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    Bienvenue dans la Base de Données des livres !

    Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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  • 711 livres

    1. Type: livre Thème: menaces cosmiques Auteur: Roger TRUBERT Parution: 1945
      Le jeune et sportif reporter photographique Jean Sartène rend visite à son " père spirituel ", François Langevin, astronome de l’Observatoire de Paris pour lui faire confirmer la surprenante nouvelle d’un astre inconnu qui , s’approchant de la terre, risque de la faire voler en éclats. Mourir pour mourir, ils décident de le faire avec panache et efficacité, grâce à la " Puce des mers ", le sous-marin de leur ami, commun, l’océanographe Louis Perceval. Ils souhaitent donc traquer " l’astre rouge " sur son lieu de chute, en plein océan Pacifique, près des îles Marquises, pour un reportage scientifique et cinématographique unique et… dernier.
      La " Puce " est rapidement préparée grâce à Mathurin Le Goff, un taciturne et efficace Breton, chef mécanicien, et avec les aides de Jacques Pers, le radio ainsi que celle des deux matelots Legrand et Cantebrie. La collision aura lieu dans les quinze jours. Le sous-marin ayant pris position, guette l’arrivée imminente du bolide. La mer se convulse jusqu’en ses tréfonds, la température monte de façon vertigineuse, un brouillard chaud et tenace obligent à une immersion profonde. Le temps passe, et bien que bousculés à l’intérieur de la tôle, nos protagonistes émergent… non loin d’une île extraordinaire, rouge et inquiétante qui se dresse à l’endroit de la fosse  de Canet.
      L’exploration de l’île-qu’ils prennent pour l’astre rouge lui-même- apporte une moisson d’informations et d’objets étranges : des animaux curieux, des végétaux bizarres et savoureux, et même un édifice  construit dans un métal inconnu bleuâtre, en forme de champignon, au haut d’une volée de marches en or pur. Langevin les assure que si ce lieu est bien extraterrestre, il ne peut s’agir que d’un éclat du bolide qui , en frôlant la terre, s’est abîmé dans les flots.
      Le temps presse car l’eau du Pacifique ronge le soubassement de l’île lequel bientôt disparaîtra dissous dans l’océan. Se dépêchant de faire une ample moisson de chaque objet étrange, ils ne prennent pas garde à la menace constituée par un pauvre fou de naufragé lequel, ayant vu lui aussi les richesses de l’île, tente de se les approprier, en réduisant l’effectif du sous-marin à l’impuissance. Ce qui faillit réussir, si l’île ne s’était mise à s’enfoncer, amenant  la fuite éperdue de tout le monde vers le large. Quant au reste du monde, on apprend incidemment que :
      " il ne demeurait plus rien de la Nouvelle-Guinée, ni des îles de la mer d’Arafoura. Ils apprirent que les deux tiers de l’Océanie s’étaient abîmés dans le Grand Pacifique. Les Philippines n’existaient plus. La presqu’île de Malacca était également rayée de la géographie.(…) On sut plus tard que Madagascar était désormais rattachée à l’Afrique et n’était plus qu’une presqu’île. Le Japon s’était augmenté de quelques îles et le détroit de la Corée était comblé "
      Grâce aux droits d’exploitation des films et des produits extraordinaires rapportés par la petite équipe, l’observatoire de Paris put être reconstruit et la renommée de Jean Sartène portée jusqu’aux confins du monde encore intact.
      Un roman d’aventures pour enfants dont seule la première partie se rattache à notre thème. Un style volontairement mâché et didactique qui fait passer les extravagances d’une intrigue que l’on retrouve aussi bien chez Katsantsev que chez Hergé.

    2. Type: livre Thème: menaces animales Auteur: Phyllis Dorothy JAMES Parution: 1992
      Théo Faron, cousin, ami et ancien conseiller de Xan Lypiett le Gouverneur de Grande-Bretagne, s’est retiré dans sa solitude personnelle où, par le biais d’un journal intime qu’il détruira à la fin de son récit, il relate dans le détail la destinée de l’humanité.1944 est une date fatale pour l’espèce humaine, appelée ultérieurement l’âge Oméga : le début d’une stérilité absolue, complète et totale des hommes :
      «  Il y a maintenant vingt-cinq ans que naquit le dernier être humain, et rares sont parmi nous ceux qui, dans leur cœur, croient que le cri d’un nouveau-né se fera jamais réentendre sur notre planète. Notre intérêt pour le sexe va diminuant. L’amour romantique et idéalisé a pris le pas sur la grossière satisfaction charnelle, malgré les efforts du gouverneur d’Angleterre et les boutiques porno qu’il a promues à travers le pays pour stimuler nos appétits. »
      Au moment où s’ouvre le récit, en 2021, la société anglaise s’est profondément transformée. Le monde est peuplé de vieillards ou d’hommes mûrs. La criminalité recule, les fauteurs de troubles étant bannis sur l’île de Man où, sans frein, ils pourront se livrer à leurs instincts meurtriers. Des activités de substitution –baptêmes et anniversaires de chats, promenades avec des poupées disposées dans des landaus, sont courantes chez les femmes, désespérées :
      « Alors qu’il se rendait à Magdalen comme à l’accoutumée, il avait tourné St John Street dans Beaumont Street et approchait de l’entrée de l’Ashmolean Museum lorsqu’une femme s’avança vers lui en poussant un landau. La bruine avait cessé, et comme elle arrivait à sa hauteur, elle s’arrêta pour retirer la couverture imperméable et rabattre la capote. La poupée apparut, installée bien droite contre les coussins, les deux bras, mains gantées, posés sur l’édredon, parodie d’enfant à la fois pathétique et sinistre. »
      Pour ceux et celles qui s’estiment trop vieilles est instauré le « Quietus », une atroce cérémonie de suicide assisté par noyade.Dans la campagne anglaise qui se désertifie, les petites bourgades se vident,leurs habitants se repliant sur les grandes cités.La dernière génération des jeunes, les trentenaires, ceux qui  vont clore au moment de leur vieillesse l ‘épopée de l’espèce humaine, apparaissent comme des êtres étranges, sauvages, incultes, aux mœurs bizarres, incompris par les vieillards.
      Les Omégas - c’est ainsi qu’on les nomme - ont souvent le visage peint de couleurs rituelles et se livrent à l’assassinat collectif. La police spéciale de Xan, réagit peu contre toutes ces dérives puisque la pièce est jouée. Les échanges économiques subsistent grâce à l’action du « Conseil des Sages », cinq hommes et femmes assurant le pouvoir autour de Xan, considéré par certains comme un dictateur. Théo note les faits insignifiants d’une vie vide de sens dans un monde désespéré :
      « Même à travers la vitre, il entendait distinctement la télévision. Les vieux devaient être sourds. Il reconnut le programme : Neighbours, une série à petit budget réalisée en Australie entre la fin des années 1980 et le début des années 1990. (…) Elle jouissait d’un regain de succès et faisait presque l’objet d’un culte. La raison en était évidente. Les épisodes, dans le cadre d’une lointaine banlieue baignée de soleil, suscitaient une irrésistible nostalgie d’innocence et d’espoir. Mais surtout, ils traitaient des jeunes.
      Les séduisantes images de jeunes visages, de jeunes corps, le son de jeunes voix créaient l’illusion que, quelque part aux antipodes, cette jeunesse existait toujours, et que le monde rassurant où elle évoluait demeurait accessible. C’est dans le même esprit et en réponse au même besoin que les gens achetaient des cassettes vidéo d’accouchements et regardaient bouche bée des anciens programmes de télévision pour enfants. »
      Pour le narrateur, universitaire d’Oxford, professeur d’histoire ancienne, sa vie avec Héléna, dont il divorcera après qu’il aura tué accidentellement leur fille, constitue une grande déception. L’ambition ne l’a jamais travaillé et s’il relate longuement son amitié de jeunesse avec Xan, c’est pour humaniser un personnage devenu hiératique aujourd’hui.
      Une vie vide, des cours incompréhensibles devant de rares étudiants, une routine exaspérée par la mort qui s’avance, pas d’amitié, la solitude du célibataire, tout cela va être gommé par sa rencontre avec Julian.Ancienne auditrice de ses cours,  la jeune femme de trente ans appartient à un groupe de contestataires (ils se   dénomment les «Cinq poissons») qui espère infléchir la politique gouvernementale.
      Ils comptent sur Théo pour porter leur message auprès de Xan.  Chacun d’entre eux, Rolf, le mari de Julian, Luke le prêtre catholique, Cascoigne, l’ouvrier qui croit en l’utopie, et Myriam la Noire, infirmière et sage-femme, a des raisons différentes d’agir.
      Rolf est travaillé par l’ambition et le pouvoir. Le frère de Myriam est mort, tué par la police spéciale, après son évasion de l’île de Man. Cascoigne ne peut supporter le Quietus. Théo, sceptique quant à leur sincérité, après avoir assisté à l’horreur d’un suicide collectif, consent à rencontrer Xan pour lui faire part des doléances du groupe des Cinq Poissons.
      Le Gouverneur, sympathique et ouvert mais aussi inquiétant et mystérieux, l’accueille au sein du Conseil des Sages pour lui faire comprendre qu’il n’y aura aucun changement à espérer. Lorsque Théo rend compte de l’échec de sa mission au groupe, on lui apprend une stupéfiante nouvelle : Julian est enceinte des œuvres de Rolf !Basculant définitivement dans la clandestinité, il recherchera pour le groupe un endroit discret et sûr pour l’accouchement de Julian. Il sait que le temps leur est compté, que Xan agit probablement déjà et qu’il voudra s’approprier l’unique bébé à naître sur une terre au désespoir.
      L’arrestation inopinée de Cascoigne qui sabotait les passerelles d’embarquement menant aux bateaux du Quietus, accélère leur décision : il faut fuir au plus vite, dans la campagne anglaise déserte, vers le pays de Galle, dans une grange dont Théo connaissait l’emplacement du temps de sa jeunesse, à Wytchcrafft.Malgré la haine de Rolf à son égard et les difficultés liées à un accouchement imminent, il vole une voiture, de la nourriture, un révolver pour se défendre, et, avec le groupe, s’enfonce dans la nuit. Arrêtés en pleine forêt par des Omégas, ils trouveront leur salut dans la fuite, Luke se sacrifiant pour leur survie.
      La disparition du prêtre éclaire les circonstances de la naissance miraculeuse : c’est Luke le père de l’enfant et non Rolf. Ce dernier, mortifié et haineux, disparaît dans la nuit pour trahir Julian auprès du Gouverneur. La jeune femme arrivera juste à temps dans la grange déserte pour donner naissance à un bébé mâle, à la grande stupeur de Théo.
      Mais ils sont traqués par Xan. Myriam, après l’accouchement, s’étant éloigné du couple, sera retrouvée par Théo, étranglée. Il sait qu’ils sont piégés mais aussi qu’il ira jusqu’à se faire tuer pour la liberté de Julian.Lorsque Xan apparaît dans la clairière,  seul  - hélicoptères, médecins, police étant restés invisibles pour ne pas traumatiser la jeune mère - , sa confrontation avec Théo tourne à son avantage. Un cri de l’enfant détourne l’attention du Gouverneur, ce qui donne l’occasion à Théo de le tuer. Prenant à son doigt la bague du mort – symbole de commandement - Théo sera reconnu par les membres du Conseil comme le nouveau Gouverneur, le père du seul enfant au monde, le sauveur de l’humanité :
      « Ils arrivèrent sans se presser, sortant de la forêt (…) Parvenus à deux mètres du corps, ils s’arrêtèrent. Tenant l’anneau, Théo le passa alors ostensiblement à son doigt et leur présenta le dos de sa main. « le Gouverneur est mort et l’enfant est né, dit-il. Ecoutez ». le vagissement avait repris, à la fois pitoyable et impérieux. (…)
      Ils entrèrent d’un pas hésitant, presque comme à regret. Woolvington, qui fermait la marche, n’essaya pas d’approcher Julian mais resta planté à l’entrée comme une sentinelle. Les deux femmes, elles, s’agenouillèrent, mais moins pour marquer leur respect, semblait-il, que pour être tout près de l’enfant. En réponse au regard suppliant qu’elles levèrent vers elle, Julian leur tendit l’enfant en souriant, et elles, partagées entre le rire et les larmes, avancèrent timidement la main pour lui toucher la tête, les joues , les bras .»
      Les Fils de l’homme est un roman sombre et désespéré, d’une écriture envoûtante, qui traduit dans sa complexité une société à l’agonie.
      Traitant du même thème que « Barbe grise » de Brian Aldiss, il dépasse ce dernier par le ton intimiste appliqué à la description d’une horreur sans nom, celle de la mort de l’espèce vécue à travers un seul individu. Un chef-d’œuvre.(contrairement au film adaptant l’ouvrage,  qui est un ratage innommable!)

    3. Type: livre Thème: après la Bombe… Auteur: Jean-Michel LIENHARDT Parution: 1988
      Daniel, jeune adolescent de treize ans, vivant dans les environs de Québec, est resté seul avec son ami le chien Filou, dans le chalet familial. Les nouvelles sont mauvaises et mentionnent une tension internationale croissante. Profitant de l’abri anti-atomique savamment agencé par ses parents, il a la douloureuse surprise de s’apercevoir que le monde est passé de la théorie à la pratique. Québec soufflé par la bombe, les Laurentides en feu, un couvercle de ténèbres sur la nature en deuil,  voilà ce que montrent les caméras de l’abri :
      « Daniel poussa un cri de surprise et d’effroi. Un énorme brasier avait envahi l’écran. La vallée tout entière flambait. Fébrilement, il commanda à la caméra un mouvement de balayage vers le haut. Un immense nuage en forme de champignon emplissait le ciel, assombrissant l’horizon, là où normalement on aurait découvert le château Frontenac, la Concorde, les gros immeubles du gouvernement et des édifices modernes. Des volutes gigantesques roulaient les unes sur les autres. Certaines semblaient naître des précédentes pour alimenter la fumée opaque qui obscurcissait le firmament à perte de vue. Elles formaient une chape mortuaire qui couvrait la région tout entière. Pas possible ! Québec, là-bas, et toutes les villes environnantes. Mon Dieu ! »
      Il sait qu’il doit attendre que le cataclysme s’apaise. Il sait aussi que ses parents sont morts. C’est ainsi que commence une veille tragique de quelques mois où, soutenu par Filou, Daniel reste la seule personne sur terre à se soumettre à des occupations quotidiennes car la nourriture ne manque pas dans l’abri, ni même les livres.Vint enfin le temps de la première sortie. Engoncé dans son habit de survie, Daniel sera confronté aux cendres, à la dévastation, à la mort, sous la forme de squelettes ou de cadavres en décomposition qui sont tout d’abord ceux de ses voisins et amis qu’il aimait tant :
      « Il frotta une vitre du salon. Comme frappé en plein visage, il se rejeta en arrière. Non, non ! Pas vrai. PAS VRAI ! Instinctivement, il serra les poings et ferma les yeux. (…) Assis dans un fauteuil, un homme au visage décharné le fixait de ses orbites vides ! Comme le fixait de ses orbites vides une femme assise dans le fauteuil voisin ! Monsieur et madame Villeneuve. »
      Le choc de la découverte lui fait aussitôt réintégrer son abri, le temps d’assimiler la nature de la catastrophe universelle, ce qui le plonge sans transition dans l’âge adulte. Arrive aussi la grande solitude : Filou, qui a gambadé sans précautions autour de l’abri, meurt, irradié. Daniel sait qu’il doit aller de l’avant. Avec son vélo qu’il prépare soigneusement, il projette d’explorer la région chaotique qui s’étend devant lui.
      Il rencontrera deux exemplaires de survivants, gentils ou méchants selon le cas, bien qu’ils portent tous sur eux les stigmates de la lèpre radioactive. Yves, un homme de vingt neuf ans (il en paraît quarante), malgré son aspect repoussant, s’apparente aux gentils. Le premier moment de méfiance envolé, Daniel l’adoptera comme son père putatif et apprendra de lui les règles de la survie :
      « Il enferma l’enfant dans ses bras, longuement, fortement, presque à lui en faire mal. Sur l’autoroute en ruines, encombrée de milliers de voitures désintégrées, dans un cimetière où des milliers et des milliers de morts attendaient d’être inhumés, éclatait une image merveilleuse : un homme embrassait un enfant. Prodigieuse promesse d’un monde qui refusait de mourir. La tendresse avait retrouvé son droit de cité. La tendresse, la solidarité. Un lien venait de nouveau de se créer entre deux êtres humains. Et maintenant seulement, ils venaient de briser leurs solitudes. »
      Il lui sera précieux surtout à l’égard d’un clan familial, dirigé par une femme doucereuse mais dangereuse, Madeleine, dont le seul but sera de découvrir la cache de Daniel afin de la piller. Poursuivis par Richard, l’un des fils de la famille, Yves sera tué dans l’action et Daniel renvoyé à sa solitude.
      Poursuivants a quête, il fera peu après la rencontre de Raymond, un nouvel ami, qui est à la recherche de livres constituant, selon lui, la « mémoire des hommes ». Daniel, lui faisant confiance, lui indique la direction de son abri où Raymond pourra s’approvisionner. Durant ce temps, le jeune adolescent découvre un vieillard, le Père Martin, un gentil grand’ père qui vit en compagnie de Lise une charmante jeune fille de l’âge de Daniel, recueillie elle aussi. Protégés par un abri naturel, ils ont organisé leur survie, et l’arrivée de Daniel constitue pour eux une divine surprise. Le jeune garçon se sent bien avec eux (surtout en compagnie de Lise) et, pour améliorer leur sort, il leur propose de chercher des victuailles, dont il dispose en abondance dans son ancien abri.
      Le père Martin ne voulant bouger de chez lui, Daniel repart en leur promettant que son absence serait de courte durée. Lorsqu’il reviendra vers Lise, il aura la désagréable surprise de constater que la place est occupée par ceux qu’il nommera « les coucous », à savoir des parasites dirigés par un faux prêtre lequel a subjugué le père Martin. Mais Daniel a gagné en maturité et lorsque l’Abbé, mielleusement, le somme de se soumettre à la nouvelle discipline instaurée par lui pour le groupe, le jeune garçon le contre durement. Il sait pourtant qu’il n’aura pas le dessus éternellement :
      « - Martin est pourtant très content de me confier sa place. Je l’ai rendu heureux. Peux-tu me reprocher cela ? – Avant votre arrivée,  Martin était heureux aussi. – Mais il l’est davantage maintenant. – Hum… vous dites cela parce que ça fait votre affaire. Mais je suis persuadé que Martin fait semblant d’être heureux, parce qu’il respecte les prêtres. Ou parce qu’il a peur d’eux. – Tu te trompes. A travers moi, Martin respecte Dieu. – Vous n’êtes pas Dieu, monsieur. Vous êtes un homme comme tout le monde. Et vous n’avez pas le droit de vous servir de Dieu pour profiter de nous. – Mais…- Oui, c’est vrai, vous êtes un homme comme nous. La seule différence, c’est que vous portez une robe. Et je trouve ça plutôt ridicule. – Petit impertinent ! Comment oses-tu me parler de la sorte ?  Tes parents ne t’ont donc pas appris le respect ? Il va y avoir quelque chose à corriger chez toi dans les jours qui viennent. – Je vais vous déplaire encore, monsieur. Je n’aime pas que vous disiez du mal de mes parents. Ca aussi, c’est du respect ! – Petit polisson ! – Et par-dessus le marché, je n’aime pas les gens qui disent qu’ils honorent Dieu, alors qu’ils ne respectent même pas les hommes.
      Les doigts du prêtre se crispèrent, il serra les mâchoires. »
      La seule solution pour se débarrasser des parasites sera de prendre la fuite avec grand père et Lise abandonnant la place aux profiteurs. Le Père Martin ne fut pas trop long à convaincre et, une nuit, le trio partit vers la sécurité qu’offrait l’ancien abri de Daniel. Il sera rejoint plus tard par Raymond. Peu de temps après grand père Martin s’éteignit dans la sérénité car de doux liens s’étaient tissés entre Lise et Daniel.
      Un petit ouvrage à destination des adolescents. Les psychologies sommairement esquissées ne cachent pas trop les leçons de morale que tout jeune homme doit intégrer, selon l’auteur, pour passer au stade  adulte : courage, force et vigilance, ouverture au monde et optimisme,  quelle que soit la tragédie à venir. Le style parfois trop simple et le ton, parfois mièvre, ne déparent pas trop un roman adapté à cette tranche d’âge.

    4. Type: livre Thème: menaces climatiques Auteur: Pierre de NOLHAC Parution: 1932
      Par lettres, la narratrice fait part à son compagnon resté à Paris de ses impressions romantiques à la vue de la grande plaine de Limagne et de la chaîne des Puys. En cure d’eau près de Clermont, elle constate que la source thermale devient brûlante. Des tremblements de terre l’inquiètent fortement. A l’instar des autres curistes, elle se hâte de fuir ce lieu menaçant quand soudain les volcans de la chaîne des Puy se réveillent et engloutissent la Limagne sous un lac de feu: «Les avions qui survolent cette mer brûlante, aperçoivent, sous la surface, la carte tragique de ce malheureux pays. Les flèches et la toiture de la cathédrale de Clermont y font un étrange îlot; la chaîne des dômes se reflète dans ce lac immense. On distingue sur les lignes de chemin de fer, les trains saisis en marche, exactement à midi 55. »
      Une petite nouvelle française traitant du thème de la submersion.

    5. Type: livre Thème: fins du monde, fins de l'humanité Auteur: LECONTE DE LISLE Parution: 1986
      "Il y aura dans l’abîme du ciel, un Grand Astre rouge Nommé Sahil. "

    6. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: Richard CORBEN Parution: 1992
      Vol. 01 : Monde mutant, scén. Jean Strnad, éd. Campus, 1983, 1 vol. broché, 64 pl. couleurs, BD d’expression anglaise (USA)
      1 ère  parution : 1983   titre oiginal : Mutant world
      Dumento, fort, naïf et généreux survit vaille que vaille en un monde post-atomique grouillant de formes de vie mutantes invraisemblables, produits mi-hommes  mi-animaux. Le décor, constitué de ruines urbaines, d’immeubles détruits, sont autant de pièges pour Dimento qui, à l’instar des autres êtres peuplant cet univers de cauchemar, pense exclusivement à se procurer de la nourriture. Trop naïf, il se fait berner ou poursuivre par des créatures comme « Bugs » ou « Creeps » dont l’alimentation quotidienne se réduit au cannibalisme. Manger ou être mangé telle est la loi unique de cet univers.
      Dimento croise cependant trois personnages étonnants. Le premier est le « Père Dove », un zélé serviteur de Dieu qui pratique le karaté et réduit Dimento en esclavage. Il est à la recherche des auteurs de ce qu’il considère comme une abomination. Le deuxième est Julie, une plantureuse blonde qui sauve la vie de Dimento. Notre gentil mutant tombe amoureux d’elle. Le troisième est Max, un soldat issu d’un laboratoire souterrain où s’est maintenue une activité scientifique. Max détient la clé de l’énigme.
      Observant les tribulations de Dimento et de Julie, à moitié morte, torturée par des mutants cannibales, et en dépit des ordres reçus, il les fait entrer dans la base souterraine. C’est là que l’organisation travaille au repeuplement de la dernière chance. Le « Professeur » y élève  des clones, tels que Dimento, Julie ou le père Dove, et les lâche à la surface pour tenter d’assurer un avenir à l’humanité.
      Mais ils ne sont pas tous réussis, parfois génétiquement instables, comme ce Père Dove dont la violence maniaque menace le Professeur et son projet. Les progrès de Dimento et de Julie seront suivis avec attention,  et puisque Dimento aime la jeune fille, le savant remplace l’ancienne Julie, trop abîmée, par un nouveau clone, la conditionnant à être toute dévouée au mutant, un grand enfant de six ans au corps d’adulte. Il les renvoie à la surface, Dimento avec Julie, et Max avec une autre Julie, en un autre endroit. A nouveau réunis, le couple goûte un bonheur parfait malgré la dévastation du monde
      Vol. 02 : Fils du monde mutant, éd. Glénat, 1991, scénario Jan Strnad, coll. « Comics USA », 1 vol. cartonné, in-quarto, pl. couleurs,  npag. BD d’expression anglaise (USA)
      1 ère  parution : 1990  titre original : Son of Mutant World
      Dimentia, la fille de Dimento, batifole dans la forêt avec son grand ami le grizzli géant, Ollie, lorsque son père meurt, assassiné par des mutants. Il lui donne pour dernière recommandation de rejoindre son ami Max en sa petite enclave fortifiée,  protégée par les « herbes suceuses de cerveau », où ce dernier essaye de reconstituer un noyau de civilisation ayant pris sous sa protection un groupe de mutants pacifiques. L’aventure est risquée malgré la vigilance d’Ollie car Dimentia croise la piste d’un vieux chasseur de grizzli et de son fils décidé à en découdre. Suivie de haut par le ballon de Herschell, l’astronome, elle sauve la vie au bonhomme lorsque blessé par inadvertance, il tombe dans la rivière où elle se baignait.
      Mais la plus grosse menace est constituée par la terrible bande de Mudhead, le géant macrocéphale, qui voue une haine démente à Max  pour l’avoir évincé de son territoire. Il attaquera l’enclave à l’aube, la barrière des herbes suceuses l’empêchant d’agir la nuit. Comme il désire un emblème à la mesure de sa puissance, il envoie son âme damnée, son «loyal crapaud » à la recherche de celui-ci. C’est Ollie, tombant dans un piège, qui sera le symbole de Mudhead.
      Alors que Max, qui ne jure que par les cendres de sa Julia morte, connaît le découragement, les événements se précipitent. Herschell et Dimentia capturés également par les troupes de Mudhead, font d’abord plus ample connaissance puis, par l’action bienveillante des deux chasseurs de grizzli, ils libèrent Ollie.
      Tous se dirigent vers le territoire fortifié de Max. Mudhead est sûr de sa victoire. C’était sans compter sur l’éclipse solaire prédite par Herschell. Une nuit inattendue s’instaure sur le paysage, activant les herbes suceuses qui nettoieront le terrain des mutants de Mudhead. Le danger envolé, la petite colonie prospérera en paix, Dimentia et Herschell ayant adopté le petit chasseur de grizzli, en attendant les jours meilleurs d’un monde nouveau.
      « Monde Mutant » est l’incroyable harmonie entre un scénario fort et un dessin extraordinaire. Chef-d’œuvre de la bande dessinée de science-fiction , « Monde mutant » fait partie de l’œuvre de maturité de Corben qui a déjà une longue pratique graphique derrière lui, acquis dans le domaine des comix underground. L’on ne sait ce que l’on doit admirer le plus, le scénario ou l’habileté du montage, les figures sculpturales ou les couleurs pastels car tout y est ravissement, qui transcende l’horreur même du récit

    7. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires Auteur: Théodore STURGEON Parution: 1946
      Le savant et l’artiste. Le logicien et l’esthète. Grenfell et Jack Roway. Le savant est possédé par une vision et un objectif : rendre la guerre impossible. Pour cela il faudra infliger une telle terreur à l’humanité que jamais plus elle ne prendrait les armes. Il conçoit « l’Abîme », un mémorial tellement angoissant, et qui devra durer si longtemps, que l’être humain, en le voyant, oubliera son agressivité.
      Le physicien atomiste est capable de construire l’Abîme qui mettra en œuvre les conditions d’une explosion nucléaire des milliers de fois plus puissantes que celle d’Hiroshima, mais contrôlées et limitées en surface. La fusion qui en résulterait, en transformant toute la matière disponible en énergie, créera une zone interdite où subsistera un lac en fusion, de la chaleur et de la lumière.
      S’attelant à cette tâche, Grenfell sait qu’il sera maudit et activement recherché par les autorités. Il se fait donc discret dans son laboratoire personnel. Le seul qui l’approchera est Jack à qui il garde sa confiance. Lorsque le poète le retrouve, Grenfell achevait son œuvre.
      Cependant Jack a peur. Très peur. Des Soviétiques notamment. Seule l’invention du physicien mise entre les mains des militaires pourrait sauver la situation. Alors il trahit Grenfell, signalant sa retraite aux autorités.  En s’emparant des éléments constitutifs de l’Abîme, les policiers activèrent la masse critique et déclenchèrent l’apocalypse. La conflagration nucléaire fut telle qu’on l’attribua aux Soviétiques. Suivit une guerre nucléaire, puis une autre, qui balaya l’humanité de la scène de l’histoire. Jamais plus les hommes ne se feraient la guerre :
      « Quelques humains avaient survécu. Les rats en mangèrent la majorité – car les rats avaient accru leur population dans des proportions fantastiques. Et puis, il y eut des épidémies. Ensuite, il resta des êtres nus, se tenant à peine droits, dont l’hérédité déformée remontait sans doute jusqu’à l’homme. Mais ceux-là savaient, individuellement et collectivement, ce qu’était la peur, et il n’y eut pas d’évolution. Ce n’étaient certainement pas des hommes. »
      Seul l’Abîme, le Mémorial voulu par Grenfell continuerait à déverser son horrible lumière sur une terre dévastée.
      Une nouvelle en forme d’avertissement, toujours d’une «brûlante » actualité.

    8. Type: livre Thème: menaces telluriques, menaces idéologiques Auteur: Clive CUSSLER Parution: 1999
      Dirk Pitt et son alter ego Albert Giordino se retrouvent à nouveau au centre d’une aventure dont l’enjeu est le sort du monde. Tout débute dans une mine d’or chilienne où seront découvertes de curieuses inscriptions et un crâne en obsidienne Les propriétaires et linguistes, au sein de la terre, poursuivis par d’impitoyables ennemis, échapperont de peu à la mort grâce à l’énergique action  de Dirk.
      Un deuxième crâne  réapparaîtra, retrouvé dans un ancien trois-mâts bloqué depuis deux siècles dans les glaces de l’Antarctique. Ces objets s’offrent comme témoins de la civilisation atlante (appelé ici les « Amènes ») qui a fleuri neuf mille ans avant J.C. et a été détruite par l’impact d’une comète laquelle bouleversa la terre en déplaçant les pôles, en submergeant les continents, en éliminant la quasi-totalité de la vie. Les inscriptions témoignent de ce cataclysme mais surtout annoncent le retour de la comète :
      « -Vous avez déchiffré  tout cela dans les inscriptions ?
      -Ca et beaucoup plus, répondit Yaeger avec chaleur. Elles décrivent l’horreur et les souffrances avec des détails saisissants. L’impact de la comète a été gigantesque, soudain, effrayant et mortel. Les inscriptions parlent de montagnes s’effondrant comme des joncs dans la tempête. Il y a eu des tremblements de terre, d’une magnitude impensable aujourd’hui. Des volcans ont explosé avec la force de milliers de bombes nucléaires emplissant le ciel de couches de cendres de plusieurs kilomètres d’épaisseur. De la pierre ponce de trois mètres d’épaisseur a recouvert les mers. Des rivières de lave ont enterré presque tout ce que nous appelons le nord-ouest du Pacifique. Des feux ont été allumés par des ouragans, créant d’immenses nuages de fumée qui ont caché le ciel. Des raz de marée de près de cinq kilomètres de haut se sont abattus sur les terres. Des îles ont disparu enfouies à jamais sous les eaux. La plupart des gens et tous les animaux, sauf quelques-uns, et toute la vie marine ont disparu en moins de vingt-quatre heures. »
      Les irréductibles ennemis de Dirk appartiennent à la famille des Wolf, des êtres supérieurs, s’il en est, grands, allemands, athlétiques, aux yeux bleus, aux innombrables cousins et cousines d’une richesse et d’une discrétion sans pareille.
      Karl Wolf, le Père, c’est un destin, un objectif, un programme. Le destin : ressusciter les valeurs du 3 ème  Reich. Après la nouvelle destruction du monde, le 4 ème  Reich triomphera enfin dominé par les membres de la Famille, des clones issus de manipulations génétiques et du sperme de Hitler ! Ce sont le docteur Mengele et le secrétaire Borman qui se sont chargés de cette tâche lors de la chute du Reich.
      Le premier a conçu les Wolf. Le second, par l’entremise d’une noria de sous-marins, a fait édifier deux bases inexpugnables, l’une au Chili, l’autre en Antarctique. L’objectif étant de provoquer la destruction du monde en anticipant sur le cataclysme annoncé par les Amènes.
      Les vestiges de cette antique civilisation leur étaient connus et l’on comprend que les Wolf n’apprécient guère l’action de Dirk Pitt.  Le programme se déroulera en deux temps : d’abord la construction de quatre arches gigantesques qui devront contenir tous les membres de la famille, leurs affidés, et tout ce qui est nécessaire à une longue survie en mer :
      « Une colossale ville flottante était amarrée le long du dock le plus proche tandis que les trois autres immenses navires étaient attachés près des docks parallèles. Ils présentaient un spectacle à couper le souffle, brillant de mille feux contre le ciel nocturne. Pour Pitt et Giordino, qui regardaient le premier colosse depuis la surface de l’eau, sa taille était inconcevable. Ils n’imaginaient pas qu’une telle masse incroyable puisse non seulement flotter mais traverser les mers du globe par sa propre puissance.»
      Construites dans un fjord chilien, protégées par une horde de « gardes noirs », elles seront dépositaires de toute la technologie qui permettra à l’humanité (c’est-à-dire les Wolf) de repartir sur des bases solides après le futur déluge mondial. Car la Famille aspire à un monde nouveau où domineront les blonds aux yeux bleus.
      Cependant, le déluge doit être aidé par la déstabilisation des continents. Ce qui se prépare dans leur base secrète de l’Antarctique au moyen des nano-technologies. En piégeant la totalité du bouclier de Ross pour que, à l’heure prévue, il se détache du reste de la banquise, ils espèrent, qu’un tel poids naviguant brutalement vers le sud, désaccordera les axes du pôle, en amplifiant le phénomène de nutation terrestre : la subduction des continents qui en résultera sera quasi-universelle.
      Il reste peu de temps à Dirk et son ami pour contrer les projets des savants allemands. Il importe surtout de tirer Pat (la jeune archéologue) des griffes ennemies.
      Capturée par les Wolf qui estimaient qu’elle pourrait leur être utile, elle avait été emmenée sur « l’Ulrich Wolf », l’arche de commandement. Dirk et Giordino, avec ruse et courage, s’insinuent dans la place, et la tirent du guêpier. La deuxième action, encore plus aventurée, consiste à neutraliser la base antarctique, de toute urgence, puisque le compte à rebours fatal a déjà été enclenché.
      L’armée, enfin prévenue, avec l’appui de la NUMA (Agence nationale Marine et Sous-marine), et sous les ordres mêmes du président des Etats-Unis, se heurte à une résistance imprévue. Les meilleures unités des forces spéciales auraient été  anéanties si Dirk et Giordino, partis en éclaireurs n’étaient venus inopinément à leur secours dans un «Croiseur des Neiges », engin glaciaire expérimental et titanesque :
      « Il se passait quelque chose de totalement sinistre sur les lieux de la bataille. Les hommes des forces américaines et les garde des Wolf se figèrent, choqués. Cleary regardait sans ciller, l’expression rigide au-delà même de l’étonnement, une immense machine de guerre rouge, roulant sur d’énormes pneus, qui attirait les regards comme un cauchemar de fou. Il regarda avec fascination le véhicule géant écraser deux autoneiges blindées, les projeter sur le côté et les aplatir tandis que la force de l’impact envoyait les gardes sidérés en l’air avant qu’ils ne retombent violemment sur la glace. Des flammes sortirent en volutes mouvantes des portes déchirées, des morceaux , d’éclats de métal et de plaques de blindage. Le monstre ne ralentit pas une seconde, son conducteur poursuivant son œuvre de destruction. »
      Le compte à rebours s’arrêtera à moins de dix minutes avant l’instant fatal, la comète évitera la terre, les Wolf périront dans les glaces, les gigantesques arches, récupérées et modifiées serviront de palais touristiques flottants, et Giordino épousera Pat.
      Un mélange d’ingrédients éprouvés, d’actions et de coups de théâtre, des ennemis monstrueux, un cataclysme hors du commun et voici de longues heures de lecture (plus de 500 pages) d’un roman à l’américaine.

    9. Type: livre Thème: fins du monde, fins de l'humanité Auteur: Emmanuel DESROSIERS Parution: 1937
      A Dove Castle, près des Rapides de Lachine, au Canada, le grand savant maître du monde, Herbert Stinson est très inquiet car la Terre donne tous les signes d’une fin prochaine. Déjà de nombreux cataclysmes précurseurs d’une suite plus intense ont bouleversé la géographie de l’ensemble du globe :
      « Après une heure de sommeil à peu près, un grondement le réveilla. Il prêta l’oreille un instant, s’habilla et descendit par l’ascenseur hydraulique jusqu’au sous-sol de l’île. Les instruments sismiques lui apprirent qu’à quelque quinze ou dix-huit milles en profondeur le sol entrait en perturbation. La faille de Logan à son tour était hachée petit à petit par le cataclysme, il n’en fallait plus douter.
      Demain, peut-être, toutes les collines monténégriennes cracheraient l’explosion sinistre d’un monde souterrain ameuté ; les entrailles de la terre vomies dans un spasme affreux ; la terrible destinée révolue d’un astre usé par les millénaires. »
      Les causes en seraient une « consomption » naturelle du feu central, un vieillissement du noyau et une pression interne en augmentation constante.
      En l’an 2380 l’humanité a accompli des progrès prodigieux , dans le domaine technologique et scientifique :
      « Depuis cinquante ans, les derniers arbres étaient disparus de la surface de la terre et les journaux ne s’imprimaient plus. Les savants avaient découvert un moyen fort simple de renseigner les nations. A toutes heures de la nuit ou du jour on projetait dans le firmament les nouvelles imprimées en caractères énormes ; le jour, un pan de ciel s’obscurcissait, devenait noir comme de l’encre et la dépêche y apparaissait en blanc ; la nuit l’écran naturel suffisait. »
      Herbert Stinson et son collègue Herman Stack ont décidé de réunir un Congrès mondial des Physiciens à New-York au cours duquel ils espèrent convaincre leurs collègues, les 700 000 délégués de tous pays, que la seule voie de salut pour l’humanité –ou ce qu’il en reste - passe par une émigration massive vers la planète Mars, déjà colonisée, où l’on travaille d’arrache-pied à accueillir les terriens orphelins.Le globe fait savoir, par ses secousses et tremblements, que le plan devra être mis immédiatement en œuvre.
      Des catastrophes sans nom paralysent le monde : la plus grande partie de l’Amérique du Sud s’était effondrée, les fonds sous-marins bougeaient sans relâche et en Europe la chaleur et la sécheresse désertifiaient les paysages :
      « La Corée avait été balayée par un raz-de-marée ; l’eau envahissait déjà le grand plateau du Tibet qui s’affaissait ; la mer Aggasiz se reformait au centre du Canada et au nord des Etats-Unis ; les Rocheuses se creusaient de vomitoires par où l’incendie du globe s’allumait ; le soleil paraissait sanglant à travers des nues de cendres et de feu. »
      Le professeur Erzeberger explique aux délégués que l’énergie nécessaire  à la propulsion des Vaisseaux cosmiques pourra être stockée dans des « bouteilles de Felsten » et acheminée à partir des chutes du Niagara. Herbert Stinson et ses amis doivent en effet convaincre le monde de la pertinence de leur projet, notamment le puissant Herbröm Shern, qui préconise l’immobilisme, ou le Dr. Ohms qui, devenu fou à l’idée de la mort, envisage la « transmigration des âmes » sur Mars, les corps restant sur la Terre.
      Tandis que le camp de sauvetage se met en place au Canada, que la première vague des Vaisseaux devient opérationnelle, les désastres s’amplifient à travers le monde :
      « Depuis environ soixante ans la navigation avait cessé sur presque toutes les mers du monde. Les océans en furie roulaient des vagues qui frôlaient presque les aérobus évoluant à mille pieds dans les airs ».
      A Paris, sur un écran géant, l’on projette l’engloutissement de la région de Malacca. Marcel de Montigny,  un vieil humaniste, conservateur du musée du Louvre, déplore la perte de tant d’œuvres d’art, expression du génie humain. En Inde, le cataclysme prend une ampleur inattendue. Avant que le sub-continent indien tout entier ne s’abîme dans les flots, les spectateurs parisiens, horrifiés, pourront suivre la révolte et la folie de la faune sauvage, menée par les extraordinaires mammouths géants, des créations du Dr. Singh :
      « Les bêtes, au nombre de millions, arrêtées par les montagnes fuyaient vers le grand fleuve parsemant la plaine qui fléchissait de charognes innombrables. Les hameaux et casemates étaient disparus sous la vague féroce et bientôt les bêtes comme devenues folles obstruèrent le cours du fleuve sacré (…) Des milliers de tonnes de chairs pourrissaient sous un soleil ardent pendant qu’une mer intérieure se formait dans le Panjab. »
      En face de l’effondrement de la chaîne alpine et de l’Oural, du réveil des volcans centraux en France, des raz de marées et la destruction de nombreuses parties continentales, l’urgence de fuir ce pays condamné est devenue absolue :
      « La France avait sombré également. Toute la pointe bretonne de Rennes à Brest était tombée dans l’abîme creusé par la mer déchaînée. En peu de jours Cherbourg capitulait devant les raz-de-marée, toute la côte de la Manche fut dévastée et bientôt de La Rochelle au Havre un affaissement se produisit menaçant Paris. Au sud, les volcans des Pyrénées guettaient le territoire français. Pau, Tarbes, Carcassonne avaient agonisé sous la cendre et le feu et bientôt les secousses sismiques rendirent la vieille France inhabitable. »
      Seuls l’Amérique du Nord et le Canada restent fermes, là où se trouvent les cratons les plus anciens de l’histoire de la terre. Lorsque le premier contingent volant disparaît dans la haute atmosphère, les survivants de Dove Castle, angoissés, attendent son retour, se demandant s’ils parviendraient jamais à se sauver avant que le globe n’explose en son entier:
      « Les Etats-Unis d’Amérique et le Canada avec leurs populations de près de sept cent millions d’habitants devaient fournir les premiers contingents à se rendre sur Mars. Il fallait pour ainsi dire déblayer le territoire où onze milliards d’individus devaient stationner avant de prendre place à bord des aérobus de l’Union des Peuples. »
      C’est aux derniers instants, plus de deux mois après le départ des engins, alors que la terre est prête à s’autodétruire en une apothéose wagnérienne, que les ultimes rescapés prendront place à leur tour à bord des vaisseaux martiens.
      Un court et rare roman d’un auteur canadien dont les descriptions cataclysmiques ne manquent pas de charme. Elles seront hélas ! gâchées par un pathos moralisateur qui se perd souvent en un salmigondis historique et pseudo-culturel.

    10. Type: livre Thème: savants fous et maîtres du monde, invasions d’insectes, la cité foudroyée Auteur: Charles DE RICHTER Parution: 1937
      Les événements se précipitent en cette année 1987. Trois nouveaux croiseurs récemment lancés par des pays européens coulent à pic. Des lettres de menace aboutissent mystérieusement sur le bureau du ministre de l’Intérieur, Etienne Gromier. Elles annoncent d’autres sabotages, d’autres désastres à Paris, s’il n’est pas mis fin immédiatement à toute activité belliqueuse internationale.
      Louis Berson, journaliste employé aux " Nouvelles du Monde ", se met en piste pour découvrir le redoutable individu qui menace le monde. Ayant eu vent de l’évasion de Melpomès, un condamné à mort, il découvre qu’une jeune femme " à la phalange gauche coupée " est probablement une intermédiaire entre le criminel inconnu et le monde politique. Ayant obtenu certains renseignements de la part du père Félibien, vieil huissier original au Palais de justice, Louis Berson est enlevé puis retrouvé, amnésique. Son patron, Jean Sorlin le fait hypnotiser par le mage Sankar pour que les souvenirs lui reviennent.  Il semble avoir été retenu prisonnier dans une salle souterraine parcourue par une machinerie électrique et, sur son trajet, mis en contact avec une termitière géante aussi imposante que les tours de Notre-Dame
      Ces insectes, lancées à l’assaut de la ville, sapent les fondations des bâtiments officiels et militaires. la Tour Eiffel elle-même, symbole d’une France fière et victorieuse, s’écroule, tragiquement minée :
      " Après plusieurs secondes qui semblèrent des siècles, on vit enfin le sommet de la Tour décrire un arc de plus en plus grand, tandis que s’éteignaient toutes les lumières qui, jusqu’alors, avaient clamé que, là-haut, il y avait des hommes qui vivaient, qui pensaient, qui osaient. Et, brusquement, dans un fracas de tonnerre où le bruit des haubans d’acier qui se rompaient était semblable à l’explosion des obus, la Tour entière, orgueil de Paris et voix de la France, bascula tandis que la foule, incapable de se maîtriser, hurlait d’horreur, et que se rompaient les rangs des soldats noirs destinés à la maintenir. Elle se cassa en deux avant de toucher le sol, projetant sa partie supérieure sur les immeubles abandonnés, et les réduisant en ruines, tandis que sa masse principale labourait le sol et s’y enfonçait profondément. Et tout aussi rapidement que la clameur et le fracas de la chute étaient montés au ciel, un silence lourd comme une crêpe s’appesantit. La Tour était morte ! "
      C’en est trop pour les Parisiens qui quittent la ville en masse, laissant derrière eux le vide et la désolation. Etienne Gromier de son côté, a été battu par le démagogue Duguay-Baillon qui prend la  Présidence du Conseil à sa place,  et dont la première mesure sera d’évacuer le gouvernement à Alger. Quant à Louis Berson, il suit à nouveau la trace de la mystérieuse jeune femme dont il apprend l’identité : Viviane Dermoz, étudiante en Sorbonne. Les menaces épistolaires continuent de pleuvoir, les bâtiments de s’écrouler les uns après les autres. Gromier convoque ses corrélatifs européens pour une mission de la dernière chance dans une ville de Paris désertée.
      Sir Horace Mersy, le représentant anglais, est le premier à capituler. Il suggère de signer le protocole européen de désarmement que le fou réclame. Coup de théâtre !  Person reconnait en la personne de Félibien le savant fou qui l’avait enlevé, de son vrai nom Victor Dermoz, c’est-à-dire le papa de Viviane. Dermoz refuse d’abandonner son idée fixe qui est la destruction de l’ensemble des ouvrages humains par ses termites auxquels il commande par vibrations interposées.  
      L’enlèvement de Sir Horace et de Viviane par le collaborateur dément de Dermoz le fait changer d’attitude. Pour sauver sa fille,  il coopère avec Person. Après une longue poursuite dans les tunnels souterrains de Paris où oeuvrent les termites, les deux hommes neutralisent le fou et délivrent ses infortunés cobayes. Dermoz, dont l’idéal anarchiste s’effondre, ne peut survivre à son échec et se suicide. Quant au protocole adopté par les pays européens, il ne tint pas la route longtemps. Au moindre malentendu, il sera abandonné en faveur d’un bon et solide réarmement.
      Un roman policier qui présente de nombreux éléments conjecturaux et offre une vision désabusée du futur.

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