Aller au contenu
  • bdd_livre.png.38ca27d0c9044ccbdbae2e058729c401.jpg

    Bienvenue dans la Base de Données des livres !

    Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

    Accédez au flux RSS :

  • 711 livres

    1. Type: livre Thème: l’apocalypse réalisée, guerres futures 1 Auteur: Stephanie BENSON Parution: 1975
      Vol. 01 : Cavalier seul, l’Atalante éd., 2001, 1 vol. broché in-8 ème , 283 pp. couverture illustrée (Jérôme Bosch) roman d’expression française.
      1ère parution: 2001
      Deux groupes hors du commun s’opposent. Celui de Katz, le policier « angélique » qui, avec ses subordonnés et amis, Iris, l’hypersensible, Günther et Stefan, traque les violeurs meurtriers d’enfants et psychopathes notoires. Actuellement ils recherchent la jeune Annelie Reuter enlevé par un dénommé Thomas Geist. De l’autre côté, une secte néfaste, celle du « Millenium de l’Aube Radieuse », et ses aficionados. D’abord Ulro, le maître de Tirzah, une jeune femme amorale, sans culture, parfois morbide,  mais intuitive , page vierge sur laquelle le Maître a décidé d’écrire :
      « Nouvelle source de contrariété : le bébé. Elle avait pensé qu’ils allaient juste lui donner le bébé, et qu’elle le soignerait (mais elle ne le mangerait pas, c’était promis), sauf qu’à présent, c’était elle qui devait leur fabriquer leur foutu bébé, et elle n’avait pas la moindre idée de par où commencer. Pour être tout à fait honnête, elle ne savait même pas comme c’était fait, un bébé. Elle n’avait jamais eu l’occasion d’en ouvrir un pour regarder dedans. »
      Puis Los, son comparse, un nouveau messie cynique  et répugnant, dominant un groupe de disciples moutonniers. Ulro et Los cherchent à promouvoir « l’Untergott » qui réduira en poussière le monde tel qu’il est.  Etablissant la jonction entre ces deux groupes, héros véritable du récit, Milton le diabolique, à la personnalité exceptionnelle dans le mal. Milton le maudit, psychopathe redoutable pour qui la souffrance et la mort d’autrui sont les piments de sa propre jouissance. Génie de l’informatique, il a crée un site crypté, « Paradise Burial Services »,  réservés aux seuls pervers payants pour lesquels il programme en « life » la mise à mort de tendres enfants innocents, enlevés et séquestrés. Or, Annelie Reuter est l’une de ceux-là et Thomas Geist s’appelle en réalité Milton.
      La rencontre maléfique de Milton avec Ulro a lieu pendant que le groupe de Katz cherche à saisir la mentalité particulière de ce psychopathe. Ulro espère se servir de Milton dont il a reconnu le génie pour activer le programme spécial que lui ont imposé ses commanditaires. Car la secte est une couverture qui permettrait à une poignée internationale de riches industriels de gagner le pouvoir définitif en ce monde :
      « Le capitalisme n’a jamais cherché à instaurer un équilibre, mais, au contraire, à pousser le déséquilibre presque – mais jamais tout à fait- jusqu’au point de rupture. Le déséquilibre psychique –de l’individu - et politique –des collectivités – que nous tentons d’instaurer aujourd’hui en Europe est la condition sine qua non du plein épanouissement du modèle néo-capitaliste. Afin de profiter du déclin déjà amorcé de l’Empire nord-américain, nous devons aller encore plus vite que lui. Les Etats-Unis sont sur le point d’imploser, l’Europe est en pleine décadence mais, de ce fait, peut prendre la place ainsi libérée. Reste à savoir de quel type d’Europe nous avons envie. » (…)
      « Vous ne voyez pas que c’est déjà la fin du monde et que le cavalier de la guerre tend son épée sur la planète ? Regardez autour de vous, pauvres vers de terre obnubilés par votre nombril, et voyez ! Ces enfants palestiniens qui fabriquent leurs lance-pierres et s’entraînent au nom du dieu Intifada. Les mêmes enfants russes  déguisés en soldats dans les rues de Grozny ou cachés dans les caves de Téhéran. Regardez encore, vous les verrez partout : Rwuanda, Tibet, Sierra Leone, Afghanistan, quel est l’antonyme de guerre, espèces de connards ? Où voyez-vous la paix dans ce monde foutu ? En Europe ? Où les chômeurs sont réprimés à coups de matraques et de gaz lacrymogène ? En Amérique, où ces mêmes enfants sont assassinés pour le bien de la communauté en toute légalité ?  Qu’est-ce qui suit le cheval roux de la guerre ? La famine ? Demandez aux bénévoles des Restaus du cœur si tout le monde mange à sa faim, même ici, dans l’eldorado postindustriel de la bonne vieille Europe ! »
      S’apprêtant à susciter le Satan prôné par la bible, ils espèrent déstabiliser l’espèce humaine en réalisant scientifiquement les prophéties de l’Apocalypse :
      « Ils étaient sept à table ; représentants des sept pays les plus industrialisés, les rois du monde mercantile, les détenteurs de dollars, de yens et d’euros, et ils s’étaient permis de rêver. Que nous manque-t-il, à nous qui avons tout ? L’un d’entre eux, il ne se souvenait pas exactement qui, avait dit : - le pouvoir ultime ; celui de détruire le monde. Celui d’ouvrir le livre, de déclencher le cataclysme, l’avènement de l’Apocalypse. Il y avait eu un court silence, puis quelqu’un d’autre avait applaudi. C’était l’Allemand, ça, il s’en souvenait, qui avait dit quelque chose dans le genre : -C’est faisable, vous savez. Il suffit de l’organiser. »
      Pour que cet être extraordinaire soit crée, ils font appel au docteur Allen St.Jones qui, par le jeu de mutations génétiques dirigés, implante ses embryons dans un mère porteuse. Encore faut-il mettre tous les atouts ensemble. Un géniteur exceptionnel comme Milton et une mère docile comme Tirzah feraient parfaitement l’affaire. Milton, que ce projet enchante, feint d’accepter la direction d’Ulro, qui n’a pas conscience de l’extrême danger que court la secte avec ce personnage.
      Katz, dont les ennuis matrimoniaux lui font apprécier d’autant plus la fragile beauté d’Iris, enquête, d’abord à Strasbourg, puis à Berlin, où il découvre dans une planque vingt-quatre petits cadavres en décomposition. Serrant de plus en plus près le meurtrier, ayant décrypté l’accès à son site informatique, il utilise le photographe Mortimer Blakeman (appelé Mort), fasciné  par la mort, pour faire sortir Milton de son trou, Pendant ce temps, Milton joue l’étalon obligé auprès de Tirzah  dont les excentricités –comme de dormir auprès d’un cadavre - met Ulro mal à l’aise :
      « Ulro se détourna pour cacher son malaise et commença à monter l’escalier de bois, avide de respirer de l’air pur. Comment Milton savait-il tout cela ? Il n’avait rencontré Alamandra que la veille, et elle, de toute façon, ne savait rien. Il fronça les sourcils, le dos tourné. Se rendit compte que tourner le dos à Milton n’était peut-être pas une bonne idée. S’arrêta. Se retourna. Milton faillit lui rentrer dedans.
      -La prophétie du Jugement dernier, dit Ulro d’une voix légèrement voilée. Tu vas nous aider à précipiter la fin du monde. Milton sourit. – On commence quand ? »
      Ulro devient conscient du danger représenté par Milton et cherche à l’éliminer non sans avoir pris langue au préalable avec le groupe de « l’Apocalypse ». Tirzah bien qu’elle aussi soit fascinée par Milton pense à fuir. Elle veut se rendre en Mauritanie, sa patrie d’origine, et se cacher auprès de grand-mère Mariem, une guérisseuse. Milton s’aperçoit qu’on a visité son site. Il remonte à Mortimer, dont il fait son esclave inconditionnel. Puis il fait le ménage dans la secte. Tue Los. Prend le contrôle du « Millenium de l’Aube Radieuse », déclenchant une apocalypse immédiate lorsqu’il propose aux disciples de lui amener leurs enfants morts.
      A Strasbourg, Katz a fait le rapprochement  de l’événement avec ses propres recherches et l’immeuble de la secte est investi. Alors que Tirzah, pour protéger son bébé - ses bébés?- implanté en son ventre prend la fuite en direction de la Méditerranée, Milton, pris dans la rafle, sera blessé mais s’échappera finalement grâce à Mort.
      La troisième guerre mondiale éclate :
      « (…) Des bribes de conversation décousue :
      La Chine a lancé un missile
      Thermonucléaire.
      Contre Washington.
      Je croyais qu’ils devaient attaquer l’Inde.
      Ca, c’est la Turquie.
      Mais non, c’est l’Inde qui a envoyé le missile.
      Bombe à neutrons.
      C’est vrai qu’ils ont la bombe.
      Des milliers de morts.
      Des cinglés, ils ont tué des gosses.(…)
      Pékin vient d’exploser.
      Riposte.
      Une secte en implosion a souvent recours au suicide.
      Collectif.(…)
      Ils ont égorgé leurs propres mômes, putain. »
      Vol. 02 : Cheval de guerre, l’Atalante éd., 2003, 1 vol. broché in-8 ème , 284 pp. couverture illustrée (Jérôme Bosch). roman d’expression française
      1ère parution: 2003
      Phil et Bruno rencontrent Tirzah en fuite et l’accompagnent dans son périple vers les « hommes de poussière », en Mauritanie. Tirzah, enceinte des œuvres de Milton, attend des bébés qui devront sauver le monde en proie à un complot généralisé d’un groupe d’individus richissimes et puissants (« le Cercle »), de toutes nationalités, qui désirent déclencher l’apocalypse par une guerre étendue aux divers continents dans le but d’instaurer un ordre nouveau :
      « Et maintenant Abaddon leur avait trouvé une fonction dans la vie, un but à atteindre au-delà de leur épanouissement personnel, une véritable raison d’être : participer à la fin du monde. Prendre en charge l’une des sept têtes de la Bête afin que le faux prophète puisse faire dégringoler de leur trône les rois du néolibéralisme et de la conscience éclatée. Détruire un tiers de l’humanité et rebâtir avec du sang neuf un monde meilleur. Se trouver aux premières loges de la révolution mondiale. Putain, le pied. »
      Ils se sont servis de Milton qui, sous différents noms, Abbadon, Altman, etc, se donne pour l’incarnation de l’Antéchrist, vicieux, pervers, pédophile, meurtrier mais informaticien génial qui a conçu le site web « Paradise  Burial» pour partager avec les pervers du monde entier ses «snuffs movies », soit la mort en direct d’enfants torturés :
      « Il alluma l’ordinateur portable, se connecta à l’Internet et tapa l’adresse du site Paradise Burial Services. Un tombeau (granite), une inscription (en latin), le dernier mot (mori) et bienvenue au premier niveau de l’enfer. Amateurs de mort lente et douloureuse (celle des autres), sortez vos cartes bleues et venez rejoindre les enfants de l’Apocalypse. »
      Milton, lui aussi à la recherche de Tirzah, est traqué par Katz, incarnation de l’ « ange Gabriel », mais policier malheureux et séparé de sa femme. Il est secondé avec brio par l’énigmatique Iris, une femme-fleur-flic dont il tombe éperdument amoureux, et des équipiers solides, comme Gunther ou Toussaint, qui ne reviendra pas de l’aventure.
      Katz est depuis longtemps sur les traces de Milton, ayant défait la secte qui l’abritait, mise en place par Ulro et Urizen, deux commanditaires internationaux des « Maîtres du monde ». Celle-ci affichait deux objectifs : servir de retraite à Tirzah fécondée avec le sperme de Milton (à son corps défendant) et couvrir les activités du pédophile informaticien. Mais Milton échappe à leur contrôle poursuivant un seul but, le sien, qui est d’universaliser le mal et le crime. Pour échapper à Katz, il se servira de Mort Blakeman, photographe homosexuel fasciné par le meurtre. Littéralement envoûté par Milton, Mort le conduira jusqu’en Afrique. Blakeman semble être le produit d’une transformation génétique puisque, abandonné par Milton, il demandera l’assistance des rats dont il prendra peu à peu la forme, pour « retrouver le Maître ». Lorsqu’ils se revoient, Milton, ravi par sa métamorphose qu’il considère comme «un summum de l’esthétique du mal » signe le tableau en tuant le photographe.
      Tirzah affiche une personnalité complexe. Après avoir vécu en toute innocence au sein de la secte où elle servit d’objet sexuel à Ulro, inculte et vierge, au sens fort du mot, elle reste « branchée » sur des visions intérieures et répond à une éthique élevée qui est de sauver le monde de l’Antéchrist. Contrairement aux prévisions des conjurés du Cercle, les enfants ont été conçus en ce but. Après leur naissance, au nombre de quatre, ces clones aux yeux noirs, grandiront très vite, chacun étant spécialisé de par sa sensibilité propre à percevoir le mal. Pour l’instant, Tirzah en fuite a besoin de Bruno et de Phil, deux protecteurs qui la conduiront vers Grand-Mère Mariem, une devineresse maure installée près de Nouakchott.
      Cependant, Urizen, le maillon français des responsables du Cercle croit encore pouvoir diriger Milton grâce, notamment, à un groupe de généticiens chinois qui ont réalisé une immense chimère, « un Dragon cracheur de feu». Milton, entré en contact avec le groupe de Chinois au Tchad est passionné par le Dragon, cet être étrange qui prend progressivement conscience de lui-même à un point tel qu’il se débarrasse d’Urizen, le rôtissant proprement.
      L’explication finale aura lieu en bord de mer lorsque Tirzah s’apprête à fuir une nouvelle fois. Le Dragon ratera son but et sera tué par Mariem (un coup de lance dans son œil gauche). Milton apprenant la venue de Katz et de ses «katzmen » dans la région, reprend sa quête du mal. Philippe prend les enfants sous sa protection, avant qu’ils ne se séparent, chacun voyageant sur un continent différent. Mais la guerre généralisée brûle déjà un monde voué à la destruction… :
      « La guerre allait curieusement aussi bien qu’il l’avait espéré. De bombe nucléaire en arme bactériologique, sans oublier tout un arsenal de petites bébêtes électroniques plus ou moins perfectionnées, la population des Etats-Unis avait diminué de douze pour cent en trois semaines. Encore plus fort que Verdun. L’Inde avait perdu un peu plus, près de treize et demi pour cent, mais pouvait se le permettre sans que cela se remarque trop. Quant à la Chine, elle avoisinait les quinze pour cent de pertes sans effet notable sur les flots de soldats qui continuaient de se déverser sur le continent américain. Les Américains avaient peut-être fait preuve d’une précipitation irréfléchie en envoyant tant de troupes en Europe. De toute façon, personne apparemment ne s’intéressait à l’Europe. En dehors des premières bombes sur Londres destinées à calmer les ardeurs d’alliance de la perfide Albion, il n’y avait même pas eu d’alerte au nuage toxique pour faire les choux gras des médias. »
      Vol. 3 : Moros, l’Atalante éd., 2004, 1 vol. broché, in-octavo, 270 pp. couverture illustrée (Jérôme Bosch). roman d’expression française
      1ère parution: 2004
      Tirzah a atteint le village de grand’mère Mariem et mis au monde non un seul enfant, mais quatre clones qu’elle prénommera : Barachiel, Jehudiel, Uriel et Séatiel. Enfants issus du sperme de Milton mais, par une curieuse inversion, se situant dans le camp du Bien. L’aventure deviendra planétaire lorsque les enfants – qui grandissent prodigieusement vite- quittent leur mère et se partagent leur terrain d’investigation, chacun, accompagné d’un membre de la tribu de Tirzah, se dirigeant vers un autre continent, tout en restant en communication télépathique les uns avec les autres. Ils lutteront seuls ou en accord avec la police locale contre le mal qui se répand à cause de l’influence de Milton.
      Jehudiel, à Mexico, est sur les traces d’un meurtrier en série. Barachiel, à Londres, enquête sur des enfants disparus. Seatiel, au Sénégal, s’abandonne à des visions qui lui montrent le Japon rayé de la carte du monde et cherche à percer les états d’âme d’Aboucabar Fall, autre meurtrier d’enfants et créature de Milton. Katz et Iris suivent la piste des ascendants de Milton qui les amène en Ecosse à découvrir  la grand’mère de ce dernier, laquelle leur dévoile le véritable nom de Milton, soit An Mac Mallachtan, c’est-à-dire « le Diable ». Milton, toujours aussi riche et connecté à « Paradise Burial », caché dans une de ses nombreuses planques européennes, suit l’évolution de la situation planétaire qui se dessiné au Japon :
      « Si ces calculs étaient justes, un bon tiers de la population tokyoïte serait effacée en quelques secondes, les bâtiments ne subiraient que de légers dégâts, et les survivants disposeraient d’un tiers de place supplémentaire. On circulerait en ville, la pollution chuterait sous la barre de l’acceptable, les écoles ne seraient plus saturées, le métro, n’en parlons pas. Bref, Thel transformerait sa propre folie en une œuvre de salubrité publique. »
      A son arrivé à Tokyo, il rencontre Nozdi, l’infirmière perverse qui euthanasie ses malades,  et fait connaissance avec le pervers délirant Katho Sathoshi-Shan, cannibale et sadique, pour qui les autres sont possédés par les «Modulons»,  des extraterrestres, ce qui le plonge dans le ravissement total :
      « Kato Satoshi-Shan mange les petites filles qu’il aime. Au petit-déjeuner, au dîner, pour le goûter, à l’occasion. Les nouvelles marionnettes de Milton sont branchées poupées.  Dans ce monde, en complète décadence, la préadolescence est à la mode. Bientôt les mecs vont se branler sur des images de nourrissons. Tiens, voilà ce qui manque à ma famille élargie ; un assassin de bébés, une sage-femme sanguinaire, une obstétricienne ogresse. Kato Sathoshi-San n’est pas assez horrible, déjà en deçà du superlatif  dans l’univers du toujours plus. »
      Enfin le « Cercle », confrérie internationale de tueurs de haut vol, s’est réuni en France pour affiner une intervention militaire en Europe, soit des avions décollant d’une base suisse et qui placeraient des bombes thermonucléaires sur les principales capitales. Mais Thel, comme son collègue Tharmas,  deux parmi les plus anciens du Cercle comptent éliminer leurs confrères et garder pour eux les fruits de la victoire. Leur machination mise en place, ils partent aussi pour le Japon. Juste à temps pour entendre Milton à la télévision – sous les oripeaux de l’éminent professeur Kimgasa dont il s’est débarrassé -,  prêcher la violence et le meurtre seuls fondements d’une liberté absolue de l’individu:
      « Le monde de l’avenir sera un vaste plateau de cinéma sur lequel évolueront des acteurs, amateurs et professionnels, unis dans une débauche de sexe et de sang. Derrière la caméra : Milton himself. Filmer, regarder, imaginer, mettre en scène, manipuler, diriger. Le reste ne l’intéresse pas. L’argent ne l’intéresse pas. C’est facile, il en a. Dans le monde l’avenir, l’argent ne vaudra pas plus que des cacahuètes. La seule valeur sera ce qui fait plaisir à Milton. Le monde entier n’existera que pour faire plaisir à Milton. »
      Kato ne reconnaît pas Milton : il est convaincu que le professeur Kimgasa est une incarnation de Modulon et se prépare à le tuer. Milton, cependant, n’a pas perdu de vue le danger que représente Katz. Pour s’en éloigner définitivement, il capture les enfants de ce dernier dont il apprend l’existence par une indiscrétion. Savourant sa vengeance, il les emprisonne sous les caméras de « Paradise Burial » dans un hangar de la région strasbourgeoise pour les laisser mourir de faim. Dans le but de contrer Milton et libérer les enfants, tous les membres du clan du Bien se retrouvent, Tirzah et Katz, Iris et Barachiel, en liaison télépathique constante avec ses frères. Tharmas, qui s’était également enfui à Tokyo assiste de loin à la destruction de treize villes européennes. Alors que Milton, lui aussi de retour au Japon, prend une flèche dans le bras de la part de Katho, Katz, qui a réussi à libérer ses enfants, s’oppose à Milton sur le terrain des médias. D’abord, Il fustige l’attitude de ses semblables :
      « Dans une maison ordinaire, dans la banlieue de cette ville, un homme a enfermé deux enfants, commença Phil sans attendre la première question. Il les a enlevés pour les tuer. Il veut le faire. Il croit qu’il en a le droit. Il le croit d’autant plus qu’il y a quelques jours, il a montré au monde entier des images de torture, de souffrance et de mort, et le monde n’a rien dit. Je n’ai rien dit. Vous n’avez rien dit. Et parce que nous n’avons rien dit deux enfants seront torturés et tués. Chaque fois que nous ne disons rien, le domaine des ténèbres s’étend. Chaque fois que nous ne nous croyons pas concernés, le domaine des ténèbres s’approche un peu plus de notre porte. Et le jour où cet homme viendra chez vous, il ne restera sans doute plus personne pour lui dire quoi que ce soit. Alors, ce soir, je vous le dis. La violence n’est pas un choix de société acceptable. Je ne parle pas de petits voleurs mais de violence d’Etat, tolérée, orchestrée. La pauvreté n’est pas un mal nécessaire. Le chômage n’est pas une fatalité économique. Les pays du tiers-monde n’ont aucune dette envers les pays riches, au contraire. Qui a exploité qui pendant des décennies ? L’argent investi en bourse ne produit pas d’emplois. L’accumulation ne bénéficie à personne. Nous pouvons tous vivre sans piscine privée, mais nous ne pouvons pas vivre sans la conscience du bien et du mal. Merci de m’avoir écouté. Merci de bien vouloir y réfléchir. »
      Ensuite, à l’aide des préceptes paradoxaux et mystérieux du livre prophétique que conserva le clan de Tirzah en Mauritanie selon une tradition immémoriale. Car pour Katz, il est maintenant évident que tout se rejoint : les enlèvements en série et les meurtres d’enfants, la guerre européenne, les menées du « Cercle » et l’instigation au mal par le diabolique Milton. L’enquête avance par l’appui décisif qu’apportent les enfants de Tirzah. A Tokyo Tharmas est appréhendé et interrogé sur son rôle  et celui du Cercle dans le conflit mondial. S’ensuit une vague d’arrestations, notamment celle de Thel à l’aéroport de Tokyo. Milton, piégé dans sa planque par Barachiel, est tué d’une balle en pleine tête tandis que Katz, grièvement blessé, est transporté de toute urgence à l’hôpital. Tirzah, piégé dans un monde intermédiaire semblable au coma, ne reviendra jamais de ses aventures. Katho est exécuté. L’aventure se clôt sur une Europe dévastée, terrassée par le mal.
      « Al Teatro », comme son nom l’indique,  est un théâtre de la cruauté, l’enfer du « Jardin des délices » de Jérôme Bosch retraduit de manière littéraire. Fresque touffue, énorme, inclassable (dont le résumé ne donne qu’une vague idée), elle brasse des personnages d’exception, dans le Mal (Milton, dont le nom est tout un programme) et dans le Bien (Katz, l’avisé); s’appuie sur la théorie du complot généralisé, les agissements occultes des sectes et des partis, mêle le fantastique noir à l’enquête policière, le tout dans un décor où l’Europe se délite dans une guerre totale. La force de ce roman  - pléthore de personnages, de lieux, de situations, discours incisifs, emploi de phrases verbales – est aussi cause de sa faiblesse, qui oblige le lecteur à un va et vient conceptuel pour renouer constamment le fil du récit. Une oeuvre baroque et foisonnante, unique en son genre, à lire de toute urgence.

    2. Type: livre Thème: fins du monde, fins de l’humanité, guerres futures 2 Auteur: Hugues DOURIAUX Parution: 1987
      Appartenant au peuple des Longs-Nez, Zlinno s’inquiète de la maladie de son Dieu. Désireux d’en avoir le cœur net, il se rend, en tremblant, au temple où l’attend un Dieu bien vieux qui le baptise : " Vermine " :
      " Le dieu est très grand. Infiniment plus grand que nous. Il est comme un arbre immense et sa tête est couronnée d’une masse de cheveux blancs qui retombent sur son dos et sur ses épaules. Il a le teint très jaune et il est maigre, osseux. Il se déplace lentement, beaucoup plus lentement que nous, et il semble malade. Il parle tout seul et, merveille, je comprends ce qu’il dit !  - Bordel… Quand donc finira ce cauchemar ? Quand est-ce que ce foutu monde va enfin exploser ? Et ces cons qui s’envoient toujours et toujours des bombes sur la gueule… "
      De retour chez lui, il rend compte de sa mission,  mais comme le " Suprême " n’aime pas les concurrents potentiels, il est chassé du " Paradis " vers le " Grand Extérieur " pour avoir dit la vérité. En parcourant le désert caillouteux qui s’étend devant lui, parsemé par les " Chars-des-Dieux ", il a la connaissance intuitive d’une grande révélation. Des mots lui viennent, il ne sait d’où, tels que " maisons " ou "voitures".
      Par une intelligence adaptative croissante, il parvient à se débarrasser d’un groupe d’ennemis " les Briseurs-de-Reins " en déversant sur eux de l’essence enflammée issue d’un camion-citerne abandonné. Dans sa pérégrination, il rencontre une compagne " blanche ", de son vrai nom " Réva", poursuivie par des " Longues Oreilles " Vermine lui sauve la vie mais Reva est longue à lui prouver sa reconnaissance, car il est de couleur noire. Mis au courant de la mission de Vermine qui est de découvrir un autre Dieu, elle le conduit subrepticement auprès d’un vieux sage de son clan, Obo, qui pourra lui fournir des renseignements. Malgré leurs précautions, les congénères de Reva les découvrent et les emprisonnent avec la ferme intention de mettre à mort le couple. Vermine et Reva seront sauvés au dernier moment par le " Fléau " mystérieux qui, régulièrement,  décime les tribus. Ils s’enfuient ;  leurs pas les conduisent  vers un grand temple des Dieux, appelé " Centrale Nucléaire " où règne une abondante activité militaire. Sans nul doute, c’est là que résident les Dieux ! Cependant, seuls sont visibles des robots qui accomplissent des gestes stériles pour une guerre inutile. Avec terreur, ils apprennent la vérité de la part de la " Machine Suprême " qui contient la mémoire collective d’une humanité défunte tuée par son orgueil et sa méchanceté :
      " La machine parle : La guerre a été mondiale. Les peuples se sont opposés au gré du jeu des alliances et des traités. Ethnies et religions se sont déchirées. Des antagonismes raciaux se sont exacerbés. Les peuples qui souffraient de la faim et des maladies se sont retournés contre ceux qui possédaient la richesse et la nourriture. Mais ceux-là possédaient aussi la technologie. La guerre s’est éternisée. Elle a changé de nature. Elle n’était plus un moyen. Elle était devenue une finalité en elle-même. La guerre pourrissait la guerre et vivait de la guerre. Il y eut des milliards de morts… Le chiffre ne me dit pas grand-chose. Mais les images sont claires. Des batailles, des explosions, des incendies. Des hommes aux prises les uns avec les autres. Des cadavres. Des champs de cadavres…. Des villes détruites, des pans de murs aveugles se détachant sur un ciel de feu, des campagnes brûlées. Des rivières polluées, des océans charriant d’innombrables épaves. Des forêts réduites aux troncs des arbres décapités sur la terre calcinée… "
      C’est la Machine qui a conduit Vermine en ce lieu, qui envoie régulièrement le service de nettoyage (le " Fléau "), qui espère que Vermine, rat mutant, aura une descendance nombreuse appelée à remplir la niche écologique laissée vacante par l’homme.
      Une fable cataclysmique qui sonne juste en ouvrant des échappées sur la problématique posée par la xénophobie ou le racisme. Que demander de plus à ce petit roman paru dans une si grande collection (grande par la quantité d’ouvrages publiés)

    3. Type: livre Thème: la nouvelle glaciation, archéologie du futur Auteur: Octave BELIARD Parution: 1911
      "L'aéronef planait dans la nuit polaire. On était, le lecteur l’a compris, au dernier âge du monde. La terre était envahie par le froid. (…)La double calotte blanche qui couvre les pôles de la terre était descendue lentement, avec les siècles, vers les contrées tempérées, et maintenant sa frange atteignait presque les tropiques. "
      Trois intrépides explorateurs, Tulléar, Fandriana et Atanibé, en provenance de Tananarive et amoureux de Victor Hugo, comptent vérifier l’existence des ruines de Paris, englouties sous les glaces. Par un heureux coup du destin, ils atterrissent avec leur avion là où des monuments encore reconnaissables signalent la présence de la cité détruite. Cachant l’aéroplane dans ce qui reste du Panthéon, ils vont de merveilles en merveilles reconnaissant les tours de Notre-Dame qui se dressent dans une île de la Cité environnée de séracs, ainsi que la Tour Eiffel. Ces lieux funèbres et noirs sont hantés par divers animaux :
      " Les vieilles tours se dressaient, formidables, vivantes, animées. Un peuple entier en occupait toutes les anfractuosités, courait sur leurs galeries, agitant des bras noirs, bombant des ventres en tuniques blanches, poussant des clameurs discordantes. L’usure du temps avait rongé les pierres, creusé partout des escaliers, transformé en rocher l’œuvre des hommes, et par ces escaliers, par ces crevasses, montaient de terre des défilés bizarres, archaïques, jamais vus. Tout à coup Atanibé poussa un grand éclat de rire. " Ce sont des pingouins " fit-il.
      Quand ils aperçoivent des rennes qui fouillent le champ de ruines du Louvre, ils n’hésitent pas à faire un carton sur ceux-ci et, à l’instar des hommes préhistoriques, ils les font basculer dans les ravins qui s’ouvrent au-delà des blocs pierreux. Puis, ce sont les chiens sauvages qui se mettent de la partie. Efflanqués, affamés, ils pourchassent nos amis.
      Tulléar, Fandirana et Atanibé n’entendent pas leur servir de plat principal. Ils leur échappent en se calfeutrant en un lieu souterrain et découvrent – ô merveille ! – la Vénus de Milo encore entière (si l’on peut dire) parmi d’autres trésors artistiques éparpillés dans les salles souterraines du Louvre.
      Tout en admirant ces découvertes, ils entrent en contact avec un Parisien primitif et dégénéré vivant dans les ruines. Celui–ci rameute ses congénères pour une poursuite impitoyable dans les tunnels et couloirs désaffectés du métropolitain de l’ancienne capitale. De justesse, ils échappent aux primitifs en émergeant près du Panthéon, regagnent leur aéroplane, décollent en hachant menu les quelques acharnés qui s’étaient accrochés à l’engin. Mettant cap au sud, ils regagnent leur douillet pays tropical pendant qu’un printemps tardif caresse le champ de ruines parisien :
      " La ville se dévêtait lentement de ses robes d’hiver qui glissaient avec un frou-frou soyeux le long des murs pleurants. Quelques jours les grands cadavres des édifices furent mis à nu, puis l’herbe, les mousses les recouvrirent d’un duvet nouveau. Les bouleaux et quelques autres arbres allongeaient avec précaution leurs feuilles hors des bourgeons, comme de petits doigts timides. Et les rennes, par troupes, reniflant l’air, menèrent leurs faons nouveau-nés boire au fleuve, animèrent de leurs galopades folles les plaines herbues des Tuileries et du Luxembourg. "
      Une petite nouvelle imprégnée de romantisme. Octave Béliard n’en est pas à son coup d’essai dans le domaine de la conjecture et son récit a l’avantage d’être l’un des premiers à envisager le thème sous cet angle,  à la manière de Marie Shelley et en souvenir de Victor Hugo. De troublantes ressemblances y apparaissent avec le " Paris en l’an 3000 " de Henriot.

    4. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 1, Adam et Eve revisités Auteur: Gabriel JAN Parution: 1976
      Béatrice se réveille dans un laboratoire souterrain où elle avait " été  hibernée" (sic!) avec son mari, Ken. La Terre, cinquante années auparavant ne constituait plus un lieu de vie. Pour d’obscures raisons, les humains ont inventé une bactérie qui a dépeuplé le monde.
      Afin de préserver Béatrice et Ken de ce sort funeste, ils ont été mis entre parenthèses, destinés à un futur incertain. Ken ayant disparu, Béatrice tombe entre les mains d’un groupe de squatters dégénérés et drogués, les " Déchus " (anciens anarchistes) qui, après l’avoir bien étrillée, la forcent à s’intégrer au groupe en un rituel de viol collectif.
      Béatrice s’échappe. Elle évite les " Gluants ", êtres humains monstrueux et mutants vivants dans des marais, pour rencontrer Chris-aux-yeux-clairs, un homme-enfant de quinze ans pourvu de qualités psy. Que s’était-il donc passé dans le monde ?
      Ce sont les " Vohuz ", les responsables. Extraterrestres sans corps physique, très avancés sur le chemin de l’évolution, les Vohuz se trouvent à l’origine de l’humanité. Sujets d’expérimentation, les humains devaient leur servir de forme. Déçus par la constante agressivité de leurs hôtes, ils ont décidé de mettre fin à l’expérience en provoquant un suicide collectif, tout en en conservant certains échantillons d’humains (les hommes-enfants, les Déchus, les Gluants…), et l’on se demande bien pourquoi !
      Béatrice venant fausser le jeu, les Vohuz décident de sa mort car elle détourne les hommes-enfants de l’appel des extraterrestres : par sa seule beauté, elle agit trop fortement sur la conscience de Chris. Les Vohuz abandonnent la terre, laissant derrière eux leur Ancien, Arva. Ce départ provoque la mort certaine de tous les terriens survivants… sauf de Béatrice. Alors, Arva se glisse dans le corps préservé de Ken pour jouer avec elle la chanson du recommencement.
      Un roman fourre-tout, aux mécanismes simplistes et aux accents douteux (ce sont les drogués, les anarchistes les responsables de la dégradation de l’humanité !)

    5. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires Auteur: Alain DURET Parution: 1982
      Une famille mesquine, xénophobe, stupide, égoïste.  Le père, Edmond Pagliau, prévoit tout, y compris la guerre nucléaire. Il s’est fait construire un abri antiatomique dans son jardin. La mère est une femme qui obéit. Le fils, un fort en thème qui "bûche" ses maths pour réussir les concours d’entrée aux grandes écoles, " car les maths seront toujours utiles ". Or, pour Edmond, c’est le grand jour: les nouvelles internationales ne sont pas bonnes. Il prévoit la conflagration, entraîne sa famille - et avec beaucoup de réticences, sa nièce, car il hait les femmes - dans son abri.
      Coupés du monde, ils en ressortent prudemment après une semaine, le père supposant le danger passé. Autour d’eux c’est toujours le même décor. Nos gens, ravis et seuls survivants, pensent se servir abondamment de ce qui a été délaissé.  Les habitudes alimentaires habituelles se remettent en place mais de gros boutons noirs apparaissent sur la peau du fils: la guerre atomique s’était doublée d’une guerre bactériologique!
      Une nouvelle qui vaut  par le décalage d’ une vision de fin du monde à la prud’homme.

    6. Type: livre Thème: menaces cosmiques Auteur: Francis CARSAC Parution: 1960
      Le narrateur revoit un ami, Paul Dupont,  qu’il a perdu de vue depuis longtemps. Un soir, le laboratoire de celui-ci est violemment illuminé et il retrouve Paul Dupont inanimé, en état de choc. Depuis l’accident, Dupont présente une personnalité double, celle de Haurk, un transfuge de l’an 4500, et celle d’un terrien de l’époque du narrateur. Il prouvera par des inventions étranges qu’il détient les clefs d’une connaissance supérieure. Haurk/Dupont disparaît soudainement mais laisse à son ami un manuscrit. Y est relatée toute la saga de Haurk, comment le scientifique du futur, en compagnie de son ami Kelbik, le mathématicien, fournit la preuve que le soleil se transformera bientôt en une gigantesque nova :
      « Il y avait six mois que je travaillais à l’extension de ma théorie des taches solaires, quand je m’aperçus que, si mes calculs étaient exacts, la fin du monde était proche. Je me souviens de ma stupeur, de mon incrédulité, des calculs vingt fois recommencés, et finalement, de mon épouvante ! Je sortis comme un fou du labo, grimpai à la surface, dans l’hémisphère éclairé, et regardai le soleil, bas sur l’horizon Il flamboyait dans le ciel, tel que les hommes l’avaient toujours vu. Et pourtant, si je ne me trompais, dans un avenir plus ou moins éloigné, dans cent ans,  dans dix ans, demain, à la seconde qui venait peut-être , ce globe monstrueux allait éclater, noyant dans une marée de feu Mercure, la Terre, le système solaire ; »
      Haurk est issu d’une société du futur partagée en deux classes, les Teckns et les Trills. Les Teckns dont font partie Haurk et Kelbik, forment la caste des théoriciens et des penseurs. Les Trills sont des administrateurs et des techniciens. La séparation est totale entre les deux classes sociales qui se retrouvent au sein du Conseil des Maîtres. Devant l’imminence du danger, Haurk et Kelbik découvrent le moyen de soustraire la terre au péril cosmique. Par une ceinture de " géocosmos ", d’immenses machines gravitationnnelles, ils envisagent d’éloigner la terre du soleil mourant pour la placer aux confins du système solaire ou même au-delà :
      « Petit à petit, la Terre élargissait son orbite, s’éloignait du soleil, entraînant la Lune. Vénus se rapprochait de la Terre, ses géocosmos fonctionnant à une plus grande intensité pour compenser le handicap de son orbite de départ plus interne. Aussi s’était-t-il produit quelques légers séismes, sans graves effets. Au bout d’un an, le Soleil avait visiblement diminué de diamètre dans le ciel, et la température moyenne de la Terre commençant à tomber, nous dûmes replier dans les parcs souterrains les bêtes les plus sensibles au froid, tout au moins celles qui avaient été choisies pour perpétuer l’espèce. »
      Tout est mis en œuvre à cette fin : d’immenses cités souterraines, des réserves de nourriture et des parcs animaliers parcourus par d’interminables réseaux de communication, sont construits avec efficacité. Le projet pourtant, ne fait pas l’unanimité chez les Trills. Les "Destinistes ", une secte eschatologique, s’opposent à ce que la terre soit sauvée et feront tout pour qu’elle subisse son destin : sabotages, attentats, émeutes, insurrections… Mais Haurk veille et Karnac, l’ambitieux chef des Destinistes perd la partie.
      Les immenses géocosmos entrent en action, entraînant la terre avec sa voisine Vénus de plus en plus loin du soleil instable. Bien que tout ait été calculé, les secousses telluriques, l’air qui gèle, le froid mortel qui s’installe, toute végétation qui meurt, contraignent rapidement les hommes à s’isoler dans les cités souterraines :
      « Nous ne sortions guère à la surface, morne désolation de glace, sous le ciel noir piqué d’étoiles. A l’intérieur des cités, la vie était monotone(…) Le manque de soleil, le confinement dans les parcs trop connus étouffaient la joie. Les promenades à la surface étaient pires, et seules quelques équipes de jeunes gens aventureux trouvaient plaisir à escalader les montagnes couvertes d’air gelé. »
      Cependant, les Destinistes ne désarment pas. Un nouveau complot qui doit faire sauter les portes blindées des cités en les ouvrant sur le froid de l’espace, est éventé, dévoilant des complicités au sein même du Conseil des maîtres.  La Terre, en franchissant une sorte de barrière cosmique, s’évade du système solaire en direction d’Alpha du centaure. Après que le soleil terrestre eut explosé, l’astre vagabond croise dans les environs du système centaurien où nos pèlerins de l’espace rencontrent des implantations humaines antérieurement installées, sociétés dérivées d’une première vague de colonisation. Ne pouvant s’établir autour du soleil centaurien, la pérégrination continue jusqu’à Telbir où les attendent d’agressifs extraterrestres qui utilisent déjà des terriens de jadis comme viande de boucherie. Grâce à Haurk, les esclaves brisent leurs chaînes hypnotiques et se débarrassent de leurs tortionnaires.
      Enfin l’atmosphère terrestre dégèle aux rayons d’un nouveau soleil et notre planète retrouve une place dans un nouveau système solaire :
      « Sur les toits , en face de nous, de grosses masses molles d’air solide commençaient à bouillonner, se détachaient, glissaient, tombaient dans les rues, tout en bas Un semblant d’atmosphère, infiniment ténu, existait déjà. A mesure que le soleil se déplaçait vers le zénith, le bouillonnement s’accentua, et bientôt un épais brouillard, un brouillard d’air, masque la ville. Par moments, sous l’influence des courants de convection, très violents dans cette atmosphère soumise à de terribles différences de température, le brouillard se déchirait, laissant apercevoir une tour à demi voilée d’une écharpe grise effilochée. Des toits s’écoulaient parfois des cascades d’air liquide, qui n’atteignaient jamais le fond, se gazéifiant à mi-chute. »
      Peu après cette période, à la suite d’une expérience malheureuse, Haurk s’était trouvé projeté dans le passé du narrateur. Le manuscrit qu’il lui a laissé est l’unique témoignage de notre avenir fabuleux.
      Un récit baroque et héroïque, un space-opera du temps d’avant la pollution. Sur fond de cataclysme cosmique Carsac joue une ode à l’espèce humaine en proie à l’adversité. Comme Stapledon, mais en plus naïf, il évoque les souffrances d’une humanité qui forge son propre destin. A relire pour le charme discrètement rétro des jolis récits du temps passé.

    7. Type: livre Thème: pollution généralisée, Adam et Eve revisités Auteur: Pierre BARBET Parution: 1990
      Au-dessus de la Terre grillée la couche d’ozone a disparu. La quasi-totalité des humains survivants se terrent à l’ombre, à l’abri du soleil, dans des sous-sols, casemates ou labos souterrains. La société s’étant effondrée, ne subsistent plus que les traditionnelles bandes de pillards et de meurtriers qui survivent vaille que vaille en se servant des stocks encore disponibles dans les supermarchés. Cependant le docteur Denis Roussel, biologiste français de génie, a réussi la transformation des génomes de plantes et même d’humains en créant des variétés aptes à supporter les terribles UV solaires. Soutenu par l’armée - seul noyau civilisé - il tentera une croisade du Sud vers le Nord (Nice, Toulon, Marseille, Brest, Paris) pour convaincre dans son bunker le président Davier - homme d’éthique rigide farouchement opposé à toute manipulation génétique:
      " ...Les survivants faisaient tous partie de bandes organisées; en face d’eux, les rescapés de l’ancien gouvernement, protégés par l’armée, réfugiés sur le plateau d’Albion ou dans l’abri de Taverny prévu comme P.C. en cas d’attaque nucléaire. Là se terraient le Président de la République et ses ministres. Mesquins et bornés, ces fantoches monopolisaient les maigres stocks alimentaires, se réservant farouchement l’abatage du bétail restant et l’accès aux champignonnières. Aucun dynamisme, aucune cohérence, aucune planification de la recherche scientifique... "
      Se protégeant des rayons solaires à l’intérieur de son train blindé, Denis Roussel, avec comme garde du corps le commandant Duval, convainc tous les militaires -enthousiastes- de le soutenir. Ceux-ci envisagent même un putsch pour destituer Davier et promouvoir le renouveau de l’humanité. Un pittoresque trajet en train leur fait rencontrer tour à tour un clan de chevaliers (ce sont des universitaires qui ont décidé de faire joujou en ces temps troublés !), d’infâmes salauds fascistes (leur chef se fait appeler avec originalité Hitler), et enfin Davier qui, quoique rigoriste, n’hésite pas à faire pratiquer d’atroces expériences dignes d’Auschwitz sur des malheureux sacrifiés. Grâce aux militaires, Davier est destitué, Roussel le biologiste devient Premier Ministre pour apporter une nouvelle liberté au monde. Quant aux pillards, ils seront éliminés, en toute simplicité.
      Une énième mouture d’un roman-catastrophe qui se délecte à décrire l’innommable sur fond de pollution généralisée. Le style repose sur un jeu de questions-réponses, certainement plus faciles à être compris par le public auquel se destine le roman. Il faut souligner l’énergie de l’auteur à mettre le salut du monde entre les mains des militaires - intelligents, fins, vifs, sensibles, généreux, prompts à analyser les situations - auxquels s’opposent le président Davier-le-Sadique ainsi que les brigands des villes, pauvres gens dont le cancer n’est que la traduction visible des vices dont ils sont atteints. Quand le roman cataclysmique se transforme en contes de fées pour adultes consentants !

    8. Type: livre Thème: menaces climatiques, Adam et Eve revisités Auteur: Emile SOLARI Parution: 1905
      Clément Robert, l’explorateur célèbre, réunit sur sa terrasse montmartroise une brochette d’invités divers, parmi lesquels le peintre Georges Renaud, le commercial Paul Tisseur, son excellence Tsé-Thou, le fermier Mathieu Dughoy ainsi que des femmes et d’autres amis, pour fêter dignement son départ en Asie. L’ambiance est enjouée, les cocktails actifs et Clément montre à ses hôtes les objets qu’il prendra avec lui pour ce voyage aux confins des zones habitées.
      Sur une immense barque pratiquement déjà montée sur la terrasse, sont disposés des monceaux de victuailles, des vêtements, des semences, et même un moteur dernier cri. Bien lui en a pris de se préparer avec une telle minutie, car durant cette même soirée, avec une rapidité inouïe, leur vint l’annonce que la moitié du monde se trouve déjà engloutie par les eaux et que le déluge se rapproche des côtes européennes.
      En toute hâte ils se préparent au pire, certaines autres personnes ayant pu les rejoindre sur la terrasse. Grâce au sang-froid  de Clément, leader naturel, vingt-neuf personnes prendront place dans la barque lorsque la terrasse, s’effondrant sous les eaux, la lancera au-dessus des toits de Paris noyé:
      "Un fracas effroyable ébranlait le ciel. La foudre, au loin, tombait sur la tour de fer, sans relâche , éclairant le désastre d’une lueur continue dont l’intensité variait. Sous ces reflets  livides et farouches s’étendait l’immensité des eaux dont les vagues avaient des reflets d’épée tirées au clair de lune. Les toits du Louvre ne se voyaient plus, ni Saint-Germain, ni la Madeleine, ni l’Opéra, ni l’Institut. A droite on distinguait encore la basilique blanche de Montmartre et les cônes de ses toitures byzantines. Un drame effroyable devait se passer là-haut, parmi la multitude refoulée. Devant eux les passagers voyaient briller les ors des Invalides, dont la lanterne, la flèche et la croix se montraient encore. A gauche le Panthéon dressait au-dessus des flots son dôme noir. Et c’était tout, on n’apercevait plus, ça et là, que quelques points obscurs, épaves ou sommets de monuments. "
      Ils manquent de peu les gargouilles de Notre-Dame, les piliers de fer de la tour Eiffel, pour finalement dériver vers le Sud. En branchant le moteur auxiliaire, leur vitesse augmente et ils passent quelques journées éprouvantes sur la mer qui a recouvert la région lyonnaise, le Languedoc,  se confondant avec les eaux de  la Méditerranée.
      Leur réserve d’eau épuisée, ils atterrissent sur une côte rocheuse. L’Arabe qui les accueille leur fait comprendre qu’ils ont mis les pieds en Algérie. Celui-ci, dernier rescapé de ce côté-ci de la Méditerranée, avec ses deux filles, s’agrégera au groupe. La terre qu’ils viennent d’atteindre est devenue une île mais des cultures subsistent encore, ainsi que quelques fermes susceptibles d’enrichir le clan. Sous l’énergique commandement de Robert Clément devenu leur chef de fait (et plus tard leur Président à vie), ils entreprennent de recoloniser ces quelques maisons abandonnées, embryon " de la cité rebâtie " .
      La micro-société s’organise selon le principe de la duplication: on refait du neuf sur le modèle de l’ancien, en reconstituant avec les moyens du bord ce qui existait jadis pour le bien de tous. Grâce aux compétences et à la polyvalence de Clément Robert  (il s’y connaît en repérage de minerai de fer, en domestication d’animaux, en semis et cultures végétales, en architecture, etc.), la petite société se cimente dans la bonne humeur.
      Un prédateur terrible, un lion, ravage les parages en raflant au passage les quelques moutons élevés par les humains. Une chasse est organisée et le fauve impitoyablement éliminé. Au demeurant, avec de la patience, Tisseur apprivoise l’unique éléphant qui hantait ces lieux. Baptisé "Béhémot ", Il deviendra une source d’énergie énorme, un compagnon charmant et un véhicule apprécié.
      L’harmonie utopique qui préside à cette résurrection permet l’émergence des plus tendres sentiments: des couples se forment, l’on se marie, des enfants naissent. Sous la douce autorité paternaliste de Robert Clément, les fondations matérielles étant assurées, il reste encore du temps de disponible  pour la culture et le savoir. Celui-ci est désormais consigné sur du papier (apprêté pour l’occasion), à travers l’imprimerie mise au point par Tsé-Thou, pour servir de dépôt sacré aux générations futures.
      Le cataclysme universel a vraiment dû transformer ces derniers êtres humains puisqu’à aucun moment ils ne s’inquiètent de savoir s’il existe ailleurs d’autres survivants ou de partir à leur recherche. Se sentant bien dans leur île, ils édifient une société selon la morale (celle, bourgeoise de Clément Robert) et en fonction du progrès technologique qui est considéré comme le bien suprême. Cela leur est d’autant plus facile que les vices qui défiguraient habituellement l’homme ancien, leurs sont inconnus: pas de mensonges, de vols, de meurtres, de sexualité débridée, de viols, de jalousie... Parfois..., peut-être..., le fait de boire un petit coup de trop...mais le Président y met bon ordre !
      Tout  se passerait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles s’il n’y avait le Négateur, dont le nom est déjà tout un programme.
      Embarqué avec les compagnons de la première heure, ancien ami de Clément Robert, cet être taciturne s’est transformé en contestataire, prenant systématiquement le contre-pied des arguments développés par le Président. Il ne croit pas à la nécessité de travailler, ce qui est pour lui un esclavage, ni à celle de progresser, ce qui est une aliénation. Anarchiste de service, il développe une thèse selon laquelle le progrès technologique tue la liberté individuelle:
      " Voici l’endroit et l’envers de la chose. On construisait des routes, mais on payait des impôts fabuleux. En un siècle et demi, depuis Louis XV, on avait réalisé beaucoup de soi-disant progrès. Mais croyez-vous que l’on aurait pu retrouver un tact aussi parfait de bonne société que celui répandu à cette époque dans les salons? Où est l’amélioration? Et, d’un autre côté, pensez-vous qu’un homme primitif, partageant ses soins entre sa cabane et ses engins peu compliqués n’ait pas été plus heureux que l’habitant des grandes villes du globe, astreint à mille règles, obligé à de multiples usages, à se vêtir suivant la mode, à se présenter à l’heure au bureau ou devant le contrôle de l’usine? Vous imaginez sans peine une foule de raisons que je ne dis pas. En résumé, devons-nous chercher à nous replonger dans le funeste fatras des complications ou devons-nous plutôt simplifier notre vie en prenant pour modèle les peuples les plus simples que nous ayons connus?"
      A Clément Robert qui tente de le convaincre (avec douceur!) de la fausseté de ses opinions en lui précisant que l’individu s’exalte à se mettre au service du bien social, il répond:
      " La belle avance que vous ayez fait pousser du raisin en plein pays du Nord, si l’estomac repu n’en peut manger! Les spectacles, mais ils détraquaient la nervosité, provoquaient l’insomnie! Les livres, mais ils donnaient la migraine! Les usines, mais elles empoisonnaient l’air, tuaient les ouvriers! Le travail, mais il assommait tout le monde et tout le monde, lié par de chaînes imbéciles, le subissait. Puisqu’un ouragan bienfaiteur nous a presque délivré de ces liens, rompons-les tout à fait, reprenons notre liberté. Regagnons l’ignorance qui dore tout, l’état primitif qui laisse en repos. "
      Et Clément Robert de rétorquer :
      " Encore une fois qu’est-ce que l’état de nature? Est-ce la condition du sauvage? Lequel? Celui qui connaît la culture? Celui qui chasse? Celui qui ne sait pas allumer de feu? A quel degré d’ignorance faut-il revenir selon toi pour être heureux? Si nous nous abandonnions, sur cette pente dangereuse, ne vois-tu pas que nous serions à la merci d’un changement de climat, d’une famine, de n’importe quel événement imprévu? "
      Ne pouvant plus supporter la vue d’autres êtres humains avec de telles théories, le Négateur ira vivre seul dans un coin de l’île, en compagnie de son chien, en produisant un minimum d’efforts et en pratiquant la chasse et la pêche.  
      La démonstration voulue par Solari n’en sera que plus convaincante lorsque le Négateur, devenu un être hirsute, sale, abominable, pratiquement incapable de s’exprimer, vêtu de peaux de bêtes, sera confronté à la beauté évanescente de Claire, une lumineuse jeune fille en robe de soie chatoyante (dernière conquête de la civilisation retrouvée).
      Il en tombera éperdument amoureux, allant jusqu’au meurtre pour assouvir sa jalousie, car Claire lui est à jamais inaccessible. Lorsqu’il mettra le feu à l’imprimerie (qui propage les idées mensongères du progrès.), en brûlant du même coup Tsé-Thou, Clément se résigne à se débarrasser du parasite en une dernière chasse à l’homme.
      Agonisant dans sa caverne la haine au coeur et la rage au ventre, il offre une image pitoyable aux yeux de son très ancien ami:
      " Dans le demi-jour, on distinguait mal. La face du Négateur était embroussaillée de poils. Entre eux, la peau se montrait, brune et poussiéreuse. Les yeux s’ouvraient, petits, peu clairs, jaunies par l’envie. Dessous, les peaux de bêtes rajustées avec des tendons couvraient le corps et formaient un ensemble informe, avec lequel se confondaient les bras velus. "
      Ses convictions anarchistes l’ont fait régresser au stade de la bête! De tels faits confirmeront Robert dans l’idée que son approche morale du monde est la seule possible. Le Négateur n’a pu réduire à néant ses efforts, ni inciter les jeunes de la communauté à quitter les lieux en prétextant une nouvelle montée des eaux. L’unique " ennemi " de la Cité étant enfin liquidé, celle-ci poursuit son évolution harmonieuse vers le bien. Les naissances se multiplient à vitesse exponentielle.
      Georges Renaud, devenu  vieux maintenant à l’instar de Robert, décide d’un voyage vers le Nord avec ses deux petits-enfants et l’aide de Béhémot. Sans que le Président puisse l’en dissuader, il se met en route. Les eaux se sont retirées de partout, les terres traversées sont plus ou moins marécageuses, mais ils continuent leur chemin, toujours plus loin, traversant la chaîne des Alpes pour finalement se retrouver devant Paris:
      " -La Bastille! Une seconde place s’ouvrait devant eux. Là, sur le limon déposé, des herbes, des buissons avaient poussé, semés par le vent. Un océan de tiges, à demi jaunies par la maturité, balançaient les épis de graminées sous la brise douce qui soufflait. Au centre de la place, un trou se creusait, la colonne de Juillet avait dû s’effondrer dans le canal ouvert au-dessous d’elle. Les maisons démantelées, rangées en cercle, faisaient comme un décor d’incendie, en découpant le ciel dans les cadres de leurs fenêtres. "
      Pris d’une grande frénésie devant ce spectacle Georges Renaud l’immortalisa avec sa plume. En fouillant les ruines,  les nouveaux explorateurs trouvèrent encore une encyclopédie, trésor inestimable qu’ils s’empressèrent de rapporter. Mais, vaincu par trop d’émotions, l’ancien mourut devant son Paris tant aimé. Alors, les jeunes, pour qui la vraie patrie était leur terre d’Algérie, s’en retournèrent sans regret.
      Ils seront accueillis triomphalement après cinq ans d’absence. La colonie comptait maintenant plus de deux mille personnes  qui maintiendront ferme le cap vers un avenir radieux. Robert Clément, encore vivant quoique centenaire, figure mythique du Père Fondateur, sent au fond de lui descendre la grande paix de la victoire définitive.
      " La Cité Rebâtie " de Solari est un ouvrage qui fait date dans le courant cataclysmique. Par son traitement stylistique, Il se détache de ses semblables, tels que " le grand cataclysme " de Henri Allorge, ou " les buveurs d’océan " de H. Magog. Il se hisse  au niveau du roman de Stewart (le Pont sur l’abîme) dans sa description naturaliste d’une nouvelle société. D’autres aspects comme la description suggestive des ruines de Paris, ou la présence du personnage du Négateur renforcent l’originalité du récit.
      Quelques faiblesses subsistent pourtant autant structurelles - personne ne se soucie d’autres survivants éventuels - que formelles, étant donné que l’unique aspiration vers le bien qui pousse les  nouveaux bâtisseurs est vraiment par trop peu crédible. Une réédition du roman de Solari serait la bienvenue.

    9. Type: livre Thème: menaces climatiques, archéologie du futur Parution: 1868
      L’auteur envisage avec ironie les conséquences d’un nouveau déluge à Paris en 4859.
      Avant, " tous les vices ont soudain disparu, toutes les bonnes qualités sont à l’ordre du jour. " Tout le monde devient franc, honnête, vertueux (même les Académiciens).
      Pendant, tandis que des escouades de ballons survolent la ville, les " flots vengeurs " déferlent. Une baleine entre dans le Panthéon, une huître " baîlle d’ennui " devant l’Institut.
      Après (trois mille ans après), les eaux ont reflué et les archéologues du futur se livrent aux exhumations, en apportant la preuve de l’existence d’une ancienne civilisation par la découverte d’un jupon-carcasse qu’ils prennent pour un squelette métallique,  et de l’obélisque "qui fut l’épine dorsale d’un poisson échoué ".
      La conclusion, elle, est toute entière inscrite dans la morale : " dans tous les déluges et tous les cataclysmes, une seule chose surnagera toujours sans le secours d’aucune Arche de Noé, et cette chose, c’est le ridicule. "

    10. Type: livre Thème: menaces cosmiques Auteur: Maurice LIMAT Parution: 1947
      Le professeur Mixe, avec ses deux assistants Daniel et Renaud, se rend sur les bords du lac Tchad pour tenter de repousser, grâce à un appareil à répulsion radio - actif, la triple météorite qui menace la terre dans sa course. Personne ne prend Mixe au sérieux, même pas Samba, un bon (mauvais) nègre formé à l’école des missionnaires blancs et qui devient leur allié sous la pression de la menace. Tarentules, boas et autres bestioles sont aussi au rendez – vous.
      Renaud se fait piquer par la mouche tsé-tsé. Bien fait pour lui, car c’est un traître qui empêche la bonne orientation des rayons répulseurs. La Terre sera sauvée in extremis par Mixe, bien que l’un des météores s’abîme dans le lac Tchad, inondant la moitié de l’Afrique (mais ne mouillant pas nos héros!) Un court récit amusant ou affligeant selon l’âge du lecteur.

  • Livres

  • Filtres de Livres


    • Thème de l'oeuvre
×
×
  • Créer...