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Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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Le Grand Manque - Par BenF
Vol. 01 : le Grand manque, Soleil éd., 1993, 1 album cartonné en couleurs, in-quarto, 50pl. bande dessinée d’expression française
1 ère parution : 1993
Le Grand Manque ? C’est l’homme, disparu de la surface de la Terre suite à un conflit généralisé dans lequel seul les femmes ont survécu. Aujourd’hui, la société s’est adaptée à la situation, développant dans un milieu social strictement féminin et qui ne conserve même plus le souvenir de l’homme, toutes les tares économiques ou politiques de ce dernier. Plutôt rétrograde (le déplacement se fait en véhicules à charbon), la société féminine à Rome (Roma) et à Moscograd (Moscou) fonctionne sur un mode théocratique et policier. La « Belle Papesse » au sommet de la pyramide coercitive, énonce la « Loi » :
« Puis le dernier jour, Dieuze modela Eve dans l’argile de la Terre et vit qu’elle avait fait un être parfait, car elle se suffisait à elle-même (…) et le principe féminin, qui est un principe sublime, recouvrit la Terre entière. »
Les « flickesses », des femmes hommasses et impitoyables contrôlent les individus à tous les niveaux. Les femmes sont cantonnées à leur travail et dans leurs quartiers alors que les flickesses s’adonnent toutes à des orgies et drainent la richesse du pays. Le sexe est omniprésent. L’homosexualité, seul type de fonctionnement possible, se décline sur tous les modes : amantes/maîtresses, concubinage, (les « concubes »), viols et crimes sexuels sont quasiment légalisés. Il s’agit d’une situation universelle puisque le « Grand Manque » s’est fait sentir sur tous les continents.
C’est dans ce cadre que le lecteur suit l’histoire de « Belle ». Belle est une belle blonde vaporeuse, plutôt dégourdie, et qui ne se gêne pas de donner à l’amour de Rouane, une autre fille de caractère, anarchiste et amoureuse, surveillée par l’autorité. Heureusement Belle, concube de Josyan, une flickesse moins raide et plus humaine que les autres, dispose de quelques passe-droits, lui permettant de sauver Rouane accusée et au bord de l’emprisonnement. Tout se gâte lorsque Belle et Josyan seront invitée à participer à une orgie chez la « Capitaine », une abominable soularde, laquelle en profite pour violer Belle, avant de l’espionner. La jeune femme piégée est suivie à son insu lors de sa cavale avec Rouane. Les deux étant enfin capturées, Belle sera à nouveau libérée par Josyan qui la déclare comme étant une «3X», c’est-à-dire d’une composition génétique extrêmement rare qui lui permettrait d’enfanter.
Belle est aussitôt acheminée vers un centre de maternité où la « Belle Papesse » en personne la prend en charge, prête à lui faire part du « Grand Secret » , sachant que plus jamais la jeune femme ne sortira d’entre ses griffes. Elle sera acheminée vers la « Tour Pointue » (une tour-prison en forme de phallus) où elle découvre avec surprise et horreur des êtres anormaux, vieux ou déformés, avec une excroissance énigmatique sur le bas-ventre, des hommes. Ce sont là de rares reliquats qui, depuis leur jeunesse, emprisonnés et contraints, servent de vaches à sperme pour que la société femelle puisse perdurer. Prisonniers et régulièrement traits d’une façon mécanique jusqu’à l’épuisement ou la mort, on recueille leurs éjaculats dans le but d’inséminer les rares femmes, soit des « 3X », encore capables de mettre au monde des enfants. Belle fera l’expérience de l’action du pénis, pénétrée à l’instigation de la Papesse, par tous les mâles présents, pendant que Rouane croupit en prison.
Vol. 02 : Pour trois gouttes de rosée, Soleil éd., 1993 1 album cartonné en couleurs, in-quarto, 46pl. bande dessinée d’expression française.
1 ère parution : 1993
Belle, toujours dans les bâtiments épiscopaux, surprend un secret: la papesse veut vendre une de ses meilleures unités de reproduction (un homme) à la baronne de Skandine. Découverte, elle sera jetée en prison avant d'être éliminée, la papesse voulant faire d'elle un bouc émissaire, en l'accusant de meurtre. Elle devient un "Carte Noire" acheminé dans le même fourgon que le Nhôm vendu. Le trajet ne se passera pas comme prévu car les enjeux pour récupérer le reproducteur sont très importants.
Passant par les montagnes des Balkans, le fourgon sera tour à tour la cible d'une unité spéciale de Bulgraves (et non Bulgares), de Ritales de la Ritalie opposées aux Bulgraves et surtout des anarchistes du groupe de la "Baleine", commandées par une Rouane libérée et qui tient absolument à retrouver Belle. Le fourgon, pris pour cible de tous côtés, vomit ses occupants. Belle s'est déjà prise de pitié et d'affection pour le monstre lequel, bien que jeune, est complètement abruti. Son seul cri est "Ejak!" et sa seule préoccupation celle de copuler. Belle apprendra donc à connaître la sensation procurée par un organe masculin, ce qui ne lui est pas désagréable. Elle s'échappe avec lui dans les hauteurs et trouve refuge auprès d'un ancien Nhôm déguisé en femme qui, grâce à ses talents de rebouteux, soigne le jeune mâle, lui faisant progressivement prendre conscience de son environnement.
Entre-temps, les Bulgraves ont défait les Ritales, découvert le chalet, pendu le vieux et tendu un piège à Belle et à son protégé. Rouane, qui à la tête de ses anarchistes a participé au combat, est grièvement blessée. La Baleine doit intervenir en personne auprès des Bulgraves, les menaçant d'extinction si elles ne cèdent pas à sa proposition, soit l'échange du Nhôm contre Belle. Mais la transaction dérape lorsque des Ritales rescapées, retrouvant la piste de leurs ennemies, blessent mortellement le jeune mâle qu'elles avaient pour mission de s'approprier, le prenant pour un abominable monstre. Belle retrouvera finalement Rouane qu'elle aidera à guérir.
Une série étonnante qui n'a pas eu le succès mérité, arrêtée au bout de deux épisodes. Pourtant la description de ces sociétés féminines d'une amoralité et d'une cruauté extrêmes qui se disputent les derniers mâles sur terre pour assurer leur survie provoque une forte impression, encore davantage mise en valeur par le dessin linéaire et les couleurs pastels de Ribera. C'est un exemple rarissime dans le domaine de la BD de faire exploser les conventions habituelles d'une féminité considérée comme uniquement douce et gentille
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Le Mot De La Fin - Par BenF
Le journal intime de Franck Dumoncel rapporte ces événements tragiques : le gouvernement, pour remplir les caisses d’un Etat mises à mal, a décidé la privatisation des lettres « inutiles » de l’alphabet.
Sauf à en racheter les droits d’une manière temporaire ou définitive (beaucoup plus cher !), des phrases telles que : «un grizzly peroxydé zozote dans un blizzard moyenâgeux…» seront totalement interdites. Devant le succès remporté par l’initiative gouvernementale, toutes les lettres seront progressivement privatisées, jusqu’à la …***.
Une idée neuve et poétique, une nouvelle percutante dans sa brièveté.
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Le Grand Ordinateur - Par BenF
«Méfiance ! Méfiance !» Tel est le conseil de Patrick Abrial. Se méfier des technologies nouvelles, de l’ordinateur en particulier, aux conséquences rédhibitoires et multiples. D’abord, la raison mécanique est incompatible avec le sentiment :
« Si tu écoutes la machine
Si tu oublies ton cœur… »
Les séductions du progrès ne devront pas diviser les êtres humains car
« la peau de tous les hommes, (est) noire comme du charbon »,
c’est-à-dire qu’ils finiront comme esclaves d’un travail abrutissant et pénible, serviteurs d’une dystopie mégalomaniaque dans laquelle la nature et l’amour seront abolis :
« Les petites fleurs des champs de couleur de béton, et les yeux des enfants jamais ne souriront ».
L’artifice rejoindra l’artificiel pour emprisonner l’homme en lui faisant perdre sa liberté :
« Le soleil sur ta tête de couleur de néon, et le ciel sur ta tête comme du goudron. »
Le pari faustien de l’espèce humaine avec la machine lui fera gagner du temps… mais pour quoi faire ? :
« Et l’homme immortel n’aura plus jamais sommeil »
Son essence disparue, l’homme végétera sur une terre sans âme. Quoique amplifiée par l’artiste, sa crainte repose sur un danger réel, sans quoi la CNIL n’aurait pas de raison d’être, la « mise en carte » de l’ensemble des citoyens d’un pays ayant aussi été dénoncée par de nombreux auteurs de science-fiction, d’Orwell à Philip K. Dick.
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Les membres de la famille Dubrankman, lors d’un pique-nique, étaient loin de se douter que le destin allait leur jouer un tour.
A cause d’une combinaison moléculaire extraordinaire, le fromage ingurgité contribua à faire d’eux des « Stas » (pour « Stabilisés »), soit des êtres humains improbables, figés dans une immobilité physiologique pour l’éternité. Leur cœur ne bat plus, ils ne respirent, ils ne mangent plus et surtout, ils ne meurent plus.
Pour Hector Petitpas, le gendre, l’immobilité fut lourde de conséquences. Survenue au cours de la sieste érotique d’après-repas, il fut affligé d’un priapisme persistant identique à celui du « Bandard fou » de Moebius. Situation qui lui valut le succès auprès des dames pour les siècles à venir sans qu’il en retire une satisfaction quelconque, ses sens eux-mêmes s’étant stabilisés.
Marie, la petite bonne paysanne, inculte et sauvageonne, mit à profit sa longévité pour acquérir une culture telle qu’elle devint, quelques siècles plus tard, une exploratrice interstellaire, disparaissant en une mission extragalactique.
Juliette, la femme d’Hector, se trouvait enceinte au septième mois lorsque le phénomène eut lieu. Elle garda son enfant trente quatre ans dans son giron puis eut la douleur de le perdre quand, après une césarienne réussie, celui-ci put vivre une vie d’adulte normal, puis de vieillard, à côté d’une maman toujours aussi jeune.
Plus tard, les Stas ne purent dénombrer leur descendance tant elle était nombreuse, sans toutefois que celle-ci pût profiter de leur pouvoir.
Mais le véritable héros du livre est Léopold Dubrankman, dont le nom « Léopold » se déforma en « Popoff » après la catastrophe mondiale qui s’inscrivit autour des années 3770. Témoin modeste et ironique des siècles futurs, il vécut 2324 ans avant d’être annihilé sur un bûcher funéraire, le feu seul pouvant avoir raison d’un Stas. Il avait ouvert un journal intime pour y relater sa formidable expérience d’homme-dieu.
Devenu immensément riche après un judicieux placement d’argent, il s’intéressa aux divers secteurs de la culture (politique, linguistique, économique…) pour finalement jouer un rôle effacé dans l’histoire des hommes qu’il se contenta d’observer.
Au cours des premiers millénaires, la science fit d’énormes progrès, y compris dans l’exploration du cosmos jusqu’à l’invention du « transmut », un appareil de transmutation permettant la métamorphose de tout en tout ( du sable en poulet, par exemple, ou de l’eau en vin) offrant le paradis à une humanité laborieuse.
Laborieuse mais agressive. Un désaccord avec des extraterrestres amènera sur eux la malédiction des cieux, soit la disparition totale de l’espèce humaine, des catastrophes géomorphologiques généralisées, un bouleversement des continents et la disparition de toute vie :
« Après ces hors-d’œuvre prometteurs, ce fut le chaos, le cauchemar d’un feu d’artifice dans toute sa splendeur. Les continents pétaient comme des châtaignes. La carte du monde changeait à chaque instant. La France, notre belle province, ne fut pas épargnée.
Si la Manche disparut entre le Pas-de-Calais et les environs de Douvres, un coup bien placé, fit de Brive-la-Gaillarde un port de mer, l’Atlantique s’étant engouffré dans une crevasse ouverte par une explosion atomique, entre le Massif Central et Arcachon. »
Seul Léopold Dubrankman, le dernier Stas survivra au désastre, grâce à sa nature. Il entreprit de marcher à la rencontre d’autres hypothétiques survivants, traversant des années durant des territoires stériles, vides d’animaux mais couverts d’une épaisse forêt :
« Inde, Chine ou URSS, c’est toujours la sempiternelle forêt, sans bêtes, sans oiseaux, sans hommes. Et je poursuis ma randonnée solitaire, avec pour tout bagages et richesses : ce présent cahier, mon stylo Eternit, mon portefeuille bourré de dérisoires billets de banque, un costume qui commence à n’en plus vouloir et des chaussures qui n’en veulent plus du tout. »
Le froid, la neige, la température glaciale ne constituaient pas de barrières pour lui. Se dirigeant vers les plus hautes montagnes du monde –d’après lui, l’Indou-Kouch -, il eut l’immense surprise de découvrir une tribu humaine, oubliée de l’histoire, les « Kouchiques », qui l’adoptèrent comme un dieu.
Là, de façon paternaliste, il conseilla ses sujets dans leur évolution, tout en évitant de leur donner des indications technologiques propres à les mener sur la voie du progrès scientifique. Comme démocrate il déplora que le réflexe agressif réapparaissait cycliquement dans l’être humain et ne put que s’incliner lorsque de hardis explorateurs marins kouchiques, partis sur l’océan indien, revinrent en rapportant les expériences malheureuses du contact avec des sauvages de « Cinghalaisie », des descendants d’anciens rescapés australiens survivants sur une île-continent apparue au cours du cataclysme.
Les Cinghalaisiens, ayant tué quelques-uns de leurs camarades, l’on décida d’une expédition punitive malgré les conseils de prudence du dieu « Popoff ».
Léopold, pour mettre du piment dans sa vie, accompagna l’expédition guerrière qui, prise au piège, fut anéantie. Lui-même, à cause de ses pouvoirs , considérés comme malfaisants, brûla sur le bûcher :
« Popoff renonça à se défendre et à se disculper. Il se laissa aller à son destin. Est-ce lassitude ou conviction d’impuissance ? Les deux hypothèses sont plausibles.
Vingt-trois siècles d’existence suffirent peut-être à son désir de vivre et son instinct de conservation, s’en était émoussé d’autant. Sans doute aussi, l’impossibilité de se faire comprendre dans la langue cinghalaisienne, lui enleva ses dernières velléités de résistance. »
Son journal intime, retrouvé par hasard dans une strate archéologique par une nouvelle civilisation humaine, fournira la preuve que jamais l’évolution humaine ne se fait de manière progressive mais que l’être humain, prisonnier d’un cycle de développements et de régressions, était condamné à répéter sans fin les mêmes erreurs :
« Grâce aux Stas, et singulièrement à Popoff, nous savons maintenant, en toute humilité, que l’on n’invente rien. On recrée tout au plus. Le progrès scientifique dont nous jouissons aujourd’hui, n’est pas l’apanage exclusif de notre temps. Le même stade de perfectionnement technique a existé sous l’ère chrétienne et vraisemblablement donc, sous les ères précédentes. »
Les Stas, journal d’un dieu, forme une petit ouvrage intéressant.Sans que jamais l’auteur ne se prenne au sérieux et avec une grande économie de moyens littéraires, il développe pourtant, avec finesse et ironie, ce que l’on peut lire dans des pavés conséquents (comme ceux de Stapledon), soit l’application des thèses d’Oswald Spengler sur le déclin de l’Occident. Un récit plaisant et profond. A rééditer.
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Le Grand Retour - Par BenF
La Terre, laissée à l’abandon dans un état de dégradation inimaginable, n’est plus habitable. L’humanité a émigré dans le système d’Alpha du Centaure et a transformé notre malheureuse planète en un musée de la faillite humaine :
" Le Nevada reste stérile. Ca ne change rien. Néanmoins les gardiens logent dans des habitations souterraines. Une usine fabrique l’air respirable. Au-dehors, la teneur en oxygène a tellement diminué qu’elle ne suffit pas à un organisme humain. En outre, une atmosphère viciée entoure la planète et forme un matelas jaunâtre, un voile opaque interceptant les rayons du soleil. La pollution existe partout, même dans les coins les plus reculés. "
Pour surveiller ce lieu saint, des gardiens, qui sont autant de bagnards préférant vivre dans des conditions souterraines plutôt que d’expier leurs crimes dans une prison centaurienne, jouent le rôle de cicerone pour les milliers de touristes, satisfaisant à leur désir malsain de découvrir une planète morte.
Or, le dernier arrivage leur cause quelques soucis car certains touristes disparaissent volontairement. Lane, le gardien-chef, soupçonne rapidement une organisation secrète d’envoyer des marginaux sur la terre dans le seul but de la rendre à nouveau habitable ce qui n’est pas du goût de l’autorité. Celle-ci dépêche une fusée militaire pour mater la dissidence.
Entre temps, le rang des marginaux a grossi. Ils ont commencé à dépolluer la planète et convaincu certains gardiens de les rejoindre dans leur combat, parce qu’il fait meilleur vivre à l’air libre plutôt que dans des souterrains. Hile et Anway, les chefs des marginaux écologistes, passés maîtres dans l’art du combat psychologique, réduisent à néant les efforts de l’administration centaurienne. Le combat ne se fait pas sans pertes humaines puisqu’ils sont obligés de faire sauter la fusée militaire par une bombe atomique (propre !), tuant du même coup plus de mille soldats lancés contre eux. Leur action a provoqué une prise de conscience sur Alpha du centaure amenant le nouveau gouvernement à soutenir leurs projets pour rendre l’humanité à son berceau.
Un récit mené avec les ingrédients habituels à la série, au style approximatif, par un auteur qui s’est fait une spécialité du roman-catastrophe déroulant, avec sa solide expérience, les poncifs les plus éculés en des phrases minimales (sujet / verbe / complément).
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Le Choc Des Mondes - Par BenF
Le dynamique sud-américain David Randall se rend à New-York avec une mallette remplie de documents astronomiques prouvant que deux astres vagabonds baptisés Bellus et Zyra allaient bientôt croiser dans l’orbite terrestre. Bellus est considéré comme le plus dangereux : il heurtera notre planète à son deuxième passage. Sur Zyra, la vie semblerait possible. C’est donc tout naturellement que se forme un plan de sauvetage. La réunion de crise eut lieu chez Hendron, astronome réputé à la personnalité de fer, en présence d’Eve, sa fille, et du sportif Tony Drake, le fiancé de cette dernière. Devant l’imminence du danger, dont les désordres de la bourse ne sont qu’un minime avertisseur, Hendron suggère la construction d’une immense fusée, une arche stellaire, qui pourrait emporter un nombre très réduit de terriens triés sur le volet à destination de Zyra. La Terre, étant vouée à disparaître dans très peu de temps, les cataclysmes en tous genres désorganiseront les sociétés :
« Des bruits de machines et des échos métalliques lui parvenaient continuellement. L’agitation de l’air faisait rendre aux arbres un son plaintif et vibrant. Il pensa aux marées qui se lèveraient cette nuit et les nuits suivantes. Et brusquement, comme en réponse à ses méditations , il sentit la terre frémir sous ses pieds, comme palpite le pont d’ un navire. Tony réalisa que le centre du globe allait à la rencontre de ses célestes compagnons. »
Le terrain choisi pour la construction devant être le plus stable qui soit, ce fut entre le lac Supérieur et le lac Michigan que s’éleva le « camp du Michigan », une immense ville industrielle vouée à la construction du «Météor », et gardée par les militaires. Hendron charge Tony du recrutement des « happy few ». Lorsque les eaux océaniques déferlent sur la ville de New-York, l’équipe dirigeante est déjà en place dans le camp du Michigan.
Selon les calculs les plus récents, Bellus, à son deuxième passage au périhélie, heurtera la terre de plein fouet.
Dans le monde, les annonces de catastrophes s’amoncellent : tremblements de terre, raz de marée, volcanisme gigantesque détruisent l’espace naturel des Terriens, provoquant des millions de morts :
« Alors ce fut le grand choc. D’un bout à l’autre de la région, la terre s’ouvrit et la lave en sortit. A la frontière ouest de notre territoire, qui s’étend jusqu’à l’est du Colorado, une véritable mer de roc et de métal en fusion se déversa dans le pays drainé par les rivières Salomon, Saline, Smoky Hill et Arkansas. Une énorme chaîne volcanique s’érigea le long du Northern Plate. Presque toutes nos fragiles constructions s’écroulèrent dans la plus complète confusion. »
Malgré l’aide que les constructeurs de la fusée, relativement épargnés, peuvent apporter à leurs semblables, elle ne sera jamais qu’une dérisoire goutte d’eau dans le malheur universel. Les contraintes exercées par Bellus sur notre pauvre globe sont telles que la Lune se fendille, puis explose, provoquant d’immenses chutes de météorites. La géographie terrestre en est totalement transformée :
« En l’espace de trois jours, la statique de l’air s’évanouit à un tel point que des messages de diverses parties du monde devinrent audibles. Une grande carte fut tracée d’après leurs indications dans les bureaux exécutifs. C’était un plan reposant sur des hypothèses et son exactitude ne pouvait être garantie en aucune façon. Il indiquait des îlots à l’endroit où se trouvait l’Australie, deux immenses îles à la place de l’Amérique du Sud, et seulement la partie centrale et méridionale de l’Europe et de l’Asie. Il y avait un blanc au lieu de l’Afrique, car personne ne savait ce qu’il était advenu du continent noir. Quelques lambeaux de terre étaient tout ce qu’il restait des Iles Britanniques et les ondes apportèrent le récit d’une terrible tragédie : celle de l’ultime évacuation de Londres par mer, dans laquelle la population fut engloutie par le courant qui submergea les Pays-Bas. »
Or, si tout était prévu, il restait un point d’achoppement essentiel : quel métal sera assez solide pour résister aux moteurs nucléaires ? Grâce au déferlement volcanique qui met à jour des minerais nouveaux, Tony et Randall, lors d’un vol d’exploration, découvrent un métal jusque-là inconnu qui possède les propriétés recherchées. La construction va pouvoir entrer dans sa phase terminale.
De retour au camp, ils aperçoivent avec horreur des bandes inorganisées de survivants redevenus sauvages qui assiègent le camp Michigan, quitte à faire échouer le projet plutôt que d’être les seuls à mourir. On les comprend ! Mais Hendron n’est pas de cet avis. Il balaie la racaille en allumant les tuyères de la fusée, faisant d’une pierre deux coups : éliminer les assaillants et opérer un essai en grandeur réelle.
Le projet s’emballe au moment où Chicago, Pittsburgh, ainsi que d’autres grandes villes dans le monde sont rayées de la surface. La tension qui monte à l’intérieur du camp fait encore de nombreuses victimes ce qui simplifie pourtant la tâche de Tony qui est de séparer ceux qui partent de ceux qui restent.
Enfin arrive le jour J. La fusée, sur son berceau de lancement attend les réfugiés au nombre de cent vingt six. On n’a pas oublié les animaux domestiques qui rendront de signalés services sur Zyra. La fusée décolle, quittant la planète condamnée. De l’espace, les voyageurs du Météor contemplent terrifiés, la destruction d’une fusée française, construite et lancé en parallèle avec la leur. Tout cela n’est rien devant la vision apocalyptique d’une Terre agonisante, écartelée par des forces gigantesques, puis annihilée par Bellus :
« La Terre et Bellus se rapprochaient régulièrement. ( …) Bientôt ils aperçurent de grande fêlures dont les gouffres remplis de feu fissuraient toute la longueur des régions encore inviolées par l’eau. De puissants tourbillons de vapeur s’élevaient. L’atmosphère nébuleuse de Bellus entrait en contact avec l’air de la terre. Soudain le globe entier se renfla et toute sa structure se transforma devant leurs yeux. Il devint plastique et prit les contours d’un œuf. Les fissures l’entourèrent complètement. Une gigantesque portion de ce noyau informe se souleva et s’arracha, bondissant à la rencontre de Bellus avec une force inconcevable. Les deux planètes se heurtaient. Deux masses de milliards de tonnes se téléscopaient dans une catastrophe cosmique. »
Seuls de leur espèce, avec pour uniques amis leurs souvenirs, les rescapés atterrissent sur la planète Zyra.
Le ‘Choc des mondes » est l’un de ces romans classiques du genre, mêlant adroitement les thèmes de la fin du monde et celui des arches stellaires. Les sentiments des personnages évoluent en parallèle avec la destruction de notre planète dont les effets cataclysmiques sont décrits dans un grand luxe de détail. Considéré à l’époque comme un grand roman, le « Choc des mondes » a profité d’une adaptation cinématographique par Rudolf Maté, dès 1952. La suite de ce roman intitulé « Après le choc des mondes » et qui raconte l’émergence de la nouvelle société terrestre sur Zyra ne concerne pas directement notre thème.
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Le Grand Silence - Par BenF
La Californie, Los Angeles, à la fin du XXIème siècle. Un immense engin extraterrestre, venu d’on ne sait où, ni comment, atterrit dans la région, provoquant une tempête de feu avec ses réacteurs. Pendant que le pompier Mike Carmichaël s’emploie à éteindre l’incendie (en y laissant sa vie), d’autres engins envahissent les grands centres urbains du monde. L’humanité, éberluée, se demande comment se passera le contact avec les premiers extraterrestres de l’histoire.
Elle ne sera pas déçue : des êtres énormes, hauts de huit mètres, semblables à des calmars bleuâtres, font leur apparition, enlèvent quelques terriens (et terriennes) pour les étudier, puis s’enferment dans leurs engins, se cloîtrant en un mutisme total. Les politiques sont impuissants :
"Tous ces ministres, généraux et amiraux bardés de décorations, et tous les autres aussi, toute cette foule de grands chefs hautains alignés en un solennel conclave pour ruminer interminablement la situation n’avaient servi à rien.
La réunion s’était achevée sans qu’aucune information significative en sorte, hormis la confirmation des atterrissages, sans qu’aucune conclusion soit tirée et sans qu’aucune décision soit prise. "
En un clin d’œil, les extraterrestres mettent l’espèce humaine à genoux, en supprimant l’électricité sur toute la terre. L’effet est immédiat et catastrophique : les communications s‘effondrent, les sociétés régressent en quelques semaines vers une espèce de moyen âge anarchique, les autorités constituées – armées, polices, gouvernements - disparaissent à leur tour :
" Adieu, donc –nul ne savait pour combien de temps- aux téléphones, aux ordinateurs, à la FM et à la télévision, aux radios réveils et aux alarmes, aux carillons de porte, aux portes de garage automatiques, au radar, aux oscilloscopes et aux microscopes électroniques, aux stimulateurs cardiaques, aux brosses à dent électriques et aux amplificateurs de toutes sortes, aux tubes à vide et aux microprocesseurs.
Les bicyclettes, les bateaux à rames et crayons à mine graphite n’étaient pas affectés. Les armes de poing et les fusils non plus. Mais tout ce qui avait besoin d’énergie électrique pour fonctionner était désormais inutilisable. Ce qu’on avait fini par appeler le grand Silence était tombé. "
Toute velléité de résistance est passible d’une mort immédiate par "Pression Mentale", les Entités étant télépathes, et donc avertis de toutes les intentions hostiles à leur égard avant même que celles-ci ne puissent se déclencher. La seule action humaine, qui n’a eu aucun effet, a été l’envoi d’un faisceau laser sur l’une des fusées extraterrestre à partir d’un ancien satellite en orbite, fait encore rendu possible lors d’une phase de réactivation partielle de l’énergie électrique. Leur réponse est foudroyante : en une semaine la moitié de l’humanité est éradiquée par un virus inconnu :
" Les conséquences avaient été considérables.(…) Lorsqu’on put enfin établir un bilan, il en ressortit que près de cinquante pour cent de la population du globe avait péri. (…) Aucune nation ne fut épargnée et certaines furent pratiquement rayées de la carte. Un grand Silence d’une nouvelle sorte était tombé sur la face de la terre, le silence du dépeuplement. Et quoique trois milliards d’êtres humains aient tant bien que mal réussi à survivre, très peu d’entre eux avaient encore la moindre envie de tenter ou même d’envisager une action hostile contre les Etrangers qui avaient conquis la terre. "
A partir de là, les extraterrestres dominent un peuple d’esclaves humains par l’entremise d’une force de collaboration terrestre , la " Lacon " , et s’installent dans la durée. Leurs buts, leurs occupations, leur biologie, le sens de leur arrivée sur Terre demeurent tout aussi obscurs qu’au premier jour. Ils s’emploient à faire construire des murs gigantesques autour des principales cités du monde et bien que peu nombreux (neuf mille environ), ils déportent des populations entières dans un but inconnu :
" Il avait oublié à quel point le Mur qui ceinturait Los Angeles était vaste. Chaque grande ville avait son mur, mais celui-ci était spécial : trente, voire cinquante mètres d’épaisseur, facile. Ses portes étaient de vrais tunnels. La masse totale de l’ouvrage était colossale. L’énergie humaine employée à sa construction – du muscle et de la sueur, de la sueur et du muscle – avait dû être phénoménale. Surtout si on considérait qu’il faisait le tour complet du bassin de Los Angeles – il s’élançait de la vallée de San Gabriel à celle de San Fernando, puis franchissait les montagnes pour descendre jusqu’à la côte et bouclait la boucle en passant par Long Beach –et s’élevait à presque vingt mètres de haut pour s’enfoncer d’autant dans le sol sur toute cette circonférence. (…) A quoi servaient tous ces murs ? "
Toutes les sociétés humaines ont régressé. Après quarante ans d’occupation, peu d’humains se souviennent de ce qu’est la liberté. Les "Entités Bleuâtres" font partie du paysage terrestre, en quelque sorte. La technologie humaine a quasiment disparu. Seuls subsistent de vagues réseaux télématiques où des "rectifieurs", sortes de bidouilleurs informatiques, s’évertuent à truquer certains dossiers de condamnés contre de l’argent, en parasitant les lignes informatiques des Etrangers.
Mike Carmichaël, le pompier volontaire disparu, fait partie de la robuste famille des Carmichaël, établie sur les hauteurs de Santa Barbara. Réunis autour du "Colonel", l’ancêtre, les Carmichaël résistent aux envahisseurs. Ils cherchent à frapper le numéro 1, l’extraterrestre le plus puissant, en connexion télépathique avec ses semblables.
Ceci pouvant prendre du temps, le flambeau de la résistance est transmis d’enfants en enfants. La famille aura même son martyr en la personne de Tony appréhendé alors qu’il tentait de poser une bombe. Toute résistance aurait été inutile sans l’arrivée de Khâlid, pakistanais anglais qui, lors de son enfance malheureuse, a développé une qualité psychique particulière, celle du " non-agir " ou " Wou-Wei ". Elle lui permet de faire le vide parfait en son esprit, devenant par là indécelable pour les Entités. Ainsi, au temps de sa jeunesse, il avait réussi à tuer une Entité au fusil, acte sans précédent dans la nouvelle histoire de la Terre. Par les hasards de la déportation, il rejoint les Carmichaël, épouse Jill, une fille de la famille, et les aide (sans enthousiasme) à se parfaire psychiquement pour qu’ils puissent affronter les Entités.
Entre temps, Andy, le plus jeune des rejetons de la famille et génie informatique, a réussi à percer le secret de Borgman, le premier collaborateur informatique qui a réussi à se brancher sur la base de données des extraterrestres. Il découvre la cache du N°1. Les Carmichaël montent une opération commando soigneusement préparée en envoyant le fils de Khâlid, Rachid, tuer le N°1. L’expédition est couronnée de succès. Les Entités semblent frappées de folie, partout de par le monde. Déjà, la famille se félicite. Un peu trop tôt semble-t-il, puisque tout rentre rapidement dans l’ordre, le flambeau du commandement étant repris par un autre extraterrestre. Incidemment, le ranch des Carmichaël – famille depuis longtemps cataloguée dans le camp des opposants - est bombardé par les forces de la "Lacon". Echec sur toute la ligne !
L’humanité semble condamnée à végéter éternellement sous le joug de l’étranger. Quelques années plus tard, sans que rien n’ait pu le prévoir, en une nuit, les Entités plient bagage et abandonnent la Terre. Après un moment de flottement et pour éviter l’anarchie dans laquelle sombrera inévitablement l’espèce humaine, les Carmichaël, toujours énergiques, décident de mettre leurs forces au service de la reconstruction.
Une œuvre de plus dans la longue production de Silverberg. La patte du vieux maître n’a pas fléchi et sa description de l’invasion par des êtres radicalement autres fait froid dans le dos de par son réalisme. Une belle histoire, mais pourquoi une famille devrait-elle seule prétendre à sauver le monde ?
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Chocs En Synthese - Par BenF
Le professeur Maubrey a crée une vie végétale synthétique, une sorte de virus, qui, par l’étourderie du savant, se met à proliférer. Ces virus anéantissent toute végétation verte et, le sous-produit de leur activité étant un gaz nouveau, le "synthium", celui-ci se combine avec le gaz carbonique en un effet détonnant. Des villes seront soufflées et l’alerte sera mondiale:
" Les infernales créatures synthétiques débordaient maintenant les frontières de l’Illinois. On en signalait en divers points du territoire des States, dans le Wisconsin, le Kentucky, la Floride, la Pennsylvanie, le Nebraska et, plus à l’Ouest encore, dans l’Utah et la Californie. D’autres Etats étaient touchés, plus ou moins légèrement. Toute substance verte restait une proie pour les micro-organismes et déjà, les statistiques établissaient des pertes irréparables dans l’Agriculture. Des récoltes périssaient et les services intéressés s’inquiétaient sérieusement de la tournure , quasi-catastrophique, des événements.
Dans les Rocheuses, le Synthium comblait aisément les poches et les dépressions. De violentes explosions secouaient l’atmosphère et l’on signalait la destruction totale de plusieurs villages, et même de grandes villes. Héléna, Denver, Santa-Fé, Oakland, Salem, pour ne citer que les principales, n’étaient plus que ruines et désolation. Pour comble de malheur, de fréquents orages s’abattirent sur l’ensemble du territoire et cela n’arrangea pas les choses. La foudre provoquait l’explosion du synthium et il n’était pas rare de voir une région même désolée soufflée littéralement par une puissante déflagration ".
Maubrey réussit à neutraliser la bactérie synthétique mais il n’avait pas prévu que celle-ci produirait des spores pour se défendre. Or, les spores attaquent directement le cerveau des humains qu’ils rendent amnésiques. L’alerte est chaude et Miss Whistel, une scientifique dont Maubrey est amoureux, en est malheureusement la victime. Grâce à la formule de la protéo-éthyciline, le virus est vaincu.
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Le Grand Soir - Par BenF
Dans un texte rempli d’humour s’appuyant sur des illustrations en pleine page, Pataud nous offre sa vision du Grand Soir, au cours duquel la bourgeoisie est éradiquée grâce à la C.G.T. qui préconise la grève générale, tandis qu’à l’Assemblée les députés s’agitent vainement :
« La classe ouvrière vient de réaliser cette grève, alors que certains sociologues, mentors du prolétariat ne la croyaient possible que dans dix mille ans. »
Les premières mesures seront prises dans le calme ; les ouvriers électriciens et les gaziers arrêtent le travail, suivis par les cheminots. Les communications paralysées, c’est au tour des marins de se joindre au mouvement en «débarquant leurs cargaisons de bourgeois. »
A cause des abattoirs en grève, du pain uniquement servi dans les « fournils des coopératives ouvrières » et réservés aux camarades syndiqués, pointe la famine, surtout pour les bourgeois, que les PTT, déjà « aguerri par les luttes précédentes », n’ont pas oublié. La grande vision de l’armée dont :
« Les soldats préfèrent planter là leurs officiers et se joindre aux camarades », complète le tableau avec « des canons qui ne partent pas toujours dans la direction indiquée, (avec) nombre de culasses (qui) en éclatant, blessent les officiers au ventre…»
Les frontières sont abolies, les « peuples faisant cause commune contre l’ennemi commun, le Capital. » La société égalitaire enfin mise debout, elle ne repousse cependant pas:
« Les puissants du monde qui, bien que tardivement, viennent demander leur admission aux syndicats. (…) Une ère de justice, d’amour, de liberté est enfin réalisée. »
Une évocation naïve de l’utopie communiste d’où sont exclus les problèmes économiques, et dont la réalité a démontré qu’elle n’a pas été historiquement à la hauteur de son idéal.
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Mutarotnegra - Par BenF
Quatre expéditions archéologiques se succèdent.
La première, menée en 2820 après J.C., découvrit l’«Homme de Frédehof », qui daterait de 1978 . On eut ainsi la preuve irréfutable de l’existence d’humanoïdes sur la Planète Bleue.
La deuxième, en 3500, explora le site de Grubierf et confirmera l’idée d’une grande catastrophe survenue autour de 1990-98, appelée la « Grande Irradiation » suivie par la «Grande Immersion ».
La troisième, en 3720, analysa le site de l’île d’Orsi et mit à jour des preuves irréfutables d’une survie humaine par la découverte de bols et de reliefs de repas.
Enfin, la quatrième expédition, la plus riche en trouvailles, exhuma une grande quantité d’objets des plus divers sur le site de Mutarotnegra, en 3790. Voilà la manière dont il fut découvert :
« Sans le savoir, nous venions de repérer la flèche qui surplombait le Grand Sanctuaire de Mutarotnegra. Quelle ne fut pas notre surprise émerveillée lorsque notre équipe découvrit un édifice qui atteint la hauteur totale de cent trente deux mètres, entièrement réalisé en grès.(…) Tous les indices tendent à prouver que nous nous trouvons en face d’un édifice à caractère sacré, preuve que les humanoïdes se livraient bien au culte, confirmant ainsi les hypothèses de nos précédentes expéditions. »
L’ouvrage reproduit en magnifiques photos couleur les objets ainsi répertoriés, exposés par le musée archéologique de Strasbourg, Palais Rohan.
« Mutarotnegra » (soit prononcé à l’envers «Argentoratum», le nom latin donné à la ville de Strasbourg) est le témoin rare (puisque tiré à un très petit nombre d’exemplaires) de l’artiste alsacien Raymond Waydelich.
Celui-ci, lors d’un show télévisé a enterré en juin 1995 près du parvis de la cathédrale de Strasbourg des « capsules temporelles » remplies d’artefacts de notre époque et destinées aux générations futures. L’exposition, se projetant dans le futur, présente de manière fictive ces mêmes objets devenus reliques, tirant des déductions fausses quant à leur usage ou nature. Il n’y a aucun exemple actuel plus net du concept de « fouille industrielle » et bien qu ‘il apparaisse à plusieurs reprises dans notre thème (par exemple chez Mac Aulay), jamais il n’avait été illustré aussi splendidement.
Pour être complet, citons la postface tirée du « livre de bord du Capitaine Imot Reregnu (= Tomi Ungerer) » qui précise les conditions de la découverte en un style joyeusement surréaliste et scatologique :
« Au centre du sphinc-terre se dressait une émergence pointue de nature pas naturelle. Il fut décidé sur le champ d’explorer ce lieu de saillance apparemment occulte d’ori-chine, donc de forer en diagonale une fistule de Coulanges pour y voir dans le dedans de l’intérieur. Avec notre casse-croûte ostéomatique, nous perforâmes un passage parfaitement souterrain. Cette opération de fossoyeurs fut rendue souvent difficile par la nature de la croûte garnie d’obstacles. Soudain, la queue du tunnel se fissurita pour céder la place à rien du tout. La fistule de Coulanges débouchonnait sur le vide. Heureusement que nous étions immunis par nos masques de Carnaveral, car les tests olfactifs enregistraient du fétide en saturation.(…) Nous avions donc abouti à une sorte de grotte de proportions coloniales. Il y régnait une chaleur de canicul. Les colonnes soutenaient une voûte de colon, vestige d’une civilisation cruelle à en juger par sa structure. Nous étions à l’évidence dans une cité ensevelie –quand et comment c’était encore à découvrir. »
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