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Bienvenue dans la Base de Données des livres !

Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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Livres

  1. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 1 Auteur: Brian W. ALDISS Parution: 1973
    Dans un moyen âge de légende ou post-cataclysmique, deux jeunes gens, Prian et Lambant prennent du plaisir avec deux jeunes filles, Lise et Chloé. Abandonnant le bourg où se déroule la foire avec ses bateleurs et marionnettistes, trouvant tout naturel la présence en l’air de femmes ailées et sur leur chemin d’hommes-lézards, mutants ou extraterrestres, ils discutent entre eux, ayant trouvé refuge sur une table rocheuse, des grandes questions qui agitent l’homme : qu’est-ce que l’esthétique, l’amour, le sens de la mort, et surtout, vivent-ils en une période de décadence ou de progrès artistiques ? Sans pouvoir donner de réponses fermes à l’art du joueur de marionnettes et du graveur, ils font l’amour avec la délicatesse de la jeunesse, ignorants pour toujours du sens des étranges situations reproduites par les poupées en bois qui font appel à un passé immémorial :
    « Bonhomme Voleur entra, masqué de rouge, et essaya de fracturer le coffre-fort de Bonhomme Banquier. Celui-ci, gras, poilu et malin, apparut et attrapa Bonhomme Voleur sur le fait. Bonhomme Voleur lui donna un coup avec sa besace à la grande joie des enfants. (…)
    Bonhomme Voleur, malgré les avertissements criés par les enfants, monte avec complaisance dans le coffre. Bonhomme Banquier claque la porte du coffre, rit, et va chercher Bonhomme Policier. Rencontre à sa place Bonhomme Allosaure.(…) Bonhomme Astronaute descend, attrape Bonhomme Allosaure dans le casque… »
    Une nouvelle envoûtante qu’anime l’art de Brian Aldiss apportant le souffle d’une décadence flamboyante. A la limite de notre thème.

  2. Type: livre Thème: le dernier homme Auteur: Damon KNIGHT Parution: 1950
    Louise Olivier et Rolf Smith sont assis face à face dans un café de Salt Lake City, derniers survivants d’une guerre totale, à la fois nucléaire et bactériologique. Partout le monde a cessé de vivre, de bouger, d’émettre. Ils seront les nouveaux Adam et Eve d’une société future. D’ailleurs Rolf ne pense qu’à ça. Mais Louise est l’archétype de la pruderie anglo-saxonne, imprégnée d’une éducation stricte et bienséante. Pour elle, l’amour, c’est un pasteur, un mariage en blanc, des cadeaux et des fleurs. Le mâle lui fait peur. Rolf, trop faible pour la prendre de force, et sachant qu’il n’en a plus pour longtemps car est lui-même en proie à des accès subits de paralysie,  essaie de la convaincre de coucher avec lui. Et, ô miracle !, elle consent au sacrifice suprême à condition qu’il y ait mariage en blanc. Emerveillé, mais pris d’un besoin soudain, Rolf se dirige vers les toilettes:
    " Il trouva la porte des lavabos et entra. Il fit un pas à l’intérieur, et se figea, sa jambe s’arrêtant dans son mouvement en avant, il était subitement et totalement paralysé. La crise!...  Cette satanée crise qui l’avait déjà frappé une fois aussi soudainement, et dont la piqûre faite par Louise l’avait heureusement tiré; la panique l’envahit lorsqu’il essaya de tourner la tête et ne réussit pas à le faire... Lorsqu’il essaya de pousser un cri et n’y parvint pas davantage... Derrière lui il avait entendu un léger déclic, lorsque la porte, poussée par le ferme - porte hydraulique, s’était refermée... pour toujours. Cette porte n’était pas verrouillée, mais de l’autre côté, sur une plaque, elle portait l’indication: HOMMES. "
    " Sans éclat " est un récit très court mais important en ce qu’il représente la première tentative d’écrire une anti-fin du monde, en subvertissant le thème. Pour Damon Knight, il n’est pas besoin de bombardements grandioses, de catastrophes inimaginables pour créer une situation vraiment désespérée. La relation psychologique entre les êtres est fondamentale et détermine la réussite ou l’échec de l’entreprise.  En l’occurrence, nous sommes en présence d’une authentique fin de l’espèce, le héros mourant par la bêtise de sa partenaire.

  3. Type: livre Thème: le dernier homme Auteur: Christophe PAULIN Parution: 1946
    Claude Madan (anagramme d’Adam) est un romantique invétéré. Pour composer en toute tranquillité sa poésie amoureuse, il se réfugie au sein d’une chambre plombée à l’Institut du radium, dirigé par son père. Il y trouvera la paix requise. Le lendemain - car il s’y était endormi- toute vie a disparu de la Terre. Les menaces de destruction totale qu’un savant fou avait depuis peu lancées à travers les médias se sont révélées exactes. Claude reste le seul être vivant, protégé par sa gaine de plomb. Espèce humaine, mammifères, oiseaux, insectes, microbes même, tout a disparu. De ses pareils, il reste peu de choses:
    " Là par terre, sur le trottoir, un petit tas sombre. Quoi donc? Des vêtements. Claude s’approcha: c’était une tenue de sergent de ville, en tas, surmontée de sa casquette plate. " (...) La vermine? mais non. Les rats devaient avoir disparu comme les autres animaux. Ah oui car, ici, Claude voyait une peau de chat, là une peau de chien. Sous les arbres, de petites boules de plumes. Les oiseaux! Les oiseaux aussi avaient disparu. Et les tout petits animaux ?"
    Après une période de tâtonnements, de désespoir, de pèlerinage  vers les êtres chers de jadis, Claude prend conscience de sa totale liberté: plus de menace sociale, animale ou microbienne! Héritier de tout, il n’a envie de rien. Il utilise ce que lui a laissé la société, mais se rend compte que la ville de Paris n’est plus un endroit sûr. Le feu y fait des ravages. Il se dirige donc vers le Sud:
    " Les routes étaient belles, dans une fin de printemps radieuse. Par endroits, un des énormes camions routiers qui faisaient le transport de nuit s’était écrasé contre un arbre, un mur, jeté dans un fossé. Quelquefois, il s’était mis en travers de la route, mais il laissait en général un passage suffisant pour la Dodge; ce ne fut que très rarement que Claude dût chercher une déviation "
    Il s’établit à Cannes, dans une villa, de bord de mer, qu’il aménage à son goût, passant par des phases alternatives de gaieté et de tristesse. Parfois, il s’amuse à dégager les rails de chemin de fer pour explorer en train l’arrière-pays. Il remet également en état un voilier pour se promener sur une mer dépeuplée. Quelquefois aussi, vaincu par la mélancolie, il sombre dans l’alcool. La femme lui manque et il y supplée comme il peut:
    " Ici, à Cannes, il y (= à l’absence de femmes) avait réfléchi. Hélas! Aucune honte ne devait y (=  la masturbation) être attachée: cette triste délivrance était préférable à la folie "
    Après plusieurs années passées dans son refuge, il  sent le besoin de bouger, ne serait-ce que pour vérifier une fois de plus si aucun autre être aurait pu survivre. Il reprend d’abord le chemin vers Paris:
    " Claude passa par la Défense, descendit la voie majestueuse. Les bas côtés et les trottoirs étaient couverts d’herbe, d’une façon d’ailleurs agréable à l’oeil, mais la chaussée elle-même était à peu près normale, les petits pavés en éventail n’ayant donné prise qu’à quelques mousses jaunâtres. Quant aux maisons, avec leurs volets clos, elles n’avaient point changé d’aspect. (...) Dans certains porches de maisons, le vent, comme il amasse des congères de neige, avait accumulé des tas de grandes feuilles à moitié changés en humus où poussaient de jeunes plants. Le vêtements abandonnées ne se voyaient plus que ça et là, semblables à des serpillières; et les autos couvertes d’un incrustât grisâtre, semblaient pétrifiées. La chaussée était jonchée d’ardoises brisées, de cheminées abattues. Le silence était absolu, hormis quelques grincements d’enseignes et de barres de stores rouillées. "
    Définitivement écoeuré par la ville, il  explorera l’Europe en préparant son expédition qui l’amènera jusque dans les plaines du Caucase. Nulle part, il ne découvre un être vivant.   Tout en soignant son scorbut, il se rend à l’évidence: il lui faudra terminer sa vie seul, à Cannes. Il revient en France décidé à y mourir. Or, lors d’une partie de pêche, il attrape un poisson: toute vie n’a donc pas disparu? D’où provient ce poisson? Cette interrogation est suivie par une autre énigme, celle de la découverte d’une jeune fille mystérieuse:
    " Là, tout près de lui, sortait de l’eau, dansant devant la vague, son corps lisse tout ruisselant, riant et les bras levés, une jeune fille. Une jeune fille au torse étroit et aux seins menus, mais aux hanches larges, sur de fines jambes, dans le contre-jour. Une jeune fille de moins de vingt ans, nue, comme apportée par la mer. "
    Diane - c’est son nom -, après avoir assouvi leur réciproque désir, lui racontera sa vie. Elle vient d’Amérique, de Long Island, où elle a laissé ses dix-huit soeurs. En avion, elle a traversé l’Atlantique, s’est arrêtée à Cannes, se guidant sur le phare réparé par Claude lequel fonctionnait jour et nuit.  Racontant de mémoire, Diane explique le sauvetage entrepris par sa mère Anne le jour funeste. Secrétaire du savant fou et zoologue, elle avait compris l’imminence du danger et s’était acharnée à sauver quelques animaux du zoo voisin en les emmenant dans une chambre de plomb. Seule avec eux, son fiancée n’ayant pu la rejoindre à temps, elle s’est réveillée, comme Claude,  dans un monde totalement vide. Avec des efforts surhumains, et après de longues années, des moutons, des chèvres, des poissons, des colombes ont réamorcé la chaîne de la vie.
    Elle seule n’a pas pu avoir de descendants. En s’attelant à la tâche, elle a réussi a créer une vie parthénogénétique grâce à " l’ampoule " et finalement a accouché de deux jumelles, clones parfaits d’elle-même. Celles-ci se sont reproduites elles aussi selon un rite désormais consacré, jusqu’à atteindre le chiffre de dix-huit. Lorsque la mère de Diane mourut, elle leur a légué un héritage lié à la conservation de l’électricité et à " l’ampoule ". Claude, requinqué par cette rencontre, programme un  voyage en avion qui les amènera au-dessus de la Chine. Ils y feront la connaissance d’un vieux Chinois philosophe, seul survivant de sa race, heureux et misanthrope dans sa solitude, ainsi que d’un vieillard gâteux, ancien " contre-général français " dans les colonies. Ils abandonnent à sa demande le Chinois à son isolement, ramènent le " grand-père " qui meurt bientôt. Les enfants de Claude et de Diane grandissent en Europe, sans que Diane n’envisage un seul instant de retrouver ses soeurs parthénogénétiques en Amérique.  
    Les " Claudiens ", car c’est ainsi que s’appelle la nouvelle race humaine issue de Claude, prospèrent dans un monde sans animaux nuisibles où tout est à reconstruire:
    " Très vite disparurent l’électricité, le moteur à explosion. Puis la vapeur. Cent ans après la rencontre de Claude et de Diane, l’âge de fer n’était pas encore tout à fait perdu, mais menacé " (...) Au bout de mille ans à peine, tout ce qui avait été papier n’était plus que poussière. Les bibliothèques avaient été pillées, brûlées; les parchemins avaient servi à faire des tabliers ou des chaussons. La fameuse collection du Times, imprimée sur peau d’âne, avait bien été trouvée, quand, au 12ème siècle, à ce qu’on prétend, les méditerranéens avaient découverts l’Ile qu’ils avaient baptisée " sans vie ", Albion, parce qu’on n’y rencontrait que des oiseaux et des insectes. "
    Un nouvel empire se développe. Des contacts maritimes s’établissent entre l’Ancien Continent et le Nouveau Monde. Les Claudiens, éblouis, découvrent une civilisation d’Amazones qu’ils soumettent par la force. Le progrès social fait un bond en avant:
    " Mais les Claudiens, dans la métallurgie religioso-génétique des Amazones surent vite voir les avantages pratiques; aussi la civilisation matérialiste fit-elle un bon en avant. Et, mille ans après la " guerre des femmes", 5000 ans après Claude, le monde en était à peu près en l’état du vingtième siècle après Jésus-Christ ".
    La fin du récit joue avec les paradoxes temporels. L’auteur du roman affirme qu’un « inventeur, Barjavel, venait de mettre au point un ingénieux scaphandre qui permettait de se transporter en un autre point du temps».
    Il l’utilise afin de donner un coup de pouce aux "Claudiens" Cependant:
    " Ah! vous dites-vous, comment puis-je vivre en l’an Claudien 5000 (6957 pour vous) puisqu’en 1957 toute matière animale, sauf Claude, Anne et sa ménagerie, ont disparu? J’échappe à cette volatilisation, puisque je suis " à cheval sur l’espace du temps ". Mais il est exact qu’après le 19 mai 1957, je ne pourrai plus " revenir " puisqu’alors " je serai disparu  (...) Quant à vous... j’ai longtemps hésité à vous donner la date du " rayon de la mort ". Si vous voulez échapper au destin, vous n’avez qu’à construire des chambres de plomb et vous y enfermer. Cela changerait tout, mon histoire serait fausse. C’est pourquoi, puisque je sais que mon histoire a été vraie (ou pour vous, sera vraie) je sais que vous ne le ferez pas. Tout simplement parce que vous prendrez ceci pour un roman ".
    «S’il n’en reste qu’un» est une oeuvre astucieuse, développant le thème couru du dernier homme en l’enrichissant à sa manière par des innovations scientifiques et une thématique parallèle: la parthénogenèse, l’uchronie, le paradoxe temporel. Le souci de vraisemblance, l’honnêteté de la description - il n’évacue pas le problème sexuel comme dans d’autres ouvrages- lui confèrent un rang plus qu’honorable dans le genre.

  4. Type: livre Thème: le dernier homme Auteur: Chantal PELLETIER Parution: 2004
    J. (pour Julius) Robert grimpe le long de la colline de cette région désertique du Nevada, taraudé par l’angoisse, hanté par sa culpabilité, fuyant les hommes, afin de se retrouver seul avec lui-même. Il n’est pas le dernier homme sur terre mais il mériterait de l’être. Sa science, son intelligence, son sens de la coopération ont fait de lui le meurtrier de masse, que déjà réclament les centaines de milliers de morts, ceux d’Hiroshima et de Nagasaki.
    Car J. Robert Oppenheimer, conducteur du projet Manhattan, à l’origine de la mise au point pratique de la première bombe atomique pourrait être vu comme le fossoyeur du genre humain. C’est pourquoi, replié sur lui-même en cette caverne obscure, il démissionne sans appel.
    Une novelette d’un intérêt mineur à l’apparence d’ un exercice de style.


  5. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 1 Auteur: Serge BRUSSOLO Parution: 1992
    Sur une terre arasée réduite à une affreuse plaine sillonnée par des mastodontes d’acier énormes comme des collines, l’homme est considéré comme un intrus. Les villes et les cités ont disparu, réduites à de fines pellicules, broyées :
    «  Rien ne résistait au passage du char. Le char aplatissait tout, enfonçant dans le sol les objets les plus solides. Les voitures, les camions se changeaient ainsi en de beaux crachats de métal luisant sans plus d’épaisseur qu’une plaque de tôle. Des villes entières s’allongeaient dans la poussière, telles les toiles peintes d’un décor brusquement abattu ».
    Le ciel étant parcouru par des « mouettes », c’est-à-dire des avions-robots détectant et détruisant tout humain adulte de plus de quinze ans, une vie robotique prodigieuse prolonge avec obstination une guerre périmée d’où l’homme est absent. De jeunes enfants, sans arrêt traqués, constituent des clans. Nus et primitifs, ils parcourent inlassablement un territoire plat et dangereux, autant à cause de la radioactivité résiduelle qu’au fait d’être écrasés durant leur sommeil. Les adultes restants, pour échapper aux mouettes ont élu domicile dans des trous de bombe où ils survivent autant par le cannibalisme que par le vol d’aliments parachutés à heure fixe pour des soldats fantômes. Les boîtes de conserve cherchées par « les petits », seuls capables de se mouvoir sans risque, leur seront envoyés au hasard :
    « Les choses se gâtaient aux niveaux inférieurs, là où s’accrochaient les plus âgé , les adultes ou les vieux aux capacités physiques déjà entamées. Ceux-là poussaient des couinements de souris terrifiée, ne sachant s’ils devaient se protéger des chocs ou tendre les mains. C’était une pitié de les voir se dandiner dans la pénombre, une expression d’avidité angoissée sur le visage. Leurs mains battaient l’air, suppliantes, grandes bêtes blanches couturées de cicatrices. Pour les conserves en folie, ils constituaient une cible d’élection. « Boum ! » scandaient les mioches chaque fois qu’une boîte de fer-blanc frappait un vieux au visage, le décrochant de son surplomb comme une maigre quille enveloppée de guenilles. »
    Dan et Suzie des « grands » de douze ans, dirigent les enfants de leur clan, des « mioches » ou des « bébés », leur permettant d’éviter les pièges d’un paysage où toute hauteur, toute montagne, tout nuage peut recéler en son sein des artefacts meurtriers. Ils feront la rencontre de Fucker Boum-Boum, un adolescent singulier abrité dans un trou à bombe. Son charisme, sa connaissance des automatismes technologiques et des nouvelles données sociales, le feront accepter comme nouveau meneur du clan, même par Suzie, reléguant Dan au rôle d’observateur moral et témoin horrifié face du destin qui attend les « mioches ».
    Pour Boum-Boum, la seule possibilité de survie à long terme se trouve sur l’un de ces chars immenses qui parcourt sans arrêt la plaine et s’arrête parfois sans raison. Ils vivront sur son énorme dos de métal  comme des puces sur celui d’un chien. Profitant de l’arrêt momentané de l’un des mastodontes, le clan se rue à l’assaut non sans risques : «Dan hésita, puis empoigna les barreaux des échelons à son tour. C’était comme d’escalader un mur et il crut une seconde qu’il n’aurait pas assez de force dans les bras pour aller jusqu’au bout. L’acier du blindage derrière lequel vrombissaient les moteurs était brûlant et il devait prendre garde à ne pas le toucher. Suzie et Antonin l’aidèrent à prendre pied sur le capot. Un hélicoptère explosa au même moment  et des fragments de pale tordue rebondirent sur la tourelle. Suzie hurla. Pris de panique, l’un des gosses sauta dans le vide sans réfléchir et s’écrasa sur le sol craquelé, dix mètres plus bas. »
    Lorsque le monstre, le « Rinocérox » se remet en mouvement, ils contemplent ravis leur nouveau territoire, désormais invincibles, à l’abri des mouettes, protégés par le géant. Mais comment faire pour se procurer à manger ?
    Fucker à l’idée d’envoyer par une trappe de ravitaillement le plus petit des bébés, le plus malingre de la bande,  récolter au fond d’une réserve d’aliments, dans le corps même de Rinocérox, les rations qui doivent indubitablement s’y trouver. Le petit « rat » est terrifié à cette idée. Après plusieurs tentatives, il remplit sa mission sans pouvoir participer à l’euphorie générale, Fucker lui ayant interdit de se nourrir :
    «Le garçonnet s’approcha de la calebasse du banquet et voulut plonger la main dans la nourriture chaude. Fucker le tira violemment en arrière, le faisant tomber sur les fesses. - A quoi tu joues ? intervint Dan en fixant le blondin dans les yeux. Il a droit à la première part… C’est lui qui a ramené la bouffe, non ? - Rigolo, va, siffla Fucker. Tu veux qu’il se bourre la panse et qu’il grossisse ? Comment il se glissera dans la soute ensuite, hein ? Tu y as pensé ? Ce gosse, il faut qu’il reste maigre comme une trique. Il en va de notre survie. – Quoi ? protesta Dan . Tu veux le condamner à mourir de faim ? - Le moyen de faire autrement ? ricana Fucker. Personne n’est aussi maigre que lui et pourtant c’est tout juste qu’il passe dans le conduit. C’est triste mais on n’a pas le choix. »
    Mais, à chacune de ses descentes, la terreur du petit grandit. Dan soupçonne qu’un engin-robot dépeceur de viande doit être sur ses traces. Fucker ne veut rien savoir jusqu’au jour où le filin de retenue coupé net et ensanglanté prouve la véracité du fait: le « rat » a été transformé en steaks juteux pour tankistes morts !
    « Du ventre du char monta soudain l’écho d’une cavalcade et les cris apeurés de l’enfant. Il ne hurlait pas, non, il poussait de petits gémissements de chiot malade, comme s’il essayait d’attendrir son implacable adversaire. Dan l’entendit murmurer une ou deux fois : « Bébé, le bébé recommencera plus… Pitié, monsieur, c’est rien qu’un bébé qui avait faim… », puis la supplique fut cisaillée par un couinement de souffrance qui s’éteignit brusquement. Sans attendre l’ordre de Fucker, Dan se mit à tirer sur la corde… mais il sentit tout de suite qu’elle était molle et qu’il n’y avait plus rien au bout. »
    Lorsque le jeune tyran obligea un autre enfant à se glisser par l’étroite lumière du gigantesque canon afin de leur permettre à tous d’accéder à l’intérieur du Rinocérox en leur ouvrant une écoutille d’accès, Dan évoque la possible catastrophe d’un cadavre obstruant le fût :
    « -Le canon, répéta-t-il d’une voix qui s’enrouait déjà, il va nous péter à la gueule au prochain obus ?. C’est comme ça que les soldats, dans le temps, piégeaient les pièces d’artillerie : en les bourrant avec des pierres, de la boue qu’ils tassaient pour former un bouchon… - Ta gueule, aboya Fucker , tu racontes n’importe quoi. L’obus éparpillera le cadavre de ce petit con. Il rentrera dedans comme une lame dans la glaise. – Non, s’obstina Dan. Il explosera et la tourelle sera mise en miettes. Les éclats nous éplucheront vifs, et pas un d’entre nous ne survivra. Il faut… il faut abandonner le char à la première occasion. Cette fois, Fucker le frappa au visage, lui expédiant son poing en pleine face, et Dan tomba sur le dos, sonné, du sang plein la bouche. »
    Le soir venu, Boum-Boum jeta Dan ligoté du haut du char dans la terre meuble où par miracle il put survivre. Seul, proche de la mort, sa rencontre inopinée avec une équipe médicale robotisée infléchit le destin de Dan. Pris pour un soldat blessé, il fut transféré en un hôpital militaire , base suspendue et camouflée en nuage, où, avec pour uniques compagnons des squelettes, les automates prirent soin de lui:
    « La litanie ne variait jamais, d’un lit à l’autre elle demeurait aussi stupidement optimiste, comme si ces squelettes desséchés depuis dix ans possédaient encore une bonne chance de voir leur « maladie » régresser. Un court-circuit s’était produit quelque part, à n’en pas douter, et l’ordinateur régissant l’antenne médicale n’était manifestement plus capable d’apprécier la gravité des cas qui lui étaient soumis. Jadis programmé pour sauver coûte que coûte les combattants les plus atteints, il continuait à appliquer cette règle de conduite, en dépit de toute logique, s’épuisant à soigner des morts dont la peau, dont les viscères étaient depuis longtemps retournés à la poussière. »
    Jamais il n’eut une meilleure vie. Bichonné, engraissé, il connut un intense sentiment de bien-être qui disparut brutalement lorsque, dans la salle opérationnelle, il put suivre sur un écran son clan posé sur le dos de Rinocérox.
    Fucker, tel l’ogre de la légende, y faisait régner la terreur tirant à la courte paille celui qui devait être mangé. Suzy sauvait de temps en temps quelques enfants, en les jetant du char, à l’insu du meurtrier. La rencontre de Rinocérox avec deux mouettes en recherche mit un point final à l’aventure. Comme prévu, le canon obstrué éclata, éventrant l’énorme engin, tuant le clan et déversant ses organes de métal dans la plaine environnante. Dan profita de l’expédition de secours pour être du voyage et disparaître dans le fouillis mécanique.
    Il arrivera à réunir autour de lui les quelques « mioches » rescapés en leur proposant de rejoindre un abri sûr de sa connaissance où ils pourraient survivre.
    Comme à son habitude, Brussolo signe un roman terrifiant où le mythe de l’ogre rejoint celui de la famille primitive, tout en disséquant le mécanisme absurde d’une guerre sans but. Ce récit charpenté et dense pourvu d’une intrigue simple mais puissante qui donne un relief psychologique fort aux personnages, constitue un bel exercice de style.

  6. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires, pollution généralisée Auteur: André CAROFF Parution: 1978
    Zalnakatar a vu le jour dans le camps de vacances  " Rio Dell " en Californie, au bord de la mer, près d’un entrepôt de réservoirs bourrés de déchets radioactifs. Etonnante symbiose d’eau de mer, de cellules animales et humaines radioactives, Zalnakatar accède à la vie sous la forme d’une masse protoplasmique verdâtre parcourue de pulsations rouges. En connexion avec son cerveau qui est la résultante de tous les cerveaux individuels des êtres humains par lui absorbés, Zalnakatar a pour unique ambition de s’étendre, de s’agrandir, en une coulée verte létale.
    Pour progresser plus rapidement, il envoie ses cellules – des hommes au sang vert appelé Rhésus Y-2 – infester les réservoirs d’eau des grandes capitales de la côte Ouest des Etats-Unis. Prenant appui sur les centrales nucléaires, sa masse, haute de trente mètres, aplatit tout sur son passage. C’est la panique dans les villes et les morts se comptent par centaines de milliers, de Temecula jusqu’à San Diego. La quasi-totalité de la Californie est recouverte par son corps gigantesque.
    Son point faible reste cependant son cerveau qui palpite au fond d’un trou d’eau là où tout a débuté, près du camping "Rio Dell ". Yvanovitch le scientifique, Suzan la journaliste et Nitosi le pilote, au risque de leur vie, annihileront l’organisme aberrant né de la pollution radioactive en pulvérisant sur sa surface l’aérosol " Wincat ", hautement toxique, découvert en derniers recours par des savants américains survoltés. Les USA se dégageront de justesse du piège mortel.
    Un récit transcrivant la vie du " Blob " cinématographique. Style efficace mais intrigue banale.

  7. Type: livre Thème: menaces cosmiques Auteur: Stefan WUL Parution: 1956
    Jâ Benal est un scientifique condamné à être déporté sur la Lune devenue bagne dans les siècles futurs. En réalité, il est envoyé par la Terre comme espion car les forces terrestres  désirent connaître l’exact danger que représente les Lunaires qui préparent l’invasion cette dernière.  Ils savent que Jâr est un espion; ils lui adjoignent une contre-espionne en la personne de Nira qui, vaincue par son charme, deviendra une contre-contre-espionne.
    Le parcours sera jalonné par des êtres et des événements comme les " Gôr " télépathes (réminiscence de Wells ?), une intervention chirurgicale sous forme d’expédition dans le corps humain  (annonce du «  voyage fantastique » ?), des bombes et des émetteurs miniaturisés ayant pour but mettre à genoux " l’Excellence ", c’est-à-dire le chef des Lunaires.
    Nira et Jâr eux-mêmes réduits à une grandeur Tom Pouce (réminiscence de " l’homme qui rétrécit " ?) , l’Excellence dans sa mégalomanie fera exploser la Lune ce qui dévaste du même coup la Terre. Tout le monde meurt. Vraiment tout le monde ? Non, surtout pas Jâr et Nira, qui se sont échappés de la Lune peu de temps avant son annihilation et qui deviendront les Adam et Eve miniatures d’une terre édénique.
    Un récit qui se lit sans ennui sinon avec le plaisir douteux que provoquent " les enluminures idiotes " (Rimbaud)


  8. Type: livre Thème: pollution généralisée Auteur: Jean FERRAT Parution: 1962
    Le poète, amoureux de la montagne, ne peut que s’émouvoir en face du sort réservé à la Terre :
    « Que restera-t-il sur la terre
    Dans cinquante ans
    On empoisonne les rivières
    Les océans ».
    La pollution par le pétrole, la menace atomique, la disparition des espèces animales, y compris les oiseaux : («Pour les enfants d’un temps nouveau, restera-t-il un chant d’oiseau »), l’amènent à faire appel à la jeunesse qui doit «crier plus fort pour que se réveille le monde ».
    L’attention est touchante mais la mélodie  molle et les paroles convenues manquent à leur but, faisant pâle figure auprès des chansons de ses débuts tels que « Potemkine » ou « Je ne chante pas pour passer le temps. »


  9. Type: livre Thème: disette d'éléments, société post-cataclysmiques 1, la cité foudroyée Auteur: René BARJAVEL Parution: 1943
    Dans un monde uni et feutré dans lequel l’électricité fonde le  "village planétaire"  les villes sont toutes réunies en un tissu urbain, dense vers les centres et lâche vers les axes routiers, mais continu. Au-delà des terrains vagues et des champs en friche, des monorails glissent sans bruit dans l’air conditionné, le métal est remplacé par le plastec, matière universelle qui structure l’architecture des dômes et des cités. Parfois subsistent quelques champs cultivés auxquels "s’accrochent des paysans obstinés. " François Deschamps (remarquons la transparence du nom) arrive à Paris. Il y retrouve Blanche, une amie d’enfance, laquelle, sous le pseudonyme de Régina Vox, est en proie aux assiduités de Jérôme Seita, directeur de Radio 3000. La situation dans les villes avant l’accident se caractérise par une fausse joie de vivre, une abondance, une sécurité, basées sur l’argent et les conventions sociales derrière lesquels prolifèrent toutes sortes d’arrangements économiques douteux.  Puis, c’est la sortie de la civilisation, la " Chute des villes ". L’électricité défaille et disparaît. Est-ce à cause de cet imbécile d’Empereur noir, avec ses fusées ? Qu’importe. Le fait seul compte et les événements dramatiques se suivent en cascade; c’est le schéma classique d’un monde en décomposition:
    " Alors des gens ont crié. Des hommes et des femmes sont tombés. On a marché dessus. Et puis des hommes ont voulu allumer un feu dans une voiture avec des journaux et des morceaux de banquette pour y voir clair (...) et les gens qui étaient serrés autour se sont mis à griller comme des saucisses. "
    D’abord, quelques morts, dus à l’effet de surprise. Ensuite, l’inquiétude et l’angoisse qui pèsent sur les gens, l’impossibilité pour eux de sortir de la ville et la sensation d’être pris comme des rats dans un piège. Enfin, le processus s’emballe et le manque d’eau, les morts en masse déterminent des épidémies. Le vernis culturel se fissure de toutes parts. Il ne subsiste plus que la loi du plus fort.  Dans de telles conditions, pour survivre, il faut savoir s’imposer.  
    François comprend tout cela. Rassemblant autour de lui les éléments d’une petite communauté, il en prendra la tête pour la conduire hors de Sodome foudroyée vers une nouvelle terre promise.  La ville est laissée à sa pourriture et François organise le départ de son groupe qui compte plusieurs femmes. Son but est d’atteindre la Provence, peut-être épargnée par le fléau, en une longue marche. Les valeurs sociales basculent, seule compte la survie du groupe et l’objectif à atteindre. Le groupe affûte ses armes et tue pour se procurer le nécessaire. Sans pitié, une bande rivale, celle du Boucher, est anéantie:
    " François marchait sur la chaussée, à deux mètres environ du trottoir. Il était décidé, sans colère, sans peur. Parvenu à la hauteur de la boucherie, il saisit la lance à pleine poigne, la pointa en avant et s’élança. L’homme eut à peine le temps de le voir venir. Comme il ouvrait la bouche pour crier,  le poignard, enveloppé de papier blanc s’enfonça tout entier entre ses dents et lui ressortit, nu parmi les cheveux. "
    Durant le trajet, François fait preuve de la même violence quand il abattra une sentinelle qui s’était endormie et qui avait mis par cela même, la vie de la petite communauté en péril.  Arrivé en Provence, après avoir combattu mille dangers, François , devenu patriarche du groupe, instaure un nouvel humanisme.  Toute la vie sera désormais axée sur les "vraies" valeurs, soit le travail de la terre et la mise en commun des récoltes. Une société se fonde à partir de ses cent vingt-huit fils,  le patriarche y interdisant toute nouveauté technologique (il fera mettre à mort le Forgeron inventeur d’une machine à vapeur). La nouvelle société écologique reste statique alors que les fils de François et de Blanche essaiment dans toutes les directions.  Finalement, le patriarche mourra, écrasé par la " machine "  inventée par le Forgeron coupable.
    "Ravage" est l’un des romans les plus connus de Barjavel et l’un des plus représentatifs du genre. Bien que les apparentements avec l’oeuvre de Théo Varlet " la Grande Panne " soient patents, le récit est incomparablement mieux écrit, plus dense, plus réaliste. Les personnages principaux, simples mais bien typés, sont peu nombreux. A une intrigue linéaire au temps narratif univoque présentant l’action en trois phases - avant, pendant, après, - l’auteur superpose une morale écologiste avant l’heure, renoue avec le genre utopique et élabore une trajectoire initiatique.  Le périple de François et de son groupe peut se mettre en parallèle avec la fuite d’Egypte du peuple élu sous la conduite de Moïse. L’ensemble des valeurs s’articule autour de l’idée de la mort. François n’accède aux nouvelles valeurs (la Provence) qu’après un cycle d’épreuves (le voyage dans une France ravagée), ayant au préalable écarté la Maya (la Cité radieuse) et vaincu ses peurs (les vampires).
    La mort et la renaissance sont les deux thèmes centraux du roman : mort  glacée des " Conservatoires ", mort hideuse de la décomposition des corps, mort épurée et diaphane des squelettes, renaissance dans la symbolique des travaux de la terre.  Une lecture idéologique du récit fera cependant apparaître ces mêmes valeurs prônées par le Maréchal Pétain dans une France de la collaboration.
    Pourtant, les choses ne sont pas si simples. La question posée par le livre (et à laquelle ne répond pas Barjavel) est la suivante: La stagnation d’une société, donc sa régression,  est-elle préférable au suicide technologique ? La cité de Provence est un avatar moderne de la République de Platon et des phalanstères fouriéristes. Ce qui la caractérise le plus est la mise en commun des fruits de la terre et l’horreur de l’innovation destructrice de l’équilibre social. Dans "Ravage" Barjavel redonne ses lettres de noblesse au roman de science-fiction français en égalant les meilleurs romanciers anglo-saxons du genre. Une oeuvre incontournable.

  10. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: D.B. DRUMM Parution: 1921
    Vol. 01 : Le Prix du sang, Presses de la Cité éd., 1986,  coll. " Ranger " N°1, 1 vol. broché, in-12 ème , 184 pp. couverture illustrée. roman d’expression anglaise (USA)
    1 ère  parution :  1984    titre original : First, you fight
    thème : société post-cataclysmique
    " Le voyageur solitaire savait qu’il se trouvait dans le sud-ouest des Etats-Unis, mais, après l’hécatombe nucléaire, le paysage était pratiquement le même partout : un désert de particules jaune soufre et un horizon plat, cassé ici et là par des blocs de rochers ou l’arrondi d’une colline pelée. Par endroits, les cataclysmes consécutifs aux déflagrations massives avaient nivelé des montagnes entières. (…)  Quelques villes partiellement épargnées se protégeaient des hordes sanguinaires derrière de solides remparts. Quelques cours d’eau, aussi, avaient échappé à la contamination ou retrouvé un taux de radioactivité acceptable. Défoncée, crevassée, encombrée de vestiges divers, la chaussée conservait un tracé à peu près rectiligne et Ranger filait droit devant lui en évitant toute halte inutile. Car les immenses déserts du monde post-nucléaire étaient peuplés de pillards, de dégénérés, de mutants, de cannibales, de bêtes féroces "
    Celui qui se fait appeler " Ranger " a survécu à l’apocalypse nucléaire qui a dévasté le monde. Dans une Amérique exsangue, il est à la recherche de ses trois compagnons qui, comme lui, ont été engagés au Hiagura et qui peuvent avoir survécu. Victime d’un gaz neurotoxique, il lui est resté une hypersensibilité  aux êtres et aux choses ainsi qu’une sorte de prescience, bien utile dans cette société de tous les dangers. Capable de se défendre et spécialiste en survie comme son petit camarade " le Survivant ", il nettoie une bourgade  en faisant se battre entre eux les méchants. A savoir, Moon, l’adjoint au maire, traître à Franklin Milland, l’un des chefs présumés, Zeke Aikers, le capitaine psychopathe, l’autre chef présumé, qui guettent l’arrivée d’un convoi d’armes acheminées par les " Glory Boys ", soldats défroqués, cruels et sans pitié, et qui sont à leur tour guettés par les " Krabs ", sortes de monstres mutants et dégénérés. Tout en couchant avec Bess, la tenancière du bistrot, Ranger donne rendez-vous à tout ce beau monde en même temps au même lieu sous le prétexte fallacieux que chacun  veut tromper l’autre.
    Pendant qu’ils s’éliminent naturellement, Ranger, avec Bess et quelques hommes décidés, délivre la population tenue jusque-là en esclavage. Celle-ci, libérée et armée, décime les Glory Boys. Ranger, avec le sentiment du devoir accompli, continue ailleurs sa quête.
    Une série calquée sur celle du " Survivant " qui ne fera pas long feu ( 5 volumes seulement). L’ambiance y est à la violence et au sexe et, de tous les personnages rencontrés, on en trouve bien peu de positifs.
    Vol. 02 : Soleil de cendres, Presses de la Cité éd.,1986,  collection " Ranger " N°1, 1 vol. broché, in-12 ème , 188 pp. couverture illustrée.
    1 ère  parution : 1984   titre original : First you fight
    Ranger, en déplacement à l’intérieur de son " tapecul " dans la région dévastée de Kansas City, prend fait et cause en faveur d’un petit groupe d’hommes attaqué par les Krabs. Il s’agit d’une délégation destinée à unir la princesse Sandy de Wichita au Comte de Kansas City afin de sceller une paix définitive mais féodale entre les deux cités.  Frayling, l’ancien président cacochyme d’un ancien pays ruiné espère cependant toujours rétablir son pouvoir sur les hommes et les choses. Il se sert de Vallone, l’ennemi juré de Ranger, et d’un mutant démuni d’émotions, le Cavalier Noir, pour faire échouer la négociation, à l’aide des Krabs. Grâce à Ranger, la petite princesse se sort du péril, les Krabs sont vaincus et la démocratie réinstaurée à Kansas City. Quant au Cavalier Noir,… il n’est que blessé. Un ennemi de plus pour Ranger !
    Vol. 03 : les Ombres de la mort , Presses de la Cité éd.,1986,  coll. " Ranger " N°1, 1 vol. broché, in-12 ème , 184 pp. couverture illustrée.
    1 ère  parution : 1984    titre original : The Stalker
    Ranger, parcourant le désert nucléaire, est abordé par des "Survivalists " qui se sont donnés pour tâche d’éradiquer les monstruosités environnantes, les " Freaks ", sortes de gnomes cannibales. Ne suffisant pas à la tâche, ils envisagent d’engager le mercenaire, qui accepte.
    Très vite, Ranger se rend compte que ses nouveaux employeurs lui mentent et lorsque son " Tapecul " est volé, il n’a plus aucun doute à ce sujet. Son voleur est une voleuse, une jeune indienne, Patwilli, (Pat)  qui deviendra ultérieurement sa maîtresse et qui l’éclaire sur ses douteux patrons. Elle lui apprend que son frère est emprisonné à Drift par Vallone qui compte répandre le neurotoxique NT77 sur toute la région. Le combat de Patwilli devient ipso facto celui de Ranger.  D’autre part, son deuxième ennemi, le Cavalier Noir, ne désarme pas. Il envoie vers Ranger une bombe humaine en la personne de son ancien ami de El Hiagura, Garcia, subjugué par hypnotisme. Son coup rate lamentablement.
    Garcia, remis sur pieds, se joint à Ranger contre Vallone qui est assailli à coups de grenades fournies par les Indiens. Le frère de la belle est délivré, Vallone mis en fuite (encore !)  ainsi que le cavalier Noir. Ranger, quant à lui compte se refaire une santé en séjournant quelque temps dans l’hospitalière tribu de l’hospitalière Patwilli. Mais, au fait, que deviennent les Survivalists ?…
    Vol. 04 : Le Guerrier de l’apocalypse, Presses de la Cité éd., 1987, coll. " Ranger " N°4, 1987, 1 vol. broché, in-12 ème , 185 pp, couverture illustrée.
    1 ère  parution : 1984 titre original : To kill a shadow
    Vallone, en compagnie de Crumpet , un scientifique dégénéré, a investi "Underground Lab ", une base secrète d’avant la catastrophe où il se livrent, mis à part les turpitudes commises sur ses esclaves femelles, à la mise au point de chiens tueurs (les " Bulls ") capables d’anéantir les ressortissants des deux campements qui le narguent : celui de Joe , l’ami noir de Ranger, et celui des " Frères Combattants", communauté spirituelle fondée sur la puissance d’un mage-enfant.  C’est le Cavalier Noir , avec ses Krabs, qui les provisionne en esclaves fraîches. Ranger sauve la vie d’Ilana, l’une des combattantes du mage. Il est attendu dans ce camp comme le " guerrier de l’apocalypse " qui, selon la prophétie du Saint Livre - en réalité un roman de kiosque de gare intitulé…. " Le guerrier de l’apocalypse"! - les délivrera des méchants. Comme Pat, son amie indienne est aux mains des Krabs et prête à subir les avances du Cavalier Noir, cela lui donne un prétexte supplémentaire pour, avec son ami Joe, diriger la guérilla.
    En un premier temps, il tombe dans une embuscade frôlant la mort de très près. Remis sur pied, il organise la défense des campements. Et, lorsque Vallone attaque, il réduit ses troupes à néant, blesse le Cavalier Noir, pénètre dans le labo souterrain, met fin aux expériences inhumaines de Crumpet et – vengeance suprême- tue Vallone. Après toute cette activité il a bien mérité un peu de repos en compagnie de Pat en son campement indien.
    Vol. 05 : la Guerre de la route, Presses de la Cité éd., 1986,  coll. " Ranger " N°5, 1 vol. broché, in-12 ème ,  184 pp. couverture illustrée
    1 ère  parution : 1985   titre original : Traveler-Road War
    Ranger a repris la route en compagnie du Noir Joe Orwell. Dans le village de Drift, ils croisent la piste de Manta, une jeune chef de bande d’une beauté vénéneuse, ennemie de Ranger et alliée du Cavalier Noir. Leur destin se précise le jour où Mac, un vieux chercheur d’or proche de la mort, fait un cadeau empoisonné à tout le monde. Il a découvert l’ancienne réserve d’or d’Howard Hugues, dans une montagne. Il en fera cadeau à tous en divulguant le chemin d’accès, un parcours truffé de pièges de son invention avec, en finale, un or mortel parce que irradié. Qu’importe ! Tous se précipitent vers le trésor, y compris Ranger et Joé qui espèrent, avec cet or, aider la communauté du Noir. Les embuscades se succèdent, accumulant les morts horribles de Krabs ou de cannibales dégénérés.
    Ranger, dans son Tapecul, sauvera deux individus de la catastrophe, Linda, une douce jeune fille qui l’honorera de ses faveurs et lui révèlera le piège mortel de l’or empoisonné, et l’odieux Jamaica Jack, le mulâtre aux dreadlocks qui finira découpé en tranches par Manta après qu’il ait trahis ses amis. Ranger, capturé par Manta, ouvrira le chemin de la montagne pour elle, déjouant au fur et à mesure les divers pièges, tels que chute de rochers, trou rempli d’acide sulfurique, arc se déclenchant automatiquement, etc.
    Linda, capturée elle aussi, mise à mort par un énorme Krab lieutenant de Manta,  sera vengée lorsque Ranger enfermera la diablesse dans le coffre de la salle au trésor où elle accumulera les rems dévastateurs. Grâce à Linda, avec l’aide de deux autres de leurs amis miraculeusement retrouvés, Hill et Margolin, en utilisant le matériel de décontamination pris aux Glory Boys, Ranger et Joe traiteront les tonnes d’or qui serviront aux développement des populations souffrantes, avant de revenir au camp indien où Pat attend son héros.
    Avec ce volume se clôt une série qui, semble-t-il n’a pas eu le succès escompté, le N°6 « Enfer Indien » ayant pourtant été annoncé