Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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Rhesus Y-2 - Par BenF
Zalnakatar a vu le jour dans le camps de vacances " Rio Dell " en Californie, au bord de la mer, près d’un entrepôt de réservoirs bourrés de déchets radioactifs. Etonnante symbiose d’eau de mer, de cellules animales et humaines radioactives, Zalnakatar accède à la vie sous la forme d’une masse protoplasmique verdâtre parcourue de pulsations rouges. En connexion avec son cerveau qui est la résultante de tous les cerveaux individuels des êtres humains par lui absorbés, Zalnakatar a pour unique ambition de s’étendre, de s’agrandir, en une coulée verte létale.
Pour progresser plus rapidement, il envoie ses cellules – des hommes au sang vert appelé Rhésus Y-2 – infester les réservoirs d’eau des grandes capitales de la côte Ouest des Etats-Unis. Prenant appui sur les centrales nucléaires, sa masse, haute de trente mètres, aplatit tout sur son passage. C’est la panique dans les villes et les morts se comptent par centaines de milliers, de Temecula jusqu’à San Diego. La quasi-totalité de la Californie est recouverte par son corps gigantesque.
Son point faible reste cependant son cerveau qui palpite au fond d’un trou d’eau là où tout a débuté, près du camping "Rio Dell ". Yvanovitch le scientifique, Suzan la journaliste et Nitosi le pilote, au risque de leur vie, annihileront l’organisme aberrant né de la pollution radioactive en pulvérisant sur sa surface l’aérosol " Wincat ", hautement toxique, découvert en derniers recours par des savants américains survoltés. Les USA se dégageront de justesse du piège mortel.
Un récit transcrivant la vie du " Blob " cinématographique. Style efficace mais intrigue banale.
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Bacteries 3000 - Par BenF
Garaway, médecin reconnu en cette année 3000 (qui ressemble comme deux gouttes d’eau à l’année 1979), est confronté à une épidémie de « stépule », maladie infectieuse mortelle, totalisant la somme des microbes pathogènes du passé, qui se communique par le sang et le sperme.
Or, suite à une contamination de Sunie, son infirmière préférée, par son boy-fiend Bruce, il est de plus en plus réticent à l’idée de faire l’amour avec elle. En compulsant son emploi du temps, il se rend compte qu’elle ne chôme pas en ce domaine puisque, sans s’en rappeler toujours, elle contamine par voie sexuelle de nombreux partenaires, empruntant la voie bien connue du " ping-pong " pour répandre la stépule:
" A midi, elle était dans les bras d’un directeur de banque dragué dans un aérobus. A 14 heures, elle faisait l’amour avec un jeune garçon de seize ans, dans une cave d’immeuble du quartier ancien de Brooklyn. A 16 heures , un clochard eut la bonne fortune de la posséder sous un pont de l’Hudson. A 17h 30, Sunie capta l’attention d’un policier. Il venait de terminer son service. Il l’entraîna dans une chambre d’hôtel et lui fit l’amour en dix minutes, avec des gestes d’homme habitué à régler la circulation. "
Tout en la surveillant de près, Garaway échappe à plusieurs tentatives d’assassinat. Un immense doute commence à germer en son esprit: et si la stépule était la manifestation d’une invasion bactérienne à l’encontre de l’espèce humaine? Il observe aussi dans son environnement proche, comme dans la totalité de la ville de New - York, un comportement bizarre des gens qui affichent le signe de la maladie, une couleur rosée qui se répand sur leur poitrine.
Décidé à chercher du secours - mais où ?- il en apprend plus sur ces bactéries intelligentes par une sorte d’induction télépathique.
Il s’agit des micro-bulles (c’est le nom de leur espèce) qui reviennent coloniser la terre dont ils étaient exclus depuis longtemps. S’emparant des corps comme véhicules nécessaires, se propageant par les relations sexuelles, ils finissent par former un être collectif dont Garaway est exclu pour le moment. Ils se servent de Sunie comme d’une arme sexuelle pour rendre le médecin inoffensif en l’infectant. Mais Garaway , après avoir tué Sunie - c’est à dire la colonie qui l’habitait - s’échappe de New - York espérant trouver des hommes sains près de la frontière du Mexique. Malheureusement pour lui, il se fait piéger par une jeune beauté de quinze ans qui se dit vierge mais qui, elle aussi, est porteuse des bactéries intelligentes. Toute résistance à leur invasion étant définitivement écartée, les micro-bulles réduisent l’humanité en esclavage.
Un récit à l’intrigue plate, les seules pages intéressantes étant celles qui relatent l’anxiété du héros solitaire dans une société d’ennemis à son image (ce qui rappelle le livre de Kinney " les Chrysalides " ou le film tiré de celui-ci "l’Invasion des profanateurs de sépultures). Un bon point cependant. Composé en 1979, le roman met l’accent sur le mode de transmission de la maladie " par le sang et le sperme ". N’est-ce pas une belle reconnaissance du sida?
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Elimination - Par BenF
Siro Spadoni, le " Vieux " se trouve en compagnie de Marc Lefranc, le " Jeune ". Tous deux tentent de survivre dans un univers urbain chaotique, bouleversé par d’anciennes déflagrations nucléaires et parcouru par les " crânes rasés ", les " pillards " et la " police ", autant de groupes à la disposition des " A.A.A. " ( pour Habitants – sans le H. ?- des Abris Antiatomiques).
Seul groupe technologique organisé, les " A.A.A. " habitent un réseau de cités souterraines dans lesquelles ils vivent en égoïstes parasites entretenant des " esclaveries " pour leurs besoins personnels, traitant tous ceux qui essaient de franchir la " Ligne rouge " en ennemis irréductibles. Léa s’est échappée d’une esclaverie. Jeune femme forte, elle rejoint le couple Spadoni-Lefranc, bientôt augmenté de Patricia, une autre jeune fille fuyant des avanies de tout ordre.
Le petit groupe entreprend, grâce à un plan secret, de pénétrer dans le " Tachyon ", une pile atomique encore en état de fonctionner et source de tout pouvoir. Tel est aussi le but de " la Voisin ", patronne des A.A.A., qui, apprenant l’action de Marc, s’ingénie à le contrarier, sans y arriver. Mais Marc n’est pas ce qu’il semble être : c’est un " Trans " (pour "Transmutant") aux pouvoirs psy immenses, télépathiques, prophétiques, visionnaires, empathiques, etc., lesquels prennent de plus en plus de force au fur et à mesure qu’il se rapproche du Tachyon.
Il sera rejoint par d’autres Trans, sortes de clones de Marc qui formeront une petite armée capable d’annihiler toute résistance ennemie, ce qui déclenchera une crise grave au sein des A.A.A., annonciatrice d’une guerre civile dans laquelle crânes rasés, crânes rouges, police, pillards s’étriperont à qui mieux mieux, en assassinant la Voisin.
Léa, Spadoni, Patricia, semblent être les pièces essentielles d’un puzzle monté par Tachyon qui aurait conçu les Trans, et notamment Marc, pour redonner un nouveau départ à l’espèce humaine. Puis Marc et ses Trans, les émanations de Tachyon, disparaissent.
C’est Graziella dite " la Gazelle " dite " Marie " qui viendra ouvrir la porte ultime de Tachyon. C’est une Trans femelle grâce à laquelle Spadoni et Léa, futur couple dominant, régénéreront la terre. Quant à la Gazelle rendue féconde en toute simplicité par Marc et… par télépathie, elle mettra au monde un fils qui s’appellera " Jésus " :
" L’énorme battant pivota et dévoila Siro Spadoni, Léa Martin et Patricia Coste. Je suis la Gazelle, dit Marie. Je suis très lasse. Allons encore au Palais. Là-bas, tu prendras le pouvoir, Siro Spadoni, et Léa t’aidera dans cette tâche. Bientôt, il y aura du soleil. Patricia épousera l’un des hommes de ma suite, et je mettrai au monde un fils, l’enfant de Marc. En souvenir de l’Espagne, et parce que ce prénom est très usité là-bas, je l’appellerai Jésus… "
Quand on vous dit que rien n’est impossible à une pile atomique… ! Ouvrage navrant où le fait de tirer à la ligne par l’auteur pour raison alimentaire ne justifie pas que celui-ci prenne son lecteur pour un demeuré.
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La Terreur Psy - Par BenF
En voilà un beau conte ! Bien avant 2075 aux Etats-Unis, la surpopulation a progressé à un point tel, que les gens s’écrasent les uns contre les autres. Dans le monde entier, les cités sont calquées sur le même modèle : il y a les V.B. (Villes Basses) et les V.H. (Villes Hautes). Dans la V.B. s’entassent les pauvres dans des conditions de vie inimaginables. Dans les V.H. se prélassent les riches, les "Résidents", protégés par des murs et des miliciens privés. Young Leyland, un flic pauvre de la V.B., travaille sur un meurtre commis par un Résident.
Conjointement, se détraquent tous les rapports sociaux dans la V.B. Les gens sont d’une intense agressivité les uns entre les autres, les "crânes verts", sortes de punks, s’emploient à éliminer tous les policiers. Le manque de nourriture, les cadavres partout répandus encouragent au cannibalisme. Young, soutenu par son chef Jefferson, apprend de la bouche d’Etta Hubell, la fille révoltée d’un grand patron Résident, que tous ces événements sont intentionnellement provoqués par les riches qui souhaitent éliminer les pauvres par l’intermédiaire de " rayons psy " en un génocide massif. En construisant un émetteur qui arrose la V.B., en disposant des relais dans le monde entier, la V.H. fait régner la "terreur psy." Young, aidé par Etta qui a honte de sa classe, parvient, avec des moyens extrêmes et au terme d’une cavale qui manque de le mener sur la chaise électrique, à faire sauter l’émetteur maléfique. Les riches Résidents "sous induction", meurent tous par une espèce de choc en retour – et ceci sur toute la planète. Les pauvres des V.B., un milliard de morts plus tard, reprennent leurs esprits en comprenant à quel point ils ont été manipulés.
Young Leyland honoré comme sauveur de l’humanité, fait don de tous ses biens aux pauvres, alors que sur terre, il n’y a plus de riches. C’est bien fait pour eux : ils n’avaient qu’à laisser les pauvres tranquilles :
" Les Résidents étaient tous riches. Ils vivaient littéralement en cercle fermé, avaient les meilleurs produits alimentaires, les meilleurs vêtements, le meilleur matériel, de l’éducation, heureux d’avoir tout ça mais, en vérité, n’ont éprouvé qu’une peur panique lorsque la démographie galopante de notre planète leur a fait comprendre qu’ils devaient un jour partager leurs richesses. Je ne veux pas être riche et notre nouvelle Société devrait faire en sorte de supprimer les Riches ! La richesse est une mauvaise habitude, une espèce de maladie qui annihile les sentiments humains et qui incite l’homme à devenir un loup pour l’homme. "
Un petit texte bien mené pour sa partie policière, et bourré de bons sentiments qui tordent le cou à la "lutte des classes". Récit féerique qui fait bien regretter que la vie réelle soit si compliquée !
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Un Autre Monde - Par BenF
Le couple Laurence et Marc Chatenoud vit tranquillement sa petite vie. Lui, est romancier et accessoirement " homme au foyer. " Elle, technicienne dans une usine d’armements. Après avoir renversé un flacon d’un gaz inconnu, le YGB-21-97 HT, Laurence, contaminée, infecte Marc. Celui-ci se trouve confronté à des phénomènes bizarres qui iront en s’accentuant : de la disparition d’objets à la disparition d’individus, en passant par des rêves ayant tout l’apparence de la réalité, jusqu’à la visite de Monsieur Genamy, un individu qui l’invite à le suivre sur sa " bande de transmigration ".
Laurence, sur ces entrefaites, accouche d’un fils qui se prénommera Olivier, lequel aura la faculté de disparaître de son petit berceau et d’y réapparaître, au hasard. Ceci attire l’attention de la P. J. en la personne de l’inspecteur Duclos qui se perd en conjectures sur la nature du phénomène. Tout se complique lorsque le lecteur apprend qu’une usine entière, élaborant ce même gaz, a explosé en Russie. Le YGB-21-97 HT, très volatil, se mélange à l’oxygène de la terre et , de façon irrémédiable, fait disparaître tous les êtres humains. Autour du couple, les gens se font de plus en plus rares. La petite famille constate – sans en connaître la raison - qu’elle reste la seule vivante, et dans leur ville, et dans leur région.
Pour mieux faire face à la catastrophe, et incapables de se "désincarner " comme les autres, ils s’embarquent pour l’Afrique s’attendant à trouver là-bas, dans ces régions non technologiques, des êtres humains épargnés par le fléau. Olivier, pivot du phénomène, parce que le seul à avoir été conçu par une femme contaminée, en décidera autrement. Par un cri puissant qui surprend Marc au volant de la voiture, Olivier créera les conditions de l’accident mortel où tous les trois pourront enfin rejoindre " l’autre monde " où, réduits à l’état d’entité gazeuses, ils s’associeront aux leurs, laissant la terre en friche et livrée aux chiens errants.
Un récit alimentaire oscillant sans cesse entre le fantastique et la science-fiction, qui manque de cohérence interne. L’auteur tire à la ligne en y ébauchant une suite d’intrigues qui ne mèneront nulle part. Le résultat d’ensemble est décevant et surprenant de la part d’un romancier reconnu dans le champ de la littérature populaire.
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Fossiles En Sursis - Par BenF
Jean, étudiant en sciences biologiques à la Sorbonne, fait la connaissance de Claude, jeune fille dont il tombe éperdument amoureux. Elle cultive déjà une autre passion, celle de comprendre son maître à penser, le professeur Slansky, chercheur et biologiste réputé quoique méprisant envers le genre humain.
Retenu à Bordeaux par le décès de ses parents, Jean se voit obligé d’interrompre ses études et de reprendre l’exploitation maritime familiale. Quant à Claude, venue revoir Jean à Bordeaux une dernière fois, elle s’embarque pour New-York avec le professeur Slansky dont elle est devenue l’assistante privilégiée. Après New–York, le tandem entreprendra des recherches dans les îles Marshall. Jean est meurtri par cette situation mais ne peut y remédier. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur il s’évertue à rendre agréable à Claude sa dernière entrevue en lui présentant son entreprise et en lui faisant faire la connaissance d’un vieux capitaine breton, Cloarec, qui a une énigme à résoudre, soit celle de la provenance d’un scarabée extraordinaire, à la carapace extrêmement résistante, et radioactif de surcroît.
Ces petites bêtes semblent avoir été contaminées par l’explosion programmée d’un important stock de bombes atomiques disposées dans la fosse des Aléoutiennes. Les divers Etats, jouant plus ou moins franc-jeu, avaient pris la décision de diminuer le risque nucléaire en immergeant les bombes les plus nocives à cet endroit. Mais l’homme étant ce qu’il est, l’un des partenaires a triché. En faisant éclater ses bombes, il a provoqué un gigantesque raz-de-marée qui a balayé les îles polynésiennes en rendant toute la région radioactive :
" Les îles Aléoutiennes, les plus proches de son foyer, avaient été les premières à lancer un S.O.S. désespéré, puis avaient brusquement cessé toute émission. Mais le désastre allongeait son rayon, élargissant ses ondes meurtrières et n’épargnant pas les bateaux. Bientôt les appels se croisèrent en réseau si serré qu’il ne fut plus possible d’en déterminer l’origine. Le formidable raz-de-marée balaya tout le Pacifique, ravageant tout sur son passage et laissant derrière lui d’innombrables victimes. "
Un message angoissant de Claude appelle Jean à son secours. Elle se trouve en compagnie de Slansky sur l’île d’Uziran, située en plein périmètre touché, et interdite d’accès par les autorités maritimes. Grâce à Cloarec, et avec beaucoup de difficultés, Jean gagne l’île d’Uziran. Il y retrouve Claude et Slansky vivant dans une cabane où se poursuivent de mystérieuses expériences. Le professeur, qui n’aime guère être dérangé, admet la présence de Jean dont il suppose la venue liée aux réparations d’une antenne émettrice endommagée par le cyclone. Pour pouvoir survivre dans ces conditions hostiles, ils s’injectent un sérum mis au point par Slansky, destiné à neutraliser les effets de la radioactivité.
Des rumeurs, des hurlements la nuit, des porcs sauvages dépecés, l’inquiétude manifestée par Claude, autant de signes qui indiquent à Jean que l’île est cernée par des monstres mystérieux et dangereux qui sortent de la mer à la nuit tombée. Ce sont des êtres repoussants, amphibies et carnivores, des mutants, dont le développement est lié à l’augmentation de la radioactivité :
" La lune qui l’éclairait de dos ne me laissa voir que sa silhouette. La description que m’en avait faite Claude me frappa par son exactitude : il tenait à la fois de l’homme et de la bête. De l’homme par la disposition de ses membres et sa stature verticale ; de la bête par la nature de sa peau, une sorte de cuir huileux qui luisait sous la lune, et surtout par sa tête : une énorme tête sans cou qui se rattachait aux épaules comme celle des taureaux. L’ensemble évoquait la silhouette de quelque gigantesque batracien. "
Slansky, en en capturant certains, se livre sur eux à des manipulations pour en faire des êtres supérieurs aptes à remplacer un jour l’humanité qu’il hait. Grâce à Josuah, serviteur noir gagné à la cause de Claude, Jean arrive à faire fléchir Slansky qui, finalement rendu à la raison, empoisonne les amphibies ayant servi à ses expériences et se décide à prévenir ses pairs de la menace que fait peser sur l’espèce humaine la radioactivité incontrôlée.
Un récit dont les rapprochements avec " l’île du Dr Moreau" de Wells sont évidents. Les personnages, leur psychologie et motivations occupent une place importante dans le tissu du roman. Le mystère entourant la menace se lève progressivement alors que l’avertissement aux peuples sur les dangers du nucléaire est un lieu commun à l’époque.
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Une lettre d’un (vrai) Breton qui en veut à tel point aux Anglais , parce qu’ils sont « unfrench », qu’il suggère deux manœuvres pour les embêter : d’abord le détournement préalable du Gulf-Stream, ce qui refroidirait leurs côtes, puis l’invasion de ladite Angleterre par un corps d’armée français galopant sur la Manche gelée.
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Une première lettre envoyée par l’Amiral Quesitor au Ministère de la Marine relate la découverte de Paris. Partie de Nouméa, l’expédition archéologique jeta l’ancre de ces trois vaisseaux dans une baie immense et sûre, à proximité des ruines de Paris, prouvant déjà la montée des eaux qui avaient englouti ces côtes primitives. Ils furent accueillis par les autochtones, curieux, sympathiques, fiers de leur cité, mais barbares et attachés à leur sol, doués d’un intérêt viscéral envers la politique :
« Il y a d’ailleurs bien d’autres difficultés à résoudre pour organiser le pouvoir chez une peuplade où tout le monde brûle de commander, et où personne ne consent à obéir. Les plus modestes rêvent une fonction publique, qui leur livre au moins quelques subalternes à gouverner ; mais tous, même les plus misérables et les plus ignorants, se croient parfaitement aptes à régir la tribu, parlent à tort et à travers des affaires de la cité, émettent des idées, des théories, des principes aussi insensés que disparates, et ne les voyant pas adoptés, se sentent envahis par un impérieux désir de révolte. »
D’après Quesitor, ce sont les descendants des Français d’antan. Accompagnés par les naturels, il se rend au sommet d’une petite colline pour avoir une vision complète de la cité antique :
« C’était bien Paris, nul de nous n’en douta, ces ruines grandioses étaient bien le tombeau de la reine du vieux monde. Sa tête orgueilleuse plane encore au-dessus de ces espaces désolés.
Dans une vallée, dont nos yeux pouvaient à peine embrasser l’étendue, se dressaient pêle-mêle des dômes, des colonnes, des portiques, des flèches élancées, des combles immenses, des frontons, des statues, des chapiteaux, des entablements, des crêtes, des corniches ; et à notre gauche nous voyions se profiler, fier et hardi sur le ciel noir, le couronnement de l’arc triomphal élevé par un des derniers Poléons de la France à la gloire de ses armées. »
Le déblaiement des ruines aussitôt commencé avec de grands moyens amena son lot de découvertes et de fausses interprétations, les restes de la flore et de la faune prouvant que l’endroit était jadis fortement habité. Des statues furent mises à jour comme celle du Laocoon, et les hardis explorateurs s’attachèrent à relever l’arc de Triomphe au bout de « l’Avenue des Chefs Illustres » » (les Champs Elysées). La découverte de l’obélisque entièrement engravée d’une écriture inconnue les plongea dans la perplexité. La lettre de Quesitor provoque la constitution d’une séance de «l’institut de Calédonie ». L’enthousiasme sera immense et la discussion acharnée autour de la nature d’une statue féminine découverte, appelée "la République". La conclusion de l’Institut fut sans appel. Il s’agissait « d’une Minerve qui a été fondue dans la ville d’Orléans sous le gouvernement de la Reine République ».
On attribua aussi la médaille d’honneur aux hardis navigateurs. Pendant ce temps, à Paris, la curiosité des indigènes se fait de plus en plus vive à l’égard des étrangers dont ils ont assimilé les principes politiques et les institutions :
« Nos institutions politiques leur sont aujourd’hui connues dans leurs moindres détails, et ils les critiquent tout haut. Chose étrange, dès qu’ils abordent ce sujet, la passion les emporte et la raison semble les abandonner.Ces barbares, absolument étrangers, il y a quelques mois, à notre organisation sociale, sur ce point encore nous proposeraient volontiers des perfectionnements ; ils ont déjà à nous offrir deux ou trois systèmes complets, plus insensés les uns que les autres, et qui renversent toutes les idées reçues en matière d’impôts, d’instruction publique, de religion, de franchises municipales, etc…, etc…. Ils seraient enfin charmés de nous voir adopter le principe fondamental de leur gouvernement, qui consiste à changer de chef le plus souvent possible. »
Pourtant les fouilles continuent, livrant d’abondants trésors comme cette magnifique Vénus sans bras qui fut attribuée au sculpteur du XVIème siècle, « Karpeau », ou la Mairie du Louvre qui fut reconnue comme un bâtiment dédié à « la Sainte Marie du Louvre ». L’exhumation de deux fioles et d’un bouchon prouvèrent que les Français de l’époque participaient grandement à des libations, surtout à l’époque de la dynastie des « Poléons » dont une médaille votive prouva sans contestation possible le règne.
La dernière lettre de Quesitor sera alarmante et terrible. Il dit que ses marins se sont mutinés en faisant cause commune avec les natifs, fraternisant dans leur idéal de liberté. Les mutins le convainquirent aussi de se joindre à eux sans qu’il ne perde rien de ses titres ou prérogatives. L’amour de la politique chez les barbares avait contaminé les explorateurs:
« Ma dépêche d’hier a été interrompue par la visite de notre nouveau chef. Il venait me développer les idées politiques qui serviront d’assises à son gouvernement, et m’exposer les réformes sociales qu’il médite. Quelques-unes m’ont paru, en réalité, fort sensées, fort urgentes même ; car, à bien des égards, les bases sur lesquelles repose la société moderne sont barbares, injustes et heureusement vermoulues. Je n’ai donc pas cru devoir lui refuser mon concours et l’appui de ma longue expérience .D’ailleurs, à moins de regagner Nouméa à la nage, force m’est bien de demeurer ici, puisque tous mes marins m’ont abandonné et que l’on a confisqué ma flotte. »
« les Ruines de Paris en 4875 » forment une courte nouvelle par lettres , une étude fine et ironique de la difficulté à établir la vérité historique et une critique des moeurs politiques du régime impérial en un style d’une grande virtuosité.
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Adam Sans Eve - Par BenF
Crane rampe vers la mer sur un désert de cendres :
" Crane s’aperçut qu’il pleuvait. Il enfouit son visage dans la cendre tiède et fangeuse pour tenter d’en sucer un peu d’humidité. Puis, en gémissant, il reprit sa reptation. "
Dernier homme sur Terre, il est directement responsable de la catastrophe qui a frappé l’humanité; il avait tenté d’atteindre la Lune grâce à un carburant , un catalyseur liquide de son invention, malgré les objurgations de son collègue Hillmeyer et les réticences d’Evelyn, son amie. L’objectif n’a pas été atteint et le catalyseur, en retombant sur Terre, a affecté tous les noyaux atomiques ferriques de la planète. L’humanité ainsi que toutes les espèces animales ou végétales ont disparu. Le monde s’est couvert d’une couche de cendres. Crane, qui a réussi à sauter en parachute, reste seul en proie à ses remords et soumis à des hallucinations. Son unique but avant de mourir est d’atteindre la mer:
" Alors il comprit pourquoi il était revenu à la mer. Ni Adam ni Eve n’étaient nécessaires. Seule la mer, source de toute vie était indispensable. La mer qui l’avait rappelé à elle afin que la vie puisse continuer... Doucement, les eaux le bercèrent. Doucement... gentiment... la source de toute vie berça le dernier-né de l’ancien cycle, qui allait devenir le premier-né du nouveau. Les yeux déjà vitreux, Stephen Crane sourit aux étoiles disséminées au hasard dans le ciel, des étoiles qui n’avaient pas encore formées les constellations familières - et ne les formeraient pas avant cent millions de siècles. "
Une nouvelle lestement menée avec une double chute. Ecrite en 1941, elle insiste sur la crainte qu’inspirait l’idée de réaction en chaîne atomique par une arme récente, mal connue et redoutable.
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Ignace Rough, le grand magnat de la finance, invite sur son immense voilier, le Flamingo, une poignée de financiers hors-pair, le « Groupe des Cinq » qui projettent de se rendre maîtres du monde en s’attaquant, par une spéculation définitive , à la Bourse, et en s’emparant de tous les leviers de commande industriels :
« Nous dirigerons la pointe de la terreur sur la Bourse. En quelques jours, nous aurons fait s’effondrer toutes les valeurs. Nous les rachèterons pour une bouchée de pain. Quand, sept jours plus tard, nos ennemis reprendront leurs esprits, il sera trop tard. Et nous publierons alors un manifeste sur la paix éternelle et la fin de la révolution sur terre. »
L’ingénieur Corvin qui les accompagne, leur explique comment réussir ce beau coup. Il s’agira de profiter du passage dans notre ciel de la comète de Biéla pour déclencher un processus qui amènera la ruine de notre lune. Dans une île qui appartient à Ignace Rough, à l’écart de la civilisation, les usines tournent à plein rendement. Elles ont pour objectif d’envoyer une série de bombes sur les failles lunaires qui affaibliraient la cohésion naturelle de notre satellite. La comète se chargera du reste. En passant au périhélie, elle créera une telle tension sur le centre de gravité lunaire que la lune éclatera en plusieurs morceaux. La terreur et les faillites de l’économie mondiale qui en résulteraient permettraient au groupe des Cinq de prendre tous les contrôles à vil prix et d’imposer leur ordre politico-économique, en supprimant toute velléité de résistance. Comme les morceaux de lune, d’après les calculs de Corvin, ne s’abîmeraient dans l’atmosphère terrestre que dans cinquante mille ans, le délai est jugé largement suffisant pour procéder à l’opération. Bien entendu, une fois le forfait accompli, l’on ferait disparaître les malheureux acteurs inconscients du drame, les ouvriers et les techniciens. Le plan fut donc appliqué selon les prévisions et la lune vola en éclats :
« Surgissant au loin, derrière le hideux chapiteau pointu d’un gratte-ciel de quatre-vingt étages, la lune venait d’émerger dans le ciel. Elle était couleur de cuivre terni. Elle paraissait plus grande qu’à l’ordinaire et tout entière enrobée de vapeurs. Mais le plus effrayant était que son disque vacillait et ondoyait, à la manière d’une méduse (…) La lune, on le voyait nettement à présent, s’était disloquée en plusieurs morceaux. La comète de Biéla agissait sur leurs parties inégales, et celles-ci se détachaient l’une de l’autre. Le spectacle de ce monde brisé en miettes était si terrifiant qu’au cours des premières heures une multitude de gens en perdirent la raison : ils se jetaient du haut des ponts dan l’eau des canaux, ils se donnaient la mort, impuissants qu’ils étaient à surmonter leur effroi. »
S’étant rendu maître de la terre, Ignace Rough, s’étonne du changement rapide dans l’attitude des gens vis à vis du travail… Une fois la pure période de terreur surmontée, une sorte de mollesse poétique entretenue par des intellectuels jeunes, imberbes ou chevelus, anarchistes ou amoureux, s’emparent des sociétés qui, dès lors, envisagent uniquement de s’amuser, de jouer, de vivre, de paresser au lieu d’enrichir Ignace Rough. Le complot a eu des conséquences inattendues !
Une nouvelle étonnante et jubilatoire où le prétexte cataclysmique véhicule un message libertaire.
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