Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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01: L’aube des nouveaux jours, pp. 46-73 in revue «Fiction » N°23, octobre 1955, Opta éd. nouvelle reprise in " Histoires de fins du monde ", Livre de poche éd., N° 767, coll. " La Grande Anthologie de la science-fiction ", 1 vol. broché, in-12 ème , 409 pp. couverture illustrée par Dedalus. nouvelle d’expression anglaise (USA)
1 ère parution : 1953 titre original : Lot
Lorsque les villes de la côte ouest des Etats-Unis sont annihilées par des bombes atomiques russes, Mr. Jimmon, qui habite Malibu, prend la fuite en voiture avec ses deux fils, sa fille Erika, et sa femme Molly.
Il reste raisonnablement optimiste car il a tout calculé, tout prévu. Il sait qu’à partir de cet instant jamais plus la vie ne sera ce qu’elle a été. Alors il a entassé dans son véhicule l’essentiel pour une survie basique, en une retraite prévue dans la montagne proche, lieu retiré , loin d’un village ou d’un bourg, où ils pourront espérer survivre.
Il a tout prévu, même les difficultés des embouteillages, le temps nécessaire pour y accéder en distançant tous les autres, et les pleins d’essence. Tout, sauf les réactions de sa famille; car ce parcours vers l’enfer est aussi pour lui une sorte de voyage dans le passé.
Sa psychologie se modifie à toute vitesse comme son code moral, même si ses apparences physiques restent identiques.
Hormis Erika, jeune vierge de 14 ans qui le soutient inconditionnellement, les autres membres de sa famille lui deviennent graduellement étrangers. Les récriminations de Molly, qui n’a rien compris à la chute de la civilisation et qui lui reproche sans cesse de ne pas avoir prévenu leur voisin (son amant), les remarques fielleuses de son fils Jil sur ses incapacités, les criailleries de Wenders qui pleure ses jouets perdus, lui font entrevoir un avenir difficile.
Alors, profitant d’un arrêt pour un ravitaillement dans une station d’essence isolée, Jimmon, en compagnie d’Erika, abandonne les autres à leur destin. Il vivra comme Loth avec sa fille pour se perpétuer.
Une nouvelle classique et cruelle, tenant du parcours initiatique, en rupture totale avec les valeurs de « l’american way of life », et qui fit scandale.
02: Les nouveaux jours, pp. 44-72 in « Fiction » N°24, nov. 1955, opta éd. nouvelle d’expression anglaise (USA)
1 ère parution : 1954 titre original : Lot’s daughter
Sept ans ont passé. M. Jimmon et Erika se sont installés non loin de l’autoroute, sous le couvert des arbres, dans une cabane préexistante, vers la mer, d’où ils tirent l’essentiel de leur nourriture. Ils sont seuls.
La station de radio de Monterey a finalement cessé d’émettre après quelques mois seulement, les plongeant davantage encore dans leur solitude.
Le petit Erik est né, fruit de l’inceste. Toujours prévoyant, toujours calculateur, Jimmon constate la lente dégradation de leur état. Bien que chaque artefact issu de la civilisation avait été pieusement recueilli et utilisé, les survivants luttent farouchement contre l’entropie universelle : ici, la perte d’une cartouche, là celle d’un hameçon les rapproche infailliblement de la sauvagerie :
« Il soupira et se remit debout. Encore une cartouche de perdue, encore un pas de plus vers le moment où il n’aurait plus de fusil, plus d’arme sinon les deux arcs et les flèches.
Il avait eu beau limiter son ambition au minimum, il ne réussissait même pas à sauver Erika et à se sauver lui-même; chaque projectile gaspillé rétrécissait la marge qui séparait leur sort de celui des autres survivants. »
Les conditions de vie sont donc de plus en plus difficiles, car l’on ne s’improvise pas Robinson. Les peaux de chèvre mal tannées, donc puantes, la bouilloire qui fuit, la crasse, la recherche quotidienne de nourriture désespèrent Erika, qui reste convaincue, en dépit du bon sens, qu’au delà de leur univers vivent encore des êtres humains mieux lotis qu’ils ne le sont.
Ce jour-là, Erika est bizarre. Elle se coiffe, s’arrange, puis propose à son père/mari d’aller en bord de mer pour apprendre à pêcher au petit Erik. En s’y rendant, Jimmon traverse l’autoroute déjà couverte de végétation et découvre les traces récentes d’un engin mécanique, une jeep. Son esprit logique enchaîne les plus sombres déductions. Sur le chemin du retour, après avoir encore perdu un hameçon, il sait ce qui l’attend et ce qu’il a obstinément refoulé dans son inconscient. Erika a disparu, emportant avec elle toutes les armes et munitions. Elle a suivi l’étranger de passage pour s’assurer une vie meilleure. M. Jimmon reste seul avec son fils.
Cette suite de la première nouvelle, sans concession, ni romantisme, ni fioritures littéraires, n’est pas la description d’une vie idyllique dans un paradis perdu, mais celle d’une nature implacable, ainsi qu’une analyse des états internes du personnage prenant conscience de sa régression culturelle. Ni leçon de morale, ni fable, mais réflexion lucide et réaliste des rapports de l’homme confronté à sa propre essence.
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Dans cet ouvrage (en deux volumes) seul un mince fragment du texte est consacré à la fin du monde proprement dite.
L’auteur met en scène un moraliste le jeune Brémond qui s’entretient avec diverses personnalités significatives de la société française en 1830, ce qui sert de prétexte à une critique virulente du gouvernement Guizot. Peut-être est-ce par là, à travers un glissement sémantique, qui part de l’idée de « la fin d’une société » ou de la « fin d’un régime », qu’il en est venu à évoquer la comète de 1832, porteuse de catastrophe, ce qui n’émeut d’alleurs pas plus que cela ses contemporains. Avec beaucoup de sang-froid il décrit les conséquences d’une collision de la comète avec la terre, un déluge universel censé noyer toutes les parties basses du monde :
« Hâtez-vous, mes amis, car une fois la fin du monde venue, si l’un de vous réchappe à la catastrophe, les eaux auront enseveli les bases de ces immenses monts, et ce qui restera des Alpes, modeste îlot, élèvera sur le front de la mer quelques insignifiantes aiguilles. Le Mont-Blanc sera une autre butte Chaumont, et sur son sommet dépouillé de neiges on cultivera des laitues. »
Brémond se retire donc dans les Alpes, à « Chamouny », où déjà se pressent des cohortes apeurées. Il y découvre Sara, le grand amour de sa vie, une « quackeresse » psycho-rigide qui ignore ce jeune homme que l’amour abêtit. La comète et ses désagréments seront donc les bienvenus, Brémond s’imaginant représenter le futur couple primitif avec Sara pour compagne :
« Tout à coup un bruit épouvantable, un bruit de cent tonnerres répétés par d’innombrables échos, se fit entendre; le ciel, tout de feu, sembla s’ouvrir, comme pour laisser tomber les astres qui y sont attachés ; les Alpes émues s’agitaient avec un craquement terrible, jusques dans leurs bases ; des milliers d’ouragans se heurtaient dans l’air, et de longs mugissements s’échappaient des plus profondes entrailles de la terre…Que se passait-il dans cette tempête suprême ? Aucun être humain ne le pourrait dire ; il faudrait une voix de prophète inspiré par une pensée divine, car aucun être humain ne l’a pu voir. Quand le jeune homme revint à lui, il avait la face contre terre, les membres sanglans ; sa pensée était frappée d’un long et terrible engourdissement. Il se leva, hâletant ; il voulut porter ses regards vers la vallée, et ses regards rencontrèrent un Océan, dont les vagues immenses semblaient défier en hauteur ce qui restait des Alpes. Et Sara !… Sara avait disparu.»
En conclusion que reste-t-il aussi de notre thème dans cet ouvrage cité par Versins et dont le caractère mythique (car introuvable) a enflammé les imaginations ? En réalité fort peu de choses sinon une belle idée que les successeurs de Rey-Dussueil reprendront avec davantage de sérieux.
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Les chefs d’état des pays arabes unissent leurs efforts pour se débarrasser définitivement d’Israël. Le complot, ultra-secret, repose sur deux piliers : un Russe, Anatoli Léonov et un Américain, John Hicks, ancien directeur-adjoint de la CIA. Ces deux hommes, des mercenaires achetés à prix d’or par les Arabes, mettent sur pied un plan monstrueux qui devra aboutir à la destruction totale du pays juif. Leur conversation téléphonique, où il est question de taupes infiltrées en Israël qui servent de relais, a été surprise par Judith Steven, une brillante journaliste américaine, en mission en Irak. Convaincue de tenir là un scoop exclusif, elle dissimule la cassette et tente de se renseigner pour son propre compte. Mal lui en prend. Repérée, elle sera grièvement blessée dans un attentat où elle perd totalement la mémoire. Le Dr. Abou Chariff, brillant médecin faisant partie de l’équipe qui la soigne est l’un des pivots du complot en Israël.
Le plan se déroule en trois étapes. La première consiste à multiplier les offres de paix avec Israël. Chaque président arabe, tour à tour, déclare ouvrir une ère de fraternité avec les Juifs et se propose de visiter Jérusalem. Ces annonces déclenchent l’hystérie dans le monde entier. Toute action pour saboter le processus en cours par les Israéliens serait donc universellement considérée comme une manœuvre de nuisance. La deuxième, à travers des provocateurs infiltrés ou soumis à un chantage, aboutit à des actions terroristes, telles que l’explosion du Saint-Sépulcre à Jérusalem, la suppression du rabbin extrémiste Abramov, des explosions au Vatican et à Paris dans l’église de Saint-Germain.
Les attentats en Israël seront revendiqués par un groupe terroriste chrétien et ceux en Europe par les « Fils de Sion », de prétendus extrémistes juifs, en réalité des terroristes irakiens. Leur but est évident : faire se battre entre eux Chrétiens contre Musulmans, Juifs contre Juifs, Chrétiens contre Juifs. Le pape – comme il est naïf !- s’indigne et menace. Les troubles augmentent en Israël et l’insécurité du moyen orient atteint un niveau très élevé. La troisième phase, grâce à Ahmed Salah, faux promoteur immobilier, consiste à implanter des villages en Israël pour touristes arabes, syriens, irakiens, saoudiens, en réalité des soldats entraînés qui attendront leur heure. Plus de 5000 Arabes, sous l’aspect d’inoffensifs visiteurs sont prêts à passer à l’action.
Face à ces manigances, se dresse un seul homme, David ben Zion, le patron du Mossad. Avec une âme tourmentée, en recherche religieuse, il comprend que son pays court un grave danger. Il met lui-même en place ses pions au sein du Mossad, outil d’une remarquable efficacité. Son informatrice habituelle, une espionne hors-pair, est déjà en place en Irak, proche des services secrets irakiens. Elle se nomme Khalida ben Omar – en réalité « Esther » - affichant de telles qualités qu’elle se fait même connaître du président irakien. Elle transmet à David une information essentielle, celle d’un avion irakien transportant à son bord une bombe thermonucléaire, qui vient de s’envoler pour la Mauritanie. Le Mossad, simulant un accident en mer, abat l’avion et s’empare de la bombe.
David, qui s’appuie sur le Shin-Bet, se soucie également de faire protéger Judith, pièce essentielle du puzzle, espérant que celle-ci recouvrera un jour la mémoire. Le Dr. Aboud Charaff commettra alors une erreur et sera éliminé par le Mossad. Mais pour David, il n’est pas facile d’agir dans un contexte où Israël est accusé de saboter le processus de paix engagé avec les pays arabes. Il lui faut donc absolument mettre la main sur les deux concepteurs de ce plan démoniaque, Léonov et Hinks, en résidence secrète à Bagdad.
Tandis que les rencontres entre les politiciens arabes et Dan, le Premier Ministre israélien, se poursuivent, appauvrissant Israël de par leur coût exorbitant, les frontières s’ouvrent. Des milliers de Juifs essaiment dans les pays voisins devenus théoriquement sûrs. Pourtant Esther alerte à nouveau David du déclenchement imminent du plan «Ismaël», soit une attaque combinée d’Israël, aussi bien intérieure qu’extérieure, par la totalité des armées arabes, l’invasion du pays, et l’éradication des Juifs :
«Tous les juifs doivent quitter la Palestine. Resteront seulement ceux qui peuvent attester qu’ils sont ici depuis dix générations. Ils auront une semaine pour le prouver et leur nombre ne devra en aucun cas dépasser vingt mille. Un million sera réparti dans les pays arabes où ils redeviendront ce qu’ils n’auraient jamais dû cesser d’être : une minorité méprisable au service de l’Islam. Les autres seront éparpillés en Asie. Ni l’Europe, ni l’Amérique ne pourront les accueillir, sous peine d’embargo pétrolier. Les restes du Mur des Lamentations disparaîtront. Nous construirons deux nouvelles mosquées : l’une sur les ruines du Mur, l’autre sur celles de la Knesset. Jérusalem sera désormais la Ville sainte de l’Islam. Aucun juif ni aucun chrétien ne pourra jamais plus y vivre. »
S’opposant à la fois au travaillistes et défaitistes juifs, à l’extrême-droite religieuse, à l’incrédulité de Dan, aux menaces de l’ONU, David actionne son arme ultime surnommée « le plan Messiada », synthèse de « messie » et «massada », l’apocalypse. Il envisage de déclencher l’apocalypse nucléaire sur les pays belligérants et pour que l’Europe et l’Amérique ne puissent contrecarrer le processus, il exercera sur eux un chantage de type terroriste, en cachant dans chacun de ces pays des charges nucléaires, prêtes à exploser, y détruisant au moins trois grandes métropoles :
« Paris, Marseille et Lyon risquaient d‘être rasés de la carte. Des bombes atomiques de vingt kilotonnes chacune y étaient enfouies en des lieux secrets, prêtes à exploser à cinq heures du matin , ou avant – on ne donnait aucune précision-, si l’Elysée n’exécutait pas les instructions contenues dans la lettre. La première phase du plan détruirait l’ensemble des axes routiers de trois grandes villes. La seconde ferait voler en éclats deux centrales nucléaires par implosion. La troisième phase signifiait la destruction totale des trois grandes villes à l’arme nucléaire. »
Esther a été repérée. Elle sera « exfiltrée » d’urgence non sans qu’elle ait réussi au préalable à contaminer le président irakien, dorénavant condamné à mort. L’invasion d’Israël repose sur l’effet de surprise, à l’instar du plan Messadia. Mais la France – toujours traître à l’égard d’Israël !- relaie l’information aux pays arabes, allumant prématurément la mèche. L’heure de l’invasion sera avancée, obligeant les Juifs à une réponse immédiate, dans une grande précipitation - situation rapidement maîtrisée – puisque la capitale libyenne sera réduite en poussière par une bombe nucléaire.
David apprenant qu’une autre bombe nucléaire, arabe celle – là, a été enterrée à Jérusalem même, y oppose l’anéantissement nucléaire de tous les pays du moyen-orient. La Syrie, la Jordanie, l’Arabie Saoudite, l’Irak seraient annihilés par l’utilisation totale et complète de l’ensemble de l’arsenal nucléaire israélien si la bombe arabe explose. Un vent de folie souffle dans le monde. La cinquième colonne arabe en Israël entre en action, la guerre fait rage :
« La vue du centre de la ville de Ramat Gan atteint par des missiles à tête chimique était insoutenable. Ils discernaient des centaines de corps, gazés, au visage intact, au rictus convulsé. David n’avait pourtant éprouvé aucun scrupule à l’égard des centaines de milliers de Libyens qui avaient été sacrifiés par le feu nucléaire. Pourquoi avait-il fallu en arriver là ? Les Arabes allaient-ils enfin comprendre que leur avenir était lié à celui d’Israël ? Que les deux peuples étaient condamnés à vivre et à mourir ensemble ? Que ceux dont le Coran disait qu’ils seraient humiliés et misérables détenaient à présent l’arme qui effaçait cette prophétie ? Le Vatican, de son côté, allait-il enfin comprendre que la renaissance d’Israël en 1948 était une résurrection, un miracle ? »
Les pays arabes, bombardés sans arrêt, arrêtent leurs chars. A présent, les Etats-Unis soutiennent officiellement Israël. Les présidents arabes, l’un après l’autre, se suicident. Léonov, capturé à Genève par le Mossad qui l’a fait sortir de sa tanière, révèle aux Juifs l’emplacement de la bombe de Jérusalem qui sera désamorcée. La guerre est terminée. Les Arabes ont perdu. Israël revendique le droit à la vie, symbolisé par leur décision de reconstruire le Temple de Salomon.
Messiada est un roman polémique, farouchement sioniste, anti-français et anti-chrétien. David apparaît comme le messie attendu depuis si longtemps par les Juifs. Le judaïsme y est exalté comme seule religion authentique et les Arabes présentés comme faux et cruels. Malgré toutes ces prises de position, les 450 pages du récit se lisent d’une traite, l’intrigue est montée avec minutie, dans la connaissance intime des mécanismes du pouvoir en Israël. Le rôle fondamental des services secrets, les actions terroristes et les rebondissements constants en font un ouvrage passionnant, récit d’une « guerre future » qui paraît si vraie et si proche.
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Le Secret De L'atome - Par BenF
Gilles Lebraud a percé le secret de l’atome. Mieux : il a inventé un appareil à visiter l’atome, une toupie qui, en diminuant de taille et animée d’une immense vélocité, l’amènera à explorer in situ le proton et l’électron d’un atome d’or contenu dans la pépite disposée sur sa table de travail. A cet effet, il a invité quelques amis pour partager son expérience qui doit, dans deux heures, le ramener parmi eux. Saisis par l’étonnement, ils observent son départ, la diminution progressive vers l’infinitésimal de la toupie, et attendent avec impatience son retour.
Lebraud réduit à l’échelle sub-atomique s’approche d’un soleil : c’est le proton. Puis, il survole une planète pareille à la Terre mais encore vierge de toute trace de vie. Il découvre même une lune, l’électron, à la surface désolée. Satisfait de pouvoir enfin prouver l’exactitude de la théorie des mondes emboîtés, il prend le chemin du retour, dans le temps imparti, impatient de raconter son aventure à ses amis. Mais il émerge dans une salle poussiéreuse et abandonnée depuis longtemps, son bureau. Un écrit, disposé à son intention, semble-t-il, explique la situation. Plus de cinq siècles se sont écoulés depuis la date de son départ. L’endroit est resté en l’état, associé à sa mémoire, et a été transformé en monument historique. Le cœur battant, Gilles Lebraud pousse la porte pour découvrir devant lui un paysage glacé et noir, un monde proche de sa fin, car le temps écoulé ne se comptait pas en siècles mais en centaines de millions d’années :
« Il sortit et un froid glacial le saisit. Le soleil était très bas ; mais sa clarté éclairait quand même les alentours. Péniblement, le savant grimpa le long d’une colline de glace. Arrivé à son sommet, il contempla les alentours. Il était en plein cœur d’un pays glacé. Aussi loin que son regard pouvait porter, il n’apercevait qu’une solitude blanche et froide où rien ne vivait. »
Il avait tout prévu sauf le paradoxe lié au temps dont la vitesse découlement différait pour lui par rapport au reste du monde.
Un petit récit bien mené et non ridicule, basé sur le concept des « terres en réduction » et d’une vision entropique de l’univers.
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" Le roi du monde était assis sur le balcon, écoutant le vent qui soufflait sur la tour. Il était soûl. Il le serait de plus en plus, jusqu’à en être malade, jusqu’à ce que les chiens s’occupent de lui. "
Voici ce dernier homme, très vieux, dans un monde usé, moribond. Modifié génétiquement à la suite d’une expérience, sa longévité est immense et sa vieillesse sans fin. Pour l’entretenir, une horde de chiens - les meilleurs amis de l’homme - veillent sur lui et répondent à tous ses besoins. Des chiens intelligents, cela va sans dire et, quoique centenaires, obligés de se reproduire pour pouvoir continuer à prêter assistance au vieillard millénaire. Cependant l’homme est fatigué de sa solitude, à bout de forces, désabusé. Lui seul peut donner l’ordre aux chiens de se reproduire:
" L’homme ressentit brusquement une douleur qui nouait sa poitrine. Il imaginait parfaitement les petits chiots avec leurs grosses têtes rassemblés autour du feu, le soir, écoutant leurs aînés, tandis qu’ils leur parlaient de l’homme. Il imaginait leurs grognements de désespoir en apprenant qu’il n’existait plus aucun homme dans le monde Voilà pourquoi le Roi du monde ne désirait plus prolonger sa vie sans les épargner. Et c’était là une chose amère comme le fiel. Mieux valait tout achever en une seule fois, les chiens et l’homme. ".
Il lancera le cylindre autorisant la reproduction des chiens par-dessus la balustrade de son château, se suicidant par la même occasion.
" Autodafé " est une nouvelle sombre dont le traitement rappelle celui de " Demain les Chiens " de Clifford D. Simak
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La Fin Du Monde (Harris) - Par BenF
Alana, Debra, Scott et Lyla : quatre préadolescents qui partagent la même classe et le même professeur de mathématiques surnommé Ming l’Impitoyable. Et puis Phoenix, qui est un astéroïde fonçant vers la terre qu’il va percuter. Quarante huit heures, c’est le temps qui reste à vivre.
Chacun des quatre, acteur et observateur d’un événement qui les dépasse, sera confronté à l’évidence de sa propre mort et témoin des réactions de désespoir qui surgissent de leur environnement quotidien. Les actes de folie se multiplient tels que vols, crimes ou gestes violents :
« Retourner chez elle ? L’idée lui était insupportable. Son père était ivre mort sur le canapé, et sa mère n’avait pas montré son nez de toute la journée. Une brève conversation au téléphone, c’est tout ce qu’elle avait pu obtenir. Ce n’était vraiment pas une bonne période pour les médecins des premiers secours.
Partout dans le pays, les gens démolissaient leur voiture, sautaient du haut des immeubles, avalaient des boîtes entières de médicaments. Avaient-ils trop peur pour attendre, ou voulaient-ils simplement être libres de choisir eux-mêmes leur heure ? »
Alana est préoccupée par le comportement de son père qu’elle méprise parce qu’il s’enivre copieusement pour oublier le danger. Derbie est seule. Ses parents, « bobos de gauche », toujours engagés à sauver le monde, ne sont pas là pour elle à ce moment crucial. Elle songe à se suicider, s’y emploie, mais se rate. Scott, qui veut faire la fête une dernière fois en famille, reconnaît, avec stupéfaction, ses propres motivations : par manque d’argent, il vient de commettre un vol chez son épicier habituel, M. Limani.
Enfin Lyle, à bord d’une voiture « empruntée » par des amis pour faire le fou avant l’issue fatale, mal conduite, meurt dans un accident de la route. Et puis arrive la nouvelle stupéfiante, incroyable : les savants ont réussi à détourner l’astéroïde de la terre en le déviant à coups de missiles nucléaires.
Sauvés, ils seront tous sauvés ! Mais plus jamais le regard qu’ils porteront sur le monde et la société, ainsi que sur eux-mêmes, ne sera le même qu’avant. Sans transition, ils ont tous basculé d’un coup dans l’âge adulte :
« Scott ajusta son sac sur ses épaules et prit une grande inspiration. C’était bizarre de reprendre l’école après ce qui s’était passé. On aurait dit qu’une vie entière s’était écoulée depuis la dernière fois. Il était arrivé tellement de choses et dans un laps de temps si court.
Les immeubles avaient changé. Des graffitis avaient fleuri un peu partout sur les murs, et plusieurs fenêtres du rez-de-chaussée avaient été brisées. Quelqu’un avait même essayé d’allumer un feu, apparemment sans y réussir. Devant la pharmacie, un matelas noirci par les flammes attendait d’être enlevé. Scott se sentait différent aussi. »
Une petite nouvelle qui traite de la mort de manière intimiste. L’universalité de la catastrophe, l’impuissance à parer le coup du destin, la prise de conscience de la fatalité se déduisent sans difficulté de l’analyse des errements comportementaux. Un concentré de la thématique du genre.
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Metal De Mort - Par BenF
Scott Andrews et sa femme Nancy, en exploration sur Mercure en son terminateur, ramassent des diamants gros comme des œufs de pigeon et, pour faire bonne mesure, y adjoignent un morceau de mâchefer mercurien pour analyse.
De retour sur terre, ils se rafraîchissent chez eux avant d’aller faire leur rapport d’activité aux autorités. (Heureuse époque !)
Le financier véreux, Calvin Munro, qui a eu vent des richesses rapportées, charge Webster, son homme de confiance, de les dérober. Deux aigrefins s‘emparent donc du coffre aux diamants et, par la même occasion, du mâchefer lequel révèle une propriété désagréable : il transforme tout élément humide en or pur comme dans le mythe de Midas !
Les statues en or de ce qui était des voleurs soulèvent une insatiable curiosité. Mais le plus grave reste à venir. Le morceau de mâchefer mercurien perdu durant la fuite, aboutit dans les égouts londoniens et transforme ipso facto toute l’eau en or, bouchant les déversoirs et provoquant une épidémie sévère au sein de la capitale anglaise :
« L’épidémie commença par une femme du quartier et s’étendit ensuite avec une telle rapidité que le service médical local put à peine y faire face. La maladie était comme une sorte de diphtérie, mais beaucoup plus virulente.»
Andrews, appelé d’urgence, ne peut que constater la transformation progressive des bâtiments de Londres en or :
« La catastrophe s’étendait avec une rapidité effroyable. Plus l’or se répandait dans le réseau d’égouts, plus les autres régions étaient exposées à l’attaque de la maladie. La mort suivait de près l’or massif. L’or était répandu dans les rues, à portée de tout le monde, et personne n’y touchait. De minces épées du précieux métal jaillissaient à travers les grillages des canalisations et des couvercles de puits de regard. Les immeubles revêtaient un éclat d’un jaune étincelant qui s’accentuait et brillait encore plus quand la pluie apportait de l’eau à cette invraisemblable création. »
Que se passera-t-il lorsque l’action du catalyseur extraterrestre se fera sentir jusqu’à la Manche ? Tout est donc mis en œuvre pour retrouver la pierre mercurienne… Partout dans le monde la cotation de l’or s’effondre :
« Les premières répercussions se firent sentir à la Bourse où les actions des mines d’or firent le plongeon à une vitesse qui mit le chaos dans les milieux financiers. Tout le crédit mondial était basé sur l’or, et l’apparition soudaine de ce métal en quantités que l’on pouvait ramasser à la pelle, détruisait sa valeur et ruinait son rôle d’étalon-monnaie ».
Cependant, Munro n’a pas désarmé. Il envisage de s’approprier les marchés vénusien et martien jusqu’ici épargnés. Il fait enlever le jeune couple afin qu’il le guide, lui et Webster, jusqu’à la source de richesse. Hélas ! rien ne se passe comme prévu : Webster et Munro mourront, Andrews et Nancy retourneront sur la terre ; mais comment éviter d’autres catastrophes ? Heureusement, le hasard leur révéla que l’eau des océans de Vénus, grâce à son acidité, avait la capacité de dissoudre l’or mercurien.
Néanmoins, la seule solution envisageable pour éviter que des tentations ne se fassent jour était, en toute simplicité, de réduire la planète Mercure en poussière, laquelle tombera sur le soleil. Grâce aux rayons désintégrateurs et avec toute la douceur requise pour ne pas perturber le délicat équilibre du système solaire, l’on procéda à l’opération avec un plein et total succès, délivrant la Terre de l’horrible sort d’être transformée en une planète en or pur.
Roman populaire des années cinquante, « Métal de mort » appartient à la veine cataclysmique anglaise de « la disette d’éléments »(quoique ici, il y en aurait plutôt pléthore). Récit pour adolescents mené avec fougue, le roman proclame haut et fort son appartenance au genre du «space-opéra »
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Une épidémie d’origine inconnue a fait disparaître toute vie animale sur la Terre à l’exception d’une panthère noire que l’on appellera Eurydice. Adrien et Julie partent en Tanzanie dans le parc du Serengeti pour les besoins du reportage. Ils capturent la panthère qui deviendra le bien commun de l’humanité :
« Les télés du monde entier filmèrent en gros plan la bête noire et belle malgré sa maigreur. Le bleu froid de ses yeux croisa celui de milliards d’hommes. L’animal fut soumis à une batterie de tests, d’analyses. La panthère présentait en effet une modification génétique qui avait dû la mettre à l’abri de l’épidémie et lui permettre de changer son alimentation. Elle s’était probablement nourrie d’herbes et de fruits. Ce qui était extraordinaire. Il fut décidé après un débat à l’ONU que la panthère devenait le patrimoine de toute l’humanité. "
Adrien sera son gardien, il habitera dans " le Palais de la Bête Sublime " spécialement construit pour le confort du dernier représentant animal sur la terre. Dalila, l’amie de Julie, rejoint le couple dans son havre de paix. La panthère sera quand même enlevée par un dénommé Amador, chanteur de charme et ancien scientifique. Les gouvernements accusent Adrien de n’avoir pas su protéger Eurydice et l’assignent en justice. Dalila se met sur les traces d’Amador avec Longueville, un géologue. Ils apprennent que le ravisseur d’Eurydice réside dans une île d’Océanie, l’île de Mor.
En s’y rendant, ils découvrent que, contrairement à leurs idées, Amador n’est pas le voyou qu’ils supposaient. Au contraire, il a enlevé Eurydice pour la soustraire aux expérimentations de tout ordre qu’on lui préparait et surtout parce qu’il a constaté qu’un type de météorite qui était en sa possession avait le pouvoir de rallonger l’espérance de vie du félin.Dalila et Longueville se rendent aux raisons d’Amador qui a fait venir un cénacle de savants pour l’aider à confirmer sa théorie. Adrien sera lavé de tout soupçon et reprendra avec Julie son rôle de gardien du Trésor de l’Humanité mais non plus sur terre car l’on prévoit, pour soustraire définitivement Eurydice au harcèlement humain, de la placer dans une bulle écologique, en orbite autour de la planète. Dalila, quant à elle, épousera Amador.
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Vol.01 : Autonomes, Ansaldi éd., 1985, bruxelles, 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pp. couleurs. BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 1985
Gérard Mordand, ancien anarchiste, devenu leader de la Wallonie écologiste, prône la liberté totale dans tous les actes de la vie. Position difficile à tenir puisque la Belgique éclatée offre le spectacle d’un état fasciste réhabilitant Léon Degrelle, et prêt à s’entendre avec la France voisine, soumise au gouvernement d’extrême-droite de J.C. et J. Lapeine.
Le faux enlèvement de Marie-France d’Ornano par Gérard Mordand servira de prétexte à l’invasion de la Wallonie et à l’élimination de tous les leaders « rouges » ou libertaires. En face de cette manœuvre délibérée, Mordand, en fuite, va frapper fort en dynamitant la Tour Eiffel, qui s’effondre. L’orgueil de la France bafouée criant vengeance, s’ensuit le bombardement au napalm de la ville de Liège. Traqué avec ses amis, Gérard Mordand se réfugie dans une maison de passe de la place Pigalle y retrouvant un ancien contact, Lucas. Entre temps, la répression féroce élimine ses amis un à un, exécutés sans jugement. Il trouvera enfin une cachette sûre au moment où explose la centrale nucléaire de Creys-Malville, près de Lyon.
Vol. 02 : Mourir à Creys-Malville, Ansaldi éd.,1986, 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pp. couleurs.
1 ère parution : 1986
Véritable catastrophe pour la France, l’explosion de la centrale a délimité une zone dévastée, irradiée, donc interdite d’accès, de plus de cent kilomètres de rayon dans la région lyonnaise. Les habitants y sont morts par milliers mais une chape de plomb officielle attribue l’événement aux anarchistes. Pour nettoyer le terrain, le gouvernement y envoie les Arabes et sympathisants libertaires, les condamnant à la mort lente par contamination radioactive.
Gérard Mordand se trouve sur les lieux et participe à l’action en tentant de coordonner les initiatives individuelles, glissant à travers les mailles du filet de la police gouvernementale. Ses amis encore en liberté cherchent à tout prix à le ramener en zone sûre. C’est pourquoi l’anarchiste Kropotkine fait appel au situationniste Patrice Duval, le seul capable d’opérer la jonction. L’expédition sera ponctuée de morts, la majorité des membres du groupe de Mordand étant déjà contaminés. Pourtant, ayant réussi à dérober des documents prouvant l’ignominie de la France, il se déclare prêt à suivre Duval pour faire éclater la vérité devant le monde entier.
Vol. 03 : Chooz, Raspoutine éd., 1988, 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 1988
Gérard Craan a trouvé refuge à Paris où il reste en communication avec ses amis démocrates de la Wallonie libre. Dénoncé par sa femme, il se réfugie chez Véronik, son contact, une magnifique jeune femme qui lui apporte un échantillon d’eau de la Meuse polluée par la centrale atomique de Chooz. Elle compte sur Gérard pour dénoncer ce scandale et incidemment pour lui faire un enfant. Poursuivi par la police de Lapeine et du président Jacques Carnac, Craan se réfugie chez Véronik qui lui suggère de s’associer avec Léon le Borgne (Kwaak !), un caïd anarchiste plus ou moins toléré en ville. Incidemment, et parce que deux tentatives valent mieux qu’une, elle lui précise aussi que Léon le Borgne sera un futur père possible pour son enfant.
Le premier contact de Gérard avec Léon est plutôt musclé mais une alliance objective s’établit entre les deux hommes qui se partagent Véronik. Cette dernière convainc Léon, de plus en plus serré par la police, d’investir la seule place où il sera en sécurité, la centrale de Chooz. La bande se met en route, faisant le vide autour d’elle, balayant les policiers. Les autorités politiques la laissent libre d’agir, trouvant là un prétexte à envahir la Wallonie voisine.Huit mois plus tard, à Lausanne, naît la fille de Léon et de Gérard. Stupéfaction : Véronik quitte les deux hommes pour élever son enfant. Ceux-ci n’en sont pas malheureux, et, bras dessus, bras dessous, repartent vers de nouvelles aventures…
Chooz, troisième volume de la série, renoue avec son premier héros Gérard Craan, antérieur à Gérard Mordand. Le trait vigoureux, l’image soignée et la mise en couleurs magnifiques sont inversement proportionnels au contenu pauvre et au message idéologique filandreux. La veine anarchiste semble épuisée et les héros fatigués.
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La Fin Du Monde (Mouton) - Par BenF
Eugène Mouton, dans une nouvelle qui tient beaucoup de la dissertation, explique comment, d’après lui, se produira la fin du monde. La surproduction, la surconsommation, la surindustrialisation, le développement urbain, l’exploitation forcenée de la houille fossile et la déforestation produisent par accumulations successives, fermentation, distillation et un excès de chaleur qui seront à l’origine de la combustion spontanée de la Terre.
D’abord les océans déborderont, qui noieront l’Europe, l’Afrique et l’Amérique avec leurs humanités. Puis, l’élevage intensif du bétail sur les terres restantes sera à l’origine d’une couche de détritus organique grandissante qui fermentera de plus en plus. La température ambiante ne cessera d’augmenter. L’eau disparaîtra, les océans s’assécheront. Les derniers ressortissants de l’espèce humaine, en une danse macabre, tomberont en morceaux : la terre sera morte.
Quelques pages de pure ironie, un condensé conjectural qui ne manque ni de charme ni de…chaleur ! Amusant pronostic, avec, de-ci de-là, des intuitions géniales quant à l’avenir de notre pauvre planète.
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