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Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
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Livres
711 livres
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Deux intérêts narratifs se partagent le récit. Le premier concerne l’amour qu’Henri Dartan, astronome âgé, éprouve envers sa filleule Adrienne qui veut épouser Jean Dantinne, un jeune homme plein de fougue et héros de l’histoire. Cette intrigue recoupe la deuxième, qui est l’évocation de la catastrophe frappant la terre et la description sociologique de ses conséquences. Pour une cause inconnue, la rotation de la terre diminue régulièrement , le freinage va en augmentant jusqu’à l’arrêt. La Terre présenterait alors constamment la même face tournée vers le soleil et l’autre plongée éternellement dans une obscurité profonde:
" La lune comme vous le savez nous montre toujours la même face: fixité relative. Mais ce qui donne le plus de poids à ma conviction, c’est l’exemple des planètes intérieures Mercure et Vénus. Schiaparelli a démontré que ces deux astres, dans leur mouvement de translation, présentaient inlassablement la même face au soleil. Il est permis de supposer que cette fixité relative a succédé à un mouvement de rotation pareil à celui de la terre et des planètes supérieures. Et alors, en bonne logique, il y a lieu de penser que la cause mystérieuse qui va enrayer la giration terrestre, après avoir fixé Mercure et Vénus, agira successivement sur les autres planètes dans leur ordre distinct d’éloignement du soleil. Reste à déterminer quelle est cette cause. Jusqu’à présent je dois avouer qu’aucun indice ne nous permet de l’entrevoir. "
Le grand problème est de prévoir quel hémisphère sera plongé dans les ténèbres et lequel sera tourné vers le soleil. Que deviendront les masses humaines stagnant dans l’obscurité et le froid? Finalement seules les deux Amériques resteront face au soleil, ce qui est normal pour l’auteur puisque l’Amérique est "la lumière illuminant le monde ". Très vite, les campagnes deviennent inhabitables et vers tous les ports européens converge un monstrueux flot humain. Des chutes de neige se produisent sans arrêt, le gel s’étale en couches épaisses dans les villes. Dartan, qui se sacrifie en restant en France, se promène dans un Paris moribond:
" En traversant la place de la Concorde toute blanche sous la lumière crue des projecteurs, une impression soudaine d’indicible détresse m’a saisi à la gorge. Je me trouvais seul au milieu d’un désert glacé. Nulle vie, nul mouvement. Une bise aigre soufflait. Au-dessus de mon gros paletot d’hiver, j’avais endossé ma pelisse de loutre et je marchais d’un pas rapide, frappant le sol de mes bottes fourrées. Néanmoins, j’étais gelé, transi. Sous ces stalactites de glaçons, irisées par la lueur des lampes, le Carrousel semblait le portique irréel d’une fantasmagorique cité. Comme fond de tableau, la masse sombre du Louvre, gigantesque monstre accroupi dans l’ombre, me barrait la route."
En attendant, les Américains débattent de l’opportunité d’accueillir des survivants. Ils ont beau être libéraux, les faits sont là: tout le monde ne pourra trouver place au paradis. Quels vont être les critères de sélection? L’on tirera au sort les heureux élus en excluant les désaxés, les fous, les hommes au-dessus de dix-huit ans, les impotents et les autres (s’il en reste!). Les races américaines étant des races "saines", il est normal, comme le dit un Sénateur, que les Noirs soient exclus de la terre promise:
" la race noire est restée , même en Amérique, une race mineure. Que dire alors des nègres d’Afrique, que soixante-dix années de contact avec les Blancs n’ont su tirer d’une demi - sauvagerie, que le christianisme même n’a pu élever bien haut sur l’échelle des valeurs morales et sociales. "(…) " C’est la préservation de la race blanche, la conservation des caractères ethniques de cette race qui fait la grandeur du genre humain ". Et, selon ce même Sénateur: "Allez-vous permettre l’altération des formes physiques, l’adultération du sang et enfin le ternissement de cette blancheur chaude et nacrée qui fait la beauté de nos femmes, le charme de nos enfants, l’orgueil de nos races? "
Quant à la dernière catégorie d’exclus: " Numériquement, elle est de loin la plus faible. Du point de vue social, elle est la plus dangereuse. Je veux parler de ces semeurs de troubles, de ces fauteurs de désordre, de ces agitateurs, de ces fanatiques dont l’Europe et l’Asie n’ont que trop souffert: séparatistes, bolchévistes, anarchistes, extrémistes de droite et de gauche, illuminés et faux-prophètes de toute espèce et de tous acabits "
Leur introduction en Amérique provoquerait la "démoralisation des classes inférieures, la rébellion contre l’autorité, la ruine de l’ordre social et de la civilisation ". De la même manière, l’auteur vitupère " l’art décadent ", la mode féminine et le comportement laxiste des jeunes.
" L’Agonie dans les ténèbres ", par son outrance rhétorique est caractéristique d’un courant idéologique ultra-nationaliste, empruntant la voie romanesque, plus particulièrement le genre utopique, pour évoquer l’émergence d’un ordre nouveau prêt à balayer la décadence. Une telle attitude n’est pas isolée. Les fantasmes d’ordre se retrouvent aussi ailleurs, comme par exemple dans " le Duc Rollon " de Léon de Tinseau. La fin du monde est prétexte à un renouvellement social selon les vœux de leurs auteurs.
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Jacques Servet, se promenant en avion avec son ami Paul Gaillard au-dessus de l’Aiguille-Tordue, dans les Alpes, sauve la vie d’une jeune femme, Geneviève Amphiropoulos, la charmante fille de César Amphiropoulos, le brasseur d’affaires bien connu. Tombant amoureux de celle-ci, il ne conquerra son cœur qu’en montrant qu’il a du génie (à défaut d’argent !) :
" -Je veux être fière de mon mari. Je suis trop riche pour épouser un homme qui n’aura pas de génie. Je veux la partie égale : moi, la fortune, lui, le génie. Voilà. Jacques, avez-vous du génie ? "
Or, son vieil ami Gibbon le rend héritier universel d’un appareil de son invention baptisé le Gibbonnope qui permet d’abolir l’action de l’électricité partout en Europe (ou dans le monde) en fonction de l’angle de visée :
" Tout mon mérite, continua-t-il, si j’en ai un, c’est d’avoir vu la profonde parenté de la chimie et de l’électricité, c’est d’avoir imaginé une nouvelle science qui n’en est qu’à ses débuts : l’électro-chimie. Influence de l’ électricité sur les combinaisons chimiques et, chose plus étonnante, influence des combinaisons chimiques les plus inattendues, comme ce flore d’aluminium que j’ai crée par hasard sur les manifestations électriques. Résultat : ces deux fils d’argent baignant par leurs extrémités de platine, A dans le flore, B dans la russise, donnent à cet appareil le pouvoir de décomposer, et par conséquent de détruire, toute manifestation électrique dans un angle donné. "
Engagé par César Amphiropulos, Jacques apprend de la bouche du R.P. Ducygne que le pape a été emprisonné par Mussolini et remplacé sur son trône par un faux-pape :
" Donc le pape est prisonnier. Pourquoi ne le sait-on pas ? C’est tout simple : il y a, sur le trône de Saint-Pierre, un faux pape, un sosie de Pie XI. Le Vatican est peuplé de créatures de Mussolini, le cardinal Pacelli est malade et chambré et ne peut recevoir personne. L’Eglise d’Italie vit sous la terreur et dans la plus grande confusion. Mais on ignore tout cela. Le Facisme (sic !) triomphe et le faux Pie XI se prépare à proclamer solennellement l’excellence du régime fasciste… Jacques, il y va du salut de l’Eglise… "
Geneviève lui donnera l’occasion de prouver son génie : elle lui demandera de sauver le pape Pie XI des griffes du dictateur. Aussitôt Jacques propose d’utiliser le Gibbonnope. En face de la paralysie de tous les moteurs électriques en Europe, les divers Etats ne manqueront pas de faire pression sur l’Italie pour sauver le pape et écarter le péril d’une récession économique généralisée. César, lui, voit toute l’exploitation qu’il pourrait faire de ce processus. En un premier temps, il rachète tout ce qui peut représenter une force de traction animale : chevaux, ânes, ainsi que des engins mus par l’homme, bicyclettes, pousse-pousse…
Puis, en un deuxième temps, après que l’engin soit entré en action, le rachat de toutes les usines électriques, de tous les moteurs, vendus à vil prix, car inutilisables. Devant la menace mise à exécution par Jacques et Geneviève, et après un débat houleux à la Chambre des Députés en vue de donner une réponse adaptée au dictateur, Mussolini, soumis à la pression guerrière de plus en plus forte de ses voisins, consent à libérer Pie XI :
" On apprit, coup sur coup, la prise de Florence par des Yougoslaves, l’entrée des Français à Milan, la révolte de Syracuse, le débarquement des Anglais en Tripolitaine, l’envoi d’une note menaçante des Etats-Unis et la déclaration de guerre du Japon. "
Jacques sera récompensé pour "son génie" en épousant Geneviève. César Amphiropoulos aura énormément augmenté sa fortune, et Paul Gaillard aura pris pied dans l’entreprise de l’industriel.
Une belle fable, désuète et touchante, menée tambour battant. D’autant plus belle que la morale fait bon ménage avec les affaires dans la " Pax Christi " (mot de ralliement du pape libéré)
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Roll et Réda, un couple de jeunes barbares, vivent en harmonie au sein de la forêt. Entièrement adaptés à leur environnement, ils goûtent une vie intense au sein du Clan des Hommes, s’adonnant à la chasse dans laquelle ils excellent. Sans mémoire pour une histoire passée où cet endroit s’appelait la France, où des vestiges incompréhensibles et des inscriptions illisibles témoignent d’une violente guerre passée, Roll et Reda s’aiment et leur avenir est celui des gens heureux :
« Roll et Réda contournèrent la pierre rectangulaire. C’était un bloc minéral très dur et très lisse, qui avait plusieurs coudes de long, et semblait profondément enterré dans le sol dont il émergeait en biais, comme une pièce de bois qui jaillit du courant où elle vient de plonger.
Cependant, ce qu’il avait de particulier, c’était naturellement ses arrêtes parfaitement rectilignes, ainsi que les signes à demi-effacés, gravés superficiellement dans la pierre, et qu’on pouvait encore distinguer sur la plus large de ses faces. Les signes se décomposaient ainsi :
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L'agonie De Cosmopolis - Par BenF
Curieux récit que "l’Agonie de Cosmopolis". Il s’agit bien de la fin d’un monde, mais d’un monde à part, celui de l’entre-deux guerres et de la Démocratie chrétienne avec la prise de pouvoir en France par un gouvernement communiste. Cosmopolis, c’est Marseille et l’Etang de Berre, région totalement industrialisée dans un futur hypothétique proche. Le lecteur y fait la connaissance d’affameurs ploutocrates, Godseels et Bassano, des fourreurs multimillionnaires. Sans scrupules et sans respect pour la vie humaine, ils exploitent les ouvriers harassés et malades:
«Je m’affirme partisan du plus fort, là où je ne puis l’être moi-même... La dernière faute, la plus récente fut de permettre au monde ouvrier de s’organiser. Le mal une fois fait, nous avons essayé de museler l’ogre, en ne tolérant que les groupements qui se moquaient de l’ordre social. Ne pouvant vaincre de force, nous avons manoeuvré, cassant les reins aux faibles , aux syndicats des curés et des pasteurs protestants... opportunisme louable , mais dangereux. Nous comptions sans les mâchoires de l’ogre fortifiées par nous. Le voici qui rompt sa muselière ; le grabuge commence, gare à la casse, Godseels... la peau humaine est fragile..."
Heureusement, Lucile, la femme de Godseels, et sa fille Ida, sont différentes. En véritables "anges de la miséricorde", elles s’emploient à soigner les victimes aux visages rongés par le cancer dû au travail prolongé près des cuves d’acide :
«Ils pénétrèrent dans le taudis... Sur un sol boueux de terre battue, un grabat où une forme cadavérique râlait, expectorant ses poumons. Un gamin de six ans à moitié nu, allait du grabat à un berceau où se lamentaient deux enfants, distribuant les tisanes préparées, le matin, par le père.» « (...)
Au lit voisin, c’est une jeune arabe emmaillotée de toile , de la tête aux pieds, voilée, invisible. La bête lui a dévoré les seins, puis le visage. A travers le suaire, un sifflement douloureux monte, descend comme le vent méchant d’une houle.... un peu plus loin, une vieille italienne pleure à sanglots convulsifs; elle n’a plus de jambes et le monstre tenace lui ronge le bassin... Elle joint, tord ses mains nouées, rabotées par les acides où, depuis des années, elle plongeait peaux de lapins, de taupes , de zibelines et de chats sauvages , dans les ateliers homicides de Godseels.»
Elles sont rejointes dans leur vocation par Christian, le médecin des pauvres , que la jeune Ida aimerait bien aimer si cela ne la détournait pas de sa bonne inclination. A côté de ces héros, taillés à l’emporte-pièce, et de quelques "bons ouvriers", tout dégoulinant de bons sentiments, se dressent les "bandits", tous pervertis par les idées sinistres et anti-cléricales d’Anatole France. Il s’agit d’une part des capitaines d’industrie dont l’argent est le seul dieu , anti-chrétiens, cela va de soi, et de l’autre des "métèques", les Noirs, les Chinois et les Arabes, représentant des forces du mal, communistes et anarchistes.
Si-Hassen, l’Arabe, qui a fait ses études en France, devient le chef incontesté des révolutionnaires. En compagnie du Juif Michely et du Grec Wolf, il fomente la révolte qui aboutira à la chute de Cosmopolis. Il tue, assoiffé de haine, en compagnie de Doucèn, la jeune maîtresse arabe qu’il a arrachée à Godseels, tous ceux qui tombent sous sa main, en une mise en scène théâtrale et abominable :
«Soudain , les hauts-parleurs installés à tous les carrefours, reliés à l’acropole de Notre-Dame de Miséricorde , où Si-Hassen , chef du Conseil du peuple et de la tchéka , tient son quartier général, assisté de Doucèn, apportent le communiqué quotidien: "Aujourd’hui, à dix-huit heures, exécution , sur la colline, de cent cinquante contre-révolutionnaires. Le service d’ordre sera assuré par deux cents Annamites , deux cents Sénégalais de la première centurie rouge et la deuxième escadrille rouge , commandée par Tchang-Kai-Chek. La liste des condamnés sera affichée, une heure avant l’exécution, au quartier général... On filmera l’exécution.»
Mais il se trompe de cible. Au lieu de s’en prendre aux vrais capitalistes et autres "vipères lubriques", il assassine les prêtres, les gentils ouvriers, les bons ingénieurs, les vrais chrétiens qui acquièrent de ce fait le statut de martyrs. Après avoir mis Cosmopolis à feu et à sang en compagnie du chinois I-Chang, Si-Hassen sera à son tour puni de ses idées impies et immolé sur l’autel de la révolution anarchiste. Quant à Wolf et Michely, ils périront brûlés vifs dans l’incendie qui ravage la cité de Marseille, véritable Nuit de Walpurgis, entraîné par leur soif inextinguible d’argent :
«Des millions de tonnes d’essence, de pétrole, roulent vers l’Etang de Bolmon, l’Etang de Berre, vers Marseille par le canal du Rove, vers Port-de-Bouc, et la pleine mer par le défilé de Caronte. L’immense nappe de feu avance, dans des tourbillons de fumée noire et rouge, submergeant tout . La précieuse conque, où dort la mer intérieure, n’est plus qu’un cratère hurlant, plein de flammes jusqu’aux bords.
Les vaisseaux ancrés dans les ports, les flottilles de pêche flambent, éclatent, mêlent leurs détonations à celles des usines, docks et poudrières gorgés de matière inflammables et d’explosifs. Une pluie de pierres, de cendres, de liquides corrosifs tombe du ciel, mêlée à des blocs de cuivre, d’acier, de fonte, arrachée aux vaisseaux et aux réservoirs dynamités".
Apuré par cette fin du monde communiste, le christianisme triomphera: «(Le prêtre) songe à Lucien Belin, à ce groupe de jeunes ouvriers catholiques, qui seront là , demain ; qui réchaufferont sa vieillesse prématurée à la flamme de leurs jeunes enthousiasmes... Le froment de mille vies , ils le portent dans leur coeur. Un goéland monte de l’Etang de Berre, le frôle de son aile ... Et il sent, en son âme, une grande aile palpiter, l’emporter , lui aussi, vers les cités renaissantes de l’Etang; une large joie vivante monte dans son coeur rajeuni , renouvelée tous les matins : l’invincible optimisme, l’indestructible espérance qui, depuis vingt siècles , à travers toutes les calamités , toutes les agonies , garde l’Eglise toujours jeune. "
L’Agonie de Cosmopolis est un ouvrage apologétique, un brûlot contre les athées et incroyants de toute sorte installés dans les idées anti-cléricales d’Anatole France (L’auteur lui en veut beaucoup!) Il dresse dos à dos communistes et métèques, le parti de l’étranger qui sape les fondations de la France, fille aînée de l’Eglise. En un style d’une grande férocité, en un délire paroxystique, l’auteur charrie toutes les idées haineuses, racistes et xénophobes qui traînent dans la mentalité de l’époque. Continuateur de Lamennais et du christianisme social, Bessières lutte pour l’instauration d’une société ouvrière menée paternellement par des chrétiens riches et éclairés. Un roman singulier qui détonne par sa virulence dans l’ensemble des oeuvres-catastrophe de l’entre-deux guerres.
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Elimination - Par BenF
Siro Spadoni, le " Vieux " se trouve en compagnie de Marc Lefranc, le " Jeune ". Tous deux tentent de survivre dans un univers urbain chaotique, bouleversé par d’anciennes déflagrations nucléaires et parcouru par les " crânes rasés ", les " pillards " et la " police ", autant de groupes à la disposition des " A.A.A. " ( pour Habitants – sans le H. ?- des Abris Antiatomiques).
Seul groupe technologique organisé, les " A.A.A. " habitent un réseau de cités souterraines dans lesquelles ils vivent en égoïstes parasites entretenant des " esclaveries " pour leurs besoins personnels, traitant tous ceux qui essaient de franchir la " Ligne rouge " en ennemis irréductibles. Léa s’est échappée d’une esclaverie. Jeune femme forte, elle rejoint le couple Spadoni-Lefranc, bientôt augmenté de Patricia, une autre jeune fille fuyant des avanies de tout ordre.
Le petit groupe entreprend, grâce à un plan secret, de pénétrer dans le " Tachyon ", une pile atomique encore en état de fonctionner et source de tout pouvoir. Tel est aussi le but de " la Voisin ", patronne des A.A.A., qui, apprenant l’action de Marc, s’ingénie à le contrarier, sans y arriver. Mais Marc n’est pas ce qu’il semble être : c’est un " Trans " (pour "Transmutant") aux pouvoirs psy immenses, télépathiques, prophétiques, visionnaires, empathiques, etc., lesquels prennent de plus en plus de force au fur et à mesure qu’il se rapproche du Tachyon.
Il sera rejoint par d’autres Trans, sortes de clones de Marc qui formeront une petite armée capable d’annihiler toute résistance ennemie, ce qui déclenchera une crise grave au sein des A.A.A., annonciatrice d’une guerre civile dans laquelle crânes rasés, crânes rouges, police, pillards s’étriperont à qui mieux mieux, en assassinant la Voisin.
Léa, Spadoni, Patricia, semblent être les pièces essentielles d’un puzzle monté par Tachyon qui aurait conçu les Trans, et notamment Marc, pour redonner un nouveau départ à l’espèce humaine. Puis Marc et ses Trans, les émanations de Tachyon, disparaissent.
C’est Graziella dite " la Gazelle " dite " Marie " qui viendra ouvrir la porte ultime de Tachyon. C’est une Trans femelle grâce à laquelle Spadoni et Léa, futur couple dominant, régénéreront la terre. Quant à la Gazelle rendue féconde en toute simplicité par Marc et… par télépathie, elle mettra au monde un fils qui s’appellera " Jésus " :
" L’énorme battant pivota et dévoila Siro Spadoni, Léa Martin et Patricia Coste. Je suis la Gazelle, dit Marie. Je suis très lasse. Allons encore au Palais. Là-bas, tu prendras le pouvoir, Siro Spadoni, et Léa t’aidera dans cette tâche. Bientôt, il y aura du soleil. Patricia épousera l’un des hommes de ma suite, et je mettrai au monde un fils, l’enfant de Marc. En souvenir de l’Espagne, et parce que ce prénom est très usité là-bas, je l’appellerai Jésus… "
Quand on vous dit que rien n’est impossible à une pile atomique… ! Ouvrage navrant où le fait de tirer à la ligne par l’auteur pour raison alimentaire ne justifie pas que celui-ci prenne son lecteur pour un demeuré.
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"La tribu avait élu domicile dans la vaste dépression située entre la chaîne Cuba au Nord, les monts Haït à l’Est et les lointains contreforts du massif Jamaï".
Sur une terre future, lointaine, dépeuplée, ne subsistent que "la Tribu " et son chef Thoz dont le principal souci est de trouver à manger. Les continents ont été bouleversés, certaines mers ont disparu et New York (Niourk) représente la ville des Dieux, là-haut sur la montagne.
L’enfant noir est le réprouvé de la Tribu. Banni, il trouve refuge dans les ruines et apprend à se servir d’une arme, une sorte de rayon laser, issue d’une technologie ancienne. Ayant apprivoisé un ours gigantesque, il revient vers la Tribu en sa compagnie. Celle-ci est fort occupée. Des poulpes gigantesques, devenus intelligents à cause de radioactivité traquent ses compagnons pour les manger. Sans l’enfant noir, la Tribu serait perdue.
Avec son ours, il décime les monstres. Les hommes se nourrissent de la chair des poulpes sans se rendre compte qu’ils seront eux aussi contaminés. La radioactivité accélère les processus intellectuels de l’enfant noir et le pousse à se diriger vers Niourk . Après de nombreuses pérégrinations, il pénétrera avec son seul compagnon l’ours dans la haute ville des dieux, tous les membres de sa tribu ayant péri par le mal radioactif.
Niourk, immensément vieille, est à l’abandon; certaines énergies y résident encore, des mécanismes qui se mettent en marche au hasard. Autant de pièges pour l’enfant noir qui explore les ruines imposantes. Pourtant, il ne s’y trouve pas tout seul. Trois colons terriens en provenance de Vénus, Brig, Doc et Capt 4, se sont échoués là après une mission d’exploration de la surface terrestre, planète depuis longtemps abandonnée par leurs ancêtres. Ils font la connaissance de l’enfant noir et le guérissent de sa maladie mortelle. Alors les potentialités intellectuelles de celui-ci se développent au centuple et en quelques jours il dépasse en connaissances et en savoir-faire ses amis vénusiens:
" Le Doc se frotta les yeux. Il avait l’impression qu’un nuage se dressait entre lui et son compagnon. -Je ne sais pas ce que j’ai, dit Brig. Je n’arrive pas à vous distinguer nettement. Je dois avoir la vue fatiguée. -Vous aussi, vous... le Doc s’interrompit. Cette fois, il était certain qu’un nuage se formait devant lui. Il entendit le cri d’étonnement de Brig, sans voir ce dernier. Le nuage prit une teinte plus foncée, se condensa, affecta la forme d’une silhouette humaine, puis se dissipa. L’enfant noir apparut à sa place. "
Avec ses capacités inimaginables, il se dédouble en autant d’exemplaires qu’il le faut pour travailler plus vite, détourne la Terre de son orbite et la stabilise au centre de la galaxie. Il découvre sa vie d’avant la connaissance, recrée sa tribu ainsi que son ours, en utilisant les possibilités technologiques de Niourk. Ayant atteint la sagesse malgré son jeune âge, il se rend compte que rien ne vaudra jamais le bonheur de vivre dans la nature. Alors, laissant la ville à son triste destin, il retourne dans la jungle avec ses amis.
Niourk est un récit plaisant écrit en un style fluide et simple, qui vaut surtout par l’ambiance quasi-surréaliste se dégageant de la description de la ville morte, et par l’originalité du personnage principal.
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Temps Futurs - Par BenF
Lou Lublin et le narrateur prennent connaissance d’un scénario de film destiné au pilon. Celui-ci, intitulé, " Temps Futurs ", écrit par un certain W. Tallis, conte, sous la forme d’une tragédie grecque, l’avenir supposé d’une société survivant à la Troisième Guerre mondiale nucléaire et bactériologique:
" LE RECITANT.
La Morve, mes amis, la Morve, - maladie des chevaux, peu commune chez les humains. Mais, n’ayez crainte, la Science peut aisément la rendre universelle. Et en voici les symptômes. Des douleurs violentes dans toutes les articulations. Des pustules sur tout le corps. Sous la peau, des tumeurs dures, qui finissent par crever et se changer en ulcères squameux. Cependant, la muqueuse nasale s’enflamme et dégage une décharge abondante de pus nauséabond.
Il se forme rapidement des ulcères à l’intérieur des narines, lesquels rongent l’os et le cartilage environnant. L’infection passe du nez dans les yeux, la bouche, la gorge et les ouvertures bronchiales. Dans un délai de trois semaines, la plupart des malades sont morts. S’assurer que tous mourront, telle a été la tâche de quelques-uns de ces brillants docteurs ès-sciences actuellement au service de votre gouvernement... "
Les structures sociales d’avant la " Chose " se sont entièrement effondrées. C’est l’ère de Bélial puisque Dieu n’a pas été capable de proposer une évolution positive pour l’homme. Les survivants barbares vivent de rapines et de l’exploitation du contenu des tombes:
" La plus jeune et la plus mince des deux jeunes femmes se baisse et tâte le veston croisé noir du cadavre. " Jolie étoffe", dit-elle. " Et pas de taches. Il n’a pas coulé, ni rien? -Je vais les essayer ", dit le Chef. Non sans difficulté, ils débarrassent le cadavre de son pantalon, de son veston et de sa chemise, puis ils le rejettent dans la tombe et lancent à coups de pelle la terre pour recouvrir le sous-vêtement d’une pièce dont il est enveloppé. Cependant, le Chef prend les vêtements, les flaire d’un air connaisseur, puis enlève le veston gris perle qui a jadis appartenu au Directeur de la Production de la Western-Shakespeare Pictures Incorporated et enfile ses bras dans les manches du vêtement plus sobre qui convient aux liqueurs maltées et à la Règle d’or. "
Arrive une expédition scientifique en provenance de Nouvelle-Zélande, région épargnée par le fléau de par sa situation excentrée. Elle a pour objet d’étudier les effets d’un possible renouveau. Le Pr. Poole, biologiste, est enlevé par les barbares pilleurs de tombe. Ayant eu la vie sauve de justesse parce qu’ils croient qu’il peut leur être utile, il découvre peu à peu, à travers sa mentalité de protestant puritain, les différents aspects de la " nouvelle société ".:
" Un des boulangers ouvre la porte d’un foyer et se met à pelleter les livres dans les flammes. Tout l’homme cultivé qui est au coeur du Pr. Poole, tout le bibliophile est révolté par ce spectacle. " mais c’est épouvantable! " proteste-t-il. Le Chef se contente de rire. " On enfourne la "Phénoménologie de l’Esprit ", on défourne du pain. Et il est diantrement bon, le pain. "
Elle est régie par une théocratie inversée qui adore les divers aspects du diable, avec ses cardinaux et archimandrites tout puissants. Les hommes et les femmes arrachent aux tombes des richesses, vêtements ou bijoux, qu’ils ne savent plus produire. On les soumet à une stricte abstinence sexuelle parce que les femmes, appelées " vases d’impiété " selon l’expression de la bible, mettent le plus souvent au monde des enfants mutants et dégénérés:
" Il y eut un silence; puis le Pr. Poole réplique à son tour par une question. " Naît-il beaucoup de bébés difformes, ici? " Elle fait un signe de tête affirmatif. Depuis la Chose, -depuis qu’Il a pris le commandement. " Elle fait le signe des cornes. " Il paraît qu’avant cela il n’y en avait pas. - Quelqu’un vous a-t-il jamais parlé de l’effet des rayons gamma? - Des rayons gamma? Qu’est-ce que c’est qu’un rayon gamma? - C’est la raison pour laquelle il y a tous ces enfants difformes. - Vous n’essayez pas d’insinuer que ce n’est pas Bélial, hein? Le ton de sa voix est celui du soupçon indigné; elle le regarde de l’air dont saint Dominique aurait dévisagé un hérétique albigeois. " Non, non, bien sûr que non ", se hâte de lui assurer le Pr. Poole. " Il est, Lui, la cause première, -cela va sans dire. " D’une façon gauche et inexperte, il fait le signe des cornes. " Je mentionnais simplement la nature des causes secondes, -des moyens dont Il se sert pour exécuter Son... Son dessein providentiel, si vous voyez ce que je veux dire."
Pour accentuer le désespoir de l’espèce et pour plaire à Bélial, ces enfants seront mis à mort lors d’une cérémonie atroce en compagnie de femmes rendues coupables de la situation et punies à coup de fouet :
" Le Patriarche tend sa pierre à aiguiser à l’un des Archimandrites qui l’accompagnent, de sa main gauche, il prend l’enfant malformé par le cou et l’empale sur son couteau. Le bébé émet deux ou trois cris bêlants, puis se tait. Le patriarche se retourne, laisse couler un quart de litre de sang sur l’autel, puis lance le cadavre minuscule dans les ténèbres extérieures. La mélopée s’élève en un crescendo sauvage. " Sang, sang, le sang, sang, sang, le sang... "
La caste des prêtres est uniquement composée d’eunuques volontaires afin de n’être plus tenté par la procréation. Celle-ci est autorisée pour le reste du corps social durant deux semaines seulement, lors d’une copulation collective, et à l’expresse condition que les sentiments ne s’y mêlent pas. Ce qui ne fait pas l’affaire du Dr Poole et de la jeune Loola qui s’éprennent l’un de l’autre. Ni l’un, obligé de vaincre ses inhibitions puritaines, ni l’autre, mise en demeure de renier sa foi, ne comprend ce qui lui arrive. Il leur reste une seule solution s’ils veulent rester en vie : rejoindre un autre groupe social, celui des " Chauds ", installés plus au Nord de la Californie et qui accepteraient une vie de couple.
" Temps Futurs " est la suite du " Meilleur des mondes ", comme une dystopie répond à l’utopie. La science et la technologie ont réduit le monde à néant. L’homme redevient le babouin d’une espèce, puisqu’elle s’est immolée, destinée logiquement à suivre la voie du Mal. Les armes de l’Apocalypse ont été lâchées, la radioactivité et la peste infernale sont des produits de Bélial. Renouant avec le conte voltairien, à travers une composition de type tragique (Récitant avec Choeur), Huxley dénonce avec rigueur et une grande violence l’abominable lâcheté de l’homme dans l’utilisation de la technologie, la responsabilité des scientifiques en ce domaine, la main-mise des religieux sur les foules, et l’exploitation de la misère. Une pièce maîtresse du genre cataclysmique par un auteur de réputation mondiale.
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L'agonie Du Globe - Par BenF
Des pluies continuelles tombent sur l’Europe. Surviennent les tremblements de terre, les glissements de terrain, les tempêtes sans que l’on puisse imputer ces désordres météorologiques à une cause quelconque:
" la situation devenait entièrement anormale. L’opinion publique, sans être précisément alarmée, se montrait nerveuse et inquiète. Les nouvelles les plus invraisemblables circulaient. On disait que le Japon, qui ne donnait plus signe de vie, avait été englouti par les flots; on disait que l’Angleterre, devenue île flottante, était partie à la dérive sur l’Atlantique; on disait encore que la mer allait disparaître. Que ne disait-on pas ? "
Les tempêtes se déchaînent à un point tel que la Méditerranée n’est plus navigable. D’ailleurs la mer reste barrée par un brouillard gris épais. Il semblerait que le niveau de l’eau ait baissé puisqu’un nouveau tracé de côtes apparaît. D’autre part, l’on est sans nouvelles de l’Amérique alors que les savants détectent une intensité volcanique majeure de la ceinture bordant le pacifique. Tout laisse supposer des événements telluriques d’une gravité exceptionnelle. Le doute est levé lorsque des secousses d’une ampleur inouïe qui détruisent les grands centres urbains sont ressenties par l’Europe entière:
" Paris était découronné. La chute de la Tour Eiffel avait été suivie par celle du Sacré-Coeur de Montmartre et du dôme des Invalides. Les tours de Notre-Dame n’avaient pas mieux résisté. Elles dressaient leurs deux tronçons ébréchés derrière lesquels apparaissait curieusement intacte, la petite flèche de l’abside qui, plus fine, avait plié sans céder, comme le roseau de la fable. Les voûtes des églises, en s’effondrant, avaient fait une bouillie des fidèles qui s’étaient, - contrairement à toutes les lois de la prudence humaine, mais conformément au besoin du divin que faisaient naître les circonstances, - rassemblés dans les sanctuaires. Les âmes purent s’envoler librement par les trous béants, ouverts entre les colonnes de pierre. "
Paris semble donc condamnée et toute la société désorganisée. Puis les éléments se calment. Issus des différents pays touchés (la Russie, l’Allemagne, la France, notamment), les commentaires à propos de l’événement n’apportent aucune lumière complémentaire. L’on constate que la Méditerranée se vide lentement de son eau et l’on est sans nouvelles du Nouveau Monde. Un avion de reconnaissance envoyé vers l’Ouest, revint avec d’effarantes informations: l’Amérique est introuvable, la Terre semble s’être scindée en deux suivant une ligne méridienne. Deux blocs terrestres coexisteraient, l’un constitué par l’Europe, l’Asie, l’Afrique et l’autre par les deux Amériques. Quant à la faille, elle ne serait plus visible puisque recouverte par une mer peu profonde et plane. Les deux moitiés du monde seront difficilement franchies par voie aérienne car il fallait planer en quelque sorte pour que les avions pussent s’arracher à l’attraction de la première moitié (l’Ancien Monde) afin d’aboutir à l’autre (le Nouveau Monde).
Les contacts entre les deux parties seront rétablis laborieusement et la première des tâches envisagées est de stabiliser les flux d’émigrants de l’une vers l’autre. La distance entre les deux blocs ne dépassant pas 56 kilomètres de large, les transports du fret aérien s’adaptèrent. La mer séparatrice fut baptisée le Grand Canal. Tout déplacement restait périlleux et le nombre de traversées strictement limité à cause d’un vent violent s’engouffrant dans la fissure. Au-dessus des rares bateaux osant s’aventurer sur cette mer nouvelle, profonde de 200 mètres, une mer symétrique remplaçait dorénavant le ciel bleu:
" Ils purent s’engager dans cette sorte de crevasse dont les deux parois étaient revêtues par la mer maintenue de chaque côté par l’attraction de la moitié du globe qui la portait. Ils observèrent que lorsque le soleil s’engageait vers midi, heure locale, dans la fissure de la terre, de même qu’il s’engage dans la fissure d’une falaise pour l’éclairer jusqu’en son tréfonds, on voyait alors au-dessus de sa tête un ciel étonnamment bleu qui n’était autre que la mer recouvrant la face de la fissure opposée. "
Quelques îles (plutôt des pics) apparues en même temps que le Grand Canal furent l’objet des convoitises des deux Mondes. C’est ainsi que les Britanniques accaparèrent l’île Georges, au grand déplaisir des Américains.
Comme les deux hémisphères ne se trouvaient pas en équilibre parfait autour du centre de gravité commun, ils se séparaient lentement l’un de l’autre. La largeur du Grand canal allait s’accentuant de manière géométrique. Les conséquences physiques et humaines de ce nouveau péril furent nombreuses : la gravité diminuait en proportion, l’eau ne bouillait plus à 100°, le feu s’allumait plus spontanément. Et surtout, le franchissement de ce qui représentait maintenant un abîme devenait de plus en plus hasardeux, les avions tombant dans le vide interplanétaire.
Malgré des communiqués officiels rassurants, ce fut un second choc: tout contact avec le Nouveau Monde (du point de vue de l’Ancien) deviendra bientôt impossible, l’Amérique évoluant comme une planète étrangère au-dessus des têtes… A l’aide de fortes jumelles, les Européens pouvaient détailler les lumières des villes américaines et suivre les activités journalières de leurs habitants. Le temps passant, et malgré les déclarations mutuelles de fraternité, malgré la position du Vatican qui permit l’instauration d’un second pape en Amérique, toute relation entre les deux mondes cessa définitivement. La distance qui les séparait était maintenant de 1000 kilomètres et augmentait de seconde en seconde. l’Europe se replia sur elle-même, s’occupant de ses affaires, tout en s’étonnant de l’aspect de la deuxième lune qui croisait dans son ciel:
" A mesure que l’obscurité se fit, la plage d’argent qui occupait la moitié du ciel ressortit avec plus d’éclat. Elle commença à se dorer légèrement, et bientôt ce fut une lune monstrueuse qui se trouva suspendue sur les têtes. Invraisemblable spectacle qui donnait involontairement le frisson! Qu’était ce monstre, surgi du fond du ciel, et tournant vers la terre comme pour l’engloutir, une gueule éclatante et silencieuse? Hélas! ce monstre n’était autre que la terre enfuie! "
De jour en jour les conditions physiques empiraient. L’air plus léger, la gravité moindre multipliaient les accidents de toute nature. L’ascension des pics devint bientôt impossible et les cités d’altitude durent être évacuées. La mer, plus facilement houleuse, présentait des tempêtes énormes. Mais le pire était à venir. Les deux moitiés de la terre, en s’éloignant l’une de l’autre, allaient fatalement croiser l’orbite lunaire qu’elles menaçaient de collision: qui, de l’Europe ou de l’Amérique allait périr? En Europe, la collision fut jugée imminente par les savants. Tout le monde se prépara à la mort définitive de la terre. Les autorités mirent en place un Comité de salut Public dont le seul but était d’encenser la grandeur humaine, bientôt réduite à néant. Chaque être humain réagissait devant le danger en fonction de sa nature propre, qui en hédoniste, qui en moralisateur, qui par la religion. Mais la fin du monde n’eut pas lieu, du moins pour l’Ancien Monde: la Lune rata cette moitié de la terre.
Après des explosions de joie, des congratulations mutuelles, les Européens surent avec certitude que le Nouveau Monde se trouvait désormais sur le trajet lunaire: l’Amérique allait donc périr. Alors, Ils s’installèrent pour assister au spectacle, non sans tristesse:
" la vieille lune, que la mort semblait avoir rendu plus coriace, pénétra dans la terre comme dans un ventre mou. On vit l’écorce terrestre se déchirer, voler en éclats, la lune s’embraser, et un immense globe de lumière, lançant des jets de matière ignée dans toutes les directions, enveloppa le lieu du cataclysme. Durant un instant, ce fut un vrai soleil qui s’alluma dans la nuit. L’espace en devint bleu pâle; on put croire au retour du jour; et si grande fut l’intensité lumineuse, si brusque le jaillissement, que maints observateurs terrestres qui n’arrachèrent pas assez tôt leurs yeux de la lunette en devinrent aveugles. L’éclair, la boule de foudre, où s’étaient consumées 600 millions de vies humaines, s’éteignit. "
Un roman-catastrophe étonnant dont l’hypothèse farfelue est cependant soutenue avec rigueur ce qui fait que, insensiblement, le lecteur se prend au jeu. Encore une fois, l’angoisse de la Seconde guerre mondiale se traduit par une catastrophe d’ordre cosmique permettant à l’auteur des coups de griffes à l’encontre des régimes politiques du moment. Récit bien documenté, " l’Agonie du Globe " reste parfaitement lisible aujourd’hui et demeure un témoin important de la vitalité française du genre durant l’entre-deux guerres.
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En 2014 une météorite géante percute la lune, produisant des dégâts irréversibles à la terre : océans en furie, déplacement des pôles, extinction des civilisations, pluie rouge toxique, etc. Quelques groupes humains subsistent encore, les uns normaux, les autres déjà atteints de mutations régressives.
Luc recherche Maryline, qu’il trouve dans un grand magasin de vêtements, le « Fashion-Look ». Il espère lui faire un enfant, un « futur sauveur de l’humanité ».
Pas de chance : Maryline est en réalité un homme qu’une opération a transformé en femme.
Ouf ! Ce n’était qu’un rêve, à moins que la comète annoncée prochainement….
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Laterre De La Bombe - Par BenF
Vol. 01 : la Terre de la bombe Tome 1, éd. Glénat, 1979, 1 vol. cartonné, in-quarto, 48 pl. BD d’expression française
1 ère parution : 1979
Cette terre de la Bombe mérite bien son nom. Un paysage ravagé, lunaire. Des mesas et des canyons où soufflent le vent. Du sable, des arbres tordus, une végétation ravagée où s'éparpillent les squelettes. Et, dans l'ensemble, des vivants. Etres curieux, bizarres, hybrides, fruits des monstrueuses mutations. Des animaux à têtes d'homme, des hommes distordus, des monstruosités glapissantes, infernales, dégoulinantes. Agissant selon une amoralité foncière, leur seul credo est de survivre, de manger ou d'être mangé. Dans cette brutale lutte pour la vie, la seule forme de coopération est l'alliance objective entre des entités différentes déployant une énergie sauvage pour la survie.
C'est dans ce décor que se situent les pérégrinations de notre groupe de héros, à savoir: Coderc, l'humain normal, le sombre ténébreux et redoutable guerrier; Baixas, son compagnon , homosexuel, retors et dangereux. Tous les deux se déplacent sur le dos de leurs amis, des animaux qui parlent et qui sont doués de jugement; Marie, la jument blanche et Jo, le puissant taureau qui, à l'occasion, ne déteste pas avoir des relations sexuelles avec sa compagne; enfin, le bâtard Simac, un chien bavard qui peut se révéler lui aussi , extrêmement dangereux.
Ils sont en route pour une localité où se traitent les affaires normales de la vie: vente d'esclaves sexuels, êtres humains engraissés et suspendus à l'étal comme viande de boucherie attendant le client. Désargentés comme à leur habitude, Baixas s'offre comme esclave sexuel à un dénommé Cureavion qui deviendra son amant et ami de coeur, et Coderc sera acheté par Télée, une riche patricienne sans scrupules propriétaire de la boucherie humaine. Elle se livre à des orgies de sexe et de chair qui font vomir Coderc à un point tel qu'il appelle immédiatement ses amis à la rescousse afin de mettre bon ordre aux débordements. Télée, humiliée, basculée dans une fosse à purin, ne songera plus qu'à se venger.
Quelques temps après, toujours à la recherche de nourriture, ils tombent sur un dangereux groupe de dégénérés. Cureavion, qui les accompagnait, est tué, ce qui rend Baixas fou de rage et de chagrin, qui expédie tout cela en enfer.
Un nouvel épisode les voient aux prises avec les "Corbos", oiseaux charognards soutenant des êtres humains. La Maîtresse de Claire, une louve blanche qui raconte son histoire à Simac, a été enlevée. Le groupe propose son aide à Claire. Arrivés sur site (près d'un ancien pilier d'autoroute), ils apprennent que les Corbos sont obligés d'agir de la sorte afin de procurer sa nourriture à une immense masse protoplasmique aux mille bouches, surnommée "Bonbon". Le monstre est neutralisé séance tenante.
Leur chemin croise à nouveau celui de Télée qui, requinquée, s'est rachetée une troupe de soudards mené par le redoutable Nexon, son lieutenant. Télée, qui a capturé nos amis, oblige Coderc à une copulation avec elle et, au moment de l'orgasme, demande à Nexon de couper la main droite de son amant et de la cautériser immédiatement par le feu. Puis, ils poursuivent leur chemin, traînés à la suite de la caravane de Télée.
Ce premier volume, une fois le décor posé, propose une série d'épisodes gravitant autour des thèmes du sexe et de la mort, avec des personnages récurrents.
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