Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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Vol.01: Sergent-pilote Gurvan, Fleuve noir éd. 1987, Coll. "Anticipation" N°1562, 1 vol. broché, in-12ème, 185 pp. roman d'expression française
Une guerre d'une durée de cinquante ans oppose la Terre à des adversaires non déterminés (manifestation d'origine humaine) au moyen d'une technologie quasiment identique: d'énormes forteresses volantes, d'une longueur de dizaines de kilomètres, qui servent de bases d'appui à des "intercepteurs", engins de combat puissamment armés, et des unités de soldats d'infanterie, appelés à prendre pied sur le sol des planètes devenus champs de batailles. La manoeuvre est simple et quasiment toujours la même. Les Intercepteurs appuient les "Raiders", d'immenses lance-flammes, programmés pour faire griller les forteresses. Une nuée d'intercepteurs les protègent. Vu la brièveté d'un combat dans l'espace et le délai de survie d'un pilote (qui ne dépasse pas le temps de 62 missions ), la haute technicité de pilotage mise en jeu, les jeunes pilotes sont conditionnés in utero à leur mission:
"Désormais on savait très bien, en unissant un spermatozoïde à un ovule, quelles caractéristiques manifesteraient l'être humain qui naîtrait; C'est comme ça, justement, que les Materedus recevaient les proportions de combattants exigés par les armées. Trente-huit pour cent de troupes au sol, douze pour cent de pilotes, dix pour cent de navigants de toutes sortes, et quarante pour cent d'auxiliaires, comme ils disaient."
De petite taille, élevés dans des crèches éducatives (les Materédu), filles et garçons, sans relations autres que celle de la chaude fraternité du combat, vivent un engagement de sept ans pour une durée de vie maximum d'une année. Après ces sept ans (s'ils sont encore en vie) ils seront démobilisés. Ceci explique la psychologie très spéciale que développent ces combattants. L'on fête chaque victoire au champagne, boisson leur étant exclusivement réservée. On ne pleure pas les morts. On n'en parle pas. Ils ont disparus.
Sur l'unité de combat 928 puis sur le SO4 dit "la Saucisse", il faudra peu de temps à l'apprenti-pilote Gurvan pour devenir opérationnel sur Intercepteur. L'entraînement, extraordinairement complexe à cause des vitesses acquises et de l'électronique embarquée , fera plus appel à l'instinct qu'à la raison. Pourtant Gurvan se désespère de devenir leader, soit le N°1 de l'équipe. Il se sent maladroit car pour être promu, il lui faut abattre au moins six intercepteurs ennemis. Contrairement à sa camarade Dji qui atteindra vite le grade d'officier, lui, malgré de nombreuses sorties, n'a toujours rien à son tableau de chasse. Son copain Sank, pilote de "tracteur", (appareil ramenant à la base les intercepteurs en panne), lui recommande d'être patient. Gurvan jouit pourtant d"'une aptitude rare qui est de pouvoir calculer avec une précision extrême les déplacements, les trajets de retour, les appontements de son engin. Il réussit même cet exploit extraordinaire de ramener l'un de ses coéquipiers abîmé sur le sol d'un astéroïde. Cependant le temps passe vite et le danger d'être abattu augmente corrélativement:
"Les Géos fonçaient vers les raiders qui se trouvaient maintenant sans protection. Ce fut un carnage. les explosions se succédaient si vite qu'il n'était même pas possible de les compter. (...) Japy engagea tout de suite trois Géos qui se suivaient. Il était en bonne position mais sa rafale passa entre deux appareils. Gurv surveillaient leurs arrières, s'efforçant de ne pas se laisser surprendre à ce moment-là par les évolutions de son leader.. le combat avait commencé près de la surface de l'astéroïde, ce qui représentait une nouvelle difficulté pour en pas percuter, en évoluant. Tout de suite il fut d'une violence inouïe. Deux Intercepteurs volants au-dessus l'un de l'autre se heurtèrent de front, disparaissant dans une énorme boule blanche d'énergie pure."
Il a déjà vu disparaître autour de lui de nombreux amis comme Rhal, un officier mythique et impétueux aux nombreuses victoires. Dji, de son côté, poursuit sa carrière tout en ne se reconnaissant jamais l'existence d'un sentiment amoureux à l'égard de Gurvan. Le statut de ce dernier changera radicalement lorsque le SO4, trop lent pour pourchasser les "Géos", les appareils ennemis, sera remplacé par "l'Aiguille", un nouvel intercepteur, profilé pour la chasse et mieux armé que l'ancien. Le jeune pilote s'y sent parfaitement à l'aise. D'ailleurs la guerre semble changer de nature, la Terre repousse les envahisseurs, les armées d'infanterie prennent plus souvent d'assaut les sols hostiles. Gurvan et ses amis, lors d'un atterrissage forcé dans le cadre d'une mission d'accompagnement des armées terrestres, y parferont leur entraînement. Ils apprendront à combattre au sol, soulevant l'admiration des fantassins
Vol.02: Gurvan: les premières victoires, Fleuve noir éd. 1987, Coll. "Anticipation" N°1584, 1 vol. broché, in-12ème, 184 pp. coiuverture illustrée par Peter Elson. roman d'expression française
Les sorties continuelles se terminant en catastrophe, Gurvan et Dji atterrissent sur une planète inconnue. Les Flèches inutilisables, abandonnées à eux-mêmes, ils vivront une vie de Robinson, non dénuée de charmes cependant:
"Le lendemain il abattit un gros oiseau qui courait dans l'herbe. Ce fut moins difficile qu'il ne l'imaginait. En revanche, pour le dépecer, enfin le plumer, il dut se blinder. Ils se baignèrent encore. Le matin et l'après-midi. Et se baladèrent, un peu au hasard. Ils parlaient de plus en plus. De n'importe quoi, un arbre, des fruits, qu'ils n'osaient d'ailleurs pas goûter, aussi bien que de la guerre."
Sans électronique, pêchant pour survivre, ils apprennent à se connaître, et un sentiment doux s'insinue à leur insu dans leurs coeurs. Lorsqu'ils en prennent conscience et que l'idée de déserter les effleure, ils appellent un tracteur pour les ramener sur leur base. Leur longue absence à tous deux soulève des soupçons et ils passent un interrogatoire sévère. Mais les examens psychologiques et médicaux ne prouvant rien, ils réintègreront finalement leur unité où, durant tout ce temps d'absence, Gurvan est devenu célèbre parmi les auxiliaires. La vie habituelle recommence au cours de laquelle Gurvan abat quatre Géos en un seul combat, pulvérisant le record des intercepteurs.
Il ne jouira pas longtemps de sa victoire. Sans signe annonciateur, leur forteresse volante est prise sous le feu des thermiques de multiples Raiders ennemis. L'affolement et la mort se propagent dans les unités intérieures. Avec Sank et Dji, Gurvan tente d'atteindre la zone la moins exposée au feu. Ils y parviennent, non sans casse, en une progression difficile, parfois en apesanteur , déjà munis de leurs combinaisons de vol. Ils atteignent enfin le flanc ouest, une zone préservée où se terrent des auxiliaires apeurés. Grâce à Gurvan qui agit à l'instar d'un chef, ils s'échappent du hall de décollage avec leurs Flèches, abandonnant la forteresse à l'agonie, préoccupés de trouver un asile afin de pouvoir continuer le combat ultérieurement. Peu de Géos les poursuivent, l'ennemi étant occupé à mettre à mort la l'enorme base volante. Ils découvriront enfin une planète glacée, où, dans la zone équatoriale, subsiste une relais ennemi qu'ils réduiront et occuperont:
"Tout le monde eut l'air assez satisfait de retrouver un cadre de vie connu. Elle insista sur le fait qu'ils vivaient en commun et que les relations devaient obligatoirement être plus souples qu'à bord et termina en rappelant qu'il y avait beaucoup de place ce qui permettait à chacun de trouver un coin seul. Là, elle fut carrément applaudie. Ca se dégelait."
Le nettoyage de la place forte se fera pas à pas en des manoeuvres de fantassins, pendant que deux Flèches veillent à l'extérieur. Les bâtiments servent à l'approvisionnement des forces ennemies et sont régulièrement ravitaillés. Il s'agit donc d'ouvrir l'oeil pour éviter un désastre à venir. En attendant, les pilotes , trouvant des combinaisons chauffantes et des vivres, se ravitaillent et se reposent pendant que Gurvan, Sank et une jeune auxiliaire, Brodick, empruntent un véhicule d'exploration ennemi pour patrouiller le plus loin possible de la zone investie. C'est là, à plus de mille kilomètres de leur base, qu'ils trouvent des traces parallèles, prouvant qu'il existe encore des ennemis qu'il importe d'annihiler. Et c'est à ce moment-là que des missiles, traversant le ciel, se dirigent vers leur relais...
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Alf, sa femme Judith, Hurst, scientifique et homme d’action, Flius le physicien forment un groupe de « temponautes ». Mis en sommeil hibernétique pour un siècle, ils ont reçu la mission de renseigner à leur réveil les citoyens du futur sur leur passé. Ils profitent des toutes dernières inventions de leur siècle qui les accompagnent dans ce voyage comme «l’ultraviseur » qui permet de voir tout et de loin comme si l’on était à côté même de la scène. Le procédé d’hibernation, mis au point par les Jaunes qui projetaient d’envahir le monde avec leurs armées stockées pour l’occasion, leur ayant été arraché et perfectionné dans ce but.
Avec Judith, enceinte avant le départ, les temponautes sont réveillés dans une crypte du laboratoire d’Aix-la-Chapelle, deux cent quatre vingt trois ans après leur départ, par Thankmar, un géant blond, et sous un ciel rouge. L’imprévisible s’était produit : l’arrivée dans la banlieue de la Terre de l’astre Druso qui procéda à la destruction de l’humanité par ondes magnétiques, excepté les quelques îlots de survivants qui ont fait souche. Thankmar, qui considère Aix comme le temple de la « Mère de la Révélation » se trouve là en service commandé.
En provenance de la cité scientifique de « Boothia Felix » dans la Grand Nord canadien, il était chargé de retrouver à tout prix les temponautes seuls capables, selon la prophétie, de les libérer de l’oppression extraterrestre. Les Drusoniens, qui sont des insectes géants et intelligents, se sont accaparée la Terre après l’avoir vaincue. Leur planète, amarrée à la nôtre par des liens électromagnétiques, est la patrie de ces êtres peu nombreux mais puissamment organisés qui ont fait prendre à la vie terrestre une toute autre direction :
« Les Drusoniens furent autrefois une race puissante extrêmement douée. Les pseudo-coléoptères de police sont ce qui reste de leur meilleure époque, mais ils n’ont pas beaucoup d’intelligence. Ceux qui font le travail intellectuel sont des quasi-mollusques et leurs femelles ne sont même pas assez éveillées pour s’occuper de leurs propres larves. Ils sont tellement dégénérés à ce point de vue qu’il leur faut des femmes comme nourrices. Ils ont besoin de lait humain ; de la chaleur de nos femmes ; de la force de nos jeunes hommes. »
Pourchassant toute manifestation scientifique ou technologique, ils sont regardés comme des dieux par des Terriens retournés à la barbarie, se servant de relais tels que « les Prêtres » ou les « Oracles » :
« Le reste de l’humanité, répondit Thankmar, était dans la crainte et l’épouvante devant les nouveaux dieux. Certains devinrent des prophètes ou des prêtresses, contraintes et forcées par les pouvoirs magiques des Drusoniens. Ils prêchèrent la destruction de toute science, le caractère diabolique de tous les travaux intellectuels. Tous les livres furent brûlés, toutes les archives, tous les instruments furent détruits, les laboratoires démolis.(…) Bientôt le globe reprit son aspect des temps sauvages où chaque homme était l’ennemi de l’autre, et les conquérants furent regardés comme des dieux. »
Mis au fait de la situation, le plus important pour les nouveaux venus fut de se fondre à la population locale pour y attendre la naissance de l’enfant de Judith. Les Atlantéens – c’est le nom que se donnent les scientifiques de Boothia Felix- désirent les présenter à leur chef, Liuwenhord. Les événements se précipitèrent lorsque Hurst, employant couteau et hache, suscita la convoitise de Terriens soumis et collaborateurs. Ils durent prendre la fuite vers le nord, via le Rhin, la Baltique et la Laponie, le moteur électrique bricolé par Hurst les mettant à l’abri de toute poursuite. Héligoland sera une première étape où, dans une caverne, Judith donnera naissance à sa fille Urania.
Arrivés en Norvège, ils feront la connaissance de Liuwenhord et redécouvrent l’ancien site atomique de Karaga où jadis travailla Flius avec sa fiancée Maria. D’elle, au grand désespoir de Flius, il ne reste plus que des os et un journal intime relatant au jour le jour l’invasion des Drusoniens :
« Il y gisait les lambeaux d’une couverture et un oreiller enfoncé, au milieu duquel quelque chose de brun apparut dans l’éclat des lampes. Flius regarda et soudain s’effondra. Nous approchâmes et nous vîmes dans les débris du lit, vêtus de ce qui avait été autrefois un vêtement de toile blanche, les restes momifiées d’une femme. La tête ressemblait à celle d’une chouette, et elle était entourée de cheveux châtains, bien conservés.Flius, supporté par deux Atlantéens, regardait droit devant lui, répétant :
« Et ainsi, je vous retrouve, Maria ! Ainsi… »
Peu après, Liuwenhord leur communique son projet de libération de la Terre. En un premier temps, il faudra anéantir la base centrale drusonienne de Capetown où sont disposés les appareils de régulation énergétique qui rendent la Terre captive de Druso, ce qui ne se fera pas sans risques :
« Selon ses calculs, l’opération exigerait dix-sept minutes astronomiques, mais, bien entendu, la grosse difficulté serait d’être sûr que le globe reprendrait ensuite sa rotation habituelle. Il fit ses calculs de façon que le formidable coup de frein serait à peine ressenti aux pôles. Naturellement, il fallait compter sur d’énormes destructions dans le reste du monde ; en fait, quelques savants atlantéens se demandaient si libérer la terre de Druso n’entraînerait pas en même temps la destruction de la vie organisée sur le globe. Il y aurait de gigantesques glissements de terrain, tremblements de terre, raz de marée et une tempête auprès de laquelle les ouragans et les typhons les plus terribles que la Terre ait jamais connus ne seraient que les clapotis d’un enfant dans une baignoire. »
Mais l’opération réussie, Druso se perdra dans l’espace leur permettant, en un deuxième temps, de nettoyer la terre des Prêtres et des Oracles. En attendant, Judith et Uranie, encore faibles, iront se remettre dans le Sud, au bord de la Méditerranée. A peine arrivées, elles sont prises dans une rafle et envoyées sur Druso pour servir comme esclaves. Immédiatement, tout est mis en œuvre pour les sauver. Alf, Flius ainsi qu’Imfried, la propre fille de Liuwenhord, par une chaîne de complicités, prennent la navette à destination de Druso où il rencontreront les forces de la résistance (les «Bleus »). Hurst partira au pôle sud pour s’occuper de la base de Capetown avec les bombes récupérées à Kagara.
Sur Druso, Cassaniak, le chef des résistants, les prend en charge. Il s’agit de faire vite car les Drusoniens se servent des Terriens comme du bétail. Les femmes sont censées donner leur lait aux larves, leurs forces aux jeunes insectes, et les hommes leur viande :
« Chaque homme, les bras en l’air, glissait sur une forte pente, et une lame aiguë jaillissait de la paroi pour lui percer le cœur, tandis que ses bras levés étaient pris par une paire de crochets. Des griffes s’enfonçaient dans la résille que les prêtres avaient placée sur sa tête. Une autre paire de crocs saisissait le corps encore palpitant sous les aisselles. Un billot triangulaire se glissait entre les jambes et les écartaient, et le cadavre ainsi présenté glissait par une autre porte dans une autre salle. Un crampon de métal l’agrippait et en un instant, des couteaux automatiques avaient coupé la tête, les mains et les pieds de la victime.»
Par l’entremise décisive d’Imfried, Judith et Urania seront libérées au moment où Cassaniak déclenche des émeutes généralisées dans la cité des insectes. Sur Terre, Capetown saute. Les liens entre Druso et la Terre seront rompus peu après que les temponautes aient pu retrouver leur planète natale. Après le dernier acte malveillant des Drusoniens qui, se voyant perdus, voulurent précipiter leur planète contre notre Lune, Druso disparut dans le cosmos. Devant les Terriens libérés par leur foi dans la prophétie de la « Mère » s’ouvre un avenir de reconstruction et de paix
« Druso », ouvrage d’origine germanique offre un récit dense nourri d’abondantes parties morales ou philosophiques. Plusieurs intrigues s’y croisent ; celle de l’évolution des sociétés terrestres avant les Drusoniens, qui eurent à faire face à la menace « jaune », celle des sociétés sous le joug extraterrestre, celle de la destinée individuelle de nos héros. Dans ce roman, solidement charpenté, les détails précis et les descriptions minutieuses contribuent à l’effet de vraisemblance.
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Dr. Seisme - Par BenF
Remo « l’Implacable », en compagnie de son maître de Sinagan Chiung, fut amené à mettre ses talents exceptionnels au service de la Californie condamnée à subir le « Big One » provoqué par le Dr. Séisme.
Sous le pseudonyme de Blomberg, il entra dans la conspiration unissant les personnalités les plus riches du comté de San Aquito, soumis au chantage des deux jumelles Jacki et Jill, filles du Dr. Séisme. Contre de l’argent, elles menacent le gouvernement des Etats-Unis de déclencher l’enfer le long de la faille de San-Andréas, en utilisant une invention de leur père, « le canon à eau polarisée ». Le shériff Wyatts, intermédiaire semi-volontaire (il touche de l’argent) attire , par ses allers et venues, l’attention de la mafia locale qui désire s’approprier l’invention maléfique.
Remo parsème son périple de cadavres, aidé par Chiung. Il fait cesser les interférences mafieuses, remonte jusqu’aux deux jumelles, troublé par leur insolente vibration érotique. Ayant récupéré l’argent gouvernemental, Wyatt sera éliminé par Jill. Remo arrête les criminelles et le processus de mise en route du séisme, projetant les premières au fond de la faille et bloquant le second. Ce qu’il ignorait, c’était la culpabilité du Dr. Séisme lui-même. Sans l’intervention de Chiung, la Californie se serait détachée du continent américain. Le plus fort étant que le Dr. Séisme travaillait aussi pour le gouvernement des Etats-Unis.
Une aventure rondement menée avec les qualités presque supra-normales de l’Implacable. Une lecture aisée, des phrases du style oral, du sexe et du sang, voilà qui ne posera guère de problèmes aux lecteurs habituels de la série.
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Dr. Bloodmoney - Par BenF
Dr Bloodmoney ou la vie quotidienne après la catastrophe nucléaire qui frappe la Californie dans la région de San Francisco . Le récit est centré sur un groupe de personnages dont le destin s’entrelace au fur et à mesure que se développe la tragédie. Ils se connaissent parce qu’ils habitent la même rue ou parce que, après l’effondrement du système social, ils se retrouvent dans la même communauté de survivants.
Il y a tout d’abord le Dr. Bluthgeld (Dr. Bloodmoney). Personnage étonnant qui a assumé des formations scientifiques et a été responsable en partie de la pollution atmosphérique dans cette région. La catastrophe nucléaire le plonge dans une paranoïa profonde avec un immense sentiment de culpabilité. Il se croit le seul coupable du déclenchement des hostilités:
" Il (= Bluthgeld) s’immobilisa. Planté là, au milieu d’un croisement, contemplant la rue latérale qui plongeait dans les ténèbres, puis se tournant vers la droite où elle remontait et cessait net comme si on l’eût tordue et rompue, il constata avec stupéfaction - et il ne trouva pas d’explication immédiate dans l’arrêt subit du fonctionnement de quelque organe particulier- que des crevasses s’étaient ouvertes. A sa gauche, les bâtisses s’étaient fendues. Il y avait des fissures anguleuses, comme si la plus dure des matières, le béton même qui soutenait la ville, qui constituait les rues et les maisons, s’était désintégré. "
Handicapé physique sans bras ni jambes, victime de la Thalidomide, le phocomèle Hoppington est une autre figure marquante du récit. Empli de haine envers la société et doué de pouvoirs psy étendus, télépathie et vision de l’avenir, il prendra une revanche éclatante, en devenant le personnage le plus important de la communauté établie au nord de San-Francisco. Génie technique, il est le " dépanneur " indispensable. Il est surtout celui qui essaiera de remplacer le cosmonaute Walt Dangerfield , personnage stupéfiant du récit.
Juste avant le cataclysme, la NASA a essayé d’envoyer vers Mars un couple d’astronautes, muni de toutes les provisions nécessaires pour tenir une dizaine d’années. Le voyage tourne court, les relais au sol étant anéantis, les deux cosmonautes n’ayant eu que le temps d’atteindre l’orbite de la Terre, autour de laquelle ils seront condamnés à tourner jusqu’à leur mort. Celle-ci survient très vite pour la compagne de Dangerfield. Ce dernier se retrouvera seul à bord de la capsule-fusée pour l’éternité. Restant l’unique dépositaire des biens technologiques et pouvant entrer en contact radio avec les quelques communautés éparses dans le monde encore aptes à communiquer avec lui, il assure désormais un rôle de vigie en prodiguant conseils et tuyaux, passant des disques de musique ancienne. Il est amusant, disponible, indispensable et sera écouté à l‘égal d’un prophète:
" Il fit un geste. Qu’est ce qu’avait donc de spécial ce Dangerfield, qui les survolait tous les jours dans son satellite ? Eh bien, il était leur liaison avec le monde... Dangerfield regardait en bas et voyait tout, la reconstruction, les changements bons et mauvais. Il écoutait toutes les émissions, les enregistrait, les classait et les rediffusait, si bien qu’ils étaient unis par son intermédiaire."
Certains ne l’aiment pas. Comme Bluthgeld par exemple, qui essaiera sur lui ses capacités psy pour le décider à déclencher la mise à feu de missiles encore opérationnels. Bludgeld mourra assassiné par Hoppington.
Le phocomèle, grâce à ses connaissances technologiques et psychiques, désire substituer sa voix à celle du cosmonaute pour acquérir un pouvoir absolu sur les autres. Heureusement Bill veille. Bill, c’est le frère jumeau d’Edie, une petite fille de la communauté. Bill c’est une sorte de larve qui survit dans le ventre d’Edie, en communication télépathique constante avec les morts:
« Ne t’inquiète pas pour moi, dit soudain Bill. (Il s’était réveillé, ou alors il avait fait semblant de dormir.) Je sais beaucoup de choses, je peux me débrouiller tout seul. Et je te protégerai aussi. Tu devrais plutôt te réjouir de ma présence parce que je peux... mais non, tu ne comprendrais pas. Tu sais que j’ai le pouvoir de voir tous ceux qui sont morts, comme l’homme que j’ai imité. Eh bien, il y en a des tas, des milliards et des milliards de milliards et ils sont tous différents. Dans mon sommeil, je les entends murmurer. Ils sont toujours tout autour. - Autour ? Où ? - Au-dessous de nous. Dans la terre. - Brrr! fit-elle. Bill rit. - C’est la vérité . Et nous y serons aussi. Maman et papa et tous les autres. Tout le monde, et tout le reste est là, les animaux compris. Ce chien y est presque, celui qui parle. Pas encore là, exactement, mais c’est la même chose. Tu verras. "
Il est le résultat d’une des nombreuses mutations dues à la radioactivité. C’est Bonnie, la mère d’Edith, nymphomane notoire, qui a conçu cette monstruosité le jour de la catastrophe.
Le seul désir de Bill est de connaître le " monde extérieur " puisqu’il ne peut l’appréhender qu’à travers les descriptions d’Edie. Son existence étant confidentielle, seul le psychiatre Stockstill, qui soigne par ailleurs Bluthgeld, soupçonne la vérité. Bill est lui aussi une clé du récit car c’est le seul capable de réduire à l’impuissance le phocomèle Hoppington en le projetant hors de son enveloppe physique pour se substituer à lui.
D’autres personnages, hauts en couleurs, passent dans la trame du texte comme le Noir McConchie, ancien commis et qui déteste le phocomèle, ou June Raub, maîtresse-femme, ayant en charge le destin de la communauté. Le monde d’après la catastrophe diffère beaucoup de celui que nous connaissons. Les mutations néfastes s’amplifient. Des rats et des chiens semi-intelligents commencent à apparaître. Le papier ne s’étant pas conservé, la moindre revue (notamment de femmes nues) vaut une petite fortune, les cigarettes et l’alcool redeviennent des produits artisanaux, les engins à moteur, que l’on découvre, une vraie bénédiction.
Philip K. Dick, tout en jouant avec le thème de la fin, le plie à ses fantasmes avec la maîtrise littéraire qu’on lui connaît. Là, comme dans les autres de ses ouvrages, son interrogation sur la nature de la réalité y est totalement inscrite : Qui est qui ? Qui est responsable de quoi ?, Quels sont les divers jeux de pouvoirs ? Le thème catastrophiste cependant n’y est pas sacrifié et prend place dans le récit comme une toile de fond hyperréaliste sur laquelle se découpe l’intrigue. " Dr Bloodmoney " est un récit beau, intelligent, structuré qui assure la rénovation du thème.
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" Il y aura d’abord une odeur de TABAC !…
Une épouvantable odeur de caramel brûlé
Tout le monde au fond des rues, lèvera les yeux, le nez ;
Dans les écoles/dans les usines/ dans les hôpitaux…
O cette bonne foule de 5h 12 du soir qui descend vers la gare,(…)
dans la rue dans les jardins dans les châteaux voici
déjà des enfants/des vieillards. Qui brûlent, debout !…
voici déjà L’o.n.d.e./d.e./c.h.o.c. : IL N’Y A PLUS RIEN
A FAIRE ! ! ! voici la mort atomique pour tous/ la Mort
(ATTENTION) at.//
Un poème écrit à la manière d’une danse macabre dont la désarticulation formelle épouse le cataclysme émotionnel.
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Henri Hazen, qui deviendra plus tard fusilier-marin, flirte avec sa petite amie, la nuit, sur une plage de Floride. Il sera témoin de l’arrivée sur le sol américain de quatre espions russes, sans savoir qu’ils seront les déclencheurs d’un conflit nucléaire avec les USA. Tous les quatre, parfaitement formés à la vie américaine ont pour objectif de se fondre dans la foule, puis de se faire engager dans l’armée de l’air, de profiter de leur situation professionnelle pour saboter les B-99, gros porteurs seuls capables de contrer la flotte sous-marine russe envoyée en direction de l’Amérique.
L’un d’entre eux, le colonel Stanislaw Lazinoff, alias Stanley Smith, réussit particulièrement bien sa mission. S’étant trouvé un emploi d’aide-cuisinier à la base d’Hibiscus, il fournit aux pilotes les paniers-repas, ainsi que des bouteilles thermos piégées, destinées à exploser lorsque l’avion atteindra une certaine hauteur. Quatre appareils se perdent ainsi, provoquant dans la population américaine une réaction d’inquiétude, ce qu’escomptaient les Russes.
D’autre part, un groupe de veille militaire « Prévisions et desseins de l’ennemi », comportant des stratèges de tous bord dont notamment Katharine Hume, déléguée de la Commission de l’Energie Atomique, et Jesse Price, commandant de l’Armée de l’Air, après examen des événements, arrive à la conclusion que des saboteurs russes opèrent sur le territoire américain. Des signes non équivoques en provenance de la Chine, de Formose, d’Inde, qui décrivent une agitation soviétique grandissante, leur suggère l’imminence d’une guerre nucléaire :
«Etant donné l’importance que l’on doit attacher à la destruction de New-York ; le centre de finances, de communications et d’industries le plus complexe du monde ; des moyens spéciaux doivent être mis en œuvre. En complément des sous-marins, deux remorqueurs de haute mer chargés de bombes H devront pénétrer dans le port de New-York quelques heures avant le déclenchement des hostilités. Leurs équipages seront sacrifiés. Si la Marine Rouge considère que ce procédé ne risque pas de compromettre la sécurité des opérations d’ensemble, il peut également être utilisé sur des cibles de première importance telles que Boston, Baltimore, Philadelphie, San Francisco, Los Angeles et Norfolk. Le rapport estimait que l’attaque venant par mer tuerait quarante millions d’Américains, dont trente millions au cours des six premières heures. L’aviation Rouge devait se concentrer sur les bases aériennes américaines du monde entier et les anéantir en un parfait synchronisme. »
D’après le groupe, l’événement aura lieu une veille de Noël.
Leur rapport « Prévisions d’actions militaires russes », censé prévenir les USA, est mis au pilon par le général Clumb, leur chef de projet et incapable notoire. Le groupe est dissous. Ils décident de ce fait d’avertir directement les autorités compétentes, chacun selon sa sphère d’influence. En pure perte.Heureusement, l’un de membres, Félix Frombourg, appartenant au FBI, aura à traiter l’affaire du banquier Robert Gumol, en déplacement à La Havane, à qui l’on a volé une forte somme d’argent. Après interrogatoire, Gumol s’avère être un contact russe en cheville avec les saboteurs, et l’argent celui d’une banque soviétique. Il livre le nom de Stanley Smith.
Pris la main dans le sac, le saboteur est arrêté par Jesse Price. L’état-major, enfin convaincu de la réalité de la menace, fait décoller les B-99 qui bombardent la flotte russe, marquant l’arrêt de l’invasion. Les conséquences immédiates provoquent un remaniement gouvernemental à Moscou. Les espions russes seront fusillés.
Un petit roman dans la tradition de la guerre froide. D’une lecture agréable, le récit va à l’essentiel. En auteur éprouvé, Pat Frank signe une histoire menée tambour battant, avec une grande économie de détails.
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Curieux ouvrage que ces « divagations sur la fin des temps». Ni vraiment un roman, ni des nouvelles, ni un essai mais effectivement ce que désigne le titre : des « divagations ». L’auteur puise ses exemples dans quatre domaines qui recouvrent la totalité des environnements dans lesquels évolue l’être humain : le minéral, le cosmologique, l’animé et enfin le domaine humain.
Dans chacune de ces parties, de petites narrations, au titre latin, relate et explique des faits curieux ou dangereux qui se sont déjà produits sur terre. Enracinés dans la réalité, racontés en un style soutenu, le romancier extrapole à partir de ces faits, et, sans y toucher, fait comprendre ce qui arriverait si…le danger s’étendait au monde entier, ou si… le déséquilibre amorcé gagnait du terrain. A partir souvent de l’histoire d’un seul individu, ou reconstituant l’historique du fait, la narration débouche sur l’angoisse du lecteur qui se pose légitimement les questions : « mais que se passe-t-il donc dans le monde ? serions-nous vraiment menacés ?»
Les interrogations s’ouvrent sur les « orages gigantesques » qui envoient leur foudre en dépit des lois du hasard. Suivent les « vagues scélérates », formations d’eau d’une hauteur de plus de trente mètres, bien plus fréquentes qu’on ne l’aurait cru et imparables dans leurs effets :
« Il est cinq heures du matin. La nuit est encore très sombre. Soudain, le commandant distingue vaguement, venant droit sur lui, une masse immense, plus noire encore que le ciel. Il n’a pas encore donné l’alerte que le navire géant, avec ses quatre sphères qu’il porte comme de jeunes planètes à demi enchâssées dans la gangue de sa coque, plonge dans le trough, ce ravin à la pente abrupte qui précède la vague scélérate et que l’obscurité a caché aux marins jusqu’au dernier instant. Tandis que le navire, après deux minutes d’une folle descente, « reprend son souffle » au fond du creux, le mur d’eau de 35 mètres s’abat d’un coup sur la proue du Bételgeuse.
Les choses, ensuite, se compteraient en centièmes de seconde : éventration de la première sphère, mise à feu du gaz par les nuées d’étincelles crées par la rupture brutale des parties métalliques, explosion en chaîne des trois autres sphères, destruction totale du navire, combustion des corps, création d’une onde de choc et d’une onde de chaleur, vaporisation instantanée de millions de litres d’eau (…) phénomène de vitrification des plages, suivis d’une pluie de grêlons monstrueux. La lueur de l’explosion serait visible jusqu’à New York . »
La curieuse régression de l’émeu, oiseau coureur, laisse perplexe. Devant sa taille en augmentation, son poids multiplié, ses griffes plus longues, se pourrait-il que l’évolution puisse être régressive, proposant à nouveau des êtres gigantesque, tels que le furent les dinosaures ?
D’autres événements encore : les nuages fortement disséminés d’algues dinoflagellés, au poison mortel, qui s’abattent sur les villes côtières de l’Italie, empêchant la respiration normale et intoxiquant les citadins, les disséminations, par la faute de l’homme d’animaux supposés inoffensifs (ici les NAC = Nouveaux Animaux de Compagnie), envahissant pour raisons de snobisme quantité de foyers et dont on ignore s’ils seront offensifs à l’avenir, l’histoire de la « Ferax Umbellifera », dont la graine, rapportée d’Asie prolifère en Europe en produisant des plantes gigantesques au contact empoisonné, et dont il faudra se protéger à l’instar des « Triffides » de John Wyndham, ne sont que des étapes sur une route de plus en plus dangereuse. Suivront les multiplications des tremblements de terre et la menace que font planer sur la terre les NEA (Near Earth Asteroids), ces « assassins planétaires planqués dans des nœuds lagrangiens », qui ont déjà provoqué l’extinction des dinosaures du crétacé et –qui sait ?- préparent la nôtre.
Les curieux réveils volcaniques de la Lune, que l’on croyait parfaitement refroidie et morte, la diminution de l’intensité de la magnétosphère nous livre aux rayonnements nocifs du vent solaire et des novae.
Mais le plus troublant est à venir. Ce sont les atteintes à l’homme, plus exactement à ses sens. Que ce soit la « main agnosique » qui, tout à coup, ne perçoit plus dans le toucher la texture exacte des choses et donne de fausses informations au cerveau, ou la « dysgueusie », qui a frappé en premier Anne-marie Desplat-Molière, une goûteuse d’eau émérite, lui renvoyant des odeurs et des goûts imaginaires ou frelatés: une eau à odeur de framboise ou de paille, par exemple. Cette affection inimaginable, inexplicable, frappant de plus en plus d’êtres humains, va de pair avec les « mouches volantes » ou « corps flottants » de l’humeur vitrée de l’œil. Ceux-ci ne sont plus l’apanage exclusif des vieilles gens. De plus en plus de jeunes en sont affecté. La preuve en est, c’est que dans les pays à ciel bleu et à soleil violent, les lunettes sombres se multiplient, ainsi que les consultations chez les ophtalmologistes, pour corriger les défectuosités d’une vue grisaillée. Mais rien n’y fait : le phénomène s’étend.
En face de cet ensemble de « preuves » racontées avec une verve éblouissante, c’est le lecteur qui énonce sa propre conclusion : « notre époque dysfonctionne ! Et si vraiment c’étaient les signes que la fin des temps est proche pour l’espèce humaine ? »
Un petit ouvrage jouissif à mettre entre toutes les mains.
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Deux personnages, un homme et une femme, derniers survivants d’une conflagration mondiale, se tiennent l’un en face de l’autre, chacun énigmatique à l’autre dans un monde devenu énigme, fait de silence et rempli d’objets inutiles épaves d’une société défunte.
Régulièrement, Carnal - c’est le nom de l’homme - se rend sur la plage déserte dans cette ville balnéaire sans nom où des " vents soufflent dans des fenêtres sans vitres ". Partout, dans l’hôtel en bordure de plage, c’est l’abandon obscène des choses. Carnal se réfugie dans un passé encore proche et déjà si lointain. Il fait chaud. Il est seul, ou du moins il le croit.
Un jour, en se promenant dans le paysage nu , il croise une jeune femme, Karen Dubceck. Elle est muette, énigme parmi les énigmes. Il lui fait l’amour sur la plage, en silence, ses fantasmes sexuels s’accompagnant de visions de mort:
«Dans son sommeil Carnal vit une pluie de cendre s’amonceler sur un paysage. Il vit une ville détruite, hérissée de carcasses noircies et parsemée de décombres. Il vit des fumées dans le ciel et des lueurs d’incendie comme à l’heure du couchant. Il vit la surface des mers se soulever et déverser sur les rives polluées des bancs de poissons morts. Il vit une femme avec une plaie au côté, portant dans ses bras le cadavre d’un nouveau-né carbonisé…»
Sans que jamais rien ne se noue réellement en ce monde vide, la nouvelle se clôt sur l’assassinat de Carnal par Karen. Une mort entrevue, rêvée et souhaitée par le protagoniste.
Un exercice de style « à la manière de...», en l’occurrence de Ballard
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Ce manuscrit fictif de la domination du monde par les Prussiens a été communiqué à l’auteur via la Suisse. Il y est fait état de l’ambition dévorante du kaiser, partagée par ses contemporains appartenant tous à la race élue. Par le biais d’une logique perverse, le manuscrit stipule que cette ambition est fondée, car basée sur le « rétrécissement » de la terre, liée à la vélocité des transports, sur « l’excellence » du machinisme allemand, le meilleur du monde, sur la vertu naturelle des races germaniques vouées au commandement.
Confortés par l’existence des « Etats nuls » et d’une certitude pour les Germains de s’entendre avec « les Grosses puissances » (Russie), il leur faut impérativement entreprendre une « guerre utile » contre les « grandes puissances », soit la France et l’Angleterre. La France, qui souffre d’un défaut rédhibitoire de « sentimentalisme » et de « droiture » sera prise en tenailles par deux vagues d’invasion, l’une au nord, à travers la Belgique, que l’on violera, l’autre à l’Est, par-delà le Rhin :
« Voyons le cas de la France. Elle n’est dépourvue ni de ressources financières ni de qualités guerrières. Mais sa puissance militaire n’est de premier ordre ni par le nombre des combattants, ni par l’armement, ni par la discipline. Elle ne peut mettre en ligne que deux soldats contre trois Allemands ; elle n’a aucune idée de la fortification moderne, ni de l’artillerie lourde en parc léger, ni de l’emploi des mitrailleuses. Elle est rongée par l’alcoolisme, la tuberculose et la débauche. Enfin, ses socialistes, ou plutôt ses anarchistes, ne répondront pas à l‘ordre de mobilisation.»
Une fois solidement implantée chez sa voisine, la Germanie écrasera la flotte anglaise sous des tonnes de bombes larguées à partir de ses merveilleux et énormes dirigeables. L’invasion de la Grande-Bretagne par voie de terre constituant l’étape suivante, ressemblera à une promenade de santé. La réunion de tous ces pays devenus protectorats allemands , fleurons d’un nouvel Empire germanique, aura insufflé assez de force au Kaiser pour qu’il brigue désormais le titre « d’Empereur Universel » en s’attaquant à la domination du monde.
L’Afrique ne posera guère de problèmes. Des troupes allemandes, stationnées au Maghreb, transportées vers le Sénégal par voie transsaharienne, partiront à la conquête de cet immense continent avec un moral d’acier, celui de leurs canons :
« Quant aux soldats, les uns seront des volontaires, les autres, recrutés de force, proviendront des criminels. Etant donné que l’action militaire emprunte les moyens les plus violents, il est naturel de la confier aux amateurs-nés de violence. (…) Qu’une population se sente terrorisée à fond : elle se tiendra tranquille. Tuer des femmes, des vieillards et d’innocents enfants ne constitue pas une besogne tout ce qu’il y a de plus « gemütlich », et il faut un cœur bien trempé dans la poitrine de celui qui l’exécute. C’est pourquoi une armée qui a recruté une forte portion de criminels-nés, voleurs ou assassins, sera plus encline au meurtre et au pillage, à toutes les « atrocités » qui abrègent la guerre. (…) . Je mets en fait qu’aucune nation ne pourrait subir sans plier aussitôt, une invasion dont les avants-gardes contiendraient une bonne proportion de nos bons gibiers de potence germaniques. »
La prise du canal de Panama sera la clé de la réussite en Amérique du Sud et aux Antilles. Enfin, l’énorme masse des immigrants allemands aux Etats-Unis fournira plus d’un million d’hommes, des guerriers wagnériens entraînés secrètement sur le sol américain, dont les actions convergeront vers la maîtrise des grands centres urbains. Ils mettront la main sur les moyens de communication tout en surveillant les routes et en bloquant les points d’accès stratégiques, en attendant l’arrivée de leurs camarades de Germanie.
Alors, l’instauration de l’ordre germanique sur le monde assurera la stabilité universelle, comme le fit en son temps l’empire romain. Par un système de prébendes, des cadres allemands noyauteront toutes les structures. Il suffira donc, pour diriger ces pays, d’un corps réduit et formé d’excellents administrateurs germains qui, avec rigueur et «gemütlichkeit», draineront toutes les richesses du monde en instaurant des monopoles sur l’énergie, les minerais, les armes, les vivres, etc. La « race des seigneurs » coulera des jours paisibles dans l’abondance et la sécurité, programme qui devrait même plaire aux socialistes allemands susceptibles, en un premier temps, d’entraver la grande marche en avant :
« Grâce à ces revenus véritablement titanesques, les sujets de la vieille Allemagne, dispensés de tout impôt, seront pourvus gratis de toutes les assurances sociales : maladie, invalidité, vieillesse. Je ne mentionne pas le manque de travail, car il n’y aura jamais de chômage involontaire pour un Allemand. (…) Ce travail comportera des agréments : 1° il consistera toujours dans une direction, un commandement; 2° les fonctionnaires germaniques seront richement rétribués sur les fonds produits par l’exploitation générale du globe ; 3° la journée de travail de l’Allemand sera limitée à la durée maxima que demandent nos démocrates-socialistes ; 4° l’année de travail sera coupée par de longues vacances, analogues à celles dont profitent aujourd’hui les membres de l’enseignement : le nombre de fonctionnaires permettra d’assurer par roulement la permanence de la fonction. »
Ainsi les Allemands, incarnations parfaite du « Surhomme » nietzschéen, pourront-ils s’exclamer d’une même voix : «Übermensch über alles ! » Que leur manquera-t-il encore ? Peut-être de naître avec un casque à pointes…
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Destruction De Paris - Par BenF
L’auteur, de passage à Paris, est consterné d’observer ces vies sans but, « cette pâte phosphorescente d’autos qui tourne sur la place de la Concorde ». A l’homme qui court, son journal à la main, dans ce désert artificiel et mécanique, il oppose la vérité d’une nature vierge qui, un jour, devra se réinstaller dans ses droits:
" Suis-moi. Il n’y aura de bonheur pour toi, homme que le jour où tu seras dans le soleil debout à côté de moi. Viens, dis la bonne nouvelle autour de toi. Viens, venez tous ; il n’y aura de bonheur pour vous que le jour où les grands arbres crèveront les rues, où le poids des lianes fera crouler l’obélisque et courber la tour Eiffel ; où devant les guichets du Louvre on n’entendra plus que le léger bruit des cosses mûres qui s’ouvrent et des graines sauvages qui tombent ; le jour où, des cavernes du métro, des sangliers éblouis sortiront en tremblant de la queue. "
Une petite rêverie écologique avec, au centre, la chute et la transformation de la ville tant rêvées depuis les romantiques
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