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    Bienvenue dans la Base de Données des livres !

    Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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  • 711 livres

    1. Type: livre Thème: la nouvelle glaciation Auteur: J.Ch. BERGMAN Parution: 1980
      Ici, le roman-catastrophe est le prétexte à une banale aventure. Nous sommes à la veille de l’an 2000. La neige tombe, le froid sévit sur tout le pays (il s’agit de l’Amérique). Une nouvelle glaciation s’installe. Pourquoi? L’on n’en sait rien. Mais cela n’a  pas grande importance puisque le but du récit est de nous présenter les actions d’un groupe de personnages.
      Voyageant à bord d’un train de luxe pour gagner la Californie, seule région préservée de la neige et du froid, ils se retrouvent bloqués dans un blizzard, à la frontière du Nebraska. Les héros se sentent perdus dans le froid lors de cette panne inopinée et généralisée du système électrique. Sous l’influence virile de Dragna,  le petit groupe , plutôt que d’attendre le dégel à bord du train ,  décide de gagner à pieds Merrit , seul  hameau proche porté sur la carte.
      Lorsqu’ils y parviennent ils y découvrent la mort. Le village a été frappé de plein fouet par une malheureuse expérience militaire, la centrale de Harrisbourg étant proche. Les villageois sont tous morts ou du moins ils le paraissent puisque l’auteur nous affirme que leurs âmes rôdent encore, désorientées, dans les environs. D’ailleurs un médium est là pour confirmer ses dires.  Intrigués par une cheminée qui fume, des militaires reviennent dans le village pour parachever leur oeuvre de destruction, effacer toute trace de vie et brûler tout ce qui bouge, nul ne devant colporter la mauvaise nouvelle qu’un Etat serait susceptible de commettre des erreurs.
      Tous les membres du groupe meurent, flambés comme de vulgaires poulets, un par un, emportant avec eux, définitivement un secret qui n’aurait jamais dû être dévoilé. Quant aux âmes des habitants de Merrit, elles " errent " encore aujourd’hui...
      " Comme un automate, Dragna se mit en route. Il enfila le collatéral droit sur toute sa longueur, gagna le porche, atteignit la sortie sans être inquiété. Dehors , il retrouva la neige, le vent. Pour la première fois depuis longtemps, il eut froid. Des yeux, il fouilla la nuit, aperçut bientôt trois parkas blancs qui marchaient vers lui. Les mains vides, bien écartées du corps, il alla à leur rencontre. Un projectile plastifié le cueillit à la pointe du menton et il bascula instantanément dans un néant qui n’avait plus de secrets pour lui. Il était exactement minuit. "
      Un récit fourre-tout, où l’on retrouve pêle-mêle, la nouvelle glaciation, la déprime de l’an 2000, l’idée de l’Etat-assassin, les " corps astraux " chers à la littérature spirite. L’intérêt du récit est focalisé sur une intrigue policière microscopique mettant en scène de bons révolutionnaires (du moins on les soupçonne comme tels) se battant contre un Etat qui ne dit pas la vérité (En connaissons-nous un seul ?)   Un livre d’un intérêt mineur, valable (peut-être) pour ceux (peu nombreux nous l’espérons) qui confondraient la littérature de science-fiction avec l’alimentaire des kiosques de gare.

    2. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: Pierre SURAGNE Parution: 1973
      Ars ne veut pas mourir. Là-haut, dans sa caverne, environnée par les glaces, le jeune homme attend sa délivrance. Elle viendra sous la forme des " Errants ", un groupe de tueurs sauvages qui écument la région, à la recherche de vivres, d’armes ou d’objets confectionnés avant la catastrophe. Les Errants, composés en majorité par des mutants, sont les seuls à survivre en ces régions d’Amérique du Nord, en compagnie de quelques autres groupes rescapés, des éleveurs ou des nomades.
      En vingt ans, en cette fin du XXème siècle, la terre a radicalement changé sous l’action polluante des états industriels riches, ce qui a servi de détonateur aux marées noires et rouges, à l’effet de serre, à la fonte des calottes glaciaires associée à une guerre nucléaire et à une montée des océans qui a submergé le monde :
      " Alors d’incroyables raz de marée balayèrent la planète entière dans les jours qui suivirent, provoquées en grande partie par la fonte accélérée de la calotte polaire et par les secousses telluriques des tremblements de terre. Aux raz de marée se joignirent des ouragans d’une puissance dévastatrice indicible. On vit la surface des océans s’élever de près de cent mètres, noyant des pays entiers. Dans ces temps-là, l’Angleterre disparut quasiment de la surface du monde, ainsi qu’une grande partie de la France, les Pays-Bas, la Belgique… "
      Le volcanisme planétaire, les forces telluriques, ont remodelé la surface du monde encore émergée, tout en se débarrassant de l’espèce humaine (et animale) comme un chien qui secoue ses puces. Une chute de météorites a finalement engendré une nouvelle glaciation par obscurcissement du ciel et fait dépérir toute végétation.
      Voilà ce que disent les cassettes magnétiques encore en état de fonctionner, que les Errants entretiennent,  en dépit de leur inculture grandissante, de leur crasse, de leur sauvagerie et de leurs opinions anti-scientifiques.
      Mais Ars veut vivre puisqu’il a rencontré Aliana, une jeune fille enceinte, avec laquelle il découvre l’amour. Avec elle, il désire se rendre dans le Sud où, dit-on, brille encore le soleil. Pour ceci, il éliminera Santa-Fe, un autre loup, ancien amant d’Aliana, et ne laissera aucun obstacle s’interposer entre lui et son rêve.
      Celui-ci sera brisé lorsqu’ Aliana et lui mourront, tués par les forces  " gouvernementales " de New World, une dernière enclave scientifique et militarisée basée en Amérique du Sud  qui se donne pour tâche d’éliminer toute la vermine mutante du Nord, en une opération " cleaning ", avant de repartir vers de nouveaux errements économiques.
      Un roman grinçant et désabusé, véritable catalogue (parfois forcé) de catastrophes possibles. La marche au pouvoir y est dénoncée comme étant la principale cause de la faillite humaine.

    3. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires Auteur: Michaël MALTRAVERS Parution: 1966
      Lorsque Merry Pontus signale la gravité des agissements  d’un groupe d’extrémistes se prénommant « la Tendance », ses autorités de tutelle, en l’occurrence « le Gros », le mettent sur la touche. Il n’en continuera pas moins à suivre sa piste qui l’amène de Babisch Matatchitch à Léva Berenson et Anne Gobin, tous trois directement impliqués dans le développement de la « maladie de Chooz ». Les premiers symptômes radioactifs sont apparus aux emplacements des centrales nucléaires, contaminant de vastes zones de terrain. Pour ne pas susciter de panique, le Gros, dirigeant le bureau spécial 03, préfère cacher les événements. Mais Pontus,  avec Lap, un collaborateur, en connexion avec Mc Lean, de la branche spéciale de Scotland Yard, suit l’évolution inquiétante de la situation : des signes de contamination le long d’une voie ferrée, l’assassinat de trois individus suspects vêtus de tenues protectrices, des informations en provenance du KGB qui ne tient pas à porter le chapeau en cette affaire, lui font soupçonner une action terroriste massive perpétrée sur le territoire français par un petit groupe d’anarchistes qui ne se réfère à aucun pays socialiste en particulier. La haine et la revanche semble seules les animer. Avec des déchets radioactifs rapportés des fonds marins, ils empoisonnent les réservoirs d’eau, répandent de la vapeur contaminée dans des centres urbains, seraient prêts à rayer Paris de la carte du monde si Pontus n’arrivait à écarter la menace. Pour la ville de Coutances, il est déjà trop tard :
      « D’abord, il y avait les trois bébés de la rue Saint-Pierre, trois monstres à la naissance desquels on avait parlé de Thalidomide, vaguement, sans trop y croire. Le petit aveugle, Pierre Garcia. Aveugle ? pas tout à fait exact : il n’avait pas d’yeux. Un front, qui continuait, sans arcades, sans orbites. Il y avait le nez, la bouche, le menton, le gazouillis d’un bébé, mais à la place d’yeux, rien, qu’une plaque d’os et de peau, lisse, fermée. Une plaine de chair blanche où battaient des veinules. Jean Ladou était le têtard. Une queue de trois vertèbres et quatre nageoires plates. Il s’agitait dans son berceau en riant d’un air heureux. »
      Repérant la trace du camion qui a semé la mort dans la ville, il devra s’éclipser lorsque dégénèrent les manifestations violentes déclenchées par des terroristes qui espèrent entraîner le PCF dans la lutte:
      « La rue se mettait à grouiller d’une foule qui s’agglomérait en groupes affolés, avec des sanglots et des cris, instantanément emportés par l’hystérie. Quelqu’un ramassa une pierre et la lança vers Pontus. Elle l’atteignit au front. Le sang commença à couler sur son visage. Il sortit son F.M. et tira en l’air. La foule avait soudain pris la forme d’une tête avec un long corps compact et menaçant, qui marchait, prête à tuer, prête à écraser n’importe quoi, une foule terrorisée que les images d’Orsay toutes fraîches hantaient encore, et qui se voyait mourir. »
      La traque se poursuit près de la presqu’île du Cotentin avec l’appui de la marine française et l’accord des pouvoirs publics pour arraisonner sur le champ les submersibles anciens et déclassés qu’utilisent les terroristes. Récupérant des fûts toxiques  sur le sol marin, ils espèrent en disperser les cendres radioactives sur les routes de France, les chargeant sur des camions anonymes. Les submersibles seront détruits sauf un, qui passe entre les mailles du filet. Pontus, ayant des indications précises sur le lieu de la livraison, arrive au moment précis où dans le « Bloc 4 », c’est-à-dire un casse aménagé en plein milieu d’une zone de jardins ouvriers à Nanterre, Anne Gobier s’apprête à faire exploser une tonne de poussière radioactive :
      « A huit kilomètres à l’ouest de l’Opéra, une grosse femme était assise derrière une petite table, le visage enflammé, durci. Dans chacune de ses mains, elle tenait le fil nu d’un pole du détonateur. Il suffisait qu’elle approchât ses deux mains pour qu’une tonne de poussières atomiques jaillisse dans les airs, dans la brise d’ouest qui soufflait doucement vers la ville. »
      Pontus, confronté directement à l’impitoyable terroriste, parviendra à empêcher la catastrophe mais en y perdant la vie.
      Un roman passionnant de bout en bout, à l’intrigue tendue et à l’écriture nerveuse. Le danger de la dissémination nucléaire est traité avec réalisme et traduit une inquiétude qui se concrétisera dans la réalité avec les accidents de Three Miles Island et Tchernobyl.

    4. Type: livre Thème: guerres futures 1 Auteur: Philippe RANDA Parution: 1980
      Vol. 01 : Mon pote, le Martien…Fleuve Noir éd., 1983, coll. « Anticipation » N°1238, 1 vol. broché, in-12 ème , 216pp. couverture illustrée par Les Edwards. roman d’expression française
      1 ère  parution : 1983
      Kherna et Mnéhéma, des extraterrestres en tous points semblables aux terriens avec juste (!) quelques sens en plus,  comme la télépathie ou la vision rapprochée, se sont échoués sur notre planète, chacun dans sa navette spatiale. Etant séparés, ils cherchent à retrouver « l’Uris » leur navire spatial pour fuir la terre. Tombé dans la campagne française près de Channay, Kherna entre en contact fortuit avec un groupe de résistants à l’occupation américaine.
      En ce temps, les données sociologiques et politiques se sont profondément modifiées suite à une guerre nucléaire totale. L’Amérique, qui domine le monde, a établit un protectionnisme actif sur l’Europe. Cette occupation de la France est mal acceptée et inspire des résistants. Découvert par Félix Ferrand et Hélène, Kherna les suit jusqu’à leur ferme où il rencontre Hubert Régis  et sa bande, oscillant entre criminalité et terrorisme. L’extraterrestre inspire la plus vive méfiance et la plus grande convoitise à Régis car son harnais compensateur de gravité et son arme à rayon ardent lui permettraient de se sortir des pires situations. Ce qui est vite prouvé, lorsque des soldats américains encerclent la planque. Hélène et son frère Félix seront arrêtés, puis torturés. Kherna, avec l’aide de Régis, toujours prêt à lui voler ses armes, parvient à les délivrer, démasquer les traîtres et réduire en miettes le général Antony ainsi que l’un des douze Sages américains qui gouvernent la planète, John Young, venu aux nouvelles dans la région où, dit-on, opérerait une femme aux pouvoirs extraordinaires.
      Mnéhéma sera capturée mais pourra faire sauter sa capsule de survie, privant les Américains d’armes puissantes. Kherna, qui est enfin arrivé à entrer en contact avec sa compagne, caché dans la ville de Tours en ruines, rejoint le Vercors, haut lieu mythique de la résistance française, pour y attendre son heure.
      Vol. 02 : Camarade Yankee ! Fleuve Noir éd., 1985, coll. « Anticipation » N°1354, 1 vol. broché, in-12 ème , 216pp. couverture illustrée par Terry Oakes. roman d’expression française
      1 ère  parution : 1985
      Mnéhéma, libérée, se cache au sein d’une troupe de comédiens dirigée par Rassinier, laquelle se déplace dans la région de Tours. Kherna, toujours errant dans la forêt près de Tours, fait la mauvaise rencontre de sa vie avec un nuage pourpre, une forme mutante douée de la faculté de dissoudre tous les êtres vivants qu’elle rencontre. Très dangereux mais lent, il poursuit Kherna qui le piège dans une cave désaffectée.
      Ronald Kylgate, Membre Responsable américain arrivé à Tours, ordonne de rechercher les extraterrestres. Il ne sait pas que Mnéhéma se trouve déjà entre les griffes de Marcuse, le chef d’une bande de pillards qui a attaqué la caravane des comédiens. Marcuse est aussi le pourvoyeur des Américains en cobayes (surtout des enfants) dans le cadre de leurs expériences médicales effectuées au camp de répression N° 12, près de Blois.
      Bien  que Kherna soit capturé pour la énième fois avec ses amis et emprisonné au quartier général américain de Tours, il s’en libère facilement, tandis que ses amis seront transférés au camp de répression N°12. Kylgate, comme Marcuse qui y entraîne Mnéhéma, comme Ralmer le collaborateur, comme Kherna et ses amis, s’y retrouve également, ce qui a au moins pour effet de simplifier la situation, les uns se préparant à la meilleure façon de délivrer les autres.
      Cependant Kherna subit un léger contretemps. Dans la forêt de Blois, il tombe sur deux scientifiques américains, dont l’un, Patrick Murphy, se livre à des expériences sur l’un de ces nuages pourpres dont notre ami a failli être la victime. Les renseignements qu’il leur fournit le rendent sympathique à Murphy , très intéressé par l’alstrüm (c’est le nom du nuage pourpre) que Kherna a capturé. Il lui propose d’entrer dans le camp pour préparer avec lui un voyage commun dans le but  d’étudier la créature prisonnière dans sa cave.
      Mais il se fait déjà bien tard car le camp est attaqué. Kherna, pour ne pas être en reste, allume une série d’incendies, ajoutant à la confusion, ce qui libère un alstrüm de sa cage. Le mutant mettra tout le monde d’accord en dévorant les belligérants, les uns après les autres (sauf nos amis, bien sûr). Le matin, il ne leur reste plus qu’à retrouver Régis Hubert et, avec Patrick Murphy, à travailler sur l’autre forme mutante toujours prisonnière dans sa cave.
      Vol.03 : US Go home, go, go ! Fleuve Noir éd., 1987, coll. « Anticipation » N°1514, 1vol. broché, in-12 ème , 183 pp. couverture illustrée par Peter Elson. roman d’expression française
      1 ère  parution : 1987
      En Europe et en France s’étendent des zones interdites pour cause de radiations où vivent, dit-on, des formes mutantes et monstrueuses ainsi que quelques dissidents. Patrick Murphy, le savant américain ami de Kherna, se rend dans la zone interdite N°4. En même temps, des autochtones résidant à Molard, en pleine zone interdite, se font capturer par les soldats de l’Eglise de Sa Sainteté, Christobald 1er .Occupant une base souterraine, puissamment armés, ils sont décidés à reconquérir l’Europe pour y expulser les Américains et y instaurer une dictature religieuse. En attendant, ils prennent tous ceux qui tombent entre leurs mains, tels que Patrick Murphy ou l’impétueux et jeune Hervé. Kherna, mis au courant par Murphy de sa destination, s’y rend avec Mnéhéma, éliminant au passage quelques soldats de Christobald. Il sait que « l’Uris », le vaisseau d’exploration, et ses navettes se trouvent dans ce secteur.
      L’ambitieux membre directeur US, Kylgate, a eu vent de la présence des deux extraterrestres en France. Il désire à tout prix s’emparer d’armes qui espère-t-il, assureront sa victoire dans sa lutte pour le sommet du pouvoir. Mnéhéma a trouvé un allié en la personne du jeune Hervé. Ensemble, ils s’approchent du camp des croisés, situé dans la région de Bourgoin-Jallieu. Kherna, avec Félix et Sylvette, assiste à l’arrivée au camp de Pierre Ralmer, le collaborateur laissé pour mort, qui annonce à Kylgate avoir récupéré les formules de la pommade cicatrisante de l’extraterrestre.
      Par une action audacieuse mais habituelle,  Kherna et Mnéhéma investissent silencieusement le camp. Prenant Jonathan, le second de Cristobald en otage, ils sont à deux doigts de la réussite, lorsque l’arrivée inopinée d’une navette aux mains des croisés bloque toute tentative d’évasion. Les croisés ont découvert « l’Uris » et appris à se servir des puissantes armes extraterrestres. Nos amis sont à nouveau arrêtés et transférés dans la « Nouvelle Rome » où réside Sa Sainteté, dans un bunker anti-atomique, près du lac du Bourget.
      Christobald mande Kherna espérant obtenir de lui les renseignements qui permettrait l’ouverture totale de « l’Uris». Kherna feint d’accepter puis s’échappe en direction de son vaisseau. Alors que la Nouvelle Rome est bombardée par les troupes de Kylgate, Christobald déclenche la guerre totale, sur tous les fronts, en utilisant les navettes spatiales. Non seulement, il balaye les troupes américaines de la Nouvelle Rome mais porte le feu en divers points de l’Europe où les Américains, débordés, annihilés, perdent pied. En face de l’importance du danger, le Haut Commandement américain envisage d’atomiser complètement le continent européen.
      Kherna a pu rejoindre son engin, appuyé par Mnéhéma et ses amis opportunément apparus. Il reprendra possession de son bien, menaçant les croisés. Devant la partie devenue trop inégale, les soldats de Christobald se rendent. Quant aux Américains, outrés par la destruction de leurs bases et de leur flotte de bombardiers atomiques, désintégrée aux radiants lourds, ils abandonnent la lutte et se retirent des pays européens. Destituant Kylgate, le Comité Directeur confie le pouvoir à Patrick Murphy dans un rôle de médiateur. L’Europe est sauve, nos amis vivants et en pleine forme, prêts à repartir vers les étoiles.
      Une longue chronique de la guerre à venir et des luttes anti-impérialistes, rendue confuse par l’abondance des noms de lieux, l’entremêlement des événements, les répétitions des coups de théâtre, le chevauchement des intrigues. L’abondance nuit. C’est même par là que pèche le roman, puisque cela empêche tout développement de la psychologie des personnages, marionnettes aux mains de l’auteur, stéréotypes  présentant la femme comme une amoureuse ou une putain, les hommes comme des traîtres, les résistants comme des assassins prêts à retourner leur veste. Quant aux deux extraterrestres, qui ne voulaient pas prendre partie dans cette guerre, c’est grâce à eux que l’Europe sera libérée. Reste une longue suite d’événements et d’actions qui peuvent se lire de manière interchangeable dans le décor d’une campagne française de pacotille.

    5. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires, menaces idéologiques Auteur: Daniel SAINT-HAMON Patrick MOREAU Parution: 1978
      Entre fiction et réalité, ce roman se présente comme un reportage sur les dangers du nucléaire mis entre toutes les mains, notamment celles des terroristes. Remarquablement documentés, les auteurs entreprennent un récit au rythme soutenu, sans que jamais ne faiblisse l’intérêt du lecteur. L’objectif des terroristes est l’évacuation de l’état d’Israël qui doit être mis à disposition du peuple palestinien. Pour appuyer leur chantage, ils se proposent de faire éclater une bombe atomique "artisanale" sur la ville de  Paris, prise en otage. Emules de la bande à Baader, soutenus par Carlos et bénis par Kadhafi, les terroristes se mettent à l’oeuvre.Gisela Krüge-Fontäne est le cerveau du commando. A la fois psychopathe et sensible, émotive et inhumaine, elle dirige le groupe d’une main de fer. Son compagnon - occasionnellement de lit -  Christian Grüber,  est le savant atomiste qui a une revanche à prendre sur la société. Il sera le spécialiste, l’âme du projet. Les autres sont des comparses qui se feront éliminer au fur et à mesure que l’enquête policière progressera. Anderson , le métis haineux, est chargé de répondre de la poudre de plutonium dans les gaines d’aération du New York Hilton lors d’un congrès juif:
      " Il commençait à s’habituer à ces vomissements. Sa toilette terminée , un élan d’optimisme le remit sur pieds: quand il aurait déterminé quelle gaine amenait l’air conditionné dans la grande salle, par les ouvertures rondes pratiquées dans l’immense plafond au-dessus des congressistes, ses épreuves seraient enfin terminées. Il pourrait se reposer autant qu’il le voudrait, à plusieurs milliers de kilomètres de Gisela. Il fit glisser la fermeture de son blouson et sortit avec précaution la pochette de cuir enrobée de plastique et ses quatre cents grammes de plutonium en poussière. "
      Il échouera de peu et mourra de leucémie. Siegrid, l’homme de main, la brute aux armes multiples, se fera hacher menu lorsque la police, alertée, investira sa planque à Amsterdam, mais bien trop tard. Les principaux acteurs se seront volatilisés et ils ne découvriront qu’une boîte à gants artisanale ayant servi à la décantation de la poudre de plutonium.Jan, le Hollandais, est autant "les jambes" que Grüber "la tête". Chien fidèle, dévoué à Gisela, il " bricole " les outils nécessaires à l’extraction :
      " -Tout ira bien parce que tu vas nous construire la boîte parfaite. Et que je vais essayer de reconstituer le mieux possible l’environnement d’un centre nucléaire. Des boîtes à gants, tu en as déjà vu au cinéma ou à la télé, j’en suis sûr. Elles isolent les techniciens des matières radioactives qu’ils doivent manipuler. -Ah oui! dit Jan, ce sont ces trucs avec des grandes pinces qu’on peut actionner de l’extérieur?
      Il réfléchit et ajouta: - Grüber, si tu crois que je peux fabriquer des engins pareils, laisse-moi te... - Qui t’as parlé de ça? Une boîte à gants, c’est exactement ce que le nom indique. Une boîte avec des parois transparentes percées de trous bouchés par des gants de néoprène. Il n’y a plus qu’à passer les mains dans ces gants pour y manipuler sans danger les produits les plus toxiques. Tout est une question d’étanchéité. - Et il n’y a que ça? "
      La manière d’arriver aux fins prescrites est rapportée en des détails d’une grande précision. Tout débute par un vol de jetons radioactifs dans un container situé sur un train en Allemagne à destination d’une usine de retraitement. Le train, arrêté en pleine campagne par un feu de danger artificiel, permettra à Grüber, soigneusement protégé, de faire main basse sur le fuel nucléaire: :
      " Dans la pénombre, les fûts rangés contre les parois luisent comme des sarcophages. Christian se secoue : comparaisons historiques et états d’âme, c’est bien. Mais on est en 1978, on porte une foutue combinaison-sauna et un masque de martien. Derrière lui, les battants pivotent lentement. Il les accompagne de la main pour les empêcher de claquer, puis s’avance dans l’allée centrale entre les deux rangées de fûts. Son pas hésite à chaque cahot du wagon sur les aiguillages. Le faisceau de la lampe glisse sur le bas des tonneaux peints en rouge. Chacun est soudé à une plaque carrée munie, aux quatre coins, d’anneaux où passe une corde de sécurité. Ainsi arrimés, les fûts ne risquent pas de se renverser. "
      Une petite erreur de prévision de la part de Gisela provoquera la mort de Ulf, homme de main, fauché par un train qui arrive en sens inverse. Qu’importe, la matière première est en leur possession. De là, direction Londres où ils arracheront le document de base à un certain professeur Temple, le seul à y avoir accès. Ce document est un texte rédigé par des étudiants américains, expliquant par le détail la manière de fabriquer une bombe atomique opérationnelle rien qu’avec les produits disponibles dans la circuit de la distribution commerciale :
      " Phase 5 : Précipiter la solution obtenue en phase 4 avec de l’ammoniac (vendue 8F le litre) deux fois plus concentré que la solution aqueuse qu’il rejoint. Laisser reposer. Décanter en filtrant sur papier (filtre à café, rayon Arts ménagers); Regrouper tous les résidus d’aspect gélatineux dans un récipient résistant à la chaleur (plat Pyrex, rayon Arts ménagers). Chauffer à 800° C sur une plaque électrique (rayon Arts ménagers). Dessécher complètement par évaporation. Puis couvrir et " cramer " pour obtenir une poudre blanche d’oxyde de plutonium extrêmement volatile. Peser. Cela doit faire 100 grammes. Fin des opérations."
      Ce texte ayant été jugé trop dangereux pour être mis en libre circulation, il n’en restait que quelques exemplaires, dont celui de Temple.Muni du mode d’emploi, Grüber, avec Gisela, loue un entrepôt désaffecté à Amsterdam pour y raffiner le produit. Opération délicate dont ils se tirent bien avant l’arrivée de la police. Sacrifiant Siegrid, munis de dix kilos de poussière de plutonium, ils gagnent leur planque de Paris en vue de passer à la dernière phase du plan.
      Entre temps, les états occidentaux ont été mis au fait de la menace par les tracts de Gisela. Effervescence. L’enquête progresse lentement. Les présidents américains et français font appel à un spécialiste du nucléaire,  Harper,  qui doit prévoir les intentions des terroristes. Harper se rend à Paris en compagnie de l’inspecteur Sauniac, s’efforçant de comprendre la psychologie de Grüber afin de pouvoir le devancer.
      Grüber, lui, a quasiment terminé sa bombe en la maquillant en un inoffensif frigidaire, qu’il apporte, avec une camionnette de livraison, - quoique Paris grouille de policiers - dans les bureaux de la tour de la Défense. Le dénouement se jouera très vite. Harper a trouvé où était stationnée la camionnette. Il devine plutôt qu’il ne le sait, sa destination: la tour de la Défense.  En compagnie de Sauniac, il monte dans les bureaux. Grüber a terminé son œuvre. Il ne lui reste plus qu’à connecter deux fils et à appuyer sur la console des deux mains. Harper, s’avançant, l’oblige à abandonner l’opération de façon que Sauniac arrive à l’éliminer. Paris est sauvé.
      Un roman sophistiqué qui énonce de façon plausible les dangers guettant nos sociétés relativement à l’utilisation banalisée de l’atome. Nous sommes loin des récits d’après guerre envisageant le même thème (" Et la planète sauta " de B.R. Bruss ou "la mort atomique" de Pearson). Ici la connaissance s’appuie sur le réel du danger technologique et sur la psychologie fouillée du terroriste. L’ensemble mené avec le brio journalistique fait de cet ouvrage un bon thriller scientifique.

    6. Type: livre Thème: disette d’éléments Auteur: Eero TOLVANEN Parution: 1954
      Le narrateur est témoin des étranges événements survenus ce soir-là. Le papier, tout le papier, les livres, papiers d’identité, testaments, traités, pactes, papier-monnaie, etc. s’est transformé en une poussière grise à l’odeur désagréable. Avec son amie Laila, ils observent de leur chambre, désabusés, la décomposition sociale qui en résulte.
      D’abord, comme une inquiétude, puis un cri dans la foule : " C’est la fin du monde ! ", ensuite, des catastrophes individuelles (suicides) suivies par des actions collective en vue de s’approprier de la nourriture. La loi martiale est proclamée, les militaires prennent position dans les rues, le rationnement  et le couvre-feu sont proclamés.  
      Par la suite, l’on se rendit compte de l’immense perte survenue à la littérature, ce qui impliquera la mise en place de clubs de lecture et de cercles de conteurs. En attendant la nouvelle découverte d’un papier indestructible, l’ardoise et la craie, les microfilms et la photo, seront les supports les plus utilisés. Enfin le jour vint, où l’on découvrit un papier résistant à la maladie. Et ce jour-là, le monde fut à nouveau noyé sous un flot de paperasse inutile.
      Une courte nouvelle, malicieuse et poétique, qui traite bien mieux du sujet que les trois cents pages de Georges Blond dans " les Naufragés de Paris ".


    7. Type: livre Thème: la cité foudroyée, menaces idéologiques, menaces et guerres nucléaires Auteur: Robert BUCHARD Parution: 1969
      Le colonel chinois Ni hait les Américains. Engagé au plus haut sommet de l’état maoïste grâce au Général Lo Jui Ching, il imagine une revanche diabolique, eu égard à son enfance malheureuse, en manipulant les divers éléments du système politique chinois. La mise en place de sa machine infernale commence par Yu, un agent secret que Ni envoie étudier les horaires des vols Air France à Orly.  Suscitant partout des troubles dans le pays en y aiguisant diverses haines, celle des gardes rouges contre les Révisionnistes, celle de l’Armée contre les Impérialistes, celle de la Police Secrète, dont il était le chef incontesté, contre tout le monde, il met en échec la politique de Liou Chao Chi, le faisant passer pour un traître révisionniste. Parallèlement à cette action menée avec brio et avec l’appui involontaire de Mao Tse Toung, il envisage le largage d’une bombe atomique sur New York.
      Toujours avec grand soin, il réunit une brochette de scientifiques et techniciens dans une base secrète déjà opérationnelle. La bombe A devrait être introduite aux USA  par un vol régulier d’avion de ligne, en l’occurrence celui d’Air France à destination de New York. La bombe camouflée à l’intérieur de la carlingue, l’équipage sacrifié, les voyageurs constitués par des prisonniers de guerre américains soi-disant libérés, tout devrait inspirer la confiance:
      " Très à l’aise, le colonel approuva par son mot favori : - Exact. - Or, d’après l’exposé détaillé que tu viens de faire, tout semble dépendre de cet homme qui sera ou ne sera pas dans l’autre avion. Supposons qu’il ne soit pas dans cet avion et que par conséquent le vol régulier continue normalement sa route sur New York ? - Je m’attendais à cette question et, bien que je vous aie dit que la responsabilité de cette partie de l’opération m’incombait, je vais vous répondre. Effectivement, tout dépend de lui.  -Tout dépend de lui, mais lui ne le saura pas? -Il ne saura rien. Cet homme s’appelle Yu. Cela fait des années qu’il travaille pour mes services. Il a toujours obéi et souvent risqué sa vie. Mais malgré cela, il est hors de question que je lui fasse totalement confiance cette fois-ci. Car cette fois-ci, pour lui, il y a au bout de la mission la mort certaine "
      Lorsque le véritable avion, dans lequel se sera trouvé Yu et ses explosifs, aura disparu au-dessus de l’Atlantique, il serait immédiatement remplacé par le faux vol d’Air-France. En prétextant une panne radio, il survolerait New York sans que le système américain d’alerte aura été en mesure de réagir.  Malgré la faible opposition de Liou Chao Chi et de son petit groupe de partisans à cette action criminelle, l’avion-porteur arrive en vue de New York selon le plan prescrit. La bombe est larguée. Les Américains réagissent en mettant en œuvre la " phase Trois ", c’est-à-dire la mise en alerte de tous les moyens de dissuasion possibles. Ils sont persuadés que les Russes sont à l’origine de la tragédie et s’apprêtent à déclencher une riposte nucléaire totale.
      Un roman de politique-fiction à la frontière du roman catastrophe. Il vaut surtout par l’excellente démonstration du fonctionnement du système révolutionnaire chinois, système à irresponsabilité illimité, rendant possible l’actualisation des fantasmes haineux de n’importe quel psychopathe suffisamment habile pour s’élever dans la hiérarchie d’un Parti totalement verrouillé. La théorie de la " Bombe sous le paillasson " est décrite de manière convaincante.

    8. Type: livre Thème: l’apocalypse réalisée Auteur: Divers auteurs Parution: 1957
      contient les nouvelles :
      Rendez-vous en enfer (Fredric Brown)
      Le Maestro de Babylone (Edgar Pangborn)
      L’Année du grand coup (Robert Heinlein)
      Plus tard que tu ne penses (Fritz Leiber)
      Et puis ce fut la paix (Gordon R. Dickson)
      Plus âme qui vive (Dean Evans)

    9. Type: livre Thème: guerres futures 2 Auteur: Camille DEBANS Parution: 1884
      Si Lord Killyett n’avait pas été si plein de morgue à l’égard de Maxime-Jean Darnozan, rien ne se serait produit. Mais il se trouve que Darnozan, jeune Français robuste et intelligent, ayant sauvé du naufrage le « Lapwing » sur lequel se trouvaient Lord Killyett et sa fille Héléna, non seulement essuya le mépris de ce dernier mais encore se vit refuser la main de sa fille , Lord Killyett se pinçant le nez devant la roture.
      Maxime-Jean, de caractère fier et ombrageux, promit de se venger et de faire plier l’obstiné vieillard, en déclarant la guerre à l’Angleterre. Son projet, chimérique à première vue, fut soigneusement élaboré.A son arrivée en Amérique, il consulta un banquier qui lui accorda un prêt pour démarrer son entreprise. Il réunit une quarantaine d’aventuriers prêts à risquer leur vie pour parfaire leur fortune. Des meilleurs, il en fit ses lieutenants : Pontins, Kasaloff, Kellner, Lamanon, qui jouèrent un si grand rôle dans la conquête du pouvoir. Il sut également se faire respecter et éliminer les profiteurs et les instables.
      En leur dévoilant son projet de conquête, il leur indiqua la première étape à atteindre, celle de se procurer l’armada navale de base en l’empruntant à l’Angleterre même,  par d’audacieux coups de mains, partout dans le monde,  et de garnir ces cuirassés de marins habiles aptes à en découdre :
      « -Vous, Pontins, quel compagnon voulez-vous ?
      -Je demande à opérer seul
      -Comment ferez-vous ?
      -J’irai chercher à Salé, sur la côte du Maroc, trois ou quatre mille gaillards qui s’ennuient joliment depuis une quinzaine d’années, et qui viendront pour rien »
      Sa fortune ayant été augmentée par le don inattendu d’Ata-Capac, authentique descendant des rois incas, Maxime-Jean officialisa son entreprise :
      « Je veux fonder l’Empire des mers. Je veux que toutes les îles du globe nous appartiennent un jour. L’Angleterre, qui avait acquis la plus grande puissance maritime du monde, a joué naguère une comédie infâme pour s’emparer de l’isthme de Suez, qu’elle convoitait depuis longtemps. Elle s’est moquée de l’Europe. (…) L’Europe ne regimba pas. Eh! bien, messieurs, ce que l’Europe n’ose pas faire, nous le tenterons, nous, avec l’aide de Dieu. Nous attaquerons l’Angleterre sur son terrain favori, sur toutes les mers ; nous la battrons, c’est du moins mon espérance ; nous la diminuerons, nous la détruirons, et nous aurons ainsi accompli le plus grand acte de justice des temps modernes.»
      Se proclamant roi de Pola, Maxime-Jean Ier, basé sur l’île de Perim, envoya en Angleterre son ministre plénipotentiaire Boilucas pour exiger une entrevue avec Gladstone :
      « Toute l’Angleterre fut prise d’un rire inextinguible quand le Times révéla au monde que le roi de Pola, en sa qualité de souverain océanien, prétendait avoir quelque droit au règlement des affaires d’Egypte et surtout du canal de Suez.»
      Il prépara donc  une opération de vaste envergure avec pour cible les arsenaux de Woolwich où se construisait la flotte anglaise. Au moyen d’aérostats qui lui permirent également de s’échapper, il les fit incendier. Le Premier ministre anglais écuma de rage et promit de venger l’affront. Sa colère s’accentua quand il apprit, que partout dans le monde, les vaisseaux commerciaux anglais étaient pris pour cible, attaqués et pillés, menaçant la suprématie anglaise dans le cadre du commerce international. La population anglaise accusa les Irlandais d’être de mèche avec l’aventurier.Le coup le plus dur fut asséné à Gibraltar où Maxime-Jean enleva deux vaisseaux avec leurs équipages, orgueil de la flotte anglaise, puis il établit sa base près de Madère, attendant la réaction anglaise.
      L’amiral Hopkins commettant l’erreur de sous-estimer son adversaire lors de la bataille de Pontevedra, et par une tactique militaire et navale supérieure, la flotte de l’Empereur des mers  coula les navires anglais.Le succès de l’aventurier entraîna un nouveau jeu des alliances en Europe; alors que la France resta en une stricte neutralité, l’Espagne prit parti pour l’Angleterre et l’Italie pour l’Empereur des mers, escomptant un substantiel profit dans cette affaire.
      La lutte continua. Chypre est enlevée, les navires de Maximilien-Jean semblent partout, dans le canal du Mozambique, dans les Antilles où Haïti, la république Dominicaine, Madagascar seront investis par Kellner et Smith. En Angleterre l’on vota des crédits massifs pour venir définitivement à bout du trublion ; une flotte moderne sera mise à l’eau, commandée par l’amiral Beauchamp Seymour. Elle cingla vers Gibraltar dans le but de pénétrer en Méditerranée dont l’accès était gardé par les « tortues » de Maxime-Jean :
      « S’inspirant, en la rendant pratique, de l’idée qu’a eue, il y a vingt-cinq ans, l’amiral russe Popoff, il avait demandé aux ingénieurs américains de lui construire d’immenses bâtiments entièrement ronds, d’un diamètre de quatre cents mètres environ, pouvant contenir dans leurs flancs une garnison considérable, couverts d’un toit en acier d’une épaisseur prodigieuse et bâti en dos de tortue, de façon à ce que les obus ennemis ne fissent que ricocher sur cette glissante carapace. »
      Douées d’une force de frappe prodigieuse, appuyant le reste de la flotte polane, les tortues s’opposèrent avec efficacité aux nouvelles armes anglaises, navires en forme d’obus destinés à accrocher l’ennemi, bateaux-volcans en forme de cigares. Rien ne put venir à bout de l’arme secrète de l’aventurier :
      « Jamais on ne vit pareille fureur dans l’attaque, ni semblable vigueur dans la défense. Chacune des tortues s’entourait à chaque minute d’un cercle de feu et vomissait d’épouvantables projectiles. »
      Finalement, le reste de la flotte anglaise dut se replier  dans un port espagnol. En Angleterre la fureur redoubla. Partout, de par le monde, l’on rappela les unités anglaises et sur terre les réservistes. La bataille maritime dite des Trois-Jours allait décider du sort de l’Angleterre. A nouveau devant Gibraltar, se rencontrèrent les deux formidables armadas :
      « Des béliers furent lancés contre les cuirassés du roi des Iles et allèrent les ébranler dans les profondeurs de leur carènes, pendant que les obusiers envoyaient en l’air de formidables poids. »
      La réponse ne se fera pas attendre :
      « Presque au même instant, une espèce de radeau qui n’avait l’air de rien, et qui sortait aussi des flancs du Vésuve, s’avançant entre les deux flottes se dirigea vers l’endroit où se tenaient les torpilleurs et les petits navires de guerre. (…) Les Anglais tirèrent dessus avec rage, mais l’autre avançait toujours. Il aborda par tribord un cuirassé de station, et l’on vit, tout à coup, de grands bras de fer se dresser en l’air automatiquement et s’abattre sur le bâtiment qui fit de vains efforts pour se soustraire à cet embrassement terrible ; puis on entendit une explosion, un déchirement effroyable, et tout s’effondra pour disparaître, brûlot et cuirassé, dans la mer. »
      La bataille devint décisive à la fin des trois jours, par l’héroïque sacrifice de Pontins et l’admirable percée de William Smith, qui, séance tenante, devint Duc de Gibraltar.
      A cette catastrophe répondit la chute du ministère Gladstone. Toutes les îles de la Méditerranée tombèrent dans l’escarcelle de Maximilien-Jean, la géopolitique de la région fut bouleversée, ainsi qu’en Asie, où les place-fortes anglaises furent réduites les unes après les autres :
      « Dans la mer des Indes, et au même moment, Lamanon, comme contre-amiral, Joshua Klett et Prytz comme généraux d’armée, attaquaient successivement les Philippines, les Célèbes, les Moluques, Bornéo, Sumatra, Java, la Nouvelle Guinée, et parvenaient à installer partout des garnisons composées d’Indous et de Malgaches, de Malabars et de Malais. »
      Alors que le roi des îles réclamait son dû, soit la main de Lady Héléna, l’Angleterre joua sa dernière carte en fomentant des sabotages sur les navires de l’Empereur, allant jusqu’à la tentative d’assassinat sur sa personne même, tentative qui échoua. L’idylle, rendue enfin publique, divisa les Anglais. Les uns, accusant Lord Killyett de haute trahison voulurent le forcer à céder, les autres  - en majorité des femmes - trouvèrent une telle situation si romantique :
      « Il n’est donc pas étonnant que le cœur ratatiné de toutes les vieilles misses dont la fatale destinée est d’être vouées au célibat se soit agité, sous la cendre, en faveur de ce galant marin qui bouleversait l’univers entier et ruinait totalement un peuple puissant, par l’unique raison qu’il était amoureux d’une héritière. »
      Lady Héléna, elle aussi se montra sensible à l’appel du Napoléon des mers. Une rencontre fortuite à Paris entre les deux tourtereaux décida Maximilien-Jean d’envahir l’Angleterre afin que son mariage soit béni par l’Archevêque de Dublin. L’Irlande investie – et qui ne demandait qu’à l’être,  les navires du roi des Iles acheminèrent en divers endroits de la côte anglaise les vagues d’invasion qui toutes devaient converger vers Londres. Bousculant les ultimes lignes de défense mises en place dans la hâte, cheminant avec rapidité, les armées de Maximilien-Jean réalisèrent sa promesse, scellant le sort de l’Angleterre pour les années à venir à cause de l’obstination d’un vieil homme cacochyme.
      Ouvrage original, d’une écriture passionnée et frémissante, rempli de fureur et de bruit, « les Malheurs de John Bull » est l’un des meilleurs romans anti-anglais de l’époque. Dans un post-sciptum l’auteur explique son animosité envers la «perfide Albion » qu’il accuse de mépriser les autres nations. Prenant une revanche fantasmée sur la réalité historique où fut vaincu le véritable Napoléon, Camille Debans invente aussi des engins extraordinaires – proches de ceux de Robida - qui assureront le succès de son héros. Un récit qui mériterait d’être réimprimé.

    10. Type: livre Thème: l’entropie progresse.. Auteur: François LEONARD Parution: 1942
      François Léonard décrit une vaste épopée : celle de l’espèce humaine dans un futur lointain. Avec des accents héroïques, proclamant leur foi en la toute-puissance de la science, les héros de Léonard sont des savants qui trouvent la réponse à toutes les questions que se pose l’humanité, aussi bien du passé que du futur. La terre s’est transformée en une utopie, où il fait bon vivre, le "jardin planétaire", couvert par un réseau électrique dense. Les continents sont reliés, le passé exhumé (notamment la ville de Paris). Les gens se déplacent par " électro-stryge ". Les continents sont refaçonnés.  C’est dans un tel contexte que Neil, esprit ambitieux, fait une découverte d’importance : celle de pouvoir propulser la terre hors de son orbite en direction de Véga " au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau ". La proposition est adoptée et l’engin construit. La Terre se déplace pour ne plus jamais revenir sur son ancienne orbite. Mais la surface en est bouleversée, les océans bougent, les chaînes de montagnes se transforment, le froid et la glace gagnent:
      " Mais déjà, le long des côtes de la Terre de Feu, de la Patagonie, de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie du Sud, roulaient, avec un bruit de tonnerre des raz de marée comme on a en avait jamais vus. Les rocs, les caps, les promontoires étaient détruits, emportés, roulés les uns sur les autres, et peu à peu s’émiettaient à la surface des golfes où les colères liquides s’entrechoquaient, énormes et lourdes, ainsi que des montagnes. Ce fut alors, parmi ceux qui le virent, une épouvante échevelée. On s’entre-tua pour atteindre les aéronefs fragiles que l’ouragan guettait; on vit fuir vers le Nord des ballons auxquels s’accrochaient, sous la nacelle, dans les cordages, au gouvernail, de véritables grappes humaines. Ainsi qu’une traînée de poudre, se répandaient des nouvelles sinistrement démoralisantes. On disait que la Nouvelle-Zélande avait été toute entière engloutie sous les flots; que l’Australie était condamnée au même sort; que l’eau s’étendait déjà jusqu’aux  Monts Parker et menaçait de dépasser leur crête; on disait...Mais  que ne disait-on pas ?
      Le vrai et le faux étaient accueillis partout avec la même promptitude. Dans le désordre général, on oublia de se servir des appareils télégraphiques, et ce fut heureux, car ainsi la peur resta localisée loin des grandes masses de peuples. Les plus importantes de celles-ci s’étaient formées, selon le reflet parti de chaque continent, dans les plaines de l’Afrique septentrionale, du centre du Brésil, de l’Amérique du Nord et dans les steppes d’Europe et d’Asie. "
      L’espèce humaine d’abord s’adapte, grâce à la science, puis tout au long du trajet. La route étant longue, elle oublie peu à peu l’usage scientifique et ses bienfaits, sombre dans le chaos, puis le primitivisme :
      " Plusieurs générations se succédèrent; le froid ne fit qu’augmenter; les combustibles s’épuisèrent vite; une fois de plus, le travail régulier des mines fut insuffisant. Alors, de nouveau, des millions de bras abandonèrent leurs occupations habituelles pour extraire de la terre tout ce qu’elle pouvait contenir de possibilités calorifiques. On fouilla les derniers gisements de charbon et de radium; on vida les tourbières; on rechercha, jusqu’à des profondeurs incroyables, du bitume, du naphte, du pétrole; on abattit enfin des hectares et des hectares de forêts...Mais, de génération en génération, la crainte d’une lente agonie devenait plus générale et se transforma en certitude, en désespoir. Comme la goutte d’eau qui, d’année en année, creuse davantage un roc, l’obsession de la fin proche du monde usait une à une toutes les volontés. Lentement, la société se désagrégeait. Une plèbe nouvelle, égoïste, exaspérée, formant la lie d’une civilisation stagnante, apparut bientôt dans les villes, mêlant à l’épouvante de vivre le désir sauvage de tuer. Et cette vague d’humanité basse, soulevée par son destin, se heurta d’abord avec indifférence, puis avec haine, à des foules supérieures. La fraternité, cette conseillère ancienne des peuples, n’était plus. Progressivement, la vie s’écrasait; les villes devenaient silencieuses, désertes même; toutes les forces, d’autrefois dispersées, se concentraient autour de leur noyau social. L’aristocratie scientifique, isolée dans quelques rares constructions gigantesques ,  semblait se désintéresser de la masse populaire. Celle-ci, attachée seulement aux travaux du sol, s’enfermait dans la tiédeur des serres. Quant à la plèbe, depuis longtemps, elle négligeait tout ce qui ne servait pas uniquement son instinct de conservation. "
      Enfin arrivée près de Véga après de longs millénaires, la Terre se réchauffe à nouveau, la croûte se remodèle,  des espèces inconnues  naissent:
      " Partout, la vie, multipliant les formes, unissait la grâce à la force, l’instinct cruel à la beauté, et mêlait la joie de vaincre à l’épouvante de la mort. Le prodigieux mystère, sorti de la bataille des atomes, se développait en batailles. La vie créait et détruisait, voluptueusement, atrocement, merveilleusement, sans arrêt, sans repos, sans aucun plan visible, avec mille apparences contradictoires, toujours vers mieux, et sans raison. Même aux profondeurs vierges de l’océan, elle s’était développée. Les eaux, de plus en plus tièdes, avaient vu naître des poissons inconnus, des mollusques bizarres. Le long des côtes, dans les endroits jadis fréquentés uniquement par les hommes et les phoques, d’autres êtres ouvraient à présent des gueules monstrueuses et affamées. Déjà, nouvelles victimes servant à alimenter de nouvelles existences, de nombreux hommes avaient été broyés par les mâchoires des crocodiles. Aussi, ne pouvant se défendre suffisamment les tribus humaines, à chaque alerte, avaient fui et s’étaient retranchées dans des îles non encore envahies par la végétation, ou sur des rivages rocailleux où les herbes étaient rares. Mais les herbes avaient poussé; les îles s’étaient couvertes de mousse. L’Homme,  pris entre deux dangers, avait imploré l’Ennemi Vert. "
      Pourtant, à cause d’une infime erreur de calcul, la Terre se précipite vers son nouveau soleil  qui la vaporise:
      " Depuis longtemps, toutes les races étaient mortes. La Terre n’était plus qu’un globe tournoyant, sans atmosphère, sans eau, et dont le relief complexe rappelait à peine ce qui avait été jadis l’Europe , l’Asie, l’Afrique, l’Amérique et l’Australie. Jaune et craquelée, la surface de ce globe se modifiait tachée de feu parfois. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, partout, des effondrements brusques entremêlaient des massifs de montagnes; des glissements, des soulèvements, des dislocations de surfaces énormes, en chaos divers, heurtaient des. houles de porphyre, de marbre, de minerais et de granit; à chaque instant, des terres veinées de crevasses, crêtées de chaînes nouvelles, se bousculaient en de fantastiques assauts; souvent, au milieu du tumulte, s’ouvraient des craères gigantesques; et l’attraction de Véga, unie aux soubresauts des forces centrales de la Terre, crispait douloureusement l’ancienne face d’un monde sous les cieux infinis.
      Pendant des siècles, la Terre roula, se rapprochant peu à peu de l’Etoile. Sa vitesse avait doublé, triplé, quintuplé, décuplé ; la distance à franchir était encore énorme. Mais l’espace diminuait cependant de jour en jour, de minute en minute; le temps, vainqueur de l’abîme, guidait le projectile vertigineux vers ce globe éblouissant de couleur d’ocre, de pourpre, de phosphore et de cuivre, que des hommes jadis baptièrent Véga, et qui, tournant sans raison sur son axe, se déplace sans raison vers un but inconnu. Enfin, la Terre frôla les flammes. Telle une poussière grise ou un tourbillon, elle tressaillit, tournoya, bondit, fut entraînée comme une bulle légère sur la crête déchiquetée d’une vague de feu, aux écumes d ‘ambre jaune mêlé de rubis liquide; des gerbes d’or en fusion, striées de lueurs bleues, l’entourèrent; elle crépita, tomba dans des gouffres rouges, rebondit comme une étincelle; enfin, elle éclata, et sa matière, volatilisée en clartés neuves, se perdit parmi les clartés anciennes, comme un petit groupe d’atomes dans l’infini. C’est ainsi que se dispersa, dans l’atmosphère lumineuse d’un astre plus grand, ce qui avait été un monde pour les Hommes. "
      Avec une  prose de type épique, ce récit vaut par sa tension, la vision qui  habite l’auteur  et qui s’apparente à celle de Stapledon (" les Premiers et les Derniers "), de Clarke  (" la Cité et les astres) " de Campbell (" Crépuscule "). Récit héroïque  écrit à la gloire de l’espèce humaine professant une totale confiance dans la science et ses applications. Oeuvre originale et importante.

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