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Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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Livres

  1. Type: livre Thème: menaces idéologiques Auteur: Pierre DOMINIQUE Parution: 1933
    Au temps de la Grande Anarchie ou le jour ordinaire du citoyen Dupond à Paris sous le régime de la nouvelle Commune. Se réveillant tôt le matin, sa seule occupation de la journée est de trouver de quoi survivre. Le troc s’est substitué à l’échange monétaire, l’argent – monnaie d’état - n’ayant plus aucune valeur, car soumis à une inflation énorme. Replongé en plein moyen âge, Dupond, qui partage sa chambre avec des miséreux, espère troquer un rideau, un réveille-matin et un vase contre des souliers ou de quoi subsister. Longeant des bâtiments officiels dévastés, se méfiant des mouchards et de la police, se fondant dans une foule de clochards et de crève-la-faim, il pousse jusqu’au marché aux bestiaux des Champs Elysées :
    «Place de la Concorde, c’était une armée de voitures rangées le long des trottoirs. Chacune servait de boutique avec un chargement de fruits et de légumes, et la foule passait entre les rangs, poussant très haut cette rumeur affairée et joyeuse, commune à tous les marchés. Dupont traversa la place en grognant. Il n’avait rien à faire au marché aux légumes, pas plus qu’aux Champs-Elysées où se tenait le marché au bétail et qui était pourtant bien curieux. On y vendait surtout de la volaille et des lapins car beaucoup de Parisiens élevaient des lapins (…) on y vendait aussi des moineaux, des pigeons, des chiens, des chats, des rats. Le rat engraissé faisait prime sur le marché, ainsi que le pâté de rat, très poivré et qui emportait la bouche. »
    Le Palais-Bourbon, devant lequel il passe, sert de logement à la plèbe.Dans tous les parcs et jardins publics de Paris, l’on cultive des légumes. Partout, les échanges improvisés permettent de se fournir en bimbeloterie, comme chez les bouquinistes des quais de la Seine. Les transports publics, remplacés par des charrettes à bois, sont inefficaces et lents. Quoique certaines lignes de métro fonctionnent encore, les stations sont habitées par une populace qui y a pris ses quartiers depuis les dernières attaques ennemies au gaz :
    « Le bombardement aérien de Paris, la guerre civile, les incendies avaient fait d’une bonne part de la capitale ce champ de ruines. Beaucoup de rues se trouvaient barrées par les écroulements ; les façades noircies ou trouées surgissaient à tout bout de champ ; il pleuvait dans le Louvre ; l’Arc de triomphe n’était plus qu’une masse de pierres pilonnée d’obus, décorée de groupes informes ; et l’Opéra, ruinée par l’incendie montrait, vu du dehors, une façade crevée le long de laquelle pendaient des poutres, tandis qu’au dedans c’était un désert noirâtre, vaguement herbu par endroits, et traversé la nuit par des ombres incertaines d’ivrognes qui, du Temple écroulé de la musique, poussaient vers la lune d’ignobles chansons. »
    la police municipale et la troupe essaient en vain de trouver du blé chez les paysans de la région de Bourges ou de Chartres qu’elles spolient de leurs terres. Chaque ville est devenue autonome et traite isolément avec les pays étrangers:
    « Notre Commune à nous, jusqu’où va son pouvoir ? On parle de Melun : le fait est qu’on se bat à Melun. Les gens du Midi, avec Marseille, sont indépendants. Le gouvernement de Bourges, eh bien, il paraît qu’il traite avec le Japon au sujet de certaines îles d‘Océanie. »
    Paris s’administre elle-même, vivant sur l’exploitation sauvage d’une plèbe sous-alimentée. Les voleurs courent les rues. Les femmes, en échange d’une poignée de riz, se prostituent. Les appartements ne restent pas longtemps inoccupés :
    « Dans tous les appartements abandonnés des sans-logis avaient pénétré, s’étaient installés comme des coucous dans le nid des autres ; On avait parfois enlevé des portes, des meubles, des planchers pour les brûler.»
    Dupond, qui a fait un bel échange, s’est trouvé des souliers neufs et un petit sac de riz. Il arrive même à s’offrir une bouteille de vin et un déjeuner consistant au restaurant, soulevant l’animosité de ses voisins. Ayant eu vent de la possibilité de se procurer du charbon dans une gare SNCF, il participe à la curée générale avant que la troupe n’arrive. Il échappera de peu aux soldats, emportant quelques blocs de charbon et laissant sur le quai de nombreux cadavres de fusillés. En somme, une excellente journée, qui, pourtant, se terminera mal. Trop confiant en sa bonne fortune, il ne pourra éviter des agresseurs, qui, le dépouillant de tout, le laissent sans défense :
    «Ses agresseurs le jetèrent dans un renfoncement, lui enlevèrent brutalement son veston, sa chemise, sa culotte, ses souliers, et, bien entendu, les provisions qu’il portait. Mais quand ils en furent à l’argent, ils rirent très fort et le lui laissèrent : - Garde-le, tu t’achèteras un journal avec… » Content d’être encore en vie, Dupond rentre chez lui.
    Une charge féroce travaillée au scalpel, qui analyse dans le détail les malheurs quotidiens d’une France en lambeaux soumise à une politique socialisante et partageuse. Vision d’un avenir sombre mais plausible.

  2. Type: livre Thème: menaces idéologiques, guerres futures 1 Auteur: Raoul MINHAR Parution: 1897
    Ceci est une narration documentée de la journée d’un «militaire  fonctionnaire» lors d’une guerre civile au vingtième siècle. Après avoir touché son uniforme et son arme,  sa « journée de travail étant terminée », il rend visite à Séraphine, son « associée corporelle ».
    La nuit « on entendait bien au loin quelques coups de feu, quelques tapages de bombe, mais de pareils bruits étaient trop habituels à cette époque pour (qu’ils en fussent)  incommodés »
    Le matin, les coups de feu qui pénètrent dans l’appartement ne semblent pas gêner Séraphine. D’ailleurs, alors qu’ils étaient en train de boire leur café (fait avec de « l’eau de l’Etat ») sur le balcon d’en face, ils virent un insurgé « à la maigre figure de Celte rageur, au gilet de lame brune et au chapeau melon »
    Une balle traverse le képi du narrateur qui aide courtoisement » l’agresseur à venir les rejoindre car « il serait trop ridicule, lorsqu’on a vécu au vingtième siècle, d’en vouloir à celui qui, essayant de vous tuer, n’a pas réussi. »
    L’insurgé leur parle de la dureté de son métier d’ouvrier, à fournir des pièces d’habillement aux grands de ce monde, un commerce en quasi-faillite. Légitimement, il a brandi l’étendard de la révolte, tirant sur tout ce qui porte l’uniforme, sauf qu’à l’instant même il avait vu son adversaire sans képi, il a su qu’il s’était trompé à son sujet. Séraphine lui apprend que le conflit perdure dans certains cantons d’Asie orientale, ce qui le remplit de joie, puisqu’il a encore « du pain sur la planche pour ses (cinq) enfants ».
    Un récit étonnant dont l’impression surréaliste se dégage d’une description présentant la guerre civile comme une formalité à remplir dans le cadre d’une relation habituelle  et codifiée par l’administration.

  3. Type: livre Thème: savants fous et maîtres du monde, guerres futures 1, menaces idéologiques Auteur: Adolphe LAURAIN Parution: 1937
    En une France future, le pape, en visite à Paris, demande la grâce de révoltés condamnés à mort, auprès de Gadog, neveu de l’Archévêque, l’Antéchrist de la bible, le futur maître du monde. Celui-ci est amoureux de la jeune Marie, la nièce du pape, ce qui explique sa relative clémence.
    Gadog possède une personnalité complexe. Rusé, savant, communiste convaincu, matérialiste dans l’âme, juif mécréant, il souhaite conquérir l’empire et reléguer Judith, l’impératrice de l’Europe, au second plan. L’Angleterre, symbole de la dépravation du monde, a déjà disparu sous les flots, lorsque Gadog s’attaque à tous ceux qui menacent l’empire, usant de gaz et d’avions de sa propre conception pour les réduire à merci. En dépit des milliers de morts, il apparaît comme le véritable sauveur de l’Europe, chef de la société de « l’Ultime », un groupe occulte qui travaille à l’établissement d’une dictature prolétarienne mondiale. Avec l’armée derrière lui, le nouveau « Protecteur de la nation » démet l’Impératrice de ses fonctions. Tout en sapant l’autorité du christianisme, il met le clergé vénal de son côté. L’Europe soumise et contrôlée, il se tourne vers la Chine :
    " On vit des villes entières sauter, et non seulement des villes, mais des grandes îles, de vastes régions.  C’est ainsi que presque tout le Japon s’effondra d’un seul coup, disparut au fond des eaux, comme l’Angleterre quelques mois auparavant. Qui dira l’horreur de toute l’Asie ! Ce n’était que bruits d’explosion, flammes et fumées, cris des mourants, massacres et abomination. En vain le pape avait-il essayé de faire entendre sa voix pour arrêter le carnage. La bataille continuait à faire rage. On raconte qu’on avait vu au-dessus de la mêlée un avion surmonté d’une croix lumineuse dans lequel on distinguait deux formes blanches, et d’où partaient des implorations et des appels à la pitié et à la paix… "
    Des incendies monstrueux confirment sa victoire sur Pékin, ville dont il hâtera la reconstruction. Prenant pour capitale Paris et pour emblème le Dragon, après avoir assassiné son propre père, Gadog, humilié par le pape qui refuse de lui remettre Marie, fou de rage, rend la religion responsable de ses états d’âme :
    « Une véritable rage s’était emparée de Gadog. Un moment, l’espace d’une seconde, il se demanda s’il n’allait pas étrangler de sa main l’homme qu’il avait devant lui. Mais il comprit aussitôt qu’il fallait éviter un nouveau scandale. Trop de rumeurs couraient déjà sur son compte. Tout à coup, avisant à sa portée un grand christ qui faisait face au trône pontifical : - A nous deux, cria-t-il en le tirant à lui, et il lui crachait au visage, et l’ayant jeté à terre, il le martelait à coups de talon, cependant que le pontife, en essayant de se lever, tombait évanoui. »
    Grâce à son outil, « l’Ultime », il instaure le communisme dans le monde entier, massacrant les opposants ou les minorités, interdisant le mariage et la famille, obligeant à l’union libre et à la jouissance immédiate des biens de ce monde :
    « Et s’inspirant de la plus pure doctrine communiste, il promulgua  un décret qui interdisait sur les deux continents la célébration de tout mariage aussi bien civil que religieux. L’union libre qui se pratiquait déjà sur une grande échelle, serait désormais la règle générale. Et la liberté sexuelle était proclamée. C’est ainsi qu’en Europe et en Asie la civilisation se transformait et que tendaient à disparaître les mœurs de la vieille société bourgeoise et capitaliste. »
    Se voulant le maître des corps et des esprits, il se débarrasse définitivement de Judith, dernier obstacle à son destin. Interdisant tout culte qui n’aurait pas sa personne pour objet, il traque les religions en tous lieux. Ses conquêtes se multiplient : l’Afrique est prise sans coup férir. Suivent l’Océanie, puis l’Amérique où la destruction de toutes les grandes métropoles démontre à nouveau l’efficacité de ses armes. Le matérialisme en expansion lui impose la mise en place de cinq dictateurs, les cinq « Présidents », responsable chacun d’un continent. Lentement, se développe une caste de privilégiés. Prônant l’inverse de la théorie communiste, il pousse chacun à s’enrichir, injectant des milliers de tonnes d’or dans le circuit économique.
    Rome, qui jusqu’ici avait été épargnée par Gadog à cause de la présence de Marie, brûle soudainement. D’abord heureux de la mort supposé de son éternel ennemi, le pape, Gadog déchante brutalement : celui-ci a survécu et critique toujours ses agissements. Le dictateur ne comprend pas comment on peut s’acharner ainsi sur sa personne alors qu’il fait son possible pour rendre les hommes plus heureux, en euthanasiant notamment les vieillards et les infirmes :
    «Par ordre de Gadog et pour le plus grand bien de l’humanité, les malades incurables, les enfants infirmes ou trop faibles étaient sacrifiés, afin qu’il n’y eût plus de misères ni de laideurs dans le monde, et qu’il y eut moins de bouches à nourrir. Etaient aussi exterminés sans pitié les déments, les « morts de l’esprit », les grands blessés, et les incapables, les médiocres, les suspects étaient stérilisés. L’eugénisme était devenue la grand loi de l’humanité : il ne devait y avoir sur la terre que des hommes sains et robustes.»
    Pourtant, la mort le tourmente. Craignant sa disparition, et tout en contrôlant le vaste programme d’éradication des races noires, il travaille avec acharnement à se rendre immortel grâce à la science. N’acceptant plus aucune critique, ni celle de sa mère qu’il assassine, ni celles de ses proches qui l’accusent d’avoir trahi l’idéal communiste et qu’il fait exécuter, il poursuit de manière monomaniaque son rêve d’immortalité.
    Un voyage au mont Saint-Michel est pour lui l’occasion de se faire déifier, de remplacer l’image de l’ange tutélaire par le symbole du Dragon. Mais une douloureuse surprise l’attend : au moment même de sa consécration, une blessure inexplicable lui perce la poitrine. Pourtant, il ne renonce pas. Il désire donner un éclat particulier à l’événement en obligeant le pape à reconnaître sa divinité. Malgré les signes annonciateurs de catastrophes, un tremblement de terre arasant la colline de Montmartre par exemple  ou le peuple juif, son peuple, qui ne le reconnaît plus comme Messie, ainsi que l’augmentation de la douleur dans sa poitrine, il persiste dans son idée fixe, se disant que, s’il devait mourir, il entraînerait l’humanité entière avec lui. Le jour vint enfin où le pape et Marie, livrés à son caprice, en une confrontation grandiose, s’opposent une dernière fois à son ego. Fou de rage, Gadog fit crucifier le vicaire du Christ au moment même où partout dans le monde se manifestèrent les signes de la fin des temps : éruptions volcaniques généralisées, famines et épidémies.
    « Au crépuscule du monde » est le roman de la lutte épique menée par le christianisme contre l’Antéchrist, c’est-à-dire les idéaux communistes, marxistes, matérialistes. Incarnés par les deux personnages du pape et de Gadog, leurs frénétiques efforts sont à la hauteur de la démesure des enjeux. Un texte pamphlétaire comparable à celui de Hugh Benson dans  « le Maître du Monde »

  4. Type: livre Thème: invasions extraterrestres Auteur: Maurice LIONEL Parution: 1954
    Le «Pandora» vaste paquebot portugais ne répond plus. Dépêché sur les lieux, le contrôleur Peter Simmersen découvre que le navire a été attaqué par un « nuage noir anesthésiant ». Revenu à Miami, Peter, mis au courant par sa fiancée Barbara, apprend que des menaces précises ont été formulées par des extraterrestres à la terre entière : ou les humains se soumettent ou ils seront réduits en esclavage ! Ces Aliens (des Plutoniens) désirent s’établir sur la terre qui leur plaît, ce qui est une raison suffisante, après tout. Comme preuve de leur efficacité, ils endormiront une dizaine de villes,  dont Miami où se trouvent nos deux tourtereaux.
    Au moment où le nuage anesthésiant recouvre la ville, Peter et Barbara endossent deux scaphandres anti-fumée ce qui leur permet de se promener dans les rues :
    «Des corps jonchaient la route. D’autres étaient étendus devant les maisons. Et la grande ville de luxe paraissait figée pour l’éternité. Bars et piscines, drugstores et dancings, hôtels, villas, département d’état, de police, d’armée, ville, port, navires, tout semblait plongé dans le sommeil. Et l’aspect des multiples corps, étendus où les avait atteints le nuage infernal, donnait une immense impression de désolation. »
    Une soucoupe volante les enlève. Ils se réveilleront entourés de Plutoniens télépathes, au corps débile et à la tête énorme, qui veulent leur imposer leur volonté. Malheureusement pour les extra-terrestres, la sauvagerie des pensées terriennes (surtout de Barbara) leur est intolérable et, vaincus, ils quittent la partie : la terre est sauvée !
    «En effet, malgré leur science, malgré leur puissance, ils ont compris que leurs ondes cérébrales ne pouvaient lutter contre les esprits des humains.( …) Ils pouvaient endormir les terriens, mais pas les dominer… Surtout pas dominer un être humain épris d’un autre être humain, comme Barbara l’était de Peter. Si bien qu’il a suffi d’une volonté de femme aimante pour déchirer l’effroyable menace d’esclavage qui planait sur le globe !… » (Si seulement !…)
    Un petit récit réunissant les ingrédients habituels de la SF populaire : soucoupes volantes et E.T. hydrocéphales.

  5. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires, pollution généralisée Auteur: Louis PERIN Parution: 1979
    Une « vieille cigogne » raconte au poète comment un joli village alsacien avec « ses arbres, ses oiseaux, ses fleurs » se transforma  , par la faute des responsables politiques « de l’intérieur », en « un beau jeu de mecano (sic !) ». Alors «l’été devint électrique » et tous les gentils animaux furent différents :
    « les oiseaux devinrent muets
    Comme les poissons
    Les poissons apprirent à voler
    Le ventre à l’air à la surface des ruisseaux ».
    Le village lui-même se trouvait maintenant :
    «dans la grande zone interdite, ce vaste désert de l’idiotie futuriste ».
    Et hopla ! mais comment s’appelait-il donc, ce village ? Peut-être «Atomheim»,  ce qui rime bien avec «Fessenheim».
    Un gentil poème d’un gentil contestataire issu de la belle plaine alsacienne.

  6. Type: livre Thème: savants fous et maîtres du monde Auteur: DE BAYO Parution: 1999
    N°09 : le nouveau déluge , 1957, 16 ppp, fasc. broché, in-8 ème, N. et Bl. récit complet.
    menaces climatiques
    Les Stuart sont invités à une soirée chez une connaissance, le professeur Arnold. Ce dernier leur fait la démonstration de sa nouvelle découverte, un produit capable de provoquer instantanément l’évaporation de l’eau de mer. Peu de temps après, un mystérieux truand masqué soumet Arnold à un chantage sinon il fera un essai en grandeur nature avec cette invention. Il assèchera d’abord le lac Pyramid à la frontière de la Californie, puis il s’attaquera à l’océan Pacifique pour noyer les côtes américaines sous un nouveau déluge. Eddy et Pamela Stuart reprennent du service sous le déguisement –si transparent- d’Atome-Kid. D’après leur enquête, les seuls à connaître le procédé de fabrication hormis eux-mêmes, sont Arnold et deux autres savants, Dawston et Klardek. D’emblée, Atome-Kid soupçonne Dawson. En fouillant sa maison, il y découvre les preuves de sa culpabilité : une caméra, des films, des écrits. Pendant ce temps, le criminel met sa menace à exécution. La côte américaine est soumise à un ouragan et à des raz-de-marée d’une extrême violence. Le savant fou avait, pour ce faire, disséminé le produit dans l’océan sous la forme d’une bombe larguée à partir d’un sous-marin de poche. Dawson demeurant introuvable, Atome-Kid en vient rapidement à l’idée que c’est Arnold le vrai coupable qui aurait monté toute la machination afin d’incriminer Dawson. Atome-Kid piège le savant chez lui, y découvre Dawson ligoté qui, devant une caméra, servait de leurre au bandit. Quant aux motivations du professeur Arnold, on se perd encore aujourd’hui en conjectures !  
    Un récit complet médiocre qui garde cependant le parfum de l’enfance pour ceux qui l’ont lu à l’époque.

  7. Type: livre Thème: menaces telluriques, menaces idéologiques Auteur: Clive CUSSLER Parution: 1999
    Dirk Pitt et son alter ego Albert Giordino se retrouvent à nouveau au centre d’une aventure dont l’enjeu est le sort du monde. Tout débute dans une mine d’or chilienne où seront découvertes de curieuses inscriptions et un crâne en obsidienne Les propriétaires et linguistes, au sein de la terre, poursuivis par d’impitoyables ennemis, échapperont de peu à la mort grâce à l’énergique action  de Dirk.
    Un deuxième crâne  réapparaîtra, retrouvé dans un ancien trois-mâts bloqué depuis deux siècles dans les glaces de l’Antarctique. Ces objets s’offrent comme témoins de la civilisation atlante (appelé ici les « Amènes ») qui a fleuri neuf mille ans avant J.C. et a été détruite par l’impact d’une comète laquelle bouleversa la terre en déplaçant les pôles, en submergeant les continents, en éliminant la quasi-totalité de la vie. Les inscriptions témoignent de ce cataclysme mais surtout annoncent le retour de la comète :
    « -Vous avez déchiffré  tout cela dans les inscriptions ?
    -Ca et beaucoup plus, répondit Yaeger avec chaleur. Elles décrivent l’horreur et les souffrances avec des détails saisissants. L’impact de la comète a été gigantesque, soudain, effrayant et mortel. Les inscriptions parlent de montagnes s’effondrant comme des joncs dans la tempête. Il y a eu des tremblements de terre, d’une magnitude impensable aujourd’hui. Des volcans ont explosé avec la force de milliers de bombes nucléaires emplissant le ciel de couches de cendres de plusieurs kilomètres d’épaisseur. De la pierre ponce de trois mètres d’épaisseur a recouvert les mers. Des rivières de lave ont enterré presque tout ce que nous appelons le nord-ouest du Pacifique. Des feux ont été allumés par des ouragans, créant d’immenses nuages de fumée qui ont caché le ciel. Des raz de marée de près de cinq kilomètres de haut se sont abattus sur les terres. Des îles ont disparu enfouies à jamais sous les eaux. La plupart des gens et tous les animaux, sauf quelques-uns, et toute la vie marine ont disparu en moins de vingt-quatre heures. »
    Les irréductibles ennemis de Dirk appartiennent à la famille des Wolf, des êtres supérieurs, s’il en est, grands, allemands, athlétiques, aux yeux bleus, aux innombrables cousins et cousines d’une richesse et d’une discrétion sans pareille.
    Karl Wolf, le Père, c’est un destin, un objectif, un programme. Le destin : ressusciter les valeurs du 3 ème  Reich. Après la nouvelle destruction du monde, le 4 ème  Reich triomphera enfin dominé par les membres de la Famille, des clones issus de manipulations génétiques et du sperme de Hitler ! Ce sont le docteur Mengele et le secrétaire Borman qui se sont chargés de cette tâche lors de la chute du Reich.
    Le premier a conçu les Wolf. Le second, par l’entremise d’une noria de sous-marins, a fait édifier deux bases inexpugnables, l’une au Chili, l’autre en Antarctique. L’objectif étant de provoquer la destruction du monde en anticipant sur le cataclysme annoncé par les Amènes.
    Les vestiges de cette antique civilisation leur étaient connus et l’on comprend que les Wolf n’apprécient guère l’action de Dirk Pitt.  Le programme se déroulera en deux temps : d’abord la construction de quatre arches gigantesques qui devront contenir tous les membres de la famille, leurs affidés, et tout ce qui est nécessaire à une longue survie en mer :
    « Une colossale ville flottante était amarrée le long du dock le plus proche tandis que les trois autres immenses navires étaient attachés près des docks parallèles. Ils présentaient un spectacle à couper le souffle, brillant de mille feux contre le ciel nocturne. Pour Pitt et Giordino, qui regardaient le premier colosse depuis la surface de l’eau, sa taille était inconcevable. Ils n’imaginaient pas qu’une telle masse incroyable puisse non seulement flotter mais traverser les mers du globe par sa propre puissance.»
    Construites dans un fjord chilien, protégées par une horde de « gardes noirs », elles seront dépositaires de toute la technologie qui permettra à l’humanité (c’est-à-dire les Wolf) de repartir sur des bases solides après le futur déluge mondial. Car la Famille aspire à un monde nouveau où domineront les blonds aux yeux bleus.
    Cependant, le déluge doit être aidé par la déstabilisation des continents. Ce qui se prépare dans leur base secrète de l’Antarctique au moyen des nano-technologies. En piégeant la totalité du bouclier de Ross pour que, à l’heure prévue, il se détache du reste de la banquise, ils espèrent, qu’un tel poids naviguant brutalement vers le sud, désaccordera les axes du pôle, en amplifiant le phénomène de nutation terrestre : la subduction des continents qui en résultera sera quasi-universelle.
    Il reste peu de temps à Dirk et son ami pour contrer les projets des savants allemands. Il importe surtout de tirer Pat (la jeune archéologue) des griffes ennemies.
    Capturée par les Wolf qui estimaient qu’elle pourrait leur être utile, elle avait été emmenée sur « l’Ulrich Wolf », l’arche de commandement. Dirk et Giordino, avec ruse et courage, s’insinuent dans la place, et la tirent du guêpier. La deuxième action, encore plus aventurée, consiste à neutraliser la base antarctique, de toute urgence, puisque le compte à rebours fatal a déjà été enclenché.
    L’armée, enfin prévenue, avec l’appui de la NUMA (Agence nationale Marine et Sous-marine), et sous les ordres mêmes du président des Etats-Unis, se heurte à une résistance imprévue. Les meilleures unités des forces spéciales auraient été  anéanties si Dirk et Giordino, partis en éclaireurs n’étaient venus inopinément à leur secours dans un «Croiseur des Neiges », engin glaciaire expérimental et titanesque :
    « Il se passait quelque chose de totalement sinistre sur les lieux de la bataille. Les hommes des forces américaines et les garde des Wolf se figèrent, choqués. Cleary regardait sans ciller, l’expression rigide au-delà même de l’étonnement, une immense machine de guerre rouge, roulant sur d’énormes pneus, qui attirait les regards comme un cauchemar de fou. Il regarda avec fascination le véhicule géant écraser deux autoneiges blindées, les projeter sur le côté et les aplatir tandis que la force de l’impact envoyait les gardes sidérés en l’air avant qu’ils ne retombent violemment sur la glace. Des flammes sortirent en volutes mouvantes des portes déchirées, des morceaux , d’éclats de métal et de plaques de blindage. Le monstre ne ralentit pas une seconde, son conducteur poursuivant son œuvre de destruction. »
    Le compte à rebours s’arrêtera à moins de dix minutes avant l’instant fatal, la comète évitera la terre, les Wolf périront dans les glaces, les gigantesques arches, récupérées et modifiées serviront de palais touristiques flottants, et Giordino épousera Pat.
    Un mélange d’ingrédients éprouvés, d’actions et de coups de théâtre, des ennemis monstrueux, un cataclysme hors du commun et voici de longues heures de lecture (plus de 500 pages) d’un roman à l’américaine.

  8. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires Auteur: Will JENKINS Parution: 1951
    Les bombes atomiques s’abattent sur le territoire des Etats-Unis d’Amérique, balayant toutes les villes d’importance, faisant soixante-dix millions de morts en quelques minutes. Sans déclaration de guerre, sans que rien ne justifie un tel acte, des missiles d’origine inconnue, transitant par le pôle, écrasent le pays, « assassinent » les Etats-Unis. Toutes les nations du monde étant liées à l’Amérique par le pacte de Brienne qui stipule une réaction immédiate en cas d’attaque, solidaires avec le pays martyr, elles ne peuvent agir car l’identité de l’agresseur reste inconnue.
    La totalité de l’intrigue tourne donc autour de ce point : découvrir l’identité du pays agresseur. En vue de l’éventualité d’une attaque, l’on avait parsemé le territoire américain  d’un grand nombre de bases souterraines et secrètes, appelées « Terriers », en connexion radio les unes avec les autres, dont le seul objectif était de répliquer à coup sûr.  
    Le Terrier 89 est situé sous les montagnes rocheuses, sous le glacier Rainier. Il est dirigé par Fred Thale et le lieutenant Sam Burton, qui cherchent à percer eux aussi l’identité de l’agresseur. Le lieutenant Burton, apercevant des êtres humains en perdition  sur le glacier, les recueille au sein de la base. L’une des rescapées, Betty Clarke, est une ancienne connaissance de Sam qui s’en  méfie terriblement car il la prend pour une espionne.
    Sachant que la base va être incessamment la cible d’un coup nucléaire, Thale s’obstine à dévier les bombes pour, au moins, en récupérer une intacte dans le but de l’étudier. Par le brouillage des fréquences de guidage, Thale arrive à faire s’écraser l’un des missiles non loin de la base, sans que celui-ci n’explose. C’est par l’étude des composants électroniques de la bombe que Thale apprendra la vérité sur l’origine de celle-ci. Il se rend donc sur le lieu de chute alors qu’un nouveau venu dans le Terrier, le général Thaddeus Warsaw, exige qu’on lui remette le commandement.  Partout dans le monde, l’attaque inopinée provoque des émeutes, des tueries, des manifestations qui créent des centaines de milliers de morts :
    «A Londres, les grandes artères étaient tellement encombrées que les cadavres de gens étouffés continuaient à avancer, soutenus par la masse qui les entourait, fleuve humain s’écoulant avec une lenteur d’agonie vers les derniers faubourgs de la ville. A Paris, la panique provoquait une effervescence démentielle. Sur la grande place vers laquelle convergeait malheureusement quatre avenues alors qu’une seule rue étroite permettait d’en sortir en direction de la banlieue, les fuyards se concentraient en torrent. Chanceler, c’était tomber, et tomber, mourir. Là où la pression était la plus forte (…) s’élevait un monticule qu’il fallait franchir pour s’évader de cet enfer. Et le monticule allant d’un mur à l’autre, jusqu’à la hauteur du deuxième étage, était fait de cadavres piétinés. »
    Thale est près du but. L’identité de l’agresseur est certaine bien que celui-ci ait utilisé des composants électroniques achetés aux USA et qu’il ait situé sa base de lancement  loin de chez lui, en Antarctique. Sa manière d’assembler les éléments signe sa trahison. Thale meurt en transmettant ces informations à tous les Terriers. La contr’attaque commence. Warsaw –qui est un authentique espion – se suicide,  et Betty – qui est une authentique contre-espionne – rentre en grâce aux yeux de Sam. La base ennemie en Antarctique est écrasée sous un déluge de bombes ce qui provoquera la fonte du manteau rocheux du pôle sud. Tous les pays liés par le pacte de Brienne participent alors à la curée aux côtés des Etats-Unis et s’emploient à rayer de la carte du monde le pays de l’agresseur…
    « l’Assassinat des Etats-Unis » apparaît comme l’un  des premiers ouvrages portant sur le concept de « dissuasion » dans le champ romanesque, bien que de nombreux éléments liés à l’idée de guerre nucléaire totale en soient absents : importance de la radioactivité, «hiver nucléaire», disparition de la faune et de la flore, etc. Au fait : l’on ne saura jamais le nom du pays agresseur mais est-ce vraiment indispensable ?

  9. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 1, menaces idéologiques Auteur: Michel CRESPIN Parution: 1859
    Vol.01 : Marseil, Humanoïdes associés éd., 1983, 1 vol. broché, in-quarto, 72 pl. couleurs, BD d’expression française
    1 ère  parution : 1979
    Le premier chapitre, séparé de son contexte, conte les retrouvailles d’Algues avec Thomas, son père, dans la joie des veillées où l’on se rappelle le temps d’autrefois :
    « Tu chantais la chanson du passé
    Qui parle d’autoroutes
    Et de voitures automobiles
    Tu chantais la chanson du passé
    Alors j’ai eu envie
    De pleurer. »
    Dans « Marseil », « Seule » vit avec Joël dans la gare désaffectée de St Rambert, près du Rhône, se méfiant des "Volants" (avions à réaction) de la base voisine. Elle rencontre le déserteur Serge et s’inquiète pour Joël, parti visiter l’un de ces engins abîmés au sol. A juste titre d’ailleurs, puisque Joël, repéré par des cavaliers, est abattu dans une tentative de fuite. Elle se promet de le venger en rejoignant les rangs de la résistance.
    A Marseil, devenue cité indépendante, dans le chaos des rues, les résistants doivent rencontrer en toute discrétion le Gouverneur pour un arrangement. Tandis que Serge et Milou approchent de l‘Opéra Municipal transformé en palais, Hélène prend position sur les toits pour les couvrir. C’est Chloé, la propre fille du Gouverneur qui les mène à son père. La Sécurité militaire, ayant eu vent de la tractation, surveille les abords et repère les résistants. Ceux-ci s’enfuient non sans avoir compris que le Gouverneur, qui sollicitait une trêve avec les montagnards, ne pourra rien pour eux, prisonnier lui aussi de la Sécurité Militaire menée par Reboul. Le piège se referme sur un pont au-dessus de la Durance où, toujours couvert par Hélène, Serge et Milou tentent d’intercepter un convoi d’armes qui seraient utiles à ceux des « Terres Extérieures ». Reboul ferme le piège. Milou, ainsi que Hélène, seront tués. « Seule », arrivée en retard profitera d’un moment de faiblesse du militaire, qui la laissera rejoindre sa montagne.
    Vol. 02 : Armalite 16, Humanoïdes associés, 1980, 1 vol. cartonné, 54 pl. couleurs, BD d’expression française
    1 ère  parution : 1980
    «Seule» est une jeune femme farouche, vivant isolée, comme son nom l’indique, dans une ferme de haute montagne., près de son village natal. Oublieuse d’un passé de guerre qui a transformé le monde, notamment Marseille (orthographié « Marseil ») et son arrière région, Seule s’est réfugiée dans le silence d’une nature renaissante. Mais le monde revient à elle sous la forme d’un déserteur, Serge Garnier. Fuyant ceux de la milice dont il faisait partie, blessé au pied, il se réfugie dans la montagne et sera témoin de la tentative de viol endurée par Seule.
    Elle aussi, revenue pour un jour au village où habite encore sa mère, la jeune femme, bien que de taille à se défendre, est en proie aux moqueries haineuses de trois jeunes gens, qu’elle connaît bien, mais qui ne lui pardonnent pas d’être née de père inconnu. Sur le retour, l’un d’eux, Nathan, tente de la violer avec la complicité des deux autres. Mal lui en prend puisqu’il sera grièvement blessé par Serge. Plus tard, Seule aperçoit des traces sanglantes laissées par son sauveur. Alors que la première neige se manifeste, elle part à sa recherche...
    Vol. 03 : Lune blanche, Humanoïdes associés, 1981, 1 vol. broché, 62 pl. couleurs, BD d’expression française
    1 ère  parution : 1981
    L’hiver s’est installé dans la montagne. Au village, les «hommes en vert » recherchent sans relâche mais sans succès le déserteur Serge Garnier. Ils envisagent de se replier sur « Grenob » malgré les chutes de neige abondantes bloquant les cols. Hélène recherche elle aussi le déserteur. S’entretenant dans la neige avec Jean et Pierre venus s’excuser de leur conduite, elle retrouve Serge, toujours blessé et l’emmène chez elle pour le soigner.
    Au col, le bruit des moteurs déclenche une avalanche qui entraîne les camions militaires dans le ravin. Seuls s’en sortent le lieutenant Grimaud et le soldat Reboul. Ils reviennent au village prendre leurs assises auprès de Fauque le rebouteux qui, ayant soigné Nathan, est cependant prêt à le trahir.
    Dans la montagne, Serge coule des jours heureux avec Hélène. Mais le soir où Thomas le violoneux vint jouer au village, Reboul surprend les paroles de Pierre et de Jean qui se proposent d’avertir Hélène du danger qu’elle court. Il en réfère au lieutenant Grimaud qui se met aussitôt en chasse. Grimaud sera tué par Hélène lors de sa rencontre décisive avec Garnier. Le matin, la « Mère », qui a donné l’hospitalité à Pierre et à Jean, aperçoit de loin, la ferme d’Hélène en feu. Elle sait que sa fille a pris le maquis avec Serge.
    Vol. 04 : Dorianne, Humanoïdes associés éd, 1980, 1 vol. broché, 63 pl. couleurs, BD d’expression française
    1 ère  parution : 1985
    Jean se retrouve avec Serge et Hélène dans la montagne,  toujours décidés à se joindre aux forces rebelles qui luttent contre « les hommes en vert » et,  dans ce but, redescendre dans la vallée pour prendre contact avec Dorianne dans son auberge.
    A l’auberge, Dorianne leur révèle le nom de leur correspondant, un certain Hug, lorsque se fait entendre la moto du lieutenant Gomez. Celui-ci entre dans la salle, interpelle Serge qui a perdu sa plaque d’identité militaire. Dans la confusion, Dorianne s’enfuit tandis que Serge et Jean sont embarqués dans un véhicule militaire à destination de « Grenob ».
    Dorianne, revenant prendre son arc et ses flèches à l’auberge dévastée, rejoint Hélène. Les deux femmes suivent à la trace les prisonniers par des raccourcis de montagne, attendant le moment favorable pour les délivrer. Celui-ci se présente lorsque la troupe mécanisée ralentit pour franchir un passage rocheux particulièrement étroit. Dorianne, avec ses flèches, blesse Gomez et tue de nombreux soldats, mais les fuyards sont repris. Alors qu’à Grenob, Reboul est chargé d’infiltrer le maquis dans le Vercors, Hélène et Dorianne se sont intégrées au groupe du vieux Thomas dans sa lutte contre les soldats pillards du Haut Devoluy.
    Vol. 05 : Infernets, Humanoïdes associés, 1987, 1 vol. cartonné, in-quarto, npag. noir et blanc et couleurs, BD d’expression française
    1 ère  parution : 1987
    Au refuge des Infernets, ils se retrouvent tous, Thomas et sa fille Algues, Dorianne, Hélène et les autres.Même Reboul sous le nom d’Agnel y est présent, prêt à apprendre toujours plus sur ces rebelles écologistes. Les journées s’y déroulent dans la paix et dans la beauté de la nature. Les soirées calmes se font en compagnie de Casi et Hugot, montés depuis la vallée, et qui en pincent pour Hélène.
    Pourtant le 23 septembre est une date particulière. Ce jour-là, Agnel, soupçonné par Thomas,  disparaît de la communauté pour faire son rapport en haut lieu. Ce jour-là, le soldat Serge Garnier s’évade du camp de prisonniers de Lyon-Granbase, qui appartient aux « Forces Internationalistes », grâce à l’aide du soldat Gomez repentant,  pour se réfugier dans les montagnes.
    « Armalite 16 » est une série irritante et embrouillée. «Marseil », paru en premier, déclenchera en l’auteur l’envie d’approfondir les relations entre ses personnages et de raconter leur vécu d’avant cet épisode. Le contexte post-cataclysmique est plus ou moins effacé par le message écologiste mettant en scène une société de pasteurs montagnards. Le scénario, souvent elliptique comme le dessin, brouille les pistes. Au lecteur de remplir les pointillés!
    En conclusion, un récit énigmatique servi par un coup de crayon magnifique et des couleurs splendides exaltant une nature sauvage et somptueuse. « Lune blanche » est, à cet égard, l’épisode le plus abouti.

  10. Type: livre Thème: archéologie du futur Auteur: A. BONNARDOT Parution: 1859
    Le narrateur se réveille sur la colline de Montmartre considérant Paris en ruines à ses pieds. Descendant la pente, il rencontre des gens affairés, coiffés d’un turban qui parlent un « français neuf » :
    « Après avoir erré à travers un dédale de ruines informes et de voies désertes, bossuées, envahies par les ronces, je reconnus l’emplacement du jardin des Tuileries, où jadis, se réunissait sous des quinconces de marronniers, l’élite des élégances parisiennes, avec leurs fils pétulants, à la précoce intelligence. »
    Ce sont des savants, débarqués d’un aéronef, à la recherche de témoignages archéologiques concernant la cité parisienne, tels que des médailles de bronze datant de l’ère des « Kouktmans », envahisseurs du 49 ème  siècle :
    « le 9 juillet, après une marche pénible à travers une plaine inculte, encombrée de pierres moussues et parsemée de débris de vitres, d’ardoises, de marbres de diverses couleurs, nous nous arrêtâmes au bord de la Synn (la Seine des anciennes chroniques) » Dans une fondrière pleine de broussailles, où sifflait un serpent d’une espèce fort dangereuse, nous trouvâmes une tête de cheval en marbre blanc, assez fruste, qui a été déposée dans la salle N° 729 de notre musée national.
    Ce fragment fut recueilli à une petite distance d’une antique voie fort large conduisant à une ville dite « Vaersall » ou «Versaëlles . ( …) Cette tête chevalière (…) faisait partie d’un monument élevé au Connétable de Bonaparth. »
    La disposition des piliers de l’église de la Madeleine et des Invalides (pris à tort pour un lazaret destiné aux infirmes) amena entre eux une vive polémique, sténographiée par un secrétaire qui porte ainsi à la connaissance du narrateur le jour de sa rédaction, soit le 7 juillet 9957.
    Ces savants, originaires de la ville d’Archéopolis située en Afrique du Sud, proposent au narrateur de l’emmener avec eux.Arrivés à destination, ils visitent la ville et notamment l’Académie des « Bosselés » destinée à des professeurs entretenus par l’Etat.
    Le Docteur Fissbeck de Hardeynach, dont l’énorme bosse est le symbole de l’intelligence selon le système du Dr. Gall, lui explique le passé. L’écliptique de la terre s’étant déplacée avec pour conséquences l’existence d’une zone tempérée en Afrique, les climats se sont régularisés. Les maladies ont disparu. S’étonnant de l’ignorance dont fait montre le narrateur, il fait annôner par son élève,  le « petit Robinet », les grandes caractéristiques des siècles passées, issues des « Annales de la France »
    Tandis qu’au XXIème siècle les machines avaient supprimé l’usage de la force humaine, que les pauvres se procuraient le nécessaire, les climats furent à nouveau bouleversés. Des maladies inconnues, le volcanisme généralisé, l’approche d’une comète qui asphyxia le peuple d’Amérique, apportèrent du malheur. Par manque de travail manuel, la foi religieuse sombra.
    L’oisiveté engendra nombre de suicides et de luttes. L’impuissance des gouvernements à faire face aux périls, des « démocraties monarchiques » aux « monarchies démocratiques », suscita des jours de fureur : disparition des dernières ressources alimentaires, incendie des châteaux et des fermes, apparition de la « folie épidémique » et de la peste vers 2050. Seules quelques familles subsisteront en Afrique, qui reconstruiront le tissu social.
    Après ce discours, il assista à une séance archéologique de l’an 9957 durant laquelle deux étudiants joutèrent entre eux, dans le cours « d’intégrité française », quant à l’origine et la connaissance des débris rapportés par l’expédition, avec, pour corollaire habituel en ce type de débat, le concept de la fausse reconstitution historique.Un nouveau témoin du passé souleva derechef la curiosité du narrateur :
    « L’orateur passa immédiatement à un autre exercice. Il fit circuler dans la salle un tube de bronze très oxydé, sur lequel on déchiffrait cette inscription « Gaspard, breveté SGDG. Je compris sur le champ d’où provenait ce cylindre et ce que signifiaient ces quatre initiales ».
    Mais déjà, il est trop tard pour intervenir puisqu’il se réveille à la voix de son domestique l’appelant à visiter les ruines de Rome.
    Un petit texte introuvable qui a le grand mérite –en dépit de sa fin convenue- d’aborder de nombreux motifs liés à notre thème avec, pour axe central de la narration, la redécouverte des ruines conjecturales de la ville de Paris, thème qui deviendra familier au XIXème avec Alfred Franklin, Octave Béliard ou Henriot, et souché sur la nouveauté induite en littérature par les campagnes égyptiennes de Bonaparte