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  • 711 livres

    1. Type: livre Thème: guerres futures 1 Auteur: James THURBER Parution: 1939
      " La douzième guerre mondiale, comme chacun sait, amena l’écroulement de la civilisation. Capitales, villes et villages disparurent de la surface de la terre. Bocages et forêts furent détruits. Ainsi que tous les jardins. Et toutes les œuvres d’art. Hommes, femmes et enfants furent ramenés au-dessous des espèces les plus viles. "
      Avec une grande économie de moyens, ce conte en images évoque, pour les jeunes  (et les petits enfants) comment l’homme en arrive à s’auto détruire. Avec des images naïves, l’auteur montre l’implacable engrenage de la violence, comment les généraux disent aux soldats de faire la guerre, comment les chiens quittent les hommes qui ont tout perdu, comment la dernière fleur qui subsiste dans un monde ravagé parvient à redonner du sens à l’amour, à la beauté, à l’homme et à la femme , seuls survivants au monde. Courageusement, la société se reconstruit jusqu’à l’apparition de l’idée de propriété, du sentiment de l’envie, de la jalousie et de la haine. Attisée par les militaires, la guerre reprend et dévaste tout. Il faut à nouveau reconstruire.
      Un pamphlet violent contre la sottise humaine et le mécanisme de la violence du capitalisme soutenu par le pouvoir armé. La situation de l’homme apparaît comme désespérée car la guerre ravage de manière cyclique l’humanité. Un livre à mettre entre toutes les mains pour l’édification des foules.

    2. Type: livre Thème: épidémies, le dernier homme Auteur: Richard MATHESON Parution: 1954
      Robert Neville, dernier homme sur terre, est cerné dans sa maison par des êtres humains transformés en vampires. Comme d’autres avant lui, il s’était gaussé jadis du phénomène du vampirisme le tenant pour un mythe. Mais cette fois, la réalité dépasse la fiction. Pour une raison indéterminée, peu à peu, tous ses contemporains ont basculé dans le camp des morts-vivants, y compris son ami Ben Cortman et sa femme Virginie. Vivants la nuit, se nourrissant de sang et de chair humaine, ils sont inoffensifs de jour.  Neville met à profit la pause diurne afin de nettoyer la zone autour de sa maison avant de chercher des provisions pour pouvoir survivre :
      " Il arrêta la camionnette et en descendit rapidement pressé d’en finir avec ce travail. Il tira l’un des corps jusqu’au bord de la fosse et l’y jeta. Le corps roula le long de la pente et s’arrêta sur l’énorme tas de cendres brûlantes, au fond du trou. Neville retourna à la camionnette, en respirant avec peine. "
      La nuit venue, les vampires envahissent à nouveau son territoire et Cortman surtout,  le supplie de les rejoindre. La lutte de Neville contre les vampires prend deux formes. La première, traditionnelle, consiste à empêcher l’approche des êtres de la nuit par de l’ail disposé en chapelets, par des croix, des miroirs. Il constate aussi qu’avec le traditionnel pieu dans le cœur ou la lumière du jour, ils sont immédiatement détruits. D’un autre côté, il cherche l’origine du vampirisme de façon scientifique. En examinant du sang corrompu au microscope, il découvre une bactérie inconnue, vraisemblablement à l’origine de l’épidémie :
      " Ainsi, ce n’était pas un virus. Un virus eût été invisible. Et ce qu’il voyait se trémousser légèrement entre les lamelles de verre, c’était un germe… Tandis qu’il regardait avidement, l’œil collé à l’oculaire, les mots se formèrent eux - même dans son esprit : " Je te baptise vampiris… "
      Cette bactérie  a le pouvoir de survivre lorsque les conditions sont mauvaises, en produisant des spores. Les tempêtes de sable incessantes, les retombées douteuses de poussière suite à une guerre antérieure, ont dû être les vecteurs de sa propagation sur une grande échelle.
      Quant à lui, il semble être naturellement immunisé contre le fléau. Cependant Neville se sent seul. Il aspire à une compagne et, à plusieurs reprises, souhaite en finir avec une vie si difficile. Une lueur d’espoir se manifeste cependant lorsqu’il trouve un chien qui, comme lui, paraît immunisé, car le fléau n’a pas épargné les animaux.Il essaye de s’en faire un ami. Après de longs efforts et au moment même de sa réussite, le chien meurt.
      Neville constate que la maladie affecte deux catégories d’êtres humains. Les déjà morts que la bactérie réanime artificiellement en investissant leur corps. Ceux-là tombent en poussière dès que leur sang se retrouve en contact avec l’oxygène (le pieu dans le cœur) car l’envahisseur est anaérobie. Les autres ont été infectés de leur vivant. Ils restent donc vivants, quoique vampires. Mais comment distinguer les deux types de mutants? Voilà pourquoi Neville les tue, sans distinction :
      " En mettant des chapelets d’ail aux fenêtres, en défendant la serre, en brûlant leurs cadavres, en les détruisant un à un, il réduisait lentement leur nombre. Mais à quoi bon se leurrer ? Il n’avait jamais rencontré un homme pareil à lui, un homme normal … "
      Un jour il rencontre Ruth, une jeune femme qui a échappé à l’épidémie. Neville, bien que  méfiant à son égard, l’entraîne dans sa maison. Après une nuit d’amour, Neville, pour être définitivement convaincu de l’innocuité de sa compagne, lui propose un test sanguin. Ruth feint d’accepter, puis, par surprise, l’assomme. Neville se réveille prisonnier tandis que dans les couloirs, au-dehors,  grouillent les vampires. Ruth lui explique qu’elle a été envoyée par les vampires pour le capturer afin de faire cesser ses inutiles tueries, que ses compagnons considèrent d’ailleurs comme des assassinats puisque Neville reste le seul être monstrueux dans une humanité enfin normalisée. Il lui faudra donc disparaître pour que le nouvel ordre puisse s’installer :
      " - Robert Neville, dit-elle. Le dernier représentant de la vieille race… Le visage de Neville se crispa. - Le dernier ? questionna-t-il, envahi par l’étrange sentiment d’une solitude affreuse. - Autant que nous le sachions, répondit prudemment Ruth. Lorsque vous ne serez plus, il ne restera personne de votre espèce dans notre société… particulière. Il regarda en direction de la fenêtre. -Il y a …des gens… dehors…Elle acquiesça. - Ils attendent, dit-elle. - Ma…mort? - Votre exécution. "
      Récit classique porté à l’écran par Bob Segal sous le titre "le Survivant ". Récit exemplaire qui fonde la différence entre les deux genres, fantastique et science - fiction en asseyant le mythe sur des éléments rationnels. Par une étrange inversion, Neville, le dernier homme, est le seul monstre aux yeux d’une humanité transformée. L’intrigue sans fioritures, l’approche behavioriste du personnage permet un texte tendu et une lecture aisée de ce roman toujours actuel.

    3. Type: livre Thème: la nouvelle glaciation Auteur: G.J. ARNAUD Parution: 6886
      Vol. 01: les rails d’incertitude, Fleuve Noir éd., 1996, coll. « Métal », 1 vol. broché, in-12 ème , 250pp. couverture illustrée par Kervévan.  roman d’expression française
      1 ère  parution : 1996
      Le chasseur des glaces Sadon se civilise au contact des habitants du Village qui habitent dans une énorme caverne chauffée par une ancienne centrale nucléaire. Peu à peu prend corps en lui un projet fou: réunir par un réseau ferré toutes les communautés éparses vivant chichement sur l’inlandsis. Malgré l’hostilité de certains de ces groupements, la découverte d’une immense base ferroviaire et d’un appareil apte à poser les rails, lui permet, après un labeur acharné, de concrétiser son rêve. La « Railway Union» est née.
      Vol.02 : les Illuminés, Fleuve Noir éd., 1997, coll. « SF Métal », 1 vol. broché, in-12 ème , 252 pp., couverture illustrée par Kervevan.  roman d’expression française
      1 ère  parution : 1997
      Ceci est l’histoire de Jon Semper , l’ancêtre de Yeuse. Né en Europe du Nord, dans une station glaciaire perdue aux confins, il parvint à échapper à ses effrayantes conditions de vie en s’engageant dans l’église des Croisés, fondée par Bruni, ancienne connaissance de Sadon, et possesseur d’un réseau ferroviaire. Grâce à son courage et à sa dissimulation, il devint Maître-Croisé, envoyé au front contre la Ralway-Union ou RU. Les Croisés auront aussi à affronter les Néos - Catholiques de l’église grégorienne ou Néos qui s’apprêtent à élire un nouveau pape sous le nom de Jean-Paul XXVII.
      Devant la menace représentée par la caste des Aiguilleurs RU, John s’enfuit de Bruni-Station en compagnie de chasseurs libres que les Aiguilleurs souhaiteraient  voir disparaître. Avec lui se trouvent aussi des Néos, et notamment le futur pape, de son ancien nom de Géronimus. Ils comptent se rendre à Varsovie, siège de l’église grégorienne où se tiendra le conclave. John surprend un terrifiant secret : l’identité du futur pape repose sur une imposture. Il est le fruit d’une union incestueuse. Pour venger la mort de son ami Louisane qui lui a fait découvrir ce secret, John dynamite la nouvelle Varsovie, anéantissant ses appareils de chauffage,  puis se perd au-delà de la banquise atlantique pour s’engager dans la compagnie Panaméricaine.
      Vol.03: le sang du monde, Fleuve Noir éd., 1998, coll. «SF Métal », 1 vol. broché, in-12ème , 221 pp. couverture illustrée par Jean Yves Kervevan.  roman d’expression française
      1 ère  parution : 1998
      Rugika, archéologue glaciaire qui travaille à Cross Station (anciennement Mâcon) est convoqué par l’Aiguilleur de première classe Omalet pour une mission spéciale. Il sera envoyé avec Unio Kant, glaciologue spécialisé, en priorité absolue, à la base Robin, en région de Carinthie, formant frontière avec la Muslim Compagnie. Du côté de la Transeuropéenne, l’on vient de découvrir dans un puits glaciaire de cette région, un liquide qui teinte en rouge la glace sous-jacente, un liquide qui ne gèle pas même à moins soixante degrés.
      Analyse faite, il semblerait que ce fût du sang, mais un sang très spécial. Un tel fluide serait précieux pour les militaires mais sa source se trouve en territoire musulman, au-delà de la frontière. Aux deux hommes de découvrir l’origine du phénomène. Bien que les rapports entre les deux compagnies soient bons, leur mission se fera sous le couvert d’une exploitation commerciale et pour éviter toute tentative de trahison, la famille de Kant sera gardée en otage.
      Le site difficile d’accès est défendu par un Seigneur de la guerre, suspicieux et dangereux, appelé Fouadjin. Non seulement il fait surveiller leurs travaux par le commandant Karvecick mais encore il leur adjoint une jeune femme, passionnée et compétente, Tara Povla, espionne de la Muslim. Rugika gagne la confiance des ressortissants en découvrant d’abord un ancien site industriel de traitement d’acier qu’ils pourront exploiter. Rugika sait aussi qu’en dessous d’une dizaine de mètres de glace, dans une poche d’air, se trouve la source du sang spécial.
      Alors que Kant, blessé dans le travail, trahit son ami auprès des autorités, Rugika et Tara, tombée amoureuse du jeune homme, explorent la poche où se décomposent, dans ces conditions spéciales, plus de vint mille Hommes Roux ou Hommes du Froid, tués lors d’un engagement avec les Muslims qui ont enseveli les cadavres dans ce trou glaciaire. Il leur faut mettre les autorités de la Transeuropéenne au courant en apportant des échantillons de sang pour analyse. Pour y parvenir, ils doivent emprunter un dangereux cheminement sous-glaciaire, de grottes de glace en poches d’air, pour resurgir du bon côté de la frontière, la voie normale leur étant interdite par Fouadjin et son armée.
      Avec Tara, décidée à fuir une région où la femme est opprimée, Rugika tombe sur un clan d’Hommes Roux vivants, rescapés du massacre et réfugiés dans un cirque glaciaire. Les fugitifs pourront observer à loisir ces hommes extraordinaires et leur appétence pour le sel qu’ils vénèrent au-dessus de tout.
      A leur arrivée, les archéologues seront soupçonnés et interrogés par la sûreté militaire, Unio Kant, libéré lui aussi, ayant fourni une version fausse des faits. Le couple rétablira finalement la vérité en organisant pour les Aiguilleurs une rencontre avec les Hommes Roux tombés dans le piège du sel offert. Omalet et consort, stupéfaits par ces gens qui ne craignent pas le froid, envisagent déjà la manière de s’en servir comme esclaves pour en faire les rouages économiques indispensables (et peu chers) de leur société
      Vol.04: les Prédestinés, Fleuve Noir éd., 1999,coll. «Chroniques glaciaires », 1 vol. broché, in-12 ème , 222 pp. couverture illustrée par Philippe Jozelon.  roman d’expression française
      1 ère  parution : 1999
      Aphélie Bermann, étudiante en français archaïque auprès de Lienty Ragus, connaîtra un destin extraordinaire, en dépit de la puissante caste des Aiguilleurs qui la pourchasse sans arrêt, de crainte qu’elle ne découvre des secrets interdits. En compagnie de Vadsor, son guide et ami lapon, elle se met à la recherche d’Emma Fort, la mère adoptive de Lienty, disparue dans le grand Nord canadien (et qui est sa véritable mère). Après un trajet immense du Groenland à la Baie d’Hudson, elle retrouve Emma, fortement malade car irradiée par le rayonnement nocif d’une base d’atterrissage extraterrestre qu’elle avait voulu visiter.
      Aphélie apprend de la bouche d’Emma que des colons nommés les «Ragus», d’origine terrestre et originaires d’avant la Grande Panique, en provenance d’Ophiuchus IV,  avaient décidé d’aider leurs frères terriens. En établissant des liaisons régulières entre eux et la terre de la glaciation, ils comptaient débarrasser le ciel des poussières nocives empêchant les rayons solaires d’accéder à la surface du sol. C’était sans compter sur la volonté hégémonique de la caste des Aiguilleurs  qui, devant le danger représenté par les Ragus, se sont évertués à les annihiler presque totalement. Les survivants, quoique technologiquement supérieurs, se cachèrent pour vivre près du cercle polaire, mais leurs jours seront comptés quand les Compagnies s’étendront .
      Emma, qui est une Ragu, révèle à Aphélie son destin qui sera , dans sa descendance d’avec Lienty , la mise au monde d’un Ragu porteur d’un gène d’éveil et qui représentera un grand espoir pour le monde. Il s’agira de Lien Rag, le glaciologue. Quant aux Hommes Roux, ils furent la seconde tentative des Ragus d’acclimater l’homme à son environnement. L’expérience est cependant hors de leur contrôle alors que des myriades de clones d’Hommes Roux, stockés quelque part dans l’espace, continuent de se déverser sur la terre.
      Vol.05 : les survivants crépusculaires, Fleuve Noir éd., 1999, coll. « Chroniques glaciaires  05 », 1 vol. broché, in-12 ème , 222 pp. couverture illustrée par Philippe Jozelon. roman d’expression française
      1ère  parution : 1999
      L’Europe, quelques années après l’explosion de la Lune. La glaciation universelle se met en place. Des langues glaciaires, en provenance d’Europe du Nord, poussent des moraines d’artefacts humains vers le Sud. Le jour est crépusculaire. Le ciel croûteux cache les étoiles. C’est dans cet univers de fin du monde que trois personnages, Sydney, le reporter, Astrid la maman et Garry, son adolescent de fils, apprennent qu’il n’existe qu’une seule issue possible pour échapper à l’enfer : celle de s’envoler avec l’astronaute John Berman et sa fusée Terra en orbite autour de la terre, vers Ophiucus IV. En ce but, ils doivent atteindre la base de Peary Point située près de la mer de Barents d’où partent les navettes.
      Odyssée pleine de dangers. La barbarie et la violence règnent partout, ce qui affecte différemment nos personnages. Sydney, tiraillé entre l’ancien et le nouvel ordre des choses ne sait lequel choisir. Astrid se cantonne dans sa rigueur morale et humaniste : elle opte pour l’ancien. Quant à Garry, violé dès son adolescence, il devient une machine à tuer. Avec leur voiture roulant à l’hydrogène produit par électrolyse de l’eau, ils croisent de temps en temps la piste du pape Grégoire XVII qui lui aussi désire se mettre à l’abri.
      Le trajet est long, horriblement pénible dans ces conditions extrêmes. Ils n’atteindront jamais leur but. Garry mourra dans l’explosion d’une citerne d’hydrogène liquide, Sydney et Astrid essaieront de retourner vers le Sud, tandis que les Inuits, heureux de se voir confier tant d’espace glacé, revivent sur une terre de liberté. Le nouvel équilibre se met en place, d’où sortiront les Compagnies.
      Vol.06 : Sidéral Léviathan, Fleuve Noir éd., 1999, coll. « Chroniques glaciaires » N° 06, 1 vol. broché, in-12 ème , 222 pp. couverture illustrée par Philippe Jozelon. roman d’expression française
      1 ère  parution : 1999
      Non cataclysmique : les colons d’Ophiuchus IV explorent l’intérieur d’une immense bête extraterrestre de quarante kilomètres de long, le bulb, tombée sur leur planète.
      Vol.07 : l’œil parasite, Fleuve Noir éd., 1999, coll. « Chroniques glaciaires » N° 07, 1 vol. broché, in-12 ème , 220 pp. couverture illustrée par Philippe Jozelon. roman d’expression française
      1ère  parution : 1999
      Non cataclysmique, appartient au thème des arches stellaires: les colons ayant capturé un bulb vivant, soumettent le parasite qui le domine pour que la planète animée puisse leur servir d’habitat pendant leur voyage de retour vers la terre.
      Vol.08: Planète nomade , Fleuve Noir éd., 2000, coll. « Chroniques glaciaires N° 08 », 1 vol. broché, in-12 ème , 222 pp. couverture illustrée par Philippe Jozelon roman d’expression française
      1 ère  parution : 1999
      Non cataclysmique, appartient au thème des arches stellaires: confronté à la durée du voyage, des clans luttent pour le pouvoir.
      Vol.09: Roark , Fleuve Noir éd., 2000, coll. « Chroniques glaciaires N° 9 », 1 vol. broché, in-12 ème , 222 pp. couverture illustrée par Philippe Jozelon. roman d’expression française
      1ère  parution : 2000
      Non cataclysmique, appartient au thème des arches stellaires. Le Roark, un genre de gavial de l’espace de dix kilomètres de long, l’ennemi traditionnel du bulb menace celui-ci, déclenchant l’hystérie à bord du vaisseau vivant. Mais la Terre est proche...
      Vol.10: les Baleines Solinas , Fleuve Noir éd., 2000, coll. « Chroniques glaciaires N° 10 », 1 vol. broché, in-12 ème , 221 pp. couverture illustrée par Philippe Jozelon. roman d’expression française
      1 ère  parution : 2000
      Autre épisode non cataclysmique mais sur fond de décor glaciaire, expliquant l’origine des hommes-Jonas. Trois baleines intelligentes libérées in extremis de leur condition de prisonnières,  entrent en empathie avec leurs sauveurs et leur proposent de leur fournir un abri permanent en leur vaste corps.
      Vol.11: la Légende des Hommes-Jonas, Fleuve Noir éd., 2000, coll. « Chroniques glaciaires N° 09», 1 vol. broché, in-12 ème , 221 pp. couverture illustrée par Philippe Jozelon. roman d’expression française
      1ère  parution : 2000
      Non cataclysmique: les enfants du vétérinaire Reyes , habitant à demeure dans les Baleines-Solinas ont à nouveau à se frotter à leur pire ennemi, le juge Mankiewitz,qui veut les éliminer à l’aide d’orques dressés pour tuer. Le projet échoue permettant l’émergence d’une nouvelle race d’hommes, les Hommes- Jonas.

    4. Type: livre Thème: le dernier homme Auteur: Gérard KLEIN Parution: 2004
      Le narrateur est assis dans sa chambre. On frappe à la porte : c’est une jeune femme. Très directive elle le convainc de lui faire un enfant. Selon elle, il serait le dernier homme vivant en ce monde, tous les autres mâles ayant été remplacés par des robots.
      Pour l’en persuader, elle accumule les preuves en démasquant, sous la servilité masculine, «l‘élan mécanique». Elle aurait été attirée jusqu’à lui par l’odeur de phéromone mâle que n’ont pas les machines. Convaincu, il accepte de la féconder. Mais  -ô surprise- elle s’aperçoit trop tard que lui aussi est un robot, qui, en lui injectant son sperme se sert de ce moyen pour l’euthanasier. Fin de la race humaine.
      Une nouvelle  charpentée, à la chute inattendue, ce qui est le moins que l’on puisse espérer d’un vieux routier de la SF. comme Gérard Klein.

    5. Type: livre Thème: guerre des sexes, matriarcat Auteur: BELEN Parution: 1966
      «Depuis des millénaires déjà, nous vivons de nouveau sous le régime du matriarcat»
      Les hommes ont définitivement lâché prise dans ce monde d’après la catastrophe. Sans aucun pouvoir, les quelques étalons restants sont conditionnés par l’I.D.H.E.V. (Institut des Hautes Etudes voluptueuses) à servir ces dames, au son d’une sonnerie et en un réflexe pavlovien, quelle que soit l’horreur qui s’approche d’eux.  Mais ils auront leur revanche car déjà surgissent ces " étranges mutants apparus après la première Grande Destruction, androgynes troublants aux yeux semés d’or. "…
      Une novelette ciselée à l’emporte-pièce qui joue avec le thème  de la guerre des sexes

    6. Type: livre Thème: menaces cosmiques Auteur: Ian WATSON Parution: 1978
      L’explosion de l’étoile Sirius ayant balayé la Terre de ses rayons de mort, faune et flore ont péri sous un flux mortel de 8500 roentgens durant trois jours :
      « Alpha Canis Majoris A, Sirius, l’Etoile du Chien. Une étoile gaspilleuse d’énergie à pas tout à fait neuf années-lumière de la terre, deux fois aussi grosse que le Soleil et vingt-cinq fois plus brillante, bien que possédant seulement le tiers de sa densité. Une candidate peu plausible au statut de supernova, vu sa position dans le diagramme de Hertzsprung-Russel.
      Elle explosa cependant, déchargeant entre 10(49) et 10(50) ergs d’énergie sous forme de rayons cosmiques, produisant une énorme marée dans les couches supérieures de l’atmosphère terrestre, et arrosant toute la planète d’une dose de radiation maximum atteignant 8500 roentgens au niveau de la mer, et pendant trois jours (…)
      Trois milliards d’êtres humains périrent en conséquence. Ceux qui n’étaient pas à l’abri.La plupart des oiseaux et des autres animaux périrent également, ainsi que les poissons des eaux peu profondes. La plus grande partie de la flore fut défoliée –mais récupérait de façon asexuée, ou par l’intermédiaire de graines et de spores. Le ciel s’enflamma de rose, de vert, et de violet, à cause des particules chargées que piégeait le champ magnétique terrestre. Il n’avait jamais été plus beau.
      Les vastes plaines de l’Afrique du Sud se sont transformées en d’immenses cimetières jonchés de squelettes blancs. La moitié de l’humanité est morte, mais pas les ressortissants blancs des pays développés qui ont pu se réfugier sous terre.
      Aujourd’hui, un groupe d’ingénieurs agronomes, chargés de surveiller les champs de céréales indispensables à la survie, discutent entre eux de l’aspect moral de l’événement : comment Dieu a-t-il pu être aussi injuste en sauvant les favorisés et en condamnant à mort les misérables ? Pour le major Woltjer, positiviste, cela aura été providentiel pour la Blancs qui pourront prendre un nouveau départ :
      « Bien d’autres créatures en-dehors de nous, les gens de couleur, n’ont plus à se sentir coupable de prendre de la place » (…) Comme tous les grands mammifères. Une bonne chose, hein, Major ? Adieu éléphants, girafes et chameaux. Adieu baleines, phoques et dauphins. Adieu corbeaux, aigles, colombes et faucons. Adieu, adieu. (…) A partir de maintenant, le monde sera un monde de très petites créatures. L’homme sera énorme et triomphant. A part lui, il y aura les insectes, les micro-organismes, et évidemment quelques poissons dans les mers. Mais principalement l’homme. Un homme de six pieds, dominant tout. Les graines sont très résistantes aux radiations, l’homme arrivera donc à se nourrir, de céréales et de plantes. Un monde végétarien, enfin! Quelques millions de gens mourront encore avant qu’il y ait assez à manger. Dans les pays les plus pauvres, inutile de le dire. »
      Andréa Diversley, la botaniste, se déculpabilise en faisant l’amour avec le généticien hindou, l’un des rares rescapés de sa race. Siméon, un autre technicien, se torture l’esprit pendant qu’ils roulent vers la ferme expérimentale de Smitsdrop. Leur rencontre inopinée avec une misérable troupe de Bantous conduit par un missionnaire blanc leur fait comprendre toute l’abomination de l’événement : Dieu ne les a pas sauvés ! Il les a condamnés à vivre en enfer pour très, très long temps…
      Une nouvelle expérimentale dont le traitement messianique altère quelque peu la force.

    7. Type: livre Thème: guerres futures 1, péril jaune et guerres de races Auteur: PARA BELLUM Parution: 1908
      Par traîtrise et ruse, utilisant toutes sortes de  camouflages, la guerre n’étant même pas déclarée, les Japonais frappent les Etats-Unis. Leurs flottes d’invasion, supérieurement coordonnées, se dirigent selon trois axes ; d’abord la prise de Manille et des Philippines pour priver l’adversaire de son point d’appui ; ensuite, l’invasion par voie de terre de la côte ouest, à partir de Seattle et San Francisco ; enfin la destruction totale de la flotte américaine de l’amiral Sperry qui tombera dans un piège. Se déguisant en un innocent navire de commerce, le «Kanga-Maru» canonne le «Mindoro», l’envoyant par le fond. D’autre part, la baie minée empêche les Américains d’approcher de Manille.
      Avec l’aide des Anglais, qui leur offrent des bases stratégiques, les Japonais poursuivent leur avance. L‘invasion de l’intérieur du territoire américain a été rendue possible par l’activation d’une cinquième colonne, représentée par tous les immigrants jaunes (Japonais, Chinois, Coréens, etc.) qui, sous le dehors d’innocents travailleurs, ont préparé avec application l’attaque. Tous ces Jaunes confondus en une seule race de «Mongols» travaillent dans le même élan à la destruction de la puissance occidentale :
      « Le mardi 9 mai, il y avait sur le territoire américain cent soixante-dix mille hommes de troupes japonaises. Au nord, la ligne des avants-postes ennemis suivait la frontière est des Etats de Washington et d’Orégon. Elle s’avançait vers Idaho au sud, se tenant toujours à quelques milles de la voie ferrée du réseau de l’Orégon qui servait à relier entre elles toutes le garnisons ennemies. A Granger, bifurcation de la ligne à voie étroite de l’Orégon avec l’Union Pacifique, l’occupation japonaise dépassait le dernier bastion est, garni , la semaine suivante, d’une forte artillerie de campagne, et s’avançait plus avant vers le sud, le long de la chaîne Wahsatch-Mound. Les troupes traversèrent le grand plateau du Colorado, s’étendirent sur les hauteurs de l’Arizona et atteignirent enfin les frontières du Mexique par Fort-Bowie. »
      Les centres de communication sont soudainement investis, les nœuds ferroviaires neutralisés, les communications interceptées. Profitant de l’effet de surprise et d’un immense brouillard, les Japonais pénètrent au cœur du pays par la rade de San-Francisco. Polis mais sans pitié, ils déclarent n’arrêter leur avance que si les Américains reconnaissent leurs nouvelles possessions. Ceux-ci, dont les armées sont éparpillées aux quatre coins de l’immense pays, munies d’armes vétustes et de munitions non fiables – essentiellement par manque de moyens financiers dus à la trahison des membres du Congrès-, sont malmenés par la diplomatie anglaise. Malgré tout, les soldats tentent de faire front, héroïquement. Rassemblant une troupe motivée, le général Winstanley, se dirige vers la ville de Corpus Christi (quel symbole!) où devra avoir lieu l’affrontement final, la «bataille des Montagnes Bleues » :
      « Là-bas, l’enfer était déchaîné. Devant Hilgard et entre ses maisons, les régiments se précipitaient à l’assaut. Ils entraient dans la fournaise au milieu des grondements des pièces de campagne qui ébranlaient l’atmosphère. Ils entraient, poussant leurs « hourras » et passant sur les blessés enchevêtrés dans les lacs formés par les fils de fer. Ils entraient par les brèches qu’ouvraient devant eux les projectiles qu’ils lançaient à la main. Que leur importait de laisser tomber, dans les sillons sanglants, les armes qu’ils avaient traînées avec eux ! La batterie de gauche, placée dans les premières maisons, la batterie de droite et les deux redoutes de devant les barricades ne tomberont-elles pas entre leurs mains ? Le flot sombre roulait toujours… Impossible, maintenant, d’aller plus avant. A la hauteur des maisons, un bataillon se fait, en vain, massacrer devant la barricade qui fermait la rue. Dans ce cercle de mort où, de toutes les ouvertures convergeaient les balles de l’ennemi, les assaillants reprirent, un moment, haleine. »
      A New York, c’est l’affolement. La bourse s’effondre, les entreprises chutent, les syndicats se retrouvent dans la rue. Sous la pression des événements, l’anarchie guette le pays. Quant à l’amiral Sperry, dont la presse annonçait (faussement) des manœuvres victorieuses contre les Japonais, sa flotte tombe dans le piège de Magdalena-Bay, près de l’île de Gantanamo. Canonnés par le Sotsuma et le Kashima de l’amiral Togo, deux puissants cuirassés cédés jadis par les Anglais aux Japonais, le Chattanooga, le Connecticut et l’Iowa s’abîment , foudroyés, dans les flots :
      « La bannière étoilée, en lambeaux, flottait au grand mât du Connecticut. Quelques artilleurs, qui s’étaient tenus jusqu’alors à leurs pièces, se traînèrent hors des tours, et se firent un chemin au milieu des escaliers brisés. En tout cinquante-sept hommes. C’était là ce qui restait de la fière escadre. Trois hurras jaillirent de la poitrine désséchée des héros du Connecticut. Trois hurras pour la Patrie ! L’amiral Sperry tira son épée et un hurra retentit encore une fois au-dessus des flots (…) Alors le Connecticut se coucha sur tribord. Les vagues ne purent plus relever la lourde carcasse aux cent blessures béantes. Il s’enfonça doucement. »
      Les navires de Sperry disparus, rien n’arrêtera plus la ruée des Jaunes jusqu’à Corpus Christi où ils tailleront en pièces l’armée des volontaires américains venue à leur rencontre. Malgré l’héroïsme individuel, malgré les sabotages pour réduire la puissance de frappe des envahisseurs, la bataille des Montagnes Bleues fut perdue. Mais elle eut un effet d’électrochoc sur le peuple américain qui élimina définitivement les défaitistes. Egalement sur les Européens, qui sortirent enfin de leur neutralité, craignant à leur tour le péril jaune. L’Angleterre, honteuse, sentant le vent tourner, retirera graduellement son appui aux Japonais. Ceux-ci durent céder devant la pression universelle et regagnèrent leur île.
      Une vision du péril jaune ancrée dans la réalité internationale du début du XXème siècle. Un texte en style épique, parfaitement documenté pour ce qui concerne les activités militaires. Un point de vue multiple, selon les divers protagonistes impliqués dans la gigantesque conflagration, le tout recouvert par le grand fantasme de la «menace jaune. » l’ouvrage écrit sous pseudonyme (l’auteur est allemand) est d’une rareté extrême.

    8. Type: livre Thème: fins du monde, fins de l’humanité Auteur: Renée DUNAN Parution: 1927
      En un proche futur survint la fin d’un monde qui balaya les sociétés humaines et ses valeurs, effaçant de la surface de la terre la quasi-totalité de l’humanité. Une faille de l’écorce terrestre, appelée « la Grande Faille »  apparue entre l’Alaska et la Terre de Feu, s’ouvrit, plaie béante de 3000 km de long, laissant s’échapper un gaz mortel baptisé le «Nécron » contre lequel il n’existait aucune parade :
      « La fureur des éléments se manifestait cependant avec une ampleur cosmique. Des pics plus hauts que le mont Everest apparurent et se résorbèrent soudain. L’océan Pacifique subit des dénivellations effarantes et fut la proie d’une tempête comme le monde n’en avait jamais connu. Tous les navires y coulèrent à la fois. La Péninsule Gangétique descendit sous la mer avec trois cent millions d’humains. »
      Les déplacements des populations restantes générèrent des guerres. La Sibérie, relativement épargnée, devint un Eden désiré. L’Europe se désagrégea, pourrie par « la sueur de sang » :
      « Les « Sueurs de sang » parurent dans l’ancien monde. On les vit d’abord en Espagne, puis en Algérie. Peu après, l’Est méditerranéen était en proie à l’atroce mal. Les Balkans furent dépeuplés en quelques mois. Dès novembre, la Hollande et l’Angleterre se trouvaient touchées et on apprit que le Plateau central commençait à mourir aussi. »
      A terme, l’atmosphère terrestre, destinée à devenir irrespirable, provoquerait la mort de toutes les espèces vivantes. Pour lutter contre le fléau, à Paris, un groupement de savants mit en application la découverte d’un chimiste, Jacques Landève, qui trouva la formule salvatrice. Ils décidèrent, pour annihiler le Nécron, de fabriquer l’antidote à grande échelle, regroupant autour d’eux tous les hommes encore valides, qui acceptèrent de travailler sans se plaindre jusqu’à la mort :
      « On évida le sous-sol qui fut bientôt autour de Paris creux comme une éponge. On y découvrit fer, charbon et cuivre. La sixième année, on trouva une énorme nappe de pétrole. Des usines vertigineuses furent crées. La seconde année, six millions d’humains travaillaient. La quatrième, la totalité de l’humanité vivante appartenait aux usines de Broun. »
      C’est ainsi que se forgea le noyau d’une impitoyable dictature. Et lorsque le Nécron fut vaincu, quelques dizaines d’années plus tard, les « Mille » - ainsi appelait-on les successeurs de Jacques Landève et leurs familles -, sous la conduite du plus ancien d’entre eux, Tadée Broun, dirigeaient de leur cité parisienne transformée en blockhaus, les usines souterraines où un peuple d’esclaves extrayait le «Bion », l’antidote salvateur.
      La société des Mille s’appuyait sur une police redoutable dont le chef, Paulin Vialy, ne reculait devant aucun assassinat de masse pour assurer la tranquillité des siens. Un glacis gigantesque séparait la Cité des Mille des usines et des foyers ouvriers, un réseau téléphonique dense, des espions et des indicateurs omniprésents, des mises à mort immédiates, étouffèrent durant longtemps toute velléité de révolte. Ainsi Vialy arrivait-il à contenir la douleur, la jalousie, la haine de millions de travailleurs. Quinze révoltes avaient déjà été noyées dans le sang.
      Mais Vialy n’était pas dupe. Il connaissait la fragilité de sa classe sociale, amollie et sybaritique, s’adonnant, maintenant que le Nécron était vaincu, aux plaisirs anciens : Tadée Broun et ses familles se servaient largement d’esclaves féminins puisés dans la couche populaire, dont ils firent des citoyens de seconde zone, comme les artisans dont ils dépendaient, et les collaborateurs dont Vialy dressait la liste.
      Leurs désirs étant instantanément comblés, ils pouvaient se livrer à tous les plaisirs, baignant dans des orgies alors que la haine des travailleurs, alimenté par le fanatisme religieux de Diavide, le chef des révoltés, grandissait démesurément. Au-delà de la zone parisienne vivaient aussi quelques «réfractaires », des individus qui avaient réussi à s’évader des usines, résolus à affronter le Nécron encore résiduel en certains lieux.
      B 309 – les esclaves portaient un numéro- est une femme splendide et dévouée à Tadée Broun, en réalité une espionne de Diavide. Grâce à elle, les futurs insurgés purent prendre connaissance des pièges et chausse-trappes mis en place par le chef de la police.La révolte finale se déclancha au cours d’une fête des Mille, au moment où Vialy avait envoyé son amie de cœur, Mannya, s’assurer de la sécurité des souterrains. Elle ne revint pas. Alors il partit à sa recherche au moment même où, un peu partout à Paris, les misérables sortaient de leurs huttes pour faire exploser l’une après l’autre les entrées souterraines et les usines de Bion :
      « A dix heures du matin, l’assaut commença. De l’angle de Paris le plus rapproché de la Cité des Mille, jaillit, soudain une foule énorme, prodigieuse, agile, qui se rua vers le glacis en hurlant. Ce ruisseau humain s’élargit, devint un fleuve géant, puis un océan. On vit des centaines d’hommes culbuter et rester allongés, électrocutés net, mais des électriciens couraient dans la masse. Ils coupaient les fils, et toujours inépuisablement, sortait une cohue dense et furieuse qui s’étendait partout, courante et fébrile, en poussant des cris de mort. »
      Vialy ayant pu rejoindre Mannya, les deux amants se trouvèrent isolés dans une foule survoltée qui ne les reconnut pas. Ils entendirent aussi Diavide, le meneur qui se prenait pour Dieu, annoncer aux foules hallucinées la victoire ou la mort, car B309 avait pu lui transmettre les plans d’accès aux dépôts d’explosifs d’une puissance énorme, la « klazzite », dont il promettait de se servir en cas d’échec : soit la foule vaincrait et anéantirait ses maîtres, soit il ferait sauter Paris et toute sa région !Ils prirent du repos dans un Louvre désaffecté :
      « Ils trouvèrent un autre petit escalier secret, raide comme une échelle, qui perçait un mur d’aspect compact. Bientôt, ils furent dans un grenier encombré et puant la moisissure. Comme jadis, des toiles roulées, des cadres et des caisses, des statues, des débris de bois vermoulus et des toiles d’emballage régnaient en ce capharnaüm. Personne n’y était venu non seulement depuis trente ans, mais peut-être depuis l’ancien régime. »
      Puis Vialy prit la décision de se sauver avec son amie en se dirigeant vers la campagne, persuadé que Diavide déclencherait l’apocalypse finale. La sortie d’une ville ruinée, baignant dans le sang, parcourues par des masses en furie avec ses massacres au gaz, l’explosion de bombes à Nécron, ses rafales de mitrailleuses, fut un calvaire. Au prix d’un effort inouï le couple atteignit la base d’une colline où ils s’estimèrent en sécurité, Vialy  étant prêt à contempler la mort en direct :
      « Vialy regarda, béant d’horreur, s’effacer au lointain ce qui avait été le reliquat de l’humanité. Un raz de marée, fait de terre et de cailloux, s’agita soudain dans une furie démente, venant du lieu où le cataclysme était déchaîné. Devant lui les collines étaient rasées et des vallées s’ouvraient, d’où sortait un ouragan de cendres. Peu à peu le soleil s’éteignit, tandis que, sous Vialy, le sol, eût-on dit, s’enfonçait comme un vaisseau qui sombre. La nuit descendante était zébrée de fulgurations chimiques, de fureurs incendiaires, d’éclairs monstrueux qu’aggravait la balistique explosive de la klazzite, dans une rage de combinaisons oxydantes. »
      Qu’allaient-ils devenir ? Un nouvel Adam et Eve ou les prochaines victimes du Nécron ? L’auteur laissera la question ouverte.
      Manifestement inspirée par « Métropolis », Renée Dunan allie avec conviction un style apuré aux visions les plus sombres portées sur l’espèce humaine, sur ses mobiles, sur ses valeurs, sur sa morale. Avec un texte fortement charpenté dont le couple Vialy/Mannya forme l’épine dorsale, « la Dernière Jouissance » est un roman étonnant et vigoureux mis au service du genre cataclysmique.

    9. Type: livre Thème: épidémies Auteur: Brian W.ALDISS Parution: 1964
      Un récit foisonnant, un voyage de découverte tout au  long de la Tamise et des personnages hauts en couleur. En 1981, l’irréparable est accompli: un "Accident" nucléaire (l’on soupçonne une guerre) a stérilisé les femelles du monde entier. Tous les mammifères supérieurs, l’être humain y compris, sont désormais inaptes à concevoir des enfants. L’auteur s’attache à la description d’une société de vieillards quand, quarante  ans plus tard, l’espèce humaine a vieilli.
      " Les êtres humains n’avaient pas été les seuls à souffrir. Presque tous les mammifères avaient été durement touchés. Les chiennes n’avaient plus mis bas , les renards avaient presque disparu ; mais l’habitude qu’ils avaient d’élever leurs petits dans des tanières avait sans aucun doute contribué à leur survie , en même temps que l’abondance de nourriture au fur et à mesure que se relâchait l’emprise de l’homme sur la terre. Les cochons avaient disparu avant même les chiens , peut-être parce qu’on les avaient massacrés imprudemment. Le chat et le cheval étaient aussi stériles que l’homme. Le chat n’avait survécu que grâce à des portées nombreuses. On disait même qu’ils avaient recommencé à se multiplier dans certaines régions. Les colporteurs passant par Sparcot parlaient de chats sauvages, un vrai fléau. Les grands félins avaient aussi souffert. Dans le monde entier, ç’avait été la même histoire dans les années quatre-vingt, les créatures terrestres ne pouvaient plus se reproduire. C’avait été un événement apocalyptique, les agnostiques même en parlait en termes bibliques. Sur terre, on ne croissait ni ne se multipliait. Seules les petites créatures abritées au sein de la terre même étaient sorties indemnes de cette période où l’homme avait été victime de ses propres inventions. "
      Algy Timberlane, dit Barbe Grise, est un jeune homme de cinquante ans. En compagnie de Martha, sa douce épouse à qui il est resté fidèle sa vie durant, et d’un groupe d’amis, dont Pitt le braconnier, il décide d’abandonner le village de Sparcot. Sous la pression des hermines, un prédateur sanguinaire qui se multiplie sans freins, Barbe Grise et son petit groupe décident de gagner l’embouchure de la Tamise. Ils traverseront des paysages qui ne portent plus l’empreinte de l’homme, paysages sauvages et naturels, champs et forêts, marécages  et plaines inondées:
      " De grandes organisations avaient suivi le même chemin que les grands animaux ,  les taillis se hissèrent vers les cieux et devinrent forêts , les fleuves s’étendirent en marécages et le mammifère au gros cerveau de plus en plus sénile subsista en petites communautés. La vie animale se multipliait sur la terre, plus abondante que jamais. Car la terre avait à l’infini le pouvoir de se renouveler , aussi longtemps que le soleil lui donnerait son énergie Elle avait nourri bien des espèces au cours de ses âges géologiques. La suprématie de l’homme n’avait que momentanément influé sur la richesse de ce grand courant de vie. "
      Le voyage au fil de l’eau s’agrémente du voyage en sens inverse accompli par les personnages dans leur esprit à la recherche d’un passé à jamais disparu. Entremêlant subtilement le présent et le passé, l’auteur donne à voir, par petites bribes, de quoi s’était composée l’histoire après «l’Accident» :
      " Les larmes vinrent aux yeux de Barbe-Grise. L’enfance gisait dans les tiroirs pourrissants du monde , souvenir qui ne pouvait échapper à l’usure du temps. Depuis cet horrible accident - ou crime , ou désastre?- au siècle dernier, il n’y avait plus eu de naissances , il n’y avait plus d’enfants , plus de petits garçons comme celui-ci. Il n’y avait plus d’adolescents, de jeunes hommes, de jeunes femmes fières. Il ne restait même plus d’êtres humains dans leur maturité. Des sept âges de l’homme, il ne restait que le dernier. "
      La vie d’Algy est la plus fouillée. Après la catastrophe, dans un Londres en pleine désagrégation sociale, il est contacté par un ami qui le fait entrer à DHUC(A). C’est un organisme qui s’est donné pour vocation d’être le témoin fidèle des derniers soubresauts d’agonie de l’espèce humaine dans le but d’en informer une hypothétique race future amenée à prendre la place de l’espèce. Issue de la crise, DHUC(A) se veut le témoin éclairé d’une histoire qui sombre. Chaque membre de DHUC(A) est formé à collationner tout témoignage et document, tout en étant forcément isolé mais opérationnel dans le grand chambardement qui ne fera que s’amplifier. Algy choisira comme terrain de manoeuvres l’Angleterre qu’il connaît bien, en compagnie de Martha, muni d’outils performants tels qu’un camion surabondamment équipé en matière d’enregistrement.
      Algy Timberlane, en compagnie de Martha, vivra à Londres où la décomposition sociale s’accentue. Des Seigneurs de la guerre émergent. Algy est invité à laisser son camion entre les mains du Commandant Croucher , un potentat local. Pitt, devenu entre temps l’ami de Barbe-Grise était d’abord mercenaire à la solde de Croucher et convié à tuer Algy. Il n’a pu s’y résoudre. Avec Martha dans le camion, il fuiront tous les trois la capitale en folie et trouveront refuge dans le village de Sparcot, durant de longues années. Chacun tentera d’oublier ces moments difficiles. Sous la menace des hermines, ils décident de se remettre en route, confiant à la Tamise leurs destinées, en compagnie d’un deuxième couple de vieillards:
      " Le paysage devint moins imposant quand ils dérivèrent au sud vers la ville. Des rangées de maisons misérables se dressaient au milieu de l’inondation, leur désolation augmentée par le soleil . Les toits s’étaient effondrés , on eût dit les carcasses d’énormes crustacés sur quelque plage primitive. Le lourd silence fut brisé un peu plus tard par le grincement d’un véhicule. Deux vieilles femmes aussi larges que hautes joignaient leurs efforts pour tirer une  charrette le long d’un quai aboutissant à un pont assez bas. "
      Au cours de la navigation, ils font connaissance avec un personnage singulier, Jingandangelow, une sorte de charlatan proposant l’immortalité à des vieillards crédules ou la jeunesse retrouvée à volonté. Algy démasque le tricheur, car il sait bien qu’il n’existe plus d’enfants nulle part, que les femmes resteront éternellement stériles, et que toutes les visions de lutins, d’elfes, de farfadets qui hanteraient des bois redevenus sauvages ne sont que des fantasmes. Il le sait d’autant plus qu’il a participé lui-même à une sorte de guerre, enrôlé dans «l’EnfanCorp», une armée consistant à retrouver à travers le monde, au moyen des armes s’il le fallait, tout enfant normal encore apte à concevoir. Cette opération de la dernière chance a elle-même échoué à cause des malformations congénitales dont ces enfants étaient déjà porteurs.
      Arrivé au village d’Oxford, Algy y retrouve son camion, qu’il avait été obligé de vendre bien des années auparavant pour survivre. Oxford est dirigé par les intellectuels. Impitoyables, ceux-ci ne lui rendront son camion que contre une imposante somme d’argent. Algy se décide courageusement à travailler des années durant pour racheter son engin tout en restant fidèle à la parole donnée jadis à DHUC(A). Presqu’arrivé au bout de son esclavage, il se rend soudain compte de l’inanité de ses efforts et de l’inutilité de DHUC(A), dans un monde condamné.
      Il décide de repartir avec Martha jusqu’à l’embouchure de la Tamise. En cours de route, ils rencontrent pour la deuxième fois Jingandandelow, devenu (faux) prophète. Le magicien fait entrevoir à Algy, dans sa cabine, à l’arrière de son bateau, une vision paradisiaque: celle d’une jeune fille de seize ans nue et irradiant la beauté:
      " Une jeune fille dormait sur une couchette. Elle était nue. Le drap tombé  de ses épaules révélait presque tout son corps. Un corps poli, bronzé, aux formes délicates. Ses bras repliés sous elle entouraient ses seins , un genou relevé touchait presque son coude , dévoilant la toison du pubis. Elle dormait le visage sur l’oreiller, la bouche ouverte, ses abondants cheveux bruns en désordre. Elle pouvait avoir dans les seize ans. "
      Algy renvoie Jingandangelow à sa vermine, enlève la jeune fille pour la recueillir et l’élever avec l’aide de Martha. Lorsque des lutins attaquent la maison pour délivrer la jeune fille, il découvre aussi un stupéfiant secret: ces lutins sont en réalité des enfants redevenus sauvages, se cachant des vieillards cacochymes au fond des forêts et qui se déguisent avec des peaux de bêtes pour passer inaperçus. L’imprégnation radioactive de l’Accident avait donc fini par s’estomper et certaines femmes, parmi les moins âgées, avaient été capables d’engendrer des rejetons sains. Il reste à l’humanité défaillante à refaire le long chemin vers la reconquête du monde.
      "Barbe Grise" est un grand récit, autant à travers la psychologie fouillée des personnages que par l’effet d’étrangeté que provoque la description du  genre humain à l’agonie. On pressent comment l’énergie vitale d’une espèce s’épuise puisque ces vieillards n’ont même plus le courage de se battre entre eux. Impression renforcée par le décor d’une nature incomparablement belle et sereine (vieux thème romantique) s’élevant sur les ruines laissées par l’homme. Contrairement aux autres récits s’inspirant de ce thème (" La mort blanche ", le " monde sans femmes ") Aldiss insiste sur la plausibilité de l’épisode, sur la lenteur d’une désagrégation silencieuse de l’espèce. Il conte l’histoire d’une agonie, la nôtre.

    10. Type: livre Thème: l’entropie progresse... Auteur: Jean-Charles HARVEY Parution: 1924
      «Depuis des siècles, le soleil presque éteint, ne lançait plus dans l’espace que de sinistres clartés. Le froid, frère du néant, avait envahi peu à peu son orbe immense ; il étreignait sa lumière blanche avec une ténacité que mettaient autrefois les médiocres à étouffer le génie. Et l’astre, trop vieux pour lutter plus longtemps, cédait lugubrement aux forces des ténèbres.»
      Pour une humanité très vieille, le monde se refroidit, comme le soleil. Les glaces migrent des pôles et enserrent un dernier noyau d’hommes établi sous les tropiques. Un tremblement de terre achève la déroute de l’humanité en ne laissant subsister que deux hommes et une femme :
      " Par une nuit polaire, une secousse sismique fit céder toute cette partie de la couche terrestre qui abritait encore des hommes. Ceux-ci furent ensevelis dans leurs cavernes. Quand le soleil violet se leva sur cette désolation, il ne restait plus que trois vivants dans le monde : deux hommes et une femme qui s’appelaient Démos, Julien et Léa. "
      Démos tuera Julien par jalousie et le dernier couple, à son tour, mourra enchâssé dans les glaces. Tout est-il donc perdu à jamais ? Non ! la vie reprendra lors du passage d’une nouvelle étoile qui réchauffera la terre permettant à une nouvelle vie de surgir.
      Un récit court aux accents aussi désespérés que ceux de Pouydebat.

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