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    Bienvenue dans la Base de Données des livres !

    Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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  • 711 livres

    1. Type: livre Thème: guerres futures 1 Auteur: René de PLANHOL Parution: 1930
      "Ce cahier donne les leçons professées en 2045, à la Faculté des lettres françaises de Québec, par l'illustre Joseph Dyvetot, dont le cours d'histoire philosophique étudiera "l'Europe après 1930 et la Revanche de l'Allemagne".
      Après cet avertissement qui permet à l'auteur de prendre le point de vue de Sirius, ce dernier se livre à une analyse critique et pertinente, sans complaisance, des causes d'une probable future guerre européenne. D'abord, il convoque les hommes politiques français de tous bords principaux responsables, selon lui, du désastre, de par leur pacifisme, surtout celui des socialistes Blum et Driant,  relayé par les journaux de l'époque, leur hypocrisie, et leur seule préoccupation qui était de profiter au maximum du pouvoir pour s'approcher en premiers de la "mangeoire":
      "Les factions politiques uniquement occupées de leurs manigances électorales et de leurs combinaisons parlementaires, ne semblaient même pas se douter que le sort de la patrie fût en jeu. Il ne s'agissait entre elles que d'une querelles de ventres, autour du râtelier bien garni que leur offrait le pouvoir. (Ils) se contentaient de jouir de leur fortune, de s'octroyer à leur tour les prébendes et de distribuer les fonds secrets en n'ayant nul souci de la France".
      En nouant des alliances objectives entre partenaires aux idées pourtant inconciliables, ils s'entendent à merveille pour manipuler une population lâche et veule , dont les classes privilégiées , des immigrés de fraîche date, s'offrent une vie facile par les douteux plaisirs du sexe et de la bonne chère:
      "Attirée par  l'appât, une nuée de parasites se jetait sur la province et la campagne françaises. Ils accouraient de tous les points du globe, - d'Orient, de Russie, d'Allemagne, de Chicago, de Bombay, pour prendre leur part des dépouilles de ce vieux pays. Juifs, Levantins, Hindous, ils composaient la tourbe cosmopolite qui s'engraisse de la misère commune."
      Dans le domaine économique, l'on minimise la crise de 1929, la bourgeoisie prétendant qu'après un nécessaire assainissement, le capitalisme, épuré,  redeviendra l'outil merveilleux propre à enrichir encore davantage les nantis. La position du Vatican n'est d'ailleurs pas oubliée qui, au nom d'un oecuménisme religieux protège ses intérêts en minimisant le péril germanique. Le déni en face d'une Allemagne agressive et revancharde est donc universel. Rien d'étonnant donc que, de reculades en reculades, le traité de Versailles soit déchiré et que, sans que personne ne lève un sourcil, l'Allemagne puisse fortement se réarmer, occuper des territoires qui lui sont étrangers, comme la Pologne, ou refuser de payer ses dettes de guerre en réclamant un moratoire.
      Après avoir exploré les causes de la guerre, l'auteur passe à l'avenir des relations internationales en Europe avec, au centre de celles-ci, la dangereuse Germanie, prête à engloutir la France. Il fait parler le général von Seekt livrant son coeur dans un mémoire (fictif) adressé à son secrétaire. Il lui montre en toute franchise la duplicité, l'immense orgueil et la soif d'une Allemagne malmenée. Menée par des Hohenzollern , avec l'appui d'un certain Hitler, une armée de soldats aguerris sont prêts à se vouer corps et âmes à leur patrie:
      "Les événements ne se répètent jamais tels quels, et la guerre prochaine réalisera sous une forme inédite la concentration des forces et la surprise qui sont les moyens éternels de la victoire. (...) La guerre prochaine ne sera plus une guerre interminable de tranchées. Nos bataillons uniront à la puissance des armements la vitesse et la mobilité. Leur attaque subite, jetant autour d'elle le feu et les gaz, bouleversera la mobilisation de l'ennemi. Et nous disposons d'engins, d'explosifs, de fumées, de poisons que nos laboratoires ne cesseront d'améliorer et qui révèleront au monde les bienfaits de la science allemande."
      En face d'une Angleterre frileuse, d'une France endormie et décadente, d'une Russie entravée par des traités commerciaux, l'Allemagne a désormais le champ libre pour se tailler un empire sur mesure. La Pologne déjà occupée, l'Autriche s'étant toute entière jetée dans les bras de la Germanie, von Seekt explique que tout naturellement les régions à forte implantation tudesque devront appartenir à la nation-mère. Il réclame l'Alsace et la Lorraine et les fera occuper militairement pour y "garantir" les droits d'un référendum juste pour ses habitants.
      La France outré et acculée réagira enfin. Avec le général Weygand à sa tête, elle prendra les armes non sans avoir, préalablement, nettoyé les nids de la collaboration. Quelques hommes politiques parmi les plus en vue seront pendus, mais beaucoup réussirent à s'enfuir, surtout parmi les socialistes. Hélas! il est déjà trop tard. Car la guerre aura changé de nature, elle sera rapide, impitoyable et  des armes horribles seront utilisées:
      "Attaquée sur deux fronts, écrasée par la supériorité des effectifs et du matériel ennemis, l'armée française ne pouvait que succomber. (...) Des explosions se produisaient dans les arsenaux et les usines sous l'influence de courants mystérieux, des nappes de gaz mortels se déployaient sur le pays, des vagues d'avions criblaient les villes de bombes incendiaires(...) La ville souveraine de l'univers n'était plus qu'un labyrinthe de ruines en flammes. Aux batailles de la Somme et de la Seine, l'armée française fut à demi détruite pendant que les Italiens continuaient à s'avancer presque dans le vide. (...) la bataille tournait au massacre, et la France n'avait plus d'armée."
      Vaincu, notre pays sera démembré, découpé en diverses régions soumises au vainqueur, ses richesses drainées. La langue française elle-même, outil de l'unité, sera éradiquée:
      "Comme la fureur germanique voulait extirper jusqu'au souvenir de la nationalité française et comme c'est autour de son langage que se rassemble toujours un peuple déchiré, l'enseignement et l'usage officiel de la langue française furent partout prohibés. La Bretagne adoptait pour idiome le gaëlique, et l'Aquitaine le Gascon. Si l'Italie tolérait en Gaule narbonnaise le provençal, l'Allemagne imposait le tudesque au nord de la Seine. Et, dans la Biturie, la langue du gouvernement, des écoles, de la presse, devenait l'esperanto, toute publication en langue française étant interdite."
      L'Angleterre, désormais inquiète, se retrouve  en première ligne en maudissant son pacifisme. Les Américains continueront, comme par le passé, à commercer un pays devenu puissant et riche. La Russie (Soviétie) multipliera les approches "positives" envers un pays devenu son premier partenaire énergétique.
      Ce texte, assez court, appartient donc aussi bien au domaine du pamphlet politique, qu'à celui de l'histoire alternative ou de la guerre future. L'on est frappé par la justesse d'ensemble du propos de Planhol dont la vue prospective coïncide avec la réalité historique. Il ne se trompera que sur des points annexes (comme de minimiser l'action de Hitler) ou lorsqu'il est aveuglé par ses préjugés ( il pense que la judéo-maçonnerie aidera l'empire militaire allemand). D'autre part, la comparaison de l'état du pays dans les années trente est tout à fait pertinente avec celui montré par les temps actuels (2013). A souhaiter que les mêmes  causes ne produisent pas les mêmes effets! Enfin, il limite aussi la guerre à venir à l'Europe sans comprendre qu'elle affectera l'ensemble des pays du monde de par sa nature unique et le jeu de ses alliances. Mais il a saisi le caractère impitoyable de l'agression lié à la haine de l'ennemi, l'utilisation d'armes nouvelles, la rapidité des déplacements sur le terrain , alors que de nombreux chefs militaires de l'époque prophétisent une guerre de position comme en 1914. Si la France, dans sa réalité historique, a été coupée en deux zones, pour de Planhol, elle sera totalement mise en pièces et ne renaîtra plus de ses cendres. Un petit texte par la taille mais grand par ses idées, à la limite du conjectural,et avec des accents tels, que sans hésiter, nous l'avons intégré à notre domaine.
      .

    2. Type: livre Thème: invasions extraterrestres Auteur: Serge ALKINE Parution: 1956
      Sur une Terre livrée depuis des années aux Saturniens gélatineux, l’humanité a régressé au niveau préhistorique. La majorité des hommes servent de nourriture à ces vampires extraterrestres. Seuls de petits groupes à la tête desquels Iskander, sillonnent  l’Europe pour canaliser l’énergie de la révolte. Dans Paris en ruines, les insurgés s’abritent dans les couloirs du métro devenus des catacombes, afin d’ échapper à leurs tortionnaires :
      "Sur l’autre rive ils tombèrent dans une infernale broussaille métallique où des poutrelles tordues et rouillées s’enchevêtraient comme une irréelle forêt vierge. - Voici les restes de la Tour Eiffel, cette construction extraordinaire mesurait trois cents mètres. Les Saturniens ont soufflé ses bases et elle s’est écroulée d’une seule pièce. "
      Jean Frassard est le chef de la cité souterraine. Pendant qu’Iskander, Georges, Godfroid et Bertrand sont capturés et envoyés sur Saturne où ils parviennent à se libérer et à faire sauter la planète honnie, Jean Frassard attaque avec ses troupes les Saturniens restés sur Terre pour délivrer des masses apathiques et faméliques de terriens esclaves. Les extraterrestres sont balayés et la Terre sauvée. Chic !
      Encore un petit épisode coloré d’une vilaine invasion, fort apprécié par les jeunes lecteurs des années cinquante qui, grâce au petit format pratique des fascicules Ferenczi, purent passer à l’école mainte journée d’ennui.

    3. Type: Livre Thème: Adam et Eve revisités, menaces cosmiques, sociétés post-cataclysmiques 1 Auteur: Pierre LHANDE Parution: 1926
      Le Père de Mourville, astronome euskarien (basque) distingué prédit avant tout le monde l’arrivée d’une étoile inopportune qui viendra balayer la terre :
      " Mais, là, sur ce point du ciel blessé, - comme sur une plaie apparue tout à coup sur une poitrine nue, - une lueur large et lente venait de se montrer… Elle demeura suspendue sur le firmament, mystérieuse larme de la nuit. Elle était d’un violet ardent… Alors un cri surhumain déchira l’espace :
      -La Nuova ! La Nuova ! clamait Jumillac. -La Nouvelle Etoile ! répondirent cent voix frissonnantes de terreur. "
      Les prémisses sont fragiles parce que l’étoile est encore loin; peu de gens ont foi dans le prêtre. Le lecteur en profite pour faire connaissance avec les principaux protagonistes du roman, soit Uranga, un pianiste basque, Monseigneur d’Urbieta qui s’est retiré là-haut sur la montagne en son monastère, Batichta Tokiana, concierge du Père de Mourville et guide de la grotte qui contient le site de Bilbilis, Urbain IX, un pape très catholique, et surtout Martin Amezaga, le richissime mécène basque,  sans qui rien n’aurait été possible.
      Pendant que l’étoile errante se rapproche de la terre, peu de personnes sont conscientes du danger mortel qu’elle représente. Les métèques, étrangers de couleur, rastaquouères de tout acabit ne pensent qu’à s’amuser en des jeux ineptes et décadents :
      " Blotti au fond de son compartiment de troisième classe, le Père de Mourville comparait cette paix souveraine des paysans basques à la fièvre des plaisirs qui, la veille, avait agité, là-bas, à Illiberri, tous ces jouisseurs et tous ces rastas. (…) Il comprenait surtout la stoïque fidélité de ce peuple dans son labeur quotidien avec l’affolement des fêtards d’hier sous la menace livide de la Nouvelle Etoile. "
      Le Père de Mourville conçoit un immense projet : convaincre Amezaga le bienfaiteur, de mettre sa fortune à sauver le peuple euskarien dans sa pureté en aménageant les grottes d’Oyarzun à l’intérieur desquelles un gigantesque lac naturel rendra possible la construction du site de Bilbilis, du nom de cette antique cité qui avait existé jadis sur les bords du lac :
      " Il savait aussi qu’au jugement de quelques historiens allemands, cette fabuleuse cité de la Bilbilis du Nord dont le nom revient dans les plus anciens documents de l’histoire d’Espagne et dont nul aujourd’hui ne retrouve la trace, cette  Bilbilis " reine du fer " pouvait bien être une cité souterraine maintenant rendue inaccessible par les mouvements du sol ou bien disparue sous la montée de l’Océan. "
      Amezaga, convaincu par Xavier, son fils, de la véracité des dires du Père de Mourville, entreprend de réaliser sa fortune en achetant les éléments d’infrastructure, la nourriture, les moyens de défense, les objets culturels qui permettront aux Euskariens de survivre à la catastrophe. Il est aussi soutenu par les religieux qui battent la campagne à fin de sensibiliser le peuple basque au grand projet pour qu’il se tienne prêt au moment décisif :
      " Mes chers Basques, s’écriait le Père Elizondo, demeurez prêts pour le grand appel qui ne tardera pas. Que toute haine tombe ! que toute rivalité s’éteigne ! Voici venir le moment où il n’y aura plus parmi vous, du moins pour longtemps, pauvres ni riches, propriétaires ni fermiers ! Cette égalité, qui fut la grande utopie de notre siècle, va régner un moment parmi vous, non comme le rêvait un socialisme creux ou un communisme criminel, mais comme l’avait réalisé l’Eglise dans les sociétés des premiers chrétiens. (…) Maintenant plus d’ " etxoko yaun " (propriétaire) ni d’ " emüts " (salarié) ; plus de mien et de tien ! Seulement le bien sacré de l’Eglise, c’est-à-dire le patrimoine de tous les pauvres que vous êtes ! La vie est à ce prix ! "
      Arrive l’heure du grand rassemblement. De tous côtés affluent, avec leurs caractéristiques particulières, toutes les peuplades basques de France et d’Espagne. Il était plus que temps. D’abord, parce que la terre commence à se dessécher et à flétrir, ensuite parce que les gens des villes, les communistes, s’apprêtent à envahir l’abri salvateur :
      " Sous la morsure, en effet, des premières flèches de feu, dans l’étouffement des premières ondes chaudes, tous ceux qui ricanaient, ou s’esbaudissaient ou blasphémaient la veille, se ruaient maintenant vers les grottes où un peu de fraîcheur demeure : les lits de torrents, les excavations, les abîmes, les cavernes. Des villes où la subtile chaleur avait bientôt envahi caves et souterrains, les habitants fuyaient vers les montagnes. Les grottes fameuses du monde, catacombes, cryptes, mines, carrières, stations préhistoriques avaient vu soudain leurs sombres retraites envahies par des foules hurlantes, sans outillage, sans aménagement, presque sans vivres. Déjà s’entassaient les premières victimes de ces piétinements, bientôt momifiées par la torride atmosphère. Et c’étaient des luttes sauvages pour défendre un précaire abri, élever une frêle muraille, emporter un accès, protéger une source, sauver une femme, des enfants… "
      Amezaga fit enlever Urbain IX pour l’emmener dans son abri malgré la volonté de celui-ci de mourir au-dehors. Dans l’action, son fils Xavier sera abattu. La mort dans l’âme, le bienfaiteur commanda de fermer l’abri dorénavant inaccessible, sous de tonnes de terre. Les Basques se trouvent isolés du monde :
      " A l’intérieur du mont Aya régnait un ordre rigoureux. Dès le premier jour, le " Biltzar " général avait imposé un règlement strict, depuis longtemps élaboré. Après les messes matinales, célébrées sur tous les points de la vaste catacombe, c’était la distribution du travail. Tandis que les cuisines et les fours électriques préparaient des repas sobres et sains pour toute la population, les hommes étaient répartis aux diverses besognes d’entretien, d’aménagement et de surveillance; au soin des bêtes parquées dans les sous-sols, à la voirie; les femmes, rassemblées par villages, préparaient les monceaux de légumes qu’emportaient bientôt les wagonnets des cuisines, entretenaient la lingerie; les enfants, réunis par les prêtres et les régents, apprenaient le catéchisme, l’arithmétique, l’art du ménage ou celui des métiers paysans ; les séminaires étaient ouverts où se préparait le sacerdoce de l’humanité future. "
      La vie s’organisait sous terre dans l’inquiétude pendant que la surface du globe était ravagé par le feu destructeur de l’étoile vagabonde. L’angoisse augmenta à un point tel,  que les Basques, se divisant en factions opposées, pensaient à en venir aux mains. Grâce à l’habileté d’Uranga et surtout de Maritchu, véritablement inspirée par Dieu, qui entonnèrent l’hymne euskarien, le pire put être évité. Un jour, le lac se vida montrant par là que le danger extérieur était en passe de disparaître. Amezaga fit desceller les entrées et le peuple survivant put apercevoir un spectacle hallucinant : sur le fond du lac mis à sec les tracés de l’ancienne ville de Bilbilis émergée des eaux et, au-delà des entrées du refuge, une étendue morne de terre brûlée, le vieux fond marin atlantique mis à jour. Plus rien ne subsistait au-dehors qui ne présentait un spectacle de mort et de désolation : les forêts grillées, le rocher pelé, les villes abattues et en ruine.
      Après une action de grâce durant laquelle Uranga et Maritchu furent liés par les liens du mariage, après que le pape eut désigné son successeur en la personne de Monseigneur d’Urbieto sous le nom de Pierre II, le Saint Père s’éteignit, la face tournée vers l’ancienne ville de Rome. L’œuvre de rénovation des Basques allait être immense puisqu’ils devaient à eux seuls, assurer le renouvellement d’une humanité disparue. Mais le fait  d’être réduit à une seule race (blanche), avec des valeurs communes et animé de la foi ardente d’un christianisme rénové allait leur faciliter les choses.
      " Bilbilis ", dont l’écriture est de type épique, énonce l’histoire d’un peuple en gestation, enfin rendu à sa pureté originale. L’inclination idéologique est sans équivoque : seule la pureté de la race celtique débarrassée des scories latines, le retour aux racines primitives de la foi et aux valeurs traditionnelles de la famille (selon les trois " K ", " Kinder " - enfant - , " Kirche " – Eglise - " Küche " – cuisine-) pourront sauver un monde voué aux actions mercantiles des rastaquouères latins et juifs. Un roman profondément réactionnaire mais formellement réussi, une angoisse annonciatrice du deuxième  conflit mondial.

    4. Type: livre Thème: guerres futures 1 Auteur: le citoyen MITTIE Parution: 1798
      Pièce de théâtre en deux actes qui offre deux intrigues en parallèle. Celle de Clementina, fille de Fergusson, conjuré anglais, amoureuse d’Alphonse, jeune officier français évadé de prison. Celle de la prise de la place-forte de Douvres, menée par la colonel Houssey, militaire anglais gagné aux idées de la révolution française et secondé par un navire français à la rescousse, annonçant l’invasion (la Descente) de l’Angleterre :
      « Peuple Anglais ! qui avez su briser vos fers, apprenez que dans l’instant où une partie de l’escadre Française vient de débarquer, Buonaparte a effectué une descente générale… l’Ecosse et l’Irlande se sont soulevées, et ont réuni leurs forces à celles de la République Française. »
      Les conjurés anglais, réunis chez Fergusson, espèrent se débarrasser de l’odieux régime de Pitt et faire triompher les idéaux révolutionnaires. C’était sans compter avec l’immonde traître Murai, qui dénonce les conjurés au commandant du fort de Douvres.
      Prêts à être exécutés – y compris Alphonse- ils seront sauvés par le coup de force français. Murai meurt, tué de la main de Houssey. Douvres sera soumise. Clementina épousera Alphonse et le régime anglais, miné de l’intérieur, vacillera sur ses bases lorsque les conjurés, en accord avec les Français, marchent sur Cantorbéry :
      « Courageux Anglais ! vous n’êtes plus asservis sous un esclavage honteux… mais il ne suffit pas d’opérer une révolution à Douvres ; il faut encore imprimer ce mouvement à toute la grande Bretagne… Nous venons pour affranchir les mers et rendre l’indépendance aux Nations opprimées. C’est dans Londres que règne la tyrannie ; c’est dans Londres qu’il faut la renverser. »
      Une pièce datée et historique relatant l’une des premières invasions de l’Angleterre dans le cadre d’une guerre future. Un tableau brillant et animé, de beaux sentiments teintés d’héroïsme, et cette idée incroyable d’une amitié indéfectible entre Français et Anglais. L’on pouvait encore y croire à l’époque !

    5. Type: livre Thème: menaces animales Auteur: Berton ROUECHE Parution: 1974
      Lester, rédacteur à la revue « Modern Science » et Liza, un jeune couple de citadins, sont séduits par la vie à la campagne. Ils s’installent à Amangansett, une région boisée de l’île de Long Island et abandonnent leur chat dans la campagne environnante pour se sentir plus libres. Un voisin les avertit :
      « A mon avis, les véritables responsables, ce sont les gens qui perpétuent cet état choses. Je pense en particulier aux estivants qui viennent ici pour la saison et qui prennent un petit chat pour amuser leurs gosses. Quand vient le moment de retourner en ville, ils ne s’embarrassent pas de scrupules: hop, ils déposent le minet au bord d’un chemin et le laissent se débrouiller comme il pourra. »
      Ceci n’est pas bien du tout et le reste du récit le prouvera. Des signes inquiétants leur révèlent que des chats, beaucoup de chats, sont très présents autour de la propriété :
      « Je tournai la poignée et entrouvris la porte de quelques centimètres. Ils étaient toujours là. Il semblait y en avoir encore plus qu’avant. La cour en était remplie, ainsi que l’allée jusqu’à la limite du pré et de la forêt. Ils encerclaient la maison. Ils étaient tous tournés vers elle, parfaitement silencieux, assis ou allongés sur le côté, leurs yeux obliques à demi-clos, dans une attitude d’attente. »
      Bishop, un fermier, signale de nombreuses disparitions de bêtes domestiques. Un cerf est découvert mort, avec de graves blessures et les yeux crevés.  En un mot, les félins ne se contentent  plus d’observer les êtres humains ; à l’occasion, ils les attaquent. Leur voisine Julia en fera les frais, puisque mordue à la main par l’un des chats, elle mourra de septicémie à l’hôpital. De même, leur vieux chien Charlie se fera agresser à mort dans les bois. Lester se demande comment il pourrait se débarrasser du fléau. Une première visite auprès de Castelli, le gardien de la fourrière, ne produira aucun résultat sinon d’apprendre que les chats abandonnés sont légion en cet endroit. Il faudra la mort de l’un des policiers, le sergent Kruzer, envoyé en observation et sauvagement assailli, pour que les autorités municipales, après de nombreuses délibérations, prennent la décision de nettoyer ce coin de forêt où se sont rassemblés les félins :
      « Le gros chat état là, couché dans l’herbe flétrie de l’hiver. J’espérais qu’il était bien mort. Car un autre chat, celui de tout à l’heure, marron et gris, était penché sur lui, occupé à lui déchirer les entrailles. Il m’entendit, ou bien me vit, et releva la tête. Ses crocs étaient sanglants. Je le mis en joue. Il ne bougea pas. Je tirai. Sa tête vola en éclats. »
      Une battue sera organisée par tous les gens de bonne volonté dans le but d’éliminer définitivement le danger en tirant les chats au fusil ou en les repoussant à l’aide de gaz lacrymogène vers la rivière où ils se noieront. Lester pousse un soupir de soulagement : sa femme et lui pourront vivre en paix ! C’est en rentrant chez lui après cette dure journée qu’il aperçoit, sur le pas de la porte, un chat en train de se lécher…
      Un roman pour jeunes enfants dans lequel l’auteur envisage la révolte animale, certainement comme réponse aux vilenies des humains, et le danger que constitue la multiplication incontrôlée d’anciens animaux domestiques. Un petit récit sans grande surprise.

    6. Type: livre Thème: le dernier homme Auteur: Jacques STERNBERG Parution: 2004
      C’est Jacques Sternberg qui doit avoir un blanc. Pressenti pour écrire à  propos du thème du « dernier  homme », il répond qu’il n’a rien à en dire puisque, n’est ce pas, chaque homme  est en somme…« le dernier ». Par une pirouette il traite le sujet… sans le traiter.
      Et zon sur le groin du lecteur.

    7. Type: livre Thème: après la Bombe… Auteur: ANTOINE Parution: 2000
      Ces «flocons qui tombent» sont de nature curieuse, s’apparentant plutôt à l’hiver nucléaire et aux retombées de cendres radioactives, par suite de la bombe qui a soufflé la ville de Paris.
      Au cœur de la cité foudroyée
      « Les seuls vivants
      c’est toi et Moi »,
      qui marchent timidement
      « dans la rue du Marais »
      S’interrogeant sur ce qui a poussé les hommes à s’autodétruire, le couple veut croire encore à l’avenir d’un amour prêt à refaire le monde puisque
      « Adam et Eve ont raté le précédent »
      Par une voix douce et mélancolique mise au service de l’horreur pure, Antoine dérange en sortant de sa production habituelle.

    8. Type: livre Thème: guerre des sexes, matriarcat Auteur: Jerry SOHL Parution: 1954
      Travis, journaliste en congé sabbatique, découvre un vieil homme à l’hôpital dont la peau grise puis noire, augure de sa mort prochaine. Intrigué, il est témoin d’une tentative d’assassinat opérée sur le moribond par une jeune femme blonde.  De retour chez lui, il est contacté par le commissaire Tomkins l’informant que plusieurs autres cas de maladie viennent d’apparaître, tous voisins d’une maison située à Winthrop Street.  Travis s’y rend pour enquêter, y découvrant une carte de visite au nom de Rosalie Turner. Tandis qu’il retourne chez lui, il est victime d’une nouvelle tentative d’assassinat. Son agresseur, la belle blonde d’avant, qu’il désarme facilement, s’appelle Betty.
      Alors qu’elle prend la fuite, Hale, l’ami photographe de Travis, l’appelle pour lui signaler que toutes ses épreuves sont voilées. De même, tous les postes de radio d’Union City se révèleront brouillés. Une réunion de crise à la mairie met en évidence le rôle néfaste joué par ces rayons dans le déclenchement de la maladie mortelle qui ne semble toucher que les hommes. En ville une ou plusieurs sources émettrices contaminent les citoyens amenant vers  les hôpitaux quantité de moribonds :
      « Depuis la fin de l’après-midi, les douze ambulances des cinq hôpitaux  n’avaient pas eu un moment de repos. On avait convoqué les entrepreneurs de pompes funèbres et réquisitionné leurs véhicules. A l’un des bouts de la pièce, un homme inscrivait des chiffres sur un tableau noir : le total se montait à 316. Un peu plus loin, un autre homme piquait des épingles à tête rouge sur un plan de la ville. »
      Grâce à Travis qui suit la piste Rosalie Turner, la police met la main sur une mallette générant du rayonnement gamma.  Par Betty tombée amoureuse de Travis, le journaliste apprendra l’horrible vérité : partout dans le pays les hommes seuls sont visés dans leur chromosome Y par le rayonnement mortel. Les responsables de ces crimes sont des femmes, toutes élevées en couveuse, porteuses de chromosomes XX pour lesquelles il est impossible de procréer : ce sont des «haploïdes ». Elles ont juré la perte de l’élément masculin :
      « Un haploïde ? Expliquez-moi, docteur, dit Travis. – Eh bien, vous, par exemple, vous êtes un diploïde – soit dit sans vous offenser. Chacune de vos cellules comporte douze paires de chromosomes mâles et autant de femelles. Si vous ne possédiez qu’un seul type, vous ne seriez sans doute pas vivant, mais une  femme… une haploïde constituée par un seul type de chromosomes… ce serait théoriquement possible. Par parthénogenèse. »
      Travis alerte Tomkins alors que dans toutes les organisations administratives, ou dans les rue, les haploïdes, se révélant enfin au grand jour,  éliminent impitoyablement les hommes. Le journaliste et ses amis seront poursuivis, capturés, enfermés au sanatorium de Faircrast, le quartier général des haploïdes. Ils doivent la vie sauve à la nature de leur groupe sanguin de type AB, réfractaire aux rayons gamma. Travis fera enfin connaissance avec le chef suprême des haploïdes, le Docteur Garner dont Betty est la fille. Cette vieille femme a juré une haine implacable à la gent masculine :
      « Un homme maigre, hâve et hirsute sortit de l’ombre et s’avança timidement. « je vous en prie, madame, laissez-moi partir ! Ma femme est malade… j’allais chez le pharmacien quand on m’a arrêté… ayez pitié, madame… » Une gifle brutale l’atteignit en plein visage et le fit tomber à genoux. Il essaya de continuer à parler tout en se protégeant la tête avec ses mains. « Je vous en supplie… ma femme… elle souffre… » Un coup de pied à la mâchoire l’envoya rouler sur le dos. « Débarrassez-moi de cette saleté ! dit le docteur Garner. Allons, vite ! »
      Elle explique à Travis comment elle a détourné l’invention de son ex-mari (le premier mort de la série). Heureusement, ils seront sauvés par Betty en dernier recours, mais resteront assiégés, isolés, menacés par des femelles haploïdes jusqu’à ce que des hommes armés, en provenance de Chicago où la menace avait enfin été prise au sérieux, viennent les libérer. Garner mourra, Betty épousera Travis pour lui faire de beaux enfants (c’était une fausse haploïde !), et les hommes conserveront le pouvoir.
      « La Révolte des femmes » est un roman policier en son essence et traduit surtout l’incroyable angoisse de l’homme envers la femme qu’il veut soumise. Beaucoup de personnages peu fouillés, un psychologisme primaire, un mélange d’événements font de ce récit une histoire ratée. Pour du plus sérieux voir « le Rivage des femmes » de Pamela Sargent, ou « Belles dames du siècle  prochain » d’Edmund Cooper.

    9. Type: livre Thème: menaces telluriques, guerres futures 1, savants fous et maîtres du monde Auteur: Vargo STATTEN Parution: 1954
      Les Martiens cachés sous la surface de Mars convoitent notre monde. Trop peureux pour affronter l’espèce humaine, ils espèrent la détruire en insufflant aux hommes la violence et l’agressivité. Deux tentatives en ce sens, les deux guerres mondiales dont ils étaient les inspirateurs, ont échoué. Cette fois-ci, ils tiennent le bon bout. Suggérant à un savant, Jonas Glebe, le principe de la bombe G, et à un opportuniste sans scrupules, Miles Rutter, les moyens de s’en servir, ils sont persuadés que l’humanité s’autodétruira.
      La Bombe G est une arme qui explose en différé après qu’elle se soit enfoncée subrepticement dans n’importe quel solide. Rutter, qui est le patron de la « Cause », une organisation internationale prête à détruire la Grande-Bretagne et à prendre le pouvoir sur terre, trouve ici l’arme qu’il lui faut. Avec l’ingénieur Standish , son mauvais génie, et Angorstine, le politicien véreux, il déclenche à travers le monde les hostilités car la fabrication en masse de la bombe G dont il a volé le brevet à Glebe avait été été rendue opérationnelle. Val Turner, l’ancien secrétaire de Miles Rutter s’oppose au chef-espion.
      Mais déjà, il est trop tard. Le potentiel de défense de la Grande-Bretagne sera entièrement anéanti, le pays bombardé et soumis :
      « En des douzaines de points-clefs, les centres industriels et défensifs de la Grande-Bretagne se fracassèrent de l’intérieur et devinrent des gouffres dans lesquels la fumée et les flammes faisaient rage. En d’autres lieux, des terrains d’entraînement de l’armée et des quartiers-généraux des Milices Nationales disparurent d’un seul coup dans les profondeurs de la terre. Il y avait aussi des endroits où des jets de lave venus de l’intérieur du globe, avaient tué et blessé beaucoup plus de gens que l’explosion de la bombe elle-même. »
      Rutter se proclamant dictateur mondial (les autres pays étant également dans une mauvaise passe), les camps de concentration fleurissent.
      Mais Rutter avait mal calculé son coup. Les bombes G se sont trop enfoncées dans l’écorce terrestre et ont fait exploser le magma sous-jacent. Dans le monde entier s’amorce une série de cataclysmes. Le volcanisme universel vitrifie les plaines européennes et américaines. Les océans se vident de leurs eaux, empêchant tout commerce et formant les prémisses d’un nouveau déluge.
      Val Turner et sa femme enfermés dans le camp anglais M.R., sous la surveillance de « Bœuf », un soldat de Rutter aussi droit que rigide, font la connaissance de Kang, un Tibétain. Appartenant à une confrérie spirituelle Kang connaît les désirs martiens. Par ses pouvoirs étendus, il les empêchera d’accéder à notre monde dans un coup de bluff télépathique où il les menace d’un arsenal imaginaire :
      « Je descends d’une race qui a déchiffré les secrets les plus profonds de l’Esprit. J’expliquerai, dans un moment de quelle race il s’agit exactement. Laissez-moi vous dire que, par la seule force de nos ondes mentales, nous avons découvert un complot tramé par les Martiens en vue de conquérir notre planète sans y poser les pieds. L’enchaînement des redoutables pensées martiennes fut mis à nu devant nous dans nos salles de contemplation ; nous avons vu comment ils ont décidé d’implanter un secret précieux dans l’esprit d’un certain Jonas Glebe qu’ils voulaient utiliser comme pion dans leur jeu d’échec cosmique. L’autre pion, c’était vous, Miles Rutter. »
      Cela n’empêchera pas l’eau des océans vaporisée autour du globe de se condenser et de retomber en un déluge effrayant qui noie la quasi-totalité des humains sauf ceux qui, sur l’instigation de Kang, auront su construire une arche :
      « Les hommes se ruèrent au dehors. A ciel ouvert, le hurlement sourd retentissait comme le bruit que ferait en se brisant contre de lointains récifs un océan fouetté par la tempête. Le déluge était là !… Il émergeait de la nuit pleine de gémissements, vague colossale et grondante d’eau vomie par le ciel croulant. Un titanesque Niagara déferlait sur le camp, faisant rouler les hommes, abattant les barrières, écrasant les cabanes comme si elles étaient faites de papier.»
      Val Turner sera du nombre des élus, ainsi que Rutter sauvé à la dernière minute par Bœuf. Ce dernier n’imposera plus son autorité très longtemps : la science spirituelle de Kang le rendra fou. Bœuf, qui n’a plus de chef, se suicide.  Les rescapés aboutissent au sommet de l’Everest, devenu une île dans les flots, où déjà se bâtit un nouveau Shangri-la.
      Vargo Statten, en vieux routier du cataclysme, a su adroitement mélanger les divers ingrédients du bon roman populaire : des Martiens envieux, un dictateur fou, une guerre future,  des Tibétains versés dans la science spirituelle, un bouleversement tellurique et un déluge purificateur. Il ne manque que le raton-laveur.

    10. Type: livre Thème: l’entropie progresse... Auteur: Robert SILVERBERG Parution: 1975
      En un avenir inquiétant, Nick et Nancy, Nardou et Nordinn, Chuck et Berry, pensent à s’amuser, à s’étourdir, à se distraire. L’une de leurs distractions favorite est de voir la fin du monde.
      S’embarquant sur un vaisseau électronique, il leur est loisible de se projeter vers la fin des temps. Chaque couple rapporte à sa manière  ce qu’il a vu et leurs témoignages ne concordent pas : les uns visitent un monde à l’agonie, calme et plat, les autres assistent à une submersion généralisée, les troisième à une nouvelle glaciation. Tout semble se passer comme si la machine leur permettait de voir la fin qu’ils désirent voir.
      Cependant ils ne se sentent pas concernés par les menaces mortelles qui se profilent actuellement dans leur monde à eux: l’alerte à la pollution, le développement de virus agressifs, les assassinats répétés de chefs d’état, ce qui prouve que la civilisation connaîtra vraisemblablement une fin plus précoce que celle qu’ils auront été amenés à voir.
      Une nouvelle mettant en scène " la décadence " des jeunes bourgeois insensibles à un environnement social et physique déjà menacé. Un cri d’alerte de la génération des années soixante.

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