Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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Dans les chapitres 22 et 23 Mitou et Toti, un petit garçon et une petite fille qui voyagent dans les siècles grâce à un anneau magique, aboutissent par erreur à la fin des temps. Ils contemplent un monde à l’agonie, où les montagnes sont arasées, où s’étale une mer plane, où luit faiblement un soleil rouge :
" Le lent travail des eaux avait presque entièrement nivelé la surface de notre vieille planète où toute vie semblait avoir disparu.(…) Un soleil rouge et réduit de moitié éclairait faiblement ce décor apocalyptique. Diminué par suite de la contraction due à son refroidissement, le soleil avait conduit inexorablement la Terre vers sa fin dernière. "
Sur le site de l’ancienne cité de Paris réduit à un chaos informe de rochers, des petits bonhommes à huit bras se précipitent dans une fusée et décollent. Le génie de la terre, vieillard grinçant qui les réexpédiera dans leur passé, leur expliquera que ce sont des extraterrestres qui pillent les derniers minéraux d’une terre défunte.
Une petite incursion dans notre thème par un auteur imaginatif et esthète.
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Vol. 01 : Deyann, Glénat éd., 2009, coll. « Drugstore 40 ans de découvertes », 1 vol. cartonné, in-quarto, 48 pl. couleurs. jaquette illustrée. BD d’expression française
1 ère parution : 2009
Les Drachs, des envahisseurs extraterrestres, ont mis à bas l’espèce humaine, puis sont rentrés chez eux, laissant en veille les «Sentinelles», des robots géants de forme insectoïde. Mais les hommes n’ont pas tous disparus. Ils ont eu le temps de construire « les ruches », de nombreux abris souterrains mis en réseau où sommeillent, sous la garde d’une entité électronique, des millions d’embryons qui ne demandent qu’à repeupler la Terre, le moment venu.
Dans la ruche N° 16, Na-Tee, l’entité électronique, a réveillé une poignée d’adolescents pour veiller sur ces embryons. Léa, Gab (qui possède des qualités psy), Ben, et bien d’autres, fonctionnent en démocratie. Justement, ils sont sur le point de se prononcer quant à l’admission d’un adolescent «sauvage», extérieur à la ruche, Deyann. Ben est contre car, selon lui, Deyann représente un danger potentiel. La famille de Deyann ayant été exterminée par les Sentinelles, celui-ci a survécu dans les caves de la ville de New-York en ruines. Après un moment d’indécision, Léa, qui est en faveur de l’admission, emporte le vote.
C’est un grand malheur, puisque peu de temps après, la ruche est envahie par les robots extraterrestres et les embryons détruits, sauf quelques-uns que les survivants du groupe mettent en sécurité dans un abri provisoire. C’est Deyann le responsable de ce gâchis, à son insu. Les Drachs, piégeant son «Tag», (sorte de collier électronique) se sont servis de lui comme d’un poisson-pilote pour infiltrer la ruche N°16. L’adolescent, chassé par Ben, retrouve la solitude des ruines et sa vie sauvage pendant que Gab, grâce à ses qualités télépathiques, a réussi à se brancher sur le cerveau collectif des Sentinelles et connaître ainsi leurs sites respectifs. Hélas ! Il est aussi porteur d’une mauvaise nouvelle : les Drachs reviennent….
Vol.02: le peuple de Joshua, Glénat éd., 2010, coll. «Drugstore » 1 vol. cartonné, in-quarto, 48 pl. couleurs. jaquette illustrée. BD d’expression française
1 ère parution : 2010
Deux groupes d’adolescents partent explorer la surface à la recherche d’une nouvelle ruche ou d’un réseau énergétique qui permettrait de faire revivre leur I.A. déconnectée lors de leur lutte avec les Sentinelles. A Boston, le groupe de Léa, Gabriel, Deyann et Thomas font connaissance avec l’un des enfants du peuple de Joshua. Emmenés dans la ruche de Joshua, ils comprennent vite que le leader, aidé par la jeune Marcia, se prend pour un chef religieux et qu’il règne par la terreur sur un peuple d’enfants-esclaves.
Sa foi est fondée sur le fait que, lors d’une rencontre antérieure avec une Sentinelle, celle-ci, contre toute attente, l’avait épargné. Il en avait déduit qu’il apparaîtrait désormais comme l’oint des Drachs, l’intermédiaire entre eux et les humains.Accepté en un premier temps dans la ruche, le groupe se révolte et, aidé par l’un des enfants, libère les autres de la tyrannie. Joshua, succombera sous les coups d’une Sentinelle, prouvant que sa théorie était fausse. La bienveillance des machines à son égard n’était due qu’à un court-circuit accidentel dans leur programmation.
A Manhattan, le groupe de Sarah, Tom, Ben et Alec, sous la conduite parfois autoritaire de Ben, s’introduit au sein d’un repaire de Sentinelles. Alec branche Na-Tee, l’I.A. de leur ruche, sur le réseau ennemi, laquelle, après un moment d’attente anxieuse pour les humains, prendra le contrôle de l’ennemi et se mettra en rapport avec le groupe de Boston.
L’opération est donc une pleine réussite. Les ressortissants de la ruche de Joshua rejoindront les autres. Les Sentinelles mises hors-circuit, les jeunes humains pourront à nouveau vivre sur une terre qu’ils feront prospérer. Mais la menace du retour des Drachs subsiste…
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Les Bebêtes - Par BenF
Une famille mesquine, xénophobe, stupide, égoïste. Le père, Edmond Pagliau, prévoit tout, y compris la guerre nucléaire. Il s’est fait construire un abri antiatomique dans son jardin. La mère est une femme qui obéit. Le fils, un fort en thème qui "bûche" ses maths pour réussir les concours d’entrée aux grandes écoles, " car les maths seront toujours utiles ". Or, pour Edmond, c’est le grand jour: les nouvelles internationales ne sont pas bonnes. Il prévoit la conflagration, entraîne sa famille - et avec beaucoup de réticences, sa nièce, car il hait les femmes - dans son abri.
Coupés du monde, ils en ressortent prudemment après une semaine, le père supposant le danger passé. Autour d’eux c’est toujours le même décor. Nos gens, ravis et seuls survivants, pensent se servir abondamment de ce qui a été délaissé. Les habitudes alimentaires habituelles se remettent en place mais de gros boutons noirs apparaissent sur la peau du fils: la guerre atomique s’était doublée d’une guerre bactériologique!
Une nouvelle qui vaut par le décalage d’ une vision de fin du monde à la prud’homme.
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Deux personnages, un homme et une femme, derniers survivants d’une conflagration mondiale, se tiennent l’un en face de l’autre, chacun énigmatique à l’autre dans un monde devenu énigme, fait de silence et rempli d’objets inutiles épaves d’une société défunte.
Régulièrement, Carnal - c’est le nom de l’homme - se rend sur la plage déserte dans cette ville balnéaire sans nom où des " vents soufflent dans des fenêtres sans vitres ". Partout, dans l’hôtel en bordure de plage, c’est l’abandon obscène des choses. Carnal se réfugie dans un passé encore proche et déjà si lointain. Il fait chaud. Il est seul, ou du moins il le croit.
Un jour, en se promenant dans le paysage nu , il croise une jeune femme, Karen Dubceck. Elle est muette, énigme parmi les énigmes. Il lui fait l’amour sur la plage, en silence, ses fantasmes sexuels s’accompagnant de visions de mort:
«Dans son sommeil Carnal vit une pluie de cendre s’amonceler sur un paysage. Il vit une ville détruite, hérissée de carcasses noircies et parsemée de décombres. Il vit des fumées dans le ciel et des lueurs d’incendie comme à l’heure du couchant. Il vit la surface des mers se soulever et déverser sur les rives polluées des bancs de poissons morts. Il vit une femme avec une plaie au côté, portant dans ses bras le cadavre d’un nouveau-né carbonisé…»
Sans que jamais rien ne se noue réellement en ce monde vide, la nouvelle se clôt sur l’assassinat de Carnal par Karen. Une mort entrevue, rêvée et souhaitée par le protagoniste.
Un exercice de style « à la manière de...», en l’occurrence de Ballard
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Le Souffle De Lune - Par BenF
" Il faisait encore jour sur son monde d’origine ; mais, dans le ciel malade, strié d’éclairs de toutes les couleurs, des nuées fort inquiétantes s’enroulaient, gonflaient, éclataient sous le vent hurlant mêlé à des grondements de tonnerre incessants. " l’apocalypse ", pensa Rek, épouvanté. D’énormes masses de poussière se soulevaient, tournoyaient dans l’atmosphère chargée d’électricité, retombaient en crépitant sur les reliefs déchiquetés. Le jeune homme aspira une gorgée d’air acide, se mit à tousser, les yeux remplis de larmes. "
Une terre ravagée, à l’agonie par on ne sait quelle catastrophe avec de rares survivants qui s’y battent pour subsister. Parmi eux, Rek, un jeune homme artiste, Prof, un ancien proxénète, Orda-Blue, la prostituée qui travaillait pour lui, et Bolk, l’ami de Prof. Ils imposent leur présence à Rek qui trouve Orda-Blue sympathique. En fouillant dans les ruines, Rek déniche un cristal qui a la capacité, avec l’aide la lumière lunaire, de créer un passage en un autre monde parallèle à la terre, par le biais de la surface d’une toile peinte.
En ce monde parallèle, chacun de nos protagonistes possède son double, légèrement décalé. C’est un monde barbare, dominé par Hur le Grand (Bolk) qui entretient un harem à l’oriental ou Kerlie (Orda-Blue) et sa favorite et Klam (Prof), le castrat qui la chaperonne. Profitant de la confusion entre les doubles, Rek met bon ordre à cela, éliminant Hur-le-Grand. Avec Kerlie et Orda-Blue, il traverse à nouveau le miroir (pardon, le tableau) poursuivi par les gardes. Prof, qui avait pris la place de Klam, retient ces derniers en se sacrifiant. Ils reviennent sur la Terre, mais une nouvelle terre parallèle, débarrassée de toutes les souillures de l’ancienne et vierge de tous barbares.
Un récit adolescent avec des préoccupations d’adolescent dans une collection pour adolescents, sans véritable innovation.
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Le pilote d’essai Morlake, sur l’unique exemplaire d’un avion expérimental à vitesse foudroyante, le S29A, assiste à la chute de bombes atomiques sur les centres urbains des Etats-Unis. L’une d’elles le frôle dans sa descente et il put ainsi vérifier la trajectoire de celle-ci, qui lui parut verticale. Bien que sa base de Kane Field fût en grande partie détruite, il réussit à s’y poser pour faire part de ses observations au général Herrold tandis que de partout provenaient des nouvelles alarmantes :
« Catastrophe à l’échelle d’un continent ! Quarante millions de morts dans cinquante grandes villes en moins d’une demi-heure. On devait apprendre par après que chacune des bombes avait dégagé une chaleur de quarante billions de degrés centigrades. Il était inutile de songer à lutter, où que ce fût, contre cette violence déchaînée. L’équilibre d’un hémisphère avait vacillé. Des tremblements de terrre ravagèrent des régions qui n’avaient jamais enregistré la moindre secousse. Pendant toute la soirée et toute la nuit, le sol trembla avec une violence inconnue dans l’histoire de l’humanité. »
Morlake fut immédiatement arrêté, ses propos au sujet de bombes tombant verticalement, donc lancées à partir de la Lune, étant considérés comme des mensonges. Alors que ce qui restait de l’armée américaine se perdait en conjectures sur les responsables du bombardement, Morlake parvint à s’évader. Etant le seul apte à piloter le 29A que les militaires tenaient à tout prix à récupérer, il s’échappa et, se posant parfois sur des bases désaffectées pour refaire le plein, commença une longue quête pour prouver son innocence, sans que les militaires qui suivaient ses traces ne purent jamais le capturer. Le seul espoir du pilote était de convaincre le général Clarke avec l’aide du professeur Glidden, son ami, de la véracité de ses dires. Morlake avait la certitude que l’ennemi des Etats-Unis se terraient à l’intérieur de son pays :
« Une réalité plus forte que la tuerie s’imposait à lui, c’était la certitude que des hommes, quelque part sur la surface de la terre, guettaient, avec des précautions diaboliques, les moindres signes d’une surveillance dont ils seraient l’objet. Ils n’hésiteraient pas, s’ils étaient découverts, à sacrifier le reste de la terre pour se sauver eux-mêmes. Leurs chefs réfuteraient toutes les accusations, parleraient de conspiration et, grâce à l’arme terrible qu’était le contrôle de la Lune, pourraient bombarder n’importe quel endroit de la terre. »
Ses soupçons se portent sur le sénateur Tormey qui assumait la présidence en ces temps troublés. Avec l’aide de Clarke, qu’ils avait réussi à convaincre, un piège fut tendu à Tormey, lequel se démasqua avec ses complices, tous Américains extrémistes et racistes ayant utilisé des fusées désaffectées pour bombarder leur pays. Tormey mourut d’une balle bien placée, un vaste coup de filet réduisit les extrémistes, Morlake fut réhabilité et le pays pansa ses plaies radioactives.
Une nouvelle confuse de Van Vogt qui a au moins le mérite d’innover en la matière. Délaissant la sempiternelle rivalité USA-URSS, il avança en science-fiction l’hypothèse de «l’ennemi de l’intérieur » dans le cadre d’un conflit nucléaire.
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L'avant-Dernier Homme - Par BenF
Jéroboam Papoux traverse une société à l’agonie. Autour de lui, les gens meurent, sans raison. La maladie mortelle, foudroyante et non douloureuse, sans signes révélateurs, terrasse progressivement le monde entier, sauf lui, Jéroboam Papoux, fonctionnaire au ministère des Ressources langagières, qui constate les faits, sans pouvoir les expliquer:
« Puisque tout le monde mourait, pourquoi pas lui, mais il devait constater que tout son entourage familial, professionnel, amical était mort depuis belle lurette quand lui demeurait en vie, sans souci majeur, avec juste une petite angoisse bien naturelle, quand il avait trouvé sa femme froide un matin à son réveil, son aîné mort à l’école, la benjamine et la cadette frappées à cinq minutes d’intervalle devant la télévision, laquelle ne marchait plus, faute de personnel et parce qu’il était déprimant, voire même un peu lassant de contempler les gens mourir en direct sur le petit écran. »
Cette maladie, la « morticose » ne le dérange pas plus que cela. Se déplaçant à l’aise dans une France de plus en plus vide, Papoux s’organise « une vie pépère de retraité de l’existence » mais il ne sait pas encore qu’il était le dernier humain sur terre. Et pour cause : la morticose est de son fait, c’est lui qui, par cercles concentriques, avait contaminé son entourage, de par sa seule qualité relationnelle. Le dernier homme sur terre, c’est vite dit. N’était-il pas plutôt «l’avant-dernier » ou même «l’avant-avant-dernier » car le texte qui le dépeint – écrit par qui et pour qui ?- ne suppose-t-il pas au moins deux autres survivants ? Une petite nouvelle sans prétention qui s’amuse avec les conventions du thème.
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Les Visiteurs - Par BenF
Un beau jour, le ciel terrestre, au-dessus de toutes les grandes villes, se remplit d’immenses vaisseaux ronds : les Visiteurs arrivent. Dirigés par Diana, la commandante suprême, ils n’allaient pas tarder à entrer en contact avec les habitants de la terre. Mike Donovan et Kristina, tous deux journalistes, étaient excités au plus haut point de pouvoir rendre compte de l’événement, en accédant au Vaisseau Principal stationnant au-dessus de Washington. Heureusement, le but des Visiteurs était pacifique. En provenance d’une planète gravitant à 8, 5 années-lumière de la nôtre, ils manquaient cruellement de matières premières et d’eau, ce que la récupération des ordures (!) terrestres permettrait d’arranger. En contrepartie, ils livreraient à l’humanité des remèdes qui permettraient la guérison du cancer, par exemple.
Comme par ailleurs, ils nous ressemblaient trait pour trait, la coopération ne tarda pas à se mettre en place à travers le monde entier et les Visiteurs purent avoir accès aux industries terrestres, créant même une sorte de force intermédiaire qui regroupait des humains désireux de promouvoir leur action.
Kristina devint leur porte-parole officiel et le jeune Daniel Bernstein, convaincu que c’était là une occasion unique pour lui de s’élever dans la hiérarchie sociale, devint le leader officiel des Visiteurs sur Terre. Mais les bonnes relations se fêlèrent brutalement lorsque Mike Donovan réussit à prouver, à l’aide d’une cassette vidéo, que les Visiteurs étaient en réalité d’abominables hypocrites doublés de répugnants reptiles. S’étant déguisés à l’aide d’une seconde peau en parfaits humains, ils cachaient sous ces oripeaux un corps vert écailleux, des yeux rouges, une langue bifide, une cruauté toute reptilienne :
« Les yeux de Diana s’agrandirent ; ses cheveux et la peau de son crâne humain se soulevèrent sous la pression de sa crête qui se hérissait. Ecumant de rage, elle se mit à jurer, dardant par moments sa langue de reptile pour mieux formuler les sons sifflants de son langage. La peau se fendit sur les côtés de sa bouche, laissant voir sa mâchoire et sa denture double. Elle se jeta sur le corps, dont elle écorcha le visage avec ses ongles, jusqu’à révéler les écailles vertes.»(…)
Seules ses longues années d’expérience empêchèrent Donovan de laisser tomber sa caméra, lorsque Steven se retourna : les pattes de la souris dépassaient de la bouche du Visiteur. Horrifié, Mike le vit jeter la tête en arrière à plusieurs reprises, en un mouvement bizarre et saccadé. Les pattes frémissantes et la queue disparurent dans la gorge, d’où partit un bruit très net de déglutition. Diana, elle, prit dans une autre cage un gros cobaye pelucheux. Elle ouvrit la bouche –grand, plus grand, encore plus grand, à se décrocher la mâchoire – puis laissa l’animal se glisser entre ses lèvres. »
Leur mode d’alimentation répugnant (ils mangent des rats vivants) n’a d’égal que leur but inavoué : voler l’eau des océans terrestres et congeler les êtres humains qui doivent leur servir de nourriture ! La vérité mit longtemps à percer parmi les humains car la terreur s’abattit de façon féroce : les scientifiques furent exterminés et des collaborateurs tels que Daniel Bernstein se transformèrent en « gauleiter ». La planète Terre sembla perdue lorsqu’un sursaut d’énergie vint d’un petit groupe de personnes décidées à lutter contre les envahisseurs.
Juliet Parrish, l’âme du groupe, médecin, en devint le chef. Elle associa autour d’elle des personnes de différents bords tels que Elias, un fils indigne et jeune truand, Ham Tyler un membre de la CIA plutôt expéditif, William Caleb, le père de Robin et Mike Donovan. Tous étaient animés d’une haine féroce envers les reptiles. Ce groupe leur porta des coups gênants, aidé en cela par Martin et Williams, des Visiteurs pacifistes, en lutte ouverte avec Diana. Contre eux, les armes les plus terribles furent employées : les « foudroyants », sortes de pistolets au rayon ardent, la « conversion », sorte d’esclavage par hypnose et, de manière constante, la manipulation, le mensonge et la dénonciation. Un coup de main sur le Vaisseau Principal permit de récupérer Sean, le fils de Donovan, congelé comme des milliers d’autres. Robin, par ailleurs amoureuse du Visiteur William (Bêêêrk!), mit au monde Elisabeth en un accouchement insensé, rejeton qui devint l’unique représentante vivante d’un produit inter-espèce.
Humaine à croissance accélérée, elle manifesta très tôt une intelligence prodigieuse. Le père Andrew, jésuite de formation, se crut autorisé, à la suite de cette naissance, de prêcher l’amour du prochain, fût-il un lézard. Mal lui en a pris : il fut assassiné ipso facto par Diana. Celle-ci sortit par ailleurs victorieuse d’une lutte pour le pouvoir contre Paméla et John, tous deux envoyés par le grand Leader lézard en vue de superviser les opérations terrestres. Menacés, traqués, les membres de l’héroïque groupe de résistants se sentirent perdus quand Juliet réussit à mettre au point une bactérie spécifique mortelle pour les Visiteurs mais inoffensive pour l’homme. Elle vaccina ses amis aliens qui formaient leur cinquième colonne puis la décision fut prise de lâcher la bactérie dans l’atmosphère terrestre:
«Ham surveilla l’ascension de son ballon personnel, spécialement acheté pour la circonstance : c’était un ballon noir, plus gros que les autres, sur lequel était peint un « V » rouge sang. Il imagina les signaux donnés dans le Monde entier et tous les ballons qui s’élevaient au-dessus du Caire et de Londres, de Paris, Moscou, Sydney, Hong-Kong et New-York. Au-dessus de toutes les plus grandes villes – et même de certaines moins grandes – on devait voir monter les ballons, portés par les courants atmosphériques.
Leur pression de gonflage avait été soigneusement calculée pour qu’ils explosent à la hauteur voulue. Une partie de la poussière redescendrait, pour former un mélange inoffensif avec la boue et l’eau de la terre. En se renouvelant perpétuellement, le reste formerait une composante permanente de l’atmosphère et rendrait la planète à jamais inutilisable pour les Visiteurs. »
Par ruse, ils parvinrent à s’introduire à nouveau dans le Vaisseau Principal et à désamorcer l’arme ultime de Diana qui s’apprêtait à faire sauter la Terre. Ils tuent le monstre, tandis que, partout dans le monde mouraient les Visiteurs. La Terre, une fois de plus, l’avait échappé belle ! Une ère pacifique rythmée par des tractations commerciales entre Visiteurs de bon aloi pouvait désormais s’ouvrir pour longtemps.
Une adaptation (réussie) d’une série télévisée qui connut de nombreux épisodes. Typiquement inspirée par l’idée de la «Pax Americana », elle place les idéaux qui fondèrent l’Amérique au premier plan : débrouillardise, ténacité, commerce, démocratie, proposant en une vision manichéenne les « Bons Humains » contre les « Méchants Lézards ». L’existence de forces contraires, cinquième colonne chez les Visiteurs et collaborateurs chez les Terriens tente d’adoucir cet aspect. Une fois les personnages bien caractérisés et présentés au lecteur, l’intrigue se déroule sans temps morts.
Bien que le récit ne puisse soutenir la comparaison avec « Le Grand Silence » de Silverberg, par exemple, il se laisse lire facilement.
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La Tempête De Neige - Par BenF
" Le 29, le vent s’apaisa, mais, entre-temps, la neige n’avait cessé de tomber, formant une couche uniforme de trois mètres d’épaisseur. Avec de légères variations, elle s’étendait partout à la même profondeur, mais les congères atteignaient une hauteur prodigieuse. La national Gallery disparaissait totalement sous une montagne de neige. De Saint Paul, on ne voyait plus que le dôme qui se dressait tel un immense igloo. "
Jefferies s’essaye à une description réaliste de la grande tempête de neige qui gela le coeur de Londres et sa région. Il en étudie les conséquences humaines, vitales, économiques à travers le journal intime de Smith, le narrateur. De la tempête proprement dite à la disparition de la cité sous la neige, l’horreur croît: les réserves pillées, les cadavres entassés, la guerre civile, la chute du gouvernement, la folie, le feu et la mort en sont les étapes obligées:
" Les quartiers riches furent envahis par une armée de gueux affamés qui avaient escaladé les congères et, en un instant, les maisons furent dépouillées de toutes leurs victuailles. (...) L’aspect terrifiant de ces hordes incarnait la violence. Jamais je n’oublierai leur visage. Ils avaient les tempes enfoncées, les pommettes saillantes, les lèvres rentrées, les gencives bleues de froid et d’anémie, et des dents semblables à celles d’un chien prêt à mordre. "
Un grand texte en peu de lignes.
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La Fin De Paris - Par BenF
Le journaliste-narrateur se promène dans Paris. Plusieurs signes étranges l’incitent à penser que les statues des hommes célèbres dressées de-ci de-là dans la capitale sont en passe de se révolter : elles murmurent, leurs yeux pétillent, leurs doigts bougent imperceptiblement :
" Paris dormait dans le clair-obscur du ciel et des lampadaires électriques. Penché sur lui, je perçus, au creux de son sommeil, le même murmure que j’avais entendu aux abords des jardins du Luxembourg, un frémissement métallique, un grelottement de pierre. C’était comme un flux et reflux de clochettes au loin, de sonneries aiguës ou mates. Il me sembla entendre, prononcée d’une voix d’outre-tombe, une voix blanche, très faible, des noms de morts célèbres : Pasteur, Charcot, Moncey, Sedaine, Berlioz, Bailly... "
D’abord incrédules, les Parisiens durent se rendre à l’évidence lorsqu’ils virent une montgolfière en pierre s’élever dans les airs, flotter au-dessus de la ville pour finalement s’écraser dans la cour de l’Elysée. Cet événement est bientôt suivi par quantité d’autres: les statues, de bronze ou de marbre, d’hommes célèbres ou non, d’allégories de toutes sortes, d’animaux ou d’objets, des bas-reliefs aux diverses figurations, tous quittent leurs socles, suivis par les mannequins des vitrines. Les statues, las du machinisme et de l’inhumanité engendrée par celui-ci, ainsi que le stipule l’article deux de l’ultimatum de Charlemagne :
" ...Attendu que la vie est devenue inhumaine dans toutes les capitales du monde ou plutôt qu’elle s’en est retirée, que l’homme n’a pas été conçu pour jouer un rôle misérable dans un engrenage de machines qui le poussent vers la folie et le suicide, qu’il y a de ce fait, crime et péché mortel à l’égard du Saint-Esprit parce que Notre - Seigneur a dit: "Que sert à l’homme de gagner l’univers, s’il vient à perdre son âme. " ",
prennent vie et se montrent résolument hostiles envers tout habitant du Paris moderne. D’abord surpris, voire amusés, les Parisiens, bientôt terrifiés, se calfeutrent chez eux. C’est la désorganisation sociale, les rues se vident d’humains et se remplissent de statues. Le corps politique répond très mal à l’invasion : il ne pense qu’à se mettre à l’abri et s’embarque dans un grand strato-cruiser qui emmène tous les politiciens en Amérique pour y établir un gouvernement en exil. La défense de la capitale est confiée au Maréchal Guidon. On s’organise dans les deux camps. Les statues se regroupent autour de l’image charismatique de Charlemagne, secondé par Napoléon et Jeanne d’Arc. Leur tactique est simple : en un premier temps s’attaquer au symbole de la ville, la Tour Eiffel. l’abattre et la désosser; puis, avancer, écraser, piétiner, faire s’écrouler les maisons, défoncer les rues selon la stratégie du bulldozer .
" Elles ressortaient des décombres, imperturbables, ces statues, tenaces, comme ces fourmis qui ressurgissent toujours de leurs nids écrasés. Béliers à quoi rien ne résistait, que rien ne pouvait arrêter, elles entraient dans les murs, poussaient les pierres de taille, les enfonçaient, crevaient le ciment armé, tordaient, cassaient de leurs mains illustres les poutrelles de fer et les colonnes de fonte. Des pans de quartiers, des quartiers tout entiers tombaient, dans d’épouvantables grincements, des gémissements sans fin, de hautes façades comme des claques sur le bitume, des palais comme des éclatements de montagne. Montparnasse craquait comme une vieille croûte et la banque de France résorbait ses ruines dans la profondeur de ses caves pleines de lingots d’or. "
De l’autre côté, on répond à l’agression par une armée de soudeurs chargée de faire fondre le bronze :
" Et les soudeurs à l’autogène, ruisselant de sueur dans leur lumière de music-hall, s’acharnaient sur l’ennemi liquéfié. Les flammes de tous leurs lance-flammes sautaient, ricochaient, dansaient sur la matière première de l’ennemi vaincu. "
En face de la coulée générale qui menace l’unité de l’armée statuaire, Charlemagne répond par l’envoi généralisé de troupes en marbre. Guidon avait tout prévu : le marbre est attaqué par de l’acide projeté sur les blocs qui se réduisent en bouillie. C’est le repli stratégique de Charlemagne et des siens avant la lutte finale. Les statues peaufinent leur plan : jeter tout le monde dans la bataille, les torses à la recherche de jambes pour marcher, les mannequins play-boys des vitrines, les sculpteurs humains eux-mêmes pris en otage et chargés de produire des effigies grossières mais suffisantes en vue de la contre-attaque. Les engins roulants et motorisés de la capitale se mettent aussi au service de l’armée mécanique :
" C’est alors que se produisit la révolte des machines. les dernières usines des faubourgs ouvriers refusèrent de fonctionner au bénéfice des vivants. Moteurs et mécaniques s’arrêtèrent, en dépit des mains humaines qui les palpaient, les interrogeaient, les suppliaient. Les locomotives, par on ne sait quel miracle, ralentirent à cent kilomètres de Paris, s’immobilisèrent sur les rails, malgré la fournaise qu’on leur attisait dans les entrailles à coup de ringards. Les lois de la chaleur, de l’électricité, de l’optique et de l’énergie en général, n’avaient plus aucune valeur: toute physique était à recommencer. "
Guidon y répond par l’usage du feu et des bactéries (mises au point par les " Binoclards ", c’est à dire les savants) qui ramollissent le bronze. Rien n’y fait. La ruée des statues n’épargne aucune rue, aucune maison, aucun bâtiment public ou privé. Paris disparaît réduit à une couche de gravats sur laquelle déambulent des simulacres d’hommes. Lorsque tout est uniformément aplani, les statues s’arrêtent définitivement, perdant toute vie. Par la suite, le gouvernement en exil redevenu légitime fait ôter cet entassement hétéroclite du site détruit pour le stocker dans le Sahara où il deviendra une espèce de cimetière visité par les touristes de toutes les nations. Paris aura définitivement disparu.
" La Fin de Paris " apparaît comme une pochade surréaliste à la Cocteau. L’auteur s’amuse à régler des comptes dans ce récit étonnant d’une ville en proie à la vindicte des statues. Il y égratigne les savants, l’Académie française, les politiciens. La critique enjouée cache aussi une réelle angoisse devant la montée des hostilités en Europe et une attitude frileuse en face des avancées technologique, équivalente à celle du Duhamel des " Scènes de la Vie future ".
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