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Bienvenue dans la Base de Données des livres !

Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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Livres

  1. Type: livre Thème: savants fous et maîtres du monde Auteur: Jack LONDON Parution: 1908
    Le Maître du yacht « Energon », ancré dans la baie de San Francisco, invita des financiers à monter à bord pour leur faire part d’une importante communication. Tous ceux qui refusèrent furent, peu après, frappés de mort. Le message émanait de «Goliath» qui se proposait d’éradiquer à jamais la guerre afin «d’augmenter la joie dans le monde», prêt à éliminer physiquement tous les opposants à ce principe :
    «En conséquence, j’ai pris la résolution d’intervenir et de diriger moi-même pendant quelque temps les destinées de ce navire du monde. Je possède l’intelligence et la vaste clairvoyance d’un juge expérimenté. Disposant de la force, je me ferai obéir. Les hommes de l’univers, en se pliant à mes ordres, établiront des gouvernements qui deviendront des générateurs de gaieté. »
    Au début, il fut moqué, mais lorsque sauta la flotte de cuirassés envoyée à son encontre près de l’île Palgrave, lieu de résidence de Goliath, la crainte se changea en déférence. Les Japonais, profitant du désordre ambiant, envahirent les Philippines, puis la côte Ouest des Etats-Unis.Goliath invita le peuple de San Francisco à contempler leur défaite.
    L’Amérique, convaincue de la puissance de Goliath, mit bas ses armes, transformant l’acier militaire en socs de charrues et locomotives, ouvrant ainsi une nouvelle ère sociale.Une dernière tentative de guerre  entre la France et l’Angleterre avorta. Tous les ministres, chefs militaires, diplomates, responsables politiques des deux bords, furent frappés à mort et les armées fraternisèrent.
    La paix imposée par la force produisit dans les peuples des changements colossaux. On abolit le travail des enfants et l’exploitation des femmes. Le capitalisme privé devint capitalisme d’état, l’on nationalisa les outils de production. Le niveau de vie s’élevant, ramena la journée de travail à cinq heures :
    «Quantité de gros bonnets furent chassés de leurs emplois, et, chose curieuse, par leurs propres confrères. A cette catégorie appartenaient les politiciens dont toute la compétence consistait à diriger des combinaisons politiques et à puiser dans l’assiette au beurre. Les pots-de-vin n’avaient plus leur raison d’être. Les intérêts privés ne pouvant être protégés par des privilèges, on n’essaya plus de suborner les législateurs, et ceux-ci firent pour la première fois des lois favorables au peuple.
    Il s’ensuivit que des hommes intègres et capables trouvèrent leur vocation grâce à la législature. Grâce à cette organisation rationnelle, on obtint des résultats étonnants. La journée de travail était de huit heures et cependant la production ne cessait d’augmenter. Elle doubla et tripla, malgré l’immense somme d’énergie déployée à la réalisation des progrès sociaux et à la réglementation du pays, autrefois plongé dans le chaos de la concurrence. »
    Après s’être occupé des Etats-Unis, Goliath se préoccupa de la paix dans le monde en utilisant son arme absolue, la mystérieuse force atomique appelée « Energon ». Le monde soumis diminua ses troupes policières et le nombre de ses tribunaux car le crime, lié surtout au capitalisme, régressait de partout :
    « Le premier janvier, le monde entier désarma. Les millions de soldats, de marins et d’ouvriers des armées actives, des flottes, des innombrables arsenaux et usines destinés à la fabrication des armes de guerre, furent renvoyés dans leurs foyers. Le budget prévu pour tous ces hommes et ces coûteux engins retombait jusque-là sur le dos de la classe ouvrière. Désormais, il fut employé à des choses plus utiles, et le monde gigantesque du travail poussa un énorme soupir de  soulagement. La police du monde, confiée à des officiers de paix, eut un rôle purement social, alors que la guerre était l’ennemie déclarée de l’humanité. »
    La paix permit d’instaurer une nouvelle ère d’utopie où la procréation contrôlée, la servitude domestique laissée aux machines, le bonheur généralisé fournirent les preuves de la justesse de vue de Goliath. Plus tard, on demanda à voir le héros, le surhomme, adulé par les foules du monde entier. Il fit cadeau de son arme aux scientifiques du monde  et se dévoila. Le public fut surpris par son apparence banale :
    « Sur les quais de San-Francisco et dans les rues de la ville, on vit circuler à pieds ou en voiture, un petit bonhomme âgé de soixante ans, parfaitement conservé, au teint rose et blanc. On distinguait au sommet de son crâne une tonsure de la dimension d’une pomme. Il était myope : quand il enlevait ses lunettes, on apercevait des yeux bleus et cocasses, remplis d’un étonnement candide comme ceux d’un enfant. Il avait la manie de cligner des yeux en ratatinant ses traits ; on eût dit qu’il riait en pensant à la farce colossale qu’il venait de jouer à l’humanité en lui imposant le bonheur et le rire. »
    Dépassant cependant cette apparence défavorable, il éleva une majestueuse statue à Percival Stutz – le véritable nom de Goliath - dans la nouvelle cité mondiale d’Asgard.
    « Goliath » est l’une des nouvelles les plus politisées de Jack London. Sa conception de l’utopie socialiste s’oppose à la haine et à l’agressivité qui empêchent le bonheur humain. Il faut éliminer ces causes qui barrent la route vers le mieux vivre, fut-ce au prix de sacrifices importants. Une belle fable démentie hélas ! par la réalité.

  2. Type: livre Thème: épidémies Auteur: Yvon TOUSSAINT Parution: 1978
    Yves débarque dans sa ville natale, une bourgade provinciale de 7000 âmes. C’est l’été et il fait une chaleur écrasante. En provenance de Paris, criminologiste et écrivain, il initie une année sabbatique qu’il passera dans sa maison d’enfance en compagnie de Maria, la bonne qui l’a élevé et qui, bien que vieille, est toujours active. Il retrouvera son ami de toujours, Pergaud, ainsi que d’autres collègues policiers, Michel et Jaubert.
    Cette année sera également une année de réflexion, loin de son épouse Mireille et proche de sa belle-sœur Marie qu’il a toujours aimée en secret. Toutes les conditions sont donc réunies pour faire de ce temps un temps de vacuité, mais les événements en décident autrement. Le premier suicide réussi n’est guère suspect. Il est, peu à peu, suivi par d’autres, tout aussi inexplicables :
    " Mais le lendemain, 8 juin, avant même que le journal local ait fait état de la mort de Madeleine Larose, deux autres cas sont enregistrés. Un homme de soixante-dix ans, Victor Marot, se pend dans sa cuisine. Il est veuf et il vit seul, ses deux enfants travaillant à l’étranger. Il est pensionné depuis quatre mois. Et le même jour, Sébastien Defrance, étudiant, vingt ans, se tire une balle dans la tête à la terrasse d’un café de la ville basse. "
    Des cadavres de citoyens sans histoire s’accumulent sans que Jaubert ou Lorelle, le médecin - chef de l’hôpital, ne puissent établir aucun lien entre ceux-ci. L’ambiance de la petite ville se transforme et, lorsque les maisons de la carrière exploitée par le maire et Jean-Marie Suc son gendre et adjoint explosent, l’énervement devient perceptible. Yves est confronté à un insondable mystère : pourquoi tous ces gens se suicident-ils ?  Lorelle envisage l’hypothèse d’une imprégnation psychologique, par télépathie, Jaubert une contrainte d’ordre social ressemblant à celle des lemmings, ou encore une épidémie d’origine inconnue.La chose est prise très au sérieux par la préfecture et lorsqu’un suicide d’une famille qui a quitté la petite ville se constate à Lyon, les autorités bouclent la bourgade de crainte d’une propagation.
    Le colonel Costello est chargé avec son unité d’encercler la ville, d’y établir des barrages pour que nul ne s’échappe. Le contact avec l’extérieur est maintenu par hélicoptère. Cette vive tension, ressentie par les habitants, se traduira non seulement par une montée en flèche des suicides mais encore par une nuit d’émeute où des maisons incendiées, des jets de pierre sur les autorités, signent le désarroi de la  population. Lorelle propose une théorie sur l’évolution des divers états de l’agonie chez l’individu en la rapprochant de ce  qui se passe au niveau social :
    " En fait, on pourrait dire que c’est le véritable début de l’agonie, que le délabrement général qui conduit à la mort est imminent. Vous m’avez compris, n’est–ce-pas ? Vous avez saisi le parallèle que je suggère ? Notre ville vient de connaître sa période combative. Je prévois, je prophétise même qu’elle ne va pas tarder à entrer dans sa période dépressive. Et alors, mon cher commissaire, vous verrez que ce ne sera plus par dizaines que l’on dénombrera les cadavres… "
    Plus de cinquante suicides se perpétuent ainsi jusqu’à ce que la morgue de l’hôpital soit encombrée. Le médecin, qui se dévoue corps et âme aux soins, bascule dans la déraison. Yves semble " immunisé ", contrairement à Lortac, dont la femme s’est suicidée, qui met à profit le désordre ambiant pour empoisonner à l’arsenic, Jaubert, son chef qu’il déteste, sans y parvenir cependant. Soudain, l’épidémie semble marquer un arrêt : avec le temps qui passe, l’on enregistre une diminution notable des cas de suicide. Le dernier en date,  clôturant la série, est celui de Marie laquelle - mystérieusement - a décidé de se tuer en sortant définitivement de la vie d’Yves. Lorsqu’en novembre, l’état de siège est levé, Yves repart vers Paris, différent de ce qu’il était, aussi bien moralement que physiquement, sans avoir pu résoudre l’énigme de cette vague de mortalité
    Un roman à l’approche behavioriste dont le cadre en huis clos augmente l’intensité de l’intrigue. La minutie des descriptions jusqu’au moindre détail crée une atmosphère d’angoisse autour de personnages qui paraissent marqués par le destin. Les relations entre eux s’établissent dans l’ambiguïté, les sentiments sont exacerbés par la violence de la pulsion suicidaire. Un ouvrage original, à la limite du genre, entre enquête policière et  catastrophe sociale.

  3. Type: livre Thème: l’apocalypse réalisée Auteur: Alain BILLY Parution: 1975
    " Il faisait encore jour sur son monde d’origine ; mais, dans le ciel malade, strié d’éclairs de toutes les couleurs, des nuées fort inquiétantes s’enroulaient, gonflaient, éclataient sous le vent hurlant mêlé à des grondements de tonnerre incessants. " l’apocalypse ", pensa Rek, épouvanté. D’énormes masses de poussière se soulevaient, tournoyaient dans l’atmosphère chargée d’électricité, retombaient en crépitant sur les reliefs déchiquetés. Le jeune homme aspira une gorgée d’air acide, se mit à tousser, les yeux remplis de larmes. "
    Une terre ravagée, à l’agonie par on ne sait quelle catastrophe avec de rares survivants qui s’y battent pour subsister. Parmi eux, Rek, un jeune homme artiste, Prof, un ancien proxénète, Orda-Blue, la prostituée qui travaillait pour lui, et Bolk, l’ami de Prof. Ils imposent leur présence à Rek qui trouve Orda-Blue sympathique. En fouillant dans les ruines, Rek déniche un cristal qui a la capacité, avec l’aide la lumière lunaire, de créer un passage en un autre monde parallèle à la terre, par le biais de la surface d’une toile peinte.
    En ce monde parallèle, chacun de nos protagonistes possède son double, légèrement décalé. C’est un monde barbare, dominé par Hur le Grand (Bolk) qui entretient un harem à l’oriental ou Kerlie (Orda-Blue) et sa favorite et Klam (Prof), le castrat qui la chaperonne. Profitant de la confusion entre les doubles, Rek met bon ordre à cela, éliminant Hur-le-Grand. Avec Kerlie et Orda-Blue, il traverse à nouveau le miroir (pardon, le tableau) poursuivi par les gardes. Prof, qui avait pris la place de Klam, retient ces derniers en se sacrifiant. Ils reviennent sur la Terre, mais une nouvelle terre parallèle, débarrassée de toutes les souillures de l’ancienne et vierge de tous barbares.
    Un récit adolescent avec des préoccupations d’adolescent dans une collection pour adolescents, sans véritable innovation.

  4. Type: livre Thème: menaces idéologiques Auteur: Marc AUDREN (aucune référence) Parution: 1961
    « Le gros morceau fut découvert dans le troisième bâtiment: un cyclotron et cent kilos d’uranium 235 récupérées sur les réveille-matin ainsi que dix litres d’eau lourde. Une bombe atomique d’un modèle réduit était en cours de fabrication. Cette bombe était destinée au Cap Carnavéral. La présence parmi les physiciens et ingénieurs de quatre agents exécutifs d’un pays situé derrière le rideau de fer prouvèrent que la mystique des « Frères de la paix » n’était pas si pure que Wasterman voulait bien l’affirmer. Les fichiers saisis permirent de situer toutes les agences des « F.P. » aux U.S.A. Six cent quarante Frères de la Paix purent être ainsi mis hors d’état de nuire. Tous les « accidents » mystérieux furent également expliqués. Les « projets » immédiats des Frères de la paix étaient les suivants : l’explosion en vol de vingt prototypes de chasseurs supersoniques, le sabotage de sept engins téléguidés de la base de Van Den Berg et l’assassinat de douze spécialistes de questions nucléaires. Wasterman venait de terminer le plan de ces « exécutions » au moment de son arrestation. »
    L’extrait ci-dessus résume l’ensemble du contenu conjectural et cataclysmique de notre ouvrage. Le reste de l’intrigue n’étant qu’une course-poursuite menée conjointement par O’Shea et Roy qui remontent la piste des terroristes, lesquels utilisent des réveille-matin maquillés, aux aiguilles badigonnées d’uranium 235, moyen astucieux  qui leur permettait de rassembler la quantité de minerai nécessaire à la fabrication d’une bombe A.
    Un roman policier comme il y en eut tant dans les années soixante,  égaré dans notre thématique.

  5. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: José ORTIZ Parution: 1987
    Hombre, le cavalier solitaire, son éternel cigarillo fiché en bouche, traverse, monté sur son cheval, un monde en ruines. La guerre totale a anéanti les cités et les hommes. Ceux qui restent essayent de survivre. Comme d’habitude, règne la loi du plus fort qui s’établit sur le crime et l’exploitation des démunis, aussi cruels que les nantis.
    01.Une tombe en béton (16 pages)
    Hombre recherche « Crâne », une de ses anciennes connaissances. Crâne, qui trafique de tout,  est occupé à assassiner un vieillard qui refuse de lui dévoiler l’emplacement d’un stock d’essence. Après avoir tiré sur quelques individus qui voulaient dépecer son cheval, Hombre retrouve Crâne, lequel élève aussi dans des cages des milliers de rats vendus comme nourriture. Le troc débute mais Crâne ne joue pas franc-jeu car il compte assassiner Hombre dès le marché conclu. Notre héros ne s’en laisse pas compter et avec l’aide du petit-fils du vieillard assassiné, il élimine Crâne au moment où le jeune garçon précipite un camion rempli de fûts contre le camp des affidés du traître.
    02.Laisse-les venir (10 pages)
    Hombre se laisse piéger par une petite fille innocente et se fait capturer par une bande de très jeunes garçons et filles qui vivent dans un sous-sol sous la coupe d’un psychopathe leur ayant inculqué la haine de l’humanité. Issus d’un orphelinat, abandonnés de tous, ils ont été élevés et éduqués par ce vieillard handicapé et cacochyme. Pour eux, les prisonniers capturés ne sont que de la nourriture et Hombre est destiné à terminer comme variante dans leur menu.
    Il parvient cependant à se libérer lorsque des membres de son équipe, travaillant en haut, ouvrent des vannes pour noyer tout ce qui vit dans les canaux. S’accrochant aux barreaux d’une échelle, Hombre voit, impuissant, les enfants se noyer un à un, happés par le courant.
    03.Des graines pour un adieu (16 pages)
    Hombre achète des semences de fleurs pour Anita, une jeune fille qu’il aime bien et dont il s’était occupée lorsqu’elle était petite. Mais il apprend qu’elle a été enlevée et conduite comme esclave hors des limites de la ville pour travailler dans les champs, chez des paysans.Guidée par Lorena, une autre de ses amies, il entreprend tout pour la délivrer, tuant sans pitié ceux qui se dressent contre lui, ce que n’apprécie guère son guide. Finalement, il retrouve Anita, s’aperçoit qu’elle est contente de son sort, qu’elle accepte un travail harassant en contrepartie d’une liberté hypothétique dans une dizaine d’années. Hombre lui remet les graines de fleurs et disparaît à jamais de sa vie.
    04.Chien (10 pages)
    Hombre rencontre « Chien », un molosse couvert de blessures mais qui se bat sauvagement pour sa survie. Il l’adopte. Quelques jours plus tard, il arrive près d’un pont à péage où des individus reconnaissent le chien comme étant celui que leur patron, Amadéo, avait chassé après que l’animal l’ait blessé.Capturés, le chien et Hombre participent, à leur corps défendant, à une « chasse du comte Zaroff » inédite, car Amadéo aime beaucoup s’amuser de manière sadique. Le cavalier solitaire se débarrasse de ses ennemis, et parvient à tuer Amadéo grâce au chien martyrisé qui se sacrifie pour lui.
    05.Son poids en or (10 pages)
    Hombre surprend une jeune fille à sa baignade. Avant qu’il ait pu se présenter, il est assommé. Lorsqu’il reprend connaissance, il constate qu’il a été soigné mais que sa carabine et son cheval ont disparu. Il se met à la recherche de ses deux agresseurs, la jeune fille et son vieux père, un médecin, profession qui vaut son poids en or en ces temps tourmentés.En les retrouvant, il attire aussi vers eux deux malandrins qui espèrent enlever le médecin à leur profit. Mais celui-ci, quoique vieux et intellectuel, les tue. Il redonne ses biens à Hombre qui reprend la route avec mélancolie.
    06.La vallée de la vengeance (13 pages)
    Hombre est à la recherche de son passé et de sa vengeance. Il mène un groupe de jeunes guerriers vers une vallée protégée par un crique montagneux, habitée par une communauté agricole et pastorale dirigée par un certain Herrera. Cette communauté se porte bien grâce à l’énergie récupérée par panneaux solaires et à l’esclavage, bien sûr.Hombre connaît tout de cet endroit, y compris le moyen d’y accéder sans être vu, ce qui intrigue Culebra, la passionaria du groupe.
    Moins inculte que ses compagnons, elle sait lire. S’emparant du carnet intime d’Hombre, elle apprendra qu’il est le fils du professeur Munoz, un pacifiste convaincu, à l’origine de cette implantation. Loin des horreurs d’une guerre certaine et meurtrière, Munoz avec Herrera, son associé, et d’autres compagnons,  ont atteint ce lieu reculé où ils espéraient vivre en paix. Dès leur arrivée, Herrera a pris le pouvoir, se débarrassant de Munoz dont le fils n’a eu la vie sauve qu’en prenant la fuite. Aujourd’hui Hombre recherche Herrera, en vain, car ce dernier est mort. Comme le dit l’un des prisonniers libérés :
    « Dans ce monde, il n’y a plus de place pour la vengeance. Il y a seulement un temps pour vivre et pour mourir. Tu es revenu dans cette vallée attiré par un rêve inutile et cruel. »
    Il restera avec son amertume, d’autant plus que les jeunes, qui ont pris les destinées du camp en mains, ne savent qu’instaurer à leur tour un pouvoir basé sur la force. Hombre repart définitivement dans le chaos du monde avec sa plaie intacte au cœur.

  6. Type: livre Thème: l’apocalypse réalisée Auteur: Alain HUGUES Pierre VUILLEZ Parution: 1987
    Vol.01 : le Grand chien, Glénat éd., 1981, coll. « Science-fiction », 1 vol. cartonné, in-quarto, 48 pl. noir et blanc. BD d ‘expression française
    1 ère  parution : 1981
    A la base de White Sands est programmé un essai nucléaire. La bombe doit tomber sur un village factice lorsqu’un motard, engagé dans une course, pénètre sans le savoir dans la zone interdite. Magoo Cushing, s’étant aperçu de son erreur, tente de fuir avant que « Vulcain » ne soit lâchée. Trop tard ! Il subira, couché à terre une irradiation maximale.
    Pour effacer « la bavure » les responsables militaires du programme hospitalisent Magoo, qui, à leur grande surprise, est toujours en vie. Les tests effectués sur sa personne montrent des résultats stupéfiants. Bien que dans le coma, le patient présente des ondes cérébrales profondément anormales.
    McNair, un reporter risque-tout, a eu vent de l’affaire. Déjouant la surveillance policière , il parvient à voir Magoo.
    On le retrouvera, défenestré du cinquième étage, le lit de Cushing étant vide. Au même moment, dans la salle de contrôle des transports d’énergie à Chatanooga,  qui couvre tout l’Est des Etats-Unis, Magoo, déguisé en policeman, s’introduit dans la place. Réduisant à l’impuissance le contrôleur, il modifie le programme de distribution, surchargeant le réseau, plongeant dans le noir absolu la côte est, puis disparaît. Lorsque la sécurité accède aux écrans de contrôle, s’y affiche un verset de l’Apocalypse de St. Jean. La traque envers le criminel est lancée.
    Vol.02 : Mort au mètre, Glénat éd., 1982, coll. « Science-fiction », 1 vol. cartonné, in-quarto, 48 pl. couleurs, BD d ‘expression française
    1 ère  parution : 1982
    A New-York la vague de froid déclenchée par une activité solaire anormalement forte renforce la paralysie électrique due à Magoo Cushing, l’homme de l’apocalypse, toujours activement recherché. Au centre ville, des prêcheurs de la dernière heure apparaissent, rassemblant une foule nombreuse, au grand dam du capitaine Creighton, décidé à faire place nette. Une réunion de crise cherche des solutions à l’instabilité sociale, à la dégradation des relations internationales et donne carte blanche à Creighton pour traquer Cushing, persuadé qu’il s’en prendra dans peu au centre nucléaire d’Oconee, le plus important des Etats Unis.
    En orbite autour de la terre, tout se présente mal pour la 13ème  mission scientifique « Laboratoire Orbital » et Dooley, l’un des astronautes,  dans sa tentative de rentrée dans l’atmosphère,  constate le dérèglement de tous les paramètres électroniques. Oconee est attaqué. Cushing y pénètre sans que l’on puisse l’arrêter.
    Même « Puma », le robot lance-flammes envoyé à sa rencontre échoue dans sa mission. Cushing le détourne vers des stocks de déchets radioactifs qui, en explosant, mettent hors contrôle le cœur du réacteur. La centrale est évacuée et Cushing, prenant la fuite, sera poursuivi par route et par air. Cerné et abattu, il se transformera en une immense torche humaine. Au même moment, de manière totalement irrationnelle, tous les ordinateurs militaires interconnectés défaillent, et, sous la conduite de l’ordinateur-directeur «Big Matter », déclenchent le compte à rebours d’un lancement de missiles nucléaires sur l’URSS.
    Le président, sollicité d’arrêter le processus à l’aide d’un code qu’il est seul à connaître, meurt d’une crise cardiaque. Alors que tout se détériore dans l’espace comme sur la terre, l’homme de l’apocalypse gît dans la neige, corps intact. Creighton, qui pense que deux précautions valent mieux qu’une, tire à nouveau sur lui, déclenchant une réaction terrifiante : Cushing se transforme en bombe thermonucléaire balayant toute vie dans une zone immense autour de lui.
    Vol.03 : le 6ème  sceau,  Glénat éd., 1984, coll. «Science-fiction », 1 vol. cartonné, in-quarto, 48 pl. couleurs, BD d ‘expression française
    1 ère  parution : 1984
    Les signes de l’apocalypse paraissent évidents aux sectes américaines.Magoo Cushing, appelé « le grand Chien » est attendu ardemment par ses adorateurs. Des tremblements de terre ajoutent au désordre ambiant, faisant s’écrouler le pont de Brooklyn. Dans la base de surveillance de l’Ile de White, un essai programmé se transforme en une tragique réalité : un missile opérationnel russe se dirige vers elle. La base disparaît en un éclair. Mais le plus important est que la déflagration déclenche un tsunami gigantesque qui atteindra New-York en peu de temps. Tout en évacuant Manhattan, on espère ralentir la vague par un contre-coup atomique dans sa direction : rien n’y fait.
    Deux mois plus tard, un semblant de police fluviale patrouille dans des avenues transformées en canaux où, en profondeur dorment des milliers de noyés dans leurs voitures. Elle s’oppose aux sectes, transformées en forces armées, qui veulent imposer l’Armaggedon, l’ère du « grand Chien ».
    Partout dans le monde règne la terreur : les banquises fondent, l’eau des océans monte, les suicides se comptent par millions, les épidémies se déclenchent, les pillages et l’anarchie dominent les sociétés. Les terroristes, pour fêter l’arrivée de Cushing, espèrent frapper un grand coup : détruire le centre de recherches biologiques à Manhattan et remplir l’atmosphère de miasmes indestructibles. Ce sera l’ouverture du 6 ème  Sceau.
    Alors que le destroyer « Liberator » remonte la 5 ème  Avenue, les terroristes s’emparent des armes bactériologiques en récitant des versets tirés de l’Apocalypse. Des nuages rouges montent dans le ciel. Le soleil s’est arrêté dans sa course. A l’hôpital de Columbia, Un homme, Cushing Magoo, sort du coma durant lequel il a fantasmé tous ces événements, mais le soulagement des médecins militaires est de courte durée. Une mutation physique effroyable s’opère sur sa personne, le transformant  en un monstre surhumain « le Grand Roi d’Effrayeur» annoncé par Nostradamus, prêt à transformer la Terre en un désert.
    «le Grand Chien » mélange allègrement données scientifiques et concepts mystiques.  Les catastrophes en séries suivent des séquences parfois difficiles à démêler. Les couleurs paroxystiques et les montages alternés expliquent (en partie) le peu de succès de cette série dessinée.

  7. Type: livre Thème: épidémies Auteur: Graham MASTERTON Parution: 1998
    Le Dr. Petrie, médecin d’un quartier riche de Miami, détecte un cas curieux en la personne du jeune Dario Kelly qu’il envoie, pour analyse complémentaire, à l’hôpital, chez le Dr. Selmer. La conclusion est sans appel : nous sommes en présence d’un cas de peste très virulente. Une autre patiente, Mme Fairfax signale que la plage de Miami est envahie  par des rejets, excréments de toutes sortes, rendant la baignade impossible. Devant l’affluence des victimes, l’origine de la maladie ne fait guère de doute.
    « A l’heure qu’il est, je ne suis pas en mesure d’identifier ces débris détrempés par l’océan, expliquait le médecin-colonel, mais nous avons recueilli des plaintes attestant qu’il s’agissait d’un mélange de résidus de pansements de soins, de couches, de matières fécales. Quant à la provenance de ces déchets, nous n’en avons aucune idée. »
    Pour éviter une épidémie massive et foudroyante, le Dr. Petrie prévient les autorités municipales. Les propres affaires familiales de Petrie interfèrent ainsi avec son travail.
    Séparé de sa femme Margaret (elle aussi malade), il tient à récupérer sa fille Priscilla pour, en compagnie de sa maîtresse Adélaïde, les mettre à l’abri de l’épidémie, qui a singulièrement progressé depuis que le Dr. Selmer a dignostiqué « une super-peste bubonique, pneumonique et septicémique virulente, totalement résistante à tous les traitements connus. »  
    Le danger d’infection par  voie pharyngée est maximal :
    « La peste pneumonique est transmissible par les voies respiratoires ? -Oui, c’est exact, approuva le Dr. Selmer. Si quelqu’un est atteint de peste pneumonique, il suffit qu’il tousse devant le visage d’une autre personne pour que celle-ci la contracte presque à coup sûr. Les bacilles sont contenus dans la salive, et sont capables de rester actifs dans la salive séchée plus de trois mois. »
    En ville, la situation se dégrade. En un seul jour, (le premier), l’on comptabilise vingt-huit cas d’hospitalisation. L’inspecteur sanitaire fédéral Jackson sera informé de la situation.
    Plus loin, à New York, dans un immeuble, se trouvent réunis les divers protagonistes du roman. En premier, Ivor Glanz, chercheur en biologie, au caractère entier, qui entretient des relations incestueuses avec Esmeralda, sa fille. Il est en procès contre Forward, un chercheur forban, au sujet d’une même découverte faite autour de la mutation provoquée de certains bacilles qui donneront le futur médicament de la super-peste. Hubert Gaines est un acteur sur le déclin. Homosexuel et d’extrême-droite, il appellera au lynchage des Noirs qu’il rend responsables de la propagation de l’infection :
    « Ces rejets –ces excréments infectés– proviennent des intestins des noirs, des Portoricains, des mendiants fainéants et des hippies qui se complaisent dans leur crasse. Non seulement ils ont empoisonné notre société avec leurs hommes politiques subversifs et leur goût pour la révolution, mais ils ont de surcroît matériellement empoisonné nos fils et filles d’Amérique avec leur saleté d’excréments ! »
    Garunish, le responsable syndical des ambulanciers devant la menace encourue par la corporation, décrète une grève générale. A travers la ville, Petrie constate la progression de la maladie : les cadavres restent à terre, la police est débordée, les ambulanciers, respectant l’ordre de grève, ne roulent plus :
    « J’ai compté entre cinquante et soixante morts au long des rues, déclara le chauffeur sur le ton de la conversation, en tirant quelques bouffées de son cigare. Je suis en service depuis ce matin, et je n’arrive pas à en croire mes yeux. Vous savez ce qu’ils prétendent à la radio ? Que c’est une sorte de grippe, et que tout sera bientôt terminé d’ici la fin de la semaine. Pas de raison de s’énerver. Vous croyez que cinquante ou soixante macchabées, ce n’est pas une raison de s’énerver ? »
    Il lui est difficile d’approcher Firenza, le chef de la Santé Publique, les édiles politiques minimisant l’événement devant les médias. A la recherche de sa fille dans une ville devenue folle, il se rend à l’hôpital où se déroulent des scènes atroces :
    « Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, et il se retrouva à nouveau en enfer. Les couloirs étaient obstrués de gens qui poussaient des gémissements et des sanglots. Certains étaient tournés contre le mur et frissonnaient, le visage blême ; d’autres toussaient en pleurant ; d’autres encore étaient assis à même le sol en silence, le tête rentrée dans les épaules. »
    Lorsqu’il apprend que les Fédéraux préconisent de cautériser Miami par le feu, rien ne pourra l’empêcher de quitter la ville avec Priscilla et Adélaïde. Un départ en voiture qui coïncide avec l’anarchie grandissante du centre-ville :
    « On croirait la fin du monde, chuchota Adelaïde. Mon Dieu, Léonard, on croirait vraiment la fin du monde.- Une odeur écoeurante de brûlé accompagnée des bruits inhumains d’une cité à l’agonie emplirent la voiture, et le Dr. Petrie finit par remonter la vitre. Il se sentait vidé comme jamais encore. (…) Ils étaient presque arrivés à la hauteur de Gratigny Drive lorsqu’il fut contraint de donner un brusque coup de frein. La route était totalement bouchée par deux voitures en feu. L’une, une Riviera, était déjà carbonisée et fumante, cependant que l’autre, une Cadillac, avait toujours les roues en feu, tel un char ardent descendu du ciel. »
    Forçant les barrages établis par la Garde Nationale, ils prennent la direction de New-York via la Georgie et Atlanta qui est en feu, la peste les ayant devancée. Mais pourquoi Petrie n’attrape-t-il pas la maladie ? Serait-il immunisé ?
    A New York, les rapports entre les personnages se dégradent; Esmeralda est soumise à un chantage sexuel, ce qui oblige son père à abandonner les poursuites judiciaires contre Forward. Garunish, sur le terrain, est frappé par des briseurs de grève. Petrie, en pénétrant à Manhattan par le Lincoln Tunnel se retrouve en enfer. Les pillards ont investi la ville, Holland Tunnel est bourré de morts, les rues deviennent le terrain de jeu des psychotiques :
    « La peste avait frappé le New Jersy, expéditive et implacable, et en une seule nuit, elle semblait avoir éradiqué le souffle de la vie sur la totalité des 11300 kilomètres carrés de cet état. Couchés sur le ventre, des corps sans vie parsemaient les routes luisantes de pluie, à l’endroit même où la mort les avait fait trébucher. Nombre de véhicules de toute sorte encombraient l’autoroute, leurs conducteurs toujours assis au volant, tels des mannequins de cire au teint blafard. Ils croisèrent deux ou trois autres voitures qui erraient au hasard dans l’après-midi humide, mais la grande majorité des villes qu’ils traversèrent se révéla déserte, silencieuse et jonchée de cadavres. »
    Il sait maintenant pourquoi la peste ne l’a pas atteint : son exposition constante aux rayons X, du fait de sa profession, a éradiqué la super-bactérie. Il est urgent d’annoncer la nouvelle aux autorités médicales de l’hôpital Bellevue, ce qui s’apparente à une odyssée car des grévistes en interdisent l’entrée. Le Dr. Muray, enfin averti, renvoie Petrie vers Glanz, seul capable de créer l’antigène approprié.
    En attendant, les rats envahissent la ville, y compris l’immeuble de Garunish, piégeant le Dr. Petrie, Ivor Glanz et tous les autres :
    « Les rats, eux, pullulaient sans crainte au grand jour… investissant les charcuteries et les restaurants à l’abandon et sautillant sur les cadavres disséminés dans chaque rue. Tous les immeubles de bureaux et les tours résidentielles étaient verrouillés, surveillés et en état de siège. Mais même si les résidents réussissaient à tenir en respect les maraudeurs et la plupart des rats, ils n’étaient pas en mesure de se protéger contre la peste. Durant la matinée de lundi, les bacilles à incubation foudroyante, charriés par d’infimes postillons de salive infectée, furent responsables de l’agonie tragique de milliers de New-Yorkais. Il suffisait simplement d’adresser un mot d’encouragement pour transmettre la peste, ou de toucher une main en signe d’amitié.»
    Il est pourtant essentiel que Petrie puisse transmettre  aux autorités la solution trouvée par Glanz. Dans l’immeuble, les rats passent à l’attaque. Chez les humains, c’est le sauve-qui-peut général. Petrie et Adélaïde, malgré leurs vêtements de protection, ce qui leur permet de gagner la sortie par les câbles d’ascenseur, ont beaucoup de mal à se débarrasser des rongeurs :
    «  Ils atteignirent le onzième étage en étant complètement recouverts de rats. Ceux-ci mordaient et déchiraient leurs édredons et leurs couvertures protecteurs, les transformant en créatures à forme humaine mais au pelage sombre et mouvant qui progressaient péniblement. Adélaïde chuta à nouveau et le Dr. Petrie dut arracher des rats de son dos pour essayer de réduire leur masse repoussante. Il était maintenant si accablé par les rats qu’il les déchirait littéralement en deux pour les ôter. »
    Enfin hors de danger, tandis que tous deux roulent vers la mairie, Petrie se sent touché par la peste à son tour…
    Un roman-choc à base médicale, aux aspects et aux protagonistes multiples, aux descriptions horribles. Quoique la trame des aventures conjugales du Dr. Petrie semble insipide dans l’océan de malheur déclenché par la peste, le roman, à l’action éternellement relancée, se lit sans difficultés.

  8. Type: livre Thème: guerres futures 2, péril jaune et guerre des races Auteur: Michel ARTZYBATCHEFF Parution: 1926
    Dans la forêt, au bord d’une plage, subsiste misérablement un groupe d’êtres humains primitifs.  L’homme « aux cheveux rouges et à la barbe hérissée » fouille le sable à la recherche d’objets utilisables. La trouvaille d’une bouteille encore intacte le ravit. Avec cela, il pourra puiser de l’eau à volonté et la transporter d’un point à un autre. En rapportant le récipient dans son clan, il soulève l’admiration de sa femme. Comme l’ancêtre ne peut lire le cahier enroulé à l’intérieur de la bouteille, le « rouge » jette le manuscrit dans les flammes.Pourtant son contenu aurait été très intéressant car il fut le témoignage de l’un des derniers survivants d’une société proche de sa fin. La révolution sociale avait éclaté en Angleterre :
    « La volonté de triompher mûrissait ; comme des vagues, nos rangs grossirent et nous triomphâmes. Le puissant prolétariat du monde, éveillé à la volonté de la puissance, se redressa enfin. Il n’avait rien à perdre, hors ses chaînes, et devant lui gisait le monde avec ses richesses accumulées par une bourgeoisie appliquée et avide. Les Etats d’Europe tombèrent l’un après l’autre en holocauste au flot révolutionnaire, les derniers trônes s’effondrèrent dans les émeutes sanglantes et, à la fin, s’écroula le plus effrayant, le plus terrible des trônes, celui du Capital. »
    Elle détruisit la ville de Londres, tenta de contrôler un pays où s’était mise en place une guérilla bourgeoise implacable et constante. Les paysans surtout, bons connaisseurs du terrain harcelaient de jour comme de nuit les troupes prolétariennes. Avec le temps, l’on utilisa des armes de plus en plus primitives.
    Cinquante années de guerre perdurèrent en Europe. Peu à peu l’ordre militaire se délita, offrant l’opportunité à des groupes paramilitaires, plus ou moins légitimes, de faire régner une terreur locale.Ces troubles, encore minimes en face de l’invasion noire du général Jameson, profitèrent, grâce à l’état d’anarchie généralisée en Occident, aux Jaunes qui envahirent le continent. Partout la famine, l’indigence, l’inculture, les épidémies, la mort firent disparaître toute trace de civilisation, y compris en ce dernier camp retranché d’où le narrateur écrivit son ultime message :
    « A cette époque se produisit aussi un événement que les siècles précédents redoutaient déjà : le péril jaune qui dormait devant l’Europe puissante, gorgée d’armes, se réveilla et les hordes innombrables de l’Orient submergèrent et noyèrent la Russie dans le sang. La famine, accompagnée d’épidémies inconnues jusqu’à ce jour, décimait les êtres. La sauvagerie prenait chaque jour des proportions plus atroces et foulait à grands pas la plaine ouverte devant elle. »
    La femme, s’étant emparée de la bouteille, était en train de la remplir au bord d’un ruisseau lorsque l’homme « blond », un ennemi, s’empara et de l’une et de l’autre. Le « rouge » ayant aperçu le « blond », un combat sans merci se déroula entre eux. L’agresseur, quoique plus faible que son adversaire, l’assomma d’un unique coup bien appliqué porté au moyen d’un mince tuyau d’acier creux trouvé sur le sol. Déjà la femme en avait pris son parti et suivi son nouveau maître…
    Une nouvelle forte exprimant avec économie, la brutalité des idéologies et leurs effets pervers. L’état de délabrement social qui en résulte corrobore les paroles d’Einstein qui prétendait que « la prochaine guerre se fera à l’aide d’arcs et de flèches. » Ici, c’est encore pire : elle se fait à coups de massue…

  9. Type: livre Thème: disette d’éléments Auteur: Danielle MARTINIGOL Parution: 2003
    La compagnie mondiale Hydror, sous l’égide du Wowo (World Water Office) gère et commercialise l’eau douce devenue un enjeu capital du fait de sa rareté :
    « Le conflit entre la Turquie et l’Irak avait mis le feu aux poudres. Dès le début du XXIème siècle, on savait pourtant que les barrages construits sur l’Euphrate étaient autant de mèches allumées. Eh bien, tout avait, hélas, explosé. Des antécédents sérieux n’avaient pas servi de sonnettes d’alarme. Le Jourdain, la mer d’Aral, le Gange, le Danube et bien d’autres lieux de conflits auraient dû alerter tous les hommes politiques, mais seuls quelques-uns, en plus des scientifiques et des écologistes, conscients de la fragilité de la planète bleue, avaient à l’époque saisi l’extrême gravité des enjeux. »
    Tarah, interprète d’arabe, se dirige en hélijet vers Hydror Islands, en compagnie de Gavril, assistant du directeur de la compagnie pour une réunion au sommet sur une plate-forme aquifère. La situation est grave. Les « Chiens de mer », une bande de pirates spécialisés dans le détournement de l’eau douce sévissent. Ils ont attaqués récemment « l’Offertus » un «aqualier» d’une contenance de cent mille tonnes, anéantissant son équipage.
    Tarah, à peine le pied posé sur la plate-forme, est secouée par une explosion criminelle qui détruit la totalité de l’abri marin. Les Chiens de mer, responsables de l’attentat, recueillent pourtant Gavril et Tarah. Stupéfaction de celle-ci! Le chef des terroristes  est Lucius, un jeune homme dont elle est tombée amoureuse à Bombay. Elle fait aussi connaissance avec Shilgg, une mystérieuse et impitoyable baroudeuse, engagée par Lucius mais qui, en réalité, mène un double jeu. Cette dernière égorge proprement Lucius devant Tarah, la libère ainsi que Gavril, et leur explique qu’elle travaille en réalité pour « Fatum » un consortium capitaliste désireux de mettre fin à la gabegie qui lèse ses intérêts dans le domaine du contrôle de l’eau douce, levier politique fondamental d’un monde en crise.
    Une fable écologique portant sur la menace constituée par la pénurie d’eau douce en un futur proche A rapprocher du roman de Ligny « Aqua »

  10. Type: livre Thème: menaces idéologiques Auteur: J.L. GASTON-PASTRE Parution: 1938
    L’inspecteur Bernay, mal apprécié par Dubois son chef, le Directeur de la Sûreté Nationale, ne parvient pas à le convaincre qu’un complot se trame dans les salons de la comtesse de Gallimont-Dutheil, lors de ses dîners mondains.
    Il est persuadé que Villemur, un intrigant, mathématicien et populiste projette un coup d’état avec plusieurs autres conspirateurs. Dubois lui demande de cesser sa surveillance. Bernay, au contraire, se fait engager comme serveur chez la comtesse, « la Belle Antoinette », feignant de partager les valeurs extrémistes de la maison. Grâce à Jean, le majordome, il y intercepte des discours équivoques tenus par Villemur à Carlin, député d’extrême-droite :
    « Tout me permet d’espérer que, mieux éclairés, mieux informés, les généraux et les amiraux, quand ils se trouveront en face du fait accompli, se rallieront à nous ; les forces militaires sont au service de tout gouvernement légal.
    Or, tout gouvernement d’insurgés triomphants est un gouvernement légal. Un spirituel écrivain du siècle dernier l’a dit en d’autres termes : - Lorsque les insurgés triomphent, ce sont des héros ; lorsqu’ils échouent, c’est de la canaille. »
    Bernay, trouve même un pied-à-terre appartenant à la comtesse, une chambre de bonne située au dernier étage de l’appartement loué par Villemur. Il met ce dernier sur écoute.Se rendant à une réunion organisée par le P.N.D., le parti de Carlin, il y voit Villemur pérorer, rappelant les grandes figures du passé à son secours qui toutes, selon lui, se sont imposées par la force. A la Chambre des Députés, le gouvernement est accusé de laxisme par le comte de Saint-Affrique, leader de la Droite, ralliant à lui le centre mou, représenté par Robin-Matois :
    « - Si vous désirez, fit M. Robin-Matois, que nous donnions plus d’ampleur à ce débat, avec l’autorisation de M. le Président de la Chambre (les deux hommes étaient d’accord) nous pourrions avoir une séance de nuit pendant laquelle…. Mais de tous les groupes s’élevèrent des voix : -Non, non…, clôture !…
    Et finalement M. Granbouriech, le fidèle des fidèles, un de ces députés qui votent toujours avec le Gouvernement quel qu’il soit, lut de sa place l’ordre du jour convenu : - la Chambre, faisant confiance au Gouvernement pour la défense de nos libres institutions, passe à l’ordre du jour.
    La majorité fut honorable, et c’était un succès ! M. de Marin, qui avait fini, durant le pointage, de corriger les épreuves, put déclarer aux journalistes :- La ridicule histoire du complot P.N.D. est complètement terminée. »
    Lors d’un dernier meeting place Wagram que Dubois, qui va se coucher, considère comme insignifiant, Bernay découvre, une fois passé les filtrages mis en place, l’imminence du complot. Sous prétexte de bien couvrir les élections, Villemur a convaincu une fraction de l’armée d’organiser le coup d’état ce soir même :
    « Deux mille adhérents triés sur le volet furent bientôt réunis dans la salle, où régnait un calme impressionnant ; les applaudissements éclatèrent quand M. Villemur parut à la tribune, entouré de ses principaux lieutenants, en particulier le général du Moulin et – ô surprise – le comte de Saint-Affrique qui portait au bras gauche le brassard des P.N.D. avec trois feuilles d’acanthe d’argent, ce qui indiquait un des grands chefs de l’association. M. Villemur étendit les deux bras en avant, ce qui était la façon de saluer de la ligue, et d’une voix éclatante commença à parler. »
    Plus tard, Bernay, par les toits, regagne sa chambre et sa table d’écoute où Villemur s’entretient avec ses complices. Par l’aubergiste Dussol qui lui doit quelque service, Bernay réunit quatre malfrats, d’anciens obligés, qui déblaieront la rue à coups de grenades, puis il arrêtera le groupe de putschistes chez Villemur. Empruntant le code personnel de l’ennemi, il annule le coup d’état par la voie des ondes. Après avoir recommandé à la comtesse de s’éclipser sans faire de vagues, laissant Villemur sous surveillance, il se rend à la caserne des Célestins où, grâce au coupe-fil spécial « emprunté », il demande aux militaires insurgés d’attendre les ordres et de remettre leurs armes au dépôt. Puis, entrant en contact avec le colonel Rappel, un loyaliste, ami du Président, Bernay fait délivrer les prisonniers politiques des divers lieux stratégiques comme le Châtelet et le Louvre.
    A la station de radio Gutenberg,  il rejoint le ministre de la guerre enfin libre. Parvenu à l’Elysée, il convainc le commandant Roger, un putschiste hésitant, de rentrer dans la légalité, lui promettant l’absolution de ses fautes. Ainsi, sans brusquerie, l’inspecteur se rendit maître des factieux. Dubois fut révoqué, Bernay devint le nouveau Directeur de la Sûreté tandis que Villemur, Carlin et leurs lieutenants furent traduits devant la Haute Cour de Justice.
    Une nouvelle qui énumère les mécanismes du coup d’état militaire, grandement documenté par les tentatives de Hitler d’accéder au pouvoir en Allemagne, à travers le putsch manqué de Munich.  Le récit restait  encore une anticipation pour la France à l’époque, mais plus pour longtemps : l’instauration du régime de Vichy le fit accéder à la réalité.