Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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Un Chalet Dans Les Airs - Par BenF
Le «Chalet dans les Airs» présente un épisode cataclysmique dans ses chapitres douze et treize.
M. Cabrol, en voyage autour du monde en aéro-chalet avec ses deux neveux, en profite pour faire une halte sur l’île d’Astra, au milieu de l’océan. En réalité un bout de terre appelé le Sixième continent, situé en plein Pacifique, reste d’un morceau de planète qui, jadis, avait heurté la terre.
M. Cabrol évoque l’événement :
« Et lorsque le bolide, éclairé d’une flamme sinistre, commençait à monter au-dessus de l’horizon, un grand cri s’élevait au-dessus des foules, qui, dressées brusquement, se mettaient à fuir de tous côtés pour chercher des refuges illusoires, n’importe où, au fond des bois, derrière une taupinière quelconque ou même dans les caves des maisons.(…) Le monstrueux bolide tournait toujours plus près, plus près ; on distinguait des détails à sa surface, des hérissements de montagnes et des creux où sinuaient des filets brillants qui devaient être des fleuves ou des ruisseaux. Il arrivait dans un grondement effrayant d’ouragans et d’orages qui roulaient sans arrêt depuis des semaines….
Et tout à coup, ce fut la fin. Un matin, je me rappelle, le soleil ne se leva pas, ou plutôt ne put percer l’épaisse couche de nuages noirs qui couvrait toute la nature ! (…) Pendant des heures, frémissements du sol, roulements, grondements des orages sans fin, zigzags aveuglants des éclairs »
Il s’ensuivit un séisme gigantesque, des raz-de-marée énormes, le délitement des régions côtières du continent américain :
(…) des raz-de-marée terrifiants ravagèrent les côtes américaines du Nord et du Sud ; les eaux achevèrent de rompre sur tous les points faibles l’isthme de Panama, du Yucatan à Costarica, dévastèrent des régions, firent éclater toutes les chaudières volcaniques de la côte et ruinèrent des centaines de villes, des côtes asiatiques sur l’autre rive, en Chine et au japon, jusque dans les mers glaciales du Nord, où le Kamtchatka souffrit particulièrement ; il en était de même également pour les côtes australiennes ou les passages du pôle Sud. »
La chute du bolide réchauffa même les océans, ce qui fit périr les bêtes en grand nombre :
« Tout le fond des océans bouleversé par la chute d’Astra, les mers chaudes jetées sur les côtes, réveillant les volcans, établissant des courants fous qui, débordant les vieux chemins habituels, s’en allaient assaillir les barrières glacées du Pôle, vers le Kamtchatka , où de douzaines de volcans flambèrent et sautèrent à leur tour, ou bien, par les brèches de panama, gagnaient les rivages d’Europe et s’en allaient s’attaquer aux banquises du Spitzberg.(…) C’est ainsi qu’un mois ou deux après l’événement, tant de cadavres de bêtes inconnues à nos pays s’en vinrent échouer sur nos côtes. »
Le cataclysme passé, le monde put s’enorgueillir d’une terre nouvelle, en plein milieu du Pacifique, ce qui n’alla pas sans susciter de nombreuses convoitises.
Ce petit épisode cataclysmique enchâssé dans un merveilleux conte pour enfants, dévolu aux merveilles de la technologie (l’aéro-chalet, le téléphonoscope, le remodelage des terres de la vieille Europe malmenée par la pollution, les repas –et les vins- en pilule, etc…) prouve que Robida , l’anti-Jules Verne, ne peut s’empêcher d’exprimer ses craintes habituelles à l’égard du futur (voir à ce sujet « La guerre au Vingtième Siècle »)
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La Derniere Nuit - Par BenF
«Depuis des siècles, le soleil presque éteint, ne lançait plus dans l’espace que de sinistres clartés. Le froid, frère du néant, avait envahi peu à peu son orbe immense ; il étreignait sa lumière blanche avec une ténacité que mettaient autrefois les médiocres à étouffer le génie. Et l’astre, trop vieux pour lutter plus longtemps, cédait lugubrement aux forces des ténèbres.»
Pour une humanité très vieille, le monde se refroidit, comme le soleil. Les glaces migrent des pôles et enserrent un dernier noyau d’hommes établi sous les tropiques. Un tremblement de terre achève la déroute de l’humanité en ne laissant subsister que deux hommes et une femme :
" Par une nuit polaire, une secousse sismique fit céder toute cette partie de la couche terrestre qui abritait encore des hommes. Ceux-ci furent ensevelis dans leurs cavernes. Quand le soleil violet se leva sur cette désolation, il ne restait plus que trois vivants dans le monde : deux hommes et une femme qui s’appelaient Démos, Julien et Léa. "
Démos tuera Julien par jalousie et le dernier couple, à son tour, mourra enchâssé dans les glaces. Tout est-il donc perdu à jamais ? Non ! la vie reprendra lors du passage d’une nouvelle étoile qui réchauffera la terre permettant à une nouvelle vie de surgir.
Un récit court aux accents aussi désespérés que ceux de Pouydebat.
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La Reprise - Par BenF
Le narrateur est d’un type biologique particulier. Quand sa mère, une Française de Paris, s’est trouvée seule survivante de l’avion qui s’était écrasé au cœur de l’Afrique, elle a pu survivre en étant recueillie par une tribu de gorilles.
Devenant l’objet du mâle dominant, elle s’est trouvée enceinte de ses œuvres. Le narrateur est son fils, produit d’un gorille et d’une humaine. Elevé comme ses frères et sœurs dans la sauvagerie, il a néanmoins acquis, à travers l’éducation active de sa mère, des réflexes purement humains et la logique de pensée qui caractérisent notre espèce.
Encore jeune, lui, ainsi que sa mère, n’eurent aucune conscience qu’ils restaient les seuls survivants humains de ce globe. En effet, un vent d’apocalypse composé de l’ensemble des miasmes produits par des charniers guerriers, a soufflé la mort sur le monde, tuant instantanément la totalité des êtres humains.
A ses quinze ans, sa mère meurt, terrassée par une fièvre maligne. Resté seul de sa race il va s’appliquer à se chercher une compagne humaine, suivant en cela les ultimes recommandations de sa mère. Sa fuite fut difficile. Talonné par son père-gorille qui brûlait du désir de se venger de l’avorton, il fut obligé de le tuer. En sortant de la grande forêt, tout en suivant les bordures des déserts et en longeant les diverses côtes, il se retrouva en Egypte au bout d’un très long temps, s’attendant à y rencontrer ses semblables. Une terrible déception le guettait : des rives du Nil aux pyramides de Gizeh, personne, ou plutôt :
« Pas à pas, j’arrivais à la mer promise, trébuchant sur les tas, dans la plaine, d’ossements desséchés ; des crânes, patinés par le vent du désert, grimaçaient au soleil ; des monceaux de squelettes plaquaient leurs blanches ondulations sur la terre durcie, vestiges des charniers où se brisèrent les chocs des cohortes humaines. »
Se repérant sur un atlas, il entra en terre de Canaan puis, guidé sans doute par l’Esprit universel, il continua sa route vers la terre de France, en traversant l’Italie, espérant découvrir à Paris, sa patrie, la femme avec laquelle il pourrait perpétuer le genre humain. Il arriva dans une capitale déserte de vie mais peuplée de squelettes. Sa première visite fut pour les trésors de la Bibliothèque nationale où il méditera sur les restes humains :
« Aussi endurci que je fusse contre les évocations, après quatorze années de pèlerinage dans le fantastique ossuaire qu’était devenu le monde, ancien domaine de l’homme, une stupeur respectueuse m’arrêta quand, sur un lit aux draps dentelés par les mites, je trouvai deux squelettes allongés côte à côte. Toute mon hérédité reflua vers mes tempes qui se mirent à trembler. Qui étaient ces deux-là ? mes grands-parents peut-être ? Je tombai à genoux. Pourquoi ce geste auguste ? Retour miraculeux du formidable aimant qui relie les générations. La chaîne se renouait. »
Une évocation indispensable de la belle histoire française, liée à la grandeur de l’empereur Napoléon, lui fait comprendre à quel point il ressemble à ce dernier. Enfin, las de chercher une femme introuvable, il s’établira en une petite maison avec jardin, proche de l’avenue des Champs Elysées où il fera pousser mélancoliquement des fleurs.
Pourtant, il n’abandonne pas l’exploration de la ville, poussant de la gare d’Austerlitz à la chapelle de la Salpêtrière où –chose inouïe !- il aperçut des traces de pas étrangères. Enfin, l’avait-il trouvé, sa femme !:
« La silhouette grandit ; elle marche toute droite ; mes mains s’agitent ; je me mets à trembler. O merveille ! Les formes se précisent ; c’est une femme ; ma vue prend une étrange acuité ; « elle » porte des vêtements, car il fait froid, mais la marche accuse le dessin voluptueux ; les épaules étroites ; les hanches qui débordent ; les ondulations lentes des fesses qui louvoient ; les cheveux sont épars et flottent librement. (…) Un frisson sinueux court dans mes vertèbres; mes artères sont gonflées d’un grandissant tumulte ; un voile de sang injecte mes prunelles ; mes tempes battent à se rompre ; les nerfs de mon cou se tendent comme des cordes ; ma mâchoire se rétracte, découvrant mes canines ; un peu de bave monte à mes gencives rouges ; les ailes de mon nez palpitent en saccades. C’est le rut qui rue, c’est la bête en folie »
Domptant à grand’peine sa part animale, il procédera à un contact en douceur, vainquant le gorille en lui et se soumettant au génie de la féminité.
Geneviève – c’est son nom – devenue son amie, évoque brièvement son passé, comment, en ayant essayé le narcotique de son père médecin, elle fut épargnée par la catastrophe universelle et comment, seule depuis trente ans, elle avait survécu, à moitié folle en arpentant la grande ville silencieuse.
Aujourd’hui elle habite au muséum d’Histoire naturelle, dans un coin du Jardin des Plantes. Ne souhaitant pas de rapport sexuel prématuré, elle soumet donc le jeune homme-gorille a un rituel d’attente en lui fixant un rendez-vous dangereux, où, menacé d’être dévoré par des loups, il sera sauvé par l’éléphant domestique de Geneviève et réconforté entre des fleurs et du vin, dans son petit chez-soi. Ainsi se trouva-t-elle finalement enceinte, accomplissant malgré tout « la Reprise » :
« Dans les compétitions que les hommes organisaient jadis entre eux, courses desquelles il était beau de sortir vainqueur, il arrivait qu’ils se groupaient par équipes se relayant à volonté ; et lorsque dans un groupement de coureurs solidaires, l’un, en ligne, faiblissait, il se voyait remplacer par un camarade frais, je veux dire non fatigué, c’était la reprise ; les hommes ne sont plus , l’humanité a faibli par sa faute et son opiniâtreté à se détruire, je reste pourtant, et mon idéal est d’opérer une miraculeuse Reprise, car il faut que la course continue, l’Homme ne saurait mourir. »
Un ouvrage curieux et nombriliste où l’auteur, se servant du prétexte cataclysmique, se livre à une série de réflexions à propos de la littérature, la peinture, la sculpture, privilégiant des tableaux artistiquement travaillés à la mode «romantique-kitsch » fin de siècle. Un récit en décalage à cause d’un style contourné et précieux travaillé par un auteur en représentation permanente devant le miroir des lettres.
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La Revolte Des Monstres - Par BenF
A Yen-Bang, près du fleuve Son-Coï au Tonkin, surviennent des événements très bizarres. Le savant Léonce Dauriac s’active derrière les murs de sa concession où s’alignent de mystérieuses cages. Protégé par un détachement de gardes français commandé par Séverin Leclerc, un vieil officier "jugulaire-jugulaire", approuvé par les politiques, Dauriac entretient une étonnante ménagerie. Ceci ne fait pas l’affaire de M. Simpleton, un brasseur d’affaires américain et vaguement espion, extraordinairement curieux de connaître ce qui se trame derrière ces portes. Avec sa famille, son fils Harris qui ne songe qu’à "boxer" tous ceux qui le contredisent, sa femme Margaret et sa fille, il utilisera tous les moyens possibles pour pénétrer à l’intérieur de la propriété de Dauriac. Comme il essuie systématiquement une fin de non-recevoir, il chargera son serviteur N’Guyen de se débrouiller pour lui faciliter cette entrée.
N’Guyen soudoie Hoc, le serviteur tonkinois de Dauriac contre une coquette somme de piastres. Celui-ci versera de l’opium dans le thé des soldats les rendant inoffensifs et endormis, ouvrira la porte de la concession à Simpleton et Cie. Horrifiés, les Américains découvrent le contenu des cages : des insectes géants, énormes, de la taille de l’éléphant, un scolopendre grand comme un train, des mouches et des moustiques comme des avions, une mygale de la taille d’un char, etc. Il s’agit d’un projet secret sur lequel travaillait Dauriac avec l’approbation du gouvernement français, le biologiste ayant mis au point un produit " la vitalose " capable de centupler la taille des plus inoffensifs insectes.
Hoc, spolié par N’Guyen de sa rémunération, tient à se venger illico: il ouvre toutes les cages commandées électriquement et les monstres s’échappent. Les Simpleton prennent leurs jambes à leur cou tandis que les insectes géants s’égayent dans la forêt de bambous proche de Yen-Bang, sauf la terrifiante mygale qui poursuit Miss Margaret laquelle se réfugie en un bunker qui résistera aux assauts de la bête :
"Avec une sorte d’obstination rageuse, la mygale s’acharnait contre la porte. Elle y cognait, la griffait, l’ébranlait de telles secousses que Margaret craignit qu’elle ne finît par l’enfoncer ou l’arracher de ses gonds. Les plaques d’acier qui la bardaient extérieurement tinrent ferme, mais rien ne décourageait la formidable assiégeante, dont la fureur se tourna vers les barreaux de la fenêtre. "
Dauriac prend connaissance de la catastrophe lors de son entrevue avec le préfet de Védrine qui met immédiatement à sa disposition des forces militaires. Les animaux seront traqués jusqu’au dernier, non sans mal, la mygale se trouvant être la plus coriace. Monsieur Simpleton se repend, promettant d’assumer tous les frais de son inconséquence, sauf ceux de Hoc, judicieusement aplati par le scolopendre, juste punition pour sa trahison. L’honneur de tous est sauf, les monstres détruits, la révolte écrasée, les Tonkinois pourront dormir sur leurs deux oreilles grâce à la diligence des Français.
Une histoire sans prétentions destinée aux adolescents par un romancier populaire et qui a dû faire frémir plus d’un petit cœur à l’époque de sa parution.
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Le Soleil Ensorcele - Par BenF
Claude Rodier fait la connaissance d’un couple curieux, une jeune fille qui l’intéresse et un vieux barbon qu’il suppose être son père, une sorte de prototype du savant fou :
"Une caricature vivante ! Un être inimitable, un grand vieux si maigre, que sa taille n’en finissait pas, bien qu’il marchât bizarrement courbé, ce qui lui donnait, sans métaphore, la forme d’un point d’interrogation. Sa redingote usée était beaucoup trop longue, son pantalon fripé était beaucoup trop court. Ses bras interminables semblaient traîner à terre. Et sa tête ? Non ! Il devait le faire exprès ! Des cheveux blancs tout frisés, presque laineux sur un crâne de microcéphale ; un long nez retombant de fée Carabosse ; un petit menton en galoche formidable, aussi décidé à monter que le nez à descendre, des joues creuses, une peau ridée (…)"
Engagé par Colquorès, l’ingénieur physicien, Claude se documente sur son ouvrage " les rayons 55 ". Le vieux barbon qui se trouve être le savant Casimir Maugrébien, condisciple, ami de classe et rival de Colquorès, en présence de sa pseudo-fille Hélène, se retrouvent également à la Bibliothèque Nationale pour consulter le même ouvrage. Hélène, manifestement intéressée par Claude lui fait savoir qu’elle se retrouvera bientôt à Kergrist en Bretagne. Entre temps, Claude a été mis au courant par Brigaud, autre condisciple de Colquorès, de l’existence d’un diamant rouge aux propriétés physiques extraordinaires qui appartiendrait au baron Guillauteaux. Claude se décide à rencontrer le baron. Mais il arrive trop tard à la propriété, le baron étant déjà mort, asphyxié par des gaz. Claude entr’aperçoit les meurtriers qui ressemblent étrangement à Maugrébien et à son valet Sylvain, un être obèse et vil.
Décidé à en avoir le cœur net, Claude, en compagnie de Favier, un détective privé, se rend à Kergrist sous une fausse identité pour surveiller le château de Maugrébien, prenant l’apparence d’un paisible jardinier engagé par le père Gall. Il s’avise que Casimir Maugrébien visite tous les jours une grotte, un trou d’une profondeur inouïe connu dans la région sous l’appellation de " Trou du Diable ". Hélène, elle, est manifestement séquestrée au château. Colquorès, qui ne croit toujours pas aux activités néfastes de Casimir, se rend aussi au Trou du Diable. Mal lui en prend, car il y est poussé par Sylvain. Exit de Colquorès et introït d’un nouveau personnage : le colonel Puyraveau, en réalité le véritable oncle d’Hélène et ancien beau-frère de Casimir. Il est assassiné à son tour avec raffinement : sa tête, détachée de son corps, survivra quelque temps grâce à l’habileté scientifique de Maugrébien :
" Il ( = Favier) s’approcha du lit et rejeta les couvertures… Il était vide !… le corps du colonel ne s’y trouvait pas ! Il n’y avait que la tête, complètement exsangue, posée sur l’oreiller blanc ; la tête " vivante " et dont les yeux douloureux, fixés sur nous, surveillant sans aucun doute nos moindres mouvements (…) Quand Hélène tomba au pied du lit, Favier vit les larmes rouler sur les joues du décapité ! "
A la suite de cet événement et talonnés par Favier, les deux criminels prendront la fuite, abandonnant Hélène qui de suspecte, devient victime avant d’épouser Claude. Quelque temps après, à Kergrist, se produisent des manifestations telluriques impressionnantes au Trou du Diable. Ces tremblements de terre dus à l’œuvre maléfique de Maugrébien et de Sylvain par l’entremise d’une force solaire amplifiée qui passe à travers le diamant rouge volé, prennent tant d’ampleur que l’axe de la terre en est légèrement dévié. Alors que les bandits, dans leur nouveau repaire de Nouvelle-Zélande, se demandent comment ils pourraient arracher Hélène des bras de Claude, la déviation de l’axe terrestre provoque des désordres climatiques extraordinaires. Paris se voit doté d’un climat tropical en plein hiver :
" Le thermomètre montait d’une façon régulière et continue. A cinq heures de l’après-midi, il y avait 35° à l’ombre. Les rues et les boulevards étaient remplis de promeneurs qui ne pouvaient tenir dans leurs appartements trop chauffés, cherchaient au-dehors une fraîcheur absente. Des farceurs circulaient en blazer et en chapeau de paille ! On s’étouffait aux terrasses des cafés. Dans l’immense agglomération parisienne, ma femme et moi étions peut-être les seuls à concevoir quelque inquiétude sur la fin de cette aventure ! "
La végétation pousse à une telle vitesse que le paysage urbain en est transformé :
" En arrivant aux Champs Elysées, je poussai un cri de surprise. Une fabuleuse verdure s’étalait jusqu’à l’Etoile ; je ne reconnaissais qu’à peine le décor familier des hautes maisons parées de leurs toitures gigantesques. Oui, les arbres des allées montaient à l’assaut du ciel ; leur ombre épaisse et bleue rappelait la célèbre avenue aux dragonniers du Jardin de Hamma, à Alger. "
On chasse même des bêtes inconnues en temps normal au Bois de Boulogne, dans le lac qui s’y est formé :
" L’affreuse bête ! Vous voyez Rodier, vous voyez ? Une horrible gueule de crocodile surgissait du lac si paisible ; le colossal saurien nageait avec vigueur, cherchant visiblement une proie !… Nous reculâmes instinctivement, sans chercher à dissimuler notre effroi commun. -Eh bien!… s’écria Brigaud, et moi qui voulais pêcher ce goujon à la ligne !… Mais c’est inconcevable !… Mais on a truqué le Bois de Boulogne !… Un crocodile !… Un vrai ? Ca passe les bornes, voyons !… C’est trop de couleur locale, à la fin."
Favier espérant trouver des renseignements dans l’ancien appartement de Casimir, s’y rend. Soudain parvient une nouvelle ahurissante : Colquorès serait vivant, bloqué dans une faille, quelque part près de Tarbes. Celui-ci, bien que tombé dans le trou du Diable, a été sauvé par une "densification extraordinaire de l’air" liée au déplacement de l’axe terrestre, et, comme le trou était manifestement profond, il s’est retrouvé coincé – mais vivant - dans une faille pyrénéenne, établissant le contact avec l’extérieur grâce à un contact magnétique fortuit. Nos amis s’empressent de le délivrer et le mettent au courant des perturbations climatiques et de l’utilisation malfaisante que Maugrébien fait des " rayons 55 ". Alors Colquorès se fâche car il entrevoit, si l’on n’arrête de telles activités, des désastres majeurs pour le globe avec un bouleversement climatique total.
Sylvain, revenu à Paris pour s’emparer d’Hélène, est contré par Favier qui le poursuit, lui et sa bande, dans leur repaire de tunnels situé au-dessous du Trocadéro. Le bandit parvient encore à fuir non sans indiquer à Favier sa destination finale: celle d’une petite île près de la Nouvelle-Zélande. Définitivement, peu de temps après, Colquorès et nos amis mettront fin aux activités du couple maudit. Par une nouvelle adaptation des " rayons 55 ", le bon savant broie ses ennemis dans son repaire entre des murs de " lumière opacifiée ".
Le " Soleil ensorcelé ", par son outrance et la démesure de sa thématique est le modèle du roman populaire : amours, crimes, rebondissements, criminels odieux, tromperies, déguisements, quiproquos, châtiments y abondent. Le savant fou, monstre scientifique, a bien failli, cette fois-ci encore, mettre la terre en péril.
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Le Soleil Fantôme - Par BenF
Ouragan, venu au secours de naufragés, disparaît dans une tempête monstrueuse déclenchée, semble-t-il, par le « soleil fantôme », une apparition lumineuse perceptible à travers les nuages. «L’as des casse-cou», piégé sur une île avec ses fidèles compagnons, Maud et Labrise, a pourtant réussi à sauver le capitaine du navire, en dépit des malversations du professeur Malus, un authentique savant fou propriétaire de l’île, qui, de rage, déclenche coup sur coup des tremblements de terre, raz de marée, foudre en boule et autres joyeusetés, grâce à son arme secrète «le soleil fantôme». Ses compagnons ayant disparu, Ouragan maîtrisera le forcené. Alors Malus lui propose le marché suivant :
« Seul au monde, je peux retrouver vos compagnons, je vous offre de leur rendre la vie en échange de la mienne. »
Ouragan accepte même s’il doit encore subir beaucoup d’avanies lors de prochains numéros.
Un récit complet et médiocre comme la majorité de ceux qui ont parus dans l’immédiat après-guerre, et qui utilisent sans freins les stéréotypes du savant fou.
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Les Cinq Sens - Par BenF
Partout dans les rues, durant les bals populaires, les gens écrasent sous leurs pieds de minuscules tubes, de provenance inconnue, contenant le germe de la peste :
" Le 5 mai 1925, jour anniversaire de la mort de Napoléon, l’agent 584 ramassa sur la place Saint-Michel un tube de verre écarlate, portant une étiquette avec ces mots : Peste. "
Les premiers morts apparaissent et l’épidémie se répand de manière foudroyante dans le monde :
"Cependant, la peste se répandait à vue d’œil. Ces rassemblements d’espèces humaines dépourvues de phénol et de morale se révélèrent étonnamment enclins à la contamination. Il mourait à Bergen trois ou quatre mille personnes par jour. De tous âges et de tous sexes. Bientôt, ce nombre s’accrut. Il passa à 5.000, puis à 7.000. Il fallut mettre sur pied toute une organisation mortuaire. On mobilisa à l’usage des cadavres une Police Noire. On embaucha " pour la durée de la Peste plus 6 mois " toute une tribu de cafres, chargés de l’inhumation, ou plutôt de l’immersion des défunts. "
Les peuples bougent et se mobilisent car l’on dit que dans les pays froids le mal est moins important. C’est l’occasion pour l’auteur, en d’interminables énumérations spécifiant les qualités ethniques de chaque peuplade, de les montrer, s’embarquant, se bousculant, se tuant, toutes en fuite vers le nord de l’Europe pour s’établir d’abord à Bergen en Norvège puis à Tromsoë en Finlande :
" Maintenant la Flotte Française longeait les côtes de la Norvège, cinglant vers le cap Nord. On croisait des cargos chargés d’Espagnols, des trirèmes pleines de Romains, des jonques, des gondoles, des monitors de Malte, des myriades de lougres et de cotres, des trois-mâts barques à foison. Il y avait des canots pleins de Cafres, des voiliers surchargés de Croates, des Tchéco-slovaques, d’Algériens, d’Afghans, de Chinois et de Canadiens. Des paquebots de la Cunard-Linie, de yachts de cuir jaune, des felouques de Constantinople voguaient bord à bord sur des eaux d’une verdeur scandinave. La grande voile latine, les quadruples cheminées à charbon, les tuyaux de dégagement de pétrole, pêle-mêle, emplissaient l’horizon nordique. Parfois, quelques cuirassés sans canons, le pont encombré de huttes de planches, passaient soufflant et crachant. Ou bien quelque tartane marseillaise, la sardine à la corne, et toute odorante d’échalotes. La terre entière avec toutes ses embarcations naviguait vers le Pôle Nord. "
Parallèlement à ces déplacements de population qui forment pour ainsi dire le fond du décor, quelques personnages bien typés s’activent au premier plan : ce sont les héros découvreurs présumés d’un vaccin. La figure héroïque et le destin d’Eléonore, d’abord bergère gardeuse d’oie à Castelnaudary, puis biologiste émérite, s’y détache en premier. De plus en plus appréciée par les populations qui s’efforcent de la protéger, elle recherche inlassablement un remède à la peste. Elle travaille dans le laboratoire du professeur Elie-Elie, un juif bon teint secrètement amoureux d’elle. Peu à peu, il essaye de briser sa résistance mais elle ne s’en laisse pas compter. Pratiquant le noble art de la boxe, elle le met knock-out lors d’une mémorable séance devant aboutir au viol d’Eléonore.
Chaque personnage, de son côté, cultive son jardin secret. Elie-Elie se sert de Mouche, une jeune turque pour assouvir ses besoins physiologiques. Eléonore apprécie énormément Gaspard, un jeune bellâtre qui s’attache à ses pas. Pendant ce temps, la peste poursuit ses ravages et pousse les peuples les uns contre les autres.
Les Sénégalais, par exemple, forment une barrière de protection autour d’Eléonore alors que les Yankees, fraîchement débarqués, cherchent à l’enlever des mains du maire de Bergen avec lequel elle coule le parfait amour.
Gaspard se rend à Londres où règne la désolation. L’Angleterre dévastée ne participera pas au concert des nations qui ont repris leur déplacement vers le pôle. Elie-Elie, toujours amoureux d’Eléonore, envoie Mouche dans les bras de Gaspard pour que celui-ci lui laisse le champ libre auprès de sa dulcinée. Celle-ci corrige le tir et reprend Gaspard en mains. Alors Elie-Elie, par l’entremise de Mouche fait sauter l’abri dans lequel se trouvent Eléonore et Gaspard. Le couple meurt. Finalement, Elie-Elie est crucifié par une foule en délire qui le torture à la chinoise en lui enlevant progressivement les cinq sens :
" Un roulement de tambour. ON VA DETRUIRE LES CINQ SENS ! L’Ouïe! Un Brandebourgeois couvert de brandebourgs, de couenne de porc et de médailles commémoratives s’approche d’Elie-Elie, lui marche sur les pieds, et lui coupe les deux oreilles. L’Odorat ! Un Napolitain au teint de homard, ayant fait trois génuflexions, lui taille le nez du fond du cœur, au son de la mandoline. Le Goût ! Un beau Russe à grands soupirs lui arrache toute la langue, au bout de ses longues mains abominables. La Vue ! Un Turc grassouillet et doux s’approche sur ses talons, et lui arrache les deux yeux. Le Toucher ! Une Japonaise ingénue, accroupie à hauteur de ses cuisses, tranche au rasoir les deux bulles d’amour. Et maintenant, devant Elie-Elie en lambeaux, le défilé du genre humain commence."
Heureusement, avant de disparaître, Eléonore a réussi à découvrir le remède tant attendu. Les hommes seront sauvés!
Le roman cataclysmique est ici prétexte à une débauche de mots, un univers-fiction où le monde évoqué rejoint Rabelais dans " l’Héneaurme ", dans l’indicible. Choc de mots, alliances de phrases, coq-à-l’âne, calembours, tropes, zeugmas, etc., les figures de style abondent sur plus de trois cents pages. Humour, contestation, xénophobie, ironie et racisme se partagent un récit inclassable mais indéniablement original.
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Les Tripodes - Par BenF
Vol. 01 : Les Montagnes blanches, Ecole des Loisirs éd.,1988, 1 vol. broché, in-12ème ,156pp. couverture illustrée par Serge Hochain. roman d’expression anglaise (GB)
1 ère parution : 1967
La Terre souffre sous la coupe des tripodes, immenses machines extra-terrestres, qui l’ont envahie :
« Enfin nous entendîmes le ronflement lointain, grave et rythmé, dominant le son des cloches, et il y eut une sorte de soupir général Le ronflement se rapprocha ; soudain, nous le vîmes au-dessus des toits des maisons, vers le sud : le grand hémisphère de métal brillant se balançait dans les airs sur ses trois pieds articulés, plusieurs fois haut comme l’église. Son ombre le précéda et tomba sur nous quand il s’arrêta, deux de ses pieds enjambant la rivière et le moulin.»
La société technologique n’est plus qu’un souvenir, les hommes étant réduits en esclavage, conditionnés par les tripodes, depuis plus de cent ans. En Angleterre, Will, un adolescent de quatorze ans, attend avec impatience et crainte la cérémonie de la «Coiffe», comme en un rituel, où l’on placerait une résille métallique sur sa tête, moyen par lequel les Tripodes asservissent les humains. De cette collaboration forcée tripodes/humains est issue une nouvelle féodalité, avec tous ses avatars : abandon de la technologie, de la rationalité, prééminence des titres seigneuriaux, chasse à courre que les tripodes ont adopté lorsqu’ils traquent des êtres humains :
« Quand les tripodes sont arrivés – ou quand ils se sont révoltés- il y a eu des choses terribles. Les villes furent détruites comme des fourmilières, et des millions et des millions de gens furent tués ou moururent de faim. Des millions… J’essayai d’imaginer, mais impossible ! Notre village, qui n’était pas réputé petit, comptait environ quatre cents âmes. Il y en avait une trentaine de mille dans la cité de Winchester et alentour.
Quelques réfractaires au conditionnement, les «Vagabonds», sillonnent le pays. Les uns sont vraiment fous, d’autres simulent car ce sont de vrais résistants. Ozymandas est un vagabond résistant qui conseille à Will de se sauver, de gagner les « Montagnes Blanches » où se cache une poignée de réfractaires. Il lui donne une carte pour se diriger. Peu avant la cérémonie de la Coiffe , Will Parker prend la fuite, accompagné de son cousin Henry. Ils progressent en se cachant des hommes et des tripodes.
En une bourgade étrangère où Henry faillit être maintenu en captivité, ils font la connaissance de Beanpole, un adolescent à l’allure d’échalas, à l’intelligence aiguisée et rationnelle. Beanpole, durant leur marche, les rendra attentifs à l’excellence des produits technologiques des anciens, dont il reste des débris. Empruntant le «Chuinte-fer» (wagons sur rails tirés par des chevaux), ils atteignent une grande cité (Londres ?) détruite par les tripodes : « Certains immeubles s’étaient effondrés, sous l’effet des années et des intempéries, mais par endroits, beaucoup – parfois des rangées entières- avaient été comme aplatis, écrasés par un marteau descendu du ciel »
Les ruines recèlent des trésors, notamment des sortes d’œufs explosifs (grenades ?) que Will ramasse dans les souterrains d’un ancien métro. Ils continuent leur route vivant toujours de rapines. Un jour, Will se blesse gravement. Découverts par la comtesse du château de la Tour rouge, nos trois amis y trouvent refuge soin et compréhension. Surtout Will qui s’amourachera d’Eloïse, la fille de la Comtesse, au point d’en oublier ses amis.
Eux, devant son inertie, se décident à poursuivre leur objectif : rejoindre les Montagnes Blanches. Laissant le jeune adolescent à sa passion, ils se remettent en route. Bientôt, Will se rendra compte qu’il a commis une erreur. Surtout lorsque s’approche le jour de la Cérémonie et qu’il découvre qu’Eloïse est coiffée d’une résille, et qu’il est étroitement surveillé par un tripode.
Profitant d’un moment d’inattention générale, il prend la fuite à cheval constamment poursuivi par le tripode, ce qui ne laisse pas de l’étonner. Il retrouve ses deux amis dans une vallée proche des Montagnes Blanches. Grâce à Beanpole, Will comprend l’acharnement du tripode: un émetteur avait été implanté dans sa peau ! Beanpole , non sans mal, le débarrasse du mouchard électronique, ce qui rend le tripode furieux.Agressivement, il attaque les jeunes gens qui se défendent en utilisant « les œufs » découverts dans la cité détruite :
« J’ai senti la terre trembler encore et encore, avec de plus en plus de violence. Puis un des pieds du Tripode traversa le bleu ; j’ai vu l’hémisphère noir contre l’arc du ciel, et j’ai essayé de m’enfoncer dans la terre. A cet instant, le hurlement s’est arrêté. Dans le silence, j’ai entendu le sifflement différent de quelque chose qui cinglait l’air, et, regardant craintivement, j’ai vu deux ou trois buissons déracinés et jetés au loin. »
Finalement, ils accèdent au but et seront recueillis par une douzaine de résistants dans les grottes des Montagnes Blanches.
Vol. 02 : La Cité d’Or et de plomb, Ecole des Loisirs éd., 1987, 1vol. cartonné, grand in-12 ème , 169pp., jaquette illustrée par Serge Hochain. roman d’expression anglaise (GB)
1 ère parution : 1967 titre original : the City of gold and lead
Beanpole, Will, Fritz et Henry s’entraînent aux « jeux » dans le refuge montagneux, loin des tripodes. Leur objectif est de participer au concours qui permettra au plus fort d’entre eux de pénétrer à l’intérieur de la Cité des « Maîtres », les envahisseurs extraterrestres utilisant les tripodes comme armes. Bien que non dénuée de danger, l’opération est essentielle pour pouvoir récolter un maximum d’informations sur les extraterrestres.
Les Jeux se déroulent dans le nord de l’Allemagne. Ils s’y rendent par voie fluviale, non sans peine. Finalement seuls Fritz et Will auront la chance d’être choisis. Ils seront acheminés au sein de la Cité par un tripode pour servir d’esclaves aux Maîtres, que Will aperçoit pour la première fois :
« Ils étaient beaucoup plus grands qu’un homme, presque deux fois plus, et larges en proportion. Leur corps était plus gros à la base, faisant environ un mètre cinquante…, mais réduit en haut à quelque trente centimètres pour la tête. Si c’était bien la tête, car il n’y avait aucune continuité, aucune trace de cou…Le corps se mouvait non pas sur deux jambes, mais sur trois, celles-ci étant épaisses mais courtes. Ils avaient aussi trois bras ou plutôt trois tentacules émergeant d’un point situé à mi-hauteur de leur corps. »
Les conditions régnant à l’intérieur de la cité sont épouvantables pour les humains : une chaleur tropicale, une atmosphère verte, irrespirable et une gravitation augmentée font qu’au bout de deux ans la majorité d’entre eux sont au bout du rouleau, se rendant d’eux-mêmes au lieu de «l’heureuse Délivrance », en fait l’euthanasie.
Will et Fritz furent choisis chacun par un Maître différent. Celui de Fritz, sadique et brutal, le frappe constamment. Celui de Will est un intellectuel. Il désire faire de Will « son ami » comme le font les humains avec les chiens et va jusqu’à lui montrer ses collections, qui font la fierté des envahisseurs :
« Regarde, garçon. J’ai regardé, et la sueur salée de mon visage s’est mêlée au flux plus salé des larmes –pas seulement des larmes de tristesse, mais de colère ; de la colère comme jamais je n’en avais éprouvé, je crois. Le curé de Wherton avait une pièce qu’il appelait son bureau, et dedans il y avait un meuble de bois ciré aux nombreux petits tiroirs. Un jour on m’avait envoyé lui faire une commission et il avait ouvert les tiroirs pour me montrer ce qu’ils contenaient. Sous du verre, il y avait des rangées et des rangées de papillons épinglés, leurs jolies ailes étendues. J’ai pensé à cela en découvrant ce qui était exposé là. Car il y avait des rangées de coffres, tous transparents, et dans chacun reposait une jeune fille vêtue de beaux atours. »
Ravalant sa haine, Will, en lui obéissant en tout, le met en confiance, ce qui lui permet de soutirer des renseignements utiles. La géométrie de l’étrange cité, l’atmosphère létale (il ne se déplace qu’avec un casque), les comportements curieux des Maîtres lui seront bientôt chose coutumière. Malgré leur aspect grotesque, les Maîtres sont d’une mortelle efficacité. D’ailleurs Will apprend qu’ils projettent, d’ici quelques années, de modifier totalement l’atmosphère terrestre à leur profit, condamnant tous les humains à mort. Il devient urgent de faire connaître ces données à Julius.
Un jour, Will, découvert par son Maître, n’a d’autre alternative que de le tuer, car il connaît son point faible, situé entre le nez et les « bouches ». L’adolescent rejoint ensuite Fritz, qui n’est plus que l’ombre de lui-même. Celui-ci lui indique une voie pour quitter la Cité, soit se laisser emporter par la rivière souterraine qui la traverse de part en part, les Maîtres ayant un absolu besoin d’eau. Proche de l’asphyxie, Will émerge au-delà de l’enceinte, recueilli par Beanpole qui surveillait les lieux. Alors que Fritz se sacrifie pour la cause, Will et Beanpole se dépêchent de relater à Julius la véritable nature des envahisseurs et de la menace qu’ils font planer sur le monde.
Vol. 03 : le Puits de feu, Ecole des Loisirs éd., 1987, 1vol. cartonné, grand in-12 ème, 168pp., jaquette illustrée par Serge Hochain. roman d’expression anglaise (GB)
1 ère parution : 1967 titre original : the Pool of Fire
La lutte s’organise. Grâce aux informations de Will, Julius met en place un plan d’attaque contre les envahisseurs. Il s’agit de pénétrer à l’intérieur de la cité, y tuer les Maîtres en y introduisant l’oxygène terrestre, mortelle à leurs poumons. Pour que le plan réussisse, des conditions impératives doivent être remplies. Tout d’abord, il importe de connaître leur point faible afin de les mettre hors d’état de réagir, au moins un certain temps. L’on envisage de capturer un Maître qui servira de cobaye.
Ensuite, il faudra très précisément minuter l’opération. Les Maîtres ayant établi trois bases sur terre en contact permanent entre elles, sur le continent américain, européen et en Asie. Chaque adolescent aura une mission particulière.
Beanpole travaillera au quartier général, à l’aspect scientifique du problème. Will (rejoint par Fritz qui a pu se sauver en dernière extrémité) devra stimuler la foule en suscitant partout des cellules de résistance. Ils iront vers le Sud jusqu’en direction de la Turquie.
Mais, avant tout, comment s’emparer d’un Maître ? Une stratégie est mise en place avec Will comme appât. Peint en vert (couleur inhabituelle censée soulever la curiosité de la proie), le jeune homme attirera le tripode dans un piège creusé à même le sol. Le Maître en est extrait et enfermé en une cellule de préservation.
Longtemps l’extraterrestre restera une énigme pour les humains. Ce n’est que fortuitement qu’ils apprendront que son système nerveux réagit à l’alcool, dont une infime quantité le plonge en catalepsie. La décision prise amènera un groupe-commando, dont Will et Fritz, à pénétrer au sein de la cité, de s’y faire oublier le temps nécessaire à la fabrication d’une grande quantité d’alcool.
Au moment prescrit, dans les trois cités, l’alcool sera versé dans les réserves d’eau pour priver les Maîtres de conscience. Le plan réussit. Par le démantèlement d’une porte de sas, ils arrivent à faire pénétrer l’air terrestre dans la cité. Le dôme éclatera à cause de la différence de pression, en causant la mort des envahisseurs. Mais la cité d’Amérique, situé sur le canal de Panama, fait de la résistance . Julius, toujours prévoyant, y dirige sa toute nouvelle force aérienne, mise au point par Beanpole. Des aéroplanes, bourrés d’explosifs, sont censés faire éclater le dôme. Finalement, ce sont des ballons dirigeables qui emporteront la décision, et notamment le sacrifice d’Henry qui se fera exploser avec sa charge à l’aplomb exact du dôme.
La terre est sauvée. Même la menace du vaisseau extraterrestre s’évanouit puisque, avertis par une mystérieuse forme d’empathie, les envahisseurs repartiront vers leur planète non s’en avoir fait sauter les têtes de pont que constituaient les trois cités.Au moment même où, une année plus tard, les outils technologiques du passé étaient redécouverts, où de toute évidence il s’agit pour les humains de se serrer les coudes, Julius, qui rêvait d’un grand consensus mondial, est contesté politiquement. Les hommes retournent à leurs égoïsmes :
« Le premier délégué des Etats-Unis a dit : « Nous sommes venus ici de bonne foi, prêts à travailler avec les hommes de tous les pays. Nous avons entendu des querelles mesquines, des injures à un grand homme. Les livres d’histoire nous avaient dit que les Européens étaient ainsi, qu’ils ne pourraient jamais changer, mais nous ne les croyions pas. Eh bien, nous les croyons maintenant. Cette délégation se retire donc de cette Conférence grotesque. Nous avons notre propre continent et nous pouvons nous débrouiller seuls. » Ils ont repris leurs affaires et se sont dirigés vers la porte. »
Alors que Will, désabusé, pense se lancer à la découverte de régions encore inconnues, Fritz se contentera de « cultiver son jardin ».
Une fin amère pour un grand roman !
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Vol. 01. Jag le félin, Plon éd., 1985, 1 vol. broché, in-12ème (présenté conjointement avec « Blade » N°47), 215pp. couverture illustrée par José de Huescar. roman d’expression française.
1 ère parution : 1985
L’univers rétrécit, la flèche du temps défile à l’envers, c’est l’époque du « Big Crash ». Le monde en est bouleversé. Des «chutes» de débris technologiques divers achève de détraquer le temps. Les sociétés s’effondrent. Dans l’après-civilisation l’obscurantisme et le règne de la férocité façonnent un nouveau mode de vie qui se résume à tuer ou être tué.
Patch, l’errant, rencontre « Jag » (pour Jaguar), un enfant terrorisé mais rempli de potentialités. En l’adoptant, il lui enseigne sa science du combat et sa mentalité de survivant. Le jeune garçon apprend durement, surtout lorsque Patch est éliminé par son ennemi personnel, Bascom. Celui-ci emmène Jag comme esclave pour l’échanger finalement contre une mule chez des fermiers. Utilisé à la place d’une bête de trait, placé sous le joug, Jag tire le soc et la charrue durant quelques années, ce qui parfait son éducation. De retour dans la région, Bascom et sa bande voient tout le profit qu’ils pourront tirer du jeune homme. Ils se débarrassent des fermiers et, s’emparant à nouveau de Jag, l’entraînent dans une ville où il devra participer à des jeux de cirque mortels.
Jag attend son heure. Elle viendra lorsque Galaxius, le potentat local, lui permet de défier Bascom et sa bande des quatre. Le combat est âpre. Jag, se rappelant (intuitivement) le récit des Horaces et des Curiaces, tue successivement ses opposants jusqu’à Bascom, qu’il épousera avec beaucoup de plaisir. Désormais, il appartiendra à l’écurie de Galaxius qui, pour le marquer, lui passe un collier de rétention apte à l’étrangler s’il s’éloigne de trop.
«Jag» forme une chronique post-cataclysmique, à l’instar du «Survivant» promotionnel par la même maison d’édition. Donc le cocktail est le même : sexe et viol, violence et meurtre, horreur gore, assassinats et idéologie fascisante, ceci tout au long des 34 épisodes. Armons-nous de courage !
Vol. 02. le Collier de la honte, Plon éd., 1985, 1 vol. broché, in-12 ème, 216pp. couverture illustrée par José de Huescar. roman d’expression française.
1 ère parution : 1985
Jag, muni de son nouveau collier anti-évasion, s’embarque à bord du train de Galaxius, censé mener la joyeuse bande à Tombal City pour «affaires». Jag, chouchouté, soigné, bichonné est destiné à la cour de Galaxius pour devenir son giton préféré. Mal lui en prend car Jag ne navigue pas à voile mais à vapeur. C’est pourquoi il sera rétrogradé, par un Galaxius très irrité, dans la loco de tête où, sous le commandement du chef mécanicien Potrero, il remplira la chaudière. Le train traverse diverses régions affectées par les «Chutes» et subira une attaque des «Contaminés» qui veulent faire largement profiter les voyageurs de leurs disgrâces radioactives. Jag, participant à la défense, s’en tire avec honneur. Il soulève l’attention de Cavendish, le chien de garde du groupe, qui lui propose de devenir son adjoint. Jag accepte, son collier sera provisoirement désactivé et notre héros retrouve une relative liberté en cet univers impitoyable.
Vol. 03 : la Compagnie des os, Plon éd., 1985, 1 vol. broché, in-12 ème, 219 pp. couverture illustrée par José Huescar. roman d’expression française
1 ère parution : 1985
Jag, toujours accompagné de Cavendish et prisonnier de Galaxius, soumis au collier d’étranglement dit «Peau de chagrin», à commande électrique, arrive dans le territoire de la Compagnie des os. Ce sont de terribles cannibales, sans aucun sentiment humain et dont la principale fonction est de démembrer leurs adversaires avant de les faire griller (Ce qui se prête mieux à la dégustation, convenons-en!). Le train de Galaxius s’arrête en pleine nature. Le contrat établi avec Cerasalmo, le chef de la Compagnie, étant devenu obsolète, il s’agit d’avancer avec prudence vers la ville de Palizada, étape incontournable et capitale des cannibales.
Deux portes d’entrée immenses condamnent la ville et empêchent l’accès aux rails. Un commando sera constitué, formé de spécialistes dynamiteurs, de techniciens mitrailleurs, avec, à leur tête, Jag et Cavendish. Il s’agit pour eux de faire sauter ces portes pour que le train, qui les appuiera, puisse poursuivre sa route. Toujours amoureux de Monida , et attiré par Angel, l’étrange enfant-mutant dotés de capacités psy, Jag s’apprête au pire. Quelques massacres plus tard et après une éprouvante reptation dans un tunnel de mine abandonné débouchant sur les portes, le commando réalise son objectif. La voie est ouverte au moment où surgit le train, le tout se mêlant en un combat titanesque dans lequel se tranchent les membres, volent les têtes, se récurent les os :
« C’était dément.Il en venait de partout. Certains, nantis de grappins, avaient entrepris l’escalade des wagons. Les gardes en abattaient un, deux, voire trois, puis ils finissaient par succomber sous le nombre et alors les sauvages éventraient les voitures par le toit, à coups de hache. Ayant fait le tour de la loco, Curtice mit son lance-flammes en batterie. Les jets de feu firent des trouées spectaculaires et bientôt une abominable odeur de barbaque grillée plana sur l’endroit. »
Lorsqu’enfin s'achèvele combat, Galaxius est mort et Jag définitivement libéré de sa « Peau de chagrin » mais triste d’avoir perdu Monida. Il se consolera en partant vers d’autres aventures avec Cav. Et en adoptant Angel.
Vol. 04 : la Poudre de vie, Plon éd., 1985, 1 vol. broché, in-12 ème, 221 pp. couverture illustrée par José de Huescar. roman d’expression française
1 ère parution : 1985
Jag chevauche sur de hauts plateaux, Angel attaché sur son dos. Deux êtres gigantesques ressemblant à des singes s’attaquent à lui. Après avoir eu beaucoup de mal à les exterminer, surpris, il aperçoit Cavendish qui, échappé du train de Galaxius, trimballant un sac rempli d’objets en or, robinetteries, tuyauteries, etc., souhaite accompagner Jag vers la ville d’Eden. Eden est un endroit magnifique où des êtres jeunes et beaux, les «Immortels» consomment une drogue, une mousse bleue qui pousse sur les hauts plateaux, et qui est supposée allonger définitivement la vie. Mais tout s’achète et seuls ceux qui ont de l’argent peuvent se permettre de vivre éternellement.
C’est pourquoi il y a l’envers du décor : des marécages, entourant la ville, peuplés par les «Blancs », requins affamés et invincibles, et, dans la ville même, des endroits de vice où toutes les déviances sexuelles sont tolérées, voire encouragées ainsi que des lieux de revente d’êtres humains monstrueux consommés dans les jeux sexuels :
« Les seuls enfants que l’on apercevait dans la ville venaient de l’extérieur. Ils avaient dans le meilleur des cas, été achetés à des parents en rupture d’affection ou bien plus simplement volés pour remplir les maisons closes de la cité en phénomènes impubères. Seulement un phénomène répond fatalement à un critère d’anormalité. Et comme la plupart des enfants ou adolescents récupérés n’offraient aucun caractère extraordinaire, il fallait alors remédier à cette carence en fabriquant des monstres selon la demande ou le pourcentage de décès de leurs prédécesseurs.
Ainsi, selon la tendance, on les mutilait, les amputant d’un ou plusieurs membres,, on les castrait, on leur arrachait les dents pour adoucir les fellations, on les alésait en déchirant leurs sphincters, on allait même jusqu’à leur forer d’autres « orifices » pour certains maniaques ; bref le catalogue des atrocités était sans fin. »
On entre dans la cité par des points sûrs dont son garants les « Passeurs ». Cavendish, qui connaît Eden, y est venu pour deux raisons. La première est de tuer Shoen, un géant noir dépravé et maître de ces lieux. La deuxième est de retrouver Andy, son jeune frère, transformé en objet de plaisir. A l’aide du «Rat», un passeur sans jambes porté par Jag et de l’or comme sésame, ils espèrent voir s’ouvrir toutes les portes. Rapidement Jag, le baroudeur géant, et Angel, de par son apparence larvaire, susciteront la convoitise de Corta, l’un des vigiles qui enlèvera Angel pour l’offrir à Shoen comme produit tératologique de luxe. Jag sera enfermé dans la forteresse centrale et laissé entre les mains expertes d’Alesia, une vieille immortelle dépravée et perverse. Cavendish, lui, se rapproche de son but en tuant Corta mais sera fait prisonnier avant d’avoir pu porter secours à Jag.
Se servant d’Alésia comme bouclier, Jag tente de se libérer. Hélas ! Il finira dans le bassin privé de Shoen luttant pour réussir l’épreuve qui consiste à échapper aux Blancs. Vous vous doutez de la suite. Follement acclamé, il émerge de l’eau défiant le Maître en combat singulier, un Shoen qu’il foudroie en lui enfonçant son mini-poignard lui servant de pendant d’oreille dans le bulbe rachidien. Jag, Cavendish et Angel récupéré, quitteront cette ville maudite où plus rien ne sera comme avant.
Vol. 05 : le Peuple ailé, Plon éd., 1986, 1 vol. broché, in-12 ème, 221 pp. couverture illustrée par José de Huescar. roman d’expression française
1 ère parution : 1986
Quelques mots à déguster en guise de hors-d'oeuvre: "Balzaner- rapatelle – le Maufrait – Justacul- roufinger –céramite – merluchon – ravets- rocailles trichydiques – vastitudes-sacredire- se barbifier – fifrelis- steppeur – jumart –sursomme –mémarchure – solamire-grimacement "
Jag et Cavendish poursuivent donc leur quête (au fait que cherchent-ils ?), parcourant un désert glacé. Soudain, une construction industrielle se profile au loin : des baraquements, une usine ? Quatre êtres humains au moins y vivent ; un vieillard, Gary, alerte et à l’œil vif, ainsi que trois femmes improbables, une mère et ses deux filles, crasseuses, couvertes de jupons sales, inquiétantes de par leur étrangeté:
« Gary les considéra d’un œil maussade. La plus âgée, rongée par une espèce de scorbut, n’avait plus de dents et son menton était en permanence maculé par un filet de sanie qui découlait de ses gencives purulentes. La plus jeune, nerveuse comme une biche, forte comme un bûcheron, était plus sale qu’une fosse sceptique à laquelle son fumet faisait invariablement songer. L’autre n’offrait aucune particularité si ce n’est qu’elle avait un peu des deux, à savoir qu’elle était grise de crasse et toute délabrée de l’intérieur. La nuit surtout, on l’entendait tousser à s’en extraire la pomme d’Adam et on s’étonnait toujours, au petit matin, de la trouver encore de ce monde. »
Malgré toutes les précautions prises, Jag, Cav. et Angel tombent entre leurs mains. Que désirent-elles ? Vont-elles les manger ? Que nenni ! La vielle prépare un brouet à base d’une racine locale, un aphrodisiaque tellement puissant qu’il fait perdre l’esprit aux deux hommes qui pensent à copuler sans discontinuer, jusqu’à ce que mort s’ensuive. Ce sort tragique leur sera épargné par Gary qui foudroie les trois femelles à bout portant avec sa pétoire. Il a tué de ses mains sa propre femmes et ses deux filles pour échapper lui-même au harcèlement quotidien dont il a été la victime allant jusqu’à s’émasculer pour ne plus être un objet entre leurs mains. La venue de Jag lui a fourni l’occasion tant attendue.
D’autres surprises attendent nos héros. Angel, le petit monstre informe, se métamorphose soudain en un merveilleux mutant ailé et télépathe. Il fait partie du «Peuple ailé » dont il montre par la pensée le destin à Jag. Les siens, situés loin dans la montagne, se font actuellement exterminer par une bande de mercenaires qui récupèrent sur les cadavres un organe spécial, producteur d’une huile extraordinaire et qui se monnaye très cher.
Angel appelle à l’aide son père adoptif. Gary possède la solution. Ancien mécanicien d’avions et passionné de vol, il a entretenu, avec la foi du collectionneur, un Junker JU 87 B «Stuka» de la 2 ème guerre mondiale, susceptible de prendre l’air. Le départ est épique et, sans l’aide télépathique d’Angel, jamais Jag n’aurait réussi à piloter, remplaçant Gary au pied levé, ce dernier mort d’extase en plein ciel. Atteignant enfin leur objectif, ils cassent du bois tout près des mercenaires, leur annonçant qu’ils viennent de loin pour participer à la curée.
Jag s’éclipse immédiatement en direction du sommet du plateau où se cache le peuple ailé. Arrivé sur site, il comprend ce qui retient les mutants : un enfant ailé est sur le point de naître. De leur côté, les mercenaires ne sont pas restés inactifs. Ayant percé à jour Cavendish, ils l’ont réduit à l’impuissance avant de commencer leur escalade. Ils n’iront pas loin. Jag, se servant de sa force herculéenne, les écrasera sous des blocs de rocher et Cav., par ruse, se libère de son geôlier pour participer à l’ultime élimination des chasseurs de prime. La séparation d ‘Angel et de Jag est émouvante. Longtemps après le départ de son fils adoptif qui suit ceux de sa race, Jag, songeur, reprend la route avec son grognon de compagnon.
Vol. 06: le Monde fracturé, Vaugirard éd., 1986, 1 vol. broché, in-12 ème, 221 pp. couverture illustrée par Jean-François Penichoux. roman d’expression française
1 ère parution : 1986
A nouveau, Jag et Cavendish se retrouvent sur le chemin. Devant eux s’étend une immensité blanche et floconneuse, peu engageante. Après une hésitation, ils s’y engagent pourtant avec leurs chevaux. Rapidement, Cav perd tout ressort, toute volonté, tout dynamisme met pied à terre, refusant de continuer. Jag lui aussi est sensible à ce courant de défaitisme et constate que même les cheveux sont atteints. Déjà des cohortes de vautours se profilent au-dessus d’eux prêts à déguster leur chair. Mal leur en prend puisqu’ils seront étrillés par la mitrailleuse d’un hélicoptère qui se pose près des mourants. Lorsque Jag se réveille dans un lit, encore faible, Teri Dean, dit le «Patriarche» lui explique ce qui leur est arrivé : ils ont été atteints de la «maladie de la Lande » mortelle. A cause de l’explosion d’une station orbitale, ce bout de terre, avec ses deux communautés, dont celle de Spade forte de cinq cents hommes, avaient été piégées, contaminées et, avec le temps, encerclée par une sorte de gelée contenant des milliards d’œufs de grenouille mutantes qui ne demandaient qu’à éclore :
« Eh oui, des œufs de grenouilles. La radioactivité n’a pas seulement détruit, elle a aussi provoqué une mutation chez certaines variétés de batraciens qui hantaient nos marécages. Au lieu de disparaître, comme la plus grande partie de la faune, ces grenouilles, des Dendrobates, ont commencé à se reproduire à une vitesse effroyable. L’ennui, c’est qu’en temps normal, les Dendrobates sont des amphibiens dont il vaut mieux éviter le contact car leur peau sécrète un alcaloïde dangereux, quelquefois mortel s’il passe dans le sang. Le phénomène de mutation n’a rien arrangé, au contraire. Les nouveaux Dendrobates ont triplé de volume et ils sont agressifs. Ils sont plus venimeux aussi. Soumis à leur contact, on est pris d’affreuses démangeaisons ; la peau brûle à ce point qu’on commence à s’écorcher vif. Puis les membres se mettent à gonfler, le corps double de proportions et dans le plus mauvais des cas, lorsque le cœur est robuste, on finit par mourir d’étouffement dans d’atroces souffrances… »
Cette marée d’écume, par les poussières invisibles qu’elle répand dans les airs, possède la propriété d’abolir la volonté de l’être vivant qui l’inhale, et, à terme, de le faire mourir. Cavendish et Jag ne doivent qu’à leur constitution robuste d’avoir survécus. Piégées, les communautés le sont doublement. Vers le sud, un autre danger empêche les hommes de quitter ce lieu maudit. Une mystérieuse rangée de tanks, formidables et immobiles, constitue une barrière infranchissable puisque douze expéditions successives lancées pour le résoudre ont disparu. Devant cette menace et parce que tout choix semble exclu, Jag se propose avec Cavendish, Roddy le Noir et Armyan, un adolescent dégingandé mais cultivé, d’en avoir le cœur net.
Arrivés en face des tanks, ils se rendent compte que ceux-ci sont comme bloqués par un effet magnétique qui dégage un froid intense. Grâce aux informations d’Armyan, Jag en conclut que ces engins sont tombés dans une faille temporelle lors d’un engagement guerrier et qu’ils sont toujours actifs. Pour débloquer la situation, peut-être suffit-il de manœuvrer l’un de ces tanks afin qu’il rompe la ligne de front. Le résultat ne se fait pas attendre mais au détriment de Jag et de ses amis, car le tank les entraîne dans son continuum.
Lorsqu’ils reprennent conscience, les deux héros, seuls, se retrouvent au début de leur histoire là où ils s’apprêtent à pénétrer sur le territoire maudit, comme si leur vécu ultérieur n’était que fantasme. Pour en avoir le cœur net, Jag galope vers Spade, facilement puisque la mousse toxique n’existe pas encore. Armyan qu’il rencontre à nouveau et qui comme lui, est un témoin privilégié de cette aventure, le confirme dans sa certitude : puisqu’ils ont une seconde chance, il va falloir quitter la zone au plus vite, avec toute la communauté, avant que la catastrophe ne se produise.
Vol. 07 : la Ville piège, Plon éd. 1986, 1 vol. broché, in-12 ème, 216 pp. couverture illustrée par José Huescar. roman d’expression française
1 ère parution : 1986
Cavendish et Jag en route vers de nouvelles aventures. Devant eux s’étend, anachronique, une ville de l’Ouest américain. Les rues vies, les cabarets désaffectés font planer un mystère sur ces lieux qui s’épaissit lorsqu’ils croisent leur premier cadavre dans un 4X4, puis un deuxième en la personne d’un motard pendu à un gibet en place publique. Pourtant la ville est accueillante par ailleurs , surtout dans les chambres d’hôtel dans lesquels ils se délassent. La nuit venue, à leur grande surprise, les rues s’animent, parcourues par des cow-boys rigolards ayant entre eux des airs de famille.
Cavendish qui était censé de surveiller la rue depuis sa chambre, a disparu. Jag le retrouve au saloon, avec difficulté car il est entouré d’une dizaine d’autres Cavendish s’adonnant à diverses occupations. Des femmes également, aguichantes. Jag, ne pouvant résister à l’appel de la chair, monte avec l’une d’elles qui essaiera de la tuer durant le coït. Lui tordant le cou, il a la surprise de la voir saigner d’un sang vert et fétide. Manifestement, elle ne semble pas humaine. Trahi par un faux Cavendish, mené dans une prison souterraine par Malore, un faux cow-boy, Jag apprend la vérité sur les «Taupes». Ce sont ces mutants d’origine végétale, à la technologie raffinée, qui ont crée Dodge-City, ville typique du Far-West, dans l’espoir d’y attirer des gens tels que Jag ou Cavendish. En véritables vampires, ils pompent le sang de leurs prisonniers et, après de nombreux tests physiologiques, ils les reconstituent en duplicatas parfaits, à la vie brève. Les originaux étant rapidement épuisés, il leur faut à chaque fois du sang neuf. Dans Dodge-city, de faux rodéos sont censés attirer les rares humains encore actifs alentour, qui fourniront les duplicatas de demain. Jag mettra bon ordre à cette forme d’invasion. Apparemment soumis, il se laisse manipuler par les Taupes qui sont ravis par sa puissance physique. Le soir, durant le rodéo, il aura à lutter contre « Oldie » leur champion qui est un autre lui-même, et contre des « Skrullers », des animaux immondes et dangereux.
Les Taupes sont dirigés par la «Mère» qui a pris l’enveloppe d’une petite fille prisonnière déjà depuis un certain temps. C’est elle qui dirige les opérations durant la fête, éclipsant les participants lorsque ceux-ci mordent la poussière. Alors que Jag se débarrasse d’Oldie, le véritable Cavendish (reconnaissable à son sang rouge), passe à l’action. Croyant tuer la Mère d’un coup de fusil, il dévoile la véritable nature de celle-ci, un mutant végétal, un nœud de lianes aux épines venimeuses, dont la taille croit de manière exponentielle :
« Dans les gradins, la chose ne s’avouait pas vaincue, loin de là. De son corps cent mille fois tailladé émergeaient des lianes qui couraient en sifflant contre les gradins, s’enroulant autour des jambes de ses tourmenteurs, les tirant avec une telle puissance qu’ils rebondissaient de degré en degré, avant d’être abandonnés, disloqués ; ailleurs, la fibre végétale strangulait, laissait des visages noirs, des langues pendantes. »
Seul le feu est capable de réduire le danger. Pendant que Dodge–City est la proie des flammes, carbonisant et les Taupes et la Mère, les autres spectateurs fuient, terrorisés. Encore une fois l’alliance de la force et de l’astuce a permis d’éviter le pire en ce monde post-cataclysmique.
Vol. 08 : les Hommes Tritons (avec Serge Brussolo), Plon éd., 1986, 1 vol. broché, in-12 ème, 219 pp. couverture illustrée par José Huescar. roman d’expression française
1 ère parution : 1986
en construction
Vol. 09 : la Cité de fer, Plon éd., 1986, 1 vol. broché, in-12 ème, 221 pp. couverture illustrée par José de Huescar. roman d’expression française
1 ère parution : 1986
Pour échapper aux crocs de babouins en furie, Jag et Cavendish seront emportés par les flots d’un oued puissant jusqu’au centre d’une étrange cité, la «cité de fer», hautement mécanisée. Accueillis avec amitié par des êtres humains à la peau recouverte d’or, ils seront soignés avant de rencontrer « l’Homme-des-Visions », à l’aspect étrange, avec des phallus greffés en de multiples endroits de son corps :
« L’homme-des-Visions s’était fait greffer quatre phallus de babouin, caoutchouc rosâtre, pendouillant, achevé d’un petit gland noueux. Le premier, planté en plein front, probablement pour réduire le long cheminement des connexions nerveuses entre le cerveau et le sexe, lui retombait sur l’arrête du nez. Les deux suivants, plus prosaïquement, et pour respecter vraisemblablement la carte des zones érogènes, avaient été greffés sur la pointe des seins, en lieu et place des mamelons. Le quatrième, factice, porté en guise de fétiche, momifié dans sa position ardente, émergeait du nombril comme un doigt accusateur.»
Il leur parle en un langage curieux, évoquant l’existence d’une maladie, la « Rouille » , qui dévasterait la ville, et d’endroits inconnus tels que « la Spirale » ou « l’œil de la cité ». Séduits par le calme ambiant, ils envisagent de séjourner quelque temps dans cette cité. En visitant les lieux, ils découvrent un gigantesque puit aux parois rainurées, au fond duquel, et à des profondeurs impressionnantes, rougeoie un fleuve de lave. C’est la fameuse spirale avec son œil. Les rainures sont formées par un chemin qui peut être parcouru à bord d’un engin mécanique.
La nuit vient, et avec elle, la Rouille. Tout le monde s’enferme chez soi, sauf eux. Surgissent des hordes de gens exaltés, agressifs aux corps modifiés présentant des phallus greffés en érection et des poings frappeurs en métal, qui se divisent en deux camps, les « Bats » et les « Birds ». Tous traquent Cav. et Jag, utilisant leurs armes favorites; pour les uns, des oiseaux, pourtant inoffensifs d’habitude, tels que des hirondelles ou des pinsons, et pour les autres, des chauve-souris vampires. Nos deux héros trouvent un refuge dans une canalisation aérienne, non sans mal, Jag ayant déjà subi l’agression meurtrière d’un milliers de becs de pinsons perforant sa peau, et Cavendish ayant fait le vide autour de lui en brûlant des hardes de chauves-souris. Leur seule issue est de sauter dans une machine roulante et de descendre au fond du puits le long de la spirale. Se croyant hors de danger, ils déchantent à la vue de poursuivantes, car ce sont des femmes, qui les forcent à s’arrêter.
Jag et Cavendish apprendront de leurs bouches ce qu’est la cité de fer, soit un énorme satellite à vocation biologique, échoué sur Terre. Les docteurs, directeurs et surveillants, devenus fous et impuissants avec le temps, ont modifié leurs corps par des greffes, puis par génie génétique. Chaque nuit, soumis à leur folie (la « Rouille »), ils défoulent leur agressivité en essayant d‘assassiner leurs compagnes, à défaut de pouvoir les satisfaire. Ce qui n’est pas le cas de nos deux héros qui prouvent, une fois de plus, leurs compétences sexuelles et leurs facultés de fécondation. Honorés, fêtés, puis saturés de leur fonction d’étalon, ils songeront à repartir. Avec l’approbation de toutes ces femmes enfin enceintes, ils franchissent les portes de la cité de fer, poursuivie par la troublante image d’un avenir où, en ce lieu, se promèneront de nombreux petits Jag et Cavendish.
Vol. 10 : les tourmenteurs (avec Serge Brussolo), Vaugirard éd. 1987, 1 vol. broché, in-12 ème, 216 pp. couverture illustrée par Jean-François Penichoux. roman d’expression française
1 ère parution : 1987
Encore une traversée du désert pour Jag et Cavendish, au propre comme au figuré. Heureusement, ils découvrirent au bout de la zone de sécheresse la cité d’Unionville et ses jeux pervers. Jag, après quelques moments d’incertitudes, élimina une brute épaisse au fond d’un puit rempli d’eau quasi-bouillante. Le médicament et le rebouteux qui restaurèrent sa peau malmenée absorbèrent tous leurs gains. Il ne leur resta plus, pour se refaire, qu’à contacter Wolfgang Zoon, le chef d’une entreprise de convoyage d’objets en tout genre.
Avant de le rencontrer, ils franchirent une lugubre ceinture de déchets mécaniques dont certains, en équilibre instable, menaçaient de les blesser à mort. Wolfgang Zoon sembla satisfait de les voir puisque peu parvenaient à lui sains et sauf en empruntant cette voie. Il leur proposa donc de convoyer une série de cercueils qui devaient être enterrés proprement chez eux, c’est-à-dire, fort loin. Nos deux amis, sentant bien qu’il y avait anguille sous roche, ne se dérobèrent pourtant pas car ils avaient trop besoin d’argent.
Sous la direction de la plantureuse Tania, vétérinaire de son état, du haut de son Talmok, une bête de quinze mètres de haut, semblable à un éléphant, forteresse imprenable et sûre, ils prirent la route. Les dangers survinrent rapidement. D’abord une tempête de sable pétrifiante, susceptible, avec ses grains minuscules, de momifier les corps sous une chape de poussière aussi dure que du béton, si des mouvements incessants ne contribuaient à empêcher l’étouffement. Puis des nuages de gaz empoisonnés, parcourant aléatoirement ces étendues désertes. Des masques à gaz, encombrants pour les humains, et un deuxième poumon spécialisé pour les Talmoks purent venir à bout de cette autre menace.
Mais le plus terrible, le plus incessant des dangers consistaient en des attaques de la part de pillards du désert qui s’en prenaient uniquement aux cercueils qu’ils tentaient d’arroser de terre. Qu’espéraient-ils donc ? Jag le sut assez vite, découvrant qu’ils convoyaient des momies étranges, entièrement recouverts d’inscriptions terribles. Ces momies –surnommées « les Tourmenteurs »- étaient en réalité des mutants sanguinaires, indestructibles qui reprenaient vie dès qu’elles retrouvaient un sol approprié, comme le fit jadis le géant Antée. La seule manière de conjurer le fléau consistait, depuis de siècles, de les conserver à l’état de momie en les empêchant d’atteindre le sol. Le but des attaquants du désert, membres d’une secte apocalyptique, était, au contraire, de les libérer de leur état en leur fournissant la terre adéquate. Ils s’y employèrent résolument, jusqu’à creuser des galeries à l’intérieur du corps du Talmok de tête, pour arrêter la caravane.
Grâce à Jag et ses amis, et avec la complicité du vent du désert qui recouvrit les momies d’une chape de béton, le péril fut jugulé, ce qui permit à Tania , récompensée par la fougue virile de nos deux héros, d’observer avec tristesse le départ du duo.
Vol. 11 : le Maître des orages, Plon éd., 1987, 1 vol.broché, in-12 ème, 216 pp. couverture illustrée par José Huescar. roman d’expression française
1 ère parution : 1987
Jag et Cavendish toujours en chemin, rencontrent, en une région dénuée de toute végétation, un être singulier, maigre, affamé et manifestement perturbé qu'ils baptisent Hippocrate. Celui-ci jouit pourtant d'un extraordinaire pouvoir de télékinésie qui pompe aussi toutes ses forces. Soudain, des nuages mauves apparaissent dans le ciel qui dissolvent toute chair par une pluie acide. Hippocrate sauve nos amis en leur permettant de se réfugier en son antre. C'est de là également qu'ils verront l'approche d'une horde motorisée qui suit le front d'orage en ramassant les bêtes carbonisées par la pluie. Des êtres humains vissés sur des motos, sur des tourelles de mitrailleuse, des chars traînés par des noirs vigoureux suscitent la curiosité de Jag d'autant plus que Cav. et Hippocrate se sont faits capturer. Il se faufile donc à l'intérieur d'un de ces chars pour y trouver un obèse hors normes, être singulier, aux intestins à découvert et butinés par des larves. Celui-ci lui explique que tout dépend du "Maître des orages" , en une structure dont il fait partie intégrante. Les larves, arrivées à maturité, copuleront dans les nuages mauves en produisant la pluie acide qui carbonise tout être vivant. La horde, aux individus hautement spécialisés, rapporte ces aliments à la base du Maître situé au bord de l'océan, chacun remplissant ainsi le rôle qui lui est assigné.
Mais Jag a pour seul objectif de délivrer son ami. Lorsqu'il aperçoit la base, une centaine de squelettes de balénoptères enfoncés à moitié dans le sable, face à une mer hostile et déchaînée, il grimpe subrepticement à l'intérieur d'une de ses structures où des gaines d'un tissu souple permettent un déplacement aisé. Jag, tailladant les parois, sautant de gaines en gaines, évitant les pièges de ce monde surréaliste, les soldats-mitrailleurs, les tortionnaires en chapeau claque, les bras souples et flexueux des Noirs, finira par rencontrer le Maître des lieux, une abominable larve géante et intelligente au rostre hyper-développé. Ce dernier tient à l'intégrer à son système. Il lui proposera de lui rendre son ami à condition qu'il lui permette d'insinuer son rostre dans sa nuque (sans douleur) pour lui voler le contenu de son crâne. Pour preuve de sa bonne foi, il lui fait amener un Cavendish déjà décérébré. Jag, pour se tirer d'affaire, suggère au monstre de plutôt essayer Hippocrate et de profiter du nouveau pouvoir de télkinésie que le Maître ne connaît pas. Aussitôt dit, aussitôt fait. La larve, enivré par sa nouvelle toute-puissance, fait s'élever l'ensemble de la base à plus de cent mètres de hauteur. Puis, son énergie épuisée, les squelettes de baleines retombent, se fracassant sur le sol et tuant leurs occupants. Jag, Cavendish (menée à la baguette) et Hippocrate se sauveront de ce piège mortel en se laissant choir au sol le plus vite possible. Tout danger étant enfin écarté, Jag a la surprise de sa vie: l'esprit de Cavendish (et sa gouaille et son ironie) est entré dans le corps d'Hippocrate alors que l'ancien corps de Cav. n'est plus qu'une coquille vide et abrutie. Qu'à cela ne tienne! Hippocrate/Cav. est optimiste et mise sur le fait, qu'à un moment précis du futur , il réintégrera sans problème son corps. En attendant, il le fait marcher à la baguette, en route vers de nouvelles aventures.
Vol. 12 : le Doigt du Seigneur, Plon éd., 1987, 1 vol.broché, in-12 ème, 217 pp. couverture illustrée par José de Huescar. roman d’expression française
1 ère parution : 1987
en construction
Vol. 13 : le Cœur Noir, Plon éd., 1987, 1 vol. broché, in-12 ème, 221 pp. couverture illustrée par José de Huescar. roman d’expression française
1 ère parution : 1987
en construction
Vol. 14 : les Enfants du feu, Plon éd., 1987, 1 vol. broché, in-12 ème, 218 pp. couverture illustrée par José de Huescar. roman d’expression française
1 ère parution : 1986
Jag et Cavendish, poussés par la nécessité, se retrouvent à bord d’un trois-mâts dont la mission est de rendre inoffensives les « requins-torpilles », des bombes flottantes qui explosent au moindre contact avec toute masse métallique, même la plus infime, reliquats technologiques d’un passé à jamais disparu. Nus, armés d’outils en bois, les démineurs abordent les dangereux objets, y laissant souvent leur peau. De retour, un délassement attend les valeureux ouvriers sous la forme de putains embarquées. Ainsi en est-il de la blonde Blondine que Jag reconnaît sans qu’il arrive à en préciser ce souvenir.
Mais l’océan recèle bien d’autres dangers. Notamment le «Sergaçao», algues mutantes, hostiles, intelligentes, mortelles, avec leurs épines acérées, leur suc acide et leurs vésicules qui se remplissent du sang de leurs victimes. Cantonnées dans les eaux chaudes, elles ne semblent pas constituer une menace pour nos marins. Mais un calme plat, qui leur permet d’aborder le navire, puis un coup de vent violent, qui leur permet de voler dans les vergues, est la cause d’un destin mortel. Jag mène la lutte contre elles, dominant par sa force et son intelligence, secondé par Cavendish.
Les survivants, exténués, le bateau, malmené, tombent sur un troisième péril, le plus redoutable de tous. La zone dans laquelle ils se trouvent recèle un volcanisme sous-marin intense, d’une ampleur telle qu’il est à l’origine d’un cimetière d’anciens navires de guerre en acier, fondus en un magma informe, un enchevêtrement surréaliste de tôles avec des niches coupantes, abritant les «Enfants du feu», des rescapés défigurés par des cloques, rendus fous dans leur isolement et qui y ont fait souche. Dorénavant, ces malheureux ont pour seuls objectifs de se répandre dans le monde, en capturant tout ce qui passe à leur portée. A l’aide de fragments de tôle aiguisés et brûlants, ils font subir un rituel d’initiation à leurs captifs avant de les intégrer à leur société (Du moins ceux qui survivent !). Tremper un visage dans les cendres d’un brasero est un préalable à la cérémonie:
« Déjà les gardes poussaient les marins en direction des braseros. Lorsqu’ils furent arrivés devant les terribles chaudrons de fer ardent, ils posèrent une main gantée sur la nuque des victimes aux yeux bandés… et leur plongèrent le visages dans les braises ! Un affreux grésillement s’ensuivit, immédiatement accompagné d’un hurlement épouvantable de bête blessée à mort. Les suppliciés se rejetèrent en arrière, d’un violent coup de reins, les cheveux en feu, tournant vers l’assistance une face sanguinolente d’écorché fraîchement décapé. »
Jag et Cav. en compagnie de Blondine qui a appris à notre héros que son père adoptif, Patch, qu’elle connaissait, n’est pas mort mais qu’il sert d’esclave à quelque « Proctor » (entendez « Maître »). Avec l’aide astucieuse de Flinty, le mousse, ils arrivent à se sortir des griffes de leurs dangereux tortionnaires, se réfugiant dans un entrelacs de tôles, puis de là, en nageant vers leur trois-mâts. Avant de prendre le large, ils mettront définitivement fin à la menace que constitue les Enfants du feu en foudroyant le cimetière marin avec trois requins-torpilles.
Vol. 15 : les Yeux d’encre, Presses de la Cité éd., 1988, 1 vol. broché, in-12 ème, 210 pp. couverture illustrée par José Huescar. roman d’expression française
1 ère parution : 1988
Entrés dans une forêt étrange qui les menace par sa densité, Jag et Cavendish font connaissance des créatures menaçantes qu’elle renferme, animaux ou hommes dénaturés,animés par la seule volonté de tuer. Tous montrent des yeux uniformément noirs comme s’ils étaient investis par la même entité ou force, ce qui est le cas, bien entendu. D’autres pièges se dressent également devant eux, comme ce brouillard carnivore qui menace de les dévorer, ne laissant des morts que les dents. Ces dents, qui traînent de-ci, de-là sont convoitées par des nains, descendants des serviclones de Galaxius, suites de manipulations génétiques, coincés eux aussi, dans cette forêt abominable.
Bordj, le chef des nains, après un moment de défiance compréhensible, leur avoue que la poudre de dents est seule efficace pour contrer l’influence mystérieuse qu’exerce sur les humains cette entité démoniaque qui assimile tout ce qui vit. C’est pour cela qu’il est réticent à leur montrer son village. Nos compagnons pénètreront à sa suite dans un lieu fortifié par un mur de carcasses de voitures abritant la micro-société de nains dominés par un vieillard acariâtre et savant nommé Aguir.
Durant la nuit, Jag sous l’influence d’un rêve hypnotique est réveillé par Cav : des entités sauvages tentent d’investir la place. Une barrière à l’électricité générée par des turbines constitue l’unique rempart encore efficace. Mais comme le flux de la rivière souterraine alimentant les générateurs s’est soudain tari, le duo héroïque s’engage à faire sauter l’obstacle pendant que, au-dessus d’eux, le menu peuple se fait hacher menu, rejoignant la légion des « Yeux d’encre ». Jag, arrivé sur site, découvre une statue en boue, vivante par quelque sortilège, qui l’agresse avec violence. Après avoir dégagé la salle des turbines, entraîné par l’eau et toujours poursuivi par le golem, Jag constate que l’explosion a rendu son ennemi inoffensif et minuscule. Par la même occasion les Yeux d’encre se résorbent dans l’air et disparaissent ; Qui est responsable d’un tel gâchis ? Certainement Aguir, sorcier à ses instants perdus et qui avait perdu le contrôle de ses créations, payant cet égarement de sa vie. Les oiseaux qui chantent, les biches qui les frôlent, les accortes petites naines qui prodiguent leur affection aux deux héros prouvent que les temps de la démence noire sont passés. Après un long repos bien mérité, les deux compagnons reprendront le chemin de l’exil.
Vol.16 : les Vierges de pierre, Plon éd., 1988, 1 vol. broché, in-12 ème, 221 pp. couverture illustrée par José de Huescar. roman d’expression française
1 ère parution : 1988
en construction
Vol.17 : l’Ile de Lune, Presses de la Cité éd. 1988, 1 vol. broché, in-12 ème, 216 pp. couverture illustrée par José Huescar. roman d’expression française
1 ère parution : 1988
Dans un établissement de plaisir situé en pleine forêt, Jag fait la connaissance de Shanna, une maîtresse-femme, qui le persuade de l’accompagner dans la jungle, par le rio Sobredo, où l’on trouve de l’or à gogo, dans un site appelé «l’île de Lune ». Jag, d’abord réticent, est convaincu, suite au massacre perpétré par de redoutables jivaros, et par la disparition de Cavendish. Le couple, s’embarquant sur un radeau de fortune, tente de gagner la colonie du « Chinois », un poussah dangereux et avisé homme d’affaires, qui pourrait les aider. Ils le rencontreront, mais très mal en point. Jag, contaminé par le venin de myriades d’araignées mutantes, vit une expérience hallucinatoire et spirituelle. Il combattra les hommes du Chinois dédoublé sous la forme de son totem le jaguar, sa nature animale. Shanna et lui resteront en vie. Mais drogués, donc inaptes à se défendre, ils gagneront en prisonniers l‘île de Lune, une terre noire veinée de bleue, territoire des « Indiennes blondes », de redoutables amazones qui dominent des hommes, prisonniers et esclaves. Ceux-ci sont contraints d’extraire de l’or de ce sous-sol singulier, en réalité le substrat d’une météorite.
Clegg, un prisonnier atypique, spécialiste du latex dans une région où abondent les arbres à caoutchouc, informe Jag de son sort, alors que Cavendish, retrouvé entre-temps, et Shanna, seront emmenés à des fins de reproduction et de plaisir. Le sol météorique est instable. Du gaz, circulant dans des tunnels, en se détendant brusquement, congèle les malheureux fouisseurs. Les ruminations de notre héros, se demandant comment se sortir de ce guêpier, seront brusquement interrompues par un tremblement de terre qui secoue l’ensemble du sol, fractionnant la météorite en unités plus petites, lesquelles, à l’instar de l’île de Laputa, s’élèvent dans les airs, de plus en plus haut. Comme ils survolent déjà la canopée, la situation appelle une réaction urgente, si Jag et consorts ne souhaitent pas se retrouver dans la haute atmosphère. Avec l’aide de Clegg, qui met en place une longue corde faite d’hévéa durcie, ils retrouveront le sol par un prodigieux saut à l’élastique, alors que les amazones blondes, les esclaves et les restes de la météorite s’évanouissent dans les hauteurs. Shanna, qui ne perd jamais le nord, leur propose d’accéder aux richesses mises à jour par la disparition de la couverture minérale du météore. Dans cet épisode, les événements se suivent sans queue ni tête, Jag se disputant sans arrêt avec Shanna et Cavendish. On est loin du début de la série.
Vol. 18 : Désert mécanique, Presses de la Cité éd. 1988, 1 vol. broché, in-12 ème, 216 pp. couverture illustrée par José de Huescar. roman d’expression française
1 ère parution : 1988
en construction
Vol. 19 : les Mangeurs d’âmes, Presses de la Cité éd. 1988, 1 vol. broché, in-12 ème, 216 pp. couverture illustré par José de Huescar. roman d’expression française
1 ère parution : 1988
Toujours en goguette, Jag et Cavendish aboutissent dans un village ressemblant à l’enfer. Tout en combattant des nuées d’insectes volants, ils aperçoivent, étendus sur le sol, des monceaux de cadavres, tous témoins d’une mort violente. Ils n’auront pas le temps de réfléchir à tout cela car, aussitôt après fait la connaissance de Zoé, une androïde contrefaite, seul être « vivant » dans les décombres, ils seront attaqués par un hélicoptère. Jag et Zoé parviendront à se soustraire au danger. Cavendish sera capturé et amené devant Salomon, le grand maître singulier d’un lieu singulier appelé Sororro, une ville où tout le monde est libre mais marqué d’une étoile au front, cependant, comme l’explique Salomon à Cav., nul ne peut franchir l’enceinte extérieure de cette cité, haute de plusieurs centaines de mètres.
En attendant Jag, dont la venue est certaine pour son compagnon, Cavendish écoute les tirades du grand maître Salomon. Celui-ci parle d’obligation, de confiance, de sacrifice librement consenti, à l’instar de tous les thaumaturges ou religieux. En ce qui concerne Cavendish, seule, lui dit-il, la « supernova » pourra le sauver. Il croit que Jag est l’incarnation de celle-ci, détectée par l’appareillage électromagnétique de l’hélicoptère. En attendant la venue de Jag, les journées de Cav. seront remplies de séances de télévision se déroulant et boucle et montrant des séquences de la vie d’avant le Grand Bouleversement, mais diffusant aussi des images subliminales incitant au sacrifice suprême.
Sororro est, en réalité, un immense centre d’extermination, dirigé automatiquement par un organisme-robot, une sphère magnétique réglant le sort de la population carcérale. Les êtres humains, enlevés ou attirés dans Sororro y perdent leurs âmes et leurs corps en masse. Jag et Zoé, suivant le flot des condamnés, cherchent à entrer dan la ville, chacun avec une mission différente. Pour Jag, il s’agit de retrouver son ami. Pour Zoé, il s’agit de détruire le centre pénitentiaire.
S’aidant l’un l’autre, utilisant l’extraordinaire compétence des hommes-crapauds, - encore des mutants-, capable de souffler un nuage méphitique et fluide d’une matière qui se solidifie progressivement, les deux complices, enveloppés dans cette dernière, s’élèvent au-dessus du mur. Puis, Jag, bandant tous ses muscles, abaisse le pont-levis, seule voie de sortie pour les condamnés. Zoé, se transformant en belle femme tel le phénix de la fable, produit une vibration insoutenable qui fait éclater la structure de cette cité mortifère.
Salomon meurt, la tête éclatée par l’énergie libérée dans l’explosion alors que le mur tremble, puis se disloque. Sa substance, constituée d’ âmes humaines dérobées de longue date aux victimes, est restituée aux corps auxquels elles appartenaient, des corps figés en une stase de vie suspendue. La terrible menace écartée, la ville enfin ouverte, Jag et Cavendish en profitent pour prendre quelques jours d’un repos mérité.
Un récit intéressant, sortant quelque peu de l’ordinaire de la série, malgré les relents d’un mysticisme douteux.
Vol. 20 : les Ventres mous, Presses de la Cité éd., 1989, 1 vol.broché, in-12 ème, 222 pp. couverture illustré par José de Huescar. roman d’expression française
1 ère parution : 1989
Toujours dans le désert (ce monde futur n’offre que des déserts et des villes en ruines), et toujours affamés, Jag et Cav. se rapprochent d’une curieuse bâtisse, à moitié enterrée dans les sables. Ils ignorent qu’il s’agit d’un « translateur temporel » qui les expédiera illico à des milliers d’années-lumière de la Terre et en l’an 3000 en un autre bâtiment lequel s’avérera être un pénitencier de l’espace. Ils s’y retrouvent en compagnie d’un groupe de soldats américains d’un autre temps, piégés eux aussi et arrachés à leur jungle vietnamienne. Sont présents l’intellectuel du groupe, qui explique à Jag l’aspect technique de leur aventure, un Noir, Joshua, symbole de l’anti-racisme et un baroudeur, un dur de dur, Baxter, vouée à sa seule mission qui est de tuer tout ce qui bouge.
Pourquoi donc ont-ils tous été ainsi « shangaïés » ? On le saura ultérieurement car un péril imminent déstabilise leur esquif qui flotte dans l’espace ; une « ville migrante » (clin d’œil à Blish et ses « Villes nomades »), soit l’île de Manhattan, les frôle et les entraîne :
«Bouches bées, les huit hommes découvrirent alors un spectacle qui termina de leur couper le souffle. La première masse, sphérique, ressemblait à s’y méprendre à une énorme gemme, une formidable topaze renfermant en son cœur une machine volante aux lignes pures, une espèce d’aile delta longue, incroyablement profilée avec une tête plongeante, manifestement articulée, un superbe oiseau de fer (peut-être le « Concorde » ? = note du rédacteur) -Bon sang, qu’est ce que c’est que ça ? siffla Joshua. On dirait un avion entouré d’une gangue de glace, ou bien d’un cristal (…) Traversant les brumes célestes, constellée d’étoiles scintillantes, une fantastique banquise se rapprochait doucement, emplissant les écrans, laissant entrevoir une formidable concentration d’immeubles. -Manhattan ! souffla Billings. C’est bien Manhattan… »
Prenant pied dans cette nouvelle cité à partir des docks, ils auront à combattre d’abord les féroces « requins-chiens » à la langue préhensile, formes mutantes gardiennes de cette cité perdue, et ensuite des «femmes», anciennement humaines, aujourd’hui défigurées et quasiment indestructibles, qui en veulent terriblement aux mâles de les avoir rendues ainsi, en propageant les germes d’une maladie universelle qui décima la gent féminine normale (Ah ! si les hommes avaient pris l’habitude de se laver les mains on n’en serait pas réduit à ces extrémités !)
Jag et consort auront bien du mal à éliminer ces tigresses , surtout qu’un autre danger majeur se présente, une colonie de méduses énormes, les «Ventres mous» qui enserrent totalement l’île de Manhattan, ainsi qu’une fusée ancienne naviguant de conserve, surnommé « l’Oiseau de feu » ou le « Mayflower ». C’est là que se trouve la clé de l’énigme. Car tous ces mondes dérivent vers la « Grande Blonde », soit un nid immense de Ventres mous, proliférant dans ce coin de l’espace.
Jag sera choisi, en cours de route pour sa pureté génétique, par la dernière forme consciente de cette humanité future (sous la forme d’une belle adolescente), résidant à bord du Mayflower, en tant que géniteur et dernier espoir de régénération de l’espèce humaine. Quant aux ventres mous, ce ne sont pas du tout des ennemis. Ils sont là pour protéger la précieuse graine des agressions d’un extérieur vicié. Jag, ayant accompli sa mission avec le brio que nous lui connaissons, se retrouvera à nouveau catapulté dans le temps et sur la Terre avec son ami Cavendish, au moment où toute l’histoire a débuté . N’est ce pas qu’ils ont de la chance ?
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La Mort De La Vie - Par BenF
Vol.01 : La Mort de la vie, Fleuve Noir éd., 1957, coll. «Anticipation», N°87, 1 vol. broché, in-12ème, 187 pp. couverture illustrée par Brantonne. roman d’expression française
1ère éd.: 1957
Les retombées de poussière radioactive se généralisent dans le monde.Elles sont véhiculées par les jet-streams, courants d’air violents de haute altitude, et se répandent de l’Europe à l’Asie:
«Mais s’il n’était plus question de conflits entre les «Grands», les longues séries d’expériences atomiques et thermonucléaires inconsidérées avaient provoqué une considérable augmentation du taux de radioactivité ambiante. Et cet accroissement allait grandissant de jour en jour par la chute des infimes poussières projetées jadis dans l’atmosphère à plusieurs dizaines de kilomètres d’altitude par chaque explosion. Ces particules, de diamètre inférieur à un dixième de micron, mettaient des années (ou quelques décennies pour une fraction appréciable d’entre elles) pour retomber au sol. Outre cette «pluie» permanente mais au débit «relativement» faible, les modifications climatiques provoquées par les explosions - à la suite du long déséquilibre de conditions naturelles - risquaient à tout moment de précipiter au niveau de la biosphère le formidable «matelas» de particules radioactives accumulées très au-dessus de la stratosphère.»
Au moment où débute le récit, l’Angleterre est en état d’alerte et décrète la mise en quarantaine de ses ressortissants. Il est d’autant plus difficile à un petit groupe de personnages de s’envoler vers le Brésil, seul pays, où, inexplicablement, les retombées sont encore rares. Sonia Koltsova, la fille du savant atomiste russe sait qu’elle doit gagner Rio mais ignore le but du voyage. Son billet annulé la bloque à Londres. Heureusement, Finch, un banquier se déplaçant avec sa secrétaire, lui permet de voyager dans son avion personnel. Ils y sont rejoints par un mystérieux Johnny Smith, alias Timoty Lake, qui sous la menace de son arme se joint à eux.
Le petit groupe atterrit près de Belem dans une exploitation agricole appartenant à des frères missionnaires soutenus financièrement par Finch. C’est là que, ô surprise, M. Smith s’avère être le fils d’un savant atomiste américain, ami du russe qui doit veiller sur Sonia. Celle-ci découvre enfin la finalité de tout cela en prenant connaissance de la lettre-testament que son père lui a remise.
L’humanité est condamnée. La radioactivité va se généraliser et s’amplifier. Un groupe de techniciens et de savants ayant prévu la catastrophe, ont fait construire, en toute discrétion, un refuge au sein de la jungle du Brésil, une ville sous dôme protecteur appelée «Cité Noé». Connue des seuls initiés, elle n’accueille en son sein que des gens jeunes (et les techniciens bien sûr), triés sur le volet. John et Sonia, dont les candidatures avaient été rejetées, n’ont plus d’autre alternative que de forcer le passage, en espérant y être recueilli. C’est leur seule chance de survie. Quant à Finch, c’est son fils qui lui a révélé l’existence de la cité.
S’embarquant à bord de l’hélicoptère de la mission, ils atterrissent dans une clairière et, munis de leurs combinaisons anti-radiations et de plans, se dirigent vers la Cité. Promenade qui n’est pas de tout repos car ils seront attaqués par les Jivaros et Finch sera tué. Enfin, rencontrant une patrouille en provenance de la Cité Noé, ils y seront recueillis non sans avoir été, au préalable, vigoureusement décontaminés.
Récit d’aventures populaires qui a le mérite d’insister sur les dangers du nucléaire. L’idéologie sous-jacente de «l’arche des élus», thème récurrent dans l’oeuvre de Guieu, reste douteuse.
Vol.02 : le Règne des mutants, éd. Fleuve Noir, 1957, coll. « Anticipation » N°91, 1 vol. broché, in-12 ème , 187pp. couverture illustrée par Brantonne. roman d‘expression française.
1 ère parution : 1957
Perry Jenkins est un jeune mutant « blanc », à la peau cuivrée. En provenance des Adirondacks, il compte se rendre à New York, porteur d’un message magnétique de la plus haute importance, qui serait le ciment permettant de fédérer mutants blancs et « bleus ». L’animosité qui existe entre les deux groupes date de l’époque de la « grande catastrophe », où périt le monde ancien (le nôtre). Aujourd’hui ne subsistent plus que les « Dégénérés », macrocéphales, rachitiques, cancéreux, déments qu’il faudrait éradiquer, et des mutants résistants à la radioactivité.
Or, la bande magnétique transportée par le jeune homme, mentionne l’existence d’une « Cité Noé » au cœur du Brésil, dans laquelle vivraient encore des « Anciens ». Bien que parfaitement sains et doués pour quelques-uns d’entre eux de pouvoirs psy extraordinaires tels que lévitation, psychokinèse, translation, tous sont télépathes.Son désir de fédérer les clans est largement aidé par la rencontre impromptue avec une jeune mutante à peau bleue –Nora- qu’il arrache des griffes des Dégénérés. Son père, chef de clan et futur beau-père, l’aidera dans son entreprise de descendre l’Hudson jusqu’à New York en faisant avertir tout au long des rives et par courriers spéciaux (à bicyclette) les différents clans.
Peter et Nora seront accueillis par Ray Garland, le patron de la mégapole. L’audition de la bande magnétique l’enthousiasme et, immédiatement, il organise la mise en place d’une expédition vers le Brésil. Un voyage de longue haleine qui sera heureusement écourté par deux psycho-mutants, Diana Moore et Peter Slade, lesquels se rendront directement dans les parages de la Cité Noé, via Manaus détruite, par translation télékinésique. Ils auront à se battre contre une faune et une flore mutantes, avant de lier connaissance avec William Lake et Michael Maitland, venus aux nouvelles, issus de la Cité.
Les explications mutuelles sur l’état du monde d’aujourd’hui stupéfient les deux partis. Les premiers, parce que dans la Cité Noé subsistent beaucoup de mutants bleus et blancs, inconscients de leur résistance aux radiations. Les seconds, parce que dans la Cité Noé résident encore quelques Anciens avec toute leur science d’avant la « mort de la vie ». La décision est prise de transférer vers New- York, par psychokinèse, tous les mutants de la cité et leurs enfants, en une opération « Nurserie ». Quant aux quelques Anciens, tels que le professeur Sterling, tous les moyens seront mis en œuvre pour leur créer une protection biologique. Les dégénérés, il va de soi, seront éliminés.
Vol.03 : Cité Noé N°2, éd. Fleuve Noir, coll. «Anticipation, N°100, 1957, 1 vol. broché, in-12ème, 189pp. couverture illustrée par Brantonne. roman d’expression française
1ère parution: 1957
Près du lac Makay dans le désert australien se dresse une ville sous globe gouvernée par Eric Dhal, chef de la Cité Noé N°2. Il vient juste d’accueillir aux portes de celle-ci, l’équipe expérimentale dirigée par Teddy Price qui revient d’une mission d’exploration de la zone extérieure radioactive. En 2225, il est avec Judith, celui qui a mis au point le sérum qui combat les radiations ( !), ce qui leur a permis de découvrir l’environnement extérieur sans protection particulière. Judith les ayant rejoint, ils reçoivent l’ordre d’établir une tête de pont à Dajarra, dans le Queensland, et d’en rendre compte. Grâce aux casques psycho-amplificateurs, ils pourront aisément communiquer entre eux.
Les camions à turbines s’arrêtent pour une première étape où ils trouvent dans l’église de Barrow Creek émergeant des sables , à côté de centaines de squelettes, un émouvant témoignage écrit de ce que furent les derniers instants de la population. En repartant, ils feront la connaissance d’une faune étrange et hostile. D’abord des limaces géantes cracheuses d’acide, extrêmement dangereuses, puis des monstres de type préhistorique. Enfin, lors d’une étape, le camp sera investi par des créatures simiesques sans danger mais très curieuses, des ptéranoïdes volants, résultats de mutations.
En ville, ils découvrent des traces d’occupation récente, empreintes de pas, dépôts de carburant visités, ainsi que des panneaux indicateurs d’une zone dangereuse à éviter, prouvant à l’évidence qu’ils ne sont pas les seuls sur le terrain. Avec l’obstination qui caractérise les chercheurs, le groupe, atteignant la zone interdite, y découvre un camp de concentration abritant une foule de monstres tératogènes qu’un incident malheureux libère. Alertés, les « autres », mutants bleus de la Cité Noé N°1, tentent de limiter la casse en donnant la chasse aux dégénérés après que le premier contact ait été effectué avec le groupe de la Cité Noé N°2. L’alerte passé, ils conviennent ensemble du plan de sauvetage à mettre en place pour les ressortissants des deux cités non encore immunisés.
Une série dans la tradition des pulps, au cocktail habituel : sentiments doux, touches d’érotisme pour adolescents, monstres baveux, pouvoirs surnaturels, en une sauce bien liée par le chef-cuisinier Guieu.
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