Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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Danse Macabre - Par BenF
Le récit nous convie à un rite d’initiation à la sexualité adulte de quatre jeunes gens: Len, Barbara, Pud et Peg, âgés de 18 à 24 ans.
Peg est une petite oie blanche qu’il s’agit de débrider. Hurlant des slogans à la mode en cette année 1987, ils foncent vers Saint Louis à 200 km à l’heure dans leur puissante roto-moteur, se piquent au " vibrant ", afin de se stimuler, et n’oublient surtout pas leur masque à gaz dans les faubourgs de la ville aux immeubles ravagés par la guerre. Tout en buvant des " paludes vertes ", à l’alcool très fort, ils assistent à la danse du " néozon " ou P.N.Z. , Phénomène du Néo-Zombie:
" Peggy ne peut plus respirer. Elle reste collée à sa chaise, les lèvres arrondies d’épouvante silencieuse, le sang lui battant aux tempes, tandis qu’elle voit le néozon pivoter une nouvelle fois, battant l’air du fléau blanc de ses bras. La lividité terrifiante de son visage tombe vers Peggy quand le néozon revient se heurter à la barre, à hauteur de taille, et se pencher par-dessus. Le masque de blancheur lavée de lavande reste suspendu au-dessus d’elle, les yeux sombres s’ouvrent spasmodiquement en un regard figé et hideux. Peggy sent le sol bouger sous elle, la figure livide s’embrume de ténèbres, puis reparaît dans un éclatement lumineux. Les sons s’enfuient, chaussés de cuivre, puis lui pénètrent de nouveau le cerveau, en cacophonie visqueuse. "
La guerre bactériologique a eu des effets secondaires curieux: elle a contaminé hommes et femmes en faisant d’eux des zombies, cadavres animés au son de la musique et qui servent d’attraction dans les boîtes de nuit " branchées ". L’horrible spectacle fascine Peg qui, ce soir-là, avec deux paludes vertes supplémentaires, jettera sa virginité aux orties.
Une nouvelle brève et dense, au talent littéraire sûr. Entremêlant description d’horreur, slogans publicitaires et analyse psychologique, Matheson brosse le tableau vigoureux d’une société future proche et amorale, en quelques traits puissants. Du grand art!
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Le narrateur, fils d’un prêtre du clan des Collines, a montré sa propension à la maîtrise en cherchant avec son père du métal dans les « Lieux Maudits ». Un rêve, riche de symbolisme, lui enjoint, pour son voyage initiatique, de franchir le grand fleuve interdit et de pénétrer dans le vaste «Domaine des Dieux. »
Se sachant condamné mais incapable d’échapper à son destin, il se met en route. Armé d’un arc et de quelques flèches pour se défendre contre les prédateurs, des chiens sauvages, il parcourt les rues de la grande cité des Dieux que l’on nomma jadis New York.
Certains immeubles encore debout, des objets et outils incompréhensibles, la découverte d’un squelette humain bien conservé au haut d’une tour où l’aventurier s’était réfugié pour la nuit, lui firent connaître en une sorte de rêve transcendant, la vie des Dieux en ces temps reculés, vie prodigieuse brusquement interrompue par la Grande Destruction, une catastrophe épouvantable :
« Quand les dieux combattent les dieux, ils utilisent des armes que nous ne connaissons pas. Il y eut du feu qui tomba du ciel, puis un brouillard qui empoisonnait. C’était le temps du Grand incendie et de la Destruction. Ils se mirent à courir dans les rues de leur cité –les pauvres dieux! Puis les tours commencèrent à s’écrouler. Quelques-uns réussirent à s’échapper – oui, quelques-uns. Les légendes le disent. Mais même lorsque la cité fut devenue un Lieu Mort, pendant plusieurs années le poison demeura sur le sol. Je vis cela arriver –je vis le dernier d’entre eux mourir. C’était l’obscurité sur la cité et je pleurai. »
En transmettant ce nouveau savoir aux siens, avec prudence, et d’abord à son père, il sut que ces Dieux étaient des hommes comme eux et qu’un jour le clan des Collines, associé à celui des Forêts, repartirait à la conquête d’un paradis perdu.
Une nouvelle attachante, ressemblante dans son traitement à celle des « Voix dans la Poussière », qui s’achève sur une lueur d’espoir par le dépassement possible de la barbarie.
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Dans Le Silence Du Soir - Par BenF
Winston Adamson et son épouse, un couple bien intégré, vivent dans l’atmosphère douillette du cocon familial, s’attendrissant sur la gentille Lorette, leur petite dernière qui s’amuse avec des chatons.
Ils ne comprennent pas ce qui pousse certaines familles à se révolter. Ne vivent-ils pas en sécurité dans ce monde, même si, pour garantir l’équilibre de la population, ils devront euthanasier leur petite dernière ? Car le gouvernement a tout prévu, y compris la pilule mortelle et le service de voirie qui, dès le lendemain, cherchera le petit corps.
Cela ne fera jamais que le troisième enfant que les Adamson perdront de cette manière, comme toutes les autres familles d’ailleurs, pour garantir la stabilité d’une population dramatiquement pléthorique.
Une courte nouvelle, horrible surtout par le degré d’amoralité que peut développer l’être humain placé dans une situation limite.
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Dans Le Regard Des Miens - Par BenF
De retour de Téthys, une planète colonisée à seize années-lumière de la Terre, le narrateur, qui y a fait fortune, revient sur sa terre natale, retrouver les siens pour leur prouver que, contrairement aux sinistres prédictions familiales, il n’a pas démérité.
A son arrivée, de la zone d’atterrissage jusqu’à Blois où vit sa famille, il constate que tous les processus sont automatisés : nul être vivant autour de lui. De même, la nature lui apparaît plus sauvage, la couverture végétale plus dense. Chez lui, sa maison a disparu. C’est comme s’il était seul au monde. Soudain une « chose » apparaît et lui parle :
« C’était un amas de chair et de poils d’environ un mètre de hauteur et deux mètres de longueur, qui ne semblait avoir ni queue ni tête, ou, plus exactement, une multitude de queues et de têtes. J’ai entrevu deux éclats entre deux tentacules, les yeux sans doute, au-dessus d’une cavité béante, qui était peut-être une gueule, et d’une excroissance allongée qui ressemblait vaguement à un mufle. »
Cette chose lui dit qu’elle est sa nièce chargée de l’accueillir, que la « transgénose », un programme génétique destiné à éradiquer les maladies chez les humains, l’avait changée, ainsi que tous les autres, et qu’ils vivaient désormais sous terre. Le narrateur repart, désespéré, vers Thétys.
Une belle nouvelle à la chute inattendue pouvant porter en bannière la maxime de Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » Et nous ajouterons : « et du corps».
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Depart Pour L'avenir - Par BenF
La situation sur terre est compromise. Le niveau de radioactivité, lié à l’utilisation du nucléaire civil ou militaire provoquera dans un futur proche la disparition de l’humanité:
«L’usage sans frein de l’énergie nucléaire a pollué l’atmosphère. L’eau des océans est contaminée, le sol lui-même a été progressivement rendu radioactif par les pluies chargées de particules. Les rivières charrient des déchets de piles atomiques, les poissons ont été les premières victimes de notre super-industrialisation. Puis ce sont les oiseaux qui ont succombé en masse, à tel point que les rares survivants sont considérés comme des reliques. Les cris d’alarme lancés par les biologistes n’ont pu enrayer le développement monstrueux des armes atomiques : quelques bombes thermonucléaires expérimentales ont empoisonné davantage la surface du globe qu’un siècle d’utilisation pacifique de cette énergie terrifiante. Et puis, on ne pouvait plus revenir en arrière, étant donné l’épuisement des autres ressources : pétrole et charbon. »
Ce moment se trouve encore plus proche que ne le suppose Baird, Président des Etats Fédérés, puisque, dans un délai très court, une recrudescence du rayonnement photonique en provenance du Soleil provoquera l’émergence d’un taux létal de radiations. Déjà, avant ce terme fatal, Baird, avec son conseiller Gurnee, avait décidé la mise en place d’un plan qui consisterait à lancer dans l’espace une trentaine d’enfants des deux sexes, germe ultime de l’humanité :
"Depuis deux ans, des enfants des deux sexes sont élevés dans un laboratoire secret. Des précautions inimaginables ont été prises pour qu’ils ne soient jamais soumis à des radiations d’une intensité trop élevée. L’air qu’ils respirent, les aliments qu’ils ingèrent, leurs vêtements, leurs jouets, les infirmières qui les approchent, tout est systématiquement décontaminé. Ces petits êtres, qui sont tous des orphelins, ont été sélectionnés tant au point de vue physique qu’au point de vue mental. Ils portent en eux les caractères les plus précieux de la race humaine. C’est ce groupe d’enfants qui doit être transféré sur une autre planète, hors d’atteinte des hommes, pour qu’ils bâtissent une humanité nouvelle. » (cf. Naufragés des galaxies)
Le plan s’articule autour de plusieurs éléments, tous essentiels. D’abord avec la présence d’hommes intrépides comme Flint, le pilote de l’astronef censé emmener les enfants, ou Boris, seul navigateur compétent pour les guider à travers le sub-espace. Flint et Boris étaient revenus d’un voyage d’exploration spatiale préliminaire dans la galaxie M33 où ils avaient découvert une planète semblable à la Terre, baptisée Génésia, apte à accueillir les petits rescapés. Ils y avaient laissé le professeur Breker qui devait y aménager une base préalable. Au retour, tous les passagers de la fusée, à l’exception des deux hommes, avaient été soumis à un lavage de cerveau afin de préserver le secret de cette découverte. Maintenant était venu le moment où Flint et Boris devaient à nouveau piloter le « Galax » vers l’unique asile de l’humanité future.
Ensuite, par les enfants eux-mêmes qui, en compagnie d’adultes responsables –mais non au courant du projet final- avaient été élevés dans un milieu préservé de toute radioactivité. A Fort Drum, en plein désert, à six cents mètres sous terre, l’on avait aménagé une ville, une « Arche», avec jardins, bibliothèque, piscine, ainsi que tout le confort possible pour rendre la vie des enfants non seulement utile mais encore agréable.
Tout pourrait donc se passer comme prévu, s’il n’y avait eu l’infime grain de sable capable de gripper la machine.Simon Lhermite, alias Kossuth, enlève Ron Harlow, l’administrateur de l’armement sidéral dont dépend le Galax, dans le but de soutirer à ce responsable tous les renseignements concernant la fusée et son prochain départ. Comment le bandit était-il arrivé à la conclusion que peu d’êtres humains échapperaient à l’embrasement final ? Tout simplement parce que lui-même avait fait partie de la première équipe d’astronavigateurs embarqués, et que chez lui l’anamnèse n’a pas bien fonctionnée : il se rappelait de chaque détail ! Par la suite, sa fonction de commissaire général de la police en Amérique du Sud, à Chihuahua, lui avait permis, grâce aux diverses données collationnées, d’envisager l’avenir plus qu’incertain de notre planète. Il a donc décidé de partir lui aussi avec le Galax. Prêt à tout pour survivre, il avait réuni une bande de malfrats –qu’il abandonnerait en fin de parcours-, fomenté des troubles en de nombreux points du monde, révolutions ou émeutes
« Une tache noire aux contours mouvants couvrait les pelouses de la Place de la Constitution et s’étirait dans les rues adjacentes. Vu de haut, ce grouillement humain ressemblait à une colonie de fourmis affolées. Au moins dix à quinze mille personnes se pressaient là sur une surface réduite. A n’en pas douter cette vague allait déferler vers le building de la 12 ème Division et le saccager de fond en comble. E puis l’anarchie s’installerait, la ville deviendrait le théâtre de sombres atrocités jusqu’au moment où une paix éternelle s’appesantirait sur les décombres. »
Enfin, enlevant Boris, cheville ouvrière du plan, il exercera le chantage de la dernière chance sur Baird, l’obligeant à céder, malgré la vigoureuse réaction de ce dernier, qui, ayant interdit de vol tous les spationefs, et fait protéger le Galax par l’armée, avait également fait réprimer des émeutes de plus en plus fréquentes, de telle façon qu’il put, malgré tout, faire acheminer rapidement et secrètement les enfants à bord de l’engin.
Avec l’arrivée de Lhermite, traînant derrière lui Boris, le Galax décolle enfin. Mais ce que ne savait pas le brigand c’est que, une fois arrivé à bon port et les enfants livrés à Breker, Flint avait pour mission ultime de faire sauter la fusée , avec à son bord tous les adultes, rien ne devant venir polluer la nouvelle humanité.
Une aventure serrée autour d’une idée-force, écrite avec la «patte » et la conviction littéraire d'un Vargo Statten, soutien de la science-fiction populaire anglaise. Récit qui s’inscrit dans une série publiée au Fleuve Noir (« Naufragés des galaxies », « Départ pour l’avenir », « les Voix de l’univers») et dont seul le deuxième volume nous intéresse quant à sa thématique. L’auteur y prévoit l’extinction totale de l’espèce humaine due à l’usage immodérée des produits radioactifs, crainte encore partagée aujourd’hui par bon nombre de nos contemporains.
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Cycle Zero - Par BenF
L’action est supposée se passer sur la terre. Celle-ci, vieille maintenant, ne supporte plus qu’une race d’hommes quasi-immortels. Ils sont quelques centaines d’individus des deux sexes décidés à assurer la pérennité de l’espèce. Ils vivent très longtemps tout en profitant de l’ensemble de la technologie léguée par les générations antérieures. Faisant corps entre eux, leurs décisions se prennent à l’unanimité. Helver détonne dans cet ensemble. C’est le dernier né, un accident sans doute: il a trente ans :
" Drôle de vie que la nôtre. Depuis longtemps nous n’avons plus suffisamment de femmes et les mœurs ont évolué. L’acte charnel n’a absolument plus d’importance. Le hasard des rencontres décide seul. Pourtant, chaque fois que je me trouve avec une femme, j’éprouve un sentiment bizarre. Elles aussi d’ailleurs. Chez elles il y a comme une honte et chez moi une réticence. Naturellement toutes sont très belles mais terriblement vieilles, bien que cela ne se traduise pas sur le plan physique. Les hommes sont différents aussi. Ils me regardent toujours avec un air légèrement ironique ou perplexe. Je représente la jeunesse dans un monde qui ne savait plus ce que c’était. "
Le naïf, l’impulsif devient le réprouvé lorsqu’il se met en tête de déranger l’ordre établi. Il apprend qu’une décision, prise seulement par Narbo l’Ancien, condamne à mort la quasi-totalité de ses frères.
C’est à ce prix que l’un d’entre eux (il s’agira en l’occurrence de Helver) parviendra à l’immortalité absolue. N’étant pas d’accord avec ce projet, il s’oppose à Narbo et ses androïdes en ramenant du satellite où ils étaient parqués, une race de primitifs jeunes et vigoureux qui devraient être capables d’assurer la relève génétique. Sortant vainqueur de la confrontation, Helver contraint Narbo à se plier à ses exigences. Il épouse lui-même une primitive (qui se cultive à son contact) et instaure un nouvel ordre pour le nouveau début d’une race moribonde.
Un roman dans la veine " populaire " que propose la collection " Anticipation ". Ni meilleur, ni pire que les autres…
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Cycle Des Insectes - Par BenF
Vol. 01 : La Nuit des insectes , Fleuve Noir éd., 1984, coll. " Anticipation " N°1336, 1 vol. broché, in-12 ème , 182 pp. couverture illustrée. roman d’expression française
1ère parution : 1984
Et si vraiment les insectes avaient la taille d’un chien, d’un mouton, d’une chèvre ? … C’est ce que découvre Jacques Rampal , entomologiste, et Viviane, son assistante. Ce n’est pas tout à fait par hasard puisqu’ils travaillent– à leur corps défendant– sous les ordres de l’autorité militaire à l’utilisation des insectes comme arme biologique ultime. Les résultats obtenus par les armées du monde entier - car cette préoccupation est largement partagée par les militaires de tous bords – dépassent toutes les espérances. Non seulement les insectes, lucanes, cicadeles, mantes religieuses, etc., soumis à un bombardement radioactif, se sont multipliés, non seulement ils sont porteurs de virus multiples, mais encore ceux de la deuxième génération se sont transformés en dangereux géants… intelligents, semble-t-il!Ouvrant leurs cages, submergeant le laboratoire par leur nombre, ils investissent l’arrière-pays où se situe l’action ; ils tuent, déchirent, mastiquent, forent dans les chairs des bêtes et des humains :
"Par la fenêtre de la cuisine, il observa la campagne environnante, une folle envie de meurtre dans le regard. Mais ce qu’il distingua le cloua au rebord de pierre. Toute la prairie devant la maison était couverte d’insectes gros comme la cuisse. Ils avaient dû être surpris par l’orage et ressortaient maintenant du couvert des arbres. Un bourdonnement terrifiant montait vers lui, avec la force d’une musique hypnotique. Il s’appuya au carreau. Les pâles rayons de la lune faisaient briller les armures cornées comme celles d’une immense armée. Les insectes formaient un tapis hideux, ininterrompu, qui s’écoulait avec lenteur et puissance hors de la forêt. "
Jacques et Viviane prendront la fuite dans leur voiture fatiguée, et, en une nuit hallucinante, traqués par divers insectes, ils échapperont à la catastrophe de peu. Un orage démentiel, des sous-bois hantés par la mort, le passage d’un torrent en furie, la mort de Juliette, la sœur de Jacques livrée aux lucanes , le sang des insectes écrasés qui s’accumule sur le pare-brise, l’arrêt progressif du moteur et l’éclatement d’un pneu, rendront l’échappée hasardeuse. Abordant la grand’route, ils aperçoivent des milliers d’insectes géants qui y déambulent. :
" Ils traversèrent un bosquet de bouleaux sans le voir, épiant la route. Soudain, ils furent là ! Aussi loin que les phares portaient, la campagne était couverte par les corps brillants des insectes. Les carapaces épousaient le moindre relief, gommant tout le paysage sous une masse informe et luisante. Il y avait plusieurs milliers de créatures immondes qui se chevauchaient, se battaient, se déchiraient en hurlant. Certaines avançaient, d’autres reculaient, dans un désordre indescriptible, parfois grimpant sur les troncs des arbres, parfois sautant sur plusieurs mètres et retombant les unes sur les autres, engloutis immédiatement par le nombre. "
Ils devront la vie sauve à une équipe de nettoyeurs humains armés de lance flammes. Mais le pire reste à venir : l’inquiétant Dr Moret qui les soigne semble être à la solde des insectes intelligents. Que leur réserve l’avenir ?
Un récit jouant sur l’horreur viscérale qu’éprouve l’être humain envers des insectes représentatifs de " l’inquiétante étrangeté " décrite par Freud. Centrée sur l’unité de temps, de lieu et d’action – les trois critères de la tragédie classique - l’intrigue gagne en densité en dépit d’un style parfois bien léger .
Vol.02: Osmose, Fleuve Noir éd., 1985, coll. "Anticipation " N°1356, 1 vol. broché, 188 pp., in-12 ème .couverture illustrée. roman d’expression française.
1ère parution : 1985
Les insectes, avec l’aide des militaires, ont pris le pouvoir et font régner sur le monde une chape de plomb. Jacques et Viviane résistent, en compagnie d’un couple, Rey et Martina. Mal leur en prend. Martina et Viviane seront enlevées, Rey disparaît et Jacques se retrouve seul, en fuite, poursuivi par des insectes géants qui en veulent à sa vie. Il aboutira dans une espèce d’immense termitière creusée sous la montagne, où il découvrira des monceaux de cadavres servant de nourriture et de berceaux aux jeunes insectes, ainsi que le bon docteur Streit entièrement inféodé aux conquérants. Celui-ci a besoin des compétences de Jacques. Il lui explique qu’un nouvel ordre mondial va naître, qu’il est en train de créer un super-mutant, un mutant de la deuxième génération, qui aura l’adaptabilité des humains et la force des insectes. Le processus est déjà en route.
Jacques le découvrira de ses propres yeux en apercevant Martina se faire féconder par un homme - insecte monstrueux. Ayant retrouvé Viviane et Rey, prisonniers comme lui dans la termitière, il tente de s’enfuir avec eux. Rey, bouleversé par la mort de Martina et sous la pression des événements, joue le rôle du traître. Il entraîne le couple vers le centre de la termitière, tout près de la reine, situation dont ils ne parviendront à s’extraire qu’avec beaucoup de difficultés. Et encore ne seront-ils définitivement sauvés que lorsque la résistance viendra à leur secours. Car des hommes ont pris le maquis et se sont organisés…
Vol.03 : La Semaine carnivore, Fleuve Noir éd., 1985, coll. " Anticipation " N°1415, 1 vol. broché, in-12 ème , 186 pp. couverture illustrée par Tim White. roman d’expression française.
1ère parution : 1985
Soixante ans ont passé depuis l’instauration de la nouvelle société hybride. Les mutants, assis sur la force des insectes géants, dominent une nation décrépite et misérable. Le gouverneur mutant Joseph Djougach (Djougatchvili ?) mène le pays et souhaite ne pas jouer l’alternance en rendant le pouvoir aux conseillers purement humains, contrairement à Warwick qui souhaite le conquérir. Une sombre machination opérée par quatre terroristes, au Q.I. proche du zéro, décidera de l’avenir.
Dreamers, le peintre-poète asocial est entraîné à son corps défendant dans l’action. Il recherche la fille du professeur Breitz, Sophia, pour lui expliquer que de nombreuses plantes carnivores ont disparu du laboratoire de son papa et que l’une d’elle, une dionée géante a provoqué la mort de Morna, la fille de Djougach.Dreamers fera la connaissance de Cordelli, l’un des terroristes, qui le hait d’emblée, de Paxton, un paquet de muscles, et de l’égérie de la bande, Mathilde. D’un commun accord, les comparses décident qu’il sera le poseur d’une bombe végétale (des plantes carnivores) destinée à éliminer les conseillers mutants lors du cortège funéraire de Morna. Mais rien ne se passe comme prévu. Cordelli, qui trahit la bande au profit des mutants, mourra à moitié digéré par une plante carnivore géante. Warwick, informé de l’attentat, laissera faire à son profit. Paxton et Mathilde seront tués par Dreamers qui n’aime pas qu’on torture Sophia. Et la société mutante continuera sur sa lancée…
Une tempête dans un verre d’eau. De petits personnages, une intrigue rabougrie, des dialogues d’une nullité confondante, ce troisième épisode du cycle se perd dans l’insignifiant. Heureusement, c’est aussi le dernier.
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Crepuscule - Par BenF
Jim Bendell a pris à son bord le narrateur qui lui racontera son histoire. Venu d’un futur lointain de sept millions d’années, il appartient à l’année 3059. Une erreur d’appréciation lors de son retour l’a fait revenir à notre époque. En ces temps lointains, il a observé une terre quasi-morte, gouvernée par des machines vivantes, auto-entretenues, auto-régulées :
" L’univers change lentement. Seule la vie est instable et de peu de durée. Pour la Terre, ces huit pauvres millions d’années n’étaient pas plus que huit jours dans la vie d’un homme…Mais c’était assez pour que l’espèce humaine eût le temps d’agoniser. Oh ! Certes, elle avait laissé derrière elle un héritage de machines. Mais les machines aussi mourraient forcément un jour, et elles ne s’en rendaient même pas compte. "
Les rares cités étaient abandonnées depuis des temps immémoriaux, livrées aux machines mais prêtes à ressusciter pour tout être humain arrivé en leurs murs :
" Il faisait nuit. Je pouvais apercevoir la cité toute proche baignant dans le clair de lune. Toute la scène avait un aspect étrange. En sept millions d’années, les hommes avaient fortement changé les positions respectives des planètes à force de faire circuler leurs astronefs, de disperser les agglomérats d’astéroïdes, que sais-je ?… Sept millions d’années constituent un laps de temps suffisant pour que la nature elle-même change d’aspect. La lune devait probablement se trouver plus éloignée de la terre de 80.000 kilomètres et elle tournait maintenant sur son axe. J’observai le ciel un bon moment et remarquai que les étoiles elles-mêmes avaient changé ; "
Il put aussi prendre un astronef à destination de Mars où régnait une désolation sans bornes.
De retour dans l’immense cité de Yohk, il y rencontra un groupe d’humains de ces temps étranges. Profondément transformés au physique, présentant une grosse tête et un corps débile, ils l’étaient aussi au moral. D’un abord convivial , très intelligents, prêts à aider le voyageur à réintégrer son époque, il leur manquait cependant la curiosité ainsi que la volonté qui sont le propre de l’homme contemporain :
" Et maintenant les derniers représentants d’une espèce humaine qui s’amenuisait peu à peu n’avaient plus auprès d’eux d’autres êtres vivants dont ils pussent faire leurs successeurs. Antérieurement, chaque fois qu’une civilisation s’était écroulée, une autre avait poussé sur les décombres de la précédente, mais maintenant il n’existait plus qu’une seule civilisation. L’homme et certains végétaux exceptés, toute forme de vie avait disparu. "
Leur art essentiel consistait en un chant, " le Chant des Regrets ", d’une nostalgie absolue :
" (Le chant) était comme la quintessence d’une ultime défaite. Qui n’aurait pitié d’un homme perdant une partie décisive après avoir tout fait pour la gagner ? En entendant ce chant, on revivait le gigantesque effort de toute l’humanité – un effort aboutissant à une déroute. Déroute irrémédiable, car jamais l’humanité ne trouverait l’occasion d’une revanche. "
Sous la direction du narrateur, ils réussirent à rassembler les éléments manquants de sa machine, ce qui lui permit de revenir vers aujourd’hui, un temps présent certes dangereux mais où subsiste encore l’espoir.
" Crépuscule " fait partie du recueil de nouvelles " le Ciel est mort ", dans lequel Campbell explore le futur insondable de l’espèce humaine. Désespoir et désolation caractérisent le récit, apportant une tonalité sombre dans le champ triomphaliste de la SF des années trente aux USA.
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Convulsions Solaires - Par BenF
Daniel Burke et Albert Culter, des astronomes, ont découvert un nuage de poussière cosmique qui altère la luminosité des étoiles. Proche de la Terre, ce nuage constitue une grande menace pour notre système solaire qui y plongera immanquablement. Sylvia, la fille de Culter et Daniel, prévoit le pire. Déjà un brouillard ténu se répand dans la haute atmosphère causant des perturbations téléphoniques généralisées. Cette poussière pourrait être mortelle pour des poumons non protégés en provoquant la «siderosis » ou maladie du fer :
« Je vous décris simplement les symptômes de la Siderosis. Cette dangereuse affection va s’abattre sur le monde et seuls ceux qui auront pu se procurer des masques filtrants pourront l’éviter. Or, vous êtes placée pour le savoir, votre père est l’un des fabricants de ces masques protecteurs. (…) Ceux qui ne pourront protéger leurs poumons en filtrant l’air en permanence verront la Siderosis dégénérer rapidement en tuberculose, puis en cachexie, la phase terminale annonçant une mort horrible. »
L’unique parade possible serait donc le port de masques filtrants.
Avec un délai de seulement trois semaines, le couple, rejoint par la jeune Lily, fille d’un industriel, convainc le père de celle-ci, Gene Weston, et son adversaire en affaires, Horace Hubbard, d’en commencer sans tarder la fabrication. Les hommes politiques seront plus longs à être convaincus, surtout le sénateur Drake, qui craint pour sa carrière.
Au moment où débute à grande échelle la distribution des masques, le nuage a sensiblement progressé avec des conséquences inquiétantes : un soleil voilé, plus rouge et plus chaud, qui attire la poussière par effet gravitationnel et qui augmente de volume :
« Le soleil s’élevait progressivement dans le jour bistre qui baignait la ville. Mais ce soleil différait sensiblement de l’habituel astre du jour. Son disque, paré naguère de l’éclat de l’or en fusion, prenait l’aspect d’une inquiétante roue de feu. Emergeant peu à peu au-dessus des toits, le globe paraissait à la fois plus brillant – en dépit de l’obscurcissement de l’atmosphère - mais aussi plus rouge. A son équateur, et ce malgré l’aveuglante luminosité, on distinguait des plages sombres.»
La Terre sera-t-elle détruite ? D’autant plus que le pire reste à venir puisque des « grumeaux » de poussière plus denses s’approchent inexorablement de notre planète. Des effets électriques intenses, l’apparition d’énormes taches solaires, des séismes de plus en plus fréquents, complètent le tableau.
Burke, invité à une conférence de l’U.A.J. (Union Astronomique Internationale), prévoit que les masques seront insuffisants pour protéger l’humanité contre la hausse des températures ou les raz de marée dévastateurs (On s’en serait douté !). En attendant, Lily, Daniel, Sylvia et son fiancé Jeff, s’engagent à fond, escortant des trains remplis de pastilles filtrantes ou aidant à la distribution des masques.
Les effets nocifs en croissance rapide, déstabilisent les sociétés humaines, partout dans le monde. Les suicides augmentent en masse, ainsi que les tuberculoses à sidérose. Le climat s’affole avec des pluies torrentielles en Afrique, de la chaleur torride en Finlande, suivie par la fonte des glaciers polaires et l’augmentation du niveau des mers :
« Depuis dix jours, les ténèbres régnaient sur le monde et la température atteignait, au-dehors, 50° C. Il n’aurait su être question de température à l’ombre ou au soleil, ce dernier ayant cessé d’être visible. A peine pouvait-on distinguer dans le ciel rougeâtre un halo pourpre démesuré. La luminosité et la chaleur rayonnante du globe solaire avaient augmenté dans des proportions effrayantes au contact de la masse de poussière du « grumeau » à haute densité. »
L’instabilité gagne les couches sociales, les malfrats de toute nature, comme ce Freddy Burke, évadé d’un bagne voisin, imposant leurs lois :
« Le nombre des mécontents augmentait d’heure en heure sur l’ancien et le nouveau continent. En Chine, la populace ignorante dans sa majorité restait calme. Aux Indes également. Tout au plus avait-on enregistré, dans les grandes villes, des incidents provoqués par des agitateurs appartenant à la classe des «évolués ».
Quant aux nombreux peuples primitifs - quoique parfaitement ignorants des événements – ils subissaient un effroi démentiel : l’assombrissement de l’atmosphère qui, paradoxalement, s’accompagnait d’une augmentation d’éclat du Soleil, les frappait d’une terreur superstitieuse.»
Malgré tout, les usines continuent à produire des masques, protégées par l’armée ou la police.
Dans cette ambiance de fin du monde, Burke et Jeff aménagent en cachette un abri dans les grottes voisines au cas où la vie à l’extérieur deviendrait impossible. Soudain, l’obscurcissement complet de l’atmosphère signale l’arrivée d’un grumeau de poussière. L’augmentation démentielle de la température, suivie de séismes gigantesques font craindre que la Terre ne soit à l’agonie :
« Dans les mers et les océans hérissés d’épaves, encombrés de milliers de cadavres, des baleines, par centaines, flottaient à la dérive. Mortes asphyxiées, elles ne couleraient que lorsque leur corps se serait rempli d’eau. Leurs amarres rompues, des navires, des paquebots, des pétroliers et des bateaux de tous tonnages et de tous pavillons dérivaient également sur les mers chaudes. (…)
Quelquefois, des cyclones déversaient des trombes d’eau sur les régions épargnées par les inondations, noyant alors les caves, les égouts et les tunnels de métro où des milliers de familles avaient trouvé refuge.
Des glissements de terrain, des mers de boue et des fleuves chassés de leur lit parachevaient ensuite l’œuvre destructrice commencée par les autres fléaux. Et la phase optima du cataclysme durait depuis huit jours… »
Nos amis se dépêchent de gagner leur abri souterrain dans les cavernes au nord de Phoenix (Arizona), en priant pour que le soleil ne se transforme pas en nova.
Ils y resteront peu de temps. Le système solaire, en se dégageant progressivement du nuage, permettra d’éviter le pire.
Un « Jimmy Guieu » dans sa veine habituelle, avec ses héros, jeunes et dynamiques, blancs de préférence (les autres n’auront qu’à disparaître) et ses notes scientifiques de bas de page (« authentique ! »), ni meilleur ni pire que les autres.
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Deux âmes terrestres s’entretiennent de leur passé. En un long monologue, Eiros explique à Charmion comment fut détruite la Terre dans sa rencontre avec une comète ; comment celle-ci, d’abord considérée comme inoffensive par la science qui n’avait jamais rencontré dans l’histoire de l’humanité une comète aussi dangereuse, suscita l’admiration, avant de générer la panique.
Elle n’était ni plus grosse ni plus rapide qu’une autre, sa courte queue composée du gaz le plus rare ne pouvait causer de dommages. D’ailleurs les théologiens, se référant à l’Apocalypse, prétendaient que la Terre ne pouvait être détruite que par le feu. Mais son approche, par « son gigantesque manteau de flammes claires, toujours étendu à tous les horizons », créa une émotion « radicalement nouvelle ».
Enfin lorsque l’humanité apprit que le gaz cométaire allait vider l’atmosphère terrestre de son azote, elle exprima de la terreur en face « d’une combustion irrésistible, dévorante, toute-puissante, , immédiate : Je serai brève,- brève comme la catastrophe. Pendant un moment, ce fut seulement une lumière étrange, lugubre, qui visitait et pénétrait toutes choses. Puis, - prosternons-nous, Charmion, devant l’excessive majesté du Dieu grand !- puis ce fut un son, éclatant, pénétrant, comme si c’était LUI qui l’eût crié par sa bouche ; et toute la masse d’éther environnante, au sein de laquelle nous vivions, éclata d’un seul coup en une espèce de flamme intense, dont la merveilleuse clarté et la chaleur dévorante n’ont pas de nom, même parmi les Anges dans le haut Ciel de la science pure. Ainsi finirent toutes choses. »
Cette courte nouvelle, écrite en 1839 et sans doute inspirée à Poe par la chute de météorites de 1831, apporte les arguments scientifiques en faveur du danger cométaire, arguments que développeront plus tard Verniculus, Griffith, Rey-Dussueil ou Camille Flammarion. Baudelaire lui-même dut être impressionné par elle, puisqu’il conçut le projet d’une : « fin du monde – Un roman sur les derniers hommes- les mêmes vices qu’autrefois - Distances immenses… - les dernières palpitations du monde, luttes, rivalités » ainsi qu’un poème en prose sur ce thème qui ne vit jamais le jour. L’esthétique baudelairienne de la «nouveauté » ne pouvait qu’être sensible à l’ouverture de la palette émotionnelle proposée par « la modernité » de Poe.
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