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Bienvenue dans la Base de Données des livres !

Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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Livres

  1. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 1, menaces idéologiques Auteur: Hervé BRUNAUX Parution: 2003
    Grom, jeune artiste contrarié, cohabite avec Mine dans la Cité d’En Bas, à Vésone, nouveau nom de Périgueux. En cette France du futur, le décor urbain a changé en raison d’une conflagration nucléaire qui a fait régresser le pays en un espace où des Cités-Etats ont pris le pouvoir. Ceci est d’autant plus flagrant qu’une couche de cendres occulte le soleil, que le froid et la disette se sont installés pour longtemps et qu’un gouvernement fasciste contrôle Vésone, à partir de la Cité d’En Haut où d’heureux citoyens ne manquent de rien :
    « Il y eut ce dérèglement météorologique, cette tempête mondiale, inconcevable, cette coalition d’ouragans cyclopéens, la force formidable des vents, les forêts, les villages dévastés… Et surtout ce qui s’ensuivit, la mortelle sécheresse (…) Les arbres enchevêtrés s’enflammaient, vulgaires allumettes, (…) Sous le réchauffement général de l’atmosphère, les glaces des pôles avaient fondu et provoqué des raz-de-marée, le niveau des lacs, des rivières, avaient crû dangereusement, et de funestes inondations avaient succédé aux incendies.(…)
    Par-delà les nuages, un monstrueux rideau de cendre obstruait désormais le ciel, occultait le soleil, en une immuable éclipse. (…) Les ténèbres se firent, la température baissa rapidement, d’autant que la plupart des sources d’énergie étaient devenues inaccessibles, les brasiers s’atténuèrent, les étendues d’eau gelèrent, emprisonnant des villes dans la glace ; »
    En bas, c’est l’ère de la débrouille. Très jeune, Trashy et ses compagnons se livrent à des trafics de toute nature tout en se ménageant des entrées dans la Cité d’En Haut. Grom commande à Trashy des Maxi-lux 846, sortes de projecteurs surpuissants,  éléments indispensables pour sa nouvelle œuvre d’art . Trashy lui répond dans sa langue imagée :
    « Hein ?! Damned, t’es d’venu ouf, ou quoi ? des Mégalux 846 ?! C’est les cartouches les plus balèzes, quoi ! Même les motherfuckers d’chercheurs du gouvern’ment, les super tronches, ils les maîtrisent pas des masses… You know, c’est plus des cartouches, Baby, c’est carrément des obus !… »
    En guise « d’œuvre d’art », Grom fait éclater cette bombe lumineuse qui, pour un instant, transperce la couche de cendres, provoquant l’affolement chez les nantis. Le Surlieutenant de la Police recherche activement les responsables du désordre. Trashy, toujours providentiel, conseille à Grom de se déguiser et de se mettre à l’abri pour quelques temps. Le sortant de sa planque, il lui fait rencontrer Amina, une jeune fille de la haute,  auprès de laquelle il trouve refuge. Mine, quant à elle, s’abrite chez Trashy. Grom participe à des soirées mondaines qui lui permettent de se rendre compte avec colère et stupeur que l’énergie ne manque pas à la Cité d’En Haut, et que leurs habitants ne sont du tout inquiets quant à la couche de poussière occultant le soleil. Ils ont tout ce qu’ils désirent à partir des transactions commerciales avec les autres Etats-Cités, mais réservées à leur seul usage.
    Grom fait la connaissance de Sibieski et de ses amis, un vieux savant désabusé et ironique adhérant à une espèce de franc-maçonnerie aux idées vaguement anarchistes. Le savant lui explique qu’au cœur du « Noyau » (lieu où se pratiquent des inventions) s’élabore le projet « Icaria » qui permettrait aux dirigeants de la Cité de s’élever au-dessus de la couche de poussière pour pomper directement l’énergie solaire, tout en maintenant l’oppression du système social actuel en place parce qu’il est le plus favorable à leur situation de prédateurs dominants. Mine rejoint Grom. Avec Trashy ils prennent la décision de détruire le Noyau. Entreprise périlleuse s’il en est, puisque la police est sur leurs traces. Durant l’action Sibierski et ses amis seront tués. Grom et Mine arrivent à pénétrer dans le noyau, prennent la place de cobayes humains et… sont projetés dans le passé, en un époque moyenâgeuse de l’histoire de Périgueux où le soleil brille dans un ciel bleu, où les oiseaux chantent et où l’herbe est verte et tendre.
    L’auteur signe ici son premier roman dont il serait exagéré de dire que c’est une réussite. Les maladresses s’accumulent au fil des pages, avec une fin pas vraiment sincère, des pistes inexplorées (on aurait aimé quelques développements sur la dictature des Etats-Cités), le langage de Trashy (tout en verlan), et enfin un pot-pourri navrant de concepts (sexe et exploitation, franc-maçonnerie et dictature).

  2. Type: livre Thème: pollution généralisée Auteur: Rosalie DUBOIS Parution: 1937
    L’interprète fait résonner sous la forme d’une longue plainte,  une supplique pour que vive l’amour dans une époque en décomposition. Les forces négatives sont puissantes, qui veulent abolir la douceur des sentiments. Ce sont les autres (appelés  « Ils » dans la chanson) qui détruisent la végétation:
    « Quand ils feront de notre ville
    Une rose sans jardin
    Un jardin sans hirondelles
    Quand pour mieux tirer leurs canons
    Dans les forêts ils feront
    Couper jusqu’au dernier chêne »
    Au nom de la haine et de la guerre, « Ils » font de la Terre «un immense terrain vague » d’où seront exclus la poésie et la musique. Les atteintes généralisées à l’environnement annoncent d’imminentes catastrophes majeures puisque la sécheresse en certains lieux coïncidera avec la montée des eaux en d’autres :
    « Quand les oiseaux devenus fous
    Chercheront de l’eau partout
    Pour y éteindre leurs ailes
    Et quand Venise comme une femme
    Blessée à mort
    S’écroulera dans sa lagune »
    Le couple d’amants, incarnation de l’amour idéal «pourra-t-il leur pardonner ? »
    Noyée dans la vague du protest-song des années soixante-dix, Rosalie Dubois et Nicole Louvier dénoncent les errements politiques ou technologiques qui font craquer la société occidentale.

  3. Type: livre Thème: fins du monde, fins de l'humanité Auteur: Lester DEL REY Parution: 1955
    King se souvient confusément de Doc. S’étant suffisamment nourri de poissons, le chien se met en route vers «l’Université » où se trouve encore « la fusée » sur son pas de tir, ainsi que les bâtiments du « laboratoire » où il se rappelle être né. En y entrant, il découvre le « rat », qu’il connaît bien, lequel, méfiant, se sauve devant lui. Doc est là, sur son lit. King comprend peu à peu que son « père » est mort, à l’instar de tous ceux qu’il a rencontrés sur sa route, transformés en momies ou en squelettes :
    « King balaya le sol de sa queue et fléchit les pattes pour effectuer le bond qui l’amènerait entre les bras de Doc. Mais ce bond, il ne le fit pas. L’odeur était anormale, et la forme trop immobile.
    Sa queue retomba, sans force. Il s’assit sur son arrière-train et avança pas à pas sur le plancher, en poussant un gémissement à peine audible. Enfin, il leva le nez pour flairer l’autre main qui pendait sur le côté du lit. La main était raide et froide, et aucune caresse ne répondit à la sienne. »
    Avec le rat, derniers représentants des expériences de Doc, ils seront les seuls « gardiens de la maison » maintenant désertée par l’espèce humaine.
    Une courte nouvelle qui vaut surtout par la tentative de représentation littéraire du psychisme animal.

  4. Type: livre Thème: guerres futures 1 Auteur: Idriss SEABRIGHT Parution: 1972
    Dick, le soldat blessé d’une guerre atomique future, se dirige vers l’hôpital militaire où on le soignerait. Enthousiaste en ce début de conflit prometteur pour les siens, il profitera de son séjour à l’hôpital pour saluer sa tendre amie Miriam, blessée elle aussi depuis deux jours.
    Les couloirs sinistres et vides, l’absence d’infirmiers et de médecins, la forme allongée et quasi-mourante de Miriam le firent douter de la réalité. Doute qui devint certitude lorsque Miriam lui apprit que la guerre durait depuis plus de dix ans, qu’il s’était écoulé autant de temps avant qu’il ne vînt la voir, et que les médicaments donnés quotidiennement aux soldats contenaient une drogue abolissant la mémoire, rendant ainsi chaque jour nouvelles les impressions vécues, comme si elles dataient de la veille. Les ennemis étaient à genoux, la guerre terminée depuis longtemps, mais elle continuait son horrible ballet dans un activisme sans fin. Terrifié, Dick, en compagnie de Miriam disposée en chaise roulante, traversa la ville–forteresse souterraine pour prendre le chemin d’un exil hasardeux mais sans nul doute plus heureux que l’enfer qu’ils espéraient quitter
    Une nouvelle sensible qui étire dans l’éternité le sentiment du soldat broyé par une guerre absurde

  5. Type: livre Thème: menaces telluriques, menaces climatiques, savants fous et maîtres du monde Auteur: Eugène THEBAULT Parution: 1924
    Claude Rodier fait la connaissance d’un couple curieux, une jeune fille qui l’intéresse et un vieux barbon qu’il suppose être son père, une sorte de prototype du savant fou :
    "Une caricature vivante ! Un être inimitable, un grand vieux si maigre, que sa taille n’en finissait pas, bien qu’il marchât bizarrement courbé, ce qui lui donnait, sans métaphore, la forme d’un point d’interrogation. Sa redingote usée était beaucoup trop longue, son pantalon fripé était beaucoup trop court. Ses bras interminables semblaient traîner à terre. Et sa tête ? Non ! Il devait le faire exprès ! Des cheveux blancs tout frisés, presque laineux sur un crâne de microcéphale ; un long nez retombant de fée Carabosse ; un petit menton en galoche formidable, aussi décidé  à monter que le nez à descendre, des joues creuses, une peau ridée (…)"
    Engagé par Colquorès, l’ingénieur physicien, Claude se documente sur son ouvrage " les rayons 55 ". Le vieux barbon qui se trouve être le savant Casimir Maugrébien, condisciple, ami de classe et rival de Colquorès, en présence de sa pseudo-fille Hélène, se retrouvent également à la Bibliothèque Nationale pour consulter le même ouvrage. Hélène, manifestement intéressée par Claude lui fait savoir qu’elle se retrouvera bientôt à Kergrist en Bretagne. Entre temps, Claude a été mis au courant par Brigaud, autre condisciple de Colquorès, de l’existence d’un diamant rouge aux propriétés physiques extraordinaires qui appartiendrait au baron Guillauteaux. Claude se décide à rencontrer le baron. Mais il arrive trop tard à la propriété, le baron étant déjà mort, asphyxié par des gaz. Claude entr’aperçoit les meurtriers qui ressemblent étrangement à Maugrébien et à son valet Sylvain, un être obèse et vil.
    Décidé à en avoir le cœur net, Claude, en compagnie de Favier, un détective privé, se rend à Kergrist sous une fausse identité pour surveiller le château de Maugrébien, prenant l’apparence d’un paisible jardinier engagé par le père Gall. Il s’avise que Casimir Maugrébien visite tous les jours une grotte, un trou d’une profondeur inouïe connu dans la région sous l’appellation de " Trou du Diable ". Hélène, elle, est manifestement séquestrée au château. Colquorès, qui ne croit toujours pas aux activités néfastes de Casimir, se rend aussi au Trou du Diable. Mal lui en prend, car il y est poussé par Sylvain. Exit de Colquorès et introït d’un nouveau personnage : le colonel Puyraveau, en réalité le véritable oncle d’Hélène et ancien beau-frère de Casimir. Il est assassiné à son tour avec raffinement : sa tête, détachée de son corps, survivra quelque temps grâce à l’habileté scientifique de Maugrébien :
    " Il ( = Favier) s’approcha du lit et rejeta les couvertures… Il était vide !… le corps du colonel ne s’y trouvait pas ! Il n’y avait que la tête, complètement exsangue, posée sur l’oreiller blanc ; la tête " vivante " et dont les yeux douloureux, fixés sur nous, surveillant sans aucun doute nos moindres mouvements (…) Quand Hélène tomba au pied du lit, Favier vit les larmes rouler sur les joues du décapité ! "
    A la suite de cet événement et talonnés par Favier, les deux criminels prendront la fuite, abandonnant Hélène qui de suspecte, devient victime avant d’épouser Claude. Quelque temps après, à Kergrist, se produisent des manifestations telluriques impressionnantes au Trou du Diable. Ces tremblements de terre dus à l’œuvre maléfique de Maugrébien et de Sylvain par l’entremise d’une force solaire amplifiée qui passe à travers le diamant rouge volé, prennent tant d’ampleur que l’axe de la terre en est légèrement dévié.  Alors que les bandits, dans leur nouveau repaire de Nouvelle-Zélande, se demandent comment ils pourraient arracher Hélène des bras de Claude, la déviation de l’axe terrestre provoque des désordres climatiques extraordinaires. Paris se voit doté d’un climat tropical en plein hiver :
    " Le thermomètre montait d’une façon régulière et continue. A cinq heures de l’après-midi, il y avait 35° à l’ombre. Les rues et les boulevards étaient remplis de promeneurs qui ne pouvaient tenir dans leurs appartements trop chauffés, cherchaient au-dehors une fraîcheur absente. Des farceurs circulaient en blazer et en chapeau de paille ! On s’étouffait aux terrasses des cafés. Dans l’immense agglomération parisienne, ma femme et moi étions peut-être les seuls à concevoir quelque inquiétude sur la fin de cette aventure ! "
    La végétation pousse à une telle vitesse que le paysage urbain en est transformé :
    " En arrivant aux Champs Elysées, je poussai un cri de surprise. Une fabuleuse verdure s’étalait jusqu’à l’Etoile ; je ne reconnaissais qu’à peine le décor familier des hautes maisons parées de leurs toitures gigantesques. Oui, les arbres des allées montaient à l’assaut du ciel ; leur ombre épaisse et bleue rappelait la célèbre avenue aux dragonniers du Jardin de Hamma, à Alger. "
    On chasse même des bêtes inconnues en temps normal au Bois de Boulogne, dans le lac qui s’y est formé :
    " L’affreuse bête ! Vous voyez Rodier, vous voyez ? Une horrible gueule de crocodile surgissait du lac si paisible ; le colossal saurien nageait avec vigueur, cherchant visiblement une proie !… Nous reculâmes instinctivement, sans chercher à dissimuler notre effroi commun. -Eh bien!… s’écria Brigaud, et moi qui voulais pêcher ce goujon à la ligne !… Mais c’est inconcevable !… Mais on a truqué le Bois de Boulogne !… Un crocodile !… Un vrai ? Ca passe les bornes, voyons !… C’est trop de couleur locale, à la fin."
    Favier espérant trouver des renseignements dans l’ancien appartement de Casimir, s’y rend. Soudain parvient une nouvelle ahurissante : Colquorès serait vivant, bloqué dans une faille, quelque part près de Tarbes. Celui-ci, bien que tombé dans le trou du Diable, a été sauvé par une "densification extraordinaire de l’air" liée au déplacement de l’axe terrestre, et, comme le trou était manifestement profond, il s’est retrouvé coincé – mais vivant -  dans une faille pyrénéenne, établissant le contact avec l’extérieur grâce à un contact magnétique fortuit. Nos amis s’empressent de le délivrer et le mettent au courant des perturbations climatiques et de l’utilisation malfaisante que Maugrébien fait des " rayons 55 ". Alors Colquorès se fâche car il entrevoit, si l’on n’arrête de telles activités, des désastres majeurs pour le globe avec un bouleversement climatique total.
    Sylvain, revenu à Paris pour s’emparer d’Hélène, est contré par Favier qui le poursuit, lui et sa bande, dans leur repaire de tunnels situé au-dessous du Trocadéro. Le bandit parvient encore à fuir non sans indiquer à Favier sa destination finale: celle d’une petite île près de la Nouvelle-Zélande. Définitivement, peu de temps après, Colquorès et nos amis mettront fin aux activités du couple maudit. Par une nouvelle adaptation des " rayons 55 ", le bon savant broie ses ennemis dans son repaire entre des murs de " lumière opacifiée ".
    Le " Soleil ensorcelé ", par son outrance et la démesure de sa thématique est le modèle du roman populaire : amours, crimes, rebondissements, criminels odieux, tromperies, déguisements, quiproquos, châtiments y abondent. Le savant fou, monstre scientifique, a bien failli, cette fois-ci encore, mettre la terre en péril.

  6. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: Hugues DOURIAUX Parution: 1937
    Vol.01 : Le Monde d’après , Fleuve Noir éd., 1981, coll. "Anticipation " N°1510, 1 vol. broché, in-12 ème , 186 pp. couverture illustrée par Jim Burns. roman  d’expression française
    1ère  parution : 1981
    Ethel et Alice, en compagnie de leur chien Duke, vivent isolées dans un chalet des Vosges. Elles accueillent un rôdeur qu’elles ont du mal à admettre, Ron Devries, un jeune homme baroudeur, sûr de lui. Le temps n’est plus aux tergiversations en ce monde d’après la guerre (atomique), ravagé et meurtri, sillonné par des hordes de soldats pilleurs et brutaux. Ethel, la jeune femme d’une trentaine d’années, et Alice, jeune fille de seize ans, ainsi que deux enfants recueillis, ont assemblé leurs destins en ce lieu retiré.
    Alice hait tous les mâles pour avoir été violée à plusieurs reprises. Elle tente de tuer Ron et même, lorsque amadouée par Ethel,  il se rendra indispensable,  elle conservera à l’égard du jeune homme une attitude ambivalente. Ron, hollandais d’origine, ancien étudiant en musique transformé en solitaire dangereux, achève sans pitié ses ennemis. Duke et lui seront inséparables. Un équilibre s’instaure avec le temps entre ces êtres, temps consacré à la chasse (les animaux pullulent) ou aux menus travaux. Mais la recherche de nourriture élaborée reste leur principale préoccupation.  La rivalité entre les deux femmes pour s’approprier Ron augmente. Devant un désastre sentimental annoncé, Ron décide de quitter le chalet quand des soldats pillards, à la ressemblance des Compagnies du moyen âge, s’abattent sur la région vosgienne. Il  persuade les jeunes femmes d’abandonner la ferme, de prendre la route pour se diriger vers les montagnes du Jura suisse.
    Dans la plaine d’Alsace, la rencontre avec le fermier Berthold et sa famille, en mauvaise posture, est décisive. Les libérant des griffes de soudards, le petit groupe met ses forces en commun, Berthold découvrant un asile sûr pour eux dans la forêt du Ried, des bois et des marécages impénétrables qu’il connaît bien. Ils s’installeront sur les bords du Rhin en une ancienne résidence de chasse abandonnée. Ethel se lie officiellement à Ron. Une échappée cauchemardesque dans les ruines de Strasbourg permettra à Ron de revenir avec deux jeunes adolescents Serge et Bella qui deviendront des auxiliaires précieux.
    Vol.02 : les Errants, Fleuve Noir éd., 1981, coll. "Anticipation " N°1531, 1 vol.broché, in-12 ème , 186pp. couverture illustrée.
    1 ère  parution : 1981
    Ron, avec Ethel et Alice, Bella et Philippe, guidé par le grand-père Berthold, descend des montagnes vosgiennes pour établir sa résidence dans le Ried, région marécageuse et giboyeuse proche du Rhin. L’hiver approche et la chasse est bonne. Le petit groupe s’organise. Ron, perdu entre Ethel et Alice, ne sait plus à quel saint/sein se vouer. Ethel, plus âgée, plus mûre se sacrifiera en laissant la place libre à Alice. Lors d’une sortie survient le drame : « grand-père » Berthold est tué par des voyous, avant-garde d’anciens militaires travaillant pour leur compte. Ron organise la défense mais devant la menace de plus en plus forte, le groupe décide d’abandonner sa retraite. Non sans tristesse puisqu’ Ethel restera en arrière décidée à mourir en vendant chèrement sa vie. Duke, le chien berger, démobilisé à la mort d’Ethel, tentera de rejoindre Ron et son groupe, faisant la connaissance en chemin de Loïc, un jeune Suisse, qui l’adoptera.
    Grâce à Duke, Loïc rejoindra le groupe de Ron et épousera Bella. Le groupe, de plus en plus fort, mieux armé, continue son voyage dans les montagnes suisses. Là encore, ils rencontreront le « Père » Martin, haut en couleurs et fort en gueule, mélomane à ses moments perdus, et trimballant avec lui une chorale de jeunes filles. Ils ne seront pas de trop pour venir à bout de la menace que constituent les canailles militaires qui n’ont pas abandonné la poursuite. Ron cherche un abri sûr où le groupe pourra se reposer. C’est Loïc qui découvrira le paradis, par hasard, dans une vallée glaciaire, complètement enclose par des montagnes, où seule une faille en permet l’accès.
    Cette vallée, déjà habitée par des gens pacifiques, sans armes et ayant horreur de la violence, devra pourtant être défendue, ce que Ron veut leur faire comprendre. Après de nombreux atermoiements, Mauro, le maire, accepte l’idée de confier l’entraînement des citoyens néophytes à Ron, nommé « général » pour l’occasion. Il était plus que temps : leurs ennemis arrivent! Ron fera sauter l’accès à la vallée, instaurant par ce fait une longue ère de paix. Et c’est en une nouvelle Arcadie qu’Alice accouchera sans crainte d’un petit garçon.
    Vol.03 : les Guerriers, Fleuve Noir éd., 1981, coll. "Anticipation " N°1531, 1 vol. broché, in-12 ème , 185 pp. couverture illustrée par Tim White.
    1 ère  parution : 1981
    Ron vit depuis plus de trois ans dans la vallée heureuse avec sa famille. En dépit de l’hostilité de Franz, un villageois qui brigue la place de maire, Ron refuse de s’engager dans la vie politique et suggère plutôt la mise sur pied d‘une expédition. Laissant sa famille en arrière, avec quelques fidèles, il reprend la route du Sud, en direction de l’Adriatique. Vers l’ancienne Venise, un groupe d’hommes dépenaillés et mourant de faim le sollicitent. Travaillant comme esclaves auprès d’un « seigneur de la guerre » puissamment armé ils se sont échappés de leur enfer.
    Parmi eux se trouve Nelly, une jeune infirmière non indifférente au charme de Ron. L’attaque menée contre le groupe par un hélicoptère des poursuivants tourne au désavantage de ceux-ci. L’engin est abattu en flammes et Ron récupère une mitrailleuse intacte. Il décide alors de revenir au village pour prévenir ses amis de la menace.Entre temps, Franz a pris le pouvoir, emprisonné Mauro, tué le père Martin et le chien Duke, violé Alice, qui se suicide, croyant Ron disparu à jamais. Un deuxième hélicoptère, ayant déjà repéré la vallée y sème la mort. Ron, de retour, apprenant les exactions de Franz, règle tous les problèmes. Tel l’ange exterminateur, il met à mort le traître et ses amis, rompant définitivement avec l’humanisme d’avant le cataclysme :
    « Je propose qu’on attaque ceux qui retenaient prisonniers Elio, Nelly et leurs camarades. Il eut un sourire sarcastique. Tous le regardaient avec une stupeur gênée. –Mais… pourquoi attaquer ces gens ? demanda Bella. Ce fut Elio qui répondit : -Parce qu’ils ont beaucoup de chevaux, de vaches, de bœufs. –C’est une bonne raison, non ? persifla Ron. –Alors tu veux que nous devenions aussi des pillards ? demanda Loïc. Ron lui sourit. –Pas des pillards. Des nomades. Les sociétés sédentaires ne pourront plus exister avant des dizaines d’années. Le monde se retrouve à l’époque des barbares. Il faut nous adapter ou disparaître. »
    Méprisant les villageois pacifistes qui n’ont rien fait pour empêcher le malheur de s’installer, Ron repartira avec ses amis, dont Nelly qui s’occupe de Florent, pour s’emparer des biens  du seigneur de la guerre. Un  avion déglingué et un pilote qui y laissera sa vie, cloueront les hélicoptères ennemis au sol. Le raid barbare réussi, c’est avec une bande puissamment armée que Ron continuera sa quête vers le Sud.
    Vol.04 : Les Gladiateurs de Nepher, Fleuve Noir éd., 1981,  coll. " Anticipation " N°1574 1 vol. broché. , in-12 ème , 190 pp. couverture illustrée par Peter Gudynas.
    1 ère  parution : 1981
    Le clan de Ron, attaqué par des engins motorisés subit de lourdes pertes. Des enfants enlevés incitent Ron à poursuivre les esclavagistes. Il repère leurs traces mais subit à son tour la loi d’un fermier à poigne, le Père Langlois, qui l’oblige à travailler pour lui, dans son clan, avec sa famille.S’étant pris d’amitié pour Ron après une longue période probatoire, il lui offre sa fille Nelly… et la liberté. Ron, en compagnie de Nelly, trouve le camp  des pirates enleveurs d’enfants puissamment fortifié et commandé par Regina, une ancienne prostituée. A nouveau capturés, Ron et Nelly aboutiront dans la ville nouvelle de Nepher, près de l’ancienne Lyon, pour participer comme gladiateurs aux plaisirs dégénéré de Paul Ier qui réinvente la barbarie romaine. Des mois de formation lui forgent un corps d’acier et quand arrive le jour officiel de se battre dans les arènes, Ron réinvente le personnage de Spartacus.
    En compagnie de Nelly et de Marco un autre gladiateur, ils prennent la poudre d’escampette en possession d’un arsenal adéquat. Ron, au retour, détruira le camp de Régina. Dans l’action, Nelly et Marco y laisseront leur vie.  Retrouvant son clan confié à Loïc, Ron se sentira rejeté. Trop différent des autres, il n’a plus sa place auprès de Nelly et des autres membres de la famille qui, ayant trouvé un havre de paix,  refuseront le nomadisme. Ron, éternel loup solitaire, continuera seul son périple en une France barbare.
    Vol.05 : la Chasse, Fleuve Noir éd., 1988, coll. "Anticipation " N°1607, 1 vol. broché, in-12 ème , 188 pp. couverture illustrée par Sarah Brown.
    1 ère  parution : 1988
    Venin et Serpent tels sont les noms des deux jeunes filles dont Ron croise la route, dans une forêt, près d’un village appelé Pessart. Toutes deux ont des personnalités extraordinaires. L’une, âgée de vingt ans, l’autre de douze, s’avèrent être des tueuses psychopathes, cruelles, amorales, expertes dans l’art de la décapitation et…cannibales à l’occasion. Cet héritage culturel provient de leur mère, originaire de Pessart, jadis abandonnée avec ses deux filles par son mari. Toutes deux élevées dans le culte de la vengeance et de la mort, elles se montrent sans pitié. Ron, pressentie par Venin comme partageant sa vision du monde, sera  épargné, et la jeune femme, lui faisant l’amour, le laissera repartir sain et sauf.
    Deux jours plus tard, Ron ramène à Pessart un jeune garçon, seul rescapé d’un groupe massacré. Les villageois le soupçonnent d’être impliqué dans ces meurtres. Lequin, l’un des citoyens,  fort en gueule et haineux, lui en veut particulièrement. Ron arrivera à convaincre Francis Lemoine, le maire, de l’innocence du jeune homme. Une battue organisée par les villageois, se terminera en drame. Les quatorze têtes fichées sur des poteaux à l’entrée du village convainquent Ron : les coupables sont Venin et Serpent !  Décidé à aider Lemoine dans sa capture des tueuses, il sera suivi par Lequin, armé de grenades explosives. Venin tuera Lequin,  mais blessée, elle confiera Serpent à Ron qui partira loin de Pessart en emmenant la jeune fille avec lui.
    Vol.06 : Le Loup, Fleuve Noir éd., 1988, coll. "Anticipation " N°1619, 1 vol. broché, in-12 ème , 185 pp.  couverture illustrée.
    1 ère  parution : 1988
    Ron, toujours à la recherche de son fils Florent voyage de conserve avec Serpent une (très) jeune fille, femme-enfant totalement amorale. Serpent est toute entière tournée vers la jouissance et le plaisir des sens, plaisir de tuer, d’écouter de la musique, de découvrir l’amour.
    Après bien des scrupules liés à son âge, Ron devient son amant. A eux deux, ils sont très efficaces et se font remarquer,  puis embaucher par " le Loup ", un homosexuel dangereux, maître en son royaume urbain. Droguant Serpent pour la garder en otage, il envoie Ron à Paris avec pour mission de rapporter le trésor du roi Massada, gouverneur de l’ancienne capitale.
    Pendant son absence, Serpent fait la connaissance de Florent, esclave de plaisir auprès du Loup. Elle en tombe éperdument amoureuse. Ensemble, ils liquident le Loup dont ils tranchent la tête et se mettent en route pour Paris. Entre temps, Ron débarque dans la capitale détruite de la France. Massada, un grand Noir, ancien fonctionnaire,  qui a établi sa domination sur la ville,  n’est pas dupe de l’objectif de Ron. Se prenant d’affection pour lui, il lui montre le fameux trésor dont il est dépositaire, des tableaux anciens et des objets artistiques du Louvre maintenant détruit. L’arrivée de Serpent et de Florent dénouent la crise. Massada laissera partir un Ron effondré par la trahison de Serpent à son égard mais heureux d’avoir retrouvé un fils. Alors que le jeune couple décide de s’installer auprès de Massada, Ron , solitaire et vieilli, reprend la route et sa liberté.
    Un grand roman d’aventures et d’action post-cataclysmique. Là où Julia Verlanger (dans « l’Autoroute sauvage ») insiste sur la description des ruines urbaines, Douriaux préfère une campagne redevenue sauvage, des marais parcourus par le vol des oies sauvages. Le personnage de Ron, sensible et baroudeur, éternel vagabond, grand amateur de femmes, renoue avec ceux des romans picaresques. Le style est fluide et simple et le contrôle du thème constant. Un beau cycle romanesque.

  7. Type: livre Thème: le dernier homme Auteur: Jean-Pierre HUBERT Parution: 1987
    Jacob Klopfenstein , qui habite Münchhausen en Haute Alsace, au bord du Rhin, est l’unique survivant d’une fin curieuse de l’humanité.
    Tous les êtres humains ont été pétrifiés comme dans le conte de la Belle au Bois Dormant  et apparaissent intacts sous la mince pellicule de gélatine translucide qui les enveloppe entièrement en les isolant de l’air. Bien qu’ils gardent toutes les apparences du vivant leur conservation n’en est pas moins fragile : le plus petit accroc dans la couche protectrice les fait entrer en décomposition.
    Jacob ignore pourquoi lui seul a été épargné,  ni ne connaît l’origine du désastre. Accomplissant depuis deux ans les gestes de la quotidienneté dans une nature hivernale, il anime son propre environnement en installant autour de lui les éléments d’un véritable théâtre.
    Avec l’arrivée du printemps et malgré le revêtement gélatineux, de nombreux corps se décomposent atteignant le stade de " ce qui ne porte aucun nom dans aucune langue ". Mais Jacob les jauge avec convoitise car sa faim grandit parallèlement  Il est vrai qu’il est :
    " Orcus, le grand nettoyeur, le charognard universel. Il savait à présent qu’il avait tué tout le monde, ou qu’on avait tué tout le monde pour lui (la nuance importait peu), et qu’il se devait de manger ce qui lui restait de ses semblables pour laisser un monde propre. "
    Une petite nouvelle réinscrivant un mythe ancien dans un décor moderne

  8. Type: livre Thème: savants fous et maîtres du monde Auteur: POLSIS LANDON Parution: 1924
    Ouragan, venu au secours de naufragés, disparaît dans une tempête monstrueuse déclenchée, semble-t-il, par le « soleil fantôme », une apparition lumineuse perceptible à travers les nuages. «L’as des casse-cou», piégé sur une île avec ses fidèles compagnons, Maud et Labrise, a pourtant réussi à sauver le capitaine du navire, en dépit des malversations du professeur Malus, un authentique savant fou propriétaire de l’île, qui, de rage, déclenche coup sur coup des tremblements de terre, raz de marée, foudre en boule et autres joyeusetés, grâce à son arme secrète «le soleil fantôme». Ses compagnons ayant disparu, Ouragan maîtrisera le forcené. Alors Malus lui propose le marché suivant :
    « Seul au monde, je peux retrouver vos compagnons, je vous offre de leur rendre la vie en échange de la mienne. »
    Ouragan accepte même s’il doit encore subir beaucoup d’avanies lors de prochains numéros.
    Un récit complet et médiocre comme la majorité de ceux qui ont parus dans l’immédiat après-guerre, et qui utilisent sans freins les stéréotypes du savant fou.

  9. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires Auteur: William TENN Parution: 1951
    Elliot Plunkett est un homme prudent. Il a cessé ses activités de pasteur pour s’acheter une ferme en vue de se livrer à l’élevage intensif des poulets. Cette activité–prétexte lui a permis de se prémunir contre une éventuelle menace atomique. Avec l’argent que lui rapporte son élevage, depuis des années, il a fait construire une cave souterraine bétonnée, véritable unité de survie autonome dans laquelle sa famille de neuf enfants (ainsi que deux petits voisins et le chien Rusty) pourront survivre en attendant des jours meilleurs, au cas où…
    Pour ne pas être pris au dépourvu par un déclenchement inopiné du conflit, il entraîne ses enfants, chronomètre en mains, à atteindre l’abri souterrain dans les délais prévus. Les punitions corporelles distribuées aux plus lents n’y marqueront que davantage dans leur esprit les nécessaires réflexes de survie. Quand enfin le monde explosera autour d’eux, Elliot Plunkett pourra fièrement contempler sa nombreuse famille réunie autour de lui, tel un deuxième Noé dans son arche.
    Une nouvelle touchante d’un thème aujourd’hui usé.


  10. Type: livre Thème: fins du monde, fins de l'humanité, l'entropie progresse... Auteur: J.H. ROSNY AÎNE Parution: 1912
    Targ et Arva font partie du dernier noyau humain résidant sur terre. Des éons se sont écoulés depuis l’ère radioactive. Aujourd’hui, partout, s’étale le règne du minéral. La terre qui se transforme rend impossible la survie de l’espèce humaine. L’eau des océans, des lacs, des fleuves disparaît:
    « Depuis cinq cents siècles, les hommes n’occupaient plus, sur la planète, que des îlots dérisoires. L’ombre de la déchéance avait de loin précédé les catastrophes. A des époques fort lointaines, aux premiers siècles de l’ère radioactive, on signale déjà la décroissance des eaux : maints savants prédisent que l’Humanité périra par la sécheresse ».
    Les derniers clans, ceux des Terres-Rouges, des Hautes Sources, de la Dévastation, se regroupent autour des rares oasis qui subsistent. Utilisant encore les prodigieux artefacts d’un passé révolu, tels que le Grand Planétaire ou l’Ondofère, il leur est pourtant impossible de combattre l’avancée de la nuit du monde, ainsi que la progression d’un nouveau règne vivant qui leur est hostile : les Ferromagnéteux, créatures minérales incompréhensibles qui vivent du magnétisme en absorbant le fer contenu dans les globules sanguins des humains.
    En dépit de leur lenteur, ils constituent une menace terrible pour les derniers survivants de la terre, que l’instinct de vie a déjà quitté. Une résignation faite de tristesse confuse et de fatalité leur fait choisir, quand la pression de mort est trop forte, l’euthanasie douce. Des tremblements de terre permanents finissent aussi par tarir les derniers points d’eaux:
    « D’ailleurs les phénomène sismiques continuaient à remanier les terres et détruire les villes. Après trente mille ans de lutte, nos ancêtres comprirent que le minéral, vaincu pendant des millions d’années par la plante et la bête, prenait une revanche définitive. Il y eut une période de désespoir qui ramena la population à trois cents millions d’hommes, tandis que les mers se réduisaient au dixième de la surface terrestre. »
    Targ est différent des autres : il sent encore couler dans ses veines un peu de l’impétuosité de la jeunesse. Arrachant des griffes des Ferromagnéteux  Eré, celle qui deviendra plus tard sa femme, il s’aventure dans des failles profondes à la recherche d’une source souterraine. Son entreprise réussit et augmente pour un temps la longévité du clan des Terres-Rouges alors que tous les autres, désespérés et sans eau, se donnent la mort :
    « L’euthanasie était d’une extrême douceur. Dès que les condamnés avaient absorbé les merveilleux poisons, toute crainte s’abolissait. Leurs veilles étaient une extase permanente, leurs sommeils profonds, comme la mort. L’idée du néant les ravissait, leur joie croissait jusqu’à la torpeur finale. »
    Targ sait cependant que pour survivre il lui faut gagner la zone équatoriale avec Avra, Eré et les enfants. Ils s’y établissent mais pour peu de temps car, de retour d’une expédition en planeur, Targ trouve Eré mourante et sa famille engloutie dans une faille. Tandis que ceux du clan des Terres Rouges se sont depuis longtemps euthanasiés, Targ reste véritablement le dernier humain sur terre. Constatant enfin l’inutilité de ses efforts, il livre sa vie aux Ferromagnéteux qui grouillent sur les ruines :
    « La nuit venait. Le firmament montra ces feux charmants qu’avaient connus les yeux de millions d’hommes. Il ne restait que deux yeux pour les contempler !… Targ dénombra ceux qu’il avait préférés aux autres, puis il vit encore se lever l’astre ruineux, l’astre troué, argentin et légendaire, vers lequel il leva ses mains tristes… Il eut un dernier sanglot ; la mort entra dans son cœur et, se refusant l’euthanasie, il sortit des ruines, il alla s’étendre dans l’oasis, parmi les Ferromagnéteux. Ensuite, humblement, quelques parcelles de la dernière vie humaine entrèrent dans la Vie Nouvelle. »
    « La Mort de la terre » se présente comme une nouvelle originale et envoûtante, autant par le style que le thème. La vision minérale d’un monde à l’agonie, l’improbable existence d’êtres radicalement différents, l’étrange comportement de désespoir tranquille manifesté par des hommes, l’ensemble de cette thématique, pillée à maintes reprises par les épigones de l’auteur, constitue une innovation majeure dans le genre.
    Ajoutée à « la Force mystérieuse » et aux « Navigateurs de l’infini », ces rares récits suffisent à faire de Rosny Aîné l’un des maîtres de la science-fiction française.