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Le Soleil Va Mourir - Par BenF
Sur Vénus, trois êtres humains observent l’évolution de la terraformation: Pierre le vulcanologue, Monique la biologiste et Stefan l’astronome. La planète a pu être déplacée de son orbite par une civilisation terrienne du futur afin de lui assurer des conditions optimales de transformation. Monique et Stefan, rappelés sur Terre, croisent en cours de route des débris radioactifs traînants dans l’espace et mis là par nos ancêtres du XXIème siècle. Puisque ces déchets constituent un danger pour la navigation interplanétaire, la base terrienne conseille à nos deux astronautes de se charger de nettoyer le terrain. La décision est prise d’envoyer les reliquats dangereux dans le soleil: celui-ci pourra les absorber facilement. Aussitôt dit, aussitôt fait. Sur Terre, après un temps de repos bien mérité, Monique et Stefan sont appelés auprès de Messigny, l’astronome le plus réputé de la planète.
Messigny est inquiet : il a constaté une recrudescence de l’activité solaire qui semble encore augmenter. Après avoir croisé ses mesures avec d’autres, il n’a plus aucun doute : le soleil est entré en phase explosive de nova. Il reste à la Terre trois mois de survie avant que le soleil n’explose, balayant la totalité du système solaire. C’est la consternation totale devant l’inanité des efforts à entreprendre pour se protéger de l’épouvantable sort qui attend le monde. Le délai est trop court pour qu’une quelconque action soit entreprise. Pourtant Messigny surprend son monde : un livre de science-fiction appelé " le soleil va mourir " et qui lui a été envoyé par un amateur, propose une solution audacieuse. Etant donné qu’il n’est pas possible d’éloigner la terre du soleil ou de se protéger de l’explosion, il ne reste plus qu’à jouer sur la relativité du temps, faire en sorte que la terre vive en un temps relatif beaucoup plus lent que celui du cosmos, lui donnant la possibilité d’un délai suffisant pour trouver une solution de secours. Par la " ceinture de Messigny ", un nombre suffisant de satellites génère un cocon protecteur de particules relativistes autour du globe, l’excluant totalement du reste de l’univers. Le temps sur la terre s’écoule désormais beaucoup plus lentement ; les trois mois de délai de grâce deviennent dix mille ans. Il était moins une: déjà l’augmentation de la chaleur avait provoqué divers désastres écologiques:
" Il se mit à pleuvoir.A l’intérieur du compartiment, Stefan se leva pour aller fermer la fenêtre. La pluie tambourinait clair sur les vitres. C’étaient des grosses gouttes tièdes, de celles qui appartiennent aux fins d’orages, de celles qui font les pluies tenaces. Stefan revint s’asseoir. -Qui pourrait croire que le soleil s’est emballé ? On aurait pu au moins espérer une fin d’été torride. Mais non : la saison est pourrie, comme presque tous les ans.
-Au contraire, dit Monica d’une voix terne. Cette pluie est l’une des preuves que l’activité solaire augmente: la chaleur favorise l’évaporation. Il faudra nous attendre pendant quelques semaines à de gros orages ; les masses d’air équatorial et tropical vont se heurter de plus en plus violemment aux masses d’air polaire. "
Cependant Monique et Stefan ne purent admettre que Pierre, resté sur Vénus, soit condamné. Ils convainquirent les édiles qu’ils étaient prêts à le chercher, se condamnant ainsi eux-mêmes à revenir sur une terre plus vieille de mille ans,. Considérés comme des héros et charge pour les vivants d’aujourd’hui de transmettre leur mémoire aux générations futures afin qu’ils pussent être accueillis correctement à leur retour, nos amis partent. Ils rejoignent Pierre in extremis, mais la fusée capote et se couche : il n’est plus possible de repartir de la planète condamnée. Vénus commence à ressembler à une succursale de l’enfer. Les roches se mettent à fondre :
" Autour d’eux, les vapeurs délétères se dégageaient en lentes fumerolles qui rampaient au ras du sol. Des pierres éclataient ou se fendaient sous leurs pieds. D’autres commençaient à fondre; elles changeaient de forme à vue d’oeil, prenaient un relief plus mou et se mettaient finalement à couler comme autant de bougies. "
Soudain les condamnés voient une sorte d’engin spatial extraordinaire, sous forme de soucoupe, s’abattre auprès d’eux. Ils y pénètrent. Sauvés, voguant dans l’espace, ils mettent du temps pour comprendre - grâce d’ailleurs au fameux roman " le soleil va mourir " seul témoin d’un passé auquel ils pouvaient encore se raccrocher - que cet engin a été envoyé à leur secours par des terriens de dix mille ans en avance sur eux (c’est à dire de trois mois plus âgés selon leur temps) et qui avaient réussi à déplacer la terre vers le centre de la galaxie, évitant de peu la fin de leur monde:
" Stefan ouvrit le livre. Les pages étaient jaunies, cornées, usées par des milliers de doigts: elles s’effritaient lorsqu’on les feuilletait trop vite. Pierre s’exclama: - Ceux qui ont envoyé ce vaisseau sur Vénus... Ils savaient! Ils ont abandonné ce roman ici... Pourquoi? -Pour que nous puissions le comprendre, dit Stefan. - La fin! dit Monica. Nous allons sûrement savoir... Vite, lisons la fin du livre. Stefan, le coeur battant, arriva aux dernières pages. Ils se penchèrent. Ils lurent... "
Un roman pour adolescent, correctement ficelé et lisible, dont la cohérence interne - malgré la fameuse entorse à la "convention romanesque " - assure l’intérêt. Une idée originale pour traiter un thème usé.
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Les Chasseurs De Cometes - Par BenF
" Or, çà, mon ami, moi je m’appelle Khan Zagan. Je suis le roi de toute la terre. Les Blancs m’obéissent comme les Jaunes, parce que j’ai le moyen de détruire, s’il me plaît, toute cette création que tu admires. Ton Boudha s’est réincarné. Boudha, c’est moi en personne. Tu n’as pas à chercher bien loin. "
Khan Zagan, le grand empereur jaune du Kara-Koroum, menace l’humanité. Si la terre ne se soumet pas à son pouvoir, il la dévastera à l’aide de sa comète téléguidée, la comète de Swanley. De son vrai nom Swen Tzuren, ancien préparateur du Dr. Granger, il a volé à celui-ci les plans de l’émetteur des rayons radio, capables de guider ou de repousser ladite comète, transformée ainsi en " piège à astres".
Plongeant Granger dans un sommeil hypnotique à l’aide d’une drogue, la tricaïne, Khan Zagan enlève Pandita Fatil, une prêtresse de Boudha dont il est amoureux. Par ailleurs, il se sert de l’argent du milliardaire américain Griggson en vue de construire son appareil émetteur. Par l’entremise du cosaque Strigine, traître-né, l’armée privée mise sur pied par Griggson, passera en son pouvoir:
" Il fallait se hâter. Le passage de la comète ayant lieu au printemps de 1928. Mais les subsides de M. Griggson aplanirent toutes les difficultés. Strigine, fourbe et traître de naissance, obtenait du milliardaire l’envoi d’une multitude d’appareils électriques, soi-disant pour parfaire l’équipement de la grande armée... En réalité, tout ce matériel constitua l’étrange usine du Kara-Koroum. Si bien que M. Griggson avait sans le savoir un droit de propriété sur le " Piège aux astres. "
Devant l’imminence du danger, un groupe de jeunes gens, les frères Lacassagne, le détective Roger Dutreil, le pilote René Brion, ainsi que les filles de Granger et de Griggson, n’hésitent pas à s’investir dans la capture de Khan Zagan et dans le démantèlement de l’appareil émetteur. Ceci se fera après moult et moult péripéties et avec l’aide d’un personnage hors du commun, le grand prêtre boudhiste Wang-Tsao, maître hypnotiseur, qui les tirera de plus d’un mauvais pas et qui subjuguera finalement Khan Zagan.
La comète percutera la Lune en la fertilisant et frôlera la terre sans lui causer de grands dommages (hormis quelques chutes de pierres sur la chaîne du Kara-Koroum et une grosse tempête en Atlantique):
" La petite troupe n’était pas à une verste de la Sphère, quand arriva le cataclysme sidéral si remarquable à voir de Kara-Koroum. Sur la montagne, au-dessus de la brume, les observateurs auraient pu noter le rapprochement de la comète et de l’arc lunaire. Puis une brève occultation de l’astéroïde aux deux panaches. Enfin eut lieu cet événement unique dans l’histoire du système solaire, la chute d’un bolide monstrueux sur notre satellite. (...) Une pluie d’énormes pierres incandescentes rayait le ciel. Toute une avalanche de météores s’abattait sur les villes, dans les océans. Tandis que la lune semblait dévorée d’un incendie gigantesque. "
Strigine disparaîtra, emporté dans l’espace avec l’ensemble des installations maléfiques. Le milliardaire américain, lui, fera toujours de bonnes affaires, et les frères Lacassagne finiront par déclarer leur flamme auprès des demoiselles Granger et Griggson.
Un récit dans la veine de la littérature populaire, préalablement paru sous forme de fascicules ce qui explique, en partie, les nombreuses péripéties et les continuels retournements de situation. Le rythme est soutenu et le style parfois pauvre. La xénophobie et le racisme anti-jaune constants dénoncent le " péril jaune " comme la soif de domination du " savant fou ", là aussi dans l’esprit de l’époque. Le thème-catastrophe n’est manifestement qu’un prétexte, une sorte de motif narratif, qui permet de relancer l’intrigue. Un roman obsolète.
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La Terre est entièrement recouverte par la "Plante" qui draine toute vie vers elle. Les animaux ont disparu, les autres végétaux également. Quant aux hommes, ils ne sont plus qu’une poignée, accrochés à des villages, qui tentent désespérément de subsister à travers la culture du maïs:
" La Plante exerçait une inlassable pression sur les champs de maïs. Chaque jour, les jeunes enfants du village devaient parcourir les allées du champ pour arracher les pousses jaunâtres qui en une semaine pouvaient atteindre la taille d’un baliveau, et en un mois la grosseur d’un érable adulte.
Maudite soit-Elle! pensa Anderson. Puisse Dieu la maudire à jamais! Mais ce genre de malédiction perdait une bonne part de sa force du fait qu’il était obligé d’admettre qu’à l’origine c’était Dieu qui avait envoyé la Plante. Que les autres parlent des espaces extraterrestres tant qu’ils voulaient. Anderson, lui, savait que c’était ce même Dieu courroucé qui, une fois déversé le déluge du ciel sur une terre corrompue, avait créé et semé la Plante. Il ne commentait jamais cela. Là où Dieu savait se montrer si persuasif, pourquoi Anderson eût-il fait entendre sa voix ? Cela faisait sept ans ce printemps que la Plante avait fait son apparition.
Au mois d’avril 1972, brusquement, un milliard de spores visibles seulement sous les plus puissants microscopes avaient recouvert la planète tout entière, dispersées par la main d’un semeur invisible (et quel microscope, télescope ou radar pourrait rendre Dieu visible ?), et, en quelques jours, chaque pouce de terrain, sols cultivés et déserts, jungles et toundras, avait été revêtu d’un tapis du plus beau vert.
Chaque année qui s’était écoulée depuis, à mesure que la population diminuait, avait acquis plus d’adeptes à la théorie d’Anderson. Comme Noé, c’était lui qui riait le dernier. Ce qui ne l’empêchait pas de haïr, de la même manière que Noé avait dû haïr le déluge et la montée des eaux. Anderson n’avait pas toujours détesté la Plante avec autant d’intensité.
Les premières années, alors que le Gouvernement venait de s’écrouler et que les fermes étaient florissantes, il avait pris l’habitude de sortir au clair de lune pour la regarder pousser. Elle le faisait penser alors à ces projections accélérées sur la croissance des végétaux qu’il avait vues à l’institut agronomique quand il était étudiant. Il avait cru, à cette époque-là, pouvoir tenir tête à la Plante. Mais il s’était trompé.
L’infernal végétal lui avait arraché sa ferme des mains tout comme il avait arraché le village à son peuple. Mais, par Dieu tout-puissant, il récupérerait sa terre. Pouce par pouce. Même si pour cela il fallait déraciner chaque Plante de ses mains nues. (...)
Le sol était devenu si dur qu’aucune autre végétation n’y pouvait croître. Même les mousses languissaient ici, par manque de nourriture. Les quelques trembles qui tenaient encore debout étaient pourris jusqu’au coeur et n’attendaient plus qu’un coup de vent pour tomber. Les sapins et les pins avaient entièrement disparu, digérés par le sol même qui les avait nourris. , Jadis, des parasites de toutes sortes avaient prospéré sur les Plantes et Anderson avait longtemps espéré que lianes et plantes rampantes finiraient par en venir à bout. Mais c’était tout le contraire qui s’était produit et les parasites pour une raison inconnue, étaient morts.
Les tiges géantes de la Plante s’élevaient à perte de vue, leur cime dissimulée par leur propre feuillage. Leur vert tendre, palpitant, vivant, était immaculé et la Plante, comme n’importe quelle créature dotée de vie, refusait de s’accommoder de toute autre existence que la sienne.
Il régnait dans la forêt une étrange et malsaine impression de solitude. Une solitude plus profonde que celle de l’adolescent et plus implacable que celle du prisonnier. D’une certaine manière, malgré ce déploiement de verdure et de vitalité, la forêt semblait morte. Peut-être était-ce parce qu’on n’y entendait aucun bruit. Les énormes feuilles qui la dominaient étaient trop lourdes et trop rigides de structure pour être agitées par autre chose qu’un ouragan.
La plupart des oiseaux étaient morts. L’équilibre de la nature avait été si totalement bouleversé que même les animaux qu’on n’aurait jamais cru pouvoir être menacés avaient rejoint le nombre sans cesse croissant des espèces éteintes.
La Plante était désormais seule dans ces forêts, et on ne pouvait échapper au sentiment qu’elle représentait une forme de vie à part, qu’elle appartenait a un autre ordre des choses. Et cela rongeait le coeur du plus fort. "
Inexorablement, le nombre d’humains diminue, aidé en cela par de mystérieuses "combustions" - en fait des assassinats -. Anderson, le vieux, est le chef d’un de ces villages comptant encore deux cents membres. Ils survivent, bercés par une morale puritaine, agissant comme si rien ne s’était passé. La rencontre des Anderson et du maigre groupe d’Orville, des fuyards s’éloignant de Duluth incendié, est conflictuelle. La petite amie d’Orville est tuée dans la confrontation. Il ne subsiste plus qu’Orville et Alice.
Orville en voudra à Anderson et fera tout pour avancer le décès du vieillard. Lorsqu’un incendie ravage la colonie, le groupe de survivants se réfugie dans une grotte. Là, ils se rendent compte que toutes les racines de la Plante, unifiées, s’étendent jusqu’à quatre cents mètres sous terre. Ils suivent la lumière des racines, se nourrissant de leur pulpe extrêmement nutritive comme des larves lovées dans du bois. Petit à petit, ils dégénèrent et leurs rapports mutuels se font schizophréniques. Le vieil Anderson meurt ainsi qu’Alice, assassinée par Neil, fou furieux et vexé parce qu’Orville s’apprête à faire main basse sur la colonie. Greta, une autre femme, se gorge tellement de pulpe qu’elle en devient monstrueuse et incapable de bouger dans sa racine.
La Plante avait été semée sur Terre par de mystérieux Extraterrestres (nous ne connaîtrons jamais rien d’eux) décidés à transformer la planète en un jardin à leur convenance , se souciant autant des humains que de la vermine. Finalement, est arrivé pour eux le temps de la récolte et ils aspirent la pulpe des racines dont ils se servent. En bons jardiniers, ils mettent la Terre en jachère pour de nouvelles semailles. Le dernier couple de terriens, Orville et Blossom, sera définitivement condamné sur une terre rendue totalement stérile.
Excellent roman, très original avec une analyse fine de la psychologie des personnages, avec du suspense et un climat de désespoir sombre qui s’accentue jusqu’à l’horreur. L’accent est mis sur le côté tragique, implacable d’un avenir effrayant où les êtres humains cèdent leur niche écologique à plus forts qu’eux. A rapprocher du " Monde vert " de Brian Aldiss.
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Sur la place du Vatican se dresse l’Antéchrist et son armée marquée de chiffre de la Bête. Le pape Pierre XII le Dernier contemple, fatigué, du haut de son balcon le triomphateur se proclamant Messie d’Israël. Devant lui, étendus à ses pieds, les cadavres d’Hénoch et d’Elie, couchés là sans sépulture, par dérision, puisqu’ils sont censés ressusciter au troisième jour et confirmer la victoire du Christ. Sûr de son empire, établi sur la terre entière, l’Antéchrist venait narguer le vicaire du Christ :
« Déjà le fils de la Bête, né à Corozaïn, grandissait dans Capharnaüm suivant la parole, et la puissante finance juive préparait l’avènement du Messie des Juifs, les trusts mondiaux accaparaient les richesses de la terre afin que s’accomplît la vision de l’apôtre et que nul ne pût acheter ni vendre que cela qui aurait le caractère ou le nom de la Bête ou le nombre de son Nom ». »
Alors le vieux pape sut, pour que les paroles soient vérifiées, qu’il devrait mourir. Il bénit les corps des deux prophètes et fut abattu par l’Antéchrist. Au même instant le monde bascula quand les deux cadavres se réveillèrent. L’Apocalypse se réalisa, signant la défaite de la Bête.
Une nouvelle étrange, plus proche de l’eschatologie que de la science-fiction. La description de ce dernier moment du monde dégage une beauté tragique non exempte d’un anti-sémitisme sournois à l’encontre de ceux qui ont déclenché l’apocalypse.
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La trame du roman couvre cent huit ans, de 1962 à 2070. Elle relate le passage de la terre et du système solaire du plan physique au plan ethérique, en une vaste épopée futuriste et ésotérique. Rapportée par les faits et gestes de Marie Delacroix, le personnage principal, cette évolution s’articule autour de deux thèmes essentiels : l’Apocalypse de St Jean et les prophéties de Nostradamus autour desquelles tourne une pléiade de thèmes mineurs fortement ancrés dans le domaine de l’ésotérisme, à savoir, : le rôle (présumé) de la Franc-Maçonnerie, la Grande Loge Blanche, l’Atlantide et les Atlantes, les voyages dans l’Astral, le New Age et la réincarnation, la réalité spirituelle et les extraterrestres, la méditation et le pouvoir des cristaux, les Supérieurs Inconnus, etc. etc.
Le récit est agencé de manière à former une intrigue cohérente dans laquelle les thèmes se déduisent avec logique les uns des autres et interfèrent avec la vie de Marie, pivot fondamental de l’action. Les grandes envolées dithyrambiques sur l’évolution spirituelle des êtres s’enracinent en contrepoint dans le prosaïsme d’une science-fiction cataclysmique vécue au jour le jour. Car, avant d’atteindre la plénitude de l’âge d’or, il convient pour l’auteur que la vieille humanité disparaisse, que la "Babylone" soit détruite, que la "Bête" étende son emprise sur le monde.
Tout commence lorsque le père de Marie, Jean-Michel, s’adonnant avec passion à la méditation et aux voyages dans l’Astral, est assassiné par les "Forces de l’Ombre" parce qu’il a découvert une vérité essentielle. Plus tard, Marie, grandissante, redécouvre le secret de son père après une enquête policière, pendant que l’univers social se dégrade autour d’elle. Sa mère s’est remariée avec Claudio un Italien et vit à Florence. Son frère Simon avec lequel elle ne s’est jamais entendue, se livre à toutes sortes de trafics. Seul son oncle Mathieu, informaticien, est prêt à l’aider dans sa recherche. Elle s’initie à la méditation et la sortie hors du corps physique. Lors d’un de ses voyages, elle rencontre l’âme de son père qui la confirme dans ses soupçons d’un vaste complot envers l’humanité de la part des " Forces de l’Ombre " (des extraterrestres ?) qui emprunteraient les traits de la mafia et ceux de l’intégrisme musulman :
" Ils commencèrent par noyauter l’Eglise, à l’époque où celle-ci avait un grand poids sur le vieux continent : cela donna l’Inquisition, brisant des organisations initiatiques (Templiers, Cathares,…), des idées scientifiques révolutionnaires (Galilée…) et imposant une vision du monde monolithique et archaïque, qui retarda de beaucoup l’évolution humaine. Heureusement le courant de l’Histoire fut plus fort que les freins de l’Inquisition, et cette tentative échoua. Ils continuèrent de noyauter la politique à l’époque où celle-ci commençait à gagner ses lettres de noblesse avec la démocratie comme système de gouvernement. Ils créèrent ces mélanges hideux de politique et de nationalisme militaire appelé Nazisme ou Fascisme selon les pays. Ces Forces de l’ombre comme je les appelle, voulaient alors dominer le monde par les armes et le totalitarisme, et briser d’autres organisations initiatiques (Franc-maçonnerie et Rose-croix…) Ils furent à deux doigts d’y parvenir, tant le pouvoir de séduction d’Hitler fut grand sur les foules toutes acquises à sa cause. Depuis l’Inquisition, ils étaient devenus plus habiles à manipuler les masses. (…) Depuis les années 60, ils tentent de bâtir un empire économique plus puissant qu’un état : la Mafia internationale avec comme profits principaux ceux de la drogue et de la prostitution. "
La 3ème guerre mondiale éclate d’une manière soudaine par la faillite complète des banques et des systèmes monétaires internationaux. En une semaine s’installe le chaos : disparition de l’électricité, des biens de consommation, de toute organisation policée dans la cité. Marie, remontée de Lyon à Paris, fuit la ville non sûre. Elle se dirige vers le nord de la France trouvant un refuge inespéré dans une famille d’agriculteurs de Picardie, chez Chantal et Thomas Guilloux à Haramont. Lors d’une de ses sorties, attaquée par des voyous, elle est sauvée par Philippe, ancien journaliste devenu milicien. Il épousera Marie et lui donnera un fils, Jean. Tandis que Philippe patrouille dans le sud de la France pour y former d’autres miliciens, l’Europe est envahie par les intégristes musulmans.
Trois pays (selon les prédictions), la Libye, l’Algérie et la Turquie déclenchent un conflit sans pitié. L’Espagne, l’Italie, le sud de la France tombent entre leurs mains :
" Les nouvelles qui nous parvenaient du Sud étaient à la fois rassurantes et inquiétantes. En France, l’invasion intégriste remonta encore mais fut stoppée à Lyon. Elle semblait butter à ce niveau sur une résistance qui s’organisait dans tout le pays. Ainsi, seul le Sud-Est de la France restait occupé. Par contre, la Libye envahit l’Espagne par la mer, ce qui provoqua un second front pour la Résistance française au niveau des Pyrénées (…) Les USA, quant à eux, ne bougeaient pas trop préoccupés à faire fonctionner un embryon d’économie, en partie grâce à leur pétrole : le sort de l’Europe leur était indifférent. "
Claudio est tué et Sylvia, la mère de Marie, rejoint celle-ci à Haramont. Le pape Pierre II (anciennement Monseigneur Lustiger!) est assassiné à Avignon. En 2012, Philippe qui a réussi à se sortir des pièges tendus par les intégristes, rejoint sa femme puis tous deux entrent dans un mouvement de résistance actif contre l’oppresseur. Cette fois-ci ils obtiennent l’aide américaine. Les Intégristes sont battus et repoussés au-delà des frontières :
"Parallèlement, les nations arabes, vaincues mais non éliminées de l’échiquier géopolitique, ruminaient une vengeance. Elles eurent l’idée d’approvisionner en pétrole les pays de l’Est dont les milliers de chars, hérités de l’époque communiste, rouillaient dans les hangars. Ainsi, dès avril 2014, les chars russes roulèrent avec du pétrole arabe. "
A peine sortie du péril, la France épuisée voit se poindre un nouveau danger : des chefs de guerre russes remplacent les Arabes. Il ne reste plus qu’à fuir en Angleterre. Accueillis par Marie-Laure, une Française vivant à Falmouth, nos héros y passent quelques semaines. La crainte de Marie, qui a développé de grands pouvoirs supra-normaux, augmente car elle entrevoit une catastrophe majeure dans laquelle périront des millions de gens par " le Feu du ciel… " C’est à cause de l’éclatement d’une bombe AM (pour anti-matière) lancée par les Américains que la quasi-totalité de l’Europe est désertifiée :
" Grâce à une explosion thermonucléaire d’antimatière, on projeta une masse considérable d’antimatière afin de détruire toute matière sur son passage. La propagation fut plus rapide là où il y avait moins de matière pour la stopper, dans l’air par exemple. Alors que le sol, les rochers, ou des murs épais, pouvaient arrêter une poussée d’antimatière. (…) D’énormes masses d’antimatière se déversèrent sur les zones où les bombes avaient éclaté. Résultat : tout le Bassin méditerranéen, du 45 ème parallèle au tropique du Cancer, fut ravagé en quelques minutes. (…) On estime grossièrement, puisque rien ne subsista, pas même les corps, que deux cent millions de personnes périrent en quelques minutes. "
La guerre est terminée. L’humanité vacillante, s’emploie à panser ses plaies. Elle se donne un nouveau maître en la personne de Perry Fox, voyant en lui un grand chef spirituel. Mais Marie sait qu’il est le représentant des " Frères de l’Ombre " et que c’est lui qui est responsable de la mort des membres de sa famille. La lutte se poursuivra au plan spirituel. A la recherche de l’Atlantide, Marie et Philippe découvriront les lieux cachés et souterrains où se sont réfugiés les derniers Atlantes (le Conseil des 12) après la destruction de leur continent. Ces derniers sont prêts à aider l’humanité à franchir le petit pas qui la sépare d’une autre vie. Les agissements de Perry Fox qui joue avec les forces ethériques de la terre engendrent une nouvelle catastrophe : un raz-de-marée gigantesque qui balaie les côtes d’Europe et d’Amérique faisant resurgir de dessous les eaux le continent atlante.
Finalement, en concentrant ses forces vibratoires, Marie arrive à éliminer Fox et son cénacle d’adulateurs. Une nouvelle ère s’ouvre pour l’humanité qui bascule entièrement au plan ethérique introduisant du même coup dans le monde l’âge d’or. Elle sera guidée par la " Fraternité Blanche " des sages de la " Cité de Shamballa " et par le Conseil des 12, l’autorité suprême. Toute cette histoire nous est contée en flash-back par une Marie âgée de 84 ans alors que le soleil physique a disparu durant trois jours, plongeant l’univers entier dans les ténèbres, avant de réapparaître sous sa forme ethérique de " Soleil Noir " éclairant une humanité régénérée.
Un roman formellement bien construit malgré quelques fautes de grammaire. La description réaliste et concrète des catastrophes qui frappent cette pauvre humanité rachète l’agaçant fourre-tout " new-âge ". L’intention apologétique de l’auteur est évidente et nous fait classer cette œuvre parmi les " Hétéroclites " selon la belle expression de Pierre Versins
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Le Château De La Peur - Par BenF
Un jeune bachelier, René Ester , délaisse Montpellier pour passer quelques jours de vacances chez son oncle dans une ferme de montagne. Là, n’en faisant qu’à sa tête, il explore les ruines de ce que les gens du coin appellent « le château de la peur ». Il y découvre une entrée secrète dans laquelle il s’engage pour ne plus en ressortir. En effet, de longs couloirs se croisent et se multiplient à l’infini jusqu’à ce qu’il se fasse capturer par une bande de malfrats ayant élu domicile sous terre.
Leur chef, dont on n’apprendra rien sinon qu’il a un aspect terrible, n’envisage rien moins que de faire périr l’humanité à l’aide d’une super-bombe atomique de son invention, mis au point en grand secret. Convaincu par l’intelligence du jeune homme (qui a quand même été reçu à son baccalauréat!), il souhaite le faire travailler à ses côtés.
Le sort de René est adouci par la présence de Marcelle Jeanjean de St Denis, une douce jeune fille capturée elle aussi. Les deux adolescents deviennent rapidement complices ; ils ne désirent pas partager le sort du terrible savant. Finalement, une alerte décidera le maître à faire exécuter le jeune homme. Profitant de la panne électrique générale, René et Marcelle se sauvent par des couloirs obscurs pour tomber entre les bras de gendarmes venus à leur secours. Les brigands, se sachant perdus, font sauter leur repaire. Bien plus tard, Marcelle épousera René.
Un petit récit d’après-guerre pour adolescents, sans envergure et sans surprise. D’ailleurs, si le Maître du monde avait écouté sa maman quand il était petit, il n’en serait pas arrivé là. Inutile donc de recommander la lecture d’un fascicule de toute façon introuvable.
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La Glace Et Le Fer - Par BenF
Ils forment une équipe de chercheurs avec Highsmith dit le "Pêcheur ", le Reconstructeur Jeanmarie, banque de données vivantes, Harley le médecin, et le pilote censé les amener rapidement sur les lieux d’une nouvelle découverte balisée par les groupes 2 et 3. Ils se trouvent aux avants-postes hostiles d’une région du Canada exposée à une avancée glaciaire:
" Highsmith savait bien qu’il ne devait pas s’attendre à des fleuves de glace s’écoulant au clair de lune: ce genre d’absurdité était bon pour les poètes qui n’arrivaient pas à saisir l’énormité du désastre, la masse de la muraille. La glace représentait la mort et la destruction; la muraille en marche était une calamité.
La vraie glaciation, c’était une couverture de glace, de boue et de pierre, gris noir, bourgeonnant sans cesse, qui descendait inexorablement du réfrigérateur de l’Arctique et envahissait les Etats adjacents. D’innombrables bourgs et villages étaient écrasés par celle-ci tandis que d’innombrables villes demeuraient désertées dans l’attente de leur tour. La capitale d’été d’Ottawa avait été abandonnée pour de bon, et l’on pensait qu’elle finirait par être engloutie par les glaces. (...)
L’inlandsis du Groenland se mit à prendre de l’ampleur, rejetant lentement à la mer les colonies côtières, et de nouvelles mesures de la plate-forme avaient révélé que l’épaisseur maximale de la glace avait augmenté de quatre-vingt-dix mètres. Les glaciers endormis reprirent vie et redescendirent dans leurs antiques plaines de piémont en Alaska, suivant la route des glaces vieilles de douze mille ans; le détroit de Béring ne dégelait plus en été. Des plaques de banquise flottante devinrent un spectacle courant au large des îles Féroé. "
Sans que jamais ne soit définie l’époque (nous la supposons d’un futur proche au nôtre), ni la raison de cette avancée soudaine des glaces immolant tout le nord de l’Amérique, l’intrigue se déploie autour de la découverte en ces lieux d’étranges objets primitifs - morceau de canoë, artefact polygonal, briques de glaise séchée - et d’éléments humains - poisson, membres d’êtres humains - tombant brusquement sur la glace venus de nulle part.
Ces apparitions soudaines culmineront avec la découverte d’un être primitif complet et vivant, qui ne résistera pas longtemps au froid, à la grande désolation de Highsmith. Se basant sur la théorie de Charles Fort dans son livre des "Damnés ", et grâce à un artefact qui s’avère être une sorte de pistolet aux propriétés curieuses, Highsmith suppose l’existence d’un temps post-glaciaire où, pour des raisons militaires, certains primitifs seraient malencontreusement projetés dans leur passé, c’est-à-dire dans ce présent glacé. Une lutte sans merci opposerait en ces temps futurs des femmes évoluées à des primitifs qu’elles utilisent comme esclaves. Avec toutes ces données, Highsmith élabore une hypothèse:
" Il fit un geste . Cette glaciation. Je suis en train d’élaborer un modèle à partir de cette glaciation. Comme il ne s’intègre pas à l’histoire que nous connaissons, il appartient donc à l’histoire à venir; à la nouvelle période interglaciaire et au réchauffement qui suivra cette glaciation-ci. Quelque part, là-bas, dans trois, quatre, ou cinq mille ans, des hommes primitifs repartent à zéro et des femmes civilisées les abattent et nous les envoient. ".
Mais l’avancée du glacier, les conditions infernales qui règnent sur la région, la résolution quasi-certaine de l’énigme, obligent les protagonistes à arrêter leur mission.
Un récit avec une composition en parallèle montrant les recherches présentes (époque glaciaire) et les actions futures qui les provoqueront (époque interglaciaire). Le thème cataclysmique est prétexte à jouer avec les paradoxes temporels.
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La Mort Du Vieux Monde - Par BenF
Grand’père, sollicité par son petit-fils friand d’histoires horribles, lui raconte à nouveau comment l’espèce humaine a perdu sa suprématie sur cette terre. A cause d’Alexander Partagas Scobie, un savant irresponsable, inventeur du robot opportuniste. Sa machine, exclusivement programmée pour se dupliquer de n’importe quelle manière et en empruntant n’importe quel matériau, a résisté à toutes les tentatives humaines dans le but d’enrayer sa progression.
Ces robots, aptes à se reconstituer à partir d’autres robots, utilisant les artefacts des décharges technologiques, se créant même à l’occasion un corps en bois, ont envahi la totalité de la sphère économique, réduisant les ouvriers au chômage et empêchant tout échange purement humain. Instaurant son propre ordre du fait même de son existence, la machine agissante, sans animosité aucune envers l’homme, a triomphé de l’espèce humaine qui sera condamnée désormais à vivre de ses reliquats :
« -Nous sommes encore en retard pour le dîner, je parie, », dit le petit garçon, avec un sentiment soudain de culpabilité. Il monta rapidement les marches qui étaient faites avec des carcasses de robot solidement soudées ensemble, et agrippa la poignée de la porte. C’était une ancienne main de robot ; on n’avait qu’à la serrer comme pour donner une poignée de mains, puis la tourner pour ouvrir la porte.
L’enfant disparut à l’intérieur. »
Une nouvelle courte et inventive s’appropriant un thème usé jusqu’à la corde pour en extraire le meilleur.
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Solution De Continuite - Par BenF
Un groupe de spéléologues amateurs dont Claude, une jeune étudiante en médecine, Pierre, pilote d’essai, et le Père Sernin, sont surpris au sein de la terre par un violent éboulement faisant s’écrouler le tunnel d’accès, catastrophe dont ils se sortent difficilement. A la surface les attend un spectacle de désolation :
« le ciel était d’une couleur anormale. Une couche de nuages ou de vapeur, à très haute altitude, voilait le soleil, ne laissant filtrer que des rayons rougeâtres qui ensanglantaient le paysage. Le plateau avait éclaté sous des pressions inimaginables et une faille le coupait en deux à la hauteur de Servigny dont rien ne subsistait. Seule partie conservée relativement intacte, la croupe boisée de Fromonville, tache de verdure presque noire sous l’éclairage monochromatique. »
Le paysage est laminé et les rares personnes rencontrées le sont à l’état de cadavres. Le cataclysme aussi soudain qu’universel, a profondément modifié la géographie terrestre comme en témoignent les deux sous-marins, l’un russe l’autre américain qui auront eu, eux aussi, le bonheur (le malheur ?) de survivre. Après un moment de découragement et la mort du Père Sernin tué par un survivant dément, Pierre et Claude s’organisent pour remettre en état un hélicoptère et s’aventurer à la recherche d’autres rescapés
La raison de la catastrophe va leur être expliquée par des extraterrestres bienveillants, ressemblant comme des frères jumeaux aux terriens. Ce sont eux les responsables involontaires de la quasi-destruction terrestre. L’un de leurs vaisseaux à vitesse extra-luminique, dans son déplacement migratoire vers une autre planète habitable, a heurté la Terre, accident rarissime mais gravissime, déplaçant les continents, supprimant l’Atlantique et, par leurs rayons porteurs, éradiquant toute vie ou presque, de la surface du sol. Très embêtés (on les comprend ), ils sont prêts à tout pour aider les survivants, à organiser leur transfert à bord de leurs vaisseaux, vers leur propre planète. A cette nouvelle, Claude, Pierre ou encore les deux commandants des sous-marins ne se sentent plus de joie. Il faut dire que les Hélionnes – c’est le nom des extraterrestres femmes - sont ravissantes, télépathes, grandes amoureuses et prêtes à tout pour se faire pardonner leur sottise.
La deuxième moitié du roman sera consacrée à l’analyse des sentiments réciproques unissant Hélionnes et Terriens, le récit basculant dans la mièvrerie. Pierre restera sur la terre, qu’il aime profondément. Regroupant autour de lui Ghislaine, Jacques, Philippe et les autres, il jouera à Dieu, éliminant les méchants qui tuent et violent, sauvant de malheureux enfants orphelins. Claude, tombée amoureuse d’un Hélionne mâle partira exercer la médecine sur les grands vaisseaux blancs, prouvant par son attitude que le mixage Hélionne-Terrien est une parfaite réussite.
Un récit au départ prometteur qui s’enlise rapidement en distillant un ennui profond.
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Le Chemin De La Nuit - Par BenF
New York, après de longues, longues années de guerre . Les Etats-Unis sont divisés en territoires infranchissables pour cause de radioactivité. La ville n’est plus qu’un monceau de ruines où survivent des êtres faméliques. Un coup dur vient d’être porté à Katterson, le héros du récit: l’armée arrête les distributions de vivres. Comme tous les autres survivants, il n’a plus qu’à mourir de faim. A moins que:
« Il se remit à neiger, et la faim fouilla le ventre de Katterson comme une lame portée au rouge. Il attendit, se demandant ce qui allait se passer. Le corps formait une barrière entre lui et les autres. En l’espace d’un instant, le tableau vivant se disloqua. Le petit homme fit un geste vers le corps; le devançant, Katterson se baissa et le balança sur ses épaules. Ils arrivèrent tous sur lui, hurlant et essayant de lui arracher le cadavre. (...) « Arrière! criait-il. Allez-vous en! Il est à moi! Arrière! » Il entendit un os craquer sous son poing, sentit des côtes céder sous ses bottes. Il rejeta avec violence une femme qui s’agrippait à lui. « Il est à moi! ne cessait-il de hurler. A moi ».
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé. Il a mangé des vieilles reliures de cuir bouillies au feu, il a même résisté à l’odeur alléchante de la viande humaine qui grésille, juteuse à souhait, et préparée par sa femme qui montrait moins de scrupules que lui. Mais la faim l’a placé sur la dernière marche de la déchéance humaine: comme tous les autres qui comme lui en ont encore la force, il deviendra chasseur d’hommes pour se nourrir et survivre.
Une nouvelle atroce et désespérée dans son réalisme, montrant les conséquences sans fards d’une guerre totale.
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