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Bienvenue dans la Base de Données des livres !

Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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Livres

  1. Type: livre Thème: épidémies Auteur: John CASE Parution: 1998
    L’éradication d’un village contaminé en Corée du Nord crée une suspicion chez les Américains.  D’après des témoignages, il semblerait que celui-ci ait été atteint par l’influenza ou grippe espagnole, affection virale hautement contagieuse. Ce virus ayant pratiquement disparu de par le monde, le dernier espoir qui subsiste d’en retrouver des souches pour la mise en place d’un vaccin, est de prélever des tissus infectés sur des cadavres de mineurs préservés par le froid et enterrés dans le nord de la Norvège, à Kopervick.
    Une expédition est mise sur pied, comportant les principaux protagonistes, lev Gleason, l’agent spécial du FBI et Annie Adair, une jeune biologiste, responsable du projet.  Le désappointement est d’autant plus grand lorsque, arrivés sur les lieux, ils s’aperçoivent que quelqu’un les y a précédés. Les corps ont disparu et un grand cheval blanc a été tracé sur les murs de l’église attenante.
    Daly Franck, reporter au « Post » aurait dû faire partie de l’expédition. Pour des raisons d’encombrement, il est resté en arrière, ce qui ne lui a pas déplu.  Reprenant contact avec Annie – obligée au silence par le FBI -, il se livre à une enquête minutieuse concernant l’événement et en arrive à l’existence d’une secte mystique-écologiste, « le Temple de Lumière », animée par son gourou Luc Solange, ayant tous les aspects d’une multinationale aux ramifications multiples dans divers domaines.
    C’est le cercle intérieur de la secte qui s’est livré à l’exhumation des corps, récupérant les virus pour s’en servir comme matériau de base afin de créer, par manipulation génétique, un super-virus de l’influenza dans le but de le répandre dans le monde entier, en commençant par les USA.  Luc Solange, dans sa folie paranoïaque, se veut le « cheval blanc », le « premier cavalier de l’apocalypse » dont le destin est de détruire une grande partie de l’humanité pour régénérer la biosphère.
    Petit à petit, avec l’aide d’Annie et de Stern, l’un de ses amis, Franck remonte à la source. Mais le Temple a les bras longs. Dans sa naïveté, Franck se fait repérer rapidement et les adeptes de la secte tentent de l’éliminer par de l’intimidation, par des accusations mensongères ou du harcèlement. Parallèlement, Solange, dont la base se situe à Lake Placid se livre déjà à des essais de diffusion du virus par aérosol en Californie et à Washington. Tous les moyens porteurs seront utilisés : avion, bateau, camion avec pot d’échappement trafiqué.
    Puis, Stern disparaît et Franck subit le vol de toutes ses disquettes informatiques.  Après en avoir informé le peu sympathique agent Gleason, Annie et Franck se rendent dans le repaire du gourou. Ils y seront capturés et menacés de mort.  Heureusement, la cavalerie arrive en la personne du FBI, investira le campus, arrêtera les protagonistes du Temple (sauf Solange) et délivrera nos piteux héros.
    Tintin et Milou (pardon : Annie et Franck) poursuivent inlassablement le maniaque de la destruction, l’arrêtant d’un « punch » bien senti lorsqu’il envisage d’introduire son virus dans le réseau urbain de distribution d’eau. Franck a gagné mais ne pourra écrire son article, toujours condamné au silence : la secte n’aura été qu’un cheval de Troie pour les Nord Coréens, avec lesquels elle entretenait des rapports, qui espèrent affaiblir la puissance des Etats-Unis. C’est du moins ce que lui apprend Gleason.  Le journaliste se consolera en épousant Annie.
    Un techno-thriller faible avec des personnages peu perspicaces et une intrigue primaire, un pur produit marketing dont il ne restera que peu de choses.


  2. Type: livre Thème: épidémies Auteur: Tom CLANCY Parution: 1998
    John Clarke, devenu général, a constitué une unité de combat anti-terroriste ultra-secrète qui s’entraîne en Angleterre sur la base de Hereford. Elle comprend les meilleurs éléments des diverses armes, se trouve nantie des gadgets électroniques les plus sophistiqués et est assistée par la force de frappe d’un hélicoptère de combat.  Avec son frère d’armes Chavez, qui depuis est devenu son gendre, Clarke assume un rôle de veille international dans la lutte contre le terrorisme. Il n’est donc pas étonnant qu’on leur demande leur aide lorsqu’un attentat est commis en Suisse. Le groupe 1 (il y en a deux) délivre les otages sans désemparer et les méchants passent à la trappe. La situation est identique, quoique plus complexe, lorsqu’un couple de terroristes allemands, émules de la Bande à Baader, s’emparent d’un richissime banquier autrichien, Herr Ostermann. Le succès de cette seconde opération leur rapporte une considération universelle.
    Ce que John ignore, c’est que ces opérations ne sont que broutilles téléguidées pour instaurer une crainte salutaire à l’Occident. En effet, le véritable danger provient d’une vaste organisation écologiste ayant à sa tête le multimilliardaire d’un groupe de recherche biomédicales, John Brightling, patron de " Horizont Enterprises " et son épouse, Carol Brightling, divorcée pour la bonne cause, femme politique proche de la présidence. Ils sont appuyés par Kilgore, un médecin-chercheur épidémiologiste, et Hendrikson, ancien membre du  FBI qui a viré sa cuti et fondé sa propre entreprise de protection, Global Surveyors. Tous, et bien d’autres encore, ont purement et simplement décidé l’élimination de l’espèce humaine, afin de redonner à la terre sa virginité :
    " L’unanimité ne régnait pas au sein du Projet. Certains parmi les plus radicaux allaient jusqu’à soutenir que garder les médecins était contraire à la nature de la mission – parce que la médecine ne laissait pas la nature suivre son cours.  Ben tiens, ricana Kilgore. Laissons ces crétins pondre leurs bébés en pleine nature après avoir passé la matinée à la cueillette ou à la chasse et tous ces idéologues auront vite fait de s’éteindre. Il avait l’intention d’étudier et d’apprécier le milieu naturel mais il comptait bien le faire avec des chaussures et un blouson pour se protéger du froid. Il tenait à rester un homme cultivé, pas à régresser au stade du singe nu. Son esprit vagabonda…  Il y aurait une division du travail, bien entendu. Des fermiers pour faire croître les récoltes et soigner le bétail qu’ils mangeraient… ou des chasseurs pour tirer le bison dont la viande était plus saine, moins riche en cholestérol. Les bisons devaient revenir assez vite. Le blé sauvage continuerait d’envahir les régions des Grandes Plaines,  et les  bovidés ne tarderaient pas à engraisser " (…) " Il se demanda ce que penseraient ceux qui auraient l’occasion de visiter les cités mortes…  Ce serait sans doute une bonne idée de les laisser y aller, qu’ils puissent se rendre compte du nombre d’erreurs commises par l’homme et apprennent à ne pas les rééditer (…)
    Il faudrait bien mille ans, sinon plus, pour que les gratte-ciel finissent par s’effondrer par manque d’entretien, leurs poutrelles rongées de rouille…Les fondations de pierre ne bougeraient pas, mais assez vite, dans dix ans peut-être, on verrait de nouveau des daims gambader à Central Park. "
    Leur stratégie se déploie à plusieurs niveaux. Un homme-clé en est Popov, ex-agent du KGB mis à la retraite, motivé par l’argent, redoutablement efficace bien qu’ignorant tout du projet.
    C’est lui qui, sur les instructions de Brightling, a fomenté les deux attentats terroristes afin de permettre à Global Surveyors l’exclusivité du service de protection pour les jeux olympiques de Sydney, puisque c’est là que devra se déclencher l’apocalypse.
    Un deuxième pivot  en est le docteur Kilgore qui a développé, construit et conçu une arme bactériologique diabolique : le virus Shiva. Virus Ebola modifié, indécelable dans l’organisme, à effet retardé, Shiva est extrêmement contagieux :
    " Le résultat le plus probable de la pandémie serait un rapide effondrement de la société. L’armée n’y échapperait pas non plus, mais le complexe du Kansas était à bonne distance de la base militaire la plus proche et les soldats de Fort Riley seraient d’abord dépêchés vers les villes pour assurer le maintien   jusqu’à ce qu’ils soient à leur tour atteints par les symptômes.  Ils seraient alors traités par des médecins militaires –ça leur ferait une belle jambe – et le temps que disparaisse la cohésion de leur unité, il serait alors bien trop tard pour que les survivants, même en uniforme, soient en mesure d’organiser une action quelconque. "
    Shiva devra être libéré dans le système de brumisation des jeux olympiques de Sydney, respiré par des centaines de milliers de personnes qui s’empresseront de le transmettre au reste de la planète à leur retour des jeux. Horizont Enterprises a développé deux anticorps à Shiva, le A et le B. Le A renforce l’action du virus mortel, le B le rend inopérant. Lors de la première phase d’infection mondiale, l’entreprise médicale de Brightling fournira au monde entier le faux antidote, soit le virus A,  gardant pour les rares élus le virus B. En cinq mois, le sort de l’espèce humaine devra être réglé :
    " Viendrait alors la phase deux. Horizon Corporation fabriquerait et mettrait sur le marché le vaccin A. Il serait aussitôt distribué par milliers de doses, livrées par avion dans le monde entier vers des pays où l’ensemble des personnels de santé publique se mobiliserait pour l’injecter au maximum de gens. (…)  Quatre à six semaines après l’injection du vaccin A, les receveurs commenceraient à tomber malades. Soit, calcula Gearing, trois semaines à partir de maintenant, plus six, plus deux, plus encore six, et enfin deux. En dix-neuf semaines en tout, cinq mois à peine, même pas une saison de base-ball, plus de quatre-vingt-dix-neuf pour cent de la population mondiale aura disparu. Et la planète serait sauvée. "
    Pour que tout se déroule sans anicroche, ils procèdent dans leur laboratoire à des tests in vivo sur des groupes de femmes et d’hommes enlevés qui serviront de cobayes à l’instar de la façon dont opéraient les nazis. Tous mourront et les preuves que représenterait leur existence seront détruites. Kirk Mc Lean, en enlevant le futur cobaye appelé F4, une certaine Marie Bannister, mettra la puce à l’oreille à des agents du FBI, sans toutefois les emmener très loin dans leur investigation.
    Le troisième pivot est constitué par deux bases ultra-secrètes édifiées en pleine nature, l’une au Kansas, l’autre, plus petite, au Brésil, près de Manaus. Sortes d’arches qui accueilleront les happy few écologistes survivants afin qu’ils puissent subsister plus tard avec délices sur une terre purifiée :
    " L’Olympe , tel était le nom qu’il allait donner au complexe, décida-t-il sur le champ. La demeure des dieux, car c’était précisément ce qu’il espérait en faire. D’ici, ils pourraient observer le monde, l’étudier, en jouir… l’apprécier dans toute sa plénitude. Il choisirait Olympe-1 comme indicatif pour sa radio portative. En partant d’ici, l pourrait d’un coup d’aile survoler la planète avec les compagnons de son choix, pour observer et comprendre comment l’écosystème était censé fonctionner. "
    Enfin Edward Gearing est la main qui devra, à la clôture des J.O., introduire Shiva dans le circuit des brumisateurs. Mais toute cette belle mécanique va se dérégler à cause  de Rainbow Six. Clara Brightning ayant appris l’existence du groupe, se rendant compte de la menace potentielle qu’il constitue, envisage à son encontre une nouvelle action terroriste, sur la base même de Hereford par l’entremise de Popov qui recrute des Irlandais menés par leur chef Sean Grady.
    Ceux-ci enlèveront les épouses de John et Chavez, un prétexte pour éliminer les membres du groupe d’intervention. Les terroristes faillirent réussir mais seront finalement détruits et Sean Grady sera capturé. Par lui,  Clarke remonte jusqu’à Popov qui se hâte de fuir vers le refuge du Kansas. D’un autre côté, l’enquête sur Marie Bannister fournira des présomptions fortes à l’encontre de Kirk Mc Lean. Mais c’est par Popov, horrifié de ce qu’il apprendra au Kansas, que John sera mis au courant du Projet.
    Chavez, délégué au J.O. avec son groupe, saura arrêter le bras d’Ed Gearson dans son acte meurtrier. La conclusion est à la hauteur du crime: alors que tous les responsables du Projet Shiva – une cinquantaine de personnes environ – cherchent refuge dans leur base brésilienne, John les poursuit dans leur retraite grâce à un réseau d’entraide militaire. La base des terroristes sera détruite et, puisque les écologistes aiment vivre en contact étroit avec la nature, il leur donnera satisfaction en les abandonnant nus et sans armes dans la jungle brésilienne.
    Un techno-thriller efficace comme tous les ouvrages de Clancy. Roman bien (trop ?) long – plus de 1200 page -, il développe l’intrigue à travers des actions en parallèle qui amèneront le coup de théâtre final.  Le dénouement heureux sera dû au retournement de Popov et l’on sent toute la tendresse de l’auteur envers ce personnage. Malgré cette mise en place redondante (entraînements interminables du groupe, actions terroristes préparatoires), le récit une fois entamé ne se quitte plus et l’horreur qu’il distille s’insinue peu à peu dans le réel

  3. Type: livre Thème: guerre des sexes, matriarcat Auteur: Alexandre TORQUET Parution: 1997
    L’action se déroule à Tbilissi, en Georgie. Klevchine, agent du KGB, découvre sur le mont Kazbek la momie en très bon état d’une guerrière identifiée comme une amazone datant de 5000 ans. La femme (une princesse) a dû être surprise par le froid et mourir rapidement. Le docteur Diomka qui l’examine, découvre en elle un embryon parfaitement conservée et peut-être viable. D’où son idée qui consisterait à implanter cet embryon dans l’utérus d’une femme d’aujourd’hui.
    Svekta Bagratouni, la femme de Klevchine est stérile. Voilà une excellente occasion pour tenter l’essai. Svekta deviendra mère porteuse d’un enfant de sexe féminin, du nom de Daria, censé être la vraie fille de la momie amazone que l’on baptise Mzekhala. A la naissance de Daria, Svekta qui milite pour la promotion des femmes, est arrêtée et envoyée en camp de travail forcé. Daria sera élevée dans ce camp. Durant de longues années, les deux femmes seront soumises à un labeur inhumain au fond de la mine, et Svekta en concevra une haine indicible à l’égard de tous les mâles, haine qu’elle fait partager à Daria :
    " …les wagonnets qu’elle devait pousser étaient lourds, les galeries obscures et les gardiens brutaux. Alors, chaque soir après le travail, les deux femmes la réconfortaient, la baignaient, la massaient. Et puis, pour la consoler, elles lui racontaient la découverte de cette princesse d’autrefois dans un glacier, en lui expliquant que cette princesse était sa vraie mère. Elles lui promettaient un avenir féerique. Héritière d’une famille régnante, elle aurait une destinée hors du commun lors de la grande révolution des femmes. "
    Guillaume Lenk appartient à la Croix Rouge suisse. Il se trouve à Tbilissi pour y travailler dans l’humanitaire et incidemment y retrouver Alice, son ancienne compagne qui l’a quittée avec ses deux enfants. Alice adhère la «Womyn’s Promotion» qui a édifié un camp près de Tbilissi, le camp de Gombori :
    " Sur les murs de toutes les cités du monde on pouvait lire le slogan de ce mouvement : PEACE AND LOVE. La paix et l’amour, mais entre femmes. Quant aux hommes, la WP les rejetait au point d’avoir remplacé par un " y " le " e " de " women ". Ses adeptes pratiquaient l’entraide, recueillaient les alcooliques, les prostituées, les femmes battues ou abandonnées. Elles avaient ouvert plusieurs villages dans des pays en guerre ou en difficulté et regroupaient là des veuves, des orphelines, des femmes et des filles seules, à l’exclusion absolue de tout élément mâle. "
    Ce village, exclusivement féminin, est établi sous la direction de Nan Potters, assistée de Svekta qui deviendra la voix de la libération des femmes :
    " Ici même, en URSS, les femmes travaillent quatre vingt heures par semaine, dorment quatre heures par nuit, reçoivent la moitié du salaire que reçoivent les hommes, sont astreintes à de durs travaux sur les routes ou dans les champs .Elles doivent porter tous les fardeaux, tous les soucis sur leurs épaules, sont à la fois la mère de leurs enfants et celle d’un mari infantilisé. Epuisées, à bout de forces, elles n’ont que l’avortement pour moyen de contraception. Elles n’ont jamais accès aux postes de responsabilité et leur sexe ne leur vaut que du mépris. "
    Mzekhala représente pour elles le parfait symbole de la révolte. Lorsque les amis de Guillaume sont assassinés, celui-ci, protégé par Alice,  trouve refuge au camp de Gombori, malgré les réticences des femmes. A Gombori, on y enseigne la haine des mâles et leur éradication :
    " Il s’apprête à regagner son lit lorsque deux enfants de six ans l’aperçoivent. Elles le désignent du doigt et, aussitôt, une meute de filles se masse contre le grillage, vociférant, grimaçant, crachant et tirant la langue en le regardant. L’institutrice rit en contemplant la scène. "
    On y a installé un centre de procréation assisté où seules survivent les filles. Guillaume,  étant le seul à connaître l’endroit où Mzekhala a été entreposé par Diomka, devient un élément précieux pour les féministes qui désirent par-dessus tout se réapproprier leur symbole :
    " Mzekhala était là, éclairée par quatre chandelles, prête à bondir, le poing prêt à frapper, la bouche prête à mordre ou à vomir des insultes.(…) Elle incarnait un cauchemar de vengeance imméritée, venue du fond des âges "
    Les autorités russes s’inquiètent de ce qui se trame à Gombori et entreprennent, sous le commandement de Klevchine, une opération "récupération" au village : Guillaume est à tort soupçonné d’avoir trempé dans l’assassinat de ses amis, alors qu’il est de notoriété publique que c’était à cause de l’action de la mafia russe. Il est caché par les femmes puis accompagnera Daria à Londres dans le cadre d’une action de propagande, et surtout pour donner la preuve au monde entier par des tests génétiques que Daria est bien en parenté avec la momie. Les discours féministes de Daria mettent le feu aux poudres. Elle s’aliène les ligues fascisantes  et masculines. Expulsé d’Angleterre, le couple rejoint à nouveau Gombori où se pratique dorénavant le clonage d’embryons féminins. Afin de stimuler l’ardeur révolutionnaire des femmes qui avaient tendance à s’endormir, Svekta fait tirer sur le village par les "Monitrices", les sections d’assaut des féministes, prétextant une attaque de la mafia (et de mâles extrémistes).
    L’exemple de Gombori fait tache  d’huile. Partout dans le monde surgissent des contestations ; les femmes, bien que surveillées de près, s’arment. A Gombori, afin de survivre économiquement  et éviter la tutelle russe, les femmes vendent du caviar génétiquement modifié. Lorsqu’une explosion se produit soudain à Tbilissi, au moment où, une nouvelle fois le village est fouillé par la milice,les Monitrices vont porter la révolution en ville même. L’hôtel de ville est pris d’assaut.
    L’U.F.G. (Union des Femmes de Géorgie) prend le pouvoir. Rejetée de la présidence à Tbilissi, Daria prétend mettre la main sur Gombori. Elle se heurte à Alice qui représente la tendance modérée, qu’elle déstabilise. Après un affrontement verbal dont Daria sort vainqueur, avec pour argument la présentation de jeunes asexués crées génétiquement et destinés à devenir l’esclave des femmes, Alice et Guillaume sont définitivement chassés du village. Le couple se réfugie chez Diomka tandis que l’organisation du camp se transforme en véritable dictature.
    Svekta se rend compte que Daria va trop loin : les femmes du camp courent à leur perte. Gombori est un échec. Svekta brûle ce qu’elle a adoré : elle aide Guillaume et Alice à s’enfuir de Géorgie, en compagnie de leurs enfants. Poursuivis par les Monitrices, Svekta reste à l’arrière-garde et se sacrifie pour que le couple puisse se sauver. Quant à Klevchine qui n’arrive pas à surmonter son échec, il se suicide. En compagnie des plus modérées des féministes fugitives, Guillaume et Alice, toujours avec l’aide de la Womyn’s Lib, fondent un nouveau village, à Markakert, à la frontière de la Géorgie.
    Le "Matin des femmes" est un récit novateur à deux titres. Premièrement, l’auteur, généticien de renom, articule la thématique du roman sur la science qu’il connaît bien et dénonce l’exploitation de la femme dans le monde, notamment dans les pays de l’Est. Deuxièmement, en se servant du présupposé de l’amazone, il ancre historiquement le sens de la révolte des femmes et de la lutte des sexes   

  4. Type: livre Thème: guerres futures 2 Auteur: Pascal DHUICQ Parution: 1997
    La trame du roman couvre cent huit ans, de 1962 à 2070. Elle relate le passage de la terre et du système solaire du plan physique au plan ethérique, en une vaste épopée futuriste et ésotérique. Rapportée par les faits et gestes de Marie Delacroix, le personnage principal, cette évolution s’articule autour de deux thèmes essentiels : l’Apocalypse de St Jean et les prophéties de Nostradamus autour desquelles tourne une pléiade de thèmes mineurs fortement ancrés dans le domaine de l’ésotérisme, à savoir, : le rôle (présumé) de la Franc-Maçonnerie, la Grande Loge Blanche, l’Atlantide et les Atlantes, les voyages dans l’Astral, le New Age et la réincarnation, la réalité spirituelle et les extraterrestres, la méditation et le pouvoir des cristaux, les Supérieurs Inconnus, etc. etc.
    Le récit est agencé de manière à former une intrigue cohérente dans laquelle les thèmes se déduisent avec logique les uns des autres et interfèrent avec la vie de Marie, pivot fondamental de l’action. Les grandes envolées dithyrambiques sur l’évolution spirituelle des êtres s’enracinent en contrepoint dans le prosaïsme d’une science-fiction cataclysmique vécue au jour le jour. Car, avant d’atteindre la plénitude de l’âge d’or, il convient  pour l’auteur que la vieille humanité disparaisse, que la "Babylone" soit détruite, que la "Bête" étende son emprise sur le monde.
    Tout commence lorsque le père de Marie, Jean-Michel, s’adonnant avec passion à la méditation et aux voyages dans l’Astral, est assassiné par les "Forces de l’Ombre" parce qu’il a découvert une vérité essentielle. Plus tard, Marie, grandissante, redécouvre le secret de son père après une enquête policière,  pendant que l’univers social se dégrade autour d’elle. Sa mère s’est remariée avec Claudio un Italien et vit à Florence. Son frère Simon avec lequel elle ne s’est jamais entendue, se livre à toutes sortes de trafics. Seul son oncle Mathieu, informaticien, est prêt à l’aider dans sa recherche. Elle s’initie à la méditation et la sortie hors du corps physique. Lors d’un de ses voyages, elle rencontre l’âme de son père qui la confirme dans ses soupçons d’un vaste complot envers l’humanité de la part des " Forces de l’Ombre " (des extraterrestres ?) qui emprunteraient les traits de la mafia et ceux de l’intégrisme musulman :
    " Ils commencèrent par noyauter l’Eglise, à l’époque où celle-ci avait un grand poids sur le vieux continent : cela donna l’Inquisition, brisant des organisations initiatiques (Templiers, Cathares,…), des idées scientifiques révolutionnaires (Galilée…) et imposant une vision du monde monolithique et archaïque, qui retarda de beaucoup l’évolution humaine. Heureusement le courant de l’Histoire fut plus fort que les freins de l’Inquisition, et cette tentative échoua. Ils continuèrent de noyauter la politique à l’époque où celle-ci commençait à gagner ses lettres de noblesse avec la démocratie comme système de gouvernement. Ils créèrent ces mélanges hideux de politique et de nationalisme militaire appelé Nazisme ou Fascisme selon les pays. Ces Forces de l’ombre comme je les appelle, voulaient alors dominer le monde par les armes et le totalitarisme, et briser d’autres organisations initiatiques (Franc-maçonnerie et Rose-croix…) Ils furent à deux doigts d’y parvenir, tant le pouvoir de séduction d’Hitler fut grand sur les foules toutes acquises à sa cause. Depuis l’Inquisition, ils étaient devenus plus habiles à manipuler les masses. (…) Depuis les années 60, ils tentent de bâtir un empire économique plus puissant qu’un état : la Mafia internationale avec comme profits principaux ceux de la drogue et de la prostitution. "
    La 3ème  guerre mondiale éclate d’une manière soudaine par la faillite complète des banques et des systèmes monétaires internationaux. En une semaine s’installe le chaos : disparition de l’électricité, des biens de consommation, de toute organisation policée dans la cité. Marie, remontée de Lyon à Paris, fuit la ville non sûre. Elle se dirige vers le nord de la France trouvant un refuge inespéré dans une famille d’agriculteurs de Picardie, chez Chantal et Thomas Guilloux à Haramont. Lors d’une de ses sorties, attaquée par des voyous, elle est sauvée par Philippe, ancien journaliste devenu milicien. Il épousera Marie et lui donnera un fils, Jean. Tandis que Philippe patrouille dans le sud de la France pour y former d’autres miliciens, l’Europe est envahie par les intégristes musulmans.
    Trois pays (selon les prédictions), la Libye, l’Algérie et la Turquie déclenchent un conflit sans pitié. L’Espagne, l’Italie, le sud de la France tombent entre leurs mains :
    " Les nouvelles qui nous parvenaient du Sud étaient à la fois rassurantes et inquiétantes. En France, l’invasion intégriste remonta encore mais fut stoppée à Lyon. Elle semblait butter à ce niveau sur une résistance qui s’organisait dans tout le pays. Ainsi, seul le Sud-Est de la France restait occupé. Par contre, la Libye envahit l’Espagne par la mer, ce qui provoqua un second front pour la Résistance française au niveau des Pyrénées (…) Les USA, quant à eux, ne bougeaient pas trop préoccupés à faire fonctionner un embryon d’économie, en partie grâce à leur pétrole : le sort de l’Europe leur était indifférent. "
    Claudio est tué et Sylvia, la mère de Marie,  rejoint celle-ci à Haramont. Le pape Pierre II (anciennement Monseigneur Lustiger!) est assassiné à Avignon. En 2012, Philippe qui a réussi à se sortir des pièges tendus par les intégristes, rejoint sa femme puis tous deux entrent dans un mouvement de résistance actif contre l’oppresseur. Cette fois-ci ils obtiennent l’aide américaine. Les Intégristes sont battus et repoussés au-delà des frontières :
    "Parallèlement, les nations arabes, vaincues mais non éliminées de l’échiquier géopolitique, ruminaient une vengeance. Elles eurent l’idée d’approvisionner en pétrole les pays de l’Est dont les milliers de chars, hérités de l’époque communiste, rouillaient dans les hangars. Ainsi, dès avril 2014, les chars russes roulèrent avec du pétrole arabe. "
    A peine sortie du péril, la France épuisée voit se poindre un nouveau danger : des chefs de guerre russes remplacent les Arabes. Il ne reste plus qu’à fuir en Angleterre. Accueillis par Marie-Laure, une Française vivant à Falmouth, nos héros y passent quelques semaines. La crainte de Marie, qui a développé de grands pouvoirs supra-normaux, augmente car elle entrevoit une catastrophe majeure dans laquelle périront des millions de gens par " le Feu du ciel… " C’est à cause de l’éclatement d’une bombe AM (pour anti-matière) lancée par les Américains que la quasi-totalité de l’Europe est désertifiée :
    " Grâce à une explosion thermonucléaire d’antimatière, on projeta une masse considérable d’antimatière afin de détruire toute matière sur son passage. La propagation fut plus rapide là où il y avait moins de matière pour la stopper, dans l’air par exemple. Alors que le sol, les rochers, ou des murs épais, pouvaient arrêter une poussée d’antimatière. (…) D’énormes masses d’antimatière se déversèrent sur les zones où les bombes avaient éclaté. Résultat : tout le Bassin méditerranéen, du 45 ème  parallèle au tropique du Cancer, fut ravagé en quelques minutes. (…) On estime grossièrement, puisque rien ne subsista, pas même les corps, que deux cent millions de personnes périrent en quelques minutes. "
    La guerre est terminée. L’humanité vacillante, s’emploie à panser ses plaies. Elle se donne un nouveau maître en la personne de Perry Fox, voyant en lui un grand chef spirituel.  Mais Marie sait qu’il est le représentant des " Frères de l’Ombre " et que c’est lui qui est responsable de la mort des membres de sa famille. La lutte se poursuivra au plan spirituel. A la recherche de l’Atlantide, Marie et Philippe découvriront les lieux cachés et souterrains où se sont réfugiés les derniers Atlantes (le Conseil des 12) après la destruction de leur continent. Ces derniers sont prêts à aider l’humanité à franchir le petit pas qui la sépare d’une autre vie. Les agissements de Perry Fox qui joue avec les forces ethériques de la terre engendrent une nouvelle catastrophe : un raz-de-marée gigantesque qui balaie les côtes d’Europe et d’Amérique faisant resurgir de dessous les eaux le continent atlante.
    Finalement, en concentrant ses forces vibratoires, Marie arrive à éliminer Fox et son cénacle d’adulateurs. Une nouvelle ère s’ouvre pour l’humanité qui bascule entièrement au plan ethérique introduisant du même coup dans le monde l’âge d’or. Elle sera guidée par la " Fraternité Blanche " des sages de la " Cité de Shamballa " et par le Conseil des 12, l’autorité suprême.  Toute cette histoire nous est contée en flash-back par une Marie âgée de 84 ans alors que le soleil physique a disparu durant trois jours, plongeant l’univers entier dans les ténèbres, avant de réapparaître sous sa forme ethérique de " Soleil  Noir " éclairant une humanité régénérée.
    Un roman formellement bien construit malgré quelques fautes de grammaire. La description réaliste et concrète des catastrophes qui frappent cette pauvre humanité rachète l’agaçant fourre-tout " new-âge ". L’intention apologétique de l’auteur est évidente et nous fait classer cette œuvre parmi les " Hétéroclites " selon la belle expression de Pierre Versins

  5. Type: livre Thème: après la Bombe... Auteur: Philippe RENFORD Parution: 1997
    La Terre, deux siècles après une guerre atomique totale. Des satellites de mort, planent immobiles au-dessus de rares cités encore habitées sous des dômes protecteurs,  traquant toute vie humaine. L’homme, ayant quasiment disparu de la surface de la planète, les plantes ont  survécu en modifiant leurs structures internes, se transformant en êtres mi-végétaux  mi-animaux. Les " Pieds-de-feu " se défendent contre les rayons mortels en croisant leurs épines monstrueuses en un dais protecteur au-dessus d’eux ; d’autres  se nourrissent d’animaux en les attrapant dans leurs pièges gluants.
    C’est dans ce décor extraordinaire que quatre individus venus de l’espace,  où les satellites qui subsistent contiennent encore une humanité évoluée, tenteront de gagner l’une des cités épargnées: StevAndr, télépathe capable d’accélérer à volonté son temps physiologique, composé de deux entités; Ina la douce mais psychopathe mortifère; Raâ, le pilote, qui sera transformé en légume vivant au sein d’une plante-mère.Tous les quatre, des mutants, relèvent de manipulations génétiques douteuses qui avaient pour objet d’acclimater les hommes à ce nouvel environnement hostile et radioactif. N’ayant pas répondu aux espoirs des généticiens, les " monstres de laboratoire " inspirèrent de la crainte aux derniers humains normaux qui envisagèrent  un programme complet d’éradication. C’est pour échapper à leur sort que les quatre amis se sont évadés de leur enfer mécanisé pour d’affronter une jungle terrestre démente et ses dernières cités hostiles.  
    Chacun d’entre eux y connaîtra un sort différent. Andr périra carbonisé mais son esprit se réfugiera dans celui de Steve (d’où StevAndr). Inna, blessée, sera recueillie et soignée au sein d’une cité. Raâ connaîtra le sort de l’esclave docile d’une plante-sac, amoureuse et vampire. Avec Kaâ, un mutant terrestre, StevAndr gagne(nt) la Cité pour délivrer Inna, en détruisant tout du même coup.
    Un récit qui n’est pas sans rappeler " le Monde Vert " de Brian Aldiss ainsi que la nouvelle " Ouvre-moi ô ma sœur " parue jadis dans la revue " Fiction ".  L’action y est enlevée, le style alerte, mais il n’y a rien de neuf dans cette oeuvre réduite à une intrigue minimale

  6. Type: livre Thème: invasions d’insectes, la cité foudroyée Auteur: Gilles SANTINI Parution: 1996
    A Paris se présente une situation invivable. Des milliards de mouches, de l’espèce Calliphora Vomitoria Sarcophaga (mouches bleues et mouches à viande), en provenance de tout l’hexagone, ont envahi le ciel de la capitale. Elles constituent un danger mortel pour les Parisiens au moment même où  la ville est mise en quarantaine :
    " Fou de peur, l’homme se giflait de toutes ses forces pour chasser les diptères. Son visage était à présent couvert d’une purée visqueuse, broyat d’abdomens et de lymphe. Une terreur innommable le liquéfia. Celle qui devait hacher les tripes des premiers humains au moment où les mandibules des insectes géants qui peuplaient alors la planète se refermaient sur eux pour les déchiqueter. Il ouvrit la bouche pour hurler sa détresse et un nuage de mouches s’y engouffra. Elles se frayèrent un chemin vers les poumons et les viscères afin d’y pondre leurs larves à charogne. Quand il la referma, mâchant la bouillie vibrionnante qui lui engluait la langue et le palais. Mornier disjoncta. "
    Des chars ont pris possession aux divers points d’accès de la cité pour empêcher toute évasion désespérée. Des hélicoptères sillonnent le ciel larguant régulièrement des paquets de Di-Phényl Benzène, insecticide plus puissant que le D.D.T. Les Parisiens sortent la nuit, et en scaphandre, pour éviter d’être dévorés vivants :
    " Le son s’enfla soudain dans un crescendo à l’aigu insoutenable. Le convoi venait de pénétrer dans l’œil du cyclone. Au même instant, un formidable crépitement grêla les tôles. On aurait dit que des millions de petites billes d’acier se déversaient sur le wagon. Tous les regards convergèrent vers le plafond et ces yeux reflétaient une atroce terreur. Ceux qui ne l’avaient pas encore fait enfilèrent fébrilement leur heaume et réglèrent le respirateur.
    -Les mouches, dit simplement Sherman. "
    C’est dans cette ambiance de fin du monde que les détectives Sherman et Silvani cherchent une piste, supposant qu’un tel fléau ne peut avoir une origine naturelle. Aucun indice ne sera négligé, même le vol dans un obscur bureau du palais de justice de Dijon, d’un embryon dans le formol, ancienne pièce à conviction d’un crime particulièrement horrible commis en son temps par un prêtre défroqué :
    "Le bac mesurait un mètre cinquante de longueur sur soixante centimètres de hauteur et quarante de profondeur. Empli d’un liquide rose, légèrement luminescent, il s’irisait régulièrement de fulgurations mauves. Un fœtus, recroquevillé, se balançait tout doucement dans le faible courant généré par la différence de potentiel électrique. Son corps, presque translucide, laissait apparaître sa fragile ossature. Ses longues mains brassaient le liquide amniotique."
    Les voleurs ont signé leur forfait de quatre lettres hébraïques, le Beth, le Zaïn, le Vau et le Tau, ce qui s’interprète comme " Baal Zevoth ", autre formulation pour "Belzébuth ", le " 666 " ou le " chiffre de la Bête ". L’affaire sera mise en relation avec une autre où apparaissent les mêmes lettres.
    Entre temps, le deuxième fœtus volé est acheminé à travers les égouts de Londres vers sa destination où il sera branché sur le réseau électrique. Immédiatement, des nuages denses de mouches se rassemblent car le Baal Zevoth est le catalyseur par lequel s’installera le règne de la " Bête ". Sherman est invité à la conférence du professeur Morasse, grand spécialiste des diptères. Il fait la connaissance de Tara, la femme du professeur, qu’il croit impliquée en cette ténébreuse affaire. En réalité, Tara est un agent double au service du 2 ème  Bureau et sera éliminée par les dévôts du "Baphomet ", le grand organisateur de l’apocalypse,  tandis que Sherman, livré aux mouches,  est à deux doigts de périr :
    " Il sembla à Sherman que le son diminuait en même temps qu’un liquide visqueux dégoulinait de ses oreilles. Il comprit. Les larves. Sarcophagas et Calliphoras pondaient par rafales, lui emplissant tous les orifices du corps. Le caviar blanc ruisselait au coin de ses lèvres, recouvrait ses paupières, emplissait toues ses cavités. Le privé s’efforçait de n’ouvrir les yeux que par brefs instants. Malgré cela il pleurait déjà des centaines de millions d’œufs. "
    A l’origine de l’affaire se situe le Baphomet, un magicien noir, le " Seigneur des mouches " qui espère provoquer l’arrivée d’un nouveau règne dès la chute des " babylones modernes ".
    A Londres, Sherman et Silvani, encadrés par des troupes de choc, recherchent le foetus maudit dans les égouts. La lutte avec les disciples du Baphomet est âpre mais aussitôt le monstre éliminé, les mouches cessent toute activité au-dessus de la ville. Lord Humphrey Hupsdrick (HHH) est l’un des complices du Baphomet, chargé d’engrosser la jeune vierge Fiona,  en vue de continuer l’action entreprise :
    " -Mais les temps sont venus, continuait la fille, enflant la voix comme un animateur de reality-show. Après le Big Bang, le Big Crunch approche. Après l’expansion, ce sera la Grande Récession. Les mouches vont détruire l’homme. Puis elles seront exterminées par les fourmis et les fourmis succomberont à leur tour sous la masse des termites. L’imago rejoindra la nymphe et la pupe rentrera dans l’œuf. Toute vie retournera dans le sein de Mère.  Après s’être dilaté, l’espace se contractera. Ce qui était infini redeviendra de la taille d’un point.
    -Amen ! baîlla Sherman, à qui elle commençait à casser les burnes. Et c’est le Baphomet qui doit réaliser les projets de ta Mère machin ? "
    Il n’en aura pas le temps et sera éliminé par Sherman. A Paris, le désastre est déjà tellement prononcé qu’il faut un moyen radical pour se débarrasser du Baal Zevoth, soit inonder la totalité des égouts de la capitale. L’action sera couronnée de succès puisque, là aussi, les mouches abandonnent la ville. In fine, le fléau est éradiqué … mais le Baphomet court toujours.
    Un récit policier qui repose essentiellement sur des effets "gore ", en un style paroxysmique, par ailleurs, savoureux.

  7. 48 - Par BenF

    Type: livre Thème: la cité foudroyée, guerres futures 1, menaces animales Auteur: James HERBERT Parution: 1996
    En 1948, Londres est un immense brasier. Hitler, avant de perdre la guerre, a expédié sur la capitale de l’Angleterre quantité de V2 bourrés d’un gaz empoisonné et de microbes, ce qui a déclenché une épidémie foudroyante par corruption du sang : la « Peste Sanguine » . Hoke, un ancien pilote américain volontaire dans la R.A.F. parcourt  cet univers urbain délabré :
    «Nous passâmes devant des immeubles détruits, certains par les bombardements de la Luftwaffe, d’autres plus tard, lorsque les canalisations de gaz avaient explosé, à cause d’une cigarette, d’un court-circuit ou d’une bougie, bref toutes sortes d’accidents domestiques provoqués par les victimes de la Peste Ecarlate Lente quand ils succombaient subitement. Les dommages infligés à la ville n’étaient pas terminés, d’ailleurs. Des canalisations de gaz continuaient d’exploser, des conduites d’eau de se briser, et des bâtiments frappés par les bombes de s’écrouler bien après la fin du Blitz. Londres était un endroit dangereux, même sans cette armée de barjots qui sillonnait les rues. »
    Il est l’un des rares rescapés grâce à son sang de groupe AB. Pourchassé par les « Chemises Noires », les derniers nazis anglais sous la direction de Hubble, bras droit de Morlay, un leader fanatique, il a, pour leur échapper à coup sûr, constitué des planques disséminées un peu partout dans la ville morte.  Les Chemises Noires sont elles aussi atteintes par le fléau mais meurent plus lentement, en pourrissant sur pied. Hubble est persuadé qu’en capturant Hoke, il parviendrait à survivre par une exsanguino-transfusion :
    « Les victimes de la Peste Sanguine, appelée aussi Peste Ecarlate, ou Pandémie par les plus littéraires, n’avaient pas eu le temps de comprendre ce qui arrivait à leur corps. Leurs artères s’étaient soudain gonflées avant de se rigidifier sous la peau ; leurs mains avaient noirci, les extrémités des doigts s’étaient gorgées de sang  tandis que les veinules éclataient. Le liquide vital s’était mis à couler de tous les orifices corporels, des oreilles, des yeux, des narines, de la bouche, du sexe, de l’anus, puis des pores de la peau.
    Ils ne s’étaient pas rendus compte que les artères principales coagulaient tandis que les organes principaux, engorgés, cessaient de fonctionner et qu’une hémorragie instantanée les envahissait. Leur poitrine avait été broyée dans l’étau d’une effroyable souffrance, jusqu’à ce que leur peau se fendille et que tout organe vital cesse de fonctionner. »
    Pour corser le tout, la ville est régulièrement survolée par un aviateur allemand fou qui la bombarde au hasard. Quant au reste de l’Europe, l’on ne sait ce qui s’est passé mais l’on suppose que la Peste Sanguine a étendu partout son action.
    Hoke est repéré dans l’une de ses planques et doit la vie sauve à Cissie, Muriel et Stern, trois personnes valides qui passaient par là. Poursuivis eux aussi par les Chemises Noires, ils manquent  d’être capturés dans les couloirs du métro londonien transformé en nécropole. Finalement, ils prennent leurs quartiers au Savoy, le grand hôtel international pour élite, lui aussi rempli de cadavres ou décomposés ou momifiés :
    «J’avais nettoyé la rue. C’était le dernier cadavre. Tous les autres étaient hors de vue, à l’intérieur des bâtisses. Comme on dit : loin des yeux, loin du cœur. Mais c’était faux. Je les voyais encore en pensée, avachis dans leurs fauteuils, écroulés sur les tables, recroquevillés sur le sol. Desséchés, des coquilles vides aussi légères qu’une plume, des silhouettes de poussière. Pour moi ils peuplaient toujours les magasins, les restaurants, les bureaux, les usines, les habitations, les stations de métro, les véhicules… La liste n’avait pas de fin. Et je ne pouvais les apercevoir tous. »
    Leur repos sera de courte durée : trahis par Muriel pour des raisons idéologiques, Hoke et son petit groupe est capturé et immédiatement apprêté pour la transfusion, lors d’une séance dans le plus pur style d’un opéra wagnérien. Par une ironie du sort,  le bombardier fou, apercevant de la lumière,  prend le Savoy pour cible ce qui permettra à Hoke et consorts de se libérer. Re-poursuite. Finalement, ils aboutissent dans une autre planque, une maison du quartier de Pettycoat Lane. Stern, ayant été touché par les Chemises Noires, meurt. Hoke se retrouve avec Cissie alors que les chemises Noires, remis en piste grâce à Cagney, le chien ami de Hoke, les menacent à nouveau.  Cette fois-ci, Hoke décide de faire place nette. Profitant du fait que les Chemises Noires sont occupées avec d’autres captifs sains dans leur repère de la tour de Londres (avec Muriel a qui la trahison n’a pas profité), le héros, armé jusqu’aux dents, les fait sortir de leur cache, les attire sur le pont de Londres dont il fait exploser le tablier, manquant de justesse d’y rester lui aussi.  Les Chemises Noires définitivement rayées du monde, après un dernier adieu à la ville sous la forme d’un immense brasier funéraire qu’il allume dans le stade de Wimbledon, Hoke, Cissie et quelques-uns des nouveaux rescapés quittent la cité meurtrie à la recherche d’un endroit et d’une autre société à reconstruire.
    Un récit curieux, efficace, irritant. Curieux, car c’est l’une des rares uchronies post-cataclysmiques que nous ayons rencontrées. (Si Hitler avait déclenché une épidémie pour rayer l’Europe de la carte du monde, cela se serait su !)  Efficace, car la poursuite, la description de l’enfer urbain livré aux cadavres est d’un réalisme fort.  Irritant, car l’action est inconsistante, Hoke étant convié, durant 368 pages, à une partie de cache-cache avec les Chemises Noires. Au final, un roman lisible mais qui manque littéralement de « sens », mise à part la critique lourdement appuyée d’un nazisme « vampire du reste du monde ».

  8. Type: livre Thème: fins du monde, fins de l'humanité Auteur: Christine HARRIS Parution: 1995
    Alana, Debra, Scott et Lyla : quatre préadolescents qui partagent la même classe et le même professeur de mathématiques surnommé Ming l’Impitoyable. Et puis Phoenix, qui est un astéroïde fonçant vers la terre qu’il va percuter. Quarante huit heures, c’est le temps qui reste à vivre.
    Chacun des quatre, acteur et observateur d’un événement qui les dépasse, sera confronté à l’évidence de sa propre mort et témoin des réactions de désespoir qui surgissent de leur environnement quotidien. Les actes de folie se multiplient tels que vols, crimes ou gestes violents :
    « Retourner chez elle ? L’idée lui était insupportable. Son père était ivre mort sur le canapé, et sa mère n’avait pas montré son nez de toute la journée. Une brève conversation au téléphone, c’est tout ce qu’elle avait pu obtenir. Ce n’était vraiment pas une bonne période pour les médecins des premiers secours.
    Partout dans le pays, les gens démolissaient leur voiture, sautaient du haut des immeubles, avalaient des boîtes entières de médicaments. Avaient-ils trop peur pour attendre, ou voulaient-ils simplement être libres de choisir eux-mêmes leur heure ? »
    Alana est préoccupée par le comportement de son père qu’elle méprise parce  qu’il s’enivre copieusement pour oublier le danger. Derbie est seule. Ses parents, « bobos de gauche », toujours engagés à sauver le monde, ne sont pas là pour elle à ce moment crucial. Elle songe à se suicider, s’y emploie, mais se rate. Scott, qui veut faire la fête une dernière fois en famille, reconnaît, avec stupéfaction, ses propres motivations : par manque d’argent, il vient de commettre un vol chez  son épicier habituel, M. Limani.
    Enfin Lyle, à bord d’une voiture « empruntée » par des amis pour faire le fou avant l’issue fatale, mal conduite, meurt dans un accident de la route. Et puis arrive la nouvelle stupéfiante, incroyable : les savants ont réussi à détourner l’astéroïde de la terre en le déviant à coups de missiles nucléaires.
    Sauvés, ils seront tous sauvés ! Mais plus jamais le regard qu’ils porteront sur le monde et la société, ainsi que sur eux-mêmes, ne sera le même qu’avant. Sans transition, ils ont tous basculé d’un coup dans l’âge adulte :
    « Scott ajusta son sac sur ses épaules et prit une grande inspiration. C’était bizarre de reprendre l’école après ce qui s’était passé. On aurait dit qu’une vie entière s’était écoulée depuis la dernière fois. Il était arrivé tellement de choses et dans un laps de temps si court.
    Les immeubles avaient changé. Des graffitis avaient fleuri un peu partout sur les murs, et plusieurs fenêtres du rez-de-chaussée avaient été brisées. Quelqu’un avait même essayé d’allumer un feu, apparemment sans y réussir. Devant la pharmacie, un matelas noirci par les flammes attendait d’être enlevé. Scott se sentait différent aussi. »
    Une petite nouvelle qui traite de la mort de  manière intimiste. L’universalité de la catastrophe, l’impuissance à parer le coup du destin, la prise de conscience de la fatalité se déduisent sans difficulté de l’analyse des errements comportementaux. Un concentré de la thématique du genre.

  9. Type: livre Thème: menaces animales Auteur: Patrick GRAINVILLE Parution: 1995
    Une épidémie d’origine inconnue a fait disparaître toute vie animale sur la Terre à l’exception d’une panthère noire que l’on appellera Eurydice. Adrien et Julie partent en Tanzanie dans le parc du Serengeti pour les besoins du reportage. Ils capturent la panthère qui deviendra le bien commun de l’humanité :
    « Les télés du monde entier filmèrent en gros plan la bête noire et belle malgré sa maigreur. Le bleu froid de ses yeux croisa celui de milliards d’hommes. L’animal fut soumis à une batterie de tests, d’analyses. La panthère présentait en effet une modification génétique qui avait dû la mettre à l’abri de l’épidémie et lui permettre de changer son alimentation. Elle s’était probablement nourrie d’herbes et de fruits. Ce qui était extraordinaire. Il fut décidé après un débat à l’ONU que la panthère devenait le patrimoine de toute l’humanité. "
    Adrien sera son gardien, il habitera dans " le Palais de la Bête Sublime " spécialement construit pour le confort du dernier représentant animal sur la terre. Dalila, l’amie de Julie, rejoint le couple dans son havre de paix. La panthère sera quand même enlevée par un dénommé Amador, chanteur de charme et ancien scientifique. Les gouvernements accusent Adrien de n’avoir pas su protéger Eurydice et l’assignent en justice. Dalila se met sur les traces d’Amador avec Longueville, un géologue. Ils apprennent que le ravisseur d’Eurydice réside dans une île d’Océanie, l’île de Mor.
    En s’y rendant, ils découvrent que, contrairement à leurs idées, Amador n’est pas le voyou qu’ils supposaient. Au contraire, il a enlevé Eurydice pour la soustraire aux expérimentations de tout ordre qu’on lui préparait et surtout parce qu’il a constaté qu’un type de météorite qui était en sa possession avait le pouvoir de rallonger l’espérance de vie du félin.Dalila et Longueville se rendent aux raisons d’Amador qui a fait venir un cénacle de savants pour l’aider à confirmer sa théorie. Adrien sera lavé de tout soupçon et reprendra avec Julie son rôle de gardien du Trésor de l’Humanité mais non plus sur terre car l’on prévoit, pour soustraire définitivement Eurydice au harcèlement humain,  de la placer dans une bulle écologique, en orbite autour de la planète. Dalila, quant à elle, épousera Amador.

  10. Type: livre Thème: archéologie du futur Auteur: Raymond WAYDELICH Parution: 1995
    Quatre expéditions archéologiques se succèdent.
    La première, menée en 2820 après J.C., découvrit l’«Homme de Frédehof », qui daterait de 1978 . On eut ainsi la preuve irréfutable de l’existence d’humanoïdes sur la Planète Bleue.
    La deuxième, en 3500, explora le site de Grubierf et confirmera l’idée d’une grande catastrophe survenue autour de 1990-98, appelée la « Grande Irradiation » suivie par la «Grande Immersion ».
    La troisième, en 3720, analysa le site de l’île d’Orsi et mit à jour des preuves irréfutables d’une survie humaine par la découverte de bols et de reliefs de repas.
    Enfin, la quatrième expédition, la plus riche en trouvailles, exhuma une grande quantité d’objets des plus divers sur le site de Mutarotnegra, en 3790. Voilà la manière dont il fut découvert :
    « Sans le savoir, nous venions de repérer la flèche qui surplombait le Grand Sanctuaire de Mutarotnegra. Quelle ne fut pas notre surprise émerveillée lorsque notre équipe découvrit un édifice qui atteint la hauteur totale de cent trente deux mètres, entièrement réalisé en grès.(…) Tous les indices tendent à prouver que nous nous trouvons en face d’un édifice à caractère sacré, preuve que les humanoïdes se livraient bien au culte, confirmant ainsi les hypothèses de nos précédentes expéditions. »
    L’ouvrage reproduit en magnifiques photos couleur les objets ainsi répertoriés, exposés par le musée archéologique de Strasbourg, Palais Rohan.
    « Mutarotnegra » (soit prononcé à l’envers «Argentoratum», le nom latin donné à la ville de Strasbourg) est le témoin rare (puisque tiré à un très petit nombre d’exemplaires) de l’artiste alsacien Raymond Waydelich.
    Celui-ci, lors d’un show télévisé a enterré en juin 1995 près du parvis de la cathédrale de Strasbourg des « capsules temporelles » remplies d’artefacts de notre époque et destinées aux générations futures. L’exposition, se projetant dans le futur, présente de manière fictive ces mêmes objets devenus reliques, tirant des déductions fausses quant à leur usage ou nature. Il n’y a aucun exemple actuel plus net du concept de « fouille industrielle » et bien qu ‘il apparaisse à plusieurs reprises dans notre thème (par exemple chez Mac Aulay), jamais il n’avait été illustré aussi splendidement.
    Pour être complet, citons la postface tirée du « livre de bord du Capitaine Imot Reregnu (= Tomi Ungerer) » qui précise les conditions de la découverte en un style joyeusement surréaliste et scatologique :
    « Au centre du sphinc-terre se dressait une émergence pointue de nature pas naturelle. Il fut décidé sur le champ d’explorer ce lieu de saillance apparemment occulte d’ori-chine, donc de forer en diagonale une fistule de Coulanges pour y voir dans le dedans de l’intérieur. Avec notre casse-croûte ostéomatique, nous perforâmes un passage parfaitement souterrain. Cette opération de fossoyeurs fut rendue souvent difficile par la nature de la croûte garnie d’obstacles. Soudain, la queue du tunnel se fissurita pour céder la place à rien du tout. La fistule de Coulanges débouchonnait sur le vide. Heureusement que nous étions immunis par nos masques de Carnaveral, car les tests olfactifs enregistraient du fétide en saturation.(…) Nous avions donc abouti à une sorte de grotte de proportions coloniales. Il y régnait une chaleur de canicul. Les colonnes soutenaient une voûte de colon, vestige d’une civilisation cruelle à en juger par sa structure. Nous étions à l’évidence dans une cité ensevelie –quand et comment c’était encore à découvrir. »