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Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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Vol.01 : les Lois de l’Orga, Fleuve Noir éd., 1979, coll. " Anticipation " N°953. vol. broché, in-12 ème , 230 pp. couverture illustrée par « Young artists » roman d’expression française
1 ère parution : 1979
L’Europe sous le règne de l’UMAT (Matriarcat universel). Un siècle et demi après « la grande Désolation », selon les principes de l’ORGA (Organisation Suprême), les femmes exercent le pouvoir en une société féodale, se situant entre le nazisme et le bolchévisme. Organisation militaire anti-scientifique qui rejette les hommes coupables d’avoir anéanti l’Europe. La guerre a laissé en friche de vastes régions contaminées (les Zones d’Insécurité) et des métropoles ruinées où prolifèrent les « SousHums » et autres déviants. Unies dans une religion d’Etat (le Culte de la Terre-Mère), les femmes, protégées par la SEGOR (Sécurité Générale), une sorte de gestapo, embrigadent leurs jeunes filles dans l’organisation de la jeunesse de l’UMAT : les «Filob » (Filles de l’Aube) qui auront à leur tête une « Alpha» (Chef de patrouille). Elles exercent un pouvoir absolu sur les hommes (les « Etis ») considérés comme des esclaves. Par des recombinaisons de gènes artificiellement provoquées à l’ORSELUP (Office Supérieur de Sélection des Espèces) les Etis (Etres Inférieurs) ont l’apparence et la brutalité des animaux : épais de corps et d’esprit, soumis totalement aux MatSurs (Matriarches de la Sécurité), ils oeuvrent dans des fermes d’état comme planteurs, agriculteurs, constructeurs et bêtes de trait. Les filles, elles, sont élevées dans le respect de l’homosexualité, le « crime contre l’espèce » (coucher avec un mâle), étant considéré comme l’insulte suprême, et puni de mort.
Dans la ferme d’Etat 606, le mâle Kervel est une exception. Grand, aux muscles déliés, intelligent, il est provoqué à la course par un groupe de Filob, commandé par l’Alpha Goveka. Celles-ci se réjouissent de le poursuivre. Destinées à asseoir l’expérience de ces jeunes, ces « chasses du Comte Zaroff » d’un nouveau style se terminent généralement par la mise à mort du gibier.
Kerval, non seulement distance le groupe, mais s’approprie Goveka en une étreinte sexuelle où celle-ci découvre, troublée, qu’elle aime ça. Soupçonnée, on lui proposera de convoyer le jeune homme vers sa destination finale, « le retraitement », après sa participation aux jeux de Gaïa, destinés à faire resurgir toute l’animalité du mâle :
« Elles (= les arènes) étaient colossales. Elles pouvaient contenir cinquante mille spectateurs. Elles avaient été édifiées de main d’Hommes, sans qu’une seule machine intervienne dans leur construction. L’ORGA avait proscrit l’usage des machines et choisi l’abandon de toute technologie. La main-d’œuvre devait remplacer la mécanisation. L’ORGA proscrivait la Science qui, dans les temps de la Vieille Histoire funeste avait empoisonné l’esprit humain et la Nature jusqu’à la catastrophe finale. Des milliers d’Etis avaient charrié les pierres, taillé les blocs et édifié les immenses arènes de pierre blanche, avec leurs frontons et leurs portes de marbre noir. Les gradins étaient divisés et conçus de telle sorte que chaque partie de l’arène puisse être isolée et fermée, en cas de nécessité. »
Kerval, grand vainqueur des jeux, va donc être convoyé dans un camp de l’OFHY (Office de l’Hygiène de l’Espèce) pour y être détruit, flanqué de Goveka et d’une vieille MatSur, chargée de surveiller la jeune Alpha. Goveka tuera la MatSur, délivrera Kerval. Ils prendront la fuite en direction de Mégapole Trois, poursuivis par les escadrons noirs de la SEGOR. Après bien des avanies, ils échapperont aussi aux griffes des SousHums, et, guidée par Gemella une jeune esclave, s’enfuyant par les souterrains, ils gagneront la «Montagne Bleue » où vit la tribu de Gemella, les Eghors. Accueillie avec simplicité et joie, Goveka redécouvre les sentiments d’une vraie femme, la vie en couple, le désir d’être mère.
Premier volet d’une longue chronique dans laquelle les événements se déroulent sur fond de décor cataclysmique fortement charpenté, le récit campe des personnages récurrents et crédibles. Une réussite incontestable d’un auteur confirmé.
Vol.02 : les Jours de la montagne bleue, Fleuve Noir éd., 1980, coll. " Anticipation " N°980, 1 vol. broché , in-12 ème , 230 pp. couverture illustrée par « Young artists ». roman d’expression française
1 ère parution :1980
Goveka et Kerval coulent des jours heureux chez les Eghors de la Montagne Bleue. Un jour, Goveka sauve un homme des mains des SousHums de Mégapole 3. Un homme curieux, à la langue étrange, au comportement déroutant, mais sympathique. Le sergent Wilcox –c’est son nom- est un fossile :
« Je suis né en 2080, dit Wilcox, au commencement de la Grande Désolation, quand la guerre entre les Puissances Anciennes Euramérindiennes et les Nouvelles Puissances d’Africasia a débuté. Et je me suis endormi dans mon «hibernaculum» en 2100, quand l’anéantissement de l’Ordre ancien commençait. Quand je me suis réveillé, au terme du processus de décongélation programmé et surveillé par mon ordinateur, nous étions selon notre chronologie traditionnelle, en 2851. Donc j’avais vécu sept cent cinquante et un ans, ou sept siècles et demi, si vous comprenez mieux ce dont il est question… »
Il observe avec surprise le monde que les siens ont façonné, un monde primitif et brutal, soumis aux lois de l’ORGA. Quelques mois plus tard, Goki, le plus jeune fils de Kerval, lui signale que des machines (des stators) prennent position dans le Désert jaune, juste avant la Montagne bleue. Goveka, intriguée, piège, avec l’aide d’un petit groupe d’Eghors, trois Noires de la SEGOR qui explorent le terrain.
Par elles, ils apprennent qu’une grande opération d’extermination des Etis a été planifiée et que plus de 50 000 Noires vont déferler sur la Montagne bleue. Comment lutter contre de telles forces ? Goveka se sent perdue.
Le sergent Wilcox les aidera. Préposé à la garde d’armes d’une puissance terrifiante datant d’avant la Grande désolation, il sait comme se les approprier. Il mènera un petit groupe d’Eghors, dont Goveka, dans les souterrains d’une Mégapole pourrie et hantée par les Déviants. Ils en reviendront triomphalement, épuisés, alors que la lutte a déjà commencé. La SEGOR progresse rapidement dans les vallées, tuant et massacrant tous les Etis. Alors, devant les yeux incrédules de Kerval et de Goveka, le sergent Wilcox utilise ses armes :
« Il y eut un sifflement déchirant, et une flamme rouge illumina la place, tandis que l’explosion dispersait à travers l’espace des débris sanguinolents et des éclats de pierre et de briques. Quand la fumée se dissipa, il ne restait rien du pan de mur ni des nains. Rien qu’un trou béant et fumant. (…) Ahuris, les Eghors virent un magma de corps mutilés et hachés qui se traînaient sur le sol ou agonisaient avec des soubresauts de grenouilles écorchées. »
Les appareils transporteurs détruits, le terrain jonché de cadavres, c’est la débandade dans les forces de la SEGOR. Les Eghors seront tranquilles pour longtemps, .. très longtemps. Mais, comme si le temps tellement contenu reprenait ses droits, Wilcox vieillit d’une manière vertigineuse, puis meurt, au grand désespoir de Goveka. Les armes du passé, jugées trop dangereuses, seront ensevelies dans un lac.
Vol.03 : 3087, Fleuve Noir éd., 1980, coll. " Anticipation " N° 987, 1 vol. broché, in-12 ème , 230 pp. couverture illustrée par « Young artists » roman d’expression française
1 ère parution :1980
Quarante années ont passé sur la Montagne bleue. Mouira, la petite fille de Goveka, est l’exacte réplique de sa grand’mère. Grande, belle, une guerrière hors pair, et passionnée.
Il est dommage que les Eghors aient conservé un système patriarcal qui la méprise et minimise ses actes. Même lorsqu’elle fournit la preuve qu’elle est venue à bout toute seule du terrible sangalor, les hommes la rejettent. Errante dans la forêt, elle tombe sur une survivante de la SEGOR aux mains de bûcherons. Répondant à un désir inconscient, elle délivre la Noire des griffes des mâles. Séduite par la prestance et l’agilité de la guerrière, Mouira accompagnera celle-ci pour vivre désormais au sein de l’UMAT.
Ses qualités exceptionnelles l’aideront à gravir les différents échelons de la SEGOR, après le « drill » militaire nécessaire au réajustement de ses manières et de sa façon de penser. Aidée et prise en mains par Ok, dont elle tombera amoureuse, Mouira finira par occuper la fonction la plus haute de la SEGOR, celle de MatSur 0. Elle se rappellera pourtant, après trente ans passés dans cette charge, sa jeunesse sauvage. Jamais, semble-t-il, elle n’avait réussi à se plier à une administration tâtillonne, à la délation généralisée, au mépris affiché envers les hommes. Fatiguée de vivre dans un univers oppressant, désabusée et meurtrie par la mort d’Ok, Mouira sauvera de l’esclavage une jeune déviante qui la tuera en retour d’un coup de javelot entre les épaules.
Vol.04 : la Mémoire de l’Archipel, Fleuve Noir éd., 1980, coll. " Anticipation " N°1014, 1 vol. broché, in-12 ème , 215 pp. couverture illustrée par « Young artists ». roman d’expression française
1 ère parution :1980
Igio est une aquanaute travaillant comme plongeuse et surveillant les fermes marines d’Etat, en symbiose parfaite avec son dauphin, Kô. Au repos durant quelques jours, elle sauve des griffes d’une vieille perverse Irina, une jeune Filob de 13 ans, égoïste, intelligente, sournoise et… ravissante. Les deux filles subissent un raz de marée qui entraîne leur trimaran très loin, dans une Zone Interdite marine, au-delà de la muraille de brume jaunâtre qui en garde l’entrée, tout droit dans les griffes de pirates déviants. Elles seront capturées par les troupes d’Alexandre IV qui rêve d’égaler les exploits de son ancêtre, en conquerrant les terres de l’ORGA.
Leur base est un archipel de l’ancien temps, les anciennes îles grecques. Le jeune empereur voit en Igio l’incarnation de sa promise, Statira, à laquelle est liée sa destinée. Prêt à l’épouser (ce qui fait frémir Igio), il lui dévoile « la mémoire de l’archipel », des enregistrements holographiques du déroulement de la guerre ayant abouti à la « Grande Désolation ».
Le rêve d’Alexandre IV sera de courte durée. Profitant de l’attaque d’une escadre de « Palmés » sortis de leur marais et dans le désordre de la bataille, Igio et Irina s’enfuient, guidées par Kô. Abordant à nouveau une rive connue de l’ORGA, Igio se demande à quel point elle pourra accorder sa confiance à Irina, prête à la dénoncer pour gravir encore plus vite les échelons dans la hiérarchie du système matriarcal.
Vol.05 : la 26 ème réincarnation, Fleuve Noir éd. , 1981, coll. " Anticipation " N°1049, 1 vol. broché , in-12 ème , 230 pp. couverture illustrée par Robbin Hidden. roman d’expression française
1 ère parution :1981
La Vénérable Mère Ourga accompagnée et protégée par Blinske, une jeune guerrière « Noire », est à la recherche de la nouvelle réincarnation de la MatOr, aux confins de l’empire de l’UMAT. Elles la découvrent dans le village perdu de Simiane en la personne d’une toute jeune fille qui présente les signes de la divinité. Après avoir fêté l’événement, elles reprennent la route en sa compagnie mais tombent rapidement dans le piège d’une secte de Déviants qui croit en la divinité du « Grand Revenu », un mâle énorme doué de grandes qualités psy. Elles seront enfermées dans leur forteresse, une ancienne base de silos à missiles nucléaires. Le Grand Revenu rêve de conquérir les terres de l’ORGA et d’en éradiquer les femmes qu’il abomine.
Blinska organise la rébellion en stimulant les femmes-esclaves, anciennes ressortissantes de l’ORGA, prisonnières entre les mains des sectaires. Leur fougue naturelle les entraîne à l’assaut des Déviants qu’elles taillent en pièces. Cependant, vaincre leur chef s’avèrerait impossible sans la présence d’Ourga qui l’affronte, seule à seul, en un combat à mort se déroulant sur le plan de la pensée et de la maîtrise des forces spirituelles. Après une lutte acharnée entre les deux cerveaux, le Grand Revenu meurt, tué par Ourga. Les femmes prennent la fuite pour rejoindre une ferme d’Etat en emmenant avec une grande déférence la jeune MatOr. Blinska sait désormais qu’elle pourra compter sur l’appui indéfectible de celle-ci au sein du corps d’élite de la Garde d’Or.
Vol.06 : la Traque d’Eté, Fleuve Noir éd., 1981, coll. "Anticipation " N°1078 vol. broché, in-12 ème , 230 pp. couverture illustrée par « Young artists » roman d’expression française
1 ère parution :1981
Jova, la jeune Alpha entraîne son équipe de " Filumat " pour la " traque d’été ". Véritable parcours initiatique leur permettant d’accéder à la caste des SEGOR, les jeunes guerrières devront pourchasser des "Etis déviants" et rapporter leur dépouille par-delà la "Zone d’Insécurité", glacis protecteur infertile et désertique entre des régions inexplorées de l’ancien monde et les implantations de l’UMAT.
La chasse ne se déroule pas comme prévue. Elles font tout d’abord connaissance avec Ouro le chasseur qui tue une de leurs jeunes guerrières. Dans leur désir de vengeance, elles le traquent jusqu’aux " Montagnes Rouges " où niche sa famille. Pourchassées à leur tour par les " Yakis ", sortes de mutants-vampires, des êtres dégénérés et dangereux, les filles établiront une alliance objective avec la famille d’Ouro.
Cernées par les Yakis en haut de leur falaise, elles parviendront à s’échapper grâce à Jova et Ouro qui les conduiront dans les dédales rocheux des Montagnes rouges qui représentent en réalité un ancien site de silos d’ogives nucléaires. Jova tombe sous le charme d’Ouro et, à sa propre stupéfaction, commet avec lui le " crime contre l’espèce". Toujours pour échapper aux Yakis, ils trouvent refuge à l’intérieur des silos. En parcourant les tunnels à moitié effondrés ils font connaissance avec une terrible menace sous la forme d’un androïde de surveillance, encore actif après plus de mille ans de veille. Celui-ci élimine, fidèle à son programme, tout danger potentiel en désintégrant les envahisseurs.
Habilement, Jova et Ouro permettront aux leurs de s’échapper alors que les Yakis se feront décimer. De retour sur les terres de l’UMAT, acclamées et fêtées, les survivantes de la traque n’oublieront pas de si tôt leur aventure. Quant à Jova, ne pouvant vivre avec Ouro, elle poursuivra sa destinée guerrière.
Vol.07 : l’Hérésiarque, Fleuve Noir éd., coll. "Anticipation " N°, 1159 1 vol. broché, in-12 ème , 230 pp. couverture illustrée par Peter Good-fellow. roman d’expression française.
1 ère parution : 1982
La jeune MatSur Orsa affectée à la ferme d’Etat 2002, aux confins de l’empire ORGA, est appelée par une voix mystérieuse à un destin exceptionnel. Il lui faudra s’emparer de « l’Epée » pour réinstaurer le Culte de la Mère Originelle en destituant l’actuelle Matd’Or qui règne aujourd’hui sur l’ensemble de la société matriarcale.
Au cours d’une de ses patrouilles, elle découvre que des Etis sauvages envisagent un coup de main contre la ferme. Avec quelques compagnes dont Atyr et Mygo, qui deviendront ses premières affidées, elle pourchassent les SousHums mais tombent dans une embuscade au milieu des marais. Capturée par des mutants dégénérés, les « Ecailleux », petits nabots verdâtres et belliqueux, les femmes sont mises en présence du « Masque d’Argent » qui est un androïde des anciens temps dévolu jadis au gardiennage de la zone et à la sélection des espèces. Bien que 900 ans se soient déroulés, le robot, fidèle à sa logique, poursuit son travail d’amélioration du pool génétique et compte faire féconder les femmes par les Ecailleux.
Orsa ne l’entend pas de cette oreille, surtout qu’elle vient d’apercevoir dans l’antre du géant l’Epée dont elle eut la vision, ainsi que d’autres armes datant de l’époque de la Grande Désolation. Par ruse, elle s’empare de l’épée-laser, tue l’androïde, libère ses compagnes qui suivront Orsa dans sa quête spirituelle jusqu’à la Cité Sainte.
Quand Jeanne d’Arc rencontre la science-fiction…
Vol.08 : les Ombres de la mégapole, Fleuve Noir éd., coll. " Anticipation " N° 1300, 1 vol. broché, in-12 ème , 230 pp. couverture illustrée par Robbin Hidden. roman d’expression française.
1 ère parution : 1984
Athyr, une jeune géographe de l’ORGA, procède à des relèvements en zone interdite, en compagnie de « Noires ». Soudainement, elles se font toutes tuer, sauf elle, par une bande de déviants commandée par Ouror, un jeune géant, pour qui Athyr éprouve une immédiate attirance.Traversant un immense marais, ils échappent, non sans peine à une attaque des « Palmés », des mutants-vampires résidant dans la boue, pour atteindre l’orée d’une immense Mégapole :
« Une sorte de piste étroite conduisait à la périphérie des ruines. D’énormes blocs de béton, des dalles basculées par ce qui avait dû être un souffle effrayant, s’amoncelaient. Athyr reconnut les restes d’une des grandes autoroutes qui quadrillaient le pays. Cette voie surélevée s’enfonçait dans l’étendue des ruines (…) Jusqu’aux confins de l’horizon, on ne distinguait que des décombres, des avenues dévorées de mousse et de lichens, des bâtiments enlacés par des millions de racines, des tours effondrées où poussaient des arbres centenaires. Des monuments indéchiffrables surgissaient à demi de la masse végétale. Athyr distingua une tête colossale, émergeant d’un nœud de racines, avec un œil de métal grand ouvert. Puis une sorte d’étoile brillante, en métal sombre, brandie par une main. C’était comme si un géant avait été là, enseveli et respirant encore sous les tentacules de la Forêt. »
Dans l’incroyable densité des ruines survivent divers clans. Le chef de l’un d’eux, Pinius-le-Grand, conquis par la beauté d’Athyr, l’enlève des mains d’Ouror.
La famille de Pinius se veut la seule vraie dépositaire de la civilisation et la continuatrice des grands Ancêtres qui sont pour elle…les gens du cirque, comme le suggère une ancienne affiche. Clowns inquiétants, dotés d’un nez rouge et d’un règlement absurde qui les oblige à toutes les pitreries, les membres du clan (surtout les femmes) voient d’un mauvais œil l’intrusion de cette étrangère en leur sein. Pinius sera tué par jalousie de la main de l’une d’entre elles.
Athyr s’enfuit dans les soubassements de l’immense métropole. Elle échappera de justesse à la férocité de rats géants et, trouvant miraculeusement des objets de l’ancien temps, dont une torche-laser qui lui sauvera la vie, resurgira à grand-peine à la surface.
Elle rencontrera Xhas, l’homme-oiseau qui fait partie d’un clan surveillant les ruines. Les hommes-oiseaux, munis d’ailes mécaniques, se sentant investis d’une mission de régulation, ont suivi toutes les péripéties de la jeune femme. Ayant aboli toute émotion pour pouvoir survivre sur un mode communautaire, ils constatent que la passion de Xhas envers Athyr met en péril la cohésion du groupe. Le Conseil des Anciens décide donc de la ramener vers Ouror, toujours à sa recherche dans les ruines.
Vol.09 : les Clans de l’étang vert, Fleuve Noir éd., 1985, coll. " Anticipation " N°1368, 1vol. broché, in-12 ème , 230 pp. couverture illustrée par Linda Garland. roman d’expression française
1 ère parution : 1985
Athyr poursuit sa route en compagnie d’Ouror le long de «l’Etang Vert », immense mer intérieure bordée de roseaux, envahie par des formes de vie variées et étranges. Ils font une halte auprès des « hurleurs », pêcheurs longilignes et réputés pacifiques. La personne d’Athyr semble vivement intéresser leur chef Shoumir.
C’est qu’elle répond à la prédiction de la prophétie d’Akka qui prétend que la venue d’une jeune Matriarche permettra de régénérer le clan. Droguée, enlevée et cachée dans les roseaux, Athyr devra la liberté à Djema, une jeune fille du clan tombée éperdument amoureuse de sa personne. Elle l’enlève à son tour, se cachant des siens. Ensemble, elles visitent les rives de l’Etang Vert, se nourrissant grâce à l’habileté de Djema, et coulant des jours torrides de passion.
Puis, Djema décide de se rendre auprès des Ichtos qui, dans leur île, ont établi une sorte de société caricaturale du Vatican. Le pape Jean XXVIII les prend sous sa protection et les défend contre les attaques d’un inquisiteur visqueux. Peu combattifs, les Ichtos seront défaits lors d’une attaque menée par les Ourakos, autre clan formé de brutes sauvages et cannibales. Athyr donne l’alerte, permettant au pape d’utiliser une arme de l’ancien temps, un canon-laser, aux effets terrifiants, qui désintègre les Ourakos. L’île d’Ichtos libérée, Athyr et Djema reprennent leur bateau. Cette dernière, malgré l’amour qu’elle porte à la jeune Matriarche, la ramène auprès d’ Ouror.
Cet épisode clôt la chronique.
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Vol.01 : Autonomes, Ansaldi éd., 1985, bruxelles, 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pp. couleurs. BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 1985
Gérard Mordand, ancien anarchiste, devenu leader de la Wallonie écologiste, prône la liberté totale dans tous les actes de la vie. Position difficile à tenir puisque la Belgique éclatée offre le spectacle d’un état fasciste réhabilitant Léon Degrelle, et prêt à s’entendre avec la France voisine, soumise au gouvernement d’extrême-droite de J.C. et J. Lapeine.
Le faux enlèvement de Marie-France d’Ornano par Gérard Mordand servira de prétexte à l’invasion de la Wallonie et à l’élimination de tous les leaders « rouges » ou libertaires. En face de cette manœuvre délibérée, Mordand, en fuite, va frapper fort en dynamitant la Tour Eiffel, qui s’effondre. L’orgueil de la France bafouée criant vengeance, s’ensuit le bombardement au napalm de la ville de Liège. Traqué avec ses amis, Gérard Mordand se réfugie dans une maison de passe de la place Pigalle y retrouvant un ancien contact, Lucas. Entre temps, la répression féroce élimine ses amis un à un, exécutés sans jugement. Il trouvera enfin une cachette sûre au moment où explose la centrale nucléaire de Creys-Malville, près de Lyon.
Vol. 02 : Mourir à Creys-Malville, Ansaldi éd.,1986, 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pp. couleurs.
1 ère parution : 1986
Véritable catastrophe pour la France, l’explosion de la centrale a délimité une zone dévastée, irradiée, donc interdite d’accès, de plus de cent kilomètres de rayon dans la région lyonnaise. Les habitants y sont morts par milliers mais une chape de plomb officielle attribue l’événement aux anarchistes. Pour nettoyer le terrain, le gouvernement y envoie les Arabes et sympathisants libertaires, les condamnant à la mort lente par contamination radioactive.
Gérard Mordand se trouve sur les lieux et participe à l’action en tentant de coordonner les initiatives individuelles, glissant à travers les mailles du filet de la police gouvernementale. Ses amis encore en liberté cherchent à tout prix à le ramener en zone sûre. C’est pourquoi l’anarchiste Kropotkine fait appel au situationniste Patrice Duval, le seul capable d’opérer la jonction. L’expédition sera ponctuée de morts, la majorité des membres du groupe de Mordand étant déjà contaminés. Pourtant, ayant réussi à dérober des documents prouvant l’ignominie de la France, il se déclare prêt à suivre Duval pour faire éclater la vérité devant le monde entier.
Vol. 03 : Chooz, Raspoutine éd., 1988, 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 1988
Gérard Craan a trouvé refuge à Paris où il reste en communication avec ses amis démocrates de la Wallonie libre. Dénoncé par sa femme, il se réfugie chez Véronik, son contact, une magnifique jeune femme qui lui apporte un échantillon d’eau de la Meuse polluée par la centrale atomique de Chooz. Elle compte sur Gérard pour dénoncer ce scandale et incidemment pour lui faire un enfant. Poursuivi par la police de Lapeine et du président Jacques Carnac, Craan se réfugie chez Véronik qui lui suggère de s’associer avec Léon le Borgne (Kwaak !), un caïd anarchiste plus ou moins toléré en ville. Incidemment, et parce que deux tentatives valent mieux qu’une, elle lui précise aussi que Léon le Borgne sera un futur père possible pour son enfant.
Le premier contact de Gérard avec Léon est plutôt musclé mais une alliance objective s’établit entre les deux hommes qui se partagent Véronik. Cette dernière convainc Léon, de plus en plus serré par la police, d’investir la seule place où il sera en sécurité, la centrale de Chooz. La bande se met en route, faisant le vide autour d’elle, balayant les policiers. Les autorités politiques la laissent libre d’agir, trouvant là un prétexte à envahir la Wallonie voisine.Huit mois plus tard, à Lausanne, naît la fille de Léon et de Gérard. Stupéfaction : Véronik quitte les deux hommes pour élever son enfant. Ceux-ci n’en sont pas malheureux, et, bras dessus, bras dessous, repartent vers de nouvelles aventures…
Chooz, troisième volume de la série, renoue avec son premier héros Gérard Craan, antérieur à Gérard Mordand. Le trait vigoureux, l’image soignée et la mise en couleurs magnifiques sont inversement proportionnels au contenu pauvre et au message idéologique filandreux. La veine anarchiste semble épuisée et les héros fatigués.
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Chocs En Synthese - Par BenF
Le professeur Maubrey a crée une vie végétale synthétique, une sorte de virus, qui, par l’étourderie du savant, se met à proliférer. Ces virus anéantissent toute végétation verte et, le sous-produit de leur activité étant un gaz nouveau, le "synthium", celui-ci se combine avec le gaz carbonique en un effet détonnant. Des villes seront soufflées et l’alerte sera mondiale:
" Les infernales créatures synthétiques débordaient maintenant les frontières de l’Illinois. On en signalait en divers points du territoire des States, dans le Wisconsin, le Kentucky, la Floride, la Pennsylvanie, le Nebraska et, plus à l’Ouest encore, dans l’Utah et la Californie. D’autres Etats étaient touchés, plus ou moins légèrement. Toute substance verte restait une proie pour les micro-organismes et déjà, les statistiques établissaient des pertes irréparables dans l’Agriculture. Des récoltes périssaient et les services intéressés s’inquiétaient sérieusement de la tournure , quasi-catastrophique, des événements.
Dans les Rocheuses, le Synthium comblait aisément les poches et les dépressions. De violentes explosions secouaient l’atmosphère et l’on signalait la destruction totale de plusieurs villages, et même de grandes villes. Héléna, Denver, Santa-Fé, Oakland, Salem, pour ne citer que les principales, n’étaient plus que ruines et désolation. Pour comble de malheur, de fréquents orages s’abattirent sur l’ensemble du territoire et cela n’arrangea pas les choses. La foudre provoquait l’explosion du synthium et il n’était pas rare de voir une région même désolée soufflée littéralement par une puissante déflagration ".
Maubrey réussit à neutraliser la bactérie synthétique mais il n’avait pas prévu que celle-ci produirait des spores pour se défendre. Or, les spores attaquent directement le cerveau des humains qu’ils rendent amnésiques. L’alerte est chaude et Miss Whistel, une scientifique dont Maubrey est amoureux, en est malheureusement la victime. Grâce à la formule de la protéo-éthyciline, le virus est vaincu.
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L’interprète fait résonner sous la forme d’une longue plainte, une supplique pour que vive l’amour dans une époque en décomposition. Les forces négatives sont puissantes, qui veulent abolir la douceur des sentiments. Ce sont les autres (appelés « Ils » dans la chanson) qui détruisent la végétation:
« Quand ils feront de notre ville
Une rose sans jardin
Un jardin sans hirondelles
Quand pour mieux tirer leurs canons
Dans les forêts ils feront
Couper jusqu’au dernier chêne »
Au nom de la haine et de la guerre, « Ils » font de la Terre «un immense terrain vague » d’où seront exclus la poésie et la musique. Les atteintes généralisées à l’environnement annoncent d’imminentes catastrophes majeures puisque la sécheresse en certains lieux coïncidera avec la montée des eaux en d’autres :
« Quand les oiseaux devenus fous
Chercheront de l’eau partout
Pour y éteindre leurs ailes
Et quand Venise comme une femme
Blessée à mort
S’écroulera dans sa lagune »
Le couple d’amants, incarnation de l’amour idéal «pourra-t-il leur pardonner ? »
Noyée dans la vague du protest-song des années soixante-dix, Rosalie Dubois et Nicole Louvier dénoncent les errements politiques ou technologiques qui font craquer la société occidentale.
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Ceux De Demain - Par BenF
Au moment où le professeur Baldin découvre au Mexique un monument maya renfermant un insecte gigantesque apparenté aux abeilles, éclate la guerre mondiale. La Terre sera ravagée par des bombes nucléaires et Baldin la fuit en direction de la planète Tholée du Centaure où s’était déjà implantée une colonie terrienne.
Bien des siècles plus tard, trois personnages, Hur-ka le Tholien, Bert Logan et Chaubert, des Terriens, dans leur fusée, se retrouvent à proximité de la Terre, en voyage d’exploration scientifique. Ils y découvrent Adré et Mora, un jeune couple de primitifs, ainsi que des hordes de barbares issues de mutations génétiques, dominées par les Zohorks, ces abeilles gigantesques qui ont proliféré depuis la grande dévastation.
Adré est spécial. Il est capable de projeter sa « libido », son « hyper-moi » dans la personnalité des autres et d’accaparer leur savoir. Il saisit rapidement qui sont les explorateurs et leur demande de l’aide pour détruire les Zohorks. Bert Logan et Chaubert préconisent l’utilisation des Bards, autres insectes extraterrestres carnivores, rapportés dans les soutes de leur fusée. Le combat eut lieu entre les deux espèces d’insectes antagonistes. Les Zohorks, guidés par leur reine, ont le dessus. Alors Adré s’introduit dans la ruche et parvient tuer celle-ci ; la victoire des terriens est complète. Cependant le Tholien Hu-Kar révèle à ce moment précis sa véritable personnalité : xénophobe, il n’avait jamais réussi à admettre la colonisation de sa planète par les Terriens. Poussé par la haine, il élimine Chaubert. Les deux autres l’expulsent de la fusée. Hur-Ka s’acoquine donc avec les barbares dont il devient le chef en vue d’anéantir la tribu d’Adré.
Bert Logan selon le sentiment altruiste propre au Terrien, voit dans une guerre d’extermination totale la seule possibilité de se débarrasser des barbares. Elle est effroyable et laisse dans les deux camps une unique poignée de survivants. Pourtant, les deux chefs de guerre constatent qu’ils ont pris énormément de plaisir à la mener. Adré, comprenant enfin l’influence négative de ces étrangers, les tue ; lui-même sur le point de trépasser, projette son «hyper-moi » dans l’esprit des quelques survivants les lavant instantanément de leur agressivité pour en faire « Ceux de Demain ».
Un récit à la sauce Bessière avec beaucoup d’approximations et d’invraisemblances. Mais, à quinze ans, on n’y regarde pas de si près…
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Catastrophe (Anthologie) - Par BenF
contient les nouvelles :
Catastrophe (J.G. Ballard)
Le Maître du rétable de Milford (Thomas M. Disch)
L’Invasion sexuelle de l’Angleterre (Gavin Ewart)
Il ne se passe vraiment rien d’extraordinaire (Maxim Jakubowski)
La Fêlure (Emma Tennant)
A l’intérieur du cube (Andrew Travers)
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Depuis longtemps, la « Visiteuse » profile son globe noir sur le ciel nocturne, occultant progressivement la lumière des étoiles. Pourtant sa nature, sa densité, sa marche erratique restent un mystère pour l’humanité. Subsiste une seule certitude : elle se dirige vers la Terre qu’elle détruira dans sa course :
« La Visiteuse, obscure et gigantesque, d’un diamètre valant environ un dixième de celui du soleil, qui est donc près de mille trois cents fois plus volumineuse que la Terre, et qui fait son chemin dans la galaxie, est sur le point de rencontrer notre planète. »
L’espèce humaine, ébranlée, a déjà fait son choix. Les savants, les techniciens, les positivistes, les fortunés sont partis, emportés dans la première « Exode », préférant observer de loin la catastrophe :
« Nous sommes tenus dans l’ignorance presque complète de ce qui se passe sur le reste du globe, les communications sont rompues depuis des années. On ne compte plus… La fuite des élites avec le meilleur de la technologie a soudainement laissé les continents en ruine. Ici comme ailleurs tout se délabre. »
Mais il ne s’agit que d’une infime minorité. Les autres, s’agglomèrent, s’enterrent, se battent, ou prient. De nouveaux « Pèlerins » apparaissent, qui dirigent une horde de plus en plus importante en marche vers Montréal, lieu mystique où, selon leur croyance, ils seront épargnés. Parmi eux, les « Panthéistes » s’attendent au choc, car la Visiteuse est faite de roches dures disent-ils, alors que les «Rédemptoristes », cachés derrière leur mouchoir anti-poussière, croient en une survie possible, le bolide errant étant supposé former un nuage de particules qui épargnerait la terre en son ensemble.
Le narrateur est père et écrivain. Au sein de la horde comme tant d’autres, il tient la comptabilité au jour le jour, des derniers faits et gestes d’une humanité moribonde, adressant ces lettres à sa fille Arduina, sa petite fille, qu’il entraîne à sa suite comme les quatorze autres membres de sa famille.
Des assassins et des prêtres parcourent le troupeau, tuant pour les premiers, pillant pour les seconds :
« Voilà sans doute pourquoi, en ce troisième jour de marche, on retrouve en tête de ce convoi d’espérance, des prieurs et des prieuses qui appellent sur leurs épaules de bure le poids de toutes les fautes du monde. Ils illuminent leurs visages d’une flamme inextinguible qui élève leurs prières. Leurs dieux sont multiples, mais ils ne s’adressent qu’à eux, soit par le cri ou par le silence, par la danse ou par la marche, par l’intermédiaire des éléments ou par leur seule foi. Garderas-tu en mémoire des images de tout cela, Arduina, ou feras-tu abandon de ce passé ? »
Il racontera à Arduina comment sa famille se rétrécit inexorablement en laissant tantes ou cousins moribonds sur les bas-côtés de la route. En dépit de son angoisse grandissante et de sa culpabilité, il garde la foi du charbonnier dans l’espérance du miracle.
Les journées, « plus noires que des nuits » s’écoulent rapidement. Les épidémies, les affections de la peau, le nombre d’êtres contrefaits augmentent proportionnellement à l’approche de la Visiteuse. Sous un ciel enfin totalement noir s’allument soudain un peu partout de grands feux : ce sont les villes qui brûlent !:
« Je ne sais plus ce qu’il faut croire ou faire, s’il faut cracher au visage des Apôtres de la Poussière pour mourir d’un coup sec, s’il faut moquer les pèlerins rédemptoristes et panthéistes, pour ne pas périr sans ironie ou s’il vaudrait mieux adopter la prudence crasse de la majorité silencieuse, celle qui sillonne les routes ou qui creuse des galeries en tous sens, qui attend… »
A l’heure du grand choc, au moment décisif où les suicides collectifs atteignent une intensité inouïe, le narrateur s’aperçoit que la Visiteuse a épargné la terre. Elle ne l’a pas détruite, elle l’a a peine grignotée, la privant en surface de ses minerais de fer. Indubitablement vivante, composée de particules intelligentes, elle a su reconnaître la vie développée sur ce globe qu’elle s’apprêtait à détruire, l’épargnant pour disparaître à nouveau dans l’infini du cosmos.
Arduina survivra, ainsi que son père, mais dans un monde profondément transformé :
« (…) les grands édifices s’écroulent inexplicablement, les ponts, les pylônes, les restants de véhicules qui encombraient les rues s’émiettent et n’ont pas le temps de joncher l’île de bancs de poussière ; ces particules disparaissent mystérieusement en se mêlant à l’air. Les Apôtres de la poussière triomphent sous les lunettes et le mouchoir. Leurs chefs visent maintenant les pleins pouvoirs sur la nation, leurs mercenaires commencent à se constituer en police… Qui sait ce que vous souffrirez sous leur emprise, Arduina, toi et tes enfants, si le monde ne périt pas!
Une excellente nouvelle apocalyptique composée par un grand écrivain canadien. Par une grande économie des moyens littéraires et un style irréprochable, utilisant notamment la technique du resserrement de l’action dans le temps, il analyse les nouvelles morales du désespoir, arrache les masques de l’hypocrisie chez l’homme en prise directe avec sa mort. Un récit intense et peu connu en France.
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Voici une petite fin du monde qu’évitera le capitaine Marvel grâce à ses poings (Shazam !)
Zeus, écoeuré par la vilénie des habitants de la Terre décide d’abréger leurs souffrances. Shazam, plaidant pour la cause du juste comme jadis le fit Loth pour Sodome et Gomorrhe, obtint un sursis mis habilement à profit par le capitaine Marvel. Ce dernier prouve à Zeus, s’il en était encore besoin, que l’amour d’un jeune couple fleurit même dans ce cul de basse-fosse que sont les rues d’une grande ville. Emu, Zeus surseoit à sa condamnation.
Un récit complet peu probant et pétri de bons sentiments selon l’american way of life.
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Boulevard Alpha Ralpha - Par BenF
En ce futur incroyablement lointain où subsistent seulement une poignée de véritables êtres humains, Paul et Virginie se rencontrent. Désireux tous deux de goûter à la vraie liberté, à la vraie vie, aux émotions inconnues, ils ont demandé aux Seigneurs de l’Instrumentalité d’être transformés en Français du temps jadis, qui vivaient à cette époque si archaïque :
« Je fus moi-même le premier, après seize mille ans, à coller un timbre sur une lettre. Je conduisis Virginie au premier récital de piano. L’œil collé à l’oculaire de la machine-à-voir, nous vîmes lâcher le choléra en Tasmanie, et les Tasmaniens danser dans les rues, maintenant qu’il n’était plus question de les protéger. Partout, les choses commençaient à devenir intéressantes. Partout, homme et femme travaillaient avec une volonté farouche à construire un monde plus imparfait. »
Loin de la perfection absolue de l’Instrumentalité, ils pourront ainsi découvrir avec ivresse le sens de la peur ou de l’amour. Mais un doute subsiste : leur liberté est-elle inconditionnelle ou ce sentiment même n’a-t-il pas aussi été prévu par l’Instumentalité ? Sont-ils vraiment libres, c’est-à-dire responsables de leurs actes ou leur nouvelle personnalité est-elle aussi factice que l’ancienne ?
Virginie se souvient d’une vieille machine capable d’opérer des prédictions, l’Abba-dingo, ordinateur ou Dieu, résidant dans les nuages, tout là-haut, au bout du boulevard Alpha Ralpha. Avec Paul, elle veut découvrir la vérité. Croisant C’Mell, la femme-chat (personnage principal dans une autre nouvelle), en compagnie de Macht , un autre homme transformé en quête de sensations fortes, ils prennent le chemin conduisant à l’Abba-dingo, la machine immortelle. Le boulevard Alpha Ralpha, construit en un matériau d’une extrême résistance et qui serpente dans le ciel sans aucun support apparent, est, lui aussi, d’une très grande ancienneté. Des signes d’usure y apparaissent parfois, comme cette brèche que les deux amants éviteront :
« Sur la droite, le boulevard s’élevait en pente abrupte, à la manière d’une rampe. Il disparaissait dans les nuages. Juste au bord de la frange de nuages, il semblait qu’un désastre s’était produit. Je n’en étais pas absolument sûr, mais j’avais l’impression que le boulevard avait été tranché sur toute sa largeur par d’inimaginables forces. Quelque part, au-dessus des nuages, se trouvait l’Abba-dingo, l’endroit où toutes les questions recevaient une réponse… »
Nulle part, au long de leur route, ils ne trouveront le signe de la soumission des êtres et des choses au pouvoir des Seigneurs de l’Instrumentalité, comme s’ils étaient en dehors de leur temps. Les oiseaux, par exemple, sont des vrais oiseaux, aux fonctions télépathiques si primitives que Paul et Virginie ne les comprendront pas.
Arrivés près de l’Abba-dingo ils découvrent ça et là des squelettes blanchis pour lesquels Paul n’a pas de nom puisqu’il en ignore le concept, la mort étant absent de son champ d’expérience. Virginie, par tâtonnement, actionne la machine qui lui dit qu’elle aimera Paul durant toute sa vie, même si celle-ci s’avère être fort courte. Par contre, ce qu’ils n’arrivent pas à déchiffrer c’est que l’Abba-dingo, ancienne station météorologique prévoit également l’arrivée d’un typhon.
Arrachée d’entre ses bras, Virginie disparaît dans la tempête. Paul aura la vie sauve grâce à C’Mell qui le ramène en sûreté. Il se rétablira par les soins d’un médecin-robot, la mémoire remise à neuf par l’Instrumentalité, ayant oublié le goût de la peur et de la mort mais avec au cœur une nostalgie secrète.
Ce joyau littéraire s’insère dans le cycle des « Seigneurs de l’Instrumentalité ». Gordwainer Smith reprend à son compte le roman de Bernardin de Saint-Pierre, faisant de Paul et Virginie les personnages d’une superbe nouvelle dans laquelle, sous la démarche littéraire, percent les interrogations permanentes de l’homme lié à une existence qui le dépasse de toute part.
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