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Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
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Livres
711 livres
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Combat Fatal - Par BenF
L’expansionnisme chinois a, en ce début du troisième millénaire, gagné les pays d’Asie, puis d’Europe. Le monde entier (encore libre) assiste, stupéfait à la propagation de la vague jaune. Le récit débute au moment où les Etats-Unis sont menacés au nord par le Canada, au Sud par la Floride et la Californie. Le président Bill Baker refuse l’utilisation de l’arme nucléaire, sachant qu’une destruction globale du monde en résulterait. Il prévoit une guerre conventionnelle avec une ligne de front comme en 1914 mais avec des armes issues de la plus haute technologie.
Les intrigues se recoupent régulièrement ; celle de Stéphanie Baker (Stephie), la propre fille du président qui envisage comme seul avenir professionnel de servir au front. Elle se bat sur le terrain avec un groupe de jeunes militaires bien typés, surveillée par John Burns sur l’ordre même de Baker, et qui, survivant à tous les engagements, décrit dans le détail les faits de guerre :
« Des missiles américains fendirent l’air aux abords de la maison. Boum ! boum ! boum ! La moitié des véhicules chinois furent touchés. L’autre moitié se hérissa de lance-roquettes- Aux abris ! cria John de toute la force dont il était capable. Il se coucha sur Stephie. Des projectiles heurtèrent les briques à l’extérieur de la maison. Le sol frémit. Le salon et la salle à manger volèrent en éclats. Une nuée ardente embrasa l’air puis s’éteignit aussitôt, suivie d’un concert de cris effroyables. Stephie ne pouvait plus respirer. Elle était morte. Ou vivante. Elle ne savait plus. Elle repoussa John Burns, qui l’écrasait. Il ne paraissait pas blessé, mais hébété. A côté d’eux, gisaient Peter Scott et le sergent Collins, en plusieurs morceaux. »;
celle de son père et de ses états d’âme, de sa liaison avec Clarissa Heffner, sinologue distinguée et accessoirement sa maîtresse, placée à son corps défendant au centre d’un complot militaire - téléguidé par les Chinois- visant le coup d’état par l’élimination physique de Baker et le recours au nucléaire ; celle de Han Széning, l’un des membres de la «Famille » (la Nomenklatura chinoise qui fonctionne sur le modèle de la mafia) dont le Premier ministre et le ministre de la défense sont les rouages moteurs de l’expansionnisme. Le moindre froncement d’un sourcil de leur part est commenté, disséqué, analysé et décodé par les médias pour mettre en évidence les fluctuations du pouvoir parallèlement aux diverses phases de l’invasion.
Han Szening, à moitié américain et ancien condisciple de Baker, lié à lui par un lien de parenté, a beaucoup de difficulté à manipuler son propre fils Wu Hang, cousin de fait de Stephie, la sœur de l’épouse de Baker ayant fauté avec le père de la jeune fille en d’autres temps. Wu Han brûle de s’engager sur le terrain comme sa cousine mais il est contrôlé par le pouvoir central de la Famille qui espère lui faire jouer un rôle de premier plan après la guerre, au détriment de son père Han ;
enfin celle du franc-tireur Hart, capitaine américain des forces spéciales, resté bloqué sciemment à l’arrière des lignes ennemies pour infliger à l’ennemi le maximum de pertes possibles par des actes de sabotage.
L’assaut chinois est irrépressible et la ligne de front recule, puis est enfoncée jusqu’à Washington. Bill Baker mise tout sur la construction de deux navires-ateliers gigantesques, capables de lancer des milliers de missiles à la minute ce qui devrait assurer in fine la victoire à l’Amérique. Ils sont encore en construction dans le port de Philadelphie. Pour donner le change aux Chinois, Baker feint de ramener toutes les forces combattantes autour du Capitole pour leur faire croire que là aura lieu la bataille décisive. Han, quoique habile négociateur, nommé administrateur civil, ne réussira pas à tromper Baker et surtout son rival politique, le vieux général Sheng, commandant les forces d’invasion en Amérique cruel selon la tradition :
«Le commandant du camp formait des pelotons pour procéder à l’abattage des prisonniers. Pour un non-initié, le processus pouvait paraître simple. Mais Han savait d’expérience que pour mener l’opération à bien sans encombre ni surprise, il fallait veiller aux moindres détails. La méthode généralement appliquée dans l’armée consistait à gracier l’homme le plus méritant dans chaque tranchée d’exécution. Ainsi, l’ensemble se laissait conduire au supplice dans l’espoir d’être celui à qui l’on accorderait la vie sauve.La vilaine astuce, c’est que le pardon était faux. Les hommes ainsi sauvés n’obtenaient d’autre récompense que de faire partie de la dernière tranche exécutée. »
La bataille de Washington eut finalement lieu, terriblement éprouvante pour Stephie qui sera faite prisonnière et identifiée. Sheng envisage de l’échanger contre son père, à une date donnée, sur un pont à moitié démoli.
Ce moment, périlleux entre tous, rassemble Baker et sa fille, Wu et Sheng. Hart sera téléguidé par les putschistes (sans qu’il le sache) pour abattre le président sous prétexte qu’il ne doit pas tomber vivant entre les mains des Jaunes. Le coup de théâtre viendra de Wu qui abattra le général Sheng, avec l’assentiment de la Famille qui estime que la guerre a assez duré, qu ‘elle a fait trop de morts du côté chinois. Il protégera Baker et sa fille pendant que, Hart avec l’intuition qui le caractérise, n’exécutera pas la mission qu’on lui a confiée,ce qui permettra plus tard au président de démasquer les putschistes. Le seul vrai perdant dans l’histoire est le père de Wu, Han, dont l’action a été désavouée par la Famille. Comme lot de consolation il se contentera des bras de Shen Shen, la jeune maîtresse de Wu, espionne à la solde de Han. Enfin, comme un bonheur n’arrive jamais seul, les navires-ateliers finalement opérationnels sont prêts à débarrasser le sol américain des envahisseurs.
Dernier épigone en date du thème du « péril jaune » sous la forme d’une guerre future détaillée, réaliste et vraisemblable. Elle s’articule autour d’une analyse des motivations de chaque personnage, avec ses faiblesses et ses failles ce qui renforce l’effet de réel, à laquelle s’ajoute la description minutieuse des opérations militaires. Un roman agréable à lire même si, parfois, le trait est forcé...
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La Guerre Du Froid - Par BenF
En 2600 toute vie a disparu de la surface de la terre. C’est du moins ce que pensent les habitants de la cité souterraine de New York, lorsqu’ils considèrent le glacier de 2500m d’épaisseur situé au-dessus de leurs têtes.C’est à partir de l’an 2250 que la situation s’est dégradée. La terre, qui traversa un nuage de poussière cosmique, reçut un taux d’ensoleillement moindre ce qui généra une glaciation mondiale, hormis le long d’une étroite bande équatoriale. L’espèce humaine se délita, les anciennes cités furent abandonnées, les hommes, migrant vers les pays du sud, furent sauvagement refoulés par les états devenus économiquement puissants. En désespoir de cause, les survivants s’enterrèrent profondément :
« Les nouvelles villes furent bâties lentement, avec soin. Il ne fallait rien précipiter, la glace n’avançait que de quelques kilomètres par an. Le New York souterrain fut prêt en 2297, environ un siècle après l’entrée de la terre dans le nuage de poussière cosmique. Il ne restait plus alors qu’un million et demi d’habitants à New York ; des millions avaient déjà fui les hivers de plus en plus rigoureux pour se retrouver entassés et sans ressources aux frontières fermées des pays du Sud. »
Or, après trois siècles d’une vie de taupe strictement réglementée, voici qu’un groupe de jeunes gens, bravant l’interdit, s’apprête à reprendre contact avec la cité souterraine de Londres, à l’autre bout d’un océan atlantique gelé. Penser à sortir à l’air libre est un crime. Pour cela ils seront condamnés au bannissement. Expulsés de New-York (munis cependant de l’équipement qui leur permettra de survivre) ils entreprennent sur l’inlandsis un long voyage plein de dangers :
« C’était un monde de silence et de blancheur aveuglante. Un monde froid. Jim se hissa sur le rebord de la bouche du puits et pénétra dans un monde nouveau, dominant une vague de panique quand il prit conscience de cette immensité. Même en pleine nuit, au clair de lune, on pouvait se rendre compte que la surface glacée s’étendait jusqu’à l’horizon. Cette vision lui coupa le souffle : il avait passé sa vie entière dans des tunnels dont le plafond n’était qu’à quelques centimètres de sa tête. Et cette blancheur ! Cette violence éblouissante des rayons de lune reflétés par les champs de neige. Le monde flamboyait, étincelait, chatoyait.»
Des signes , d’après le météorologue du groupe, prouveraient que la glaciation était en voie de régression. C’est avec hardiesse qu’ils avancent vers Londres, à 6000 km de distance. Le glacier n’est pas aussi désertique qu’il le paraît, hanté par des meutes de loups, des nomades redevenus primitifs, des rennes et des élans. Grâce aux traîneaux solaires, leur progression est aisée mais ponctuée par la mort de deux d’entre eux, l’un par ingestion d’une viande contaminée, l’autre transpercé par un javelot à pointe d’os, lancé par le chef du clan des Dooley, des barbares qui leur refusent l’accès à la mer.
Heureusement, au fur et à mesure qu’ils avancent, les nomades se font plus civilisés. Guidés par Kennart, un fils de chef qui traite par le mépris les autres « Inlandais », ils éviteront les traîtrises de la glace et accèderont pour la première fois depuis longtemps à la mer libre. Des pêcheurs, nomades marins, les prennent à bord de leur rafiot. La vie en mer est difficile et le jeune Jim devra utiliser toute sa science du judo pour convaincre ces êtres frustes mais honnêtes.
Arrivés en vue des côtes européennes après une tempête épouvantable, ils reprennent pied sur la terre gelée pour progresser en direction de Londres avec laquelle ils restent en communication radio. Les Londoniens leur expédient un comité d’accueil sous la direction du capitaine Moncrief car ils ne font pas confiance à ces voyageurs d’outre-atlantique. La déception est grande chez nos héros lorsqu’ils apprennent qu’ils sont soupçonnés d’être des espions destinés à être liquidés.
Grâce à Colin, un Londonien devenu l’ami de Jim, ils éviteront le pire, mais non une bataille fratricide jusqu’à ce que – ô stupeur ! – un avion, venu d’on ne sait où, les survole et mette fin au combat. D’urgence, les deux groupes tentent de regagner Londres pour y annoncer l’arrivée prochaine d’une invasion en provenance du sud. Alors qu’à pas forcés ils piétinent dans la neige, une tempête les sépare les uns des autres. Isolés, Jim et Colin, proches de la mort, se réveillent dans une chambre d’hôpital. Retrouvés par l’avion de recherche des Etats d’Amérique du Sud, ils joueront ultérieurement le rôle de médiateur auprès des cités enfouies, car le Sud tient à réparer les fautes commises par leurs ancêtres :
« Les choses ont changé. Les nations de l’Equateur ont dressé un plan d’aide aux pays du Sud et du Nord. Nous avons beaucoup à réparer et nous avons déjà commencé. La glace bat en retraite. Dix, quinze kilomètres par an, en ce moment et le processus ira s’accélérant. Le monde va renaître. Nous devons faire en sorte que vos nations puissent récupérer leur héritage. »
Une épopée glaciaire à destination des jeunes lecteurs. Le roman de Silverberg mené lestement en un récit plein d’action d’où sont bannis les bons sentiments, pourra être comparé à celui de Conney (les Enfants de l’hiver), ou de Priest (L’Hiver éternel)
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L'or En Folie - Par BenF
Affolement dans les locaux de la banque de France. Un arrivage de lingots d’or en provenance de l’étranger s’est révélé être formé de barres de plomb. Vérification faite, monsieur le Gouverneur de ladite banque et ses collaborateurs s’aperçoivent que c’est l’ensemble des réserves d’or françaises qui se sont mystérieusement transformées :
" Les grands diamantaires ne perdaient pas tout. Mais pour les petits bijoutiers, c’était la fin. On rapporta un cas de morts subites véritablement tragique. Le père, un bon vieux juif du marais, en présence de sa vitrine ravagée, tombe raide. Sa femme se précipite : " Mon pauvre Jacob ! " Puis elle voit la devanture ruinée. C’en est trop ; elle tombe à son tour ! Le grand’père accourt, du fond de l’arrière-boutique. Il porta la main à sa gorge. Il roule, troisième sur les deux cadavres. "
L’affolement gagne M. le préfet et les personnalités religieuses et politiques. Force est de constater que tout ce qui est or s’est transformé en plomb, y compris les fausses dents et les objets du culte. La rumeur publique s’amplifiant, le préfet, pour éviter le débordement de la foule, fait cerner les bâtiments publics par la troupe. La Bourse plonge et la presse se déchaîne. Le parti de " l’Action française ", sous la coupe d’Isaac Davidet, en attribue la responsabilité aux Démocrates et Républicains :
" Quand je disais à tous les suce-pieds et podosuceurs du parlement et de la presse, que cette vieille guenippe de Stellar le locarnien, avec sa bobine de chien crevé –Tardieu dixit- finirait par les conduire, derrière ses chausses, dans l’ordure la plus abjecte, il y avait encore de bons coyons pour insinuer que j’exagérais. Bons coyons et sublimes podosuceurs, vous y êtes ! vous y êtes jusqu’au ventre ! Tripes et boyaux (…)
Allons, gensses du gouvernement de la chose publique, précieux pédérastes et fustigés, tous les marinés dans le stupre, la simonie, l’escroquerie, le trafic d’influence, qu’est-ce que vous faites ici ! Fichez le camp ! Place au bien-aimé Roy !. "
De l’étranger parviennent des nouvelles préoccupantes. Devant le phénomène, qui ne semble toucher que la France à partir de Paris, l’Angleterre et l’Allemagne s’inquiètent. Ils exigent que la France rembourse immédiatement ses dettes, avec une fin de non recevoir de la part du président Stellar. Le vieux professeur Cymbol, en une séance remarquable à l’Académie Française, après une étude statistique de la propagation du mal, conclut à une " onde radiante " qui émanerait du centre de Paris. Quelque part, quelqu’un en veut à la France.
Une chasse à l’homme est annoncée et la tête des malfaiteurs mise à prix. C’est là qu’intervient le rondouillard mais perspicace Agénor Jubin, journaliste au " Métropole ". Il réussit le premier, grâce à son flair, à découvrir le responsable de la transmutation, le savant Paolo Arriegias, noble et vertueux vieillard , ainsi que sa jeune compagne, Fleur. Ce dernier a mis au point le " transmuteur " qui agit par " ondes inductrices " sur tel ou tel métal - l’or en l’occurrence-, par modification de la composition moléculaire.
Agénor Jubin, après une première explication orageuse, deviendra le chroniqueur officiel d’Arriegas, en distillant une information choisie en direction de son journal. Le quotidien s’arrache, mais Jubin demeure introuvable. Dans les sphères politiques, l’atmosphère s’envenime, surtout à l’annonce d’une attaque aérienne conjointe des autres pays européens sur la capitale. Paris, affolée, se vide de ses habitants :
" Les autobus, pris d’assaut, la foule s’y entassait à étouffer, s’agrippait aux toits. " Chauffeur, conduis-nous, vite, loin…" Ils se ruaient en avant, vers les portes les plus proches. Parfois il y avait de terribles accrochages. Ou un assaillant glissait du toit. La lourde machine avait alors un cahot mou et on entendait un cri horrible : elle venait d’écraser un homme. "
De longues files de fugitifs se traînent aux sorties de la ville. Le président Stellar, laissé pour mort, est remplacé par Tarval, le populiste. Lorsque Arriegas apprend la traîtrise des pays européens, il allonge le champ d’action de ses ondes, privant l’Angleterre, comme l’Allemagne ou la Russie de son or, ce qui change les données économiques et politiques :
" Le gouvernement de Berlin passa par des alternatives de décision et d’hésitation. L’attaque de la France sans le concours anglais devenait périlleuse. Et puis, on allait se battre contre quoi ? Que recélait en possibilités meurtrières cette force mystérieuse qui, contre toutes les lois connues de la physique et de la chimie, venait, aux ordres d’un homme, désintégrer un métal et spécialement ce métal-là ? Si l’or, pourquoi pas le fer et l’acier ? Et, dans ce cas, les avions et les armes… "
Stellar, revenu de son éclipse politique, les gouvernements envisagent de mettre en place une "union monétaire européenne" pour parer à la menace, ce qui provoque la colère des Américains. Arriégas est satisfait. Son opération de déstabilisation dans le but de promouvoir la paix et l’union a porté ses fruits. Stellar, qui a analysé les motivations du savant, suggère qu’au lieu de le poursuivre en tant que criminel, on l’accueille au sein de l’hémicycle comme conseiller.
Arriégas, avec Agénor, se rend à l’invitation de Stellar, provoquant un étonnement sans bornes. Pendant que les Européens l’écoutent, médusés, l’hostilité des représentants des grands groupes industriels américains croît en proportion. Deux jours plus tard, au moment où les deux hommes allaient produire leur allocution au Parlement, ils sont mystérieusement assassinés. Fleur, qui apprend la mort de son compagnon, se suicide non sans avoir au préalable détruit le transmuteur.
"L’or en folie" d’une écriture mordante et ironique met l’accent sur le cynisme des mobiles humains et sur la difficulté des réformes. Pourtant, La belle idée d’une Europe unie, audacieuse dans ce roman d’avant la guerre mondiale, actualise d’autant plus ce récit
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Vendredi, Par Exemple... - Par BenF
Quatre destins différents dans une société française du futur qui ressemble étrangement à la nôtre. Le premier, c’est celui de Daniel Keyes, psychothérapeute qui se retrouve coincé dans son bureau avec Patricia, sa secrétaire, lors d’un tremblement de terre. Seuls survivants de l’immeuble en ruines, du moins le croyaient-ils, ils seront rejoints par deux psychopathes qui ont beaucoup de comptes à régler avec leur analyste…. Jorge de Vila, l’anarchiste, rencontre son destin en échappant à la police pour se diriger vers la ville, qu’il n’atteindra jamais, car la centrale nucléaire de Fessenheim vient d’exploser, la ville est détruite, les citoyens irradiés… :
" Avant, la bête gigantesque, hérissée, était plantée sur le décor plat de la ville. La bête qu’on appelait aussi Centrale Nucléaire, la bête aveugle surplombait de toute sa taille la ville de Fessenheim. Et maintenant, la bête était morte. Tuée. On n’avait rien retrouvé de ses os, rien de son cadavre : à cet endroit où elle était assise, il y avait la terre ouverte, il y avait le cratère et le bouillonnement de la lave. Une trappe ouverte sur l’enfer. "
Lovskovitch, le policier traqueur d’anarchistes, se trouve en ville lorsqu’un ciel rouge et jeteur de feu, des séismes, des explosions, un tremblement de terre, le coincent sous une dalle de béton. Il mourra écrasé. Le gouverneur de la France, Saint-Jenet, aux deux visages, (l’un, son visage réel, l’autre, un masque sous lequel on le connaît), est en vacances sur la côte d’azur lorsque un épouvantable ciel rouge recouvre toute la région. Il tente de fuir, tout en se rappelant qu’il devait expérimenter ce jour-là une nouvelle arme " le Cauchemar 065 " dans le complexe militaire de la région d’Apt. En fait, elle a bien été expérimentée cette arme, puisque chacun des quatre protagonistes précédents a subi une injection qui lui aura fait vivre une fin du monde selon ses fantasmes, ce dont aucun ne s’en remettra jamais. Seul Saint-Jenet, volontaire, et parce qu’il a subi une dose minimale, en réchappera. Les autres, détenus et condamnés à mort, mourront dans d’atroces souffrances ! Comme l’avenir est radieux dans cette France du futur !
Un récit sans vraie surprise, acceptable dans le cadre d’une série populaire. Un roman vite fait, bien fait. Mais qui, en 1975, aura osé jeter la première pierre à Pelot ?
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Le Volcan Des Sirenes - Par BenF
Vol. 01 : Le volcan des sirènes, Fleuve Noir éd., 1985, coll. " Anticipation " N°1410, 1 vol. broché, in-12 ème , 183 pp. couverture illustrée par Michaël Embden. roman d’expression française
1 ère parution : 1985
En une Europe future, décadente et répressive, vouée à l’artificiel, où les gens s’adonnent volontiers au suicide, des dissidents manifestent leur volonté de réagir en établissant secrètement, à travers les océans du monde, des bases sous-marines. Grâce à une opération spectaculaire de greffe de branchies qui leur permet de vivre indifféremment sous l’eau ou à l’air libre, ils enlèvent, de manière organisée, des savants tout prêts à rejoindre leur rangs.
En Méditerranée, le volcan sous-marin Volutanis (apparu après des convulsions terrestres) est l’une de leurs bases, et Natis, jeune et jolie espionne amoureuse de Jarci, le fils du chef, est missionnée pour ramener Uliss, un architecte sous-marin, en leur base. Hélas !, le vilain Sloane, ancien ami de Natis et agent de la Sûreté Répressive, arrive à s’infiltrer dans la cité sous-marine, à communiquer sa position et rameuter ses agents. L’ensemble des dissidents quittera la cité en train sous-marine après avoir miné toute la structure, ce qui entraîne les méchants policiers dans la mort.
Un récit gentillet mais on eût aimé lire, à la page 170, " cache " (retraite sûre, cachette, etc.) au lieu de " cash " !
Vol. 02 : les Combattants des abysses , Fleuve Noir éd., 1986, coll. «Anticipation» N°1471, 1 vol. broché, in-12 ème , 188 pp. couverture illustrée par Michaël Embden. roman d’expression française
1 ère parution : 1986
Les fugitifs de la cité de Volutanis seront pris en charge par les résidents de celle de Zabib, base sous-marine proche des côtes françaises, d’où continuera le combat contre la dictature mondialiste installée à Paris. Jacir, patron de la cité, apprend que le Premier Représentant et le Grand Elu envisagent de détruire la base, centre de terrorisme pour eux. Il s’agit donc de frapper, et vite. Deux intrépides et sexy agentes seront envoyées auprès d’eux , après qu’on leur eut enlevé tous souvenirs récents, afin de séduire le Premier Représentant, pendant qu’une force « d’hommes-poissons », aptes à respirer par des branchies, s’entraînent pour l’intervention décisive.
Natis et Wind, jouant de leur culot et de leur corps, rencontrent les dirigeants du gouvernement mondialiste à paris, et leur plaisent. Elles procèdent à l’enlèvement du N°2 du régime, le ramènent avec elles lors d’un retour mouvementé en leur base secrète. Ceci amène le Grand Elu à avancer la date de réunion de tout le gratin mondialiste dans le but de mettre au point une stratégie de destruction des opposants sous-marins. C’était sans compter sur la célérité des hommes-poisssons, qui, remontant le long des canaux et des égouts, élimineront d’un seul coup tout ce beau monde lequel empêchait la fraternité de tous avec tous, ouvrant du coup l’Europe meurtrie, irradiée, affamée, au vaste champ des produits inépuisables de la mer.
Un deuxième volume qui met un point final à cette aventure filandreuse et insipide. Sentiment partagé, semble-t-il, par l’auteur, tellement pris dans son écriture qu’il nommera «Kalod », à la page 28, l’un des personnages du récit, appelé « Kalid » par ailleurs.
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La Guerre Du Lierre - Par BenF
Trois hommes se rencontrent dans un club, poussés par la même inquiétude. Le Dr White, botaniste réputé, a constaté qu’une plante, une sorte de lierre, avait une curieuse tendance à étirer ses lianes de façon hostile envers l’homme. Il a pu constater à quel point certains manoirs anglais en étaient déjà entièrement recouverts. Milligan, le journaliste - archéologue, est arrivé à la conclusion que de nombreuses cités disparues avaient justement croulées sous les assauts d’une végétation " intentionnellement " hostile. Enfin, le major Young, maire de Yeastford, commune du Delaware, est préoccupé par un " Trou sans Fond " dans lequel croît un lierre à taches blanches Cette plante compterait déjà des cadavres à son actif, dont celui d’un chien d’un de ses concitoyens. Décidés à en avoir le coeur net, les trois hommes visitent le trou:
" Le major pivota pour s’enfuir et tomba, empêtré dans les lianes. Déjà d’autres tentacules s’allongeaient vers lui. White et Milligan se mirent à le tirer, l’ayant pris sous les aisselles, puis sortirent leurs couteaux pour faire sauter les lanières qui le maintenaient prisonnier. Mais on aurait dit que de nouvelles pousses arrivaient sans cesse pour remplacer celles qu’ils venaient de couper. Enfin le Major se trouva libéré et les trois compagnons se mirent à remonter le talus avec toute la vitesse dont ils étaient capables. "
Persuadés de l’effet nuisible de la plante vampire, ils s’apprêtent à avertir leurs concitoyens, quand Hiram Jones, le propriétaire du terrain, menace de les faire arrêter illico pour atteinte à la propriété privée. Lorsqu’il aperçoit la plante, il se montre immédiatement désireux, en bon capitaliste, de faire fructifier sa fortune en lançant des boutures de ce lierre à travers le monde. Mais il n’en aura pas le temps : il disparaîtra avalé par la végétation!
Le lierre part à la conquête de Philadelphie. Empruntant le cours d’eau du Delaware, étirant au maximum ses branches, il donne l’assaut à la ville:
" Remontant Market Street, Walnut Street, Arch Street et bien d’autres rues sur la rive ouest, le lierre déployait son offensive. C’était une poussée silencieuse, pleine d’intentions meurtrières. L’un après l’autre, les policemen en service périrent, le cou encerclé par les effroyables lanières vivantes, perdant par des centaines de blessures pas plus grosses que des têtes d’épingle le fluide vital et nourricier qui s’en allait grossir le flot des énergies végétales. "
La ville se défend autant qu’elle peut, jusqu’à faire donner l’aviation et pilonner la plante avec des bombes. Mais il est très difficile de repérer le tronc principal dans ce fouillis végétal. Heureusement, White a pu créer une sorte de poison qu’il parvient à inoculer au lierre - vampire. Les feuilles jaunissent, les lianes se dessèchent. La plante meurt et tout danger est définitivement écarté.
L’une des premières tentatives, à la façon des pulps, de décrire la guerre que la végétation pourrait mener contre les hommes. Le ton reste naïf, mais tous les ingrédients du motif sont réunis, que développeront avec plus de bonheur littéraire, Miller ou Wyndham. Une nouvelle difficilement accessible en français, publiée par Régis Messac dans la toute première collection de science-fiction moderne en 1936.
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Le Vent De Nulle Part - Par BenF
C’est le combat des hommes contre une force naturelle : le vent. Que faire contre celui-ci, sinon attendre qu’il ne tombe? Mais voilà, il ne tombe pas, au contraire, il augmente en puissance à chaque heure qui passe. Plus rien ne résiste à ces super-ouragans qui soufflent à des centaines de kilomètres par heure. De villes, il n’en subsiste plus sinon à l’état de débris :
"New-York est rayée de la carte. Manhattan se trouve sous trente mètres d’eau, presque tous les gratte-ciels sont tombés. L’Empire State Building s’est écroulé comme une simple cheminée d’usine. Même chose ailleurs. Le nombre des morts se chiffre par millions. A paris, à Rome, à Berlin... rien que des ruines et des gens terrés dans les caves." Métros, mines, tunnels, égouts, caves, les rescapés s’enfoncent dans le sol pour survivre. Même là, le danger est présent pour beaucoup de gens : " Juste au-dessous d’elle, très près dans le champ de l’objectif, apparaissait l’entrée de la station de métro. Par ces portes maintenant ouvertes jaillissait une cohue que l’on voyait gesticuler, se pousser, se battre en cherchant frénétiquement à s’échapper. Tels des pétales arrachés à une fleur courbée par le vent, ils se détachaient des portes, faisaient quelques pas au hasard, puis étaient renversés, balayés d’un trottoir à l’autre, roulés comme des sacs de plumes qui crevaient et répandaient leur contenu à mesure qu’ils allaient s’empaler sur les crocs des poutrelles qui pointaient hors des décombres. "
Le vent a brisé les barrages, tunnels, égouts, métros sont inondés... Un homme pourtant fait face à la furie : Hardon, individu milliardaire et mégalomane. Il a fait construire la "Tour Hardon ", une pyramide de béton et fer qui, seule, s’élève encore au-dessus d’un monde ravagé. Avec sa milice personnelle et une poignée de techniciens triés sur le volet, il attend que se calme l’ouragan. Mais la " Tour " construite sur un sol meuble ne résiste pas aux assauts d’un vent soufflant à plus de 800km/h. Elle glisse, bas se brise. Hardon meurt et avec lui, le vent de nulle part, qui a fini par s’épuiser.. . Reste à refaire le monde, un monde vide et plat...
L’un des romans de Ballard à traiter des quatre éléments. Un classique !
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L’apparition dans le ciel d’une comète « à la queue phénoménale » censée heurter la terre, provoque des réactions incongrues dans la population, dont la moindre n’est pas de jeter les conventions par-dessus le moulin et de profiter de la vie durant le petit délai encore accordé par la providence. C’est ainsi que :
« Tout Paris endormi
A bondi de son lit
Et d’un seul coup la rue
Fut pleine de femmes nues ».
Chacune d’entre elles se révèle enfin dans sa vérité :
« la femme du chef de gare a sorti ses amants » et les «dames patronnesses foncent au lupanar ».
Hélas ! c’est une bien mauvaise idée puisque la comète, après avoir frôlé notre planète, disparaît dans la nuit, laissant le monde désemparé et honteux.
Une verve poétique mise au service de la drôlerie et du chamboulement.
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Où Vas-Tu Bacille? - Par BenF
«Les recherches et la fabrication des armes bactériologiques sont actuellement peu coûteuses. De plus, un conflit biologique laisse l’espoir à l’agresseur d’entrer en possession de territoires intacts. Jusqu’à ce qu’une nouvelle course aux armements rende cette forme de lutte aussi coûteuses que la guerre conventionnelle ou nucléaire, on est en droit de craindre qu’une nation ait envie de tenter une expérience qu’elle croirait profitable.
Mais il y a plus grave. La majorité des scientifiques redoute une réaction en chaîne apocalyptique. L’équilibre biologique terrestre est fragile et nul n’est capable de prévoir les conséquences qu’aurait la disparition dans la nature de milliards et de milliards de bactéries, de virus, de rickettsies fabriqués en masse. La disparition de toutes formes de vie à la surface du globe pourrait être provoquée par une guerre bactériologique… »
C’est en ces termes alléchants que s’ouvre le roman. Ce sont aussi les seules pistes cataclysmiques de l’ouvrage. Le reste est confié à Michel Launère, le héros, physicien de son état, travaillant à la fois dans le groupe de Pugwash (association de savants) et pour la DST.
Le professeur Orlando Faggianni , lors d’une conférence, aurait dû faire une intervention sensationnelle, fournissant la preuve qu’il a trouvé le vecteur microbien pour disséminer des virus létaux à grande échelle, dans le cas d’une guerre bactériologique. Or, il a disparu avec ses documents. Launère, un instant contrarié par l’explosion de sa voiture, qui le rend indisponible pour quelques temps, se met en chasse. Aidé par Andréi Mikalovitch, le Russe, qui joue double jeu et contre les Américains, talonné par ses adversaires de la C.I.A., Launère défait lentement l’écheveau des pistes pour localiser Faggianni, en résidence chez un ami de ce dernier à Naples.
Echappant à plusieurs coups tordus, s’appuyant sur la maîtresse de Fagianni, une richissime artiste-peintre (bien sympathique au demeurant), Launère arrive trop tard au but : Faggianni a été tué par accident dans un engagement provoqué par les hommes de main de la C.I.A. Est-ce à dire que tout est perdu ? Oh, que non pas ! Car le professeur avait eu l’idée lumineuse de dissimuler ses formules sous la forme d’un tableau abstrait peint par lui et glissé parmi ceux de sa maîtresse. Notre savant agent secret récupère le tableau, photographie les formules, brûle le tableau, fait parvenir l’information à la DST, dame le pion aux Américains, fait la nique aux Russes… et profite d’un repos bien mérité avec l’ex-maîtresse de Faggiani. Mission remplie !
Un ouvrage marginal dans notre domaine qui ne vaut que par l’argument de la guerre bactériologique, roman d’espionnage à la phrase minimale, comme il y en eut tant dans les années soixante, et sans grand intérêt pour un lecteur assoiffé de conjectures.
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Le Dr. Parex, savant génial, mégalomane et égoïste, a prévu que le prochain retour de la comète 73 (pour 1973), en 1984, va brûler le globe et faire fondre les banquises, détruisant du même coup l’humanité. Grâce au stratobus, un engin stratosphérique, il compte se mettre en sécurité sous les glaces antarctiques avec un groupe de jeunes savants triés sur le volet. Ceux-ci, moins introvertis que le Dr. Parex, font une halte dans leur voyage malgré l’avis de Parex, pour sauver Elena et son fils lors du naufrage du " Florespoir " qui s’enfonce dans une mer de sang aux vagues gigantesques.
La comète se rapproche provoquant tous les cataclysmes attendus. Serge le pilote, et Pieril, amoureux d’Elena, ainsi que leurs compagnons, n’ont que trop tardé à s’enfouir sous les glaces. Ils y parviennent lorsque l’eau autour d’eux commence à bouillir. Après le 17 avril, la comète s’éloigne. Elena et Pieril seront-ils les nouveaux Adam et Eve d’un nouveau monde ?
Un petit texte rafraîchissant (malgré la chaleur cométaire) par sa prose naïve et adolescente. Un condensé des archétypes de la science-fiction populaire. A lire au second degré.
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