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    Bienvenue dans la Base de Données des livres !

    Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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  • 711 livres

    1. Type: livre Thème: guerres futures 2 Parution: 1975
      contient les nouvelles:
      le Voisin (Robert Silverberg)
      Sentinelle (Frederic Brown)
      Honorable adversaire (Clifford D. Simak)
      Mauvais contact (Idris Seabright)
      Le Porte-guigne (Mack Reynolds)
      Mars est à nous (Alfred Coppel)
      les tranchées de Mars (Fritz Leiber)
      Votre soldat jusqu’à la mort (Michael Walker)
      la Première et dernière demeure (Joseph Wesley)
      Hymne de sortie du clergé (Fredric Brown)
      la Ville (Ray Bradbury)
      la Guerre est finie (Algis Budrys)
      le Sacrifié (Philip K. Dick)
      la Libération de la terre (William Tenn)
      Champ de bataille (J.G.. Ballard)
      Bienvenue, camarade! (Simon Bagley)
      Si les mythes m’étaient contés (Fritz Leiber)
      Les Défenseurs (Philip K. Dick)

    2. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires Auteur: Jacky FAUVEL Parution: 1956
      " -Ainsi, père, la nuit, il y a beaucoup d’étoiles dans le ciel ? -Beaucoup d’étoiles, oui… La lune est tantôt ronde, et tantôt, elle ressemble à un arc fin qui se cambrerait…
      Les nuits sont belles, là-haut, mon enfant… - Et les forêts… Je n’ai jamais vu d’arbres… Et la mer !… Oh, papa, quand remonterons-nous à la surface de la terre ? -  Bientôt, mon petit… Quand la guerre sera finie. "
      Parce que la guerre atomique fait rage au-dessus d’eux, les peuples vivaient sous la terre, dans de grandes cités. Réduits à deux blocs antagonistes, depuis trente ans, les hommes s’arrosent avec des bombes. Parfois une accalmie de quelques années permet à la nature de reconquérir le terrain perdu, comme en ces ruines fleuries qui avaient été la cité de Paris :
      "A l’emplacement des villes, il n’existait plus que de gigantesques monticules recouverts de végétation…
      Une verdure folle, presque monstrueuse, avait recouvert les ruines des immeubles, des monuments, des avenues, de tout ce que la civilisation des hommes avait patiemment édifié au cours des siècles. Plus de ponts en travers des fleuves, plus de champs cultivés et de vignes suspendues au flanc des coteaux. C’était une terre de Préhistoire (…) Toutes sortes d’animaux animaient la surface de cette Europe rendue à la vie primitive… "
      Vania, la fille du professeur Merklin, sera enlevée par Patrick, un jeune officier, espion et traître à sa patrie. Prétextant être amoureux de Vania, il l’entraîne vers la Seine, où l’attend un sous-marin de poche. Elle servira d’otage car le professeur Merklin met la dernière touche à sa "fusée-vrille asphyxiante", arme secrète qui devrait définitivement assurer la suprématie des troglodytes. L’arme mise au point est lancée. Contrairement aux prévisions, les ennemis ne meurent pas mais sont uniquement endormis, le temps pour Merklin de retrouver sa fille.
      La guerre enfin terminée,  tous sont heureux de pouvoir ressortir sans crainte à l’air libre. Pour que jamais plus un tel processus ne s’enclenche, Merklin réunit l’ensemble du corps des savants et, à leur insu, leur fait absorber une drogue qui leur enlève la mémoire. Une solution radicale pour arrêter la marche néfaste de la science !
      Du pittoresque, des  descriptions convaincantes, des tueries, des ruines, une situation originale. En faut-il davantage pour captiver le jeune lecteur de ces fascicules populaires ?

    3. Type: livre Thème: guerres futures 2 Auteur: Albert ROBIDA Parution: 1884
      La nature même des Anglais purs produits du sol et de la géographie les conduisit à leur perte :
      « La création de l’île d’Angleterre fut décidée par le Créateur pour séparer les Anglais des autres nations.»
      Isolationnistes et colonialistes à la fois, « ils construisirent des navires cuirassés et inventèrent les canons Amstrong à longue portée. » En 1890 leur puissance est à son maximum, ayant colonisé le monde entier, ils avaient mis sous tutelle le Canal de Suez, apporté leur aide à la Chine grâce à une consommation forcée de l’opium, envahi l’Afrique et l’Océanie avec deux inconvénients majeurs, le premier étant que
      « par suite de cet amour invétéré de la race pour la navigation, peu à peu, les extrémités inférieures des dames anglaises s’allongèrent jusqu’à prendre des formes et des proportions de petites chaloupes » , et le deuxième que
      « le seul inconvénient était de mettre la nation anglaise sur les dents. Il n’y avait presque plus d’Anglais en Angleterre.»
      Quatre colonisés, ayant fait leurs armes sous de faux noms en Angleterre, jurèrent sa perte totale. Ils y avait : Nana-Sahib, Maadi l’Evanqui, Arabi l’Egyptien, Cettywayo le Zulu et ils se servirent pour cela de la faiblesse de Gladstone qui avait confié la garde du pays à des troupes étrangères douteuses. Tout commença par le massacre de Portsmouth où sautèrent des cuirassés, suivi par des attentats au Caire, à Calcutta, au Cap et de l’insurrection des populations du Congo. Lorsque des vaisseaux ennemis apparurent dans le port de Douvres, Gladstone fit appel aux réservistes. Ils ne purent cependant contenir la révolte des troupes coloniales basées sur le territoire anglais.
      A Portsmouth, en accord avec les Asiatiques, fut organisée l’armée d’invasion devant remonter jusqu’à Londres. Les voies ferrées furent occupées. De Guildford partirent des hordes de cavaliers afghans résolus à se venger. Avec les débarquement des 10 000 Egyptiens qui laissent Douvres en feu derrière eux, les navires cuirassés d’Arabi remontèrent la Tamise en bombardant les avant-postes anglais.Attaqués de partout, les Anglais seront aussi traqués dans leurs colonies :
      « Des myriades de petits torpilleurs sortis des ports de l’Amérique et montés par des Irlandais ou des coolies chinois harcelaient ses grands navires cuirassés. »
      Lourds et lents en face de leurs rapides ennemis, les navires de guerre anglais sautent les uns après les autres tandis qu’est attaquée la station navale de Gibraltar. Avec des armes nouvelles, des « obus à dynamite perforants », le canal de Suez fut rendu libre à la navigation et le rocher de Gibraltar rasé.
      L’inde entière se soulève, réduisant les poches de résistance anglaise et nomme un gouvernement autonome. En Afrique, Maadi libère la région des Grands lacs. Au cap, l’attaque par les Boers et les Hottentots coïncide avec la bataille de Wimbleton et la prise de Londres. La capitale anglaise doit faire face à l’armée de Nana-Sahib, des troupes montées sur dromadaires croisant à l’arrière des lignes, grâce à leur parfaite connaissance du terrain et au brouillard.  Les cipayes, appuyés par les cuirassés de la Tamise, pénètrent dans le parc de Richmond. Les Zulus montent à l’assaut, aidés par les Néo-Zélandais, tandis que l’armée anglaise se trouve scindée en deux par l’action savante des radjpoutes. Avec la destruction du Palais de Cristal, dès midi, tout est perdu. Sydenham est prise, ce qui sonne la retraite dans les faubourgs londoniens. Les ponts sautent un à un ainsi que des quartiers de maisons.
      Alors qu’une furieuse attaque se déroule sur le pont de Westminster, des batteries sont mises en place dans Oxford et Regent Street. Dans la Chambre des Lords dont les barricades ont cédées, attaquée conjointement par les africo-océano-asiatiques, se déroulent des scènes d’une grande atrocité :« Le mobilier parlementaire, les bancs, les tables formèrent un immense brasier devant lequel on fit cuire les lords les plus dodus. Telle fut la fin du coupable mais infortuné Gladstone. »
      Lorsque les Asiatiques bombardent la cité, trouant Saint-Paul et la Mansion-House avec des obus à la dynamite, à six heures du soir, lorsque tout Londres flambe, la puissance anglaise a vécue. Cela devait sonner comme un avertissement pour la vieille Europe. La force des Asiatiques et des Africains sera sans faille puisque la science européenne est passée en eux.L’Angleterre, avec Londres réorganisée aux mains du Lord-Maire Cettywayo, deviendra la première colonie africo-asiatique :« Tout indique hélas ! qu’avant peu nous aurons à défendre le sol européen contre les hordes sorties des flancs féconds de la vieille mère Asie.» Enfin, le sort de S.M. la reine Victoria fut semblable à celui de Napoléon. Assiégée à Windsor, elle fut transférée à Jersey avec le musée Tussaud, la dernière terre anglaise du globe.
      Une vision hallucinée, une charge féroce et des prémonitions étonnantes, rendent ce court texte de Robida exemplaire de la haine qu’inspira l’Angleterre à la France au début du XXème siècle.

    4. Type: livre Thème: fins du monde, fins de l'humanité Auteur: Démètre IOAKIMIDIS Parution: 1974
      contient les nouvelles :
      Foster, vous êtes mort (Philip K. Dick)
      Mémorial (Théodore Sturgeon)
      Le jour se lève (Robert Bloch)
      Loth (Ward Moore)
      La Mort de chaque jour (Idris Seabright)
      Seule une mère…. (Judith Merril)
      Le prochain spectacle au programme (Fritz Leiber)
      Le vaisseau fantôme (Ward Moore)
      Les gardiens de la maison (Lester del Rey)
      Les filles et Nuggent Miller (Robert Sheckley)
      La vie n’est plus ce qu’elle était (Alfred Bester)
      les Carnivores (G.A. Morris)
      la Lune était verte (Fritz Leiber)
      Un système non-P (William Tenn)
      Que la lumière soit (Horace B. Fyfe)
      Frère Francis (Walter W. Miller)
      Ruée vers l’Est (William Tenn)
      Dans les eaux de Babylone (Stephen Vincent Benet)



    5. Type: livre Thème: menaces climatiques, invasions extraterrestres Auteur: Stefan WUL Parution: 1957
      Le monde en 2157. Bruno Daix et son ami Pol Nazaire vivent en Utopie, c’est-à-dire en Afrance, partie asséchée de la Méditerranée. Dans le village planétaire, la science et la technologie ont rendu les hommes heureux, qui boivent des "Phoenix" glacés. Glacés, mais sans glaçons, car d’étranges propriétés frappent l’eau qui ne gèle plus.  
      Chargé par son patron de résoudre le mystère, Bruno n’en a pas le temps. Une catastrophe mondiale s’annonce, la fonte instantanée des banquises arctiques et antarctiques qui, en un raz-de-marée gigantesque, engloutissent la quasi-totalité des villes. L’humanité est à genoux. Seuls subsistent quelques centres souterrains, tels que la ville d’In-Salah en Afrance. Bruno, averti à temps, a échappé au raz-de-marée, en faisant la connaissance d’une charmante chinoise, Kou-Sien:
      " A cet instant, le ciel s’assombrit d’un seul coup. Détachant ses yeux du sol, Bruno vit tourbillonner les nuages au-dessus d’eux. Tous les appareils se mirent à tanguer. Le pilote se crispa sur les commandes. Un mur d’écume grisâtre boucha soudain l’horizon, une gigantesque falaise d’eaux furieuses avançait en bouillonnant dans la plaine. Bruno vit les piles colossales du pont Alger-Marseille renversées les unes après les autres. Un roulement de tonnerre s’amplifia, atteignit une intensité insupportable. (...)
      Une gifle géante claquait lourdement sur la ville, culbutant les buildings les uns sur les autres. Le valeureux hélico disparut sous les embruns. Déjà, dans les terres, le brutal déluge bouillonnait, envahissait la Mitidja, courait à l’assaut des contreforts de l’Atlas. Au nord, une deuxième falaise d’écume arrivait, chevauchant la première, puis une troisième. On devinait à peine l’ébauche d’une quatrième lorsque tout se brouilla. Il fut impossible de savoir où était la limite du ciel et des eaux. "
      Non seulement l’eau ne gèle plus, mais le cycle de l’évaporation s’arrête et, après l’inondation, la sécheresse  menace la Terre.  Tout ceci ne peut être le fruit du hasard. L’humanité est attaquée par les Torpèdes, des raies intelligentes qui veulent la destruction de l’homme, apparemment dérangées dans leurs occupations sous-marines.
      La lutte s’installe des deux côtés. Des bases sous-marines spécialement aménagées permettent à des nageurs avertis (dont Bruno et Pol) d’aller contaminer la nourriture des Torpèdes, rendant ceux-ci semblables à de vulgaires poissons à bouillabaisse.  Durant ce temps, Kou-Sien déchiffre le langage des Torpèdes qui communiquent entre eux à base d’impulsions magnétiques. Tout rentrera dans l’ordre mais le lecteur n’apprendra jamais comment l’eau, qui reprend ses anciennes propriétés, a  pu les perdre un temps donné.
      Un récit gentillet, bien écrit et fleuron de la collection "Anticipation" au Fleuve Noir des années 60.  Nullement ennuyeux, le récit, à l’intrigue linéaire,  n’approchera jamais du chef-d’oeuvre de Kapek "la guerre des Salamandres", brodant sur le même thème, ou du roman de Wyndham "le Péril vient de la mer ".

    6. Type: livre Thème: menaces végétales, l’apocalypse réalisée Auteur: Taylor CALDWELL Parution: 1956
      Une famille d’agriculteurs de la région d’Abouville dans le middle West constate la présence sur leur terrain de plantes sauvages, épineuses, aux lianes enchevêtrées, des mauvaises herbes poussant à une vitesse ahurissante. Parallèlement, la sécheresse s’étend sur tout le pays :
      " Selon les journaux agricoles, le manque  de neige et de pluie causait aux fermiers de tout le pays de sérieuses inquiétudes. Dans le Sud, il n’y avait pour ainsi dire pas de pluie du tout ; le Texas se desséchait ; les immenses plaines du Iowa, de l’Idaho et du Kansas s’alarmaient du manque total d’humidité depuis le début de novembre. "
      Après de vaines tentatives d’arrachage, les fermiers doivent se rendre à l’évidence : rien ne peut être tentée à l’encontre de l’invasion végétale. La situation devient d’autant plus préoccupante lorsqu’ils s’aperçoivent qu’ils ne sont pas seuls dans ce cas. L’ensemble des cultivateurs de la région est atteint par le fléau. Le père de famille, George, est un homme droit et vertueux, rigoureux et croyant,  qui aperçoit des signes curieux dans le ciel :
      " (La lune) ne reparut pas. Là où elle avait été, on voyait une petite tache ronde et noire dans un ciel d’un violet sombre, une tache à peine perceptible, et si la lune n’avait pas été là quelques minutes auparavant, mon père ne l’aurait même pas remarquée (…) Le silence portait maintenant en lui une impression de terreur, comme si la terre retenait son souffle et avait en même temps aspiré tout bruit. Mon père se trouvait sous les étoiles dans un vide absolu. Et cette impression était si intolérable qu’il frappa du pied le sol ; le faible bruit lui revint, mat et mort, pire que le silence.  Dans le ciel aucun nuage. Les étoiles jetèrent un plus grand éclat maintenant que la lumière de la lune s’était effacée ; Mon père attendit, guettant son retour."
      La famille, devant le danger, se replie sur elle-même, Edward et Lucy sa femme, ainsi que son frère Peter et son épouse, avec leurs enfants,   constatent la dégradation de la situation : les animaux maigrissent, les vaches ne donnent plus que du lait de  piètre qualité. Tout se passe comme si une punition d’origine divine s’était répandue sur la nature environnante. L’infestation se répand dans le monde entier. Les sous-entendus des hommes politiques en conférence à l’O.N.U. trahissent leurs préoccupations. Même la Russie, bien que réticente à reconnaître qu’elle-même était touchée par le fléau, est contrainte,  finalement,  de l’admettre :
      " Nous apprîmes par la suite que le grenier à blé de la Russie, l’Ukraine, n’avait pas produit un épi et que, dans les innombrables fermes collectives, le sol était aussi dur que chez nous et les arbres aussi stériles. Partout la terre refusait de porter du fruit. Mais, pour l’instant, une conspiration du silence recouvrait le monde. "
      Apparaissent ensuite, au milieu des herbes sauvages, des insectes nouveaux, inconnus, identiques à des scorpions, porteurs de mort. Ils se cachent dans la végétation luxuriante pour piquer les gens qui en meurent instantanément. Seul Edward, l’aveugle, en est mystérieusement épargné :
      " Mon père était un homme courageux ; il agit vite. Il saisit une fourche et poursuivit ce nouveau fléau. Mais ce n’était pas un scorpion. Paralysés d’horreur, nous suivîmes des yeux sa lutte pour échapper aux dents de la fourche. Jamais nous n’avions vu une créature semblable. Son corps, d’un rouge sombre, était muni d’une douzaine de pattes venimeuses dont elle fouettait l’air, et elle nous fixait de ses petits yeux noirs. De sa longue bouche coulaient du sang et du venin. Mon père la frappa à plusieurs reprises ; elle résista longtemps, tandis que se tordait son corps protégé d’une carapace dure. "
      La situation empire,  poussant le moral de la famille de George au plus bas. Elle se referme sur elle-même à l’instar des autres familles. Dans le monde, les famines, les insectes venimeux, le manque de viande, font mourir des millions de personnes sans que les scientifiques ne puissent établir l’ombre d’une indication quant à l’origine de la catastrophe. Un jour, le fils de la maison, Peter, n’en pouvant plus, tomba à deux genoux au milieu des herbes folles et refoulant toute fierté, se met à prier. O miracle !, l’endroit qu’il foule est aussitôt débarrassé de tout parasite végétal ou animal. L’on vint en nombre contempler l’incroyable réalité sans qu’il soit possible à Peter de rééditer son exploit : il ne se souvenait plus des mots qu’il avait prononcés !
      Les scientifiques, arrivés à leur tour se moquent de toutes les causes spirituelles et, en rationalistes étroits, analysent la terre pour y découvrir le processus qui aurait amené le sol à se régénérer.  Tout ceci en vain. Durant ces événements, la situation mondiale a encore empiré. Les hommes – et surtout les enfants- meurent d’une sorte de fièvre maligne, caractérisée par des hémorragies internes. Le propre enfant de Peter et de Jane  succombe, rendant ses parents fous de douleur. Partout, en Amérique, et dans d’autres régions du monde, les régimes politiques s’effondrent, les uns après les autres. La garde nationale est tenue d’intervenir, réquisitionnant les denrées que l’on suppose à tort disponibles chez les fermiers accusés de cumul et de marché noir. En Amérique, un fléau pis que tous les autres fait son apparition : le communisme !: Le père en explique le processus à l’un de ses voisins :
      "-Shelton, fit-il, tout ça ne fait qu’un : ces communistes, les guerres, la sécheresse, les plantes mauvaises, la mine, les scorpions, ce soleil et cette lune de malédiction, les tremblements de terre, les pluies de météores, les enfants morts, les adultes malades, tout… Tout cela fait partie de la même calamité et tous les hommes du monde en sont responsables. "
      Au milieu de la tourmente, la famille de George reste inébranlable et, sous l’impulsion du père, met toute sa confiance en Dieu. Repliés sur eux-mêmes, les membres du clan se sentent perdus, misérables, anéantis. Il ne leur reste plus que la prière collective, non celle conventionnelle proférée par le Pasteur, mais celle où l’on s’accuse d’être soi-même responsable de ces maux pires que les plaies d’Egypte :
      " Il leva la main vers le ciel noir dans lequel la lune était comme une blessure. -Il n’existe pas d’homme sans péché en ce monde, pas même ceux consacrés à ton service. Nous avons été de faux bergers. Nous n’avons rien à dire pour notre défense. Nous avons abandonné le Chemin de la Croix, nous avons conduit nos troupeaux, non auprès des verts pâturages et des eaux calmes, mais à la mort. Nous sommes coupables. En notre péché est le péché de toute l’humanité. "
      La responsabilité de chacun est considérée comme la responsabilité de tous. L’égoïsme, la culpabilité de chacun rejaillit sur tous les autres : " votre péché est le mien ". La reconnaissance explicite de cette culpabilité par tous les êtres humains semble seule capable de faire reculer le mal. Ainsi, la famille de Georges a l’immense surprise de constater que la pratique de la prière collective fait disparaître les herbes mauvaises comme neige fondant au soleil et réapparaître une herbe tendre, remplie d’abeilles , de fleurs, de petits animaux qui sont comme rassurés par la sincérité de l’homme. L’exemple de cette famille a porté ses fruits. Partout, l’on procède à la catharsis collective qui seule montre son efficacité envers l’envahisseur végétal, matérialisation de la haine et de l’égoïsme des hommes. :
      " Les crépitements se renforcèrent jusqu’à produire le bruit d’un feu de forêt et quelques-uns d’entre nous jetèrent autour d’eux des regards effrayés, s’attendant à voir des bouffées de fumée. Mais…oui, les lianes fumaient !… Une nuée de vapeur planait au-dessus d’elles, s’épaissit, s’étendit, les ensevelit enfin dans un brouillard blanchâtre qui posa un voile fuligineux devant la lumière jaune du soleil. Partout, des traînées de cette vapeur gagnèrent le ciel de safran, par vagues qui s’enflaient et se succédaient, cachant les plantes qui, je le comprenais maintenant, était la manifestation visible de notre haine universelle. "
      Y compris en Russie soviétique, longtemps après que les autres nations aient refondé leur foi en un dieu miséricordieux, et qui abandonne les longues années de pratique marxiste pour renouer avec l’orthodoxie chrétienne. Le monde est sauvé, Halleluya !
      Une allégorie de type prophétique empruntant les voies du roman cataclysmique. Redoutablement efficace dans la description des fléaux qui frappent la nature, elle apparaît d’une désarmante naïveté quand elle en stigmatise les causes, soit l’égoïsme des hommes et… le communisme. Comme pour Bessières (voir " l’Agonie de Cosmopolis ") , la thèse de Caldwell  est tout aussi réactionnaire : le malheur des hommes c’est l’établissement d’un socialisme communautaire qui est l’essence même de la haine, de l’athéisme et de l’immoralité sur notre terre.

    7. Type: livre Thème: l’apocalypse réalisée Auteur: Jean Marie GALLIAND Parution: 1998
      Sasha se trouve chez lui avec Maria lorsque la radio annonce un cataclysme écologique majeur : dans un site nucléaire en Biélorussie, une usine chimique a explosé, entraînant au-dessus de l’Europe un immense nuage délétère.
      Le lendemain, une pluie verte se met à tomber, qui fait «fondre » objets et êtres vivants, y compris Maria qui s’était imprudemment découverte. Sasha reste seul dans un monde bouleversé où ne subsistent plus que des épaves de voitures et des carcasses rongées par l’acide. Du moins jusqu ‘à la rencontre avec la petite Maria (même nom que son ancienne amie) qu’il prend en affection. Leur liberté sera de courte durée : poursuivis par une horde de rats, ils tombent entre les mains des « Créatures », sortes d’amazones vertes et terribles d’aspect, toutes semblables, suprêmement belles et sans pitié.
      Capturés, Sasha et Maria rejoignent d’autres malheureux que ces créatures démoniaques ont rassemblés en une espèce de camp de concentration. Sasha fera la connaissance de Lili –avec qui il aura une aventure- et de son père, un philosophe sentencieux, du gros Roger, l’éternel humilié, du «Gynécologue », sans illusion sur la nature humaine,  et ceux qui formeront le clan opposé, Odette et son mari, égoïstes et méchants, qui pensent avant tout à leur propre survie.
      Les Créatures utiliseront ce pitoyable résidu humain dans le but d’extraire des pierres d’une carrière, sans se soucier des besoins de leurs esclaves. Pour survivre, ils seront cependant autorisés à boire une sorte d’eau sulfureuse, qui , tout en les nourrissant, les détruira de l’intérieur : beaucoup d’entre eux vomiront du sang après quelque temps de ce régime. A l’entrée du camp, les femmes et les enfants (y compris Maria) seront séparés des hommes. Tout le monde s’interroge sur la nature des Créatures et leur but. Tout se passe comme si les faits décrits dans l’Apocalypse de Jean étaient venus à se réaliser.
      A l’intérieur de cet enfer, qui ressemble beaucoup à celui des nazis, les hommes survivront ou mourront en fonction de leurs aptitudes. Bien des morts plus tard, les pierres extraites de la carrière serviront à édifier une sorte de château, futur siège de la reine des amazones.  Cependant, s’apercevant que le cheptel s’amenuise, les Créatures permettront certains soins à l’aide de médicaments qu’elles rapportent des ruines.
      Sasha sait que la situation est sans espoir. Pourtant, s’il veut survivre, il lui reste à jouer sa dernière carte : il pense avoir gagné la confiance d’une amazone qui, pour des raisons incompréhensibles, semble l’avoir pris sous sa protection. Alors que des règlements de compte se déroulent dans le camp, Sasha entre de plus en plus en grâce auprès de l’amazone.
      Les survivants sont maintenant obligés de parachever le nid de la reine. A son arrivée, tous les détenus, à l’exception des femmes et des enfants, seront impitoyablement éliminés :
      « Les corps des prisonniers avaient été entassés les uns sur les autres. Puis, un grand feu de joie avait été allumé autour duquel tournaient les Créatures dans une danse rituelle et macabre comme ils en avaient vu au cinéma.(…)
      –Elles n’ont plus besoin d’eux, alors elles les éliminent. Puis elles les font disparaître pour qu’il ne reste plus aucune trace de leur passage sur cette terre. – Et nous ? demanda le tatoué. –Nous, nous avons un sursis. Nous n’avons pas terminé notre travail. »
      Seul Sasha et deux autres compagnons resteront en vie, en un but précis : bichonnés, lavés, rasés, nourris, ils serviront d’étalon à une reine insatiable et mortelle. Lorsque les amazones ramènent les cadavres de ses deux amis, tués par l’aiguillon du monstre, Sasha se sait condamné à son tour. Heureusement, « sa » créature le fait s’évader avec Lili, enceinte, et la petite Maria, enfin retrouvée. Devant eux, s’étend un désert de cendres fertilisé par un orage titanesque qui détruit aussi les Créatures et leur habitat. Sauront-ils reconstruire leur vie en évitant les erreurs du passé ?
      Un ouvrage facile à lire mais irritant par la volonté apologétique de l’auteur qui clôt chaque page par une citation de Pascal, de Mauriac, de  Saint- Jean, … de Chamfort pour mettre en évidence la singularité de l’être humain,  comme si le récit à lui seul n’y suffisait pas, transformant le roman en fable philosophique d’une lourdeur peu commune. Dommage !

    8. Type: livre Thème: l’entropie progresse... Auteur: Divers Auteurs Parution: 1983
      contient les nouvelles :
      le Dernier terrien (Lester de Rey)
      l’Ultime rencontre (Harry Harrison)
      Autodafe (Damon Knight)
      Université (Peter Phillips) (hors corpus - non répertorié)
      Forteresse (Fred Saberhagen)
      Du danger des traités (Katherine MacLean et Tom Condit)
      Le Papillon de lune (Jack Vance)
      Le Roi de Nivôse (Ursula Le Guin)
      Les Chasseurs (David F. Galouye)
      Ancien Testament (Jérôme Bixby)
      Boulevard Alpha Ralpha (Gordwainer Smith)
      Pour une poignée de gloire (C.M. Kornbluth)
      La Main tendue (Poul Anderson)

    9. Type: livre Thème: le dernier homme Auteur: Pierre DUDAN Parution: 1947
      Monsieur Médiocre alias Eugène Machin a une vie médiocre, très médiocre, vraiment médiocre :
      " Machin ne pense pas. Machin mange, dort, rêve à l’amour, le fait médiocrement, mange encore, travaille, élimine ce qu’il peut, dort encore, travaille encore, et… recommence la ronde. Il ne s’est vraiment passionné que pour voir quelques " matches " de football qu’il est allé voir le dimanche après-midi. Il a vaguement ri et vaguement pleuré à quelques films. Il est très adroit pour faire les additions, les soustractions, les multiplications et les divisions. Pour lui, la vie est une sorte de preuve par neuf. "
      Habitant à Bourg-les-Bains, postier sachant poster, sans imagination, sans beauté, sans motivation. Eugène Machin, homme moyen, vit sa petite vie étriquée. Ayant pris ses repères à Bourg-les-Bains, il ne pense qu’à des choses basses et viles, tout rempli qu’il est d’envies et de désirs inavoués. Afin de se sentir moins seul, il se marie avec Dorothée dit Zaza, sa tenancière, pas très belle et bien médiocre elle aussi.  
      Un jour, Eugène Machin décide de passer une semaine de vacances à Fortville pour s’imprégner des joies et des plaisirs de la grande cité. Totalement désorienté, il se fait dévaliser dès l’entrée par Robert-le-parasite  et les prostituées dont il a recueilli l’adresse au 24 de la rue des Fauchés.Après deux jours de vie citadine, il se retrouve sur le pavé, sans argent, sans papiers, sale et avec une gueule de bois. Le comble se concrétise lorsqu’il participe à une manifestation dont il ignore absolument tout.
      Pris dans une charge policière, il ne doit son salut qu’à l’intervention d’un jeune couple qui l’entraîne à l’abri, à l’intérieur d’une maison. Là, avec stupéfaction et écrasé de fatigue, Eugène Machin, écoute, tout en s’enivrant,  le discours étonnant que lui tient Charles, le jeune homme. Celui-ci lui dit que la médiocrité, le vice, l’envie et la haine ne sont que des illusions parce que l’homme a perdu le sens de sa propre existence, qui est de nature divine. Ainsi, celui qui vit une vie étriquée subira une mort étriquée. La vie et la mort, c’est tout comme.
      Eugène machin ne comprend rien à ces paroles et s’endort à même le sol. En se réveillant, il constate que le couple a disparu et qu’il se retrouve tout seul à Fortville, déserté de ses habitants, et peut-être seul au monde. Après une petite accommodation à sa situation de dernier homme, il agit de la manière conforme à sa nature. S’appropriant des bijoux, raflant des billets de banques, s’empiffrant de nourriture fine, il lâche la bride à ses instincts, se gavant de ce que jamais il n’aurait pu avoir à Bourg-les-Bains. eu à peu, grandit en lui une peur gigantesque : pourquoi est-il le seul à rester en vie ?
      " Seule la résonance des voûtes répondait à l’appel d’Eugène. Il finit tout de même par se taire et reste immobile, figé par une peur qu’il ne peut plus mâter, par une peur durable aux racines profondes. La peur de ne plus pouvoir se sortir jamais de cette aventure. La peur de la solitude inexorable. La peur de l’ennui, de son propre ennui. Peur de s’ennuyer dans sa peau monotone, peur d’être écrasé par sa médiocrité. "
      Son délire se renforce et comme Néron jadis, il envisage d’incendier la cité pour son unique plaisir:
      " Il pénètre dans la cuisine d’un appartement modeste. Il y trouve d’abord des allumettes. Puis, une bouteille de pétrole. Il répand avec conscience le pétrole sur les rideaux, les tapis, les fauteuils. Il éparpille partout des journaux chiffonnés. Et… allume tranquillement le tout.  Il n’a pas à attendre longtemps le résultat. Le feu, rapidement, encouragé par le pétrole, gagne du terrain à une vitesse qui effraie machin lui-même. Il reste planté là, à regarder, et la lueur galopante des flammes donne à ses yeux soumis, un éclat diabolique Brusquement, il se dit : " Je vais foutre le feu à tout le quartier ! ça va être bath ! "
      L’incendie le talonnant, il abandonne la ville au moyen de diverses bicyclettes, jusqu’à Trévoux, autre bourgade située au bord de la mer. Là, il sombre dans le plus profond désespoir, comprenant soudain par une sorte d’illumination que , bien que tout lui appartienne, il donnerait n’importe quoi contre une présence humaine. Alors il se débarrasse de son argent :
      " Le bruit de ces pièces tombant et roulant sur la chaussée, aurait suffi à provoquer une bagarre sanglante (…) . (C’est curieux comme l’argent qui roule à terre est proche des coups et des blessures.)  Mais là encore, le silence enregistre seul le bruit agaçant de cette chute des métaux inutiles. Oui, si les objets qui l’entourent, les uns après les autres, se foutent tranquillement de lui, Eugène Machin, à son tour, se fout paisiblement des objets. Il se fout du fric. Il s’en fout avec autant d’énergie qu’il l’avait accumulé auparavant à la Caisse d’Epargne de Bourg. Il comprend, malgré lui, la vanité de bien des choses. Il comprend de mieux en mieux. Il apprend à comprendre. "
      Sa personnalité se modifie. Il n’est plus l’être médiocre d’avant. S’installant dans un chalet de montagne, il communiera avec la nature d’hiver qui l’enchante de ses flocons. Il se sent de plus en plus heureux, sensible, ouvert au monde. Il comprend enfin quelle est sa destinée sur la grande roue du karma, il accepte la mort qui le sanctifiera tandis que la terre, délivrée de l’homme, n’en revivra que plus intensément :
      " La Terre, depuis ce jour, n’avait plus d’autre souci que de jouer aux quatre saisons, toute seule avec son rythme à elle. Sans personne pour la déranger. Plus la moindre trace de parasites humains ou animaux. Et lentement, les maisons se lézardèrent, furent envahies par des herbes folles, rampantes ou grimpantes, par des orties majestueuses. Tout, jusqu’aux plus monstrueux canyons, jusqu’aux plus invraisemblables gratte - ciels, fut lentement englouti, effacé, nivelé.
      Des champignons géants poussaient entre les rails du métro. La moisissure gagnait les uniformes militaires. Les drapeaux se déchiquetaient lentement, faisant une salade ignoble de leurs couleurs. Les réserves alimentaires pourrissaient dans les caves et les garde-manger. La puanteur elle-même était lentement et sûrement vaincue. La verdure engloutissait les tombes des cimetières dans une forêt éternellement vierge désormais. Des arbres nouveaux poussaient dans les maisons, les cabines téléphoniques et les gares, les crevaient ou les arrachaient du sol pour les élever dans leur course irrésistible vers le ciel. "
      " la Peur gigantesque de Monsieur Médiocre pourrait encore s’intituler " une voie vers l’Illumination " ou " une thérapie de la Sagesse ". Eugène Machin, à travers l’épreuve de la solitude totale – celle du dernier homme – vit un cheminement initiatique qui l’amène à comprendre que l’important dans la vie est d’être et non de posséder. Message transparent, apparaissant parfois en d’autres ouvrages cataclysmiques tels que " le Pont sur l’Abîme " ou " le Nuage Pourpre " .
      Le récit est par endroits desservi par le dessin de Dubout qui, par son humour, se trouve être en décalage avec le sens symbolique du texte. Tel quel cependant, le roman vaut le détour, perle rare difficilement accessible quand on sait qu’il a été imprimé avec un tirage limité de 4000 exemplaires, en 1947, et jamais réédité par la suite.

    10. Type: livre Thème: menaces climatiques Auteur: Albert ROBIDA Parution: 1922
      " Il pleuvait depuis si longtemps que l’on ne savait plus si cela durait depuis quarante jours, quarante fois quarante jours, ou peut-être quarante ans ! Toutes les contrées de la terre achevaient de disparaître sous les eaux. (…) Seules les montagnes d’une taille considérable émergeaient encore dans l’immensité des océans en train de se réunir, et l’eau commençait à soulever la quille de l’arche que Noé avait construite au sommet d’un large plateau rocheux. "
      Monsieur Noé avec sa petite famille prévoit toute l’organisation de l’arche, embarquant minutieusement les couples d’animaux prescrits par le Seigneur. Madame Japhet est une ronchonneuse qui n’hésite pas à se débarrasser des puces qui l’incommodent en jetant leur petite cage à la mer, au grand déplaisir de M. Noé. Puis, ce serait au tour du lion, jugé trop dangereux. Heureusement le mari de Mme Japhet veille. Aidés par la petite Zirba et Azib, ses enfants,  ainsi que de toute la famille Sem, ils récupèrent les cages. Madame Japhet est vertement réprimandée.
      Le déluge perdure. Il faut s’occuper des animaux, cela fait toujours passer le temps. Sortir l’ours, le tigre, le lion de leurs cages en évitant qu’ils ne s’agressent, se servir de l’éléphant pour promener les lourdes charges, donner à manger à tous les animaux (du foin essentiellement), voici le lot quotidien des navigateurs. Le repas constitue une agréable diversion. La famille Noé n’hésite pas à subtiliser leurs œufs aux poules et autres oiseaux pour battre une bonne omelette.
      Les très grosses bêtes posent problème : comment s’occuper des mammouths, ptérodactyles, atlantosaures, zanglodons ? Tâche difficile s’il en est,  qui sera résolue lorsque, lors de disette alimentaire, le choix se portera précisément sur ces grandes bestioles qui passeront à la casserole. Voilà pourquoi, aujourd’hui, ils ont disparu du globe. M. Noé entretient soigneusement son livre de bord et note toutes les variations du temps, y compris les moments de grosse tempête lors desquelles l’arche manque  d’être engloutie. Les singes, toujours turbulents, provoquent une révolution à bord en s’échappant de leurs cages. Ils mettent à sac l’arche, se livrant à toutes sortes de pitreries qui fâchent beaucoup le patriarche. Heureusement , les autres animaux, soucieux d’ordre, aident à mater la révolte.  Manquant à nouveau de couler  par la faute des singes, ils seront sauvés en se reposant sur un banc compact de harengs le temps de se livrer au calfatage indispensable.
      Par une belle matinée, ils aperçoivent enfin la terre. En débarquant, ils sont assaillis par des sauvages qui mettent M. Japhet à la broche. Des cannibales ! Délivré in - extremis -, remonté dans l’arche, Japhet, avec Noé et Cie, se rendent compte que celle-ci a dérivé en abordant le continent américain. Comme le disent si bien Cham et Japhet :
      " Nous devons retourner vers nos montagnes de Judée, retrouver notre pays pour recommencer le monde… Il faut nous dépêcher de lever l’ancre et mettre à la voile rapidement ! "
      Mais comment regagner le Moyen - Orient ? Comment remettre l’arche à flots ? Questions angoissantes résolues avec brio. Tirée par l’âne, le cheval et de nombreux autres animaux, poussée par l’éléphant, les chameaux, les tigres, etc., l’arche munie de roues en bois cahote vers la mer. Cette fois - ci, ils repartent dans la bonne direction.  Peu après avoir mis le cap à l’Est se dessine une nouvelle terre. Miracle ! C’est le mont Ararat,  destination finale de la famille Noé où de vastes projets attendent nos amis. Mais, chut ! il ne faut pas déflorer une suite aussi palpitante…
      Robida, avec sa verve habituelle, livre une version romancée du mythe à l’usage des enfants. Version biblique avec laquelle il prend quelques libertés, mais c’est pour la bonne cause.
      Le roman n’en est pas moins amusant et léger. Est-il cataclysmique ? A vous d’en juger. Pourtant,  le déluge, rappelez-vous…

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