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    Bienvenue dans la Base de Données des livres !

    Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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  • 711 livres

    1. Type: livre Thème: menaces climatiques, guerres futures 1, pollution généralisée Auteur: Jean-Marc LIGNY Parution: 1993
      L’eau est devenue un produit hautement convoité dans un monde pollué, inégalitaire où la lutte Nord-Sud se développe. Au Tibesti, le FroLiTi (Front de Libération du Tibesti) s’oppose au gouvernement tchadien dirigé par l’empereur Boukouni qui hait les Occidentaux. L’équilibre entre les deux camps, jusqu’ici parfaitement maîtrisé par les Européens, risque d’éclater. En effet, la CEGE (Compagnie générale des Eaux), vient de découvrir une immense nappe phréatique d’eau douce ne demandant qu’à être exploitée par les pays évolués. Une opération se met en place qui permettra à la CEGE de s’approprier l’eau, d’éradiquer le FroLiTi, aux Européens de se débarrasser de Boukouni et d’étendre la zone d’influence du Nord.
      Ce seront Victor Bensoussan, un mercenaire, et la propre fille de Helmuth-Gonzalès-Andersen, (Directeur de CEGE), son pseudo-otage, qui y joueront un rôle de premier plan. Sandra Federovna Ciccione, adolescente plutôt non-conformiste, vaccinée anti-sida, opiomane qui hait ses parents, tombera amoureuse de Victor lorsqu’elle apprendra qu’elle a été jouée par son propre père. Victor, qui honore toujours un contrat, s’engage pourtant à la livrer à Boukouni, comme prévu. Les Yakusais du Dragon Rouge (Chinois) rendent cette mission plus difficile. L’eau de la nappe phréatique qui leur servait à cultiver les champs de pavots d’opium, à destination de l’Europe, sous la bienveillance active du FroLiTi,  et le plan de la CEGE les dérangent fortement. D’autant plus que des morts subites de drogués laissent à penser que l’opium mis sur le marché est empoisonné. Il l’est effectivement à cause d’anciens fûts irakiens de gaz de combat au tabun qui pourrissaient dans le coin, à l’insu de tous, l’Irak ayant disparu depuis un certain temps déjà de la scène de l’histoire.  
      Leroi-Szbigniew, le poussah répugnant, président de l’Europe-Unie, et la CEGE réussiront pourtant leur coup, éliminant Boukouni et le FroLiTi en ce combat géopolitique sans pour autant récupérer l’eau délétère qui empoisonnera les Tchadiens. Sandra, elle, dégoûtée par la société des nantis, suivra Victor en sa destinée de mercenaire :
      « Sandra fit une grimace de dégoût, se retourna sur son siège de cuir tabac et s’abîma dans la contemplation morose de la circulation derrière nous. C’était d’ailleurs la seule animation dans le paysage mortifère qu’on traversait : gazomètres rouillés, usines à l’abandon, immeubles sinistres, végétation moribonde, étouffée sous le smog éternel. Ca et là des favelas, des cités précaires, des terrains vagues jonchés d’ordures où couraient des mômes en haillons. Partout la crasse, la ruine, la décrépitude. (…) Tous les limes, frontières, contrôles et guerres n’arrivaient plus à contenir les hordes de gueux qui battaient maintenant aux portes blindées des effendias, exigeaient partage et justice. Déjà pillages et sabotages commençaient. Il était temps pour des gamins comme Sandra d’apprendre à vivre.»
      Un petit récit à l’emporte-pièce, cynique à souhait, qui évoque un futur proche et plausible, certainement en dessous de la vérité pour ce qui concerne les manipulations politiques.

    2. Type: livre Thème: la nouvelle glaciation, Adam et Eve revisités Auteur: Jacques SPITZ Parution: 1936
      Dans la société future, le soleil s’étant refroidi, une nouvelle glaciation s’étend. L’humanité, réduite à sa plus simple expression, s’est enterrée pour rechercher un peu de chaleur dans les entrailles de la Terre. Cette société conserve un statut scientifique avancé. Ce n’est qu’aux Tropiques que subsistent à l’air libre certaines villes, comme Tombouctou 2, par exemple.
      Evy de la Condamine, Pat Sendersen, Wasserman sont les héros du récit. Evy, jeune fille révolutionnaire, est la nièce d’un savant réputé qui milite en faveur de la sortie des humains de dessous la terre et de l’évacuation d’un ultime couple de Terriens vers Vénus, le soleil se refroidissant inexorablement et provoquant d’une manière inéluctable la fin de la race humaine . Elle se heurte dans ce projet au maître de la société terrienne, le Président, chargé de maintenir coûte que coûte la société dans la stabilité et l’ordre:
      " Je vous disais que toute la politique du Conseil exécutif dérive de ce principe fondamental, d’une clarté enfantine: régler la courbe d’ascension démographique sur la courbe d’extraction du radium. Les huit cents grammes de radium que vous demandez représentent une chute de 15% de la réserve mondiale. Ce serait donc 15% de l’humanité, soit près de deux cents millions d’individus, qui se trouveraient privés de leur couverture radioactive. "
      Mais le soleil, de l’aveu même du "Directeur du Soleil", savant chargé spécialement de suivre son évolution, est "touché à mort":
      " Le Soleil n’en a plus que pour un ou deux millions d’années. Mais que ce chiffre ne vous rassure pas, monsieur le Président. Avant dix ans nous aurons une baisse de température de 20° au niveau du sol, et nous ne pourrons plus compter que sur une température moyenne de moins de 18° à l’équateur et à l’air libre. C’est à dire que nous serons au-dessous du point de congélation de l’eau de mer, en c’en sera fini de la vie. "
      Il faut donc prendre une décision drastique: celle de s’enterrer plus profondément, d’arrêter tous les projets en cours et de condamner à mort, car les ressources énergétiques deviennent insuffisantes, la majeure partie de la population mondiale.
      L’état d’alerte est déclaré. Le "Club pour l’expansion intégrale" est interdit. A Tombouctou 2,  Pat, amoureux d’Evy, assiste à une réunion subversive en sa compagnie. Le professeur Sandersen, l’oncle de Pat, a trouvé le moyen de lancer une fusée dans l’espace. Le Président, que ce projet contrarie, le fera enfermer comme fou à Sainte-Hélène, devenu un bagne glacé sur une mer gelée. Sandersen s’y retrouve en compagnie de Pat. Les détenus politiques à Sainte-Hélène sont des savants de tout acabit, dangereux pour l’ordre établi. Là-bas, entourés par la banquise glacée, on les laisse poursuivre leurs expériences :
      " Chaque jour, pourtant, le soleil semblait se faire plus froid. L’un après l’autre, les thermomètres sautaient. L’encre des stylos gelait sur les poitrines. La carapace de glace couvrant l’île prenait des consistances d’acier et une étrange lourdeur allât jusqu’à s’emparer de l’air lui-même".
      Malgré ces conditions infernales, Métro-Goldwinn Pasteur, un scientifique, trouve la formule de l’hibernation et la confie à Sandersen pour un usage futur. Durant ce temps, Evy continue d’agiter les foules en faveur du voyage sur Vénus.
      Un autre danger se prépare. En s’enterrant de plus en plus profondément, les êtres humains sont sensibles aux rayons "hyper-cosmiques" qui ont une action néfaste sur leur intelligence: les hommes se crétinisent! Encerclés  de partout par une nature hostile, les derniers hommes se rendent à l’évidence: il faut qu’un couple puisse quitter la Terre condamnée pour perpétuer l’espèce. Ils suivent donc Evy dans sa quête ; La Présidence est renversée, Sandersen et Pat libérés. Devenu dernier Président des Etats-Unis du Monde, Sandersen met son projet à exécution en envoyant Pat et Evy sur Vénus, nouveaux Adam et Eve d’une société future:
      " Tandis qu’il rêvait dans le soir, Evy s’était silencieusement éloignée. Mais, proche ou lointaine, n’emportait-elle pas son image vivante dans son regard? Elle revenait vers lui, il la regardait gravir la pente dans l’auréole de gloire que lui faisaient les derniers rayons du soleil jouant sur sa chevelure. Il l’attendait, allongé sur le sol, le buste soulevé, l’accueillant par avance de toute sa confiance heureuse. A quelques pas de distance, elle tendit vers lui le bras et la main. La main tenait une chose ronde et rouge. Et le regard de Pat ne put se détacher de cette chose...Très loin en lui, par delà une nuit sans limites, il lui semblait que quelque part, ailleurs, il avait déjà vu ce que ses yeux présentement voyaient. Et des mots vinrent d’eux-mêmes à ses lèvres, avant qu’il en retrouvât le sens: -Un fruit d’une espèce disparue, une pomme... "
      "Les Evadés de l’an 4000" brille surtout par un festival d’innovations scientifiques et de théories neuves (à l’époque) dans le champ de la science fiction prouvant que Jacques Spitz a su égaler les meilleurs romanciers américains du genre.

    3. Type: livre Thème: menaces climatiques, menaces cosmiques Auteur: R.O. SHERRIFF Parution: 1941
      L’avant-propos du roman explique ce que représente le Manuscrit Hopkins : un des seuls vestiges ayant survécu de la culture anglaise, un témoignage sur les derniers jours de la civilisation occidentale, retrouvé quelque mille ans plus tard, "un fragile, un solide cri d’angoisse qui perce les ténèbres grandissantes de l’Angleterre moribonde".
      Qui donc est cet Edgar Hopkins à qui l’on doit le manuscrit? Célibataire de quelque cinquante ans, de petite bourgeoisie, ancien professeur de mathématiques qui a pu se retirer grâce à un petit héritage soigneusement géré. Son dada, l’élevage des poules, dont il est très fier, et qui lui a apporté quelques délicieuses satisfactions d’amour-propre dans les comices agricoles locales. Autre occupation, l’astronomie, plus particulièrement l’étude de la lune, ce qui lui permettra d’être au coeur du drame.
      Hopkins met un soin maniaque à décrire ce qui fut la vie quotidienne du temps de la catastrophe  qui détruisit son monde familier. Dans le même élan, il se met à nu avec ses petits triomphes, ses découragements, ses élans de générosités et son égoïsme… Dans un moment de colère vite regretté, il accepte d’endosser les risques de la construction d’un téléscope par la société d’astronomie dont il fait partie. Les risques financiers que représente cette entreprise deviennent sa hantise. Aussi est-il désespéré quand il reçoit une convocation pour une réunion exceptionnelle où il va devoir endosser la honte de ne plus pouvoir assumer ses responsabilités ; il en est convaincu, il court à sa perte quand un miracle a lieu: une catastrophe imminente! Une force inconnue rapproche la lune de la Terre qu’elle fera s’écraser sur celle-ci dans sept mois. Quel soulagement pour lui!
      Quand peu à peu, il comprend le sens de l’événement, il commence par éprouver la naïve satisfaction d’être parmi les "élus qui savent". Car la nouvelle sera cachée le plus longtemps possible à la population, même si , dès le départ, le gouvernement entreprend la construction de vastes abris qui permettront de sauver au moins une partie de la population. Au milieu de ce drame, Hopkins continue sa vie tranquille et s’étend sur ses préoccupations quotidiennes. C’est ainsi qu’il décrit son invention de "perchoirs métalliques chauffants" pour les poules qui "pondent des oeufs d’une qualité incomparablement supérieure ". Mais voyez la bêtise humaine: dans "l’Echo du mercredi de Mulcaster", ses "perchoirs chauds feraient éclore les oeufs à l’intérieur des poules"...
      L’attachement enfantin à sa petite vie, à ses rites quotidiens, à ses vanités, c’est sa manière à lui de résister à l’épée de Damoclès suspendue sur sa tête, que son cerveau a acceptée mais que son instinct, sa vanité d’homme, refusent de reconnaître. Il se rend compte que la construction de l’Abri, devenue la préoccupation unique du village de Beadle, a quelque chose de futile, d’irréel, mais il y participe activement, parce qu’il faut le faire, et en même temps, il savoure en gorgées attentives les petits plaisirs d’une vie quotidienne pourtant si insipide. Et puis la catastrophe va lui apporter son premier et seul vrai bonheur, la rencontre avec la famille Parker.
      Le cataclysme tant attendu finit par arriver. Dans un sursaut de dignité humaine, Hopkins, comme les Parker, a refusé de se réfugier dans l’Abri: " Le ciel, atroce et terne, se fit lumineux; cette souillure brunâtre fut traversée d’une traînée rouge - sang, qui s’enfla et emplit le ciel. Le vent ne soufflait plus par rafales;  il se précipitait en un torrent mugissant et continu. Je restai près de la fenêtre, fasciné. Il m’était impossible de bouger. Alors, retentit un déchirement formidable, comme si la colline s’entr’ouvrait, et je vis les hêtres géants se roidir, broncher, et choir, comme le maïs sous la faux. "
      La lune, en frôlant l’Angleterre, déclenche un formidable ouragan destructeur qui entraîne la mer jusqu’au fond de la vallée, noyant la plupart des hommes dans l’Abri, tuant M. Parker mais donnant à Hopkins une nouvelle famille dans les personnes de Pat et Robin. Courageusement, ils vont entreprendre de revivre comme les autres survivants d’une Angleterre meurtrie. La Lune ne s’est pas contentée de frôler la Terre, avant de partir se perdre dans l’espace. Elle s’est abattue dans l’Océan Atlantique, qu’elle bouche, du Canada à la France. Or, il se trouve qu’elle contient d’immenses richesses minérales vite convoitées par les Européens. Et, pour l’Angleterre seulement, s’ajoute un problème lancinant: la Lune barre ses routes maritimes vers ses colonies (le livre fut écrit en 1941). Alors se produit l’inconcevable: la guerre entre Européens.
      L’un après l’autre, Robin et Pat, en bons citoyens, s’engagent dans l’armée britannique. La mort de sa poule favorite dénoue les derniers liens de Hopkins avec Beadle alors que, peu à peu, l’Angleterre et toute l’Europe sombrent dans le chaos. Il se retrouve dans un Londres devenu terrain de chasse de quelques cinq mille humains démunis. Au même moment il apprend qu’un homme s’est levé à l’Orient, Sélim le Libérateur, qui avait annoncé aux peuples opprimés que la Lune était leur dieu et que bientôt "elle descendrait sur la terre pour détruire les Blancs qu’ils haïssaient". Là s’arrête le manuscrit Hopkins.
      Un récit élaboré où la narration à la première personne accentue l’effet de réel. Plus anglais que nature, le texte est à classer dans la veine du catastrophisme britannique dévolu au "home sweet home ", et à l’idée de la précarité insulaire, île dans la tourmente de la 2ème guerre mondiale.  "Le manuscrit Hopkins", avec son souci maniaque du détail, son humour à froid (les héros profitent de l’approche de la lune pour jouer une partie de cricket de nuit!), son désespoir en filigrane est une ode au masochisme anglais et une pierre de taille dans le genre qui nous intéresse. A lire absolument pour son originalité.

    4. Type: livre Thème: menaces climatiques Auteur: Donald A. WOLLHEIM Parution: 2007
      Le narrateur, en vadrouille dans son engin spatial découvre un monde merveilleux, au ciel bleu et totalement couvert par des océans peu profonds: Aquella. Les autochtones à la peau rose, peu nombreux, disséminés sur les chapelets d’îles, y sont accueillants, quoique fort tristes.
      Lors d’une virée en voilier avec Salur, un indigène, ils sont surpris par une terrible tempête qui secoue jusqu’aux profondeurs les abysses et fait sortir de l’eau des rochers glauques où s’accrochent tout un capharnaüm de poutrelles tordues, d’immeubles borgnes et de blocs épars. Alors le narrateur comprend qu’il est sur la Terre, sur un monde que l’on a éradiqué par une submersion généralisée des continents.

    5. Type: livre Thème: fins du monde, fins de l’humanité Auteur: Arthur C. CLARKE Parution: 1956
      Un groupe d’extraterrestres, aussi divers physiquement et mentalement que puissants technologiquement, ont une mission précise : assister à l’explosion d’une nova en ce bras écarté de la galaxie, explosion qui anéantira toutes les planètes de ce système y compris, et surtout, la troisième,  où ont été découverts récemment les signes d’une civilisation. Pour cela, ils ont un délai d’une heure, délai largement suffisant pour leur permettre de recueillir et d’accueillir à bord de leur vaisseau quelques centaines de survivants.
      Arrivés sur les lieux, Alveron, le capitaine du vaisseau L. 9000 préconise deux groupes d’intervention, en deux directions différentes : celui de Torkalee et celui d’Alarkane. Des preuves indéniables d’occupation récente seront rapidement établies, mais la ville est vide de ses habitants. Partout, des émetteurs alignés selon une direction précise semblent encore en fonctionnement. Le groupe de Torkalee se fait piéger dans un métro souterrain qui l’entraîne vers d’autres centres urbains, eux aussi désaffectés. L’appareillage est automatique et le temps presse pour Alveron. Aussi, faut-il abandonner la mission de sauvetage, sauver ses partenaires et quitter au plus vite ces lieux instables, l’explosion de l’étoile étant imminente. Une course contre la montre, mobilisant les esprits collectifs de la race des Paladoriens permet, en tranchant dans les milliards de tonnes de roches comme en un vulgaire gruyère, de procéder à l’évacuation du groupe de Torkalee. Il était temps: le soleil se transforme en nova, engloutissant cette planète, c'est-à-dire la Terre:
      "A leurs pieds, le continent sombrait doucement sous les vagues, hautes d’un kilomètre, qui montaient à l’assaut des côtes. Le dernier spectacle que devait offrir la Terre était celui d’une grande plaine baignée par la lumière argentée d’une lune extraordinairement brillante. Inondant sa face, des masses d’eau déferlaient, flot scintillant sur une chaîne de montagne lointaine. La mer avait remporté sa victoire finale, mais son triomphe serait de courte durée car, bientôt, ni la mer ni la terre n’existeraient plus. A l’instant même, où, dans la salle de contrôle, le groupe silencieux observait la destruction qui s’opérait sous eux, la catastrophe infiniment plus grande, dont celle-ci n’était que le prélude, vint tout à coup s’abattre sur eux.
      C’était comme si l’aurore se fût brusquement levée sur ce paysage de clair de lune. Mais ce n’était pas l’aurore : ce n’était que la lune elle-même brillant avec l’éclat d’un second soleil. Pendant à peu près trente secondes, cette lumière effroyable, surnaturelle, incendia sous leurs pieds la contrée désolée. »
      cependant, le mystère reste entier : où sont passés tous les habitants de cette planète ? C’est alors que Rugon, le préposé aux communications, a une idée lumineuse : et si l’on suivait les directions  indiquées par les émetteurs disposés en batterie? Très rapidement, leur ténacité est récompensée. Ils aperçoivent au loin, dans l’espace profond, une masse nébuleuse qui, de plus près, se décompose en une myriade de vaisseaux interstellaires enfermant en leurs flancs la totalité de la race terrienne à la recherche d’un asile. Les extraterrestres sont confondus devant l’ingéniosité de ces êtres, qui, avec des moyens frustes, ont sauvé les leurs.Que n’arriveraient-ils pas à faire plus tard, se dirent – ils avec inquiétude.
      Une nouvelle nous entraînant jusqu’à l’extrême limite de la possibilité de vie sur une terre condamnée,  et pourtant remplie d’optimisme quant à l’avenir de la race humaine.

    6. Type: livre Thème: la nouvelle glaciation, menaces telluriques, sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: Doris LESSING Parution: 1999
      Une révolution de palais condamne un petit garçon et une petite fille à fuir vers le nord du continent de l’Ifrik, c’est-à-dire l’Afrique du futur. Une Afrique que la glaciation de l’Europp (avec deux p !) a fortement changé. Les Anciens ont disparu depuis longtemps ne laissant derrière eux que des vestiges incompréhensibles. Un glacier énorme recouvre  Gibraltar, transformant la mer Méditerranée (la Moyenne-Mer) en désert salé qui, peu à peu, se remplit à nouveau.
      Les descendants des Blancs disparus (les Albains) se sont fixés  le long de la côte de l’ancien Maghreb, quant au reste de l’Afrique, une désertification épouvantable, une sécheresse atroce qui remonte jusqu’au niveau de l’ancien Congo, asphyxie le continent alors que le Sahara s’est transformé en un immense marécage. Les villes qui essaiment cet univers sombre sont soit des bourgades attardées comme Rustam en Ifrik du sud d’où sont originaires les deux enfants et où subsistent encore les ruines d’anciennes demeures, soit  des centres titanesques et menaçants comme la mystérieuse Chélops où se dressent vides et gigantesques les tours du centre ville :
      "Mais Rustam était plein de sable, disaient-ils. Des tempêtes de sable l’avaient balayé, envahissant les maisons et ensevelissant les jardins. Il n’y avait plus âme qui vive à Rustam : ni gens ni bêtes. Et entre Rustam et ici, alors que la situation était moins grave que dans le Sud, tout était aride. Dans des régions entières des arbres étaient en train de mourir "
      Les deux orphelins qui ont perdu leur famille à cause d’une mystérieuse menace s’acharnant sur la maison des Mahondis,  portent les noms de substitution de Mara et Dann. Mara, vive et intelligente, sait que pour survivre, il faudra faire preuve de discernement et de ténacité. Elle se servira de la méthode pédagogique utilisée par ses parents à son encontre :
      " Tous les soirs, son père ou sa mère l’appelait pour une séance de " Qu’as-tu vu ? ". Elle adorait ça. (…) Mara avait cru que le jeu ne changerait jamais. Mais, un soir, elle était là quand son petit frère s’était vu demander pour la première fois " Qu’as-tu vu ? ", et elle comprit alors combien le jeu avait changé pour elle. En effet, maintenant ce n’était plus seulement : " Qu’as-tu vu ? " mais : Qu’as-tu pensé ? Qu’est-ce qui t’a amenée à penser ça ? Es-tu sûre que ta pensée est vraie ? "
      Dann, traumatisé par l’événement, acquiert une personnalité double, celle du « méchant » ou du « gentil » Dann dont les deux lui serviront. Il ne manque même pas l’ennemi dédié, l’affreux Kulik rencontré dans le village de Daïma et qui les poursuivra tout au long de leur périple pour finir assassiné par les deux adolescents.
      Chez Daïma, une Mahondie de la « Famille » où Mara et Dann ont trouvé refuge, la vie est difficile. La sécheresse rend leur avenir incertain et Dann disparaîtra, entraîné par des inconnus. La petite fille aidera Daïma, en évitant Kulik, en se gardant des monstres que la sécheresse amène, les araignées géantes et les énormes scorpions:
      " Ces insectes grossissaient à toute allure. Jusqu’ici, ils ne semblaient pas vouloir s’éloigner de leurs nids, mais Mara avait vu toute une colonne marcher en direction des collines des cités antiques – il y en avait tant qu’on ne pouvait songer à les compter, de gros insectes brunâtres, luisants, avec leurs têtes armées de pinces. "(…)
      " Cette pièce était pleine d’araignées : pas les jaune et noir, mais d’énormes araignées brunes. Il y en avait partout sur les murs comme sur le sol. " Qu’est-ce qu’elles pouvaient manger ? " se demanda-t-elle, trouvant sur-le-champ la réponse à sa question : elles s’entredévoraient. En effet, sous ses yeux, une grosse araignée brune, de la taille d’un grand chien, sauta sur une plus petite et se mit à la broyer avec ses crochets, tandis que sa victime se tortillait en crissant, et que d’autres se précipitaient pour participer au festin " ?
      Le manque d’eau, la terrible chaleur consume Mara qui observe les signes de la sécheresse en tous  les lieux :
      "Mara vit des défenses si grandes et si épaisses qu’on aurait dit des arbres. Elle vit des os blancs énormes. Elle vit des cages faites d’or, mais savait que c’étaient des côtes. Elle n’avait jamais rien imaginé d’aussi gros.
      - Ce sont des animaux dont la race est éteinte, expliqua l’homme. Ils ont disparu il y a des centaines d’années.
      - Et pourquoi ?
      - C’est la dernière fois où il y a eu une terrible sécheresse. Elle a duré si longtemps que tous les animaux sont morts. (…)
      " L’inondation avait disparu, laissant une pellicule sur toute chose, teintant de gris les ossements blancs entassés contre les arbres morts. Les trous d’eau étaient remplis et cernés de scorpions, de scarabées et d’araignées. (…) le banc de sable où elle s’était roulée la veille avait réapparu, reflet blanc sur une surface sombre d’humidité. Le long du cours d’eau, les branches blanchies des arbres morts semblaient hérissées de croûtes ou de bosses noires. Encore des insectes de toutes sortes. Avaient-ils bu leur content et s’étaient-ils  réfugiés dans les arbres pour échapper aux scorpions ? "
      A la mort de Daïma, Mara proche de sa fin elle aussi,  sera sauvée par Dann revenu la chercher. Un Dann sauvage, transformé, dur, intransigeant et capable de se défendre. Munis des pièces d’or léguées par Daïma, ils prennent la route du nord. Conscients que ces pièces leur sauveront la vie, Mara les cache dans une ceinture étroitement enroulée autour de sa poitrine, Dann dans sa peau même qu’il ouvre en longues scarifications. L’arrivée à Chélops se fait en «aéroptère », sorte d’avion du passé que Félice, la jeune femme pilote, entretient inlassablement. Chélops apparaît enfin,  dangereuse et ancienne :
      " En bas, s’étalait la ville entière, dont le plan leur apparut. Première chose qui sautait aux yeux, les artères couraient toutes du nord, du sud, de l’est et de l’ouest vers le centre, qui paraissait monumental. Des édifices noirs, très élevés, qui écrasaient le reste, à des milles à la ronde. Les artères ne ressemblaient à rien de ce que Mara avait même pu imaginer. Elles étaient rectilignes, larges, construites dans une pierre sombre et lisse (…) Ces artères étaient vides de toute circulation. A leur point de jonction à la tour centrale, quatre secteurs, composés chacun d’immeubles plus petits mais quand même d’une certaine taille, tous exactement identiques : six par secteur, tous lugubres, menaçants, massifs, sombres, avec des fenêtres régulières, que le soleil faisait miroiter comme de couteaux. "
      Mara est prise en charge par Juba, le chef d’une nouvelle communauté mahondie, une nouvelle « Maison », esclave des seigneurs dominants, les Hadrons, poussahs obèses et dont la seule préoccupation est de se droguer ou d’avoir des enfants des Mahondis puisque leur propre potentiel génétique est inexistant :
      " le lieu d’où ils étaient originaires était évoqué avec un absolu mépris, qui masquait la crainte que ce qui était arrivé, ce qui arrivait " dans le Sud " ou " là-bas ", dans " les terres mortes ", " la mauvaise région ", " le pays de la poussière " ou " le pays sans eau " puisse arriver par ici aussi. Les fonctionnaires étaient les seuls à descendre à Majab dans le Sud, si nécessaire. Les Mahondis, en tant que race inférieure, avaient toujours été des serviteurs et des esclaves. Les Hadrons avaient bâti cette cité et bien d’autres de ce pays, le Hadron, qu’ils avaient peuplées et toujours administrées. "
      Dann, qui connaît déjà la ville pour y avoir été entraîné, disparaît à nouveau. Mara trouve un mari en la personne de Méryx et essaie de comprendre le monde dans lequel elle survit :
      " -Le peuple n’a donc pas voulu de ces choses qui durent éternellement ?
      -Elles ont été inventées bien avant que le Peuple n’existe.
      -Inventées ?
      -Tu ne connais pas ce mot parce qu’on n’invente plus rien aujourd’hui. Jadis, il y a bien longtemps, il existait une civilisation –une certaine façon de vivre- qui a inventé toutes sortes de choses nouvelles. Elle possédait la science – c’est-à-dire des manières de penser qui cherchent à découvrir comment tout marche- et n’a cessé de fabriquer de nouvelles machines et des métaux…(…)
      " -Les Mahondis ! Tu ne comprends pas. Ils ne sont rien, nous ne sommes rien. Autrefois, il y a eu des hommes… qui savaient tout. Ils connaissaient les étoiles. Ils savaient…. ils étaient capables de se parler à travers les airs, à des milles de distance. (…) Mais c’est vrai ! Et puis ils avaient des machines qui pouvaient transporter cent personnes à la fois… "
      Chélops sera une étape avant la Ville des Rivières. Mara, après avoir quitté Méryx, sauvera Dann qui végétait dans les hautes tours centrales de Chélops avec des compagnons douteux. Ils paieront leur passage sur un bateau à fond plat propulsé par photopiles, technologie dont seule la vieille Han connaît encore le secret. En territoire Agre, Mara et Dann seront enlevés de force par le général Shabis l’un des quatre commandants Agre. Car la guerre contre les Henne, population curieuse qui semble agir sur le mode de la fourmilière, a besoin de tous les gens valides. Mara plaît à Shabis,  et Dann, devenu soldat, gravira rapidement les échelons de la hiérarchie. Enlevée par une patrouille Henne, Mara restera longtemps prisonnière dans l’armée ennemie. Quand elle pourra se libérer, elle apprendra que Shabis lui-même a été chassé de l’armée, poursuivi par ses anciens compagnons.
      Il ne lui reste donc qu’à continuer son voyage vers Bilma. En cours de route, Dann, qui a déserté, la rejoint. La nouvelle cité n’est pas non plus exempte de dangers. Dann y jouera Mara au jeu et la perdra. Devenue esclave dans la maison de Mère Dalida, elle exercera une véritable fascination sur ses compagnes d’infortune, Kira ou Leta l’Albaine, par ses connaissances.
      C’est par l’entremise de Daulis, membre du Conseil de Bilma, qui fréquente assidûment le bordel,  que Mara et Léta s’enfuieront en prenant la route du Centre, vers la capitale du nord. Comme à son habitude, Dann les avait retrouvés, repentant et inquiet. La route, dont certains tronçons épousaient l’ancienne voie principale de l’Ifrik, s’avèrera longue et pénible jusqu’au Centre où les deux orphelins sont attendus,  dans  une immense forteresse aux mains des derniers Mahondis. Un couple de vieillards, Félix et Félisse les prennent en charge. Leur ayant dévoilé leur ascendance royale, ils espèrent que les adolescents restaureront la Maison des Mahondis jadis florissante dans toute l’Ifrik. Comme les pharaons d’Egypte, ils comptent sur le frère et la sœur pour assurer une descendance de sang royal. Alors que Dann semble être séduit par cette proposition, Mara explore les Musées où pourrissent les grandes inventions des millénaires passés. Toute l’histoire de l’Ifrik s’y lit,  mais les ruines s’entassant sur les ruines, elle sait maintenant que jamais plus, les Mahondis ne régneront :
      " Il était maintenant midi. Dann avait envie de visiter le bâtiment baptisé " l’Aventure spatiale ", mais Mara objecta qu’elle avait besoin de continuité, qu’elle était déjà suffisamment désorientée. Lui répliqua qu’il se moquait de la continuité. De la tristesse et de la colère perçaient dans sa voix, mais Mara aussi était en colère, à cause de la vanité de tout cela, de l’absurdité générale. Là où vivaient ces anciens peuples, la glace était épaisse comme deux fois la hauteur de la montagne où Daulis avait dit qu’ils trouveraient l’auberge de l’Oiseau Blanc. Des fenêtres de leur chambre, ils voyaient se découper celle-ci dans le ciel glacé. Au sommet brillait une calotte blanche, de neige et de glace. "
      Elle suggère donc à Dann de pousser encore plus au nord, au bord de la Moyenne Mer où les attendent Daulis et Léta. Le départ dans le froid fut pénible mais grande leur surprise de retrouver Kira et Shabis dans la propriété de Daulis. Isolés, au bout du monde, en face de la Moyenne-Mer, Mara et Dann arrêtent enfin leur quête, décidés à vivre en harmonie au sein de leur nouvelle Famille, en face du glacier de l’Europp :
      " Au-delà, le terrain s’affaissait brusquement en un vaste précipice qui s’étendait à perte de vue d’ouest en est. Jadis la Moyenne-Mer l’avait rempli : une mer bleue, tiède, vivante, qui avait enfanté une civilisation après l’autre – dont les artefacts et les peintures encombraient de nombreuses salles du centre- et où des vaisseaux avaient entrepris de longs et périlleux voyages. Sauf que   tout ce qu’ils voyaient à présent, c’étaient des pentes rocheuses. Mais s’ils regardaient de l’autre côté de l’abîme, de cette énorme cavité dans la terre, au loin se profilait une ligne blanche qui n’était pas des nuages, ils le savaient, mais le bord de l’océan de glace qui avait englouti l’Europp. "
      « Mara et Dann » se présente comme un livre exceptionnel autant par le décor cataclysmique dont, par touches successives, l’auteur trace un tableau entier, que par la psychologie fouillée des deux personnages principaux. Roman d’aventure, roman picaresque, roman de formation ou d’initiation, conte moral, tous ces qualificatifs conviennent pour caractériser une œuvre magistrale, exemple de ce que peut devenir la roman cataclysmique lorsqu’il se libère du carcan du genre.

    7. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires, Adam et Eve revisités Auteur: Jean CUEILLERON Parution: 2007
      Vol.01: l’Arche, Fleurus éd., 1992, 1 vol. broché, in-12 ème , 231 pp. couverture illustrée par Pierre Joubert. roman d’expression française.
      1 ère  parution : 1992
      Le Monde en 2018. L’espèce humaine n’aura jamais été aussi proche d’un conflit nucléaire généralisé. Le déclenchement se produira par la destruction d’une base américaine sur la lune. Des milliers de missiles s’envolent en réponse avec leur charge de mort, certains explosant au hasard, avec pour conséquence l’instauration d’un hiver nucléaire sur une terre dévastée. Pour que l’humanité ait une chance de survie, les gouvernements européens, sous l’égide des militaires, ont prévu et rendu opérationnelle la « Mission ADN », soit de préserver la vie au sein d’une « arche ».
      Trois implantations furent finalisées : l’arche « Alpha », en France, près de Millau, l’arche « Bêta » près de Munich et qui fut sévèrement touchée lors de l’attaque, et l’arche «Gamma » dans les monts Grampians, en Ecosse. Sous la direction avisée des chefs Bruno et Olivier, trois cents orphelins des deux sexes, après une sévère sélection, furent acheminés au sein de l’arche Alpha dont la disposition présente sept niveaux en profondeur accueillant plantes et animaux, lieux de loisir et d’étude, bibliothèques et ressources informatiques hors du commun, dans le but d’assurer la  transition durant les deux années les plus dangereuses.
      A la surface, les conditions sont épouvantables : froid et obscurité, irradiation et manque de nourriture déciment les derniers survivants.
      Sous terre, Loïc Haïssa et les autres se préparent à leur futur rôle. Le contact avec la base Bêta est rompu. Les jeunes évoluent en autarcie complète et s’aguerrissent. Lorsque, au bout d’un temps trop long à leur gré, les conditions se sont un peu améliorées, ils tentent une sortie prudente, remettant en état un hélicoptère Puma trouvé sur la base militaire voisine de l’abri.
      Leur parvient enfin un appel angoissé de Munich qui demande du secours. Une expédition est mise sur pied pour venir en aide aux « Aiglons ». Les « Alphans » achemineront de la nourriture et des médicaments. L’entreprise n’est pas de tout repos dans ces conditions extérieures hostiles. Arrivés près de Bêta, ils s’aperçoivent que les Aiglons sont menacés par des individus qui désirent s’approprier leurs biens. Les Alphans rétabliront la situation et, au passage, se soumettent à l’autorité du général Heller lequel a survécu dans un bunker du réduit suisse.
      Une deuxième sortie près de leur propre base leur permet de dresser un tableau de l’état de décomposition sociale où de rares survivants irradiés s’adonnent à l’anthropophagie et à des cultes païens. Sébastien, l’un des leurs, sera la première victime alphane, tué par l’un des primitifs. L’hiver nucléaire s’étant enfin estompé, les survivants de l’arche sont prêts à reconquérir le monde.
      Un récit réaliste pour adolescent (avec un plan de l’arche et des notes additionnelles, néanmoins il ne sera jamais fait mention des pratiques sexuelles, hormis au sein du mariage) D’autre part, n’apparaissent ni conflits de pouvoir, ni jeux des passions ou des haines chez ces jeunes à la psychologie aussi lisse que les dessins de Joubert.
      Vol.02: la Terre promise, Fleurus éd., 1995, 1 vol. broché, in-12 ème , 293 pp. couverture illustrée par Pierre Joubert. roman d’expression française
      1 ère  parution : 1995
      En 2023, les Alphans, de la base Alpha, recherchent le contact avec les occupants de la base écossaise « Gamma », dont ils sont sans nouvelles. Dans leur hélicoptère Puma, avec à bord, Haïssa, Bruno, Ludwig, Mathias et Hans, ils quittent la base de Lézou, survolant Chartres dont la cathédrale, à moitié détruite, mérite une visite :
      « Tous aux hublots, ils regardent attristés et fascinés. Les deux tours sont effondrées. Les toitures n’existent plus. Les hautes fenêtres sont défoncées, et ce qui faisait la merveilleuse harmonie de Chartres, les milliers de vitraux aux couleurs intenses ont disparu, pulvérisés. Mais les Alphans ne sont pas seulement attirés par la vue de ce monument mutilé aux grandes voûtes béantes. Leurs regards ne peuvent se détacher d’un minuscule filet de fumée bleue qui s’élève du transept, droit vers le ciel comme une ultime prière. »
      Prudemment, ils investissent les lieux où Haïssa rencontre un vieil homme désespéré qui, dans sa folie, la prend pour sa fille. Ils se promettent de l’emmener à leur retour et continuent leur vol au-dessus de la Manche. Obligés d’atterrir à Bradford pour refaire le plein, ils seront attaqués à tort par des survivants, anciens militaires, gardiens d’un laboratoire d’armes bactériologiques, qui les prennent pour des ennemis. Ils récupéreront le jeune orphelin Adrian, seul survivant du malencontreux engagement. Arrivés sur les lieux de la base anglaise, dans les monts Grampians, ils constatent qu’elle est désaffectée. Des événements graves et mystérieux sont survenus car tout semble en ordre et il n’y a pas de morts. Découvrant un message manuscrit, ils apprennent que l’eau empoisonnée, non filtrée, aurait été responsable de la mort des hommes du groupe Gamma.
      Mais des enfants au nombre de quatre-vingt onze, surnommés « les loups » semblent avoir été évacués, impliquant des sauveurs extraterrestres. A leur sortie de la base, Haïssa découvre une sphère commémorative, d’origine extraterrestre elle aussi, rappelant que là reposent les cendres des morts :
      « Hello ! Venez vite voir ici, il y a une inscription.
      En deux bonds ils la rejoignent et découvrent écrit à l’aide d’un crayon marqueur noir indélébile, le texte suivant : - Gamma. 2021 July 12 th. In this sphere the ashes of our brothers rest in peace.- 35 leaders –182 Wolves. – Remember. »
      Leur départ de la base est agité. Une tempête se déclenche, soufflant en rafales qui les obligent à atterrir d’urgence dans la cour d’une ferme normande.
      Dix ans plus tard, trois colonies humaines auront été fondés dans le Morvan, appelées Epsilon, Rô et Tau. Des enfants y voient le jour, malgré un manque cruel de médicaments et une explosion volcanique du Puy de Sancy dont l’éruption attire de mystérieuses sphères célestes qui s’avèrent dotées de sentiments amicaux.
      Le roman se clôt  sur ces événements appelant une suite, dont le récit se poursuivra dans le volume 3 (le Gouffre du temps) et 4 (l’Empire du vide) de la série, récits sortant de notre thème. Sous la forme d’un space-opéra, ils relatent les intrigues des Alphans, dans le temps et l’espace, avec des extraterrestres sympathiques ou inamicaux, selon le cas.

    8. Type: livre Thème: menaces climatiques, sociétés post-cataclysmiques 1 Auteur: Jean-Pierre ANDREVON Parution: 2003
      Fershid Ben Ezir le palestinien est aussi le pilote présent dans Clim-Sat 2, le premier et le dernier satellite météo habité, dont le but est d’observer l’évolution du climat terrestre en cette année 2023. Avec ses compagnons, il assiste à la naissance de redoutables cyclones qui balaieront les côtes, puis l’intérieur des continents, provoquant une catastrophe mondiale,  qui les laissera désemparés. Leur base, Kuru-2 ne répondant plus à leurs appels, ils décident de se mettre en phase végétative pour cent ans, histoire de laisser passer le temps et de retrouver un appui terrestre.
      A son réveil, Fershid constate deux faits désagréables : 1. ses compagnons sont tous morts, victimes d’un défaut d’ordinateur et 2. le temps écoulé a été bien plus long que prévu puisque l’horloge de bord indique l’année 2345. Désespéré, après avoir mis en action la cellule de survie, il replongera sur une terre profondément transformée par la montée des océans. Il amerrira dans ce qui est devenu le Bassin de Picardie. Se servant de sa cellule comme d’une barcasse, il se dirige vers le site de Paris qui dort dans l’eau tiède d’un climat tropical. Là, près de la colline de Montmartre émergée, l’attendent les palétuviers et une quantité de bêtes sauvages qui ont reconquis leur ancien territoire :
      « …Au-dessus d’un empilage de toits partagés par des canaux boueux, la butte Montmartre s’élève, couronnée par l’architecture bulbeuse du Sacré-Cœur qu’un rai de lumière huileuse, échappée du plafond bas, nimbe d’ocre et de rose. Plus loin, la tour Eiffel se dresse écornée de son dernier étage, qui pend contre la charpente métallique rouillée. Une tempête plus dévastatrice que les autres ? Un avion fou ? Qu’importe. La tour Montparnasse ressemble à un chicot ébréché mais, là-bas, dans l’atmosphère tremblotante de ce crépuscule où couve un orage en suspens, les gratte-ciel de la Défense semblent intacts. »
      Authentique Robinson en cette immensité déserte, il ressent un soulagement intense d’entendre soudain le moteur asthmatique d’une grande barge sur laquelle évoluent des humains à l’allure inquiétante et aux costumes chamarrés. Pour son malheur ce sont des pirates,  pour lesquels tout naufragé est un esclave en puissance. Pris à bord, il est immédiatement mis à la tâche, rendue d’autant plus nécessaire que toute technologie semble avoir disparue.. Grâce à Driss, une esclave noire à laquelle l’unissent bientôt de tendres sentiments, il put être sauvé par des intervenants extérieurs au visage plus avenant et sans aucun doute plus évolués. Les pirates anéantis, le commandant l’achemine vers la Nouvelle Scandinavie à bord de son « Dauphin Blanc», où siège le gouvernement de la fédération maritime de l’Europe du Nord. :
      « La Nouvelle-Scandinavie, vue du large, se présente à Driss et à Fershid comme un maillage de petites constructions en dôme, couleur pastel, qui escaladent une colline verte. Le port lui-même est solidement pris en tenailles par une succession de hautes digues en quinconce –une solution simple et originale pour briser les vagues en cas de tempête. A l’intérieur du bassin ovale, des centaines de catamarans de toutes taille se balancent. Les deux rescapés sont admis le jour même auprès du régulateur, qui possède son logement personnel dans les bâtiments du Sénat, une sorte d’amphithéâtre couvert, à l’enceinte irrégulièrement ondulée. Tout est circulaire ici, note le pilote. Une manière efficace de lutter contre le vent. »
      Ils seront accueillis par le sénateur Marchetti qui met les naufragés à l’aise. Il connaît Fershid. Il sait qu’il est pilote. Il a suivi sa descente sur terre car il reste encore trois satellites opérationnels. Quoique le monde ait été totalement transformé par une montée des eaux due à l’effet de serre, quoique l’on ait enregistré une perte de plus de cinq milliards d’êtres humains, l’espèce humaine n’a pas totalement été balayée. Les survivants se sont adaptés à cette nouvelle terre nettoyée de sa pollution, et se sont tournés vers la mer, se jurant de ne plus commettre les erreurs de leurs ancêtres. Fershid et Driss ont naturellement une place toute désignée dans ce monde nouveau.
      Une fable et un hommage à Marion Zimmer Bradley qui, avec sa nouvelle « Marée montante » a joué le rôle de pionnière dans le domaine de la science-fiction écologique. Comme d’habitude chez Andrevon, le souci du détail et du mot juste, les personnages solidement campés, rendent cette lecture agréable aux adolescents à qui elle est destinée

    9. Type: livre Thème: la cité foudroyée Auteur: J. et D. LE MAY Parution: 1971
      Sur une Terre redevenue sauvage subsistent quelques clans d’humains, longtemps après le « Grand Cataclysme » dont la Tradition a gardé un vague souvenir :
      « Les hommes se laissèrent finalement entraîner par les apparences qui les submergèrent et commencèrent à dévaster le monde en lui arrachant la presque totalité de sa force de vie. La nature fut écrasée. L’eau ne fut plus bonne pour les poissons. L’air se refusa au vol des oiseaux, avant de devenir un poison pour les êtres vivants de toutes sortes. Des monstres naquirent et la plupart des espèces de ce temps effroyable périrent. Les cités disparurent, moururent. Il ne resta qu’une poignée de femmes et l’enfant mâle… »
      Ces clans, habitant à flanc de montagne, ont régressé au stade préhistorique, gardant une crainte révérencieuse à l’égard des ruines de la « Cité morte » hantée par les «Chimères », des monstres technologiques, tenant à la fois du robot et du bulldozer, qui seraient les derniers avatars des humains de jadis. Leur domaine est la Cité morte d’où elles chassent tout ce qui est vivant.
      Sri Ea Sul , une timide jeune fille, et Ion de Sul, jeune garçon mince et vigoureux, s’aiment. Ce qui n’est pas facile dans un clan figé par une Tradition fondée sur le matriarcat. Mara Han Sul, la vieille Mère du clan, hait ces deux jeunes qui échappent à son autorité. Elle décide de donner Sri a  à un homme du clan voisin, Kar De Ho, ce qui devrait déclencher un « défi » de la part de Ion. Contrainte d’obéir aux règles du clan, Mar Han, lors de la réunion générale, commande au vainqueur du défi de rapporter une tête de chimère, « trophée de la cité morte ».
      Les deux adversaires prennent le chemin de la Cité, décidés à en découdre. Ces hommes du futur ont cependant des atouts étonnants, comme par exemple la télépathie, qui permet à Sri de réconforter Ion, ou l’acte de « fliter », c’est-à-dire de contrôler leur corps (et la gravité) lors de chutes dans le vide. Rapidement Kar de Ho, plus fort, plus fruste, ayant déjà combattu des chimères, capture son adversaire. Le menant au bout d’une laisse, il établit son repaire au sommet d’une tour en plein dans la Cité.
      Après discussion, il s’avère qu’ils ne sont pas du tout des rivaux, Kar de Ho lui-même étant amoureux de Erle de Ho. Sa position envers Ion avait été manigancée par la Mère de son clan. Ion est follement inquiet pour Sri qui est poursuivie par Erle engagée dans une lutte à mort.
      Mais les deux hommes n’ont plus le temps de s’appesantir sur leurs dissensions : les chimères arrivent. Trois d’entre elles, crachant le feu, tentent de déloger les deux êtres humains. Ion, de par son habileté au jet de fronde, crève les yeux électroniques d’une des « bête ». La deuxième, ses antennes arrachées, devient comme folle et s’auto-détruit, et la troisième, renonçant à la lutte, disparaît.
      Ion, profitant de l’accalmie, s’échappe pour porter secours à Sri. Durant le combat, il blesse gravement Erle, ce qu’il ne souhaitait pas. Les deux couples se retrouvent donc ensemble, s’activant longtemps à la guérison de Erle. S’estimant mutuellement, désireux de fonder un nouveau clan, d’échapper à l’emprise des Mères, de partir loin de la Cité morte, ils prendront le chemin du Sud.
      Un récit fluide qui, débarrassé de son embonpoint, aurait pu faire l’objet d’une excellente nouvelle. Le décor banal d’une préhistoire « post-atomique » vaut surtout par le mystère qui entoure le passé de ces êtres : le lecteur n’apprendra jamais d’où proviennent ces dangereuses chimères.

    10. Type: livre Thème: archéologie du futur Auteur: A. BONNARDOT Parution: 1859
      Le narrateur se réveille sur la colline de Montmartre considérant Paris en ruines à ses pieds. Descendant la pente, il rencontre des gens affairés, coiffés d’un turban qui parlent un « français neuf » :
      « Après avoir erré à travers un dédale de ruines informes et de voies désertes, bossuées, envahies par les ronces, je reconnus l’emplacement du jardin des Tuileries, où jadis, se réunissait sous des quinconces de marronniers, l’élite des élégances parisiennes, avec leurs fils pétulants, à la précoce intelligence. »
      Ce sont des savants, débarqués d’un aéronef, à la recherche de témoignages archéologiques concernant la cité parisienne, tels que des médailles de bronze datant de l’ère des « Kouktmans », envahisseurs du 49 ème  siècle :
      « le 9 juillet, après une marche pénible à travers une plaine inculte, encombrée de pierres moussues et parsemée de débris de vitres, d’ardoises, de marbres de diverses couleurs, nous nous arrêtâmes au bord de la Synn (la Seine des anciennes chroniques) » Dans une fondrière pleine de broussailles, où sifflait un serpent d’une espèce fort dangereuse, nous trouvâmes une tête de cheval en marbre blanc, assez fruste, qui a été déposée dans la salle N° 729 de notre musée national.
      Ce fragment fut recueilli à une petite distance d’une antique voie fort large conduisant à une ville dite « Vaersall » ou «Versaëlles . ( …) Cette tête chevalière (…) faisait partie d’un monument élevé au Connétable de Bonaparth. »
      La disposition des piliers de l’église de la Madeleine et des Invalides (pris à tort pour un lazaret destiné aux infirmes) amena entre eux une vive polémique, sténographiée par un secrétaire qui porte ainsi à la connaissance du narrateur le jour de sa rédaction, soit le 7 juillet 9957.
      Ces savants, originaires de la ville d’Archéopolis située en Afrique du Sud, proposent au narrateur de l’emmener avec eux.Arrivés à destination, ils visitent la ville et notamment l’Académie des « Bosselés » destinée à des professeurs entretenus par l’Etat.
      Le Docteur Fissbeck de Hardeynach, dont l’énorme bosse est le symbole de l’intelligence selon le système du Dr. Gall, lui explique le passé. L’écliptique de la terre s’étant déplacée avec pour conséquences l’existence d’une zone tempérée en Afrique, les climats se sont régularisés. Les maladies ont disparu. S’étonnant de l’ignorance dont fait montre le narrateur, il fait annôner par son élève,  le « petit Robinet », les grandes caractéristiques des siècles passées, issues des « Annales de la France »
      Tandis qu’au XXIème siècle les machines avaient supprimé l’usage de la force humaine, que les pauvres se procuraient le nécessaire, les climats furent à nouveau bouleversés. Des maladies inconnues, le volcanisme généralisé, l’approche d’une comète qui asphyxia le peuple d’Amérique, apportèrent du malheur. Par manque de travail manuel, la foi religieuse sombra.
      L’oisiveté engendra nombre de suicides et de luttes. L’impuissance des gouvernements à faire face aux périls, des « démocraties monarchiques » aux « monarchies démocratiques », suscita des jours de fureur : disparition des dernières ressources alimentaires, incendie des châteaux et des fermes, apparition de la « folie épidémique » et de la peste vers 2050. Seules quelques familles subsisteront en Afrique, qui reconstruiront le tissu social.
      Après ce discours, il assista à une séance archéologique de l’an 9957 durant laquelle deux étudiants joutèrent entre eux, dans le cours « d’intégrité française », quant à l’origine et la connaissance des débris rapportés par l’expédition, avec, pour corollaire habituel en ce type de débat, le concept de la fausse reconstitution historique.Un nouveau témoin du passé souleva derechef la curiosité du narrateur :
      « L’orateur passa immédiatement à un autre exercice. Il fit circuler dans la salle un tube de bronze très oxydé, sur lequel on déchiffrait cette inscription « Gaspard, breveté SGDG. Je compris sur le champ d’où provenait ce cylindre et ce que signifiaient ces quatre initiales ».
      Mais déjà, il est trop tard pour intervenir puisqu’il se réveille à la voix de son domestique l’appelant à visiter les ruines de Rome.
      Un petit texte introuvable qui a le grand mérite –en dépit de sa fin convenue- d’aborder de nombreux motifs liés à notre thème avec, pour axe central de la narration, la redécouverte des ruines conjecturales de la ville de Paris, thème qui deviendra familier au XIXème avec Alfred Franklin, Octave Béliard ou Henriot, et souché sur la nouveauté induite en littérature par les campagnes égyptiennes de Bonaparte

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