Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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N°09 : le nouveau déluge , 1957, 16 ppp, fasc. broché, in-8 ème, N. et Bl. récit complet.
menaces climatiques
Les Stuart sont invités à une soirée chez une connaissance, le professeur Arnold. Ce dernier leur fait la démonstration de sa nouvelle découverte, un produit capable de provoquer instantanément l’évaporation de l’eau de mer. Peu de temps après, un mystérieux truand masqué soumet Arnold à un chantage sinon il fera un essai en grandeur nature avec cette invention. Il assèchera d’abord le lac Pyramid à la frontière de la Californie, puis il s’attaquera à l’océan Pacifique pour noyer les côtes américaines sous un nouveau déluge. Eddy et Pamela Stuart reprennent du service sous le déguisement –si transparent- d’Atome-Kid. D’après leur enquête, les seuls à connaître le procédé de fabrication hormis eux-mêmes, sont Arnold et deux autres savants, Dawston et Klardek. D’emblée, Atome-Kid soupçonne Dawson. En fouillant sa maison, il y découvre les preuves de sa culpabilité : une caméra, des films, des écrits. Pendant ce temps, le criminel met sa menace à exécution. La côte américaine est soumise à un ouragan et à des raz-de-marée d’une extrême violence. Le savant fou avait, pour ce faire, disséminé le produit dans l’océan sous la forme d’une bombe larguée à partir d’un sous-marin de poche. Dawson demeurant introuvable, Atome-Kid en vient rapidement à l’idée que c’est Arnold le vrai coupable qui aurait monté toute la machination afin d’incriminer Dawson. Atome-Kid piège le savant chez lui, y découvre Dawson ligoté qui, devant une caméra, servait de leurre au bandit. Quant aux motivations du professeur Arnold, on se perd encore aujourd’hui en conjectures !
Un récit complet médiocre qui garde cependant le parfum de l’enfance pour ceux qui l’ont lu à l’époque.
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Avant L'apocalypse - Par BenF
Antoine Chabrineau, en ces derniers jours de l’an 2000, est un astronome réputé. Célibataire, il assiste, par l’entremise de son ami Garry, à un symposium à Venise où il fait la rencontre de la détonante Olivia (Livia) qui deviendra non seulement sa compagne ou son ange gardien mais encore l’objet d’un amour fou qui, comme une comète, traverse le roman.
Deux astronomes amateurs ont détecteé, par un coup de chance inouï, au fond du cosmos, une comète de belle taille, un rocher de cinquante kilomètres de diamètre avec une masse de 5000 milliards de tonnes. Baptisée Diaz-Nostro, cette comète fonce vers le système solaire qu’elle mettra deux ans à atteindre. Chabrineau calcule sa trajectoire. Effaré, horrifié, anéanti, il découvre que Diaz-Nostro se trouve sur une trajectoire d’impact avec notre globe qui jamais, vu la taille du bolide, ne se relèvera du choc. La fin du monde, l’apocalypse, telle qu’elle est décrite dans la bible, est certaine :
" Dans le cas de Diaz-Nostro, la réponse correspondrait à l’élévation d’une colonne qui atteindrait entre deux et trois mille kilomètres et dont seule une partie retomberait. Le reste serait injecté en orbite terrestre ; ou alors, échappant définitivement à l’attraction, s’éparpillerait dans l’espace. Un hyper-typhon, de dix à quinze kilomètres d’épaisseur, se lancerait à l’assaut de la Terre, à la vitesse moyenne de mille quatre cents kilomètres par heure. Rien ne résisterait au passage de ce balai cyclopéen. En cas de chute dans un océan, le raz de marée que les Japonais nomment " Tsunami " (…) formerait juste une amplitude – un creux, comme disent les marins – de l’ordre de cinq à six cents mètres et, pour une distance entre deux crêtes, de dix mille mètres. Au-delà, le front de vagues dépasserait deux mille mètres avant de s’abattre sur les installations côtières (…) Deux mille mètres de côtes américaines s’engloutiront dans les flots du Pacifique, de San Fransisco à San Diego ( …)La superficie de la France est divisée par deux. La Hollande est rayée de la carte. Annihilation de toutes les îles du Pacifique sous l’effet conjugué des mécanismes les affectant. Holocauste des populations du Sud-Est asiatique (…) Tous les volcans connus entrent en éruption simultanément… "
Après la vérification de ses calculs par des collègues étrangers, qui tous confirment ses prévisions, il lui faut avertir les plus hautes sphères politiques du pays. Une réunion de crise sous l’autorité du président français s’ouvre. Ce dernier est convaincu du péril par Chabrineau et fait de lui son conseiller international, le pivot et fer de lance d’une lutte " anti-comète ". La seule parade possible consisterait à regrouper les armes atomiques disponibles dans le monde et, par un effort fraternel et conjoint de l’ensemble des pays développés, essayer de détourner la comète de sa trajectoire en lui imprimant un choc, aussi léger soit-il, pour qu’elle passe au loin de la Terre.
Chabrineau, soutenu par Livia, se lance dans la vie politique, avec ses chausses-trappes. Bien qu’il arrive à convaincre les USA de participer à l’entreprise, ses ennemis, surtout religieux, ne désarment pas, et il vivra dorénavant une existence secrète vouée au seul objectif final : mettre en orbite environ quarante-cinq ogives nucléaires pour pouvoir frapper la comète de façon synchrone au-delà de l’orbite de Mars. Tous les pouvoirs lui sont accordés au niveau mondial où, dans chaque pays, s’organise la lutte à travers un groupe de techniciens d’élite, sous la présidence de la France. La masse des humains, quant à elle, continue à vaquer à ses occupations, la comète n’étant ni visible, ni perturbatrice à ce stade de son approche.
Une course contre la montre s’engage pour Chabrineau et le monde, et seuls les rares moments de détente pris en compagnie de Livia, lui permettent de résister à la pression psychologique phénoménale. Insensiblement, se fait jour en lui une autre réalité, celle de son nom (antérieurement "Chabrinot " et non " Chabrineau "), celle de sa date de naissance (le 6/6/1966) et celle d’une secte d’illuminés qui lui parle des quatrains de Nostradamus, du fameux devin de la " Bête ", de la " Dame Blanche " et de " Pierre Romain " , le dernier pape avant l’apocalypse.
Diaz-Nostro-Chabrineau (DNC) est maintenant suffisamment proche. Les fusées partent, placées sur orbite d’attente, selon le programme prévu. Toutes sont correctement alignées sauf la dix-huitième qui fait défaut et qui explose dans la haute atmosphère, balayant d’un nuage de plutonium radioactif l’Afrique de l’Est, le lac Victoria, le Nil et provoquant deux cents millions de morts :
" Les éléments de la charge nucléaire avaient été physiquement désintégrés à cent cinquante kilomètres d’altitude, après plusieurs rebonds imprévus sur les couches denses. Ils s’étaient ensuite répandus sous forme d’aérosols mortellement empoisonnés, de ce niveau jusqu’à la surface. Une région de mille kilomètres sur cinquante voyait s’abattre sur elle une pollution atomique de première grandeur de Kisangani jusqu’au mont Kenya. Le nuage radioactif qui allait noyer cette zone relèguerait celui de Tchernobyl au rang de joyeux souvenir. "
Ce sacrifice est accepté (avec difficulté) , pourvu que la terre puisse être sauvée. Les autres ogives éclatent exactement près de la surface de DNC, la faisant dévier de sa course. C’est l’euphorie dans le monde entier. Chabrineau, acclamé en héros, devient le sauveur de l’humanité. En recalculant la nouvelle trajectoire de la comète il se trouve que même sans le choc des ogives nucléaires, elle se serait bizarrement déviée et serait donc passée bien au-delà de la terre. L’action de l’humanité s’est avérée inutile, pis encore, nuisible, car, à cause de Chabrineau, la comète déstabilisée recoupera l’orbite de la Terre après son passage au périhélie et percutera de façon certaine notre globe.
Chabrineau, culpabilisé et meurtrier du genre humain, ne comprend pas comment une telle monstruosité a pu se commettre à l’encontre de sa propre volonté.
Peu à peu, le puzzle se reconstitue en lui : il est l’Antechrist, soit (Ant)oine (Ch(ab)ri (no)st), le fléau de Dieu, l’instrument de Lucifer, l’envoyé du 666, marqué du chiffre de la Bête. Rendu fou par la révélation, il songe à s’évader de ce monde, à s’enterrer pour de bon, non pour échapper à sa fin mais parce qu’il sait que son maître ne le laissera pas mourir, qu’il restera l’unique représentant de Lucifer sur Terre lorsque l’humanité en aura été balayée. Livia ne peut plus lui être d’aucun secours : elle est morte en couches ainsi que l’enfant qu’elle avait essayé de mettre au monde. Seul, désemparé, profitant des derniers privilèges qui lui restent, Chabrineau s’installera dans la grotte de Lascaux en prétextant y travailler pour une étude. Il y entreposera tout un nécessaire de survie afin de pouvoir traverser le danger.
Finalement, le choc a lieu, énorme, foudroyant le globe. Durant deux ans consécutifs, le monde est balayé par des vents inouïs, de 500 km/h. Le sol est vitrifié, l’axe de la terre a pris une nouvelle inclinaison, la lune même procède d’une orbite nettement elliptique qui la ramène à 50 000 km de la Terre à son point le plus proche :
" J’ai compris avant de la voir apparaître. J’allais redécouvrir la lune, notre vieille compagne qui devait, de là-haut, se demander ce qui avait bien pu arriver aux hommes (…) Elle est entrée dans le champ restreint qui lui était ouvert. Elle ne s’est pas offerte dans sa totalité. Elle ne pouvait plus. Une sphère gigantesque se laissait ainsi deviner. Elle était devenue énorme, démesurée. En une fraction de seconde, j’ai retrouvé de mes yeux des détails qui auraient exigé un télescope, fût-il modeste. J’ai poussé un cri. Je me suis mis à hurler : " Non ! Non ! " Je ne voulais pas que ce soit vrai. D’après ce que, fugacement, elle m’avait laissé voir, son diamètre apparent s’était multiplié par dix à douze. C’est-à-dire qu’en ce point où je venais de la voir, elle ne se trouvait plus à sa distance habituelle de trois cent quatre-vingt-dix mille kilomètres, mais à dix ou douze fois moins loin. "
Lorsque , après deux ans, Chabrineau ressort de son trou dans lequel il a survécu il ne sait trop comment, c’est pour être confronté à une planète étrangère, vide, informe et noire:
" Je suis sorti quelques jours plus tard. A peine un pied posé dans ce qui devait être l’extérieur, c’est le bruit du vent qui m’a le plus surpris. Un sifflement ininterrompu et terrible, plus même, un véritable hululement suraigu et qui vrille les oreilles. Autour de moi, il n’y a rien. Le néant total, mais comme une surface solide. Plus qu’une nuit d’encre, le mot ténèbres ne pouvant décrire ce qui m’entoure. L’atmosphère n’est plus qu’un torrent furieux qui cherche à m’ arracher de ce sol que je ne distingue pas. "
Les seuls habitants se la terre sont d’étranges insectes – des créatures de son maître- grâce auxquels il survit. Ces insectes le choient, le nourrissent et manifestant un soupçon d’intelligence, le prennent pour leur dieu. A cette nouvelle race curieuse et semi-intelligente, Chabrineau, au cours de ses trente années de survie, livre les mythes et les rites d’une terre d’avant la catastrophe en peignant de nouvelles figures pariétales sur les parois de la grotte de Lascaux, qui relatent en détail tous les épisodes de son calvaire.
" Avant l’apocalypse " est un roman sophistiqué qui conjugue les angoisses du millénarisme avec les approches les plus rigoureuses de la science. Le choc cométaire et ses conséquences sont décrits avec un luxe réaliste dans les détails : et si vraiment cela se produisait? est amené à se dire le lecteur. L’intérêt que présente l’histoire d’amour de Chabrineau avec Livia, la tentative d’expliquer la psychologie monstrueuse du héros -ou anti-héros- par l’introduction de l’irrationnel biblique, résistent moins à l’examen critique. Tout en rénovant un thème si ancien, l’auteur signe une belle œuvre, épouvantable et tragique.
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La journaliste Julia Van Ostade, spécialisée dans le suivi des sectes, est réveillée le matin par un sinistre coup de téléphone. Sa correspondante, appartenant au groupe des «Vigiles de l’Univers » lui annonce que le compte à rebours vient de commencer pour l’humanité qui n’a plus que quarante heures de vie devant elle. Intriguée, inquiète, tandis que son mari le docteur Martin Cruz part pour son hôpital et que sa fille Claudia prépare son goûter d’anniversaire, Julia contacte son ancien ami Everett qui occupe des fonctions politiques, et le met au courant de la sinistre prédiction. Celle-ci est d’ailleurs corroborée par un film vidéo montrant un amoncellement de cadavres sur l’île de Tao Tao où réside une partie des membres de la secte :
« -L’air que nous respirons étant devenu parfaitement irrespirable, si rien n’est fait d’ici là, il y a fort à craindre que toute vie sur cette terre soit menacée d’extinction pure et simple… Clyde…. Clyde Burroughs est l’un des spécialistes scientifiques de la chaîne…
-Oui, Helen, des informations, et surtout des précisions de sources que l’on peut qualifier de sûres, viennent de nous parvenir quant à la nature même de l’empoisonnement de notre air. De fait, il semble bien se confirmer qu’il s’agit, ni plus ni moins , d’une progressive déperdition de la masse d’oxygène dans l’air que nous respirons. »
Everett reçoit l’appui du FBI en la présence de Jerry qui, tout en déclenchant l’alerte au niveau présidentiel, tente d’écarter Julia de l’affaire. Mais celle-ci est coriace et sa connaissance des Vigiles de l’Univers précieuse. Elle seule pourra reconnaître les éléments infiltrés. D’après les nouvelles les plus récentes, il semblerait qu’un virus ou un procédé chimique inconnu soit à l’œuvre dans l’atmosphère terrestre la privant graduellement de son oxygène en un processus d’une grande rapidité.
Julia, dont le réflexe professionnel a joué, a prévenu son patron Ben de l’état de crise du pays, malgré les tentatives gouvernementales de museler la presse. La panique commence à gagner tous les niveaux de la société, de la plus haute à l’homme de la rue, qui met en scène des comportements suicidaires à la manière des lemmings ou des comportements de fuite totalement irrationnels. Fuir ! Mais fuir où lorsque le danger est universel ?
Les relations sociales les plus intimes seront perturbées par l’idée de la fin imminente de toutes choses. Le mari de Julia l’abandonne pour fuir avec sa secrétaire Mary, kidnappant la petite Claudia. Ils finiront bloqués dans l’immense embouteillage sur la route de l’aéroport et se suicideront avec une capsule de cyanure offerte à la masse par un prophète illuminé :
« -Maintenant, surtout que personne ne triche. Tous ensemble, nous allons déposer la capsule que nous tenons entre nos doigts dans la bouche de notre voisin, mais surtout, surtout, nous ne la croquons pas, non non, pas de triche madame, la gourmandise est un vilain défaut !
Mary hésite un instant puis, unissant son mouvement à celui de la foule, place sa capsule dans la bouche de Martin qui lui-même pose tendrement la sienne sur la langue de Claudia. Il se sent enfin sans volonté et sans regret du lendemain.
-Je compte jusqu’à trois et à trois tout le monde croque, d’accord ? Un…deux… et TROIS ! On sourit et on croque.
La foule paraît étrangement obéissante. Martin a bien obéi, et Mary aussi. Le corps de Martin Cruz s’affale une fraction de seconde après celui de Mary, tous deux allégés du poids de leur âme. Martin tombe sur sa petite Claudia. Le cyanure a un effet immédiat. Maintenant que le repos les a gagnés, ils ont l’air paisibles. Des milliers et des milliers de morts qui feraient un sit-in sur la route menant au John-Foster-Dulles Airport. »
La mère de Julia qu’elle désire revoir, a tué son mari avec une paire de ciseau « pour qu’il dorme d’un bon sommeil » et regarde la télévision, assise à ses côtés, tout en s’empiffrant. Les meurtres et les suicides – surtout par défenestrations - deviennent tellement courants qu’il faut se garer de la chute des corps sur l’asphalte :
« Il n’y a pas d’immeubles à New-York aux pieds desquels ne s’amoncelle son lot de cadavres ; aux heures noires de l’histoire, les professions ne sont plus ce qu’elles étaient : les marchands de fenêtre font une sérieuse concurrence aux marchands d’armes. Et l’immeuble où vit la mère de Julia dans la 57 ème rue ne fait pas exception, trois morts font le trottoir. Julia ne peut réfréner un cri en avisant, écrabouillé devant la porte d’entrée, le cadavre d’une femme dont elle entrevoit la chevelure auburn. La couleur des cheveux teints de sa maman. Mais en retournant le corps, Julia reconnaît Elizabeth Murphy, la voisine du douzième. »
Des viols, des orgies impliquant des milliers de personnes se déroulent en tous lieux et surtout à Central Park :
« La foule qui s’est massée cette nuit dans Central Park est en tous points différente de celle qui panique sur les routes. De manière étrange, tous ceux qui tiennent à vivre la fin du monde comme un gigantesque happening semblent s’être donné rendez-vous au Park. Comparativement, Woodstock fut un jardin d’enfants. Non seulement les gens chantent et dansent, mais ils font l’amour sans aucune retenue. Faire l’amour comme remède contre la terreur de passer dans l’au-delà. Et ce ne sont pas cinq ou dix couples échangistes qui donnent libre cours à leur désir, mais des milliers et des milliers d’hommes et de femmes qui se jettent fougueusement les uns sur les autres. Et leurs mugissements couvrent le chant des musiciens »
Un immense réseau de savants cherche la solution au problème, partout dans le monde, et le FBI retrouve la piste du responsable, un certain William McGuffin, un chercheur de pointe qui a malencontreusement crée le MG 107, une combinaison chimique capable d'annihiler l’oxygène atmosphérique. Conscient du danger, il a voulu en détruire la formule mais son adjoint, Herb, adepte des Vigiles, l’a transmise à son Dieu, le Vénérable prophète Mc Williams, un être croyant en la pureté tellement absolue, qu’il trouva là le moyen d’éviter aux planètes en voie de spiritualisation l’infection que, sur terre, l’on appelle l’Homme : il répandit le produit dans l’atmosphère.
Chaperonné par Julia, protégé par les membres du FBI, McGuffin est sommé de se remettre à l’ouvrage, malgré sa dépression qui le pousse à se suicider. Opération risquée. Le vénérable des Vigiles lui envoie ses « Anges exterminateurs», à lui ou à tous ceux qui pourraient lui venir en aide. Il éliminera Kim, le chercheur européen, assassiné de trente coups de couteau. Quant à McGuffin, on lui a réservé l’ange le meilleur, un tueur pur d’entre les purs, spécialiste de l’assassinat et des armes à feu, appelé Merv Peak. La traque est incessante ; par hélicoptère ou dans la rue, il rate sa cible de peu à cause de la présence d’esprit de Julia.
Après une période de découragement intense, car rien ne sort de ses neurones, alors que le délai se réduit à une dizaines d’heures, que la société tombe en miettes, que le président des Etats-Unis lui-même a fait la preuve de sa couardise en voulant se mettre en orbite spatiale, McGuffin atteint enfin son laboratoire de Columbia. Seul, il n’arriverait à rien. Mais il y a l’extraordinaire chercheuse française, Dominique Loubinou, physiquement monstrueuse, pygomèle et cyclope à la fois, handicapée se traînant sur son fauteuil roulant, au corps contrefait, qui découvre l’amour en la personne d’Oscar. Oscar l’aime au-delà des apparences et se mariera avec elle à Notre-Dame, devant une foule exaltée et suicidaire. C’était l’aiguillon qu’il fallait à Loubinou pour aider McGuffin, puisqu’elle ne veut plus mourir maintenant qu’elle a découvert l’amour. Se remettant en communication avec Guffin, à eux deux, ils trouveront la formule-remède miracle. Un miracle double d’ailleurs car au même instant, Merv Peak a retrouvé la trace du savant, s’apprêtant à l’exécuter. Sans la présence d’esprit de Julia qui lui ment en lui déclarant que les Vigiles ont échoué dans leur entreprise de nettoyage, McGuffin serait mort. La désillusion est insupportable pour Merv Peak qui se suicide. L’humanité, sonnée mais sauvée, pourra continuer l’odyssée de sa vie.
« Game Over » est un thriller de la meilleure veine. Les personnages principaux, sur fond de malheur et de catastrophe, sont à la recherche de leur destin propre. La machine à décaper qu’est le roman-catastrophe, inverse toutes les valeurs et remet à leur juste place les puissants de ce monde. Les scènes , parfois franchement gore, rendent à merveille l’ambiance morbide. Ecrit à la vitesse du reportage journalistique, « Game Over » apparaît comme un grand jeu de piste pour les passionnés du polar.
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Le Huitieme Fleau - Par BenF
Ce que l’on craignait en Angleterre s’est enfin produit : une épidémie de Kreutzfeld-Jakob dont tous les tests indiquent la virulence. Sur un échantillon de 10 000 personnes, l’on met en évidence que 8,5% sont en état d’incubation. Ramené à la population de l’Europe c’est l’équivalent de plus de dix millions de morts. Cela ressemble à l’apocalypse et le Premier Ministre anglais en a froid dans le dos :
" -Combien seront-ils ? - De malades ? Ils seront au moins six millions selon le test que nous venons de réaliser. Mais ils peuvent aussi bien être dix millions ou plus. C’est impossible à savoir aujourd’hui, car notre test sous-évalue forcément le risque. Il y a une partie de porteurs sains qui échappent au test et nous sommes incapables, par définition, d’en déterminer le nombre avant que ces gens deviennent malades.
Mais il faut que vous compreniez : nous avons tous mangé de la vache folle. Vous, moi. Sa voix n’était plus qu’un souffle maintenant. Chaque Britannique de plus de dix ans a été, à un moment de sa vie, en contact avec le prion. Et si la contamination est massive, ce pourrait même être, dans la pire des hypothèses, la disparition de l’ensemble de la population adulte. La fin de la Grande-Bretagne. "
Le docteur Appleton, un franc-tireur de la recherche, fait la découverte capitale d’un médicament capable d’arrêter le prion. Avant qu’il ne puisse en donner communication à la communauté scientifique, son laboratoire est détruit, lui-même et ses collaborateurs assassinés, et la formule volée par une équipe hautement performante de terroristes. Devant l’imminence du danger, le S.I.S. anglais met en piste une équipe de tueurs, aux moyens illimités et à l’efficacité meurtrière, chargée coûte que coûte de retrouver la formule du médicament.
Le cerveau de l’équipe est le Dr. Foster, un psychiatre hyper - performant capable de percer à jour toutes les motivations profondes. Samuel, un Noir, représente le Muscle. Ancien repris de justice, spécialiste en explosifs électroniques, perceur de coffres-forts sophistiqués, il partage la vedette avec Milan, le tueur solitaire sans scrupules ni états d’âme, premier de sa catégorie dans le maniement des diverses armes à feu. Pour clore, la touche féminine : celle de Vic, spécialiste en arts martiaux et linguiste cultivée. A eux quatre, ils remontent la piste en éparpillant autour d’eux les cadavres pour atteindre leur but, retrouver la formule qui permettra d’enrayer l’épidémie. Leurs ennemis sont repérés au Moyen - Orient.
En Egypte, par divers indicateurs, ils remontent au groupe terroriste " Châtiment et Renouveau " qui est la main ayant perpétré l’attentat de Milton et le vol de la formule sous la direction de Dan, ancien mercenaire employé du Mossad israélien. Le repaire des terroristes sera détruit à coups de roquettes, mais pas de formule ! Un indice les mettra sur une nouvelle piste car, avant de mourir, l’un des terroristes lâche le nom de : " Golem ". Foster découvrira que l’affaire de l’attentat aura été sous-traitée et que le véritable auteur du forfait sous la direction duquel travaille Dan, est ce fameux " Golem ", chef d’une bande d’illuminés, les " kahanistes ".
L’épidémie commence à s’étendre, le temps presse et ce d’autant plus que Vic apprend qu’elle aussi est infectée. Foster amoureux de Vic mettra les bouchées doubles pour retrouver le "Golem", alias Kahan, redoutable schizophrène, désireux d’anéantir l’Occident.
La formule volée ayant été déposée en sécurité en un coffre d’une banque suisse, par la ruse, et avec l’appui du S.I.S., Foster la récupère. Quant à Kahan, tapi dans un repaire en Floride, protégé par Dan que Milan exécute, il disparaîtra dans les marécages. L’Europe sort intacte de la crise, mais il est trop tard pour Vic qui mourra dans les bras de Foster.
Une machine littéraire bien huilée qui tourne avec les ingrédients habituels du genre : grande précision dans la description des événements, des armes, des tortures. Un psychopathe effrayant, un suspense continuellement relancé, une quête incessante promenant les héros de Londres au Caire, de New - York à Miami. Un bon produit commercial qui se lit d’une traite et qui n’innove en rien dans le genre, même si l’auteur remplace le bacille de Jensens par le prion de Kreutzfeld-Jakob.
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Le Projet Conscience - Par BenF
Deux femmes, amies depuis l’enfance, forment les personnages principaux du roman. L’une Alice Prince, bio-généticienne de haut niveau a crée l’entreprise « Viro Vector Solutions » à Palo Alto. Dans ce laboratoire de génétique de type V, on y étudie tous les virus mortels connus à ce jour. Grâce au super-ordinateur Titania, les codes génétiques les plus complexes, les manipulations les plus risquées, sont possibles.
L’autre, Madeline Naylor détient le poste de responsable du FBI. Traumatisées toutes deux par les hommes, elles travaillent sur le " Projet Conscience ", s’arrogeant les éléments de découverte de Katryn Kerr, jeune et brillante généticienne, ancienne maîtresse et amie de Luke Decker, "profileur " au FBI. La découverte de Katryn est que l’agressivité est une marque de fabrique du mâle, un codage génétique spécifique du chromosome Y :
" L’invention du génoscope a permis aux scientifiques d’effectuer le séquençage du génome humain. Mon équipe et moi-même avons mené une étude sur l’agressivité des primates et identifié dix-sept gènes clés susceptibles de programmer la production d’hormones et de neurotransmetteurs critiques chez les primates de sexe masculin – dont les humains. Ces gènes interdépendants sont effectivement responsables d’un comportement agressif chez l’homme. "
En supprimant des éléments de ce codage et en les remplaçant par d’autres plus appropriés, l’agressivité pourrait disparaître chez le mâle d’Homo Sapiens, avec son cortège, de guerres, de crimes, de meurtres et de viols. Le Projet Conscience consisterait à infecter les êtres humains par un virus porteur avec ce nouveau codage, les hommes seuls devant en être affectés :
" Le fait d’augmenter le nombre de prisons et d’exécutions capitales s’est chaque fois révélé inefficace, poursuivit Weiss. Il nous faut endiguer la criminalité en maîtrisant les délinquants avant qu’ils ne se rendent coupables d’un délit grave. Maintes études ont montré que plus de soixante-dix pour cent des homicides, viols et agressions avec coups et blessures sont commis par un noyau irréductible de six pour cent des criminels. Si nous pouvons cibler ces délinquants, et les empêcher de nuire, nous réduirions le nombre de délits de façon significative. Outre le bénéfice évident pour la société, pensez à l’économie considérable réalisée sur le budget de l’état : un milliard deux cent millions si nous diminuions le nombre de crimes de un pour cent. Cela donne à réfléchir. "(…)
" J’ai une vision de l’Amérique, que j’aimerais vous faire partager. Grâce à cette thérapie, les hommes violents utiliseront leur énergie de façon positive. Ils ne nuiront plus à la société. Imaginez un pays où tous les hommes reconnus coupables d’un crime violent recevraient ce traitement. Une société dans laquelle les délinquants redécouvriraient la meilleure part d’eux-mêmes. Nous créerions ainsi un monde plus productif, plus tolérant. Meilleur, en un mot. Imaginez ce monde-là. Une Amérique plus forte, plus humaine. Votre Amérique ! "
Alice et Madeline s’associent pour faciliter l’accès au pouvoir suprême de la présidence des USA de leur ancienne amie commune, Pamela Weiss. Pour mettre toutes les chances de leur côté, elles pratiquent des expérimentations sauvages sur les condamnés à mort de St Quentin et, toujours piloté par Titania, envisagent une simulation grandeur nature de la propagation sur les Irakiens, à leur insu, en leur envoyant des armes biologiques contaminées par " Conscience ". Leurs ambitions ne s’arrêtent pas à ce stade. Elles ont aussi programmé la " Phase Deux " du Projet qui consiste en l’élimination physique des criminels mâles.
Les augmentations massives d’hormones générées par le nouveau codage n’offrent aucune alternative à l’homme : ou bien pris d’une angoisse insoutenable il se suicide ou bien il meurt par embolie cérébrale. Katryn qui découvre le détournement de ses travaux se fait mettre sur la touche par Naylor. Quant à Luke Deker sur la piste d’un psycho-killer du nom de Karl Axelman, il apprend que celui-ci est son père et que lui-même est le fruit d’un viol. Luke délivrera Katryn et parviendra à accumuler des preuves de la forfaiture des deux femmes, en faisant comparer son matériel génétique avec celui d’Axelman qui avait été infecté par " Conscience " et qui en est mort.
Entre temps Paméla accède à la présidence au moment de la crise irakienne où des milliers de chars s’apprêtant à nouveau à envahir le Koweit sont arrêtés au bout de trois jours par la mort subite de leurs conducteurs et des soldats, suivie peu de temps après par celle du Raïs :
" Les rangs des blindés, déjà moins réguliers qu’au départ, se désagrègent peu à peu. Certains tanks faisaient demi-tour. De même que les camions qui transportaient les troupes. Des fantassins, dans les véhicules à l’arrêt, sautaient sur le sable, jetaient à bas leurs armes, puis repartaient en sens inverse. "
Naylor et Alice triomphent mais Paméla n’est pas d’accord avec la déviation du projet initial pratiquée à son insu. Elle prend Katryn sous sa protection. Pendant ce temps Luke est traqué par Jackson, le séide noir de Naylor. Titania, interrogé, révèle la totalité du monstrueux complot fomenté par les deux femmes. Au-delà du " Projet Conscience ", elles pensent déclencher la phase " Crime Zéro " qui n’est rien moins que l’éradication complète sur cette terre de l’ensemble des mâles. En l’espace de trois semaines, infectés par voie aérienne par un virus-vecteur, les hommes seraient éliminés :
" -Expliquez-nous, dit Weiss. - Ce virus est conçu pour infecter les femmes de tous âges, qui deviennent des porteurs sains. Il se loge dans leur trachée. Ces femmes contaminent quiconque les approche, mais ne présentent aucun symptôme, excepté une légère toux. Le vecteur modifie le génome des garçons prépubères, sans toutefois les tuer. Il se contente d’altérer leur agressivité. Le virus affecte également leurs cellules reproductrices. Ainsi, ils transmettront ces modifications génétiques à tous leurs descendants de sexe masculin. Les véritables victimes de Crime Zéro sont les hommes infectés après la puberté. (…) Dans un premier temps, ils deviennent incapables d’actes violents. Puis ils meurent. "
Les jeunes constitueraient donc le noyau futur d’une société toute entière dévolue au matriarcat. Naylor a fait diffuser les virus par les bouches d’aération de l’aéroport de Heathrow :
" En l’espace de trois ou quatre jours, le virus de Crime zéro se propagerait sur la terre entière, par l’intermédiaire des passagers du vol de Londres à Calcutta. Plusieurs centaines de millions d’humains seraient atteints. Après une semaine, seules les zones les plus reculées du globe auraient échappé à la contamination. Là-dessus les plus jeunes passagers du vol BA 186 commenceraient à mourir. "
Elle a échappé à toutes les poursuites et s’apprête à faire exploser Titania sur lequel travaille désormais une équipe de scientifiques à la recherche d’un vaccin qui permettrait de faire l’économie de trois milliards de morts. Alice, prise de remords, se suicide, en fournissant à Luke qu’elle infecte, le futur vaccin tant recherché. Luke sera le sauveur de l’humanité. Pour diffuser rapidement le contre-poison, un vecteur extrêmement contagieux doit être utilisé. Par une ironie du sort, c’est l’Irak qui le fournira car il est le seul pays à conserver encore le porteur adéquat, c’est-à-dire des stocks du virus variolique :
" Tandis qu’on lâchait les premières bombes, la mappemonde, sur le grand écran central, se couvrit de points rouges. Londres et Paris s’allumèrent, puis une buée rouge envahit la majeure partie du continent européen. Les Etats-Unis et le Canada suivirent, de même que l’Amérique du Sud, et les vastes terres d’Asie et d’Afrique. Les points étaient plus lumineux au-dessus des mégapoles. Ces points grossirent, puis s’étirèrent en fonction des vents dominants, propageant le vaccin sur des milliers de kilomètres carrés. Ces brumes rouges en mouvement se raccordèrent de façon homogène, formant comme un voile autour de la planète. "
Naylor, disparaîtra dans l’explosion de la " Matrice ", le cœur du laboratoire bio-technologique de Viro Vecteur. L’humanité est sauvée, mais le revers de la médaille est que les hommes, vaccinés et vivants, ne seront plus jamais les mêmes : ils ont perdus leur agressivité et, bien plus tard, le fils de Katryn et Luke considère, désabusé, la stagnation scientifique et technologique de l’espèce humaine :
" D’aucuns se plaignaient toutefois d’une stagnation des progrès technologiques : manquait ce catalyseur qu’était la guerre. Blake avait-il eu raison d’affirmer qu’il n’y a pas de progrès sans conflit ? "
Un techno-thriller qui repose sur les dernières hypothèses de la génétique et qui dénonce les dangers d’une technologie émergeante mal maîtrisée. Il constitue la énième mouture du combat des femmes contre les hommes, vu du côté des hommes, évidemment, et le socle le plus sûr du roman-catastrophe
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Apocalypse Sur Commande - Par BenF
Priest, illettré et futé, est le gourou d’une ancienne communauté hippie dans la Silver Valley en Californie qui, tout en pratiquant la polygamie, subsiste de la culture de la vigne. Après une enfance chaotique, il a enfin découvert sa voie, du moins l’espère-t-il. Cependant, son havre de paix est menacé. Le gouverneur de l’état de Californie en la personne de Honeymoon, son ministre, aimerait créer d’un lac artificiel qui noierait la Silver Valley dégageant un site pour y implanter une centrale nucléaire.
Priest part en guerre contre le projet. Volant un engin vibrateur, énorme camion destiné à la prospection pétrolière, il envisage, si jamais l’Etat n’abandonnait pas ce projet, de déclencher une série de tremblements de terre. Pour cela il compte sur sa deuxième compagne Mélanie, sismologue et ancienne épouse de Michael Querens, sismologue lui aussi, qui analyse les endroits de moindre résistance le long de la faille de San Andréas. Mélanie et Priest volent à Querens la disquette sur laquelle sont répertoriées les précieuses informations. L’engin vibrateur a été très soigneusement camouflé au sein de la communauté de Silver Valley. Priest adresse un ultimatum au gouverneur en prétextant faire partie d’un groupe écologiste terroriste " les Soldats du Paradis ".
L’engrenage du chantage se met en route. La mission de faire échouer la menace terroriste incombe à Judy Maddox, brillante jeune femme policière active au sein du FBI. Bien qu’elle soit constamment contrecarrée dans son enquête par son patron, Kinkaid, un sinistre abruti, elle est soutenue par Honeymoon, car elle marque quelques points dans sa quête. Remontant habilement vers la personne de Priest à partir du meurtre de Mario, le premier conducteur de l’engin vibrateur, sa piste recoupe aussi celle de Mélanie. Judy, qui a besoin des informations d’un spécialiste en tremblements de terre, consulte aussi Querens, sans savoir que l’ex-épouse de celui-ci est au centre de l’affaire.
La menace n’est guère prise au sérieux par Querens avant que Mélanie et Star, alias Stella Higgins, la première femme de Priest, ne la mettent à exécution. Ne voulant en un premier temps blesser personne, les terroristes choisissent un endroit désertique propice à leur projet, la Owens Valley. Par les vibrations intenses de l’engin, ils déclenchent un phénomène de résonance en cette partie de la faille qui provoque un tremblement de terre limité et mesurable.
Le gourou-terroriste a, à travers la télévision, reconnaît son ennemie. Comme tout psychopathe, il désire narguer son adversaire. Lors d’une conférence publique donnée dans un bureau du FBI, il s’introduit dans la place avec Fleur, sa fille naturelle, qui lui sert d’alibi, mais la signature qu’il apposera sur le registre de présence le trahira ultérieurement. Pour cerner au plus près la psychologie de Priest, Judy a recours à la psycholinguistique, ce qui lui permettra de tracer un portrait précis du criminel. D’autre part, Stella Higgins, ayant enregistré jadis un disque de chansons folk, fournit une nouvelle piste à la détective.
L’intransigeance du gouverneur à l’égard de Priest rend celui-ci fou furieux. Il se livrera à une seconde sommation en faisant trembler la terre à Félicitas. Cette fois, c’est le branle-bas de combat. Priest n’a plus le choix : il lui faut frapper un grand coup, à San-Francisco même. Son engin maquillé sera conduit dans une zone industrielle de la ville pour y engendrer un tremblement de terre majeur. Le désastre engendre la panique :
" Le spectacle de la ville était insoutenable. Des personnes désespérées, affolées, couraient, bouche ouverte, poussant des hurlements de terreur qu’elle ne pouvait entendre, essayant de s’échapper tandis que leurs maisons s’écroulaient, les murs se fendant, les fenêtres explosant, les toits glissant de côté pour retomber sur des jardins impeccables et écraser les voitures garées dans les allées. La Grand-Rue semblait en même temps être en feu et remplie d’eau Un éclair zébra le ciel, puis un autre. Judy devina que les lignes électriques étaient en train de se rompre. "
Judy, in extremis, contrecarre les projets de Priest, le blesse lors de l’affrontement, alors que, dans le même temps, la Silver Valley est inondée. Mélanie, assassinée par le gourou, Stella mise à l’ombre, le groupe cesse d’exister. Priest a échappé à Judy mais, devant le lac qui recouvre ses vignes, il met fin à ses jours.
Un techno-thriller sans surprise qui utilise les éléments rodés du genre. Le cataclysme est prétexte à une enquête policière, sans grand intérêt.
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La Mort Noire - Par BenF
Le Dr. Petrie, médecin d’un quartier riche de Miami, détecte un cas curieux en la personne du jeune Dario Kelly qu’il envoie, pour analyse complémentaire, à l’hôpital, chez le Dr. Selmer. La conclusion est sans appel : nous sommes en présence d’un cas de peste très virulente. Une autre patiente, Mme Fairfax signale que la plage de Miami est envahie par des rejets, excréments de toutes sortes, rendant la baignade impossible. Devant l’affluence des victimes, l’origine de la maladie ne fait guère de doute.
« A l’heure qu’il est, je ne suis pas en mesure d’identifier ces débris détrempés par l’océan, expliquait le médecin-colonel, mais nous avons recueilli des plaintes attestant qu’il s’agissait d’un mélange de résidus de pansements de soins, de couches, de matières fécales. Quant à la provenance de ces déchets, nous n’en avons aucune idée. »
Pour éviter une épidémie massive et foudroyante, le Dr. Petrie prévient les autorités municipales. Les propres affaires familiales de Petrie interfèrent ainsi avec son travail.
Séparé de sa femme Margaret (elle aussi malade), il tient à récupérer sa fille Priscilla pour, en compagnie de sa maîtresse Adélaïde, les mettre à l’abri de l’épidémie, qui a singulièrement progressé depuis que le Dr. Selmer a dignostiqué « une super-peste bubonique, pneumonique et septicémique virulente, totalement résistante à tous les traitements connus. »
Le danger d’infection par voie pharyngée est maximal :
« La peste pneumonique est transmissible par les voies respiratoires ? -Oui, c’est exact, approuva le Dr. Selmer. Si quelqu’un est atteint de peste pneumonique, il suffit qu’il tousse devant le visage d’une autre personne pour que celle-ci la contracte presque à coup sûr. Les bacilles sont contenus dans la salive, et sont capables de rester actifs dans la salive séchée plus de trois mois. »
En ville, la situation se dégrade. En un seul jour, (le premier), l’on comptabilise vingt-huit cas d’hospitalisation. L’inspecteur sanitaire fédéral Jackson sera informé de la situation.
Plus loin, à New York, dans un immeuble, se trouvent réunis les divers protagonistes du roman. En premier, Ivor Glanz, chercheur en biologie, au caractère entier, qui entretient des relations incestueuses avec Esmeralda, sa fille. Il est en procès contre Forward, un chercheur forban, au sujet d’une même découverte faite autour de la mutation provoquée de certains bacilles qui donneront le futur médicament de la super-peste. Hubert Gaines est un acteur sur le déclin. Homosexuel et d’extrême-droite, il appellera au lynchage des Noirs qu’il rend responsables de la propagation de l’infection :
« Ces rejets –ces excréments infectés– proviennent des intestins des noirs, des Portoricains, des mendiants fainéants et des hippies qui se complaisent dans leur crasse. Non seulement ils ont empoisonné notre société avec leurs hommes politiques subversifs et leur goût pour la révolution, mais ils ont de surcroît matériellement empoisonné nos fils et filles d’Amérique avec leur saleté d’excréments ! »
Garunish, le responsable syndical des ambulanciers devant la menace encourue par la corporation, décrète une grève générale. A travers la ville, Petrie constate la progression de la maladie : les cadavres restent à terre, la police est débordée, les ambulanciers, respectant l’ordre de grève, ne roulent plus :
« J’ai compté entre cinquante et soixante morts au long des rues, déclara le chauffeur sur le ton de la conversation, en tirant quelques bouffées de son cigare. Je suis en service depuis ce matin, et je n’arrive pas à en croire mes yeux. Vous savez ce qu’ils prétendent à la radio ? Que c’est une sorte de grippe, et que tout sera bientôt terminé d’ici la fin de la semaine. Pas de raison de s’énerver. Vous croyez que cinquante ou soixante macchabées, ce n’est pas une raison de s’énerver ? »
Il lui est difficile d’approcher Firenza, le chef de la Santé Publique, les édiles politiques minimisant l’événement devant les médias. A la recherche de sa fille dans une ville devenue folle, il se rend à l’hôpital où se déroulent des scènes atroces :
« Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, et il se retrouva à nouveau en enfer. Les couloirs étaient obstrués de gens qui poussaient des gémissements et des sanglots. Certains étaient tournés contre le mur et frissonnaient, le visage blême ; d’autres toussaient en pleurant ; d’autres encore étaient assis à même le sol en silence, le tête rentrée dans les épaules. »
Lorsqu’il apprend que les Fédéraux préconisent de cautériser Miami par le feu, rien ne pourra l’empêcher de quitter la ville avec Priscilla et Adélaïde. Un départ en voiture qui coïncide avec l’anarchie grandissante du centre-ville :
« On croirait la fin du monde, chuchota Adelaïde. Mon Dieu, Léonard, on croirait vraiment la fin du monde.- Une odeur écoeurante de brûlé accompagnée des bruits inhumains d’une cité à l’agonie emplirent la voiture, et le Dr. Petrie finit par remonter la vitre. Il se sentait vidé comme jamais encore. (…) Ils étaient presque arrivés à la hauteur de Gratigny Drive lorsqu’il fut contraint de donner un brusque coup de frein. La route était totalement bouchée par deux voitures en feu. L’une, une Riviera, était déjà carbonisée et fumante, cependant que l’autre, une Cadillac, avait toujours les roues en feu, tel un char ardent descendu du ciel. »
Forçant les barrages établis par la Garde Nationale, ils prennent la direction de New-York via la Georgie et Atlanta qui est en feu, la peste les ayant devancée. Mais pourquoi Petrie n’attrape-t-il pas la maladie ? Serait-il immunisé ?
A New York, les rapports entre les personnages se dégradent; Esmeralda est soumise à un chantage sexuel, ce qui oblige son père à abandonner les poursuites judiciaires contre Forward. Garunish, sur le terrain, est frappé par des briseurs de grève. Petrie, en pénétrant à Manhattan par le Lincoln Tunnel se retrouve en enfer. Les pillards ont investi la ville, Holland Tunnel est bourré de morts, les rues deviennent le terrain de jeu des psychotiques :
« La peste avait frappé le New Jersy, expéditive et implacable, et en une seule nuit, elle semblait avoir éradiqué le souffle de la vie sur la totalité des 11300 kilomètres carrés de cet état. Couchés sur le ventre, des corps sans vie parsemaient les routes luisantes de pluie, à l’endroit même où la mort les avait fait trébucher. Nombre de véhicules de toute sorte encombraient l’autoroute, leurs conducteurs toujours assis au volant, tels des mannequins de cire au teint blafard. Ils croisèrent deux ou trois autres voitures qui erraient au hasard dans l’après-midi humide, mais la grande majorité des villes qu’ils traversèrent se révéla déserte, silencieuse et jonchée de cadavres. »
Il sait maintenant pourquoi la peste ne l’a pas atteint : son exposition constante aux rayons X, du fait de sa profession, a éradiqué la super-bactérie. Il est urgent d’annoncer la nouvelle aux autorités médicales de l’hôpital Bellevue, ce qui s’apparente à une odyssée car des grévistes en interdisent l’entrée. Le Dr. Muray, enfin averti, renvoie Petrie vers Glanz, seul capable de créer l’antigène approprié.
En attendant, les rats envahissent la ville, y compris l’immeuble de Garunish, piégeant le Dr. Petrie, Ivor Glanz et tous les autres :
« Les rats, eux, pullulaient sans crainte au grand jour… investissant les charcuteries et les restaurants à l’abandon et sautillant sur les cadavres disséminés dans chaque rue. Tous les immeubles de bureaux et les tours résidentielles étaient verrouillés, surveillés et en état de siège. Mais même si les résidents réussissaient à tenir en respect les maraudeurs et la plupart des rats, ils n’étaient pas en mesure de se protéger contre la peste. Durant la matinée de lundi, les bacilles à incubation foudroyante, charriés par d’infimes postillons de salive infectée, furent responsables de l’agonie tragique de milliers de New-Yorkais. Il suffisait simplement d’adresser un mot d’encouragement pour transmettre la peste, ou de toucher une main en signe d’amitié.»
Il est pourtant essentiel que Petrie puisse transmettre aux autorités la solution trouvée par Glanz. Dans l’immeuble, les rats passent à l’attaque. Chez les humains, c’est le sauve-qui-peut général. Petrie et Adélaïde, malgré leurs vêtements de protection, ce qui leur permet de gagner la sortie par les câbles d’ascenseur, ont beaucoup de mal à se débarrasser des rongeurs :
« Ils atteignirent le onzième étage en étant complètement recouverts de rats. Ceux-ci mordaient et déchiraient leurs édredons et leurs couvertures protecteurs, les transformant en créatures à forme humaine mais au pelage sombre et mouvant qui progressaient péniblement. Adélaïde chuta à nouveau et le Dr. Petrie dut arracher des rats de son dos pour essayer de réduire leur masse repoussante. Il était maintenant si accablé par les rats qu’il les déchirait littéralement en deux pour les ôter. »
Enfin hors de danger, tandis que tous deux roulent vers la mairie, Petrie se sent touché par la peste à son tour…
Un roman-choc à base médicale, aux aspects et aux protagonistes multiples, aux descriptions horribles. Quoique la trame des aventures conjugales du Dr. Petrie semble insipide dans l’océan de malheur déclenché par la peste, le roman, à l’action éternellement relancée, se lit sans difficultés.
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Le Grand Silence - Par BenF
La Californie, Los Angeles, à la fin du XXIème siècle. Un immense engin extraterrestre, venu d’on ne sait où, ni comment, atterrit dans la région, provoquant une tempête de feu avec ses réacteurs. Pendant que le pompier Mike Carmichaël s’emploie à éteindre l’incendie (en y laissant sa vie), d’autres engins envahissent les grands centres urbains du monde. L’humanité, éberluée, se demande comment se passera le contact avec les premiers extraterrestres de l’histoire.
Elle ne sera pas déçue : des êtres énormes, hauts de huit mètres, semblables à des calmars bleuâtres, font leur apparition, enlèvent quelques terriens (et terriennes) pour les étudier, puis s’enferment dans leurs engins, se cloîtrant en un mutisme total. Les politiques sont impuissants :
"Tous ces ministres, généraux et amiraux bardés de décorations, et tous les autres aussi, toute cette foule de grands chefs hautains alignés en un solennel conclave pour ruminer interminablement la situation n’avaient servi à rien.
La réunion s’était achevée sans qu’aucune information significative en sorte, hormis la confirmation des atterrissages, sans qu’aucune conclusion soit tirée et sans qu’aucune décision soit prise. "
En un clin d’œil, les extraterrestres mettent l’espèce humaine à genoux, en supprimant l’électricité sur toute la terre. L’effet est immédiat et catastrophique : les communications s‘effondrent, les sociétés régressent en quelques semaines vers une espèce de moyen âge anarchique, les autorités constituées – armées, polices, gouvernements - disparaissent à leur tour :
" Adieu, donc –nul ne savait pour combien de temps- aux téléphones, aux ordinateurs, à la FM et à la télévision, aux radios réveils et aux alarmes, aux carillons de porte, aux portes de garage automatiques, au radar, aux oscilloscopes et aux microscopes électroniques, aux stimulateurs cardiaques, aux brosses à dent électriques et aux amplificateurs de toutes sortes, aux tubes à vide et aux microprocesseurs.
Les bicyclettes, les bateaux à rames et crayons à mine graphite n’étaient pas affectés. Les armes de poing et les fusils non plus. Mais tout ce qui avait besoin d’énergie électrique pour fonctionner était désormais inutilisable. Ce qu’on avait fini par appeler le grand Silence était tombé. "
Toute velléité de résistance est passible d’une mort immédiate par "Pression Mentale", les Entités étant télépathes, et donc avertis de toutes les intentions hostiles à leur égard avant même que celles-ci ne puissent se déclencher. La seule action humaine, qui n’a eu aucun effet, a été l’envoi d’un faisceau laser sur l’une des fusées extraterrestre à partir d’un ancien satellite en orbite, fait encore rendu possible lors d’une phase de réactivation partielle de l’énergie électrique. Leur réponse est foudroyante : en une semaine la moitié de l’humanité est éradiquée par un virus inconnu :
" Les conséquences avaient été considérables.(…) Lorsqu’on put enfin établir un bilan, il en ressortit que près de cinquante pour cent de la population du globe avait péri. (…) Aucune nation ne fut épargnée et certaines furent pratiquement rayées de la carte. Un grand Silence d’une nouvelle sorte était tombé sur la face de la terre, le silence du dépeuplement. Et quoique trois milliards d’êtres humains aient tant bien que mal réussi à survivre, très peu d’entre eux avaient encore la moindre envie de tenter ou même d’envisager une action hostile contre les Etrangers qui avaient conquis la terre. "
A partir de là, les extraterrestres dominent un peuple d’esclaves humains par l’entremise d’une force de collaboration terrestre , la " Lacon " , et s’installent dans la durée. Leurs buts, leurs occupations, leur biologie, le sens de leur arrivée sur Terre demeurent tout aussi obscurs qu’au premier jour. Ils s’emploient à faire construire des murs gigantesques autour des principales cités du monde et bien que peu nombreux (neuf mille environ), ils déportent des populations entières dans un but inconnu :
" Il avait oublié à quel point le Mur qui ceinturait Los Angeles était vaste. Chaque grande ville avait son mur, mais celui-ci était spécial : trente, voire cinquante mètres d’épaisseur, facile. Ses portes étaient de vrais tunnels. La masse totale de l’ouvrage était colossale. L’énergie humaine employée à sa construction – du muscle et de la sueur, de la sueur et du muscle – avait dû être phénoménale. Surtout si on considérait qu’il faisait le tour complet du bassin de Los Angeles – il s’élançait de la vallée de San Gabriel à celle de San Fernando, puis franchissait les montagnes pour descendre jusqu’à la côte et bouclait la boucle en passant par Long Beach –et s’élevait à presque vingt mètres de haut pour s’enfoncer d’autant dans le sol sur toute cette circonférence. (…) A quoi servaient tous ces murs ? "
Toutes les sociétés humaines ont régressé. Après quarante ans d’occupation, peu d’humains se souviennent de ce qu’est la liberté. Les "Entités Bleuâtres" font partie du paysage terrestre, en quelque sorte. La technologie humaine a quasiment disparu. Seuls subsistent de vagues réseaux télématiques où des "rectifieurs", sortes de bidouilleurs informatiques, s’évertuent à truquer certains dossiers de condamnés contre de l’argent, en parasitant les lignes informatiques des Etrangers.
Mike Carmichaël, le pompier volontaire disparu, fait partie de la robuste famille des Carmichaël, établie sur les hauteurs de Santa Barbara. Réunis autour du "Colonel", l’ancêtre, les Carmichaël résistent aux envahisseurs. Ils cherchent à frapper le numéro 1, l’extraterrestre le plus puissant, en connexion télépathique avec ses semblables.
Ceci pouvant prendre du temps, le flambeau de la résistance est transmis d’enfants en enfants. La famille aura même son martyr en la personne de Tony appréhendé alors qu’il tentait de poser une bombe. Toute résistance aurait été inutile sans l’arrivée de Khâlid, pakistanais anglais qui, lors de son enfance malheureuse, a développé une qualité psychique particulière, celle du " non-agir " ou " Wou-Wei ". Elle lui permet de faire le vide parfait en son esprit, devenant par là indécelable pour les Entités. Ainsi, au temps de sa jeunesse, il avait réussi à tuer une Entité au fusil, acte sans précédent dans la nouvelle histoire de la Terre. Par les hasards de la déportation, il rejoint les Carmichaël, épouse Jill, une fille de la famille, et les aide (sans enthousiasme) à se parfaire psychiquement pour qu’ils puissent affronter les Entités.
Entre temps, Andy, le plus jeune des rejetons de la famille et génie informatique, a réussi à percer le secret de Borgman, le premier collaborateur informatique qui a réussi à se brancher sur la base de données des extraterrestres. Il découvre la cache du N°1. Les Carmichaël montent une opération commando soigneusement préparée en envoyant le fils de Khâlid, Rachid, tuer le N°1. L’expédition est couronnée de succès. Les Entités semblent frappées de folie, partout de par le monde. Déjà, la famille se félicite. Un peu trop tôt semble-t-il, puisque tout rentre rapidement dans l’ordre, le flambeau du commandement étant repris par un autre extraterrestre. Incidemment, le ranch des Carmichaël – famille depuis longtemps cataloguée dans le camp des opposants - est bombardé par les forces de la "Lacon". Echec sur toute la ligne !
L’humanité semble condamnée à végéter éternellement sous le joug de l’étranger. Quelques années plus tard, sans que rien n’ait pu le prévoir, en une nuit, les Entités plient bagage et abandonnent la Terre. Après un moment de flottement et pour éviter l’anarchie dans laquelle sombrera inévitablement l’espèce humaine, les Carmichaël, toujours énergiques, décident de mettre leurs forces au service de la reconstruction.
Une œuvre de plus dans la longue production de Silverberg. La patte du vieux maître n’a pas fléchi et sa description de l’invasion par des êtres radicalement autres fait froid dans le dos de par son réalisme. Une belle histoire, mais pourquoi une famille devrait-elle seule prétendre à sauver le monde ?
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Les Creatures - Par BenF
Sasha se trouve chez lui avec Maria lorsque la radio annonce un cataclysme écologique majeur : dans un site nucléaire en Biélorussie, une usine chimique a explosé, entraînant au-dessus de l’Europe un immense nuage délétère.
Le lendemain, une pluie verte se met à tomber, qui fait «fondre » objets et êtres vivants, y compris Maria qui s’était imprudemment découverte. Sasha reste seul dans un monde bouleversé où ne subsistent plus que des épaves de voitures et des carcasses rongées par l’acide. Du moins jusqu ‘à la rencontre avec la petite Maria (même nom que son ancienne amie) qu’il prend en affection. Leur liberté sera de courte durée : poursuivis par une horde de rats, ils tombent entre les mains des « Créatures », sortes d’amazones vertes et terribles d’aspect, toutes semblables, suprêmement belles et sans pitié.
Capturés, Sasha et Maria rejoignent d’autres malheureux que ces créatures démoniaques ont rassemblés en une espèce de camp de concentration. Sasha fera la connaissance de Lili –avec qui il aura une aventure- et de son père, un philosophe sentencieux, du gros Roger, l’éternel humilié, du «Gynécologue », sans illusion sur la nature humaine, et ceux qui formeront le clan opposé, Odette et son mari, égoïstes et méchants, qui pensent avant tout à leur propre survie.
Les Créatures utiliseront ce pitoyable résidu humain dans le but d’extraire des pierres d’une carrière, sans se soucier des besoins de leurs esclaves. Pour survivre, ils seront cependant autorisés à boire une sorte d’eau sulfureuse, qui , tout en les nourrissant, les détruira de l’intérieur : beaucoup d’entre eux vomiront du sang après quelque temps de ce régime. A l’entrée du camp, les femmes et les enfants (y compris Maria) seront séparés des hommes. Tout le monde s’interroge sur la nature des Créatures et leur but. Tout se passe comme si les faits décrits dans l’Apocalypse de Jean étaient venus à se réaliser.
A l’intérieur de cet enfer, qui ressemble beaucoup à celui des nazis, les hommes survivront ou mourront en fonction de leurs aptitudes. Bien des morts plus tard, les pierres extraites de la carrière serviront à édifier une sorte de château, futur siège de la reine des amazones. Cependant, s’apercevant que le cheptel s’amenuise, les Créatures permettront certains soins à l’aide de médicaments qu’elles rapportent des ruines.
Sasha sait que la situation est sans espoir. Pourtant, s’il veut survivre, il lui reste à jouer sa dernière carte : il pense avoir gagné la confiance d’une amazone qui, pour des raisons incompréhensibles, semble l’avoir pris sous sa protection. Alors que des règlements de compte se déroulent dans le camp, Sasha entre de plus en plus en grâce auprès de l’amazone.
Les survivants sont maintenant obligés de parachever le nid de la reine. A son arrivée, tous les détenus, à l’exception des femmes et des enfants, seront impitoyablement éliminés :
« Les corps des prisonniers avaient été entassés les uns sur les autres. Puis, un grand feu de joie avait été allumé autour duquel tournaient les Créatures dans une danse rituelle et macabre comme ils en avaient vu au cinéma.(…)
–Elles n’ont plus besoin d’eux, alors elles les éliminent. Puis elles les font disparaître pour qu’il ne reste plus aucune trace de leur passage sur cette terre. – Et nous ? demanda le tatoué. –Nous, nous avons un sursis. Nous n’avons pas terminé notre travail. »
Seul Sasha et deux autres compagnons resteront en vie, en un but précis : bichonnés, lavés, rasés, nourris, ils serviront d’étalon à une reine insatiable et mortelle. Lorsque les amazones ramènent les cadavres de ses deux amis, tués par l’aiguillon du monstre, Sasha se sait condamné à son tour. Heureusement, « sa » créature le fait s’évader avec Lili, enceinte, et la petite Maria, enfin retrouvée. Devant eux, s’étend un désert de cendres fertilisé par un orage titanesque qui détruit aussi les Créatures et leur habitat. Sauront-ils reconstruire leur vie en évitant les erreurs du passé ?
Un ouvrage facile à lire mais irritant par la volonté apologétique de l’auteur qui clôt chaque page par une citation de Pascal, de Mauriac, de Saint- Jean, … de Chamfort pour mettre en évidence la singularité de l’être humain, comme si le récit à lui seul n’y suffisait pas, transformant le roman en fable philosophique d’une lourdeur peu commune. Dommage !
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Poussiere De Lune - Par BenF
De retour de la Lune, l’astronaute Jays rapporte une pierre de lune « de fond », c’est-à-dire dérobée dans un sillon situé en profondeur. Stockée à l’écart durant de longues années, elle sera examinée par le géologue Henry Maelström à Edimburg, mis sur la touche. En effet, son projet «Shoemaker », celui qui consistait à mettre le pied sur la lune pour se rendre compte in situ de la réalité géologique de notre satellite, ne verra pas le jour, par manque de crédits. Divorcée d’avec sa femme Geena, une astronaute, il reprendra du service avec Mickaël, un jeune géologue, pour examiner les fragments de la pierre lunaire. Lors de la découpe, un peu de poussière de lune s’envole. Elle sera ramassée par Mickael qui pense en faire cadeau à Jane sa sœur. Lors d’une promenade avec elle sur le mont Arthur’s Seat, un ancien volcan, quelques grains de cette poussière tombent à terre. Mickael ignore qu’il vient de déclencher la fin du monde.
Agissant comme un catalyseur, la poussière semi-vivante dans sa structure, transformera le basalte volcanique, ainsi que tout le substrat de l’écorce terrestre, en une nano-structure cristalline qui fera « fondre » les roches :
« -Nous croyons que nous commençons à comprendre comment la poussière de lune fonctionne. A défaut de comprendre pourquoi. Elle s’attaque principalement aux roches basaltiques, surtout celles qui sont riches en olivine. (…) –Elle réorganise apparemment la structure cristalline d’une masse de roches sous une forme récursive qui… -En anglais, docteur, dit Monica. (…) – Elle transforme la structure des roches avec lesquelles elle entre en contact. Elle construit quelque chose. »
Un signe aurait dû inquiéter l’humanité, celui de la transformation complète de la planète Vénus en une sorte de poussière cosmique dû au fait que les sondes terrestres à destination de Vénus ont pu, là aussi, contaminer la quatrième planète du système solaire. Le mouvement sur terre, d’abord peu perceptible, s’étend bientôt comme un cancer, détruisant de façon exponentielle toute roche, induisant un volcanisme de plus en plus actif, même dans les régions où des volcans avaient été en sommeil depuis des centaines de millions d’années :
« Image animée de la terre. Points rouges sinistres apparaissant partout. Tout d’abord, ils se présentèrent comme une ceinture, à la latitude de la Grande-Bretagne, s’étendant en direction de l’ouest au-dessus des Etats-Unis et de l’Asie ; puis de nouvelles taches et traces dans les régions les plus géologiquement les plus instables du monde: la Ceinture de feu, les volcans de subduction du pourtour du Pacifique ; les volcans du rift du milieu de l’Atlantique et des chaînes d’autres océans ; les volcans d’affleurement tels que ceux de Hawaï. Ailleurs, dans des régions généralement stables, la poussière de lune semblait créer du volcanisme, descendant jusqu’à l’asthénosphère grâce aux failles de l’écorce, comme elle l’avait fait à Edimbourg. »
Mickael, se sachant responsable de l’immense catastrophe, adhérera à une secte qui attend le nouvel avènement d’une ère de feu. Parties d’Edimbourg, les catastrophes volcaniques se multiplient, ainsi que les tremblements de terre, les épanchements de champs de lave, les modifications météorologiques.
Partout de par le monde, des séismes de plus en plus intenses, à une échelle jamais connue par l’humanité, désorganisent les sociétés humaines. Le sort d’un nombre important de personnages secondaires nous révèle les différentes facettes de la catastrophe : comme l’éclatement d’une centrale nucléaire qui anéantit l’agent Morag Docker, ou Ilbo, le géologue assis sur un volcan qui se soulève à une hauteur extraordinaire, ou Ted Dundas, l’ancien flic, qui sauve le petit Jack, fils de Jane, avant de mourir carbonisé lui aussi. Il apparaît de plus en plus clairement que l’humanité entière est condamnée puisque la terre doit subir une refonte totale de sa surface. Selon Henry, cela prendra quelques décennies avant que la fin du monde ne soit définitivement accomplie. Pourtant, à partir d’une intuition, un plan extraordinaire jaillit de son esprit.
La clé de la poussière de lune se trouve sur notre satellite où, manifestement, la poussière est inactive sinon la lune aurait déjà volé en éclats. Comment arriver à convaincre la NASA de réactiver l’ancien plan « Shoemaker » pour acheminer une équipe d’astronautes sur la Lune ? N’ayant plus rien à perdre, la NASA convaincue, s’adjoignant l’aide des Russes en un projet commun avec un lanceur de type Soyouz , monte, en l’espace d’un mois, l’expédition du dernier recours. Celle-ci nous est narrée avec une précision extrême dans le réalisme, de la phase de lancement jusqu’à l’alunissage. Les personnages de l’expédition sont des êtres hors-normes : il y aura Geena, la cosmonaute, chef de mission et ex-femme de Henry, Henry, le géologue génial mais malhabile en face des procédures techniques de la mission et Arkady, le pilote du module, l’amant russe de Geena.
Se déroulant sans anicroches, l’expédition permet à Henry de rejoindre le site d’où Jays, l’ancien cosmonaute, a extrait l’éclat lunaire. Il peut effectivement constater que toute la lune, jusqu’en son centre, est contaminée par cette poussière dont l’origine remonte au planétésimal formateur de la lune et de la terre lors de la collision initiale qui a présidé à la naissance du système solaire. Comment procurer à l’humanité un abri provisoire avant que l’homme ne disparaisse définitivement du cosmos? La solution adoptée par Henry est de terraformer la lune, de la doter d’une atmosphère respirable, en faisant s’évaporer les immenses réserves de glace météoritiques centrées sur le pôle sud de notre satellite. A cet effet, une bombe thermonucléaire téléguidée par laser servira de détonateur, les nano-structures de poussière lunaire devant continuer le processus amorcé.
Arkady meurt durant la mission, dans l’éclatement de la bombe. Et le miracle a lieu : la lune s’entoure progressivement d’une atmosphère suffisante pour les 10000 prochaines années, le temps pour l’humanité de repartir éventuellement à l’assaut de l’univers en quittant une terre totalement impropre à sa survie.
Plus tard, Henry resté sur la terre, au fond d’un bunker, désire assister en témoin impuissant mais heureux, à la destruction wagnérienne d’une terre à l’agonie : « Mais le coup de grâce fut le jaillissement géant de magma qui se déclencha, sans avertissement, dans la vallée de la Yellowstone. Ce fut une explosion dix mille fois plus puissante que l’aurait été celle de tous les arsenaux nucléaires. Jaillissant d’un cratère de la taille du New Hampshire, des matériaux en fusion étaient sortis de l’atmosphère –une partie restant même en orbite- l’essentiel retombant sous la forme de bombes volcaniques géantes qui incendièrent ce qui restait de la végétation terrestre. Et une énorme boule de feu, suivie d’un nuage de poussière, étaient montés jusqu’à la stratosphère, s’étaient ajoutés à la suie et la fumée des forêts en feu, créant un couvercle de ténèbres sur la planète.
Extinction des feux sur la terre.(…)
Des montagnes apparurent dans l’Antarctique, notamment quand la plaque indo-australienne décida brusquement de prendre le chemin du sud. D’autres jaillissements de magma avaient franchi l’écorce dans les régions volcaniques, aux Canaries, sous les restes , ravagés par les raz-de-marée, de Hawaï, sous l’Islande. Et les rifts, sur toute la Terre, s’ouvrirent, en Afrique orientale, au lac Baïkal, dans la mer Rouge , les continents se séparant. Le Rhin avait disparu dans une faille, puis une nouvelle plaque océanique apparut dans le graben qu’il occupait. Essentiellement, hormis tuer les gens et faire bouillir les océans, le volcanisme transformait l’atmosphère de la Terre : un air irrespirable d’oxyde de carbone, d’oxyde de soufre et d’hydrogène, mêlés d’arsenic et de chlore qui, selon les estimations, serait au bout du compte dix fois plus dense que l’ancienne, faite d’oxygène et d’azote. De vastes cycles d’effet de serre avaient commencé, les océans s’évaporaient et ne tarderaient pas à bouillir… Et la terre bien-aimée de Henry devenait ce qu’avait été Vénus. »
Une décennie plus tard, les choses avancent sur la lune. Nadhezda, la petite fille de Henry, sera la première cosmonaute à conquérir définitivement l’espace, portant le flambeau de l’humanité sur le satellite Icare, dans une nouvelle rencontre avec la « poussière de lune » ce qui les met tous deux à égalité pour la conquête du cosmos.
Un roman dense et touffu de plus de 700 pages, écrit avec une précision de bénédictin, fortement charpenté et documenté, et, pour aussi étranges que paraissent les hypothèses ou les théories énoncées, d’un grand réalisme. L’aspect psychologique est toujours présent, l’auteur nous laissant le temps d ‘apprécier l’évolution des personnages avant leur disparition. Un de meilleurs romans du genre récemment paru.
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