Aller au contenu

bdd_livre.png.38ca27d0c9044ccbdbae2e058729c401.jpg

Bienvenue dans la Base de Données des livres !

Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

Accédez au flux RSS :

Livres

  1. Type: livre Thème: l’entropie progresse..., l’apocalypse réalisée Auteur: Blaise CENDRARS Parution: 1948
    Dieu le Père  en businessman américain, est très mécontent de sa création. Appelant à son secours le prophète Ménélik, roi d’Ethiopie, il en vient à suggérer à l’ange Notre-Dame (celui du haut de la cathédrale de Paris) d’emboucher la trompette de l’apocalypse. Aussitôt, suivent une série d’événements : le disque solaire s’agrandit, dessèche la terre; des vents et de la poussière soufflent en tempête. Un nouveau climat produit un nouveau règne animal composé de mutants. Le refroidissement survient ; de glaciations en glaciations, de sécheresses en sécheresses, la terre n’est plus qu’un immense désert parsemé d’os blanchis. Les hommes ont disparu depuis longtemps. D’autres formes vitales ont pris le relais :
    « Puis tout se fige. Les glaces s’étendent ; les mers sont envahies et le ciel les charrie. Les oiseaux sont morts et les animaux terrestres. Sur les rives d’un étroit chenal d’eau tiède, qui seul subsiste, viennent respirer des êtres humides, apodes, à face humaine, ayant les poumons à l’extérieur, des deux côtés de la tête.»
    La chaleur a fait se liquéfier les solides qui forment un fleuve de boue, les eaux se subliment en vapeur. Le brouillard granuleux qui en résulte rappelle les conditions primordiales de la genèse : bouillonnement, rayonnement, nuée ardente, existence d’une mer huileuse et lourde, d’une terre noirâtre et graisseuse.  De là surgira une nouvelle vie, qui, en accéléré, aboutira à une (nouvelle) ville de Paris au moment où l’ange N.D. repose sa trompette alors qu’un Dieu le Père, fatigué, s’assied lourdement à son bureau directorial.
    Etonnant petit opuscule que « la Fin du monde ». Blaise Cendrars livre un synopsis de film non réalisé qui fourmille d’idées et de tableaux à la fois apocalyptiques et surréalistes.
    La première édition de cette œuvre, illustrée par des tableaux de Fernand Léger, est rarissime et recherchée.


  2. Type: livre Thème: guerres futures 2 Auteur: Bill PRONZINI Parution: 1988
    Le petit Jackey trouva dans un terrain vague un jeu magnifique, une sorte de puzzle. Avec empressement,  il s’ingénia à le rassembler pour le plus grand malheur de l’humanité. Ce jeu formait en réalité une sorte de canon qui, augmentant de taille très rapidement, de même que ses projectiles,  menaça  la maison de Jackey, le quartier de Jackey, la ville de Jackey…. Et il était impossible de le désamorcer! Le Pentagone ne s’inquiéta que lorsque le gigantesque canon se mit à envoyer d’immenses projectiles au-delà de la frontière des Etats-Unis  en direction de la Russie….

  3. Type: livre Thème: menaces animales Auteur: Berton ROUECHE Parution: 1974
    Lester, rédacteur à la revue « Modern Science » et Liza, un jeune couple de citadins, sont séduits par la vie à la campagne. Ils s’installent à Amangansett, une région boisée de l’île de Long Island et abandonnent leur chat dans la campagne environnante pour se sentir plus libres. Un voisin les avertit :
    « A mon avis, les véritables responsables, ce sont les gens qui perpétuent cet état choses. Je pense en particulier aux estivants qui viennent ici pour la saison et qui prennent un petit chat pour amuser leurs gosses. Quand vient le moment de retourner en ville, ils ne s’embarrassent pas de scrupules: hop, ils déposent le minet au bord d’un chemin et le laissent se débrouiller comme il pourra. »
    Ceci n’est pas bien du tout et le reste du récit le prouvera. Des signes inquiétants leur révèlent que des chats, beaucoup de chats, sont très présents autour de la propriété :
    « Je tournai la poignée et entrouvris la porte de quelques centimètres. Ils étaient toujours là. Il semblait y en avoir encore plus qu’avant. La cour en était remplie, ainsi que l’allée jusqu’à la limite du pré et de la forêt. Ils encerclaient la maison. Ils étaient tous tournés vers elle, parfaitement silencieux, assis ou allongés sur le côté, leurs yeux obliques à demi-clos, dans une attitude d’attente. »
    Bishop, un fermier, signale de nombreuses disparitions de bêtes domestiques. Un cerf est découvert mort, avec de graves blessures et les yeux crevés.  En un mot, les félins ne se contentent  plus d’observer les êtres humains ; à l’occasion, ils les attaquent. Leur voisine Julia en fera les frais, puisque mordue à la main par l’un des chats, elle mourra de septicémie à l’hôpital. De même, leur vieux chien Charlie se fera agresser à mort dans les bois. Lester se demande comment il pourrait se débarrasser du fléau. Une première visite auprès de Castelli, le gardien de la fourrière, ne produira aucun résultat sinon d’apprendre que les chats abandonnés sont légion en cet endroit. Il faudra la mort de l’un des policiers, le sergent Kruzer, envoyé en observation et sauvagement assailli, pour que les autorités municipales, après de nombreuses délibérations, prennent la décision de nettoyer ce coin de forêt où se sont rassemblés les félins :
    « Le gros chat état là, couché dans l’herbe flétrie de l’hiver. J’espérais qu’il était bien mort. Car un autre chat, celui de tout à l’heure, marron et gris, était penché sur lui, occupé à lui déchirer les entrailles. Il m’entendit, ou bien me vit, et releva la tête. Ses crocs étaient sanglants. Je le mis en joue. Il ne bougea pas. Je tirai. Sa tête vola en éclats. »
    Une battue sera organisée par tous les gens de bonne volonté dans le but d’éliminer définitivement le danger en tirant les chats au fusil ou en les repoussant à l’aide de gaz lacrymogène vers la rivière où ils se noieront. Lester pousse un soupir de soulagement : sa femme et lui pourront vivre en paix ! C’est en rentrant chez lui après cette dure journée qu’il aperçoit, sur le pas de la porte, un chat en train de se lécher…
    Un roman pour jeunes enfants dans lequel l’auteur envisage la révolte animale, certainement comme réponse aux vilenies des humains, et le danger que constitue la multiplication incontrôlée d’anciens animaux domestiques. Un petit récit sans grande surprise.

  4. Type: livre Thème: l’apocalypse réalisée Auteur: Bernard DELVAILLE Parution: 1986
    " Nous regarderons brûler les fleuves sous les ponts
    Nous regarderons les incendies à la tombée du crépuscule
    Nous assisterons à la fin de l’éternité
    Les égouts répandront des odeurs d’au-delà
    L’herbe rouge des deuils
    Poussera entre les passages cloutés
    Nos lèvres desséchées chercheront l’alcool triste
    Les jardins agiteront leurs fleurs
    Comme des signaux de détresse
    Ce sera le dernier jour du monde
    Peut-être que l’impatience de mourir
    Nous donnera le courage d’espérer.

  5. Type: livre Thème: menaces idéologiques, menaces climatiques Auteur: Ben BOVA Parution: 1978
    En 2008, le monde est uni sous l’égide d’un gouvernement démocratique avec, à sa tête, le vieillard Da Paolo. Uni aussi dans la pauvreté, car un Directoire, composé des cinq êtres humains les plus riches de l’histoire, a pris la décision de faire éclater la Démocratie Mondiale.
    « C’est la guerre, je vous dis. La Quatrième guerre mondiale. Elle se mène avec des armes secrètes, silencieuses, des armes qui s’attaquent à l’environnement. C’est une guerre écologique. On trafique le temps de l’adversaire, on dévaste ses récoltes, on s’en prend à ses nappes phréatiques, on modifie le régime des pluies. La disette tue les hommes aussi sûrement qu’une balle. »
    Dans l’espace, Ile Un et Ile Deux sont deux énormes cylindres creux de vingt kilomètres de long, deux satellites habitables et terraformés entièrement financés par le Directoire et dirigés par le Dr. Cobb.  Ile Deux devra servir de base de repli pour les ploutocrates lorsque l’incendie révolutionnaire qu’ils auront eux-mêmes allumés sur la Terre, ravagera les différentes nations, détruisant du même coup l’autorité du Gouvernement mondial. La déstabilisation mondiale est d’ores et déjà initiée par le Colonel César Villanova, le grand Leader Maximo des peuples du Sud.  D’un autre côté le F.R.P. (Front Révolutionnaire du Peuple) gagne irrésistiblement du terrain. D’ailleurs, le déséquilibre climatique, soigneusement entretenu par le Directoire,  provoque des millions de morts :
    « Nous perturbons les climats. Nous tuons ces pauvres malheureux. Pourquoi ? Sommes-nous donc dans une situation à tel point désespérée…
    -Oui, le coupa sèchement Garrison. Nous sommes dans une situation désespérée et c’est pourquoi nous devons nous battre. Si nous restons à nous tourner les pouces en laissant le Gouvernement mondial libre d’agir à sa guise ; nous finirons à l’asile tous autant que nous sommes. La race humaine ne sera plus qu’une horde de chiens affamés et gémissants. Le monde entier sera réduit à la situation dans laquelle se débat l’Inde – Plus pauvre que Job. »
    Les grandes métropoles devenues des mouroirs et des réservoirs à miasmes, drainent une population de plus en plus pauvre :
    « D’un bout du monde à l’autre, de Sao Paulo à Tokyo, de Los Angeles à Calcutta, elles agonisaient. Il n’y avait plus de raisons d’habiter les cités. Ceux qui le pouvaient allaient s’installer à la campagne. Ceux qui étaient trop pauvres restaient en essayant de subsister tant bien que mal au milieu des monceaux de détritus qui ne cessaient de croître et les épidémies. »
    Sur Ile Un, David, le premier être humain né en laboratoire, en connexion permanente avec les ordinateurs, prévisionniste de son état, fils putatif de Cyrus Cobb, (lui – même est au service des membres du Directoire), échappe à la surveillance paternelle et parvient avec difficulté à rejoindre la Terre pour  y retrouver la journaliste Evelyn Hall avec qui il a eu une aventure sentimentale.
    Bahjat, la propre fille de Al Hachémi, l’un des membres du Directoire, aussi connue sous le nom de Shéhérazade, est l’une des responsables du FRP. Manipulée par Hamoud, dit le Tigre, elle assiste à la mort programmée de son amant irlandais et conçoit une haine terrible envers son père qu’elle rend responsable de l’assassinat.
    Ailleurs, dans les bas-fonds de Manhattan, Léo, le géant noir qui fonctionne aux stéroïdes dont dépend sa vie, tente de fédérer le mouvement de révolte des Noirs urbains, les «drop-out » de la société.
    Alors que Da Paolo, qui pressent le danger de l’éclatement du système démocratique mondial, est impuissant à convaincre Villanova, c’est–à-dire El Libertador, Bahjat, détourne la navette spatiale emmenant David sur terre,  lequel devient otage du F.R.P. Les villes s’embrasent et le Gouvernement Mondial se retrouve en grand péril. Le noir Boweto prend la succession de Da Paolo terrassé par une crise cardiaque :
    « C’était dans les grandes villes du Nord-Est que la situation était la plus grave, encore que les rapports fussent contradictoires et que Saint-Louis, Denver, Atlanta et Houston fussent la proie des flammes. Phoenix avait été submergé par des bandes hurlantes qui avaient mis à sac les foyers de retraite en l’espace d’une heure ou deux. Dallas-Fort Worth faisait face : les Texas rangers, épaulés par une milice de volontaires puissamment armés, contre-attaquaient rue par rue. »(…)
    « La plupart d’entre eux laissèrent simplement échapper un gaz toxique qui, réagissant sur les muqueuses nasales, provoquait chez ceux qui le respiraient des nausées et des vertiges épouvantables. D’autres, qui étaient des émetteurs microminiaturisés, engendraient des ondes à fréquence ultra-basse interférant avec les impulsions électriques du cerveau humain. Quiconque se trouvait pris dans un rayon de cinquante mètres risquait d’être pris d’une crise paraeliptoïdique. Pendant les tests, des sujets s’étaient tranché la langue à coups de dents et fracturé les articulations dans leurs convulsions spasmodiques. »
    Hamoud, croit avoir toutes les cartes en mains pour tirer profit de la situation. Accompagné d’Evelyn, devenu son jouet sexuel, le Tigre doit retrouver Bahjat et David dans un monde en insurrection. Garrison, l’un des Directeurs d’Ile Un se prépare à fuir à bord de la colonie spatiale, comme de son côté Al Hachémi, qui espère encore que sa petite fille chérie décidera de le rejoindre. La rencontre entre les révolutionnaires, Bhajat, Hamoud, Léo,  et leurs otages, David et Evelyn, leur suggère de soumettre le monde au F.R.P. en coupant l’approvisionnement en énergie solaire à partir d’Ile Un. Pour tenter ce coup de force, il leur faut impérativement gagner la colonie de l’espace, d’autant plus que Léo a besoin de ses stéroïdes pour se maintenir en vie. Utilisant Bhajat comme cheval de Troie, les meneurs du F.R.P s’emparent du satellite, réduisent le Directoire à l’impuissance et font régner la terreur à l’intérieur d’Ile Un. De vastes régions du monde seront privées d’énergie et vouées au froid intense :
    « C’est l’hiver dans l’hémisphère nord, reprit le Russe. Il y a déjà un mètre de neige dans les rues à Moscou. L’électricité ne fonctionne plus à Léningrad depuis l’aube. Rien qu’en Union Soviétique, il y aura des milliers de morts , peut-être un million ou davantage. »
    David ne se résigne pas à l’échec. De par sa parfaite connaissance des lieux, il sera le seul à pouvoir rétablir la situation. Porteur sain de nombreuses maladies, il contamine les belligérants, y compris Bahjat qu’il aime pourtant, se débarrasse de Hamoud le fanatique, libère les membres du Directoire et notamment son père adoptif Cyrus Cobb, remet en fonctionnement les satellites solaires. Sur terre, les émeutes s’arrêtent. Un moratoire est signé entre El Libertador et Boweto qui s’associent dans une nouvelle politique économique du développement. Garrison, et les autres membres du club des ploutocrates, seront dépossédés de leur jouet : David leur impose la mise à disposition des colonies spatiales - notamment Ile Un- à l’humanité pour que celle-ci ait une chance d’échapper à la dégradation écologique de la terre qui finirait, à terme, par l’éradiquer. La construction de multiples et d’immenses satellites, sortes d’arches stellaires assurera la pérennité de l’espèce :
    « Ile Un est le premier pas que fait réellement l’homme dans l’espace. Nous ferons en sorte que l’espèce humaine essaime dans tout le système solaire. Alors nous n’aurons plus rien à craindre. Quoiqu’il advienne de la terre, si stupides et myopes soient les terriens chez eux, nous serons assurés de survivre. (…) la dispersion… c’est la clé de la survivance pour l’Homme. Nous nous éparpillerons à travers l’espace, dans l’immensité de l’univers qui est notre patrie. Un système solaire débordant de ressources  naturelles et d’énergie nous attend. Qui a besoin de la Terre. »
    Cobb est satisfait puisque tout s’est passé selon le plan secret mis au point par lui, à l’insu de David, instrument essentiel de sa réussite. Bahjat, à qui David avait injecté un antidote, accompagnera dorénavant le jeune homme dans son épopée spatiale.
    Une vaste fresque d’un futur proche vécue à travers des destinées individuelles, porteur de valeurs et de croyances contradictoires. L’intrigue individuelle se déroule sur fond d’événements sociaux riches en éléments cataclysmiques, selon une trame simultanéiste. Seul le manichéisme Blancs/Noirs sonne faux aujourd’hui mais restait un thème plausible à l’époque de l’écriture du roman

  6. Type: livre Thème: guerre des sexes, matriarcat Auteur: BELEN Parution: 1966
    «Depuis des millénaires déjà, nous vivons de nouveau sous le régime du matriarcat»
    Les hommes ont définitivement lâché prise dans ce monde d’après la catastrophe. Sans aucun pouvoir, les quelques étalons restants sont conditionnés par l’I.D.H.E.V. (Institut des Hautes Etudes voluptueuses) à servir ces dames, au son d’une sonnerie et en un réflexe pavlovien, quelle que soit l’horreur qui s’approche d’eux.  Mais ils auront leur revanche car déjà surgissent ces " étranges mutants apparus après la première Grande Destruction, androgynes troublants aux yeux semés d’or. "…
    Une novelette ciselée à l’emporte-pièce qui joue avec le thème  de la guerre des sexes

  7. Type: livre Thème: menaces climatiques Auteur: BELEN Parution: 1966
    « Tout commença le jour où son épouse lui fit comprendre que, ses moyens de persuasion n’étant pas suffisamment développés, elle n’arrivait jamais à être convaincue. »
    Alors, il pensa développer « ses moyens de persuasion » en consultant une sorcière diplômée. Elle le traita à « l’élixir de Long V… » et, à sa profonde satisfaction, sa femme le comprit enfin. Mais la chose poussa, et poussa. Elle devint encombrante, car il s’était trompé dans le dosage et il avait beau chercher à la cacher, elle devint de plus en plus énorme. Même lorsqu’il s’isola dans une petite île, rien n’y fit : les singes, se trompant d’arbre, y grimpèrent à la recherche de dattes. Le jour arriva où elle creva le « mur du paradis. » Les Chérubins lui rendirent hommage et
    « Alors, ô malheur, un innombrable Déluge inonda pour la deuxième fois la Terre, d’une pluie perlée et torrentielle. Cela dura quarante jours et quarante nuits. Et point d’Arche prévue pour épargner quiconque. L’anéantissement fut total. L’humanité est à réinventer. J’espère que cette fois-ci l’expérience sera moins ratée. »
    Il est de ces fins du monde ! Une pochade égrillarde aux conséquences inattendues. Du grand art !


  8. Type: livre Thème: le dernier homme, fins du monde, fins de l'humanité Auteur: Auguste CREUZE DE LESSER Parution: 1832
    «A GRAINVILLE
    «Infortuné, qui, vaincu par l’adversité, succombas sans espoir et presque sans nom en laissant un ouvrage plein de génie, accepte l’hommage sincère de l’homme qui a essayé de compléter ce que le malheur ne t’avait pas permis de perfectionner ou d’achever. Il a cherché à monter dans tout son jour le diamant que tu as trouvé, l’œuvre que tu as crée. Il a pu ajouter quelques cordes à ta lyre, mais l’instrument était sublime, et son mérite, ici, s’il en a un, ne sera jamais que l’ombre du tien. » (Envoi ouvrant « le dernier Homme » par  Creuzé de Lesser)
    Creuzé de Lesser, polygraphe et poète, eut connaissance de l’œuvre de Cousin de Grainville. Stupéfié par sa radicale nouveauté, ému du sort injuste fait à son auteur, et désireux d’ajouter sa contribution au mouvement romantique, il entreprit l’écriture d’une épopée en suivant, au plus près possible, la trame du « Dernier Homme » de Grainville. Cette imitation versifiée du roman fut explicitement proclamée par de Lesser (voir l’envoi liminaire), contrairement à ce que firent plus tard et Elise Gagne, et Flammarion.
    Il ne s’agit donc en aucun cas d’un plagiat.
    De Lesser pensait notamment que les vers épiques resserreraient l’action. Il garda aussi les mêmes figures emblématiques que sont Dieu, la Mort, Adam, le Génie de la Terre, etc. en modifiant parfois leur distribution. Ce sont surtout les relations entre Sydérie et Omégare qu’il rendit plus étroites, pour les faire coïncider avec le « pathos » de l’amour romantique.
    Le poète se désespérait que l’œuvre de Grainville restât ignorée de son public malgré la réédition qu’en fit Charles Nodier, réédition elle aussi discrète et méconnue. Sachant que le Français « n’avait pas la tête épique », De Lesser aligna dans sa composition certaines nouveautés surtout après le Livre III, trouvant la fin du roman moins puissante que le début. Il y mentionna, et pour la première fois dans la littérature française, la théorie des arches stellaires :
    « Ormus, par le péril constamment agrandi,
    Ouvrit un vœu plus noble, un projet plus hardi :
    « le soleil nous trahit aussi bien que la terre ;
    Mais tout n’est pas perdu, dit-il, tant qu’on espère.
    Eh bien ! abandonnons, par un heureux conseil,
    Cette terre flétrie et ce pâle soleil.
    D’un univers vieilli quittons l’antique sphère,
    Et cherchons dans l’espace une nouvelle terre,
    Sous un soleil nouveau dont les feux triomphans
    Vont régénérer l’homme, heureux de ses enfans,
    Ces astres que la nuit nous montre sur nos têtes,
    Offrent à notre destin mille demeures prêtes.
    Car, éloignés en vain, par un art précieux,
    Nous les voyons de près, nous les touchons des yeux,
    Et pouvons reconnaître à toutes les distances
    Les Eden merveilleux de ces déserts immenses.
    D’innombrables esquifs, vaisseauxaériens,
    Du départ en tous lieux vous offrent les moyens,
    Et tout le genre humain, immense colonie,
    Peut s’élever bientôt , dans les cieux réunie.
    Je sais ainsi que vous que, d’un air trop subtil
    Il faut dans ce voyage affronter le péril ;
    Mais déjà Philantor, par son art admirable,
    A su rendre aux mortels le ciel moins redoutable.
    J’y joindrai mes efforts ; et, comme sur les mers
    On porte une eau salubre au sein des flots amers,
    Ainsi nous pourrions tous, par une heureuse audace,
    Munis d’un air vital, franchir un long espace
    Jusqu’au jour qui verrait le genre humain vainqueur
    Respirer librement sur un sol bienfaiteur.
    Naviguons dans les cieux vers ces terres fécondes,
    Venez, venez choisir dans le peuple des mondes.
    Vous voulez, en fuyant reculer vos revers :
    Bravez-les désormais, et changeons d’univers. »
    Il magnifia également par des tableaux puissants, les derniers instants de la terre, comme dans cette description de la destruction de notre lune :
    « A l’occident lointain, des jours l’astre brillant
    Disparaissait : soudain du lointain orient
    S’avance une clarté plus vive que l’aurore,
    Et qui croît par la nuit, et qui s’accroît encore.
    Un vaste feu, du ciel semble le vêtement ;
    La terre réfléchit l’éclat du firmament ;
    Tout paraît enflammé, même la froide plante ;
    Et tout homme paraît une flamme vivante.
    L’homme, à ce redoutable et pompeux appareil,
    Croit voir sur l’horizon naître un nouveau soleil,
    Ou croit voir, en ce feu dont la clarté l’inonde,
    La flamme universelle où périra le monde.
    La lune, en s’approchant des mortels malheureux,
    Seule causait ce trouble, hélas trop douloureux.
    Elle se lève enfin, et sanglante, et farouche,
    Présentant aux mortels une effroyable bouche…
    Ouverte, et d’où le feu jaillissait par torrens.
    Alors des animaux les cris sont déchirans ;
    Et leur prince lui-même, abjurant le courage,
    L’homme, contre la terre a caché son visage.
    Presque seul, Philantor ne trembla pas comme eux ,
    Et sur la lune encore osa lever les yeux.
    Lorsque d’un œil tranquille il l’a considérée,
    Il dit que d’un volcan la lune est décorée.
    Observant l’incendie, en observant la fin,
    Il annonce aux mortels le ciel rendu serein.
    « Regardez, leur dit-il ; mais, dans l’immense arène,
    De vos antiques nuits ne cherchez plus la reine.
    Cet astre a terminé le cours de ses travaux.
    Il a péri. Sa cendre est rendue au chaos,
    Et doit, un jour lointain que rien ne nous révèle,
    Former les élémens d’une terre nouvelle. »
    Voilà donc, entre autres, quelques- unes des raisons qui nous ont fait nous étendre aussi longuement sur cet auteur.
    Aujourd’hui, l’épopée de Creuzé de Lesser est inaccessible, oubliée, enterrée, comme l’est le roman qui lui a donné naissance. L’épopée n’est plus au goût du jour et il est vrai que le lecteur moderne ne peut se sentir à l’aise dans l’air stimulant des hauts sommets alors qu’il a pris l’habitude d’avaler la soupe épaisse de la médiocrité littéraire dont les médias, à longs traits, l’abreuvent constamment.
    Bref, les mauvaises habitudes ont la vie dure et, avec la mutation rapide de notre langue, le moment n’est plus très loin où nos contemporains,  non seulement ne comprendront plus ce qu’à voulu dire Creuzé de Lesser,  mais  n’arriveront même plus à en déchiffrer le poème.
    Dors en paix, ô Dernier Homme, dans le cimetière littéraire français !

  9. Type: livre Thème: menaces animales Auteur: Arthur PORGES Parution: 1965
    La Terre est au pouvoir des rats, conséquence de la guerre atomique de 1992 qui a fait disparaître l’homme en tant qu’espèce dominante. Le rat mutant, grâce à sa fécondité prodigieuse, a occupé la niche écologique de ce dernier. S’étant développé en taille et en intelligence, il a permis le maintien de quelques tribus humaines dans quelques enclaves éloignées et barbares, car il se rappelle avec nostalgie sa cohabitation de jadis, la relation amour/haine qu’il entretenait avec le bipède déchu :
    « La situation ne manquait pas d’ironie. Les rats, de par leur expérience immémoriale de l’homme, lui portaient des sentiments curieusement ambigus : ils se rappelaient avec fureur les pièges, furets et raticides de jadis ; mais ils se souvenaient aussi, avec une sorte d’émotion, qu’un surmulot ne vivait vraiment heureux que dans le voisinage de l’homme. Non pas seulement pour les avantages de la nourriture et du gîte, mais pour le plaisir aussi d’avoir des gens autour de soi. »
    Mais, pour que jamais plus l’homme ne reprenne le dessus, le rat contrôle rigoureusement sa fécondité, stérilisant au préalable tout humain en âge de procréer. A cette seule condition, il permet à certains d’entre eux d’émigrer au loin, dans ces enclaves sauvages, où les humains qui haïssent trop les rats pourront encore mener une misérable existence.Sans le savoir, ce vingt août 2067, ce rat, fonctionnaire du Bureau de l’Emigration de l’Empire, venait de vivre le tournant décisif pour sa race. Ce jour-là, il a permis à Walter Nolan, un opposant irréductible, et à sa femme Gloria, d’émigrer. Non sans s’être assuré que l’individu avait été soigneusement stérilisé et que la femme, qui avait fait une fausse couche peu de temps auparavant, avait subi une ovaritectomie. Ce qu’il ignorait, c’est que rien de tout cela n’était vrai. L’embryon, parfaitement viable, avait été transitoirement implanté dans le péritoine du mâle ce qui lui permettra de survivre jusqu’à ce qu’il retrouve son logement primitif dans l’utérus de la femme. Encore quelques cas de ce genre, et le glas de l’Empire des rats sonnerait à l’horloge de l’éternité.
    Une nouvelle intelligente et ironique menée de main de maître.

  10. Type: livre Thème: fins du monde, fins de l’humanité Auteur: Arthur C. CLARKE Parution: 1956
    Un groupe d’extraterrestres, aussi divers physiquement et mentalement que puissants technologiquement, ont une mission précise : assister à l’explosion d’une nova en ce bras écarté de la galaxie, explosion qui anéantira toutes les planètes de ce système y compris, et surtout, la troisième,  où ont été découverts récemment les signes d’une civilisation. Pour cela, ils ont un délai d’une heure, délai largement suffisant pour leur permettre de recueillir et d’accueillir à bord de leur vaisseau quelques centaines de survivants.
    Arrivés sur les lieux, Alveron, le capitaine du vaisseau L. 9000 préconise deux groupes d’intervention, en deux directions différentes : celui de Torkalee et celui d’Alarkane. Des preuves indéniables d’occupation récente seront rapidement établies, mais la ville est vide de ses habitants. Partout, des émetteurs alignés selon une direction précise semblent encore en fonctionnement. Le groupe de Torkalee se fait piéger dans un métro souterrain qui l’entraîne vers d’autres centres urbains, eux aussi désaffectés. L’appareillage est automatique et le temps presse pour Alveron. Aussi, faut-il abandonner la mission de sauvetage, sauver ses partenaires et quitter au plus vite ces lieux instables, l’explosion de l’étoile étant imminente. Une course contre la montre, mobilisant les esprits collectifs de la race des Paladoriens permet, en tranchant dans les milliards de tonnes de roches comme en un vulgaire gruyère, de procéder à l’évacuation du groupe de Torkalee. Il était temps: le soleil se transforme en nova, engloutissant cette planète, c'est-à-dire la Terre:
    "A leurs pieds, le continent sombrait doucement sous les vagues, hautes d’un kilomètre, qui montaient à l’assaut des côtes. Le dernier spectacle que devait offrir la Terre était celui d’une grande plaine baignée par la lumière argentée d’une lune extraordinairement brillante. Inondant sa face, des masses d’eau déferlaient, flot scintillant sur une chaîne de montagne lointaine. La mer avait remporté sa victoire finale, mais son triomphe serait de courte durée car, bientôt, ni la mer ni la terre n’existeraient plus. A l’instant même, où, dans la salle de contrôle, le groupe silencieux observait la destruction qui s’opérait sous eux, la catastrophe infiniment plus grande, dont celle-ci n’était que le prélude, vint tout à coup s’abattre sur eux.
    C’était comme si l’aurore se fût brusquement levée sur ce paysage de clair de lune. Mais ce n’était pas l’aurore : ce n’était que la lune elle-même brillant avec l’éclat d’un second soleil. Pendant à peu près trente secondes, cette lumière effroyable, surnaturelle, incendia sous leurs pieds la contrée désolée. »
    cependant, le mystère reste entier : où sont passés tous les habitants de cette planète ? C’est alors que Rugon, le préposé aux communications, a une idée lumineuse : et si l’on suivait les directions  indiquées par les émetteurs disposés en batterie? Très rapidement, leur ténacité est récompensée. Ils aperçoivent au loin, dans l’espace profond, une masse nébuleuse qui, de plus près, se décompose en une myriade de vaisseaux interstellaires enfermant en leurs flancs la totalité de la race terrienne à la recherche d’un asile. Les extraterrestres sont confondus devant l’ingéniosité de ces êtres, qui, avec des moyens frustes, ont sauvé les leurs.Que n’arriveraient-ils pas à faire plus tard, se dirent – ils avec inquiétude.
    Une nouvelle nous entraînant jusqu’à l’extrême limite de la possibilité de vie sur une terre condamnée,  et pourtant remplie d’optimisme quant à l’avenir de la race humaine.