Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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Le Microbe X - Par BenF
Peu de temps après la deuxième guerre mondiale, grâce à la S.D.N., l’Europe resurgit de ses ruines. Raoul Sizeran, ingénieur français à la C.E.F.F. (Compagnie Européenne de Fonçage et de Forage), avec son compagnon, le Belge Bert Van Lindhout et le contremaître polonais Franz Lydik, roulait vers sa destination en Hongrie, dans la vallée de la Tisa, un affluent du Danube. Le premier, heureux d’intervenir sur le terrain européen. Le second, encore jeune, pensant sans arrêt à sa « Moeder » (sa mère) restée à Bruxelles. Le troisième enfin, content de vivre, à condition qu’il puisse tirer sur sa pipe de façon continue.
Soudain un choc d’une grande violence déporta le car, évitant l’accident mortel d’extrême justesse. Un événement improbable venait de se produire, un météore de quelques centaines de kilogrammes s’était abattu non loin d’eux. Revenus de leur surprise, les trois compagnons allèrent contempler l’objet extraterrestre encore brûlant, qu’ils soupçonnaient être radioactif. Ils pensèrent immédiatement à faire mettre en place un cordon de sécurité en avertissant les autorités du village proche de Torbagy. Cette réaction rapide ne put pourtant empêcher deux jeunes, Emeric et Ida de s’approprier en secret un fragment du météore.
Pendant que Sizeran se propose d’envoyer un échantillon de la roche pour analyse à son ami américain Edward-Boy Lister, à Vienne, Les autorités hongroises dépêchent sur les lieux des militaires encerclant le village par un cordon sanitaire infranchissable. Mais il est déjà trop tard. Emeric et Ida, le soir venu, sont dans un piteux état :
« Sur un lit sommaire, deux petites formes que la lampe illumina crûment. Sizeran éprouva une stupeur affreuse. Ce garçonnet… cette fillette… Comment dire ? Ils faisaient penser à ces momies égyptiennes qu’après tant de siècles, on retire des pyramides, et qui ne sont plus que la caricature d’êtres humains. Les yeux étaient creusés, la chair s’affaissait sur les os. Une respiration haletante et sourde s’échappait d’entre des lèvres aussi grises que si elles avaient été modelées dans la poussière du chemin. »
Quelques heures après, les parents des deux enfants décèdent à leur tour. Le fragment de météorite était le siège d’une contamination mortelle, foudroyante et mystérieuse, responsable de la maladie que l’on baptisa « maladie du squelette mou », sans doute d’origine microbienne. Comment faire pour acheminer un fragment vers Vienne sans être bloqué par les autorités ? Les trois hommes eurent une idée. Pendant que le Français se chargerait de voler le fragment déposé dans la maison des infectés, le Belge négocia avec les journalistes présents leur évacuation en échange des photos du météore. Grâce aux poings du solide contremaître qui neutralisèrent les sentinelles, les trois compagnons purent s’envoler vers Vienne avec le précieux fragment.
Dans son laboratoire,Edward-Boy prouva, qu’effectivement, le facteur de transmission du mal était ce fameux « Microbe X ». Il découvrit, de justesse, un antidote avant qu’un espion infiltré ne mette la main sur l’échantillon pour que son pays puisse créer, à partir de celui-là, une arme bactériologique susceptible de contaminer la planète. Ce péril écarté – l’espion étant abattu sine die - , le chimiste donna des ordres pour que le météore soit désintégré par la toute nouvelle arme atomique, rien ne devant subsister qui pourrait remettre en question la paix dans le monde.
Un récit d’un fascicule populaire, écrit en lettres si fines qu’il faut une loupe pour le déchiffrer, chantre de la réconciliation européenne. La brièveté du récit ne permit pas à l’auteur de développer des idées, souvent intéressantes, pour que la lecture en soit suffisamment prenante.
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La Semaine De Bath - Par BenF
Un diplomate sud-américain tient le journal hebdomadaire des événements survenus en juin 1916, soit l’invasion de l’Angleterre par les Allemands. Les premières bombes tombent sur Londres, le Sussex et le Kent sont occupés. Toute la nomenklatura fuit par le dernier train vers la station thermale de Bath où elle espère poursuivre une vie agréable, frivole et excentrique. Les mœurs anglaises restent ce qu’elles ont toujours été, incarnées par ces Anglaises qui ont «des robes grossières faites avec le satin des boîtes de dragées ».
L’on s’inquiète surtout de l’absence de caviar, l’on s’extasie au sujet de la beauté des édifices, l’on s’occupe de pêcher car « ce qui rend difficile la collaboration des Etats-majors français et anglais c’est que les officiers français passent parfois plusieurs jours sans se raser.»
Déjà les Allemands, en connaisseurs, s’intéressent au tunnel sous la Manche et au soubassement saxon de la cathédrale de Canterbury pendant que la pendaison en public de Sir Mark, un traître irlandais, donne lieu à des festivités publiques. Il y a si peu de distractions à Bath !
Une nouvelle aiguisée comme un scalpel, une ironie au vitriol, une critique des mœurs anglaises sur fond de guerre future.
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Un Autre Monde - Par BenF
Le couple Laurence et Marc Chatenoud vit tranquillement sa petite vie. Lui, est romancier et accessoirement " homme au foyer. " Elle, technicienne dans une usine d’armements. Après avoir renversé un flacon d’un gaz inconnu, le YGB-21-97 HT, Laurence, contaminée, infecte Marc. Celui-ci se trouve confronté à des phénomènes bizarres qui iront en s’accentuant : de la disparition d’objets à la disparition d’individus, en passant par des rêves ayant tout l’apparence de la réalité, jusqu’à la visite de Monsieur Genamy, un individu qui l’invite à le suivre sur sa " bande de transmigration ".
Laurence, sur ces entrefaites, accouche d’un fils qui se prénommera Olivier, lequel aura la faculté de disparaître de son petit berceau et d’y réapparaître, au hasard. Ceci attire l’attention de la P. J. en la personne de l’inspecteur Duclos qui se perd en conjectures sur la nature du phénomène. Tout se complique lorsque le lecteur apprend qu’une usine entière, élaborant ce même gaz, a explosé en Russie. Le YGB-21-97 HT, très volatil, se mélange à l’oxygène de la terre et , de façon irrémédiable, fait disparaître tous les êtres humains. Autour du couple, les gens se font de plus en plus rares. La petite famille constate – sans en connaître la raison - qu’elle reste la seule vivante, et dans leur ville, et dans leur région.
Pour mieux faire face à la catastrophe, et incapables de se "désincarner " comme les autres, ils s’embarquent pour l’Afrique s’attendant à trouver là-bas, dans ces régions non technologiques, des êtres humains épargnés par le fléau. Olivier, pivot du phénomène, parce que le seul à avoir été conçu par une femme contaminée, en décidera autrement. Par un cri puissant qui surprend Marc au volant de la voiture, Olivier créera les conditions de l’accident mortel où tous les trois pourront enfin rejoindre " l’autre monde " où, réduits à l’état d’entité gazeuses, ils s’associeront aux leurs, laissant la terre en friche et livrée aux chiens errants.
Un récit alimentaire oscillant sans cesse entre le fantastique et la science-fiction, qui manque de cohérence interne. L’auteur tire à la ligne en y ébauchant une suite d’intrigues qui ne mèneront nulle part. Le résultat d’ensemble est décevant et surprenant de la part d’un romancier reconnu dans le champ de la littérature populaire.
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Des expériences atomiques doivent se dérouler dans la mer des Sargasses. Le professeur Doucet, soutenu inconditionnellement par Annie, sa fille, lors d’une conférence chaotique, prévoit le pire si ces explosions se produisent, soit le bouleversement global de la terre, des ouragans et du volcanisme généralisé, puis la chute des villes et la disparition de la civilisation, voire de l’espèce humaine.
Il ne sera pas pris au sérieux. Ni écouté, ni entendu. Des étudiants manifestent contre lui, notamment le jeune Michel Droit (ça ne s’invente pas !), souffleté par Annie et boxé par Jean Duhamel, le journaliste dépêché pour couvrir «l’événement ». Le professeur Doucet ne résistera pas à l’affront qu’on lui fait et succombera d’une faiblesse du cœur. Ses travaux seront repris par Annie, elle-même, soutenue par Jean Duhamel « le grand Ami ».
La mort précoce du savant empêchera ce dernier de connaître la justesse de ses prévisions. A l’heure annoncée, des cataclysmes se déclenchent urbi et orbi : typhons, vents surpuissants, jets volcaniques intenses, surrection de nouvelles terres, engloutissement d’autres, et, en guise de couronnement, déplacement des pôles, l’Antarctique se situant maintenant sous l’équateur.
A Paris aussi, le chambardement est immense. La ville-lumière n’est plus qu’un champ de ruines où des secouristes aident du mieux qu’ils le peuvent, la population. Parmi eux trois personnalités bien connues, devenues maintenant amies se lancent dans la solidarité active : Annie, Jean Duhamel et, ô surprise, Michel Droit qui a fait sa contrition.Mais la tâche est immense et leurs efforts ne pourront rien contre la ruine universelle. Ils envisagent donc de quitter la cité frappée à mort.
Découvrant une vieille jeep en état de marche, ils fuient la capitale vers le sud, vers Orly où leur concours s’avérera, là encore, précieux grâce à l’aide apportée au pilote d’ un super constellation, prêt à décoller pour les Etats-Unis et qui, vraisemblablement n’existent plus.
Annie et ses amis découvrent stupéfaits, au milieu de l’Atlantique sud, une nouvelle terre, en plein dégel. D’immenses os de fossiles préhistoriques émergent de la glace. Trompé par le soleil et choqué par cette vision, le commandant de bord précipite l’avion à terre, laissant pour seuls survivants, la jeune femme et les deux hommes.
Ils vivront donc là, sur cette terre nouvelle, de plus en plus chaude, sur laquelle se réveille une flore digne du carbonifère. Naufragés, échoués pour un temps indéfini, ils attendront jusqu’à l’apparition inattendue d’un voilier venu se réapprovisionner en eau douce.
Annie apprendra par la bouche du capitaine que partout dans le monde s’étendent des ruines. Seul ce coin de terre, comme un authentique paradis terrestre, reste viable. Le voilier reparti, Annie et Michel, unis par de tendres sentiments sous l’œil bienveillant de Jean Duhamel, comme de nouveaux Adam et Eve, se sentent prêts à repeupler. Pourtant nous resterons dans l’expectative quant au sort qui attend Jean Duhamel : participera-t-il à l’élan vital ou se contentera-t-il de sacrifier à Onan ?
Une BD dessinée avec talent par Mathelot (celui du « Grand Cirque), et scénarisée par Marijac, selon l’esprit chrétien du type « jeune fille convenable » qui était de rigueur dans «Mireille », une publication catholique destinée aux adolescentes. L’intrigue, elle, est traitée avec réalisme. Solidement charpentée, elle renvoie aux craintes que suscite l’utilisation de l’atome militaire après la deuxième guerre mondiale.
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Mirabelle A Les Foies - Par BenF
Polo le maquereau et Orsini l’inspecteur de police, s’entendent bien en dépit des apparences ; originaires tous deux de Corse, ce sont des « pays ». Orisini se fait du souci pour Mirabelle, légitime de Polo et prostituée notoire :
« Qui ne connaît Mirabelle ? (…) Elle fait partie de ces aimables filles qui ne savent rien refuser à personne et qui, en essaim pressé, s’efforcent, à l’ombre de l’église de leur patronne, sainte Madeleine, de faire passer d’agréables moments aux amateurs de leur beauté agissante. »
Ses services l’ont vu « faire une passe » en compagnie de Hans Herz, alias le docteur Wiener, un spécialiste bactériologue :
« - Hans Herz, qu’est-ce que c’est que ça ?
-C’est un savant allemand qui est spécialiste de la bactériologie. Tu sais, le truc à lancer des microbes sur les populations pour les faire mourir de sales maladies. Au moment des nazis, Herz, qui est juif, s’est sauvé en Angleterre où il a continué ses travaux. (…) On se demande ce que Herz peut bien être venu faire à Paris. »
Polo interroge Mirabelle à ce sujet, d’une façon plutôt musclée. Elle lui relate les étranges manières de Herz qui l’a examinée avec un speculum avant de lui faire pratiquer un coït avec un Anglais du nom d’Altman. Mais comme il payait bien… Peu de temps après, Mirabelle est droguée, enlevée et se réveille en compagnie de deux autres prostituées, Minette et la môme Toutou, en un étrange hôpital. Elle se rend compte, en dépit de son cerveau un peu fragile, qu’on ne leur veut pas que du bien en ce lieu. Elles arrivent à s’enfuir de la villa. Heureusement Polo et Orsini, alertés par hasard, ramassent les trois filles et avec d’autres policiers investissent l’endroit. Herz leur glisse entre les mains et se fera oublier, jusqu’au moment où, jouant le tout pour le tout, il subtilise à nouveau Mirabelle et ses amies pour les exhiber (à l’Hôtel-Dieu !) en face d’un mystérieux auditoire dans le plus simple des appareils: il tient à prouver l’efficacité de son microbe « de la pourriture » :
« «J’ai découvert le microbe qui provoque cette pourriture et suis arrivé à l’inoculer à des êtres vivants, de sorte que la désintégration des corps peut avoir lieu sur des vivants et non sur des cadavres.(…) Un pays que nous aimons pour les sacrifices qu’il fait à la science, m’a permis de transporter mes expériences de laboratoire sur des êtres de la dernière abjection physique et mentale. (Dans la pratique) il fallait le pays d’application. Il nous est apparu immédiatement que la France remplissait toutes les conditions voulues. C’est un pays pourri politiquement et mentalement. Les Français ne songent qu’au plaisir et sont incapables du moindre esprit scientifique. Ils sont vaniteux, turbulents, agressifs, incapables de la moindre réflexion. Ils ne peuvent se diriger eux-mêmes, pas plus que leurs gouvernements ne sont capables de les diriger. C’est un pays qui doit disparaître de la carte du monde. »
Bon savant mais piètre connaisseur du monde féminin, il n’a pas réussi à infecter Mirabelle, ni Minette qui avaient pris «leurs précautions ». Une deuxième fois, Mirabelle obligera Herz alias Wiener à s’enfuir, tout en mettant la main sur un magot qu’elle partagera avec son grand romantique de Polo. Plus tard, Orsini apprend aux filles l’existence d’un sérum probable du «microbe de la pourriture » caché dans la villa. Mirabelle s’y transporte de toute urgence avec la môme Toutou qui elle, a été infectée.
La maladie gagnera rapidement et, lorsqu’elles découvrent Wiener en train de détruire le stock de sérum, la môme Toutou, se sachant condamnée, pris d’un accès de rage terrible, entraînera le savant fou dans son abjection en le contaminant à son tour.
Tous les ingrédients du récit populaire sont réunis en une rapsodie du crime : la présence constante du thème de Paris, les filles de joie, le sexe (osé pour l’époque), un savant fou et ses bactéries, une haine tenace envers la société (surtout française), des ressortissants de la pègre parisienne (sympathiques) et un policier qui affiche de troublantes ressemblances avec Bérurier, le guignolesque personnage de San-Antonio.
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Jim Shar, brillant et jeune lieutenant, est enlevé par un savant de réputation mondiale exaspéré par les relations du susdit avec sa femme, qui le mène en une base souterraine où il règne en maître absolu. En le droguant, son but est de l’utiliser comme cobaye, le plongeant en un bain qui dissocie son corps pour le reconstituer une dizaine d’années plus tard, lorsque les menaces de guerre nucléaire se seront évanouies. Un robot sophistiqué veillera sur Jim au cas où lui, Muldauer, aurait disparu. Les résultats de l’expérience dépassent ses espérances :
« -Le temps, murmura-t-il. J’ai un peu trop volontairement oublié le temps. Combien de temps s’est-il écoulé ?
-Depuis quand, monsieur, demanda une voix dont le diaphragme semblait déréglé.
Surpris, Jim s’arrêta et regarda autour de lui. Rien, aucun robot en vue. Il se trouvait maintenant au seuil d’un large couloir, très long, sur lequel donnaient une centaine de portes environ. Probablement celles des appartements. Et la voix qu’il venait d’entendre était celle d’un ordinateur domestique.
-Depuis la destruction du centre, répondit-il machinalement.
La réponse lui parvint comme un coup de massue.
-Pas beaucoup plus de dix mille ans, monsieur. »
Quelque chose s’était détraquée. Prisonnier d’une électronique qu’il lui faudra reprogrammer, dans une base profondément enfouie et dont il ne peut sortir, Jim constatera qu’à la surface, la guerre nucléaire que l’on craignait tant, a dévasté l’environnement traditionnel en transformant profondément la nature par le biais de mutations.
Ici, en sûreté comme dans un cocon, choyé par des ordinateurs qui répondront à toutes ses sollicitations, Jim n’aurait qu’à se laisser vivre. Pourtant, les temps se profilent où l’envie lui prend de sortir. Avec l’aide de Joe, le robot, rampant dans une canalisation désaffectée, il surgit à la surface couverte par une forêt démesurée dont les arbres atteignent deux cents mètres de haut. Cette flore mutante va de pair avec la faune. Si l’humanité est absente de ce monde, d’autres animaux, devenus intelligents, ont pris le relais, dont les rats (appelés les « Donovan »). Gagnés par le gigantisme, ils ont évolué jusqu’à devenir présentables :
« Sous cette clarté, il pouvait mieux voir son compagnon. Il arrivait à s’y faire. Si bien même qu’il ne voyait plus les différences. Il ne faisait plus attention à ses yeux ronds, ses oreilles courtes, décollées, son pelage grisâtre et surtout ses vibrisses qui lui servaient de moustaches. »
Triss, le Donovan lui sauve la vie. Shar se laissera guider par lui. Prenant la voie des airs, le long de branches immenses, Triss le conduit vers une route, sans doute construite par des humains, qui traverse cette région hostile, et d’où il pourrait gagner une cité encore fonctionnelle. Triss ayant disparu, Jim affrontera seul deux « chasseurs de viande », des humains rusés et criminels qui traquent les Donovan. Par eux il apprendra que tous les humains ont quitté la planète à travers un mystérieux « Passage » ne laissant derrière eux que des dégénérés ou fauteurs de trouble éventuels. Jim désire absolument atteindre ce Passage pour rejoindre ses frères car cette planète lui est devenue totalement étrangère.
Au long de sa quête, il sera guidé par un robot resté en veille le long de la route. parvenu enfin dans la cité, mené devant le Passage – dont on saura rien puisqu’il est environné d’une brume épaisse – Jim Shar se rendra de « l’autre côté », abandonnant sa propre chair pour se mêler à ses frères humains dispersés « aux quatre vents de l’univers »
Un ouvrage lisible qui offre des descriptions assez fouillées d’une nature hostile, se terminant en apothéose mystique inattendue.
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Dieu le Père en businessman américain, est très mécontent de sa création. Appelant à son secours le prophète Ménélik, roi d’Ethiopie, il en vient à suggérer à l’ange Notre-Dame (celui du haut de la cathédrale de Paris) d’emboucher la trompette de l’apocalypse. Aussitôt, suivent une série d’événements : le disque solaire s’agrandit, dessèche la terre; des vents et de la poussière soufflent en tempête. Un nouveau climat produit un nouveau règne animal composé de mutants. Le refroidissement survient ; de glaciations en glaciations, de sécheresses en sécheresses, la terre n’est plus qu’un immense désert parsemé d’os blanchis. Les hommes ont disparu depuis longtemps. D’autres formes vitales ont pris le relais :
« Puis tout se fige. Les glaces s’étendent ; les mers sont envahies et le ciel les charrie. Les oiseaux sont morts et les animaux terrestres. Sur les rives d’un étroit chenal d’eau tiède, qui seul subsiste, viennent respirer des êtres humides, apodes, à face humaine, ayant les poumons à l’extérieur, des deux côtés de la tête.»
La chaleur a fait se liquéfier les solides qui forment un fleuve de boue, les eaux se subliment en vapeur. Le brouillard granuleux qui en résulte rappelle les conditions primordiales de la genèse : bouillonnement, rayonnement, nuée ardente, existence d’une mer huileuse et lourde, d’une terre noirâtre et graisseuse. De là surgira une nouvelle vie, qui, en accéléré, aboutira à une (nouvelle) ville de Paris au moment où l’ange N.D. repose sa trompette alors qu’un Dieu le Père, fatigué, s’assied lourdement à son bureau directorial.
Etonnant petit opuscule que « la Fin du monde ». Blaise Cendrars livre un synopsis de film non réalisé qui fourmille d’idées et de tableaux à la fois apocalyptiques et surréalistes.
La première édition de cette œuvre, illustrée par des tableaux de Fernand Léger, est rarissime et recherchée.
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La Miss Du Château - Par BenF
Surprenante Miss qui survit sous les ruines effondrées, dans un abri de béton, en compagnie de sa « cousine Anne », sans aucun lien avec un extérieur que l’on suppose bouleversé par une guerre totale. L’arrivée impromptue d’un fier guerrier, mâle et viril, relève quelque peu un ordinaire plutôt fade. Une curiosité inextinguible la consume en premier:
« La guerre est-elle enfin terminée ?
Quelle est la nouvelle mode à Paris ? »
Enfin, comme le temps de jouir est bien court et que l’ennui suinte des murs, elle presse activement et avec malice le héros de s’exécuter, lui demandant de la combler dans ses fantasmes érotiques :
« Pas de chichis, et mettez-vous à l’aise
C’est dans un tout petit instant que l’on baise (…)
Enfoncez-moi à fond par tous les bouts
Laminez-moi par-dessus, par-dessous
Sous ces tonnes de béton
On manque de distraction
Normal… »
La chose faite, elle le somme de « récupérer (ses) douilles et (son) obus » et de disparaître de son univers.
Chanté d’une voix angélique, un instantané cru, ironique et débridé de la vie quotidienne après la catastrophe, et qui n’aurait certes pas mérité les foudres d’une censure stupide.
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Ignace Rough, le grand magnat de la finance, invite sur son immense voilier, le Flamingo, une poignée de financiers hors-pair, le « Groupe des Cinq » qui projettent de se rendre maîtres du monde en s’attaquant, par une spéculation définitive , à la Bourse, et en s’emparant de tous les leviers de commande industriels :
« Nous dirigerons la pointe de la terreur sur la Bourse. En quelques jours, nous aurons fait s’effondrer toutes les valeurs. Nous les rachèterons pour une bouchée de pain. Quand, sept jours plus tard, nos ennemis reprendront leurs esprits, il sera trop tard. Et nous publierons alors un manifeste sur la paix éternelle et la fin de la révolution sur terre. »
L’ingénieur Corvin qui les accompagne, leur explique comment réussir ce beau coup. Il s’agira de profiter du passage dans notre ciel de la comète de Biéla pour déclencher un processus qui amènera la ruine de notre lune. Dans une île qui appartient à Ignace Rough, à l’écart de la civilisation, les usines tournent à plein rendement. Elles ont pour objectif d’envoyer une série de bombes sur les failles lunaires qui affaibliraient la cohésion naturelle de notre satellite. La comète se chargera du reste. En passant au périhélie, elle créera une telle tension sur le centre de gravité lunaire que la lune éclatera en plusieurs morceaux. La terreur et les faillites de l’économie mondiale qui en résulteraient permettraient au groupe des Cinq de prendre tous les contrôles à vil prix et d’imposer leur ordre politico-économique, en supprimant toute velléité de résistance. Comme les morceaux de lune, d’après les calculs de Corvin, ne s’abîmeraient dans l’atmosphère terrestre que dans cinquante mille ans, le délai est jugé largement suffisant pour procéder à l’opération. Bien entendu, une fois le forfait accompli, l’on ferait disparaître les malheureux acteurs inconscients du drame, les ouvriers et les techniciens. Le plan fut donc appliqué selon les prévisions et la lune vola en éclats :
« Surgissant au loin, derrière le hideux chapiteau pointu d’un gratte-ciel de quatre-vingt étages, la lune venait d’émerger dans le ciel. Elle était couleur de cuivre terni. Elle paraissait plus grande qu’à l’ordinaire et tout entière enrobée de vapeurs. Mais le plus effrayant était que son disque vacillait et ondoyait, à la manière d’une méduse (…) La lune, on le voyait nettement à présent, s’était disloquée en plusieurs morceaux. La comète de Biéla agissait sur leurs parties inégales, et celles-ci se détachaient l’une de l’autre. Le spectacle de ce monde brisé en miettes était si terrifiant qu’au cours des premières heures une multitude de gens en perdirent la raison : ils se jetaient du haut des ponts dan l’eau des canaux, ils se donnaient la mort, impuissants qu’ils étaient à surmonter leur effroi. »
S’étant rendu maître de la terre, Ignace Rough, s’étonne du changement rapide dans l’attitude des gens vis à vis du travail… Une fois la pure période de terreur surmontée, une sorte de mollesse poétique entretenue par des intellectuels jeunes, imberbes ou chevelus, anarchistes ou amoureux, s’emparent des sociétés qui, dès lors, envisagent uniquement de s’amuser, de jouer, de vivre, de paresser au lieu d’enrichir Ignace Rough. Le complot a eu des conséquences inattendues !
Une nouvelle étonnante et jubilatoire où le prétexte cataclysmique véhicule un message libertaire.
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Avant L'apocalypse - Par BenF
Antoine Chabrineau, en ces derniers jours de l’an 2000, est un astronome réputé. Célibataire, il assiste, par l’entremise de son ami Garry, à un symposium à Venise où il fait la rencontre de la détonante Olivia (Livia) qui deviendra non seulement sa compagne ou son ange gardien mais encore l’objet d’un amour fou qui, comme une comète, traverse le roman.
Deux astronomes amateurs ont détecteé, par un coup de chance inouï, au fond du cosmos, une comète de belle taille, un rocher de cinquante kilomètres de diamètre avec une masse de 5000 milliards de tonnes. Baptisée Diaz-Nostro, cette comète fonce vers le système solaire qu’elle mettra deux ans à atteindre. Chabrineau calcule sa trajectoire. Effaré, horrifié, anéanti, il découvre que Diaz-Nostro se trouve sur une trajectoire d’impact avec notre globe qui jamais, vu la taille du bolide, ne se relèvera du choc. La fin du monde, l’apocalypse, telle qu’elle est décrite dans la bible, est certaine :
" Dans le cas de Diaz-Nostro, la réponse correspondrait à l’élévation d’une colonne qui atteindrait entre deux et trois mille kilomètres et dont seule une partie retomberait. Le reste serait injecté en orbite terrestre ; ou alors, échappant définitivement à l’attraction, s’éparpillerait dans l’espace. Un hyper-typhon, de dix à quinze kilomètres d’épaisseur, se lancerait à l’assaut de la Terre, à la vitesse moyenne de mille quatre cents kilomètres par heure. Rien ne résisterait au passage de ce balai cyclopéen. En cas de chute dans un océan, le raz de marée que les Japonais nomment " Tsunami " (…) formerait juste une amplitude – un creux, comme disent les marins – de l’ordre de cinq à six cents mètres et, pour une distance entre deux crêtes, de dix mille mètres. Au-delà, le front de vagues dépasserait deux mille mètres avant de s’abattre sur les installations côtières (…) Deux mille mètres de côtes américaines s’engloutiront dans les flots du Pacifique, de San Fransisco à San Diego ( …)La superficie de la France est divisée par deux. La Hollande est rayée de la carte. Annihilation de toutes les îles du Pacifique sous l’effet conjugué des mécanismes les affectant. Holocauste des populations du Sud-Est asiatique (…) Tous les volcans connus entrent en éruption simultanément… "
Après la vérification de ses calculs par des collègues étrangers, qui tous confirment ses prévisions, il lui faut avertir les plus hautes sphères politiques du pays. Une réunion de crise sous l’autorité du président français s’ouvre. Ce dernier est convaincu du péril par Chabrineau et fait de lui son conseiller international, le pivot et fer de lance d’une lutte " anti-comète ". La seule parade possible consisterait à regrouper les armes atomiques disponibles dans le monde et, par un effort fraternel et conjoint de l’ensemble des pays développés, essayer de détourner la comète de sa trajectoire en lui imprimant un choc, aussi léger soit-il, pour qu’elle passe au loin de la Terre.
Chabrineau, soutenu par Livia, se lance dans la vie politique, avec ses chausses-trappes. Bien qu’il arrive à convaincre les USA de participer à l’entreprise, ses ennemis, surtout religieux, ne désarment pas, et il vivra dorénavant une existence secrète vouée au seul objectif final : mettre en orbite environ quarante-cinq ogives nucléaires pour pouvoir frapper la comète de façon synchrone au-delà de l’orbite de Mars. Tous les pouvoirs lui sont accordés au niveau mondial où, dans chaque pays, s’organise la lutte à travers un groupe de techniciens d’élite, sous la présidence de la France. La masse des humains, quant à elle, continue à vaquer à ses occupations, la comète n’étant ni visible, ni perturbatrice à ce stade de son approche.
Une course contre la montre s’engage pour Chabrineau et le monde, et seuls les rares moments de détente pris en compagnie de Livia, lui permettent de résister à la pression psychologique phénoménale. Insensiblement, se fait jour en lui une autre réalité, celle de son nom (antérieurement "Chabrinot " et non " Chabrineau "), celle de sa date de naissance (le 6/6/1966) et celle d’une secte d’illuminés qui lui parle des quatrains de Nostradamus, du fameux devin de la " Bête ", de la " Dame Blanche " et de " Pierre Romain " , le dernier pape avant l’apocalypse.
Diaz-Nostro-Chabrineau (DNC) est maintenant suffisamment proche. Les fusées partent, placées sur orbite d’attente, selon le programme prévu. Toutes sont correctement alignées sauf la dix-huitième qui fait défaut et qui explose dans la haute atmosphère, balayant d’un nuage de plutonium radioactif l’Afrique de l’Est, le lac Victoria, le Nil et provoquant deux cents millions de morts :
" Les éléments de la charge nucléaire avaient été physiquement désintégrés à cent cinquante kilomètres d’altitude, après plusieurs rebonds imprévus sur les couches denses. Ils s’étaient ensuite répandus sous forme d’aérosols mortellement empoisonnés, de ce niveau jusqu’à la surface. Une région de mille kilomètres sur cinquante voyait s’abattre sur elle une pollution atomique de première grandeur de Kisangani jusqu’au mont Kenya. Le nuage radioactif qui allait noyer cette zone relèguerait celui de Tchernobyl au rang de joyeux souvenir. "
Ce sacrifice est accepté (avec difficulté) , pourvu que la terre puisse être sauvée. Les autres ogives éclatent exactement près de la surface de DNC, la faisant dévier de sa course. C’est l’euphorie dans le monde entier. Chabrineau, acclamé en héros, devient le sauveur de l’humanité. En recalculant la nouvelle trajectoire de la comète il se trouve que même sans le choc des ogives nucléaires, elle se serait bizarrement déviée et serait donc passée bien au-delà de la terre. L’action de l’humanité s’est avérée inutile, pis encore, nuisible, car, à cause de Chabrineau, la comète déstabilisée recoupera l’orbite de la Terre après son passage au périhélie et percutera de façon certaine notre globe.
Chabrineau, culpabilisé et meurtrier du genre humain, ne comprend pas comment une telle monstruosité a pu se commettre à l’encontre de sa propre volonté.
Peu à peu, le puzzle se reconstitue en lui : il est l’Antechrist, soit (Ant)oine (Ch(ab)ri (no)st), le fléau de Dieu, l’instrument de Lucifer, l’envoyé du 666, marqué du chiffre de la Bête. Rendu fou par la révélation, il songe à s’évader de ce monde, à s’enterrer pour de bon, non pour échapper à sa fin mais parce qu’il sait que son maître ne le laissera pas mourir, qu’il restera l’unique représentant de Lucifer sur Terre lorsque l’humanité en aura été balayée. Livia ne peut plus lui être d’aucun secours : elle est morte en couches ainsi que l’enfant qu’elle avait essayé de mettre au monde. Seul, désemparé, profitant des derniers privilèges qui lui restent, Chabrineau s’installera dans la grotte de Lascaux en prétextant y travailler pour une étude. Il y entreposera tout un nécessaire de survie afin de pouvoir traverser le danger.
Finalement, le choc a lieu, énorme, foudroyant le globe. Durant deux ans consécutifs, le monde est balayé par des vents inouïs, de 500 km/h. Le sol est vitrifié, l’axe de la terre a pris une nouvelle inclinaison, la lune même procède d’une orbite nettement elliptique qui la ramène à 50 000 km de la Terre à son point le plus proche :
" J’ai compris avant de la voir apparaître. J’allais redécouvrir la lune, notre vieille compagne qui devait, de là-haut, se demander ce qui avait bien pu arriver aux hommes (…) Elle est entrée dans le champ restreint qui lui était ouvert. Elle ne s’est pas offerte dans sa totalité. Elle ne pouvait plus. Une sphère gigantesque se laissait ainsi deviner. Elle était devenue énorme, démesurée. En une fraction de seconde, j’ai retrouvé de mes yeux des détails qui auraient exigé un télescope, fût-il modeste. J’ai poussé un cri. Je me suis mis à hurler : " Non ! Non ! " Je ne voulais pas que ce soit vrai. D’après ce que, fugacement, elle m’avait laissé voir, son diamètre apparent s’était multiplié par dix à douze. C’est-à-dire qu’en ce point où je venais de la voir, elle ne se trouvait plus à sa distance habituelle de trois cent quatre-vingt-dix mille kilomètres, mais à dix ou douze fois moins loin. "
Lorsque , après deux ans, Chabrineau ressort de son trou dans lequel il a survécu il ne sait trop comment, c’est pour être confronté à une planète étrangère, vide, informe et noire:
" Je suis sorti quelques jours plus tard. A peine un pied posé dans ce qui devait être l’extérieur, c’est le bruit du vent qui m’a le plus surpris. Un sifflement ininterrompu et terrible, plus même, un véritable hululement suraigu et qui vrille les oreilles. Autour de moi, il n’y a rien. Le néant total, mais comme une surface solide. Plus qu’une nuit d’encre, le mot ténèbres ne pouvant décrire ce qui m’entoure. L’atmosphère n’est plus qu’un torrent furieux qui cherche à m’ arracher de ce sol que je ne distingue pas. "
Les seuls habitants se la terre sont d’étranges insectes – des créatures de son maître- grâce auxquels il survit. Ces insectes le choient, le nourrissent et manifestant un soupçon d’intelligence, le prennent pour leur dieu. A cette nouvelle race curieuse et semi-intelligente, Chabrineau, au cours de ses trente années de survie, livre les mythes et les rites d’une terre d’avant la catastrophe en peignant de nouvelles figures pariétales sur les parois de la grotte de Lascaux, qui relatent en détail tous les épisodes de son calvaire.
" Avant l’apocalypse " est un roman sophistiqué qui conjugue les angoisses du millénarisme avec les approches les plus rigoureuses de la science. Le choc cométaire et ses conséquences sont décrits avec un luxe réaliste dans les détails : et si vraiment cela se produisait? est amené à se dire le lecteur. L’intérêt que présente l’histoire d’amour de Chabrineau avec Livia, la tentative d’expliquer la psychologie monstrueuse du héros -ou anti-héros- par l’introduction de l’irrationnel biblique, résistent moins à l’examen critique. Tout en rénovant un thème si ancien, l’auteur signe une belle œuvre, épouvantable et tragique.
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