-
Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
-
Livres
711 livres
-
En 2105 de l’Ere chrétienne, la commune d’Orléans fêta «l’Ere de la Raison et du Socialisme». Les réjouissances publiques servirent de témoignages à l’entrée de l’Europe au sein de l’âge d’or. On honora la science et la culture. Grâce au savant Claude Mouillaud, le père de l’alimentation artificielle, plus personne ne meurt plus de faim. Les femmes ont accédé à un haut niveau de responsabilité. La citoyenne Paule Bonnin, première magistrate de la ville, préside aux jeux dont le thème est la reconstitution réaliste des siècles barbares. Grâce à l’électricité, chacun peut se déplacer à sa guise en tricycle, car seule compte en ces temps merveilleux le culte de l’esprit. C’est pourquoi Paule Bonnin est une femme énorme, obèse, incapable de de marcher sur ses propres pieds :
«Comme la plupart des ses contemporains ou contemporaines, la fâcheuse obésité l’avait frappée fort jeune, et elle n’avait pas tardé à atteindre une amplitude qui, dans une civilisation moins parfaite, lui eût rendu l’existence impossible. Un système de corsetage savant la cuirassait des genoux jusqu’aux épaules, comprimant les cuisses, refoulant le ventre, étayant la taille, ramenant la poitrine, soutenant les bras (…) Les yeux et le front seuls avaient une beauté puissante, pour ainsi dire spirituelle. »
Déshabitués de l’exercice physique, tous les citoyens ont une grosse tête sur un corps débile ou contrefait. L’Etat, disparu au profit des Communes grâce aux avancées difficiles vers un progrès que ponctuent la Révolution française et la République, a répandu l’instruction obligatoire et rendu la guerre hors-la-loi. Pourtant, quelques soubresauts historiques, comme le règlement du problème de «l’Alsace-Lorraine», ont quand même provoqué quatre millions de morts. Le « Mécanisme » appuyé sur l’énergie électrique produit donc une surabondance de richesses qui amène, après l’instauration de la journée de deux heures, la fin du travail :
« Devant l’abondance et la surabondance des richesses, la journée de huit heures, par la force seule des choses, ne tarda pas à se réduire à six, à quatre, puis à deux heures ; bientôt même la moindre assiduité quotidienne devint superflue (…) A la fin, on jugea plus simple pour ces corvées, d’entretenir collectivement un certain nombre d’ouvriers chinois ; et, comme il était à craindre que la présence de ces étrangers constituât un péril, chaque commune se composa par prudence une milice de mercenaires musulmans ».
Le sentiment de la Patrie avait disparu. En ces temps idylliques subsistaient encore quelques ombres au tableau. Le suicide sera considéré comme une forme normale de mort. Les femmes refusent de subir des grossesses. Les campagnes se dépeuplent au profit des villes, les faibles survivent en fragilisant la société. L’emploi des excitants artificiels (opium, alcool) est légitime. Bien que les criminels gardent toujours une propension au crime, la société les fait vivre dans le confort dans le but de les rééduquer.
C’est alors que l’Islam bouge et s’étend à toute l’Afrique, l’Asie et l’Inde. Un Islam ignorant, pauvre, fanatique et barbare. En face d’une Europe pacifiste, les prêches en faveur du Jihad se multiplient, ainsi que les actes de piraterie en Méditerranée. En 2092, les Maures entreprennent, pour un prétexte futile, la reconquista de l’Andalousie. Les Espagnols terrifiés entament des pourparlers, tout en appelant le reste de l’Europe à leur secours. Mais, les citoyens étant libres, l’enrôlement des volontaires eut peu de succès. Ainsi, la prise de l’Espagne ne fut même pas une guerre, seulement une prise de possession. Cadix, qui tenta de résister, sera rayée de la carte par l’émir Ali-El-Hadji, et les survivants mis en esclavage. Les Arabes, dans un élan magnanime, épargneront ceux qui embrasseront la religion musulmane. Comme la crise perdure, l’Europe inquiète, après bien des parlottes, créa les «Missions Modernes», sortes de délégués philanthropes censés venir en aides aux Communes menacées. Parade illusoire puisque le sultan les éradique en faisant décapiter les meneurs.
En 302 de la nouvelle ère, le successeur Ibrahim-El-Kébir, reprend les projets d’invasion. Taciturne, d’une intelligence moyenne, mais ardemment mystique, il fédère les Musulmans du monde autour de lui, se proclamant le descendant du prophète. L’Europe croit encore au Droit alors que les Arabes ne connaissent que la violence. Ils débarquent en Italie puis dans le sud de la France. Conjointement, du côté asiatique, les Balkans et la Russie sont investis. L’Asie et l’Afrique déferlent sur l’Europe, faisant plier les Municipalités. Les anciennes milices musulmanes, chargées de défendre les Communes, fraternisent avec les envahisseurs. Une armée européenne, mise difficilement sur pieds, cède dès les premiers engagements , près de Lyon, hantée par la cruauté supposée des arabes. Mise en déroute, elle laissera la voie libre aux barbares dont les massacres provoquent de nouvelles épidémies :
« Pour comble, des épidémies disparues depuis des siècles, le typhus, la variole, la peste, arrivèrent à la suite des hordes asiatiques. Brusquement tirées des réceptacles lointains où ils sommeillaient éternellement (…) Les horribles fléaux parcoururent en moins d’un mois l’étendue de l’immense champ de bataille. (…) Les cadavres pourrissaient en plein air, sur les routes ou dans les maisons abandonnées, créant ainsi sans cesse des foyers d’infection contagieuse. Mais, tandis que, chez les envahisseurs, les vides se comblaient continuellement par de afflux d’immigrants nouveaux, certaines régions envahies, ou près de l’être, se dépeuplèrent en quelques jours, sans que nul, dans le désarroi universel, songeât à secourir les sinistrés. »
Les Communes cèdent les unes après les autres, le suicide en commun d’Européens devient la norme et le cannibalisme se répand. Lorsque les Arabes atteignent la Commune d’Orléans, celle-ci n’est plus qu’un monceau de décombres fumants. Finalement, Ibrahim touche les rivages de la mer du Nord :
« Dieu est au-dessus de nous ; et il m’a conduit pas la main, moi Ibrahim, jusqu’aux confins de l’espace, pour exterminer les Infidèles qui méprisent la parole sainte, et qui s’adonnent aux vaines sciences puisées dans les livres, à la mollesse et à l’oisiveté. Au nom de la foi unique et vénérable, j’abolirai les derniers vestiges de leur infamie et de leur corruption ; j’abaisserai dans la poussière cette race de chétifs et d’énervés, et je partagerai les riches royaumes qu’ils détenaient entre les forts et les braves ; je réduirai à l’oubli l’enseignement pervers dont ils se faisaient gloire ; je détruirai les monuments de leur luxe ; et je bâtirai à la place des milliers de sanctuaires éternels, d’où la prière montera vers les cieux. »
L’Europe n’existe plus :
«Heureux et fiers de leur force, inconscients de leur servitude, de leur ignorance et de leur misère , inaptes aux merveilleuses subtilités de l’esprit moderne qu’ils dédaignent faute de le comprendre, ils se vantent d’avoir anéanti l’Europe ; ils s’y installent, s’y organisent et s’y multiplient avec la fécondité des races inférieures. Et le plus intelligent d’entre eux serait incapable de citer les minéraux dont se compose Sirius… Les barbares ont reconquis le monde. La civilisation est morte. »
« L’An 330 » se présente comme une nouvelle intelligente, terrible et cruelle de lucidité , relative au destin futur d’une hypothétique société européenne. Avec le temps, nous pouvons estimer à quel point ce qui apparaissait comme pure spéculation de Spronck, devient d’une grande actualité aujourd’hui. La faillite des valeurs républicaines, le morcellement social, l’égoïsme individuel, l’écroulement des idéologies, la résurgence d’un Islam conquérant, conduisent naturellement à une vision guerrière où des Musulmans règnent en maîtres absolus sur une Europe dévastée, préoccupation reprise surtout par des écrivains d’extrême-droite tels que Philippe Randa (Poitiers Demain) ou René Sédillot (La France de Babel-Welche)
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 495 vues
-
Le professeur Calret, homme juste et bon mais terriblement irascible, a mis au point la machine à capter la pensée. Dévoilant l’intimité des sujets, elle permettra de soigner les malades et d’instaurer sur terre une ère de vérité. Pierre Bratteur, son assistant et inventeur du " téléphot ", appareil capable de visualiser en réel un être humain où qu’il se trouve, n’est pas de cet avis. Il le fait savoir à Calret qui, entrant dans une immense colère, le chasse de chez lui.
L’Etat convainc le professeur de lui céder l’exclusivité de son invention. Celui-ci y consent. Lors d’une première expérience destinée à saisir la pensée de " l’homme le plus intelligent du monde " - hormis Calret -, la machine capte des sons situés à plus de 380 000 km de distance. Pour les traduire, l’expérimentateur fait appel à un linguiste de renommée mondiale, le professeur Galmer. Rapidement, il déchiffre la langue inconnue. Sans aucun doute, elle provient de la lune, c’est-à-dire de " Luniens ".
Quoi d’étonnant à cela puisque Camille Flammarion, en son temps déjà, avait émis l’hypothèse que la lune pouvait être habitée. Qui plus est, ce sont les pensées d’un général lunien formulant un plan d’invasion de la terre. Les Luniens, dont la vie a procédé par analogie avec la nôtre, se sont progressivement adaptés à l’intérieur de notre satellite, percé comme un gruyère de trous et de galeries. Ils y ont survécu grâce à leur science incomparablement supérieure à la nôtre. Aujourd’hui, leurs ressources minérales étant épuisées, ils n’ont d’autre alternative que de piller celles de la terre, en comptant utiliser deux armes terribles, soit un bouclier résistant à toute arme connue et un pistolet désintégrateur sans aucune parade possible.
A l’annonce de la terrible nouvelle, Paris se vide de ses habitants, la panique gagne les populations qui encombrent les routes : l’attaque est imminente. Calret et Bretteur, réconciliés, ont d’autres chats à fouetter : Morgan, homme de main d’un "trustman" américain a enlevé Yvonne, la fille de Calret et fiancée de Bretteur, contre la remise des plans de l’appareil miracle. Au moyen du téléphot qui permet de suivre les faits et gestes du bandit, Yvonne est retrouvée alors que la menace lunienne fait long feu.
En effet, malgré leurs esprits incomparablement supérieurs, les envahisseurs n’avaient pas tenu compte dans leurs calculs de la différence gravitationnelle entre la terre et la lune. Par conséquent, leurs engins s’aplatissent comme des crêpes sur notre bonne planète, quelque part au Mexique. La terre est sauvée derechef.
Un petit récit populaire comme il y en eut tant, écrit avec distanciation et humour. Dommage que la fin en soit aussi…plate !
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 765 vues
-
Un chasseur rencontre l’étrange héros de l’histoire, abandonné, blessé sur un rocher au bord de mer. C’est l’illustre journaliste Daghestan qui lui demande de l’emmener à Caucasipol, la capitale, pour qu’il puisse remettre en mains propres son manuscrit au rédacteur en chef de la « Gazette de Caucasipol ». C’est ce manuscrit, reproduit sous forme de feuilleton qui forme le corps de l’ouvrage : « l’An 5865 »
Daghestan y révèle que, pris de passion pour l’archéologie, il s’est mis en tête de retrouver le territoire de l’ancienne France, pays remplacé par l’actuelle Caucasie, et surtout sa capitale, Paris, situé d’après lui en un lieu sauvage et barbare nommé Figuig, hanté par des tribus moyenâgeuses. Citoyen célèbre de la Caucasie, Daghestan est soudain plongé au cœur de l’aventure par la lettre d’un défunt Père Franco l’avertissant qu’un livre très ancien l’attend à Lining, dans l’actuel royaume du Danemark, dont il serait l’héritier légitime.
A l’enterrement du Père Franco, Daghestan fait la connaissance de Nhoëlle 1ère , la dernière de la dynastie des Blanquet, issue de l’ancienne France. Elle l’incite à garder ce livre écrit en français – donc illisible pour Daghestan - et à continuer sa quête de Paris. Nhoëlle, dont le journaliste tombe éperdument amoureux, est protégé par un homme sauvage et très fort, Schahpothink, qui deviendra l’ennemi juré de Daghestan. Il se renseigne aussi sur l’origine de la Caucasie qui remonte à un ancien poème épique relatant les exploits d’un certain Caucasus devenu général en chef de l’armée française. Après avoir démantelé la Russie , Caucasus unifiera le Danemark, la Suède et la Turquie en une fédération d’Etats, préfiguration de l’actuelle Caucasie, avec Lining pour capitale.
Nhoëlle le presse de la retrouver à Figuig. Mais le trajet sera long pour Daghestan qui visitera au préalable de nombreux pays. Tout d’abord le Soudan. Attiré par le roi philosophe Fittri comme jadis Voltaire par Frédéric II, Daghestan admire ce pays à la pointe du progrès social. Liberté de la justice, suppression de la peine de mort, nouvelles technologies dans le domaine des transmissions, mise en place de la sécurité sociale garantie par les corporations, développement de l’éducation et de la médecine, formation permanente, règlements des conflits du travail par une chambre prud’hommale, toutes ces innovations représentent une vision de l’utopie socialiste du XIXème siècle.
Quittant le Soudan pour Tombouctou, il est accueilli par des gens simples et bienveillants. Dans ses promenades, il trouve des preuves de l’existence d’une ancienne civilisation française : fragments d’une statue immergée, temple englouti, découverte d’une plaque émaillée partiellement effacée. Il y fait aussi connaissance, dans un îlot volcanique des « Androgènes », êtres mystérieux, semi-aquatiques, qui lui fourniront le prétexte d’une discussion relative à l’origine des espèces.
Poursuivant sa route en ballon, il survole un village entièrement bâti avec des matériaux antiques, ce qui l’incite à penser qu’il se trouve au-dessus de Figuig. En atterrissant, il est capturé et emprisonné par les autochtones qui le nourrissent avec un aliment prodigieux, la pomme de terre, laquelle, si elle était connue en Caucasie, éradiquerait toute famine.
Il sera libéré par Ouchda, la fille du roi Rhaman X – qu’il retrouvera plus tard. Daghestan apprend de sa bouche que ce pays barbare est bien l’ancienne France, que Rhaman X est le frère du roi Belt de Trévig, qu’elle fait partie, comme son père, de l’ethnie dominante du pays, c’est-à-dire des Marocains. L’autre ethnie, celle des dominés dont Nhoëlle est la reine, est formée des descendants barbares des anciens Français de souche.
Fuyant en aérostat, il aboutit à Bornéo où il se lie d’amitié avec Arach, le « Licencié en Droit » qui lui offre l’hospitalité. En philosophe amer et cynique, Arach lui explique la structure sociale de ce royaume où les impôts pèsent sur le peuple, où la bureaucratie est toute-puissante, où la médisance et le mépris passent pour des vertus. Lui-même, ayant recueilli en toute innocence une jeune orpheline, Tarnawalis, a été accusé d’inceste à un point tel qu’aujourd’hui Tarnawalis se prostitue dans les bas-fonds de Bornéo.
La famille d’Arach est décédée. Il l’a donc conservée, immortelle et embaumée, telle que l’exige la coutume, en un émouvant tableau vivant, lui consacrant une pièce entière de sa maison. Avant de repartir pour Lining au Séeland, Daghestan se fait offrir des bombes en cadeau, seule invention moderne de Bornéo.
Planant au-dessus de Lining, il assiste à une révolte populaire où les méchants – les bureaucrates - s’apprêtent à exécuter le roi Belt et Falster son cousin. Grâce à ses bombes, il leur sauve la vie. Tous trois embarqués dans l’aérostat cherchent refuge auprès du frère de Belt, Rhaman X. Donc, à nouveau, cap sur Figuig.
Comme le trajet est long, le roi Belt explique à Daghestan le « Livre des Prophéties », un ouvrage sacré décrivant la chute de l’ancien Paris liée à la corruption des temps et la liberté des mœurs. A destination, Rhaman X les accueille, les cajole, les protège et met une demeure à leur disposition. Daghestan, fou de joie, peut enfin se livrer à ses explorations archéologiques et prouver la véracité de l’existence d’une ancienne capitale française de haute culture :
« Il n’était point difficile de reconnaître les soins d’une femme en cet endroit, et je soupçonnai que ces ruines étaient probablement la solitude où venait rêver Ouchda, dont le palais était proche. Il y avait là, comme dans les dépendances de chaque palais qui servent à la promenade, des sièges luxueux, formés par des statues mutilées, couchées à terre et artistement revêtues de mousses et de gazons. ( …) Tout indiquait cependant que là avait dû exister un monument national, bien que la construction ne nous offrît point de luxe. Eh bien, là, comme partout ailleurs, nous fûmes obligés de baisser la tête en reconnaissant que nous ne découvrions rien. »
Il est également confronté à des mœurs étranges pour lui. Mœurs alimentaires, d’abord. Avec des repas diététiques, sans vin, mais avec une liqueur divine, le café ! Mœurs sociales, où la chasse constitue le sport favori. Rhaman X est le représentant du conquérant rude qui opprime la tribu patriarcale aux mœurs douces des Français de souche, dont la reine Nhoëlle – qui s’entend avec la jeune Ouchda - est la prêtresse honorée et écoutée. Nhoëlle Merlukhek (c’est son nom réel) montre à Daghestan la difficulté des siens en son pays, désirant par-dessus tout qu’il épouse leur juste cause de secouer le joug des Marocains. Afin de le convaincre, elle favorise ses explorations, le guidant dans les ruines malgré Schahpothink, toujours vigilant :
« Une habitation plus belle et plus grandiose s’élevait au milieu des autres avec quelque prétention de luxe. Elle était entourée de cours et de jardins. Son aspect était bizarre, mais ne manquait pas d’élégance au milieu de l’âpre rusticité de cette sorte de village. Ses abords étaient protégés par une grille de fer, qui n’avait certes pas été fabriquée par les habitants du lieu. Elle devait venir de loin, si mes souvenirs ne me trompent pas, car elle ressemble de tout point à une grille unique que nous possédons au musée de Caucasipol, et que notre gouvernement a achetée à grand prix d’argent, comme un spécimen des travaux de la plus haute antiquité. (…) Au-dessus de la porte d’entrée de l’habitation était clouée une petite plaque de métal, sur laquelle je pus lire, à l’aide de la science que m’avait donnée le livre du père Franco, mais sans comprendre toutefois le français : Boulevard du Maine. »
Daghestan a déjà pu visiter « le Palais de l’Intendance », appelé aussi « Palais de l’Ile », barricadé et situé au milieu d’un marais qui l’entoure des deux côtés. On y accède par un pont ouvragé où veillent des débris de statues équestres.
Nhoëlle lui procure également un ensemble de documents écrits en français que Daghestan, fou de joie, n’aura cependant pas le temps de déchiffrer. Guidé par Schahpothink, aux ordres de la reine, il se retrouve au sein d’une conspiration, dans d’anciens souterrains où sont entassés une quantité impressionnante d’armes rouillées. Nhoëlle compte sur le journaliste pour l’aider à faire marcher ces armes, clefs d’une future victoire. Enfin, pour le persuader définitivement de la supériorité des Français, elle le met en transe hypnotique et lui fait visiter le passé de son peuple, de la gloire à la décadence :
« La France ! son berceau historique… des forêts, des sauvages à demi-nus, des huttes encore ; mais des héros, des géants… Quels combats ! toujours des combats … Puis des envahissements de barbares, des envahissements d’hommes civilisés… Puis… puis des fleuves de sang pour secouer le joug de l’esclavage… Puis encore des fleuves de sang plus tard… Oh ! quelle histoire ! Pauvre France ! Pauvre peuple! Des grands hommes pourtant… Et puis… Oh ! mon Dieu ! des guerres civiles… l’abrutissement, la dégradation… Des tremblements de terre, des éruptions de volcans partout ; partout des inondations, des ravages : les envahissements de la mer jusqu’ici… des villes ruinées, englouties ; des montagnes qui s’affaissent, des vallées qui deviennent des montagnes… Puis, enfin, des sauvages qui font irruption de toutes part, qui achèvent de tout détruire. »
Daghestan, toujours amoureux de la reine, est convaincu par ses propos mais, en bon philosophe, hésite à s’engager plus avant. D’ailleurs, où trouver de la poudre ? Il suggère à Nhoëlle que son peuple n’a pas besoin de ces armes pour vaincre ; son dynamisme naturel , sa fierté, le rappel de son glorieux passé, devraient suffire.
Ouchda complique la situation. Pour mieux sceller l’union entre les deux ethnies, son père l’a promise au détestable Schahpothink. Elle est prête à tout, même à suivre Daghestan, pour échapper à ce sort funeste. C’en est trop pour Schahpothink qui se livre à des tentatives d’assassinat sur la personne de Daghestan . Falster, méfiant, conjure le journaliste de fuir ce pays devant l’imminence d’une révolution.
Entre-temps, Nhoëlle, en une ultime sortie, montre à Daghestan le « Petit Paris », aux environs de la ville où vivent les Français selon le modèle d’idéal utopique et communautaire du Père Enfantin: gouvernement municipal dirigé par un Conseil des Sages, les femmes, nues, saines et hâlées qui se livrent aux travaux des champs, les enfants éduqués dans une crèche municipale, les maisons ouvertes parce que le vol y est inconnu, le mariage libre, les biens mis en commun. Au contraire, plus loin, aux limites extrêmes de la Nouvelle-Cosaquie, à Sebou, ville-frontière, vit un peuple misérable et sauvage, celui des Cosaques, Cosaques, complices des Marocains. La décision de Nhoëlle est donc sans appel : les Français sont les seuls et légitimes héritiers de cette terre par droit naturel. Rhaman X et sa caste doivent être éliminés. Une dernière méditation sur les tombes ruinées des anciens rois de France lui montre la qualité éphémère des choses :
« Il y avait là une petite plate-forme qui n’avait point été souillée par l’ineptie des Cosaques ( …) Quelques débris de statues de marbre étaient entassés dans un coin où ils servaient de point d’appui à des poutres de bois, qui soutenaient quelques pierres en train de tomber. Ces débris étaient fort beaux encore, et surtout fort visibles. Auprès d’eux étaient de nombreux tombeaux évidemment, car les petits monuments qui étaient là en avaient la forme, telle que nous la raconte l’histoire ancienne.. Des portions d’inscriptions funéraires se voyaient encore sur la pierre. Comme ils étaient assez bien conservés, les Cosaques avaient trouvé très commode d’y encaisser des grains de leur récolte. »
Sur le chemin du retour l’attendent de graves nouvelles. Rhaman X, ayant eu vent de ce qui se prépare, s’apprête à intervenir. Le départ en aérostat s’avère urgent au grand dépit de Daghestan qui avait encore tant de choses à voir. Juste avant de prendre l’air, il est blessé par Schahpothink, d’un coup de fusil. Et c’est ainsi que le retrouve notre chasseur , sur les rochers près de Caucasipol.
La gazette nous apprend enfin la mort de Schahpothink, assassiné, la réussite d’une révolution en la Nouvelle-Cosaquie qui a repris le nom de France, la décision de la nouvelle reine du pays, Nhoëlle Merlukhek, de moderniser cette région à l’exemple du Soudan, et enfin la mort de Daghestan qui n’aura su survivre à sa blessure. Son corps, conservé avec le procédé d’embaumement du Licencié Arach, aurait disparu au moment même où l’on apprenait l’abdication de la nouvelle reine au profit d’un Conseil des Sages et la résurrection de la ville de Paris.
Magie et métapsychique, critique de la justice et de la morale politique, innovations technologiques tels que le cheval mécanique, l’aérostat, la télégraphie sans fil, les câbles sous-marins, ethnologie, histoire fictive, archéologie futuriste, poésie des ruines, barbarie de l’Europe face à la prospérité du continent noir, « l’an 5865 » touche à tous les domaines. Difficile à se procurer, difficile à lire dans un texte redondant et désuet, l’ouvrage, en dépit de ses incohérences structurelles, contient pourtant de précieuses pépites à extraire lentement, en prenant tout son temps.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 473 vues
-
L'ennemi Du Monde Entier - Par BenF
Dès sa naissance Emile Glück avait de quoi haïr le genre humain. Orphelin, rejeté par sa mère d’adoption, méprisé par les femmes, poursuivi par la justice pour un crime qu’il n’avait pas commis, traqué par les journalistes, il développa un ardent désir de vengeance qui se concrétisa dans une extraordinaire découverte :
« Il venait de trouver l’arme silencieuse et secrète qui lui permettrait de se venger du monde entier. Sa découverte, qui mourut avec lui, le rendait maître de la direction et de la portée de la décharge électrique. A l’époque, ce problème n’était pas encore résolu –il ne l’est pas encore tout à fait de nos jours - mais Emile Gluck en trouva la solution dans sa cellule, et l’appliqua après son élargissement. »
Dirigeant à son gré les décharges électriques, il commença à assassiner les individus proches qui l’avaient fait souffrir, puis augmente progressivement son champ d’action. Sa haine brûlante, englobant l’humanité entière, alla jusqu’à provoquer une guerre entre l’Allemagne et l’Amérique :
« Ce fut encore lui qui occasionna la terrible guerre entre l’Allemagne et l’Amérique, au prix de 800 000 vies humaines et de dépenses incalculables (…) l’Allemagne ne désirait pas la guerre. En témoignage de ses intentions pacifiques, elle envoya sept cuirassés en visite aux Etats-Unis. Dans la nuit du 15 février, cette flotte était à l’ancre dans l’Hudson, en face de New York.(…) Les sept cuirassés sautèrent l’un après l’autre, à intervalles réguliers de quatre minutes, et quatre-vingt dix pour cent des équipages et officiers périrent. »
Personne ne pouvant ni expliquer ni arrêter l’hécatombe, les pays surpris et désorientés cessèrent la fabrication de la poudre qui explosait désormais toute seule, ainsi que des armements, s’apprêtant au désespoir d’une paix imposée.
Ce fut le fin limier Silas Bannerman qui, grâce à son intuition extraordinaire de détective, parvint à arrêter Glück. La condamnation à mort que subit ce dernier laissa le criminel de glace. Il refusa avec entêtement de révéler le secret de son arme extraordinaire à ses semblables considéré par lui comme égoïstes et pervers avec le seul regret de n’avoir pu totalement les éradiquer.
Dans « l’ennemi du monde entier », le thème du savant fou subit un traitement particulier. La démarche de Glück est, sinon excusable, du moins expliquée. Sa vengeance concerne tout le monde à travers des individualités concrètes. Enfin, le pessimisme profond de l’auteur dans son rapport à la morale humaine fait souffler un vent de désespoir devant toute forme possible de gouvernement.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 326 vues
-
Nous ne ferons pas l’injure au lecteur de résumer ce roman de Wells devenu un classique de la littérature de science-fiction. Dans le dernier chapitre, l’explorateur du temps, pressé de fuir les Morlocks, s’engage dans un futur incroyablement lointain proche de la fin des temps :
" Je m’arrêtai tout doucement, et, restant assis sur la Machine, je promenai mes regards autour de moi. Le ciel n’était plus bleu. Vers le nord-est, il était d’un noir d’encre, et dans ces ténèbres brillaient vivement et continûment de pâles étoiles.
Au-dessus de moi, le ciel était sans astres et d’un ocre rouge profond ; vers le Sud-Est, il devenait brillant jusqu’à l’écarlate vif où, coupé par l’horizon, était le disque du soleil rouge et immobile. Les rochers autour de moi, étaient d’une âpre couleur rougeâtre, et tout ce que je pus d’abord voir de vestiges de vie fut la végétation d’un vert intense qui recouvrait chaque flanc de rocher du côté du Sud-Est. C’était ce vert opulent qu’ont quelquefois les mousses des forêts ou les lichens dans les caves, et les plantes qui, comme celles-là, croissent dans un perpétuel crépuscule. "
Le soleil rouge énorme, la mer étale, le ciel noir, sont les preuves que le Soleil est en expansion, que la composition de l’atmosphère s’est modifiée et que les marées sont mortes. Mis à part des sortes de lichen, aucun être évolué ne se profile dans le paysage. Encore plus avant dans le temps, s’installent le froid et les ténèbres tandis que le seul indice de vie est une sorte de ballon protoplasmique incompréhensible. Le monde est entré en agonie :
" L’obscurité croissait rapidement. Un vent froid commença à souffler de l’Est par rafales fraîchissantes et le vol de flocons blancs s’épaissit. Du lointain de la mer s’approcha une ride légère et un murmure. Hors ces sons inanimés, le monde était plein de silence. De silence ? Il est bien difficile d’exprimer ce calme qui pesait sur lui.
Tous les bruits de l’humanité, le bêlement des troupeaux, les chants des oiseaux, le bourdonnement des insectes, toute l’agitation qui fait l’arrière-plan de nos vies, tout cela n’existait plus. Comme les ténèbres s’épaississaient, les flocons tourbillonnant et dansant devant mes yeux, devinrent plus abondants et le froid de l’air devint plus intense. A la fin, un par un, les sommets blancs des collines lointaines d’évanouirent dans l’obscurité. La brise se changea en un vent gémissant.
Je vis l’ombre centrale de l’éclipse s’étendre sur moi. En un autre instant, seules les pâles étoiles furent visibles. Tout le reste fut plongé dans la plus grande obscurité. Le ciel devint absolument noir. "
Ce tableau désespérant à la grandeur émouvante est à comparer au traitement de ce même thème par Hodgson dans " la Maison au bord du monde " et surtout à la nouvelle de Campbell Jr. " Crépuscule ".
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 289 vues
-
Terrom Âge "Un" - Par BenF
Une espèce de fourmis gigantesques règne sur la terre. Devenues intelligentes, elles ont réduit en esclavage les derniers noyaux d’humains dégénérés qui subsistent depuis le grand Bouleversement. Une expédition, conduite par la fourmi Ap, se rend dans les ruines d’une grande cité humaine pour y chercher des aéroptères, anciennes ailes volantes humaines, grâce auxquelles, les fourmis pourront vaincre les Abeilles intelligentes, leurs ennemies, elles aussi agrandies. L’expédition réussit, mais les incessantes attaques d’abeilles sur Imruof (= fourmi), la cité des fourmis, inquiètent Ol, le chef fourmi. Il pense se servir d’un couple humain Op-Po et Ra-Ar pour infiltrer Ellieba,(= Abeilles) la cité des Abeilles, en échange de leur liberté.
Les humains réussissent leur mission, rapportent à Ol ce qu’ils ont vu, mais le chef des fourmis ne tient pas sa promesse et les remet en prison. Op-po et Ra-Ar s’évadent, échappent à leurs geôliers, découvrent des artefacts humains et notamment un pistolet encore en état de marche avec lequel ils carbonisent leurs poursuivants.Ils font la rencontre d’une troisième race d’insectes géants, les Abermis, mélange d’Abeilles et de Fourmis, ennemis des unes comme des autres. Les Abermis sont technologiquement plus avancés, ils circulent en engin volant, possèdent des armes sophistiquées mais craignent de se diriger vers la mystérieuse cité de Terrom où, dit-on, résident des humains invincibles. C’est le cap que prendra Op-po, après avoir maîtrisé les Abermis restants. A Terrom, il a l’immense surprise de découvrir des androïdes qui attendent leurs maîtres humains depuis le Grand Bouleversement :
" Op-Po leva la tête vers les buildings de cent étages rongés par les plantes parasites. Devant ces gigantesques constructions, témoins d’une activité et d’une civilisation florissantes, le jeune homme semblait atterré, un peu perdu : -Le grand Bouleversement est passé par là ! prononça-t-il d’une voix solennelle. -Le Grand Bouleversement ? Que veux-tu dire ?
-Je ne sais pas. Personne ne sait. Cette cité de jadis appartenait à nos ancêtres. -Mon Dieu ! dit Ra-Ar. Est-il possible que les hommes d’autrefois construisaient de semblables monuments. Etaient-ils des surhommes ? -Je ne sais pas, avoua encore Op-Po. C’était une autre race, évoluée, puissamment intelligente. Toutes les civilisations laissent des traces de leur passage. "
Op-po devient le maître de Terrom et apprend ce qu’a été le cataclysme, qui a anéanti l’espèce humaine, soit une perte progressive et totale de sa mémoire. Seuls auraient survécu les quelques centaines d’hommes réduits en esclavage par les insectes. Op-Po anéantira l’ensemble de la population insecte en répandant chez ceux-ci, grâce à des abeilles traîtresses, un virus foudroyant. C’est l’âge " Un " de Terrom.
Roman populaire s’il en est, dans la veine des pulps américains. Le récit se déroule en un style compréhensible par un enfant de douze ans, aux phrases plates, à l’intrigue linéaire, aux personnages caricaturaux, aux décors stéréotypés, bref, une oeuvrette sans «gure-veren» (= envergure ) !
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 273 vues
-
Le Docteur invite le narrateur à rendre visite en sa compagnie à la marquise de C…, frappée par une curieuse forme de catalepsie et capable, selon lui, par moments, d’être en contact métapsychique avec des vérités «magnétiques » qui évoqueraient le futur de l’humanité. Lors de leur arrivée, l’un des domestiques leur annonce que la marquise est en pleine crise. Tandis que le médecin essaye de pallier les atteintes du mal, le narrateur transcrit fidèlement les propos de la marquise.
A travers une poignante vision de l’avenir s’ouvrent les destinées du genre humain : le globe a été remodelé par une immense subduction des océans. Le Danemark a disparu ainsi que la Hollande mais l’œuvre de l’homme n’en continue pas moins. L’Europe se déverse sur l’Afrique et comme les terres sont rares, de vastes radeaux, des cités flottantes accueillent des foules innombrables. L’Inde et la Chine dominent le monde asiatique. La Science a imposé une paix universelle, la médecine, le confort en tous domaines, la domestication de la géothermie, la navigation par aérostats, l’emploi généralisé de l’électricité. L’espèce humaine est encore la triomphatrice du monde. Mais plus loin dans le temps, d’autres menaces se profilent : des cités ont disparu (dont la ville de Paris), les eaux gagnent à nouveau, imposant une émigration des masses humaines vers le Sud ou vers les points élevés du globe, les guerres se rallument pour la possession de sites privilégiés :
« Une clameur immense court sur les monts : la débâcle polaire !!!…Les dernières masses océaniques se précipitent sur l’Europe !… Aucun langage humain ne peut exprimer l’horrible majesté du cataclysme… Sur les versants méridionaux des Alpes, la violence des eaux est sans bornes… Lutte formidable entre l’océan et le géant de granit… les masses aqueuses, gonflées par la résistance, s’élancent dans les vallées avec une fureur nouvelle… Des quartiers de montagnes s’écroulent et leurs débris granitiques sont roulés et broyés par les eaux, avec le bruit effroyable que produiraient cent tonnerres souterrains !!… Depuis les temps bibliques, rien de pareil n’a frappé l’oreille humaine… »
Nous sommes en 7860 de l’ère chrétienne.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 364 vues
-
Le professeur Richter, directeur du CNRS, et son assistant Jean Degrève, ont réussi à percer le secret de la matière. Richter est pessimiste quant à l’usage que l’humanité pourrait faire de son secret :
«Pensez que le nouveau procédé de désintégration facilement réalisable en laboratoire, mettrait à portée du premier venu, d’un inconscient ou d’un fou, le plus formidable moyen de destruction qui soit concevable. »
Il n’a pas tort. Le soir même, les deux hommes sont enlevés par les sbires de Tulax, un descendant des rois Toltèques qui a juré la mort des Blancs. Ils seront emprisonnés en son repaire souterrain, dans un îlot de la mer australe, où Tulax espère arracher son secret au professeur Richter. Celui-ci résiste, puis, de guerre lasse, se suicide. Reste Degrève, lequel, sous l’influence de Maya, une jeune étudiante indienne rencontrée jadis à Paris, est près de succomber :
« La jeune indienne, plus diaboliquement belle que jamais dans une robe légère qui moulait son corps chaud et doré, s’était faite insinuante, enveloppante et tentatrice, avec ce pouvoir de séduction qui émanait de sa jeunesse ardente et sauvage, de ses longs yeux noirs, de ses lèvres sucrées, de ses mains douces et caressantes. »
Maya joue un jeu trouble (ne serait-elle pas la compagne de Tulax ?) et Jean résiste, bien qu’il ait achevé la bombe avec laquelle il compte faire sauter l’île, et donc se sacrifier lui aussi.Grâce à son ami Pierre Thibaud, officier de marine, qui a eu vent de sa disparition , ayant réussi à le situer à cause d’une bouteille jetée à la mer par Jean, intervenant avec célérité dans son sous-marin « Le Téméraire », la vie du jeune chercheur put être sauvée. Au moment où Jean, quitte l’île en plongeant à la rencontre du submersible croisant au près, Tulax, Maya, et la société robotisée des indiens vengeurs volent en poussière.
Une petite nouvelle écrite à la gloire du génie français, dans le ton de la littérature populaire des années cinquante.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 327 vues
-
La Theorie Des Dominos - Par BenF
Une famille : Andy Sutherland, Leona, sa fille, Jenny, sa femme, en instance de séparation. Chacun affronte l’horreur en trois lieux différents : l’Irak pour Andy, l’Angleterre pour Jenny et la ville de Londres pour Leona.
Tout commence de manière banale. Andy, ingénieur pétrolier, auteur d’un essai magistral sur les effets létaux du manque soudain d’approvisionnement en pétrole, poursuit sa carrière en Irak, en tant que conseiller. Il y a dix ans, son essai avait déjà été apprécié par trois mystérieux individus lesquels exigeaient d’Andy, contre une énorme rémunération, le secret absolu concernant sa spécialité. Or, la petite Leona, ayant par hasard ouvert la porte de la chambre d’hôtel où se poursuivaient les tractations, avait aperçu le visage des trois hommes.
Dix ans plus tard, dans le monde entier, d’une façon tellement soudaine qu’elle semble concertée, éclatent, en divers pays dont l’Irak, des attentats ou des catastrophes bloquant l’acheminement normal du pétrole. Tout se passe comme si les prévisions d’Andy s’étaient réalisées à la lettre.
« Après réflexion et ces bribes d’information, Andy était désormais certain que son rapport, rédigé huit ans plus tôt, avait mené à tout cela. Il s’était attaché à décrire onze nœuds dans le réseau mondial de distribution de pétrole : des points charnières rendus vulnérables aux attaques furtives qu’affectionnaient les groupes terroristes. Il avait compris que sept de ces nœuds avaient déjà été touchés. Ce simple élément était suspect, mais le fait qu’ils aient été pris pour cibles au cours des dernières vingt-quatre heures… cet élément lui avait mis la puce à l’oreille. Car c’était un des arguments qui figuraient vers la fin de son rapport…
Si ces onze plaques tournantes à haut risque venaient à être touchées dans un laps de temps de vingt-quatre heures, la distribution mondiale du pétrole serait complètement interrompue. Au souvenir des mots exacts, il frissonna. Quelqu’un était en train de mettre son putain de rapport en pratique ! »
C’était le cas, bien entendu, puisque le lecteur apprendra qu’une mystérieuse organisation, celle des « Douze », est à l’origine du désastre. Or la petite Leona, devenue adolescente entre-temps, se rappelait de l’identité de trois d’entre eux. Elle devait donc disparaître. Voilà pourquoi ils mettent sur sa piste un tueur racé surnommé Ash, efficace et silencieux et qui opère uniquement au couteau
Lorsque les troubles et les émeutes gagnent du terrain en Irak, Andy sait qu’il doit revenir de toute urgence en Angleterre pour y retrouver sa famille. Cela s’avèrera difficile car partout se déchaîne la haine à l’encontre des Occidentaux supposés avoir détruit la Kaaba :
« Ca a commencé avec les attaques à la Mecque, Médine et Riyad ce matin. Quelqu’un a fait sauter la Kaaba ou, du moins, a déclenché une explosion dans les environs. S’ils voulaient provoquer une guerre civile, ils ne pouvaient pas trouver mieux. Ca s’est répandu comme une traînée de poudre à travers l’Arabie Saoudite, un conflit civil à grande échelle : wahhabites, sunnites et chiites. Et ça se répand aussi vite que la grippe aviaire. Il y a déjà des émeutes au Koweït, en Oman et dans les Emirats. »
Se joignant à un groupe de soldats britanniques mus par une même volonté, courant mille dangers en compagnie de son ami Mike l’Américain, Andy, progressivement s’endurcit et s’affirme. Il sait aussi que quelqu’un a appliqué son plan prévisionnel. Il en connaît donc les moindres conséquences qui suivront, en l’espace d’une semaine par la désorganisation complète des sociétés humaines. L’arrêt total de l’approvisionnement en pétrole étant équivalent à une embolie cérébrale pour l’individu :
« On arrive à l’épuisement, vous savez ? Il y a bien moins de pétrole que l’on croit…Oui, bien moins que les quantités annoncées au public. Ils ont décrété que nous étions trop nombreux à vouloir des produits de luxe, trop nombreux à vouloir de grosses voitures, de grandes maisons, du pétrole et de l’énergie en quantité infinie. Ca ne pouvait pas durer éternellement. Ils l’avaient su bien avant tout le monde. Et ils savaient aussi qu’il y aurait des guerres, des guerres affreuses, et quelques bombes nucléaires balancées ici et là…afin de mettre la main sur les minuscules réserves de pétrole restantes. (…) Ils savaient que nos besoins économiques, notre soif de pétrole nous pousseraient à l’autodestruction. (…) Alors, au cours d’une réunion en 1999, ils sont pris cette décision. Cette décision de percer l’abcès, si vous me permettez une expression aussi grossière. Ils ont décidé d’effectuer une sélection au sein de l’humanité avant que nous n’allions trop loin. »
De toutes leurs forces, Andy, Mike et ses amis assiégés dans Baïji, forcent le blocus, se dirigeant vers un point de ralliement situé hors de la ville où les attendraient des forces militaires régulières, des hélicoptère, qui les achemineraient vers une position sûre.
Hélas ! Ils n’y parviendront pas à temps, et c’est en véhicule blindé terrestre , puis en camion, qu’ils se dirigeront vers le nord de l’Irak, traversant la Turquie au prix de mille dangers.
Leona , de son côté, attend son papa et s’occupe de Jack, son petit frère. Alertée par téléphone qu’elle aura impérativement à se cacher chez Jill, une voisine de la famille située à Shepherd’s Busch Road, après avoir fait le plein de provisions afin de ne pas mourir de faim. En appliquant ces décisions majeures comme une grande, elle cherche Jack à son école, dévalise le supermarché du coin avec l’aide de son petit ami Dan, puis se met en route vers la maison de Jill, qu’elle trouve vide de tout occupant. En deux ou trois jours, tout s’est défait à Londres. La police bloque les grandes artères et les autoroutes selon le plan suggéré par les « Douze » qui tiennent les politiques sous leur coupe.
Les citadins sont abandonnés à leur sort. La ville devient dangereuse lorsque surgit la loi de la force. Les rues sont envahies la nuit par des bandes errantes de jeunes qui tuent, se tuent, où cherchent à manger. Leona en fait l’amère expérience lorsque exposée avec Jack à ce danger mortel, elle sera sauvée in extremis par l’arrivée sur le terrain d’une seconde bande, hostile à la première. Jack et elle seront saufs mais traumatisés, planqués dans un réduit. Ils ont dû, pour survivre, tuer l’un des jeunes à l’aide d’une arme improvisée, une latte sertie de clous. Un souvenir qui ne s’effacera plus !
Enfin, rôde toujours l’autre menace, celle d’Ash, qui se rapproche de son gibier, semant derrière lui les cadavres exsangues de ses infortunés informateurs (Katie, la tante de Leona, sa colocataire, etc.)Entre Manchester et Birmingham, Jenny, elle aussi, est folle d’angoisse. Elle n’a qu’une seule idée en tête : regagner Londres au plus vite pour protéger ses enfants. C’est cependant un long trajet lorsque toute la circulation est interrompue et que le pays où l’on vit se transforme en jungle :
« Pendant la matinée, ils avaient procédé à la fermeture des autoroutes principales. Chaque barrage était justifié soit par un accident majeur, soit par un camion perdant son chargement sur les quatre voies en simultané. Une fois encore, cela ne leur laissait que quelques heures. Ou, avec un peu de chance, jusqu’au lendemain matin. La plupart des dépôts d’essence étaient surveillés par l’armée. Le pétrole qui circulait encore dans la chaîne de distribution –sur les navires et dans les stations plus importantes – devait être réquisitionné mais ce serait une démarche trop évidente et ne pourrait être mise en place qu’au dernier moment. L’astuce consistait à ne pas effrayer la population. »
Avec Paul, compagnon de hasard et ancien homme d’affaires, en ajoutant leurs forces, ils se dirigent vers leur destination, se gardant cachés la plupart du temps pour éviter les mauvaises rencontres. Dormant dans des endroits désaffectés ou trouvant parfois un asile fragile, comme en ce supermarché de Beaufort tenu par l’un des vigiles de l’établissement qui a pris sous sa protection des anciens clients, devenus ses sujets terrorisés :
« Ils roulèrent sur la bretelle jusqu’à un parking vide devant l’hôtel. Partout, de petits détails indiquaient que l’endroit avait subi les mêmes attaques que la sation-service de Beauford : le parking était jonché de débris divers, des fenêtres du hall d’entrée étaient brisées, mais rien de plus. Le restaurant adjacent, en revanche, avait été exploré de façon plus méthodique. Toutes les vitres étaient cassées et une traînée de détritus et de nourriture piétinée en maculait le seuil. »
En cours de route elle devient enfin consciente du fait qu’elle a eu tort de quitter Andy. Ses sentiments à l’égard de son mari se transforment et elle se promet une nouvelle vie si d’aventure sa famille était sauve. L’arrivée dans Londres désaffectée est catastrophique. Jenny y rentre seule, ayant semé Paul en cours de route, lequel devenait trop entreprenant. Elle s’engage dans des rues, véritables succursales de l’enfer. C’est là que, soudain, le miracle s’accomplit : elle retrouve ses enfants qui précisément cherchaient au-dehors de quoi subsister.. Andy, acheminé lui aussi dans la capitale anglaise, quitte ses amis, dont Mike, qui n’est pas seulement le soldat ami, mais l’un des membres d’une section secrète du FBI, sur la trace des « Douze ». Mike connaît l’histoire d’Andy et la menace qui plane sur Leona. Il révèle tout au père de famille et le met au courant de l’existence d’Ash.
Les retrouvailles au sein de la famille seront merveilleuses. Ensemble, ils seront plus forts pour survivre durant les années de ce moyen âge post-moderne ; du moins le croient-ils, car Ash a retrouvé leurs traces. Sans pitié, il élimine Mike et deux de ses compagnons. Bien qu’affaibli par un coup de feu tiré par Jenny et qui l’a blessé grièvement, il se bat avec Andy provoquant avec la sienne, la mort de son adversaire. Après la mort d’Andy, Jenny et ses deux enfants intègrent une communauté agricole qui vient d’éclore, maintenant que le monde, bouleversé au-delà de la prévision des « Douze », présente un nouveau paysage social :
«Evidemment. Le pétrole pourrait très bien couler à nouveau d’ici la semaine prochaine, mais d’où viendra notre nourriture ? Le fermier brésilien qui fait pousser le café, le fermier ukrainien qui fait pousser les patates, le fermier espagnol qui fait pousser les pommes… réfléchissez un moment. Ces fermiers-là, est-ce que leurs exploitations tournent encore ? Est-ce qu’ils sont encore vivants ou bien blessés, ou malades ? Ou mieux… est-ce que leurs récoltes n’ont pas pourri sur place, faute d’essence pour faire marcher le tracteur ou la moissonneuse ? Et tous les acheteurs, les usines de traitement, de transformation, les distributeurs… tous les maillons de la chaîne qui permet d’acheminer la nourriture depuis la terre jusqu’au supermarché du coin ? Est-ce que les entreprises fonctionnent encore ? Est-ce qu’elles existent encore, ou bien leurs locaux ont-ils été pillés et brûlés ? Et qu’en est-il de leur main-d’œuvre ? Les employés sont-ils encore vivants? Ou bien sont-ils chez eux à vomir leurs tripes parce qu’ils ont bu l’eau dans laquelle ils chient ? »
La « théorie des Dominos » joue avec l’idée très actuelle de « pic pétrolier ». Que se passerait-il si, soudainement le monde était privé de pétrole alors qu’il n’existe actuellement aucune énergie de remplacement digne de ce nom ? La thèse de la décomposition complète des sociétés humaines semblerait difficile à soutenir si l’auteur n’y mêlait celle du complot mondialiste en y faisant intervenir les mystérieux «Douze», des banques, des brasseurs d’affaires, des capitalistes de haut vol qui souhaitent ramasser la donne en réduisant l’humanité à la portion congrue.
Le traitement du thème est sans surprise mais efficace, avec des personnages en nombre réduit, tendus vers un seul objectif, chacun sous une menace spécifique, et une action ramassée, dans un montage alterné en plans-séquences cinématographiques, le tout en un temps limité. Se situant dans la thématique de la « disette d’éléments », « la Théorie des dominos » traduit une angoisse des plus actuelles.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 284 vues
-
L'an Ii De La Mafia - Par BenF
L’an II de la mafia ou la relation de la montée au pouvoir d’Antenore Mascalzone, le «capo dei capi», écrite par Fra Omero Schribachino, mémorialiste et chroniqueur officiel du nouveau régime.
Omero, après avoir fait des études payées par Antenore, protégé par le puissant parrain mais méprisé par les autres, malgré sa mollesse à adhérer aux valeurs de la Familia, stabilise sa position au sein du groupe mafieux qui s’étend sous l’énergique direction de son organisateur. Profitant de l’état de décomposition d’une Amérique foudroyée par la troisième guerre mondiale et première guerre nucléaire, Antenore a tout de suite senti que ce déclin était le moment que la Mafia, toujours aussi structurée, attendait. D’abord sous le boisseau, puis de plus en plus ouvertement, elle a éliminé tous les hommes politiques encore gênants, se positionnant politiquement. Dans les villes brûlées et contaminées, les survivants désorientés et hagards étaient prêts à toutes les soumissions pour manger, devenant ainsi une proie facile pour un prédateur à l’organisation sans failles :
« Broadway n’était plus le fleuve de flammes éblouissantes qui traversait en biais le cœur de la cité mais une longue coulée grisâtre que pointillaient parfois les phares de quelques rares voitures se faufilant entre les monceaux de gravats laissés par les immeubles écroulés. Et, à l’arrière-plan, les piles du pont de Brooklyn, aux trois quarts détruits lui aussi, se découpaient contre l’horizon brumeux comme une rangée de dents cyclopéennes. »
Washington rayée de la carte du monde, le nouveau président des Etats-Unis sera mis en résidence surveillée à Long Island et, par une campagne de dénigrement systématique, décrédibilisé. La Mafia, elle, opère au grand jour : distribution des vivres, reconstruction des écoles et des églises, travail garanti et salaire pour tous ceux qui accepteront de s’engager dans ses rangs. Antenore fera de New-York son siège et de l’Empire State Building sa forteresse :
« Antenore me fit attendre près d’une demi-heure dans son antichambre, grande comme une salle de bal, et qu’il avait fait décorer « pour égayer un peu », de toiles prises pêle-mêle au Musée d’Art Moderne ou au Metropolitan, car il pouvait déjà tout se permettre. Je passai donc un bon moment à admirer « la Moisson » de Bruegel (…), en essayant d’oublier la présence beaucoup moins esthétique d’une demi-douzaine de gorilles, front bas, œil torve et calibre bien en évidence, les gardes du corps du capo dei capi. Inutile d’ajouter qu’Antenore se foutait de la peinture comme de tous les autres arts et n’avaient fait accrocher ces chefs-d’oeuvre où ils étaient que pour l’épate. »
Il règnera avec deux de ses fils Cipriano et Gualterio. Malgré les chantages de toutes natures, extorsions de fonds et assassinats perpétrés par la Mafia, la population plébiscite Mascalzone pour avoir répondu à sa détresse :
« Un rêve qui était en passe de devenir une réalité sous une forme un peu différente. La campagne pour les présidentielles s’amplifiait chaque jour davantage et les thèmes lancés par la Mafia, via les articles que je rédigeais, se précisaient. Le slogan : « Ne votez pas… ou votez MAFIA», se répandit partout et devint populaire. Bientôt des candidats osèrent publiquement se prononcer en faveur de l’Onorata Societa en s’appuyant sur le fait constamment démontré qu’ elle pouvait tout et les autres rien. »
Omero, que la parrain protège comme un fils naturel pour avoir été jadis l’amant de sa mère (et aussi l’assassin de son supposé père) jouira de tous les droits, et de sa totale confiance. Progressant encore et encore, la Mafia finira par contrôler la CIA et Antenore se verrait bien maître des USA et, pourquoi pas, du monde.
Il subsiste hélas! une ombre au tableau. Omero apprend , pas un message confidentiel au siège de la CIA, message dont lui seul aura connaissance et qu’il se gardera d’ébruiter, qu’il existerait, dans les monts Catskills, des opposants écolo-libertaires surnommés les « No-men », des fragments de l’ancienne armée américaine. Décidé à prendre un certain recul vis-à-vis de son bienfaiteur envers qui l’unissent des sentiments ambivalents, Omero, avec la bénédiction d’Antenore, prend des vacances pour lier secrètement des contacts avec les No-men, dont il fera la rencontre au sein de la forêt. D’abord soupçonneux à son égard, Edwin, le chef des No-men, lui accordera sa confiance après la lecture des cahiers intimes qu’Omero porte constamment sur lui et qui retracent l’ascension de la Mafia ainsi que ses rapports personnels avec le Parrain.
Il pense même à lui faire jouer un rôle essentiel dans le combat final pour la défaite de la Mafia. Il le renvoie à New York en compagnie de Laetitia, une jeune femme chargée de le surveiller et qui deviendra son épouse, avec pour mission de l’avertir lorsque Antenore aura fixé la date d’ une réunion générale avec tous ses conseillers et ministres. Un commando de No-men, déjà en place à New-York, investirait alors le State Building.
A l’heure dite, l’action s’enclenche avec des effets inattendus : Antenore, empoisonné par Cipriano, fait d’Omero son légataire universel. Finalement, Olmero remettra le pouvoir aux No-men qui réinstallent l’énergique président Taylor dans ses droits, promettant de protéger sans désemparer la nouvelle et jeune république démocratique des nouveaux Etats Unis d’Amérique.
Le récit, finement écrit, et la profondeur du personnage d’Omero, rendent ce roman attachant, dont l’analyse est celle du but ultime de la mafia qui est d’étendre les tentacules du crime organisé partout dans le monde en remplissant le vide laissé par un pouvoir défaillant, et dont les prémisses se font voir, parfois, dans notre réalité, puisque capitalisme et criminalité font souvent route ensemble. Le plus incroyable, ce qui fait vraiment de cet ouvrage un roman de science-fiction, est lorsque l’armée proclame un nouvel ordre pacifique du monde en promettant de rendre le pouvoir au peuple.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 304 vues
-