les chefs de la résistance à l’évacuation, s’opposant par tous les moyens au Maire de Paris, jusqu’à finir par le tuer dans une embuscade pour rendre la révolte irréversible :
      " Il arrivait à portée de voix. Il allait lancer une question, une formule amicale, quand un geste de l’homme l’arrêta. Etrangement, ce geste ne lui était pas destiné, il s’adressait à d’autres, plus haut que lui, autour de lui, à distance. Et dans la fraction de seconde qui suivit, il eut le temps de voyager très loin, sur les rives du fleuve Congo.  Il ne savait pas pourquoi il était là, mais c’était une sensation très douce de se rapprocher de l’enfant mort, de réaliser un rêve ancien. Une récompense qui lui faisait penser " je l’ai bien gagnée " avec un grand contentement intérieur.
      Le rond-point Saint-Charles sembla éclater comme l’âme d’un instrument de musique sous des vibrations trop violentes. Un tonnerre y roula longtemps. Au centre, le Maire étendu soubresautait, se retournait, battait des bras, bousculé par des ruées de balles énormes. "
      Quartier par quartier, les insurgés s’emparent de la ville.  Vincent qui éprouve d’abord de la sympathie pour eux finit par s’en détacher complètement lors de l’assassinat du Maire. En attendant que la ville soit abandonnée ou livrée à la guerre civile, les Parisiens s’occupent. Ils organisent notamment une grande chasse aux loups, énormes et gris, qui ont élu domicile dans les couloirs du métro:
      " -Ecoutez, il y en a encore au fond! jubila le chef de la troisième. Allez, cette fois restez serrés, on les coince! Les loups reculaient en râclant la terre dans l’éclat des lampes. Ils ne hurlaient plus, c’était pire, leur grondement continu roulait sous la voûte, coupé de brefs rugissements exaspérés. Méchin repéra une femelle entourée de louveteaux glapissants et courut droit à elle pour oublier sa terreur, la bêche haute, en criant de toutes ses forces. Les loups alentour continuaient à ramper en arrière, mais la femelle s’envola littéralement à la rencontre de la bêche. Méchin, le cri éteint sur ses lèvres, vit avec une précision photographique, ces crocs et ces babines sanglantes qui venaient sur lui, poussés par quarante kilos de muscles, de poils, de griffes et de fureur. La machine à broyer fut sur sa gorge avant qu’il ait eu le temps d’y porter les mains : son hurlement s’acheva en gargouillis. "
      La chasse s’avèrera inutile: les loups sont trop nombreux et les armes insuffisantes, la municipalité ayant refusé de mettre à la disposition des Vigiles celles entreposées à l’armurerie Saint-Antoine.  Vincent, abandonné, trahi, écoeuré, finira lui aussi par quitter la ville condamnée.
      " Hurleville " est un récit déprimant. Le décor de la nouvelle glaciation éclaire tout d’une lumière sinistre. Le nombre important de personnages, à peine esquissés puis rejetés du récit,  rend difficile l’attention du lecteur,  dans le cadre d’une narration éclatée. Les personnages principaux sont tous des perdants, y compris Vincent. Enfin la ville condamnée fournit son décor glacé à des actions vaines.  L’auteur, désireux de renouveler le thème glaciaire, n’y réussit qu’à moitié rien ne retenant l’intérêt du lecteur dans un livre aussi lisse que la glace qui s’appesantit sur la ville, couche après couche.

    3. Type: livre Thème: menaces climatiques Auteur: Marcel ROLAND Parution: 1910
      La France au XXVème siècle. Le journaliste Pierre Delange rend visite à son oncle M. Luzette, à Blois, au moment où la pluie remplace une chaleur et une sécheresse exagérées. D’abord la  bienvenue, celle-ci est maudite en peu de temps :
      « Il pleuvait sans arrêt, sans répit, un rideau brumeux masquant maisons, arbres, rebondissant aux angles des toits, sautant des balcons, dévalant par les ruisseaux des rues en pente jusqu’à la Loire, qui roulait les tourbillons d’une crue incessante. On vivait dans une lumière grisâtre, un demi-jour de cave qui forçait à éclairer  continuellement dans les maisons. »
      La situation qui s’aggrave oblige Delange à regagner Paris par train, dans une ambiance de fin du monde :
      « Un clapotis baignait les roues des wagons sur la voie ruisselante. A travers la crêpe de la pluie, j’entrevis à peine la campagne, mais je la devinais confusément noyée, le sol saturé comme une éponge, les cultures perdues, les vignes submergées, les blés couchés sur la terre molle, les arbres fléchissant sur leurs racines pourries, les ravins devenus torrents, les mares devenues lacs. »
      Disposant d’un appartement solide il s’y réfugie, au 5ème  étage, pour attendre la fin de l’inondation. Mais les rues noyées empêchant toute sortie, et pour ne pas s’ennuyer, il tient un journal minutieux des événements. A partir du 10 juillet, le métro ne fonctionne plus. Tous les occupants des immeubles seront évacués pendant qu’il en est encore temps.  
      Lui, doutant de l’efficacité d’un regroupement, reste obstinément isolé chez lui.  Quelques jours après, un fidèle ami , le poète anarchiste Rambout, bravant les éléments, lui rend une dernière visite. Il prophétise la destruction du monde par un second déluge et lui rapporte des faits qui affecteraient la terre entière. Inquiet, Delange consulte revues et journaux scientifiques qui évoquent les causes du phénomène pluvieux par le déplacement de l’axe des pôles, la fonte des banquises, l’absence de taches solaires, la précession des équinoxes, ou le volcanisme intense :
      « Sur des points nombreux, le noyau encore non solidifié de la terre a subi d’importantes convulsions, traduites soit par des réveils de volcans assoupis, comme l’Etna, le Vésuve, l’Erèbe (aux régions antarctiques), le mont Pelé (à la Martinique), ou depuis longtemps réputés morts, par exemple les cratères du Plateau Central, en France, plusieurs de montagnes d’Arménie, et d’autres de la Cordilière des Andes ».
      L’eau monte toujours dans les rues de Paris, faisant s’effondrer les immeubles les uns après les autres. Soudain Delange, qui se sent bien seul, se rappelle qu’il possède un «éthéro-phone », appareil de communication sans fils. Après de multiples tentatives infructueuses, il accroche une voix. C’est celle de Pedro Antemazza, un prisonnier bolivien, qui, isolé comme lui dans un univers noyé, se débat contre la montée des eaux. Pierre assiste à sa mort en direct jusqu’à ce que le flot recouvre la voix du condamné. D’autres encore, peu nombreux, comme Blacker, gardien de phare au cap de Bonne Espérance dont l’habitat émerge au-dessus d’une mer étale, ou Tiaolung, un Coréen, qui prend le désastre avec philosophie.
      Soudain, les lumières s’éteignent, l’eau ayant accédé au second étage. Un mois a passé depuis le début du journal avant que Delange puisse noter un fait extraordinaire : une jeune femme l’a rejoint ! Eva Vankeer, une artiste, avait été oubliée dans l’appartement voisin. Comme lui, elle était restée sans liens avec le monde, se contentant de durer. La rencontre d’Eva avec Delange leur procure un grand réconfort. Il la rassure et part à la recherche de  nourriture, du pain et des légumes, arrachés aux rats dans le grenier d’un boulanger absent :
      « C’est là, au fond de ce noir, qu’étaient alignés les sacs du bienheureux marchand à qui nous devions de vivre encore ! Il fallait d’abord traverser des flaques d’eau, puis s’avancer avec résolution, un fort gourdin à la main, vers ces recoins d’ombre, où grouillaient mille petites existences féroces. J’entendais les rats s’agiter au milieu des précieux pois chiches et des haricots, comme des fourmis dans leur tanière. Je poussais des exclamations inarticulées, devenu moi-même une bête, et je me précipitais, tapant du bâton. Des cris perçants, affreux (j’y étais habitué !), une débandade qui me coulait sur les jambes, s’embarrassait autour de mes pieds. »
      Alors qu’il commence à sentir des tendres sentiments le gagner envers Eva, la fin se précise. L’eau monte à tel point que le couple sera obligé de se réfugier dans le grenier, avec les rats, puis, sur le toit, près de la cheminée, où les deux mourront, probablement noyés. Dans leur  dernier rêve – un rêve d’espoir-  ils se voient en sécurité à l’intérieur d’une arche, comme Noé et ses fils, puis ils s’évanouissent.
      Ils se réveilleront au sein d’un engin sous-marin, « le Triton», une création de l’ingénieur Emile Antoni que Delange connaît pour l’avoir interviewé. Antoni les a arrachés à la mort au dernier moment grâce à son engin, entièrement autonome et transformable, qui fonctionne à l’aide d’une pile au radium. Avec Bonin, son mécanicien, un géant brutal qui leur réservera des surprises à l’avenir, il les a mis en sécurité et leur fait contempler, à travers de larges baies, le paysage parisien englouti et ses cohortes de noyés :
      « Tout contre la vitre du Triton, un instant, vint se coller une vision atroce. Une face verte et tuméfiée, avec des yeux qui pendent en gélatine sous la chevelure soulevée. La bouche se convulse dans une grimace sinistre (…) Maintenant, à mesure que nous avançons à travers la cité lugubre, d’autres morts se montrent, innombrables, dans toutes les contorsions de la fin. Les uns attachés à des épaves, flottant entre deux eaux ; les autres accroupis ou couchés, retenues au sol par des causes inconnues. Ceux que le flot porte se heurtent, s’entrepoussent, se rassemblent en groupes visqueux et blêmes qui nous regardent passer, rient sur notre chemin, agitent les bras comme pour des acclamations muettes. Plus nous allons par les rues, les carrefours, plus cette ville de l’enfer vomit sur nous tous ses cadavres. Dans ce qui a été le boulevard Saint-Michel, un chapelet humain, lié à un balcon, a l’air de nous saluer au passage, avec des têtes qui se décollent. »
      La visite de Paris s’organise, en suivant le cours de la Seine. Le premier bâtiment qui les frappe lorsqu’ils prennent pied au sommet de la butte Montmartre encore à l’air libre, est la tour Eiffel, ou ce qui en reste :
      « Très loin, au-delà de l’emplacement où devait se trouver le cours de la Seine, de rares débris devinés confusément dans la brume… Une charpente de minces fils, décapitée et tordue, un air de squelette planté là, pour finir de s’y dissoudre… Je reconnus l’antique et fameuse tour de fer que, cinq siècles auparavant, l’industrie humaine avait érigée comme un défi vers le ciel. Et c’était lugubre, ces tronçons entrecroisés, aplatis, mâchés par le même souffle d’extermination, comme un petit jouet sur lequel on avait posé le pied par mégarde. »
      la visite sera interrompue par un tremblement de terre qui les force à regagner en toute hâte leur refuge sous-marin. Le Triton s’arrêtera à nouveau devant les marches de l’Opéra noyé et les explorateurs, grâce à un scaphandre autonome, entreront dans le bâtiment qui a entendu tant de grandes gloires artistiques :
      « Les poissons peuvent visiter les loges veuves de leurs occupants ordinaires. Les sièges sont pourris, les étoffes déchiquetées, les balcons de bois et de plâtre disloqués. Le lustre qui éclairait de ses feux les chambrées étincelantes des premières représentations, gît, aplati sous la montagne de déblais que la voûte a dressé en tombant(…) Soudain Antoni nous fait un signe et nous désigne quelque chose de pâle qui évolue lentement à cinq ou six mètres de nous. C’est une lamproie énorme que la clarté de nos phares a attirée. Elle tourne, serpente sans oser trop s’approcher, fixe un instant sur nous ses petits yeux, et, d’un coup de queue, se retourne. Elle finit par s’éloigner, comme un long ruban ondulant. Nous sortons, pour la suivre, nous la voyons évoluer près d’un groupe de pierre, l’œuvre exquise de Carpeaux, où quatre femmes nues dansent allègrement, tandis qu’au centre de leur ronde, un dieu rieur agite un tambour de basque. Elle s’enroule autour du cou de l’une d’elles, flaire lentement la bouche ouverte, puis, se dénouant,  remonte, passe entre deux colonnes, et rentre dans l’Opéra par une fenêtre.»
      Ressortant du bâtiment, Antoni les invite à le suivre au Palais Législatif où se sont élaborées toutes les lois, pour y récupérer « cylindres et disques phonographiques » de quelques grands hommes politiques. Plus tard, au sein de leur refuge, ils écouteront religieusement un discours du grand « Raujès » avec ses nobles aspirations vers le socialisme, ainsi que celui de l’anarchiste « Sauvageol » qui promet le châtiment aux capitalistes de tout poil. Une heureuse transition surviendra par la visite de la Bourse, temple de l’argent maintenant disparu, puis celle de Notre-Dame, où malgré l’eau, les élans mystiques sont toujours gravés dans la pierre des ogives.
      De retour, Antoni prend la décision de quitter Paris. Cependant Pierre constate que le caractère de leur sauveteur s’est aigri. La présence d’Eva, promise au seul Delange, en est l’unique raison. Antoni espère la convaincre de perpétuer l’espèce avec lui mais se heurtera à un refus. Certainement rompue par tant de désirs, Eva tomba gravement malade. Agonisante, elle sera sauvée par Antoni à l’ultime moment, grâce à une injection de piqûre d’eau de mer pure, seul remède susceptible de la guérir en « rappelant » au corps le milieu naturel de ses origines. Eva se remet à peine quand c’est au tour de Bonin de flancher. Abominablement ivre, Bonin, se rappelant le concept de lutte des classes, refuse tout de go d’aider son patron :
      « Ce Bonin, lui aussi, avait sa tare, et il suffisait d’un peu de liquide corrosif pour lui empoisonner le sang, le changer en un fauve. Ou bien, peut-être était-ce justement – comme le pensait Antoni - cette révolution subie par la terre, ce bouleversement de tout, ce nivellement des classes sociales et des cités, ce déséquilibre jeté sur les choses et dans les cœurs, qui dressait ainsi l’ouvrier contre l’ingénieur, et les derniers hommes les uns contre les autres ! »
      Comme un malheur n’arrive jamais seul, un troupeau de morses gigantesques, chassés des mers du pôle, prennent le Triton pour un reposoir. Le danger est immense et nos amis y vont de bon cœur, à la hache et à la barre de fer. Antoni, directement menacé par le « roi », un morse géant blanc aux canines redoutables sera sauvé à la toute dernière extrémité par le mécanicien, revenu à de meilleurs sentiments de coopération. Le péril écarté, ils optent pour le grand large et suivront l’opinion d’Eva qui se rappelle avoir lu jadis le roman d’un certain… Marcel Roland :
      « -Tenez, Pierre… Peut-être allons-nous en ces lieux où habite une race nouvelle, dont ce vieux roman tout mangé par les vers annonçait l’existence ?
      N‘ayant jamais eu la curiosité de regarder le titre de ce bouquin, j’y jetai un coup d’œil et lus : « Le Presqu’homme». Ce qui, naturellement, n’éveilla en moi l’idée d’aucun ouvrage dont l’histoire littéraire eût gardé la souvenance.
      -Et c’est ? demandai-je.
      Elle expliqua :
      -En deux mots, voici : il existerait quelque part, à Bornéo ou à Java, où dans les forêts sauvages d’Afrique, des tribus de singes presque humanisés, oui, arrivés presque à être des hommes…
      -Bah !
      -Des singes qui parlent…
      -Oh !
      -Des singes, enfin qui sont appelés à nous détrôner plus tard de la place prépondérante dont nous nous enorgueillissons tant. »
      Le déluge s’étant enfin arrêté, le soleil ayant refait une timide apparition, le Triton se transforme en avion et, déployant ses ailes, prend son envol vers l’île d’Anthar.
      Le «Déluge futur» constitue le deuxième volume d’un ensemble de trois baptisé « les Temps futurs ». le premier relatait l’existence d’une race de singes évolués et transformés en « Presqu’homme ». Le professeur Murlich avait ramené à la civilisation « Gulluliou », l’un de ces êtres, anthropoïde doué de la parole, qui représentait, selon lui et Darwin, le maillon ultérieur de l’humanité. Gulluliou fut ramené chez lui par Murlich et devint l’ancêtre de la société d’Anthar.
      Le troisième récit relate la suite des aventures du Triton et de ses occupants. Arrivés à l’île d’Anthar, Antoni et les siens, malgré leurs efforts, ne seront jamais acceptés par les Presqu’hommes. Se sachant condamné, délaissé par Eva, aidé par Bonin, Antoni partira à la «Conquête d’Anthar», décidé à détruire cette nouvelle culture pour donner sa chance au dernier couple d’humains, Eva et Pierre Delange, de faire renaître l’humanité.
      «Les Temps futurs» constituent une saga exceptionnelle dans le champ de la science-fiction française du début de siècle, autant par la cohérence structurelle de l’ensemble littéraire que par les discussions d’ordre scientifique ou philosophique qui servent de soubassement à une œuvre qui n’a pas démérité du genre.

    4. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: Franco SAUDELLI
      Vol.01 : le Royaume du soleil, Glénat éd., 1983, 1 vol. cartonné, in-quarto, 44 pl. couleurs. 1 ère  parution : 1983,
      titre original : l’Isola Trovata
      « Le Grand Chamboulement » a couvert l’Europe d’une couche glacée avec un ciel gris, sans soleil apparent. Trois types de sociétés se partagent le pays.
      Les « Manteaux Noirs », des croisés chrétiens organisés en force militaire, décidés à le reconquérir. Dressés à la discipline la plus rude, ils progressent vers l’Est munis d’un armement  rudimentaire. Ils espèrent anéantir les « Païens », des tribus libertaires qui s’opposent avec des arbalètes et des flèches aux canons forgés dans le bronze des cloches des églises effondrées. Un fait divers mettra le feu aux poudres. Une escouade avancée des Manteaux Noirs a découvert une montgolfière, objet qui permettrait une meilleure surveillance du territoire. Le ballon sera abattu par un groupe de  Païens.
      Ceux-ci, grisés par leur fait d’éclat, convainquent Hansen, frère du chef Bogaty, et Khorinne son épouse, de déclencher une  guerre générale. Hansen, que l’absence de Khorine arrange, bat le rappel de toutes les forces disponibles susceptibles de contrer l’avance des Manteaux Noirs, dont la base, située dans l’ancien aéroport d’Orly, sera anéantie. Seul survivra le lieutenant Korda.
      Entre temps, Khorinne, qui a voulu convaincre un chef religieux, le vénérable Menon, constituant la troisième force et dont le but est de gagner avec son peuple « le Royaume du soleil » en suivant « le Grand Serpent », revenue chez le siens, est emprisonnée en compagnie de Korda,  tandis que Hansen et ses guerriers se font massacrer par les forces religieuses des Manteaux Noirs, qui ne jouiront cependant pas longtemps de leur victoire. La glace de l’étang sur lequel ils ont livré bataille cède sous le poids de leurs canons et les engloutit. Khorinne et Korda s’enfuiront à bord de la montgolfière. Rejoignant les troupes de Menon, ils apercevront de haut le trajet sinueux du « Grand Serpent » , vraisemblablement la Seine, qu’il faudra suivre pour aboutir au Royaume du Soleil.
      Vol. 02 : la source de l’âme,  Glénat éd., 1985, 1 vol. cartonné, in-quarto, 44 pl. couleurs.
      Khorinne, perdue dans la neige, manque de mourir de froid. Elle est sauvée par un personnage inquiétant « le Doctor », qui la ramène dans un village. Menon et Manuel Korda la recherchent, aboutissant eux aussi au village où ils suivent une séance de chamanisme érotique animée par Myriam, la compagne du Doctor. L’ambiance n’est pas au beau fixe car cinq hommes du village (les « âmes ») ont disparu. Un dénommé Schuller est à la recherche de son âme. Influencé par Myriam qui voit en Khorinne une rivale, Schuller s’apprête à poignarder celle-ci lorsqu’il est arrêté par Menon et Manuel qui arrivent sur les lieux.
      Prenant avec eux Khorinne toujours inconsciente, ils souhaitent quitter le village au plus vite. Manuel, explorant la bibliothèque et le cabinet scientifique du prétendu Doctor, se souvient enfin de cet individu, ancien « Manteau Noir » chassé de la communauté religieuse pour pratiques de magie. Entre temps, Schuller est assassiné par un ours.  Manuel retrouve son cadavre. Menacé lui aussi par l’ours, il découvre que c’est le Doctor lui-même, déguisé, qui procédait de cette manière pour extraire du cerveau de ses victimes des éléments entrant dans l’usage d’une drogue administrée à Myriam. Les deux cavaliers, en compagnie de Khorinne retrouvant peu à peu la mémoire, repartent vers leur groupe, en direction du « Royaume du soleil ».
      Vol. 03 : la nuit des anges déchus,  Glénat éd., 1987, 1 vol. cartonné, in-quarto, 44 pl. couleurs.
      Toujours en marche vers le Sud, dans le froid glacial et la neige, le petit groupe, guidé par Menon, souffre de la faim. Pendant que Manuel avec les hommes cherche du gibier dans la nature, les vieillards et les femmes, dont Agnès et son bébé, se réfugient dans une masure remplie de meubles. Sur un pont, trois frères guettent les « Rayonnants », des oiseaux brillants à la plume si douce et la chair si savoureuse que leur mère (M’man !) les transforme en pelisses d’une extraordinaire légèreté  et en une soupe remarquable. L’un des trois frères, Alvin, est simplet et le souffre-douleur des deux autres. Retournant avec leur butin chez eux, ils ont la surprise d’y retrouver du monde, le père ayant, de son côté, découvert et ramené les réfugiés de Menon. M’man, une énorme et inquiétante matrone, fait contre mauvaise fortune bon cœur.
      Le drame éclata lorsqu’Alvin, conquis par la douceur d’Agnès, lui offrit sa pelisse. M’man, désireuse de récupérer le trésor, chargea ses deux autres fils de pourchasser la jeune femme et son bébé pour les tuer. Alvin, en colère, guette les assassins, les achève à coup de fusil, ligote leurs cadavres sur un traîneau et les renvoie à M’man.Pendant ce temps le groupe de Manuel a remonté la piste des chasseurs d’oiseaux. L’arrivée de la jeune Agnès pataugeant dans la neige leur fait craindre le pire . Ils se dirigent donc le plus rapidement possible vers le chalet de la famille indigne qu’ils trouvent en flammes. M’man, bouleversée par la mort de ses fils, y avait mis le feu après avoir étranglé son mari. Le groupe, au complet, accompagné par Alvin, reprend son pèlerinage, réconforté par le vol des « Rayonnants ».
      La série se terminant prématurément après trois albums laisse supposer qu’elle n’a pas eu le succès qu’elle méritait. Quoique les scénarios puissent sembler embrouillés par endroits, le dessin est agréable (Ah ! ces bleus-nuit !) et le décor cataclysmique bien campé.

    5. Type: livre Thème: pollution généralisée Auteur: Divers auteurs Parution: 2003
      contient les nouvelles :
      la Dernière pluie (Jean-Pierre Andrevon)
      la Compagnie de l’Air (Christophe Lambert)
      les Chiens de mer (Danielle Martinigol)
      le Temps d’aimer est bien court (Jean-Pierre Hubert)

    6. Type: livre Thème: pollution généralisée Auteur: MICKEY 3D Parution: 2003
      Un triomphe pour cette chanson dont le thème résume dix mille ans d’évolution de l’homme et qui aboutit au gâchis contemporain. Une ironie mordante, des mots forts, des images qui explosent, un constat amer, une musique syncopée, assureront son triomphe. Dès le début, commencent les ennuis pour l’être humain, avec l’émergence de la logique. Avec son agressivité et son sens de l’organisation rationnelle l’homme a modifié la terre :
      « La nature avançait, il n’y avait pas de chemins
      Puis l’homme a débarqué avec ses gros souliers
      Des coups de pied dans la gueule pour se faire respecter
      Des routes à sens unique qu’il s’est mis à tracer
      Les flèches dans la plaine se sont multipliées »
      Aujourd’hui, nous en recueillons les fruits empoisonnés : la destruction de la faune et de la flore, et les menaces atomiques :
      « D’ici quelques années on aura bouffé la feuille
      Et tes petits enfants ils n’auront plus qu’un œil
      En plein milieu du front, ils te demanderont
      Pourquoi toi t ‘en as deux, tu passeras pour un con ».
      Par la lâcheté d’une société à responsabilité illimitée qui renvoie « la patate chaude » à ses enfants, la vie deviendra impossible sur notre terre dégradée :
      « T’auras beau te défendre, leur expliquer tout bas :
      C’est pas ma faute à moi, c’est la faute aux Anciens »
      La chanson, dont le refrain répète en leitmotiv « Il faut que tu respires », se termine dans le désespoir total :
      « C’est pas joli, joli, et j’connais pas la fin
      T’es pas né dans un chou mais plutôt dans un trou
      Qu’on remplit tous les jours comme une fosse à purin. »
      La sensibilité écologique associée à la gouaille nihiliste fin de siècle fait de cette chanson largement diffusée un petit bijou.

    7. Type: livre Thème: guerre des sexes, matriarcat, épidémies Auteur: Michael CORDY Parution: 1999
      Deux femmes, amies depuis l’enfance, forment les personnages principaux du roman. L’une Alice Prince, bio-généticienne de haut niveau a crée l’entreprise « Viro Vector Solutions » à Palo Alto.  Dans ce laboratoire de génétique de type V, on y étudie tous les virus mortels connus à ce jour. Grâce au super-ordinateur Titania, les codes génétiques les plus complexes, les manipulations les plus risquées, sont possibles.
      L’autre, Madeline Naylor détient le poste de responsable du FBI. Traumatisées toutes deux par les hommes, elles travaillent sur le " Projet Conscience ", s’arrogeant les éléments de découverte de Katryn Kerr, jeune et brillante généticienne, ancienne maîtresse et amie de Luke Decker,  "profileur " au FBI.  La découverte de Katryn est que l’agressivité est une marque de fabrique du mâle, un codage génétique spécifique du chromosome Y :
      " L’invention du génoscope a permis aux scientifiques d’effectuer le séquençage du génome humain. Mon équipe et moi-même avons mené une étude sur l’agressivité des primates et identifié dix-sept gènes clés susceptibles de programmer la production d’hormones et de neurotransmetteurs critiques chez les primates de sexe masculin – dont les humains. Ces gènes interdépendants sont effectivement responsables d’un comportement agressif chez l’homme. "
      En supprimant des éléments de ce codage et en les remplaçant par d’autres plus appropriés, l’agressivité pourrait disparaître chez le mâle d’Homo Sapiens, avec son cortège, de guerres, de crimes, de meurtres et de viols.  Le Projet Conscience consisterait à infecter les êtres humains par un virus porteur avec ce nouveau codage, les hommes seuls devant en être affectés :
      " Le fait d’augmenter le nombre de prisons et d’exécutions capitales s’est chaque fois révélé inefficace, poursuivit Weiss.  Il nous faut endiguer la criminalité en maîtrisant les délinquants avant qu’ils ne se rendent coupables d’un délit grave. Maintes études ont montré que plus de soixante-dix pour cent des homicides, viols et agressions avec coups et blessures sont commis par un noyau irréductible de six pour cent des criminels.  Si nous pouvons cibler ces délinquants, et les empêcher de nuire, nous réduirions le nombre de délits de façon significative. Outre le bénéfice évident pour la société, pensez à l’économie considérable réalisée sur le budget de l’état : un milliard deux cent millions si nous diminuions le nombre de crimes de un pour cent. Cela donne à réfléchir. "(…)
      " J’ai une vision de l’Amérique, que j’aimerais vous faire partager. Grâce à cette thérapie, les hommes violents utiliseront leur énergie de façon positive. Ils ne nuiront plus à la société. Imaginez un pays où tous les hommes reconnus coupables d’un crime violent recevraient ce traitement.  Une société dans laquelle les délinquants redécouvriraient la meilleure part d’eux-mêmes. Nous créerions ainsi un monde plus productif, plus tolérant. Meilleur, en un mot. Imaginez ce monde-là. Une Amérique plus forte, plus humaine. Votre Amérique ! "
      Alice et Madeline s’associent pour faciliter l’accès au pouvoir suprême de la présidence des USA de leur ancienne amie commune, Pamela Weiss. Pour mettre toutes les chances de leur côté, elles pratiquent des expérimentations sauvages sur les condamnés à mort de St Quentin et, toujours piloté par Titania, envisagent une simulation grandeur nature de la propagation sur les Irakiens, à leur insu, en leur envoyant des armes biologiques contaminées par " Conscience ". Leurs ambitions ne s’arrêtent pas à ce stade. Elles ont aussi programmé la " Phase Deux " du Projet qui consiste en l’élimination physique des criminels mâles.
      Les augmentations massives d’hormones générées par le nouveau codage n’offrent aucune alternative à l’homme : ou bien pris d’une angoisse insoutenable il se suicide ou bien il meurt par embolie cérébrale. Katryn qui découvre le détournement de ses travaux se fait mettre sur la touche par Naylor. Quant à Luke Deker sur la piste d’un psycho-killer du nom de Karl Axelman, il apprend que celui-ci est son père et que lui-même est le fruit d’un viol. Luke délivrera Katryn et parviendra à accumuler des preuves de la forfaiture des deux femmes, en faisant comparer son matériel génétique avec celui d’Axelman qui avait été infecté par " Conscience " et qui en est mort.
      Entre temps Paméla accède à la présidence au moment de la crise irakienne où des milliers de chars s’apprêtant à nouveau à envahir le Koweit sont arrêtés au bout de trois jours par la mort subite de leurs conducteurs et des soldats, suivie peu de temps après par celle du Raïs :
      " Les rangs des blindés, déjà moins réguliers qu’au départ, se désagrègent peu à peu. Certains tanks faisaient demi-tour. De même que les camions qui transportaient les troupes. Des fantassins, dans les véhicules à l’arrêt, sautaient sur le sable, jetaient à bas leurs armes, puis repartaient en sens inverse. "
      Naylor et Alice triomphent mais Paméla n’est pas d’accord avec la déviation du projet initial pratiquée à son insu. Elle prend Katryn sous sa protection. Pendant ce temps Luke est traqué par Jackson, le séide noir de Naylor. Titania, interrogé, révèle la totalité du monstrueux complot  fomenté par les deux femmes.  Au-delà du " Projet Conscience ", elles pensent déclencher la phase " Crime Zéro " qui n’est rien moins que l’éradication complète sur cette terre de l’ensemble des mâles. En l’espace de trois semaines, infectés par voie aérienne par un virus-vecteur, les hommes seraient éliminés :
      " -Expliquez-nous, dit Weiss. - Ce virus est conçu pour infecter les femmes de tous âges, qui deviennent des porteurs sains. Il se loge dans leur trachée. Ces femmes contaminent quiconque les approche, mais ne présentent aucun symptôme, excepté une légère toux. Le vecteur modifie le génome des garçons prépubères, sans toutefois les tuer. Il se contente d’altérer leur agressivité. Le virus affecte également leurs cellules reproductrices. Ainsi, ils transmettront ces modifications génétiques à tous leurs descendants de sexe masculin. Les véritables victimes de Crime Zéro sont les hommes infectés après la puberté. (…)  Dans un premier temps, ils deviennent incapables d’actes violents. Puis ils meurent. "
      Les jeunes  constitueraient donc le noyau futur d’une société toute entière dévolue au matriarcat. Naylor a fait diffuser les virus par les bouches d’aération de l’aéroport de Heathrow :
      " En l’espace de trois ou quatre jours, le virus de Crime zéro se propagerait sur la terre entière, par l’intermédiaire des passagers du vol de Londres à Calcutta. Plusieurs centaines de millions d’humains seraient atteints. Après une semaine, seules les zones les plus reculées du globe auraient échappé à la contamination. Là-dessus les plus jeunes passagers du vol BA 186 commenceraient à mourir. "
      Elle a échappé à toutes les poursuites et s’apprête à faire exploser Titania sur lequel travaille désormais une équipe de scientifiques à la recherche d’un vaccin qui permettrait de faire l’économie de trois milliards de morts. Alice, prise de remords, se suicide, en fournissant à Luke qu’elle infecte, le futur vaccin tant recherché.  Luke sera le sauveur de l’humanité. Pour diffuser rapidement le contre-poison, un vecteur extrêmement contagieux doit être utilisé. Par une ironie du sort, c’est l’Irak qui le fournira car il est le seul pays à conserver encore le porteur adéquat, c’est-à-dire des stocks du virus variolique :
      " Tandis qu’on lâchait les premières bombes, la mappemonde, sur le grand écran central, se couvrit de points rouges. Londres et Paris s’allumèrent, puis une buée rouge envahit la majeure partie du continent européen. Les Etats-Unis et le Canada suivirent, de même que l’Amérique du Sud, et les vastes terres d’Asie et d’Afrique. Les points étaient plus lumineux au-dessus des mégapoles. Ces points grossirent, puis s’étirèrent en fonction des vents dominants, propageant le vaccin sur des milliers de kilomètres carrés. Ces brumes rouges en mouvement se raccordèrent de façon homogène, formant comme un voile autour de la planète. "
      Naylor, disparaîtra dans l’explosion de la " Matrice ", le cœur du laboratoire bio-technologique de Viro Vecteur. L’humanité est sauvée, mais le revers de la médaille est que les hommes, vaccinés et vivants, ne seront plus jamais les mêmes : ils ont perdus leur agressivité et, bien plus tard, le fils de Katryn et Luke considère,  désabusé, la stagnation scientifique et technologique de l’espèce humaine :
      " D’aucuns se plaignaient toutefois d’une stagnation des progrès technologiques : manquait ce catalyseur qu’était la guerre. Blake avait-il eu raison d’affirmer qu’il n’y a pas de progrès sans conflit ? "
      Un techno-thriller qui repose sur les dernières hypothèses de la génétique et qui dénonce les dangers d’une technologie émergeante mal maîtrisée. Il constitue la énième mouture du combat des femmes contre les hommes, vu du côté des hommes, évidemment, et le socle le plus sûr du roman-catastrophe

    8. Type: livre Thème: menaces cosmiques, la nouvelle glaciation Auteur: J. et D. LEMAY Parution: 1969
      Lorsque s’ouvre la conférence du groupe des savants de Pugwash, les intervenants étaient loin de s’attendre à la sortie de François Alandin, professeur éminent à la Faculté des Sciences. Celui-ci annonça que le système solaire tout entier se dirigeait vers un nuage de poussière cosmique qu’il atteindrait dans trente-cinq ans.
      Les conséquences de cet événement seraient effroyables et constitueront – si rien n’est entrepris – la fin de la vie sur la planète Terre :
      « Il n’apparut pas aux ordinateurs que le basculement de la terre sur son axe, suggéré par certains savants fut envisageable. Certes, il pouvait être craint que le mouvement de nutation et même de précession en soit modifié en raison d’un changement dans la répartition des masses, mais il fut surtout mis en relief que l’équilibre du gigantesque volant constitué par la planète ne serait retrouvé que par les mouvements du plasma interne. »
      L’annonce fit l’effet d’une bombe. Mais, soutenu par ses collègues, Grigori Chaliokine, astrophysicien, et Edsel Gurney, le directeur de l’observatoire du Mont Palomar, Alandin jeta les bases d’une organisation destinée à l’espèce humaine.  Elle devrait mettre ses ressources en commun  et travailler avec acharnement pour, s’en s’écarter d’un iota du but fixé, créer les conditions de sa survie.
      La pression de la foule, qui voyait en Alandin son sauveur, permit de contrer la menace constituée par les politiques, peu enclins à abandonner leur pouvoir. Les résistances furent donc toutes levées, les unes après les autres. De longues discussions aboutirent, après avoir écartées diverses hypothèses, comme l’envoi de vaisseaux dans l’espace ou la destruction d’une partie de l’humanité, à la décision de créer des arches, des « unités autonomes de survie », sphères immenses devant reposer sur le fond des océans en bordure continentale. Ses sphères contiendraient chacune en son sein des milliers d’êtres humains et d’animaux, dont la survie pouvait être assurée par les moyens énergétiques appropriés.
      Le plan accepté, les travaux commencés apportèrent au cours des ans une transformation complète du paysage social. Des villes furent abandonnées. Les forêts et la jungle reprirent leur place là où vivaient jadis des millions d’hommes. L’industrie, le commerce, l’habitat se situait maintenant autour des lieux où l’on construisait les sphères.
      Alandin et son groupe d’amis ont crée au Groenland la nouvelle association « Aurore » qui suivait l’évolution des travaux :
      « Les essais de résistance eurent lieu dans l’Arctique, près de Thulé où avait été construite l’unité nommée Sphérotest. Immergée par mille mètres de fond, la masse d’acier et de béton, structure étonnante que les nids d’abeille rendaient pratiquement indestructible, prouva cette qualité en résistant à l’explosion de plusieurs charges atomiques. Puis, halés par les grands navires de guerre sortis de leur cocons, l’engin fut remorqué jusqu’à la fosse Atlantique, coulé jusqu’à quatre mille trois cents mètres et remonté .»
      Pourtant des états restaient réticents au projet. Ainsi, dès le début, les Chinois maoïstes appelés « l’Asie Rouge » rompirent toute relation avec le reste de l’humanité pour suivre leur propre plan. Quant aux Japonais, en les personnes de Omira Yamatimo et celle de Nishito Iharu, ils n’avaient qu’une obsession : celle de prouver qu’Alandin et son groupe formaient en réalité une cinquième colonne extraterrestre dont l’objectif, après l’infiltration aux postes-clés de l’espèce humaine, était de confisquer le pouvoir à leur profit. Ce qui donnait de la force à cette théorie c’était un vaisseau « alien » endommagé qu’ils avaient réussi à récupérer, à reconstruire dans une base secrète, sans toutefois en percer tous les secrets.
      Les Japonais avaient raison. Des extraterrestes nommés Galathéens surveillaient de près l’évolution des hommes depuis des millénaires, sans intervenir dans leurs affaires. Parfaitement identiques aux Terriens et conscients que ceux-ci ne pouvaient pallier la menace mortelle à venir, ils ont décidé de leur venir en aide. A cet effet, un groupe de Galathéens, inséré de longue date dans la société humaine et nommé « les Découvreurs »  - c'est-à-dire Alandin et son groupe – devait diriger le sauvetage. D’où la conception des arches.
      Alors que les premiers effets d’une glaciation intense et des désordres telluriques commençaient à apparaître, Nishito, acharné, démasqua enfin Alandin. Le groupe des «Découvreurs » en étaient réduit à fuir,  trouvant refuge en une grotte située près des « Trembles », ancienne propriété française d’Alandin. Ce dernier, en vue de convaincre Nishito de sa bonne foi et surtout de mettre la main sur le vaisseau qui leur permettrait de quitter la Terre, se rendit au Japonais. Alandin sera torturé pour qu’il avoue, des remontées volcaniques compliquant la situation aux Trembles :
      « En fin de journée, une nouvelle alarmante parvint aux Galathéens. Captée par Aurore, une émission des maoïstes annonçait que le continent chinois semblait s’enfoncer lentement. Déjà les cités côtières avaient disparu. Plusieurs centaines de bulles d’acier flottaient, entraînées par les montagnes liquides qui montaient à l’assaut des grandes plaines et qui atteindraient bientôt les contreforts montagneux de la Chine continentale. »
      En dépit de sa faiblesse, par ruse, Alandin s’emparera de «l’Olagne » le vaisseau interplanétaire, provoquant du même coup la mort de Nishito, et mettra ses amis en sécurité à bord d’une station spatiale terrienne en attendant l’arrivée de ceux de sa race. L’humanité, elle, sur une Terre en total bouleversement survit tant bien que mal à bord des arches submergées, en attendant une ère meilleure.
      Greffant sur le thème principal de la fin de la Terre une multiplicité de thèmes secondaires tels que le péril extraterrestre, la menace jaune, les cités englouties, les auteurs élaborent un scénario tant bien que mal qui part, à cause de cela, dans tous les sens.  Le récit lui-même aurait gagné à être plus solidement charpenté, des discussions théoriques et oiseuses interrompant souvent inutilement la trame narrative, en des termes à la sémantique approximative.  Qui trop embrasse…

    9. Type: livre Thème: guerres futures 2 Auteur: Maxim JAKUBOWSKI Parution: 1974
      Les fantasmes érotico-littéraires du schizophrénique narrateur Hugo-Jack, enfermé dans un blockhaus, dans le cadre d’un conflit futur, où il apprendra que la fin du monde aura été décidée pour le lendemain.
      A la limite de notre thème

    10. Type: livre Thème: la nouvelle glaciation Auteur: Alphonse ALLAIS Parution: 1899
      Une lettre d’un (vrai) Breton qui en veut à tel point aux Anglais , parce qu’ils sont « unfrench », qu’il suggère deux manœuvres pour les embêter : d’abord le détournement préalable  du Gulf-Stream, ce qui refroidirait leurs côtes, puis l’invasion de ladite Angleterre par un corps d’armée français galopant sur la Manche gelée.

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