Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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Sous Le Soleil - Par BenF
Dans la forêt, au bord d’une plage, subsiste misérablement un groupe d’êtres humains primitifs. L’homme « aux cheveux rouges et à la barbe hérissée » fouille le sable à la recherche d’objets utilisables. La trouvaille d’une bouteille encore intacte le ravit. Avec cela, il pourra puiser de l’eau à volonté et la transporter d’un point à un autre. En rapportant le récipient dans son clan, il soulève l’admiration de sa femme. Comme l’ancêtre ne peut lire le cahier enroulé à l’intérieur de la bouteille, le « rouge » jette le manuscrit dans les flammes.Pourtant son contenu aurait été très intéressant car il fut le témoignage de l’un des derniers survivants d’une société proche de sa fin. La révolution sociale avait éclaté en Angleterre :
« La volonté de triompher mûrissait ; comme des vagues, nos rangs grossirent et nous triomphâmes. Le puissant prolétariat du monde, éveillé à la volonté de la puissance, se redressa enfin. Il n’avait rien à perdre, hors ses chaînes, et devant lui gisait le monde avec ses richesses accumulées par une bourgeoisie appliquée et avide. Les Etats d’Europe tombèrent l’un après l’autre en holocauste au flot révolutionnaire, les derniers trônes s’effondrèrent dans les émeutes sanglantes et, à la fin, s’écroula le plus effrayant, le plus terrible des trônes, celui du Capital. »
Elle détruisit la ville de Londres, tenta de contrôler un pays où s’était mise en place une guérilla bourgeoise implacable et constante. Les paysans surtout, bons connaisseurs du terrain harcelaient de jour comme de nuit les troupes prolétariennes. Avec le temps, l’on utilisa des armes de plus en plus primitives.
Cinquante années de guerre perdurèrent en Europe. Peu à peu l’ordre militaire se délita, offrant l’opportunité à des groupes paramilitaires, plus ou moins légitimes, de faire régner une terreur locale.Ces troubles, encore minimes en face de l’invasion noire du général Jameson, profitèrent, grâce à l’état d’anarchie généralisée en Occident, aux Jaunes qui envahirent le continent. Partout la famine, l’indigence, l’inculture, les épidémies, la mort firent disparaître toute trace de civilisation, y compris en ce dernier camp retranché d’où le narrateur écrivit son ultime message :
« A cette époque se produisit aussi un événement que les siècles précédents redoutaient déjà : le péril jaune qui dormait devant l’Europe puissante, gorgée d’armes, se réveilla et les hordes innombrables de l’Orient submergèrent et noyèrent la Russie dans le sang. La famine, accompagnée d’épidémies inconnues jusqu’à ce jour, décimait les êtres. La sauvagerie prenait chaque jour des proportions plus atroces et foulait à grands pas la plaine ouverte devant elle. »
La femme, s’étant emparée de la bouteille, était en train de la remplir au bord d’un ruisseau lorsque l’homme « blond », un ennemi, s’empara et de l’une et de l’autre. Le « rouge » ayant aperçu le « blond », un combat sans merci se déroula entre eux. L’agresseur, quoique plus faible que son adversaire, l’assomma d’un unique coup bien appliqué porté au moyen d’un mince tuyau d’acier creux trouvé sur le sol. Déjà la femme en avait pris son parti et suivi son nouveau maître…
Une nouvelle forte exprimant avec économie, la brutalité des idéologies et leurs effets pervers. L’état de délabrement social qui en résulte corrobore les paroles d’Einstein qui prétendait que « la prochaine guerre se fera à l’aide d’arcs et de flèches. » Ici, c’est encore pire : elle se fait à coups de massue…
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Le Celte Noir - Par BenF
La guerre nucléaire entre les quatre blocs, Est, Amérique, Asie et Europe, suivie par une guerre bactériologique totale, a complètement dépeuplé l’Europe de l’Ouest. Un gouvernement totalitaire a surgi, longtemps après la catastrophe, dans l’ancienne Irlande rebaptisée Chernoviz. Gouvernée par le «Grand Plus» (un ordinateur), la société est partagée en trois castes : les «Plus», ayant tous les droits et protégés par la Guardia et les Solos, des robots humains, les «Cadres», au service des Plus et citoyens de seconde zone, et les «Moins», vil bétail et esclaves de fait.
Cham, un jeune homme Plus est envoyé en Neuro-Centre (un épouvantable centre d’extermination) par Sédécias son beau-père qui veut s’approprier sa fortune. Libéré par la maîtresse de celui-ci, Cham fait la rencontre de soi-disant Révoltés. Ce sont des hommes redevenus primitifs, descendants du dernier couple de survivants résidant en l’île maudite de la Nouvelle Albion (la Grande-Bretagne). Les chiens se sont également multipliés, à partir desquels les Révoltés tirent leur subsistance car la guerre bactériologique a supprimé toute autre forme de vie animale et végétale en Europe.
Les Révoltés reconnaissent en Cham l’envoyé messianique dont la venue était prophétisée par les Saints Livres. Sous le nom d’Adonaï, le Celte Noir, Cham remplira sa mission. Invincible grâce à un codage spécifique lié à sa qualité de Plus, il conduit les Révoltés à la victoire, libérant au passage les Moins et les Cadres qui s’entretuent et détruisent l’ordinateur central. La société des Plus, orpheline de sa technologie sera remise au niveau des autres classes sociales. Adonaï épousera Rose-Hardie, sa promise que lui destinaient les Saints Livres. Tournant le dos à Chernoviz, avec ses Révoltés, il se prépare à explorer les Terres Bleues de l’Asiasie.
Un récit entraînant qui décrit une société post-cataclysmique dans laquelle le sexe et la violence ont une grande importance. Le style fluide du récit, les nombreux rebondissements en font une lecture agréable. Le deuxième volume intitulé " les Hommes vecteurs " ne fait pas partie de notre domaine.
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L'oeil Geant - Par BenF
David Hughes est l’adjoint du Dr Watson, astronome de réputation mondiale qui s’occupe de " l’oeil géant ", c’est à dire du télescope du mont Palomar. Au moment où s’ouvre le récit, la tension est vive entre les Américains et les Soviétiques. Ces derniers paraissent employer une arme secrète qui rompt l’équilibre de la terre en déstabilisant les USA. Des tremblements de terre, des inondations catastrophiques se multiplient qui ne peuvent être provoqués que par ces Soviétiques tant haïs. C’est du moins la thèse du joyeux va-t-en guerre, le général Harshaw, qui ne souhaite qu’une chose: déclencher la 3ème guerre mondiale, la 1ère guerre nucléaire, et de casser du Soviet!
Le docteur Watson est convié à une réunion de la dernière chance à New York, en compagnie de tous les militaires munis d’un cerveau, en y apportant ses arguments écrits . Ne pouvant s’y rendre, Watson y délègue David. Le jeune homme débarque dans une ville de New York au bord de la crise de nerfs. Le centre en est quasiment désert et toutes les fonctions habituelles d’une cité sont paralysées. Les gens ont peur du déclenchement imminent des hostilités, d’autant plus qu’à son arrivée survient une nouvelle secousse tellurique descellant toutes les vitres et semant la panique parmi les citoyens encore présents:
" Fasciné, les cheveux plaqués aux tempes par une horrible sueur froide, Hugues regardait de tous ses yeux, incapable de remuer pied ou patte, incapable même de respirer. C’est alors que les premières vitres s’abattirent d’un coup, du haut des fenêtres du Plazza Hôtel, du Savoy-Plazza, du Tiffany et du Plummer. Elles dégringolaient en cascades de verre, en avalanches d’éclats mortels qui s’abîmèrent dans les rues. Des cris de frayeur retentirent. Des gens couraient de toutes leurs forces pour s’abriter sous les portes cochères. Un grand gaillard s’effondra dans un flot de sang, la tête à moitié tranchée au vol, par une façon de couperet. "
Malgré le danger, David court vers Cora, sa bien-aimée qui , comme journaliste, n’a pas voulu fuir la ville. Il passe la nuit avec elle, en dépit de sa morale puritaine , et bien lui en prend car un coup de téléphone de son patron lui apprend que, toutes affaires cessantes, il doit revenir immédiatement au Mont Palomar. David obéit . Il arrivera sans peine à convaincre Cora de l’accompagner. En utilisant son passe-droit et en se camouflant à l’occasion, le retour se fera sans problèmes.
Avec stupeur, il apprend de la part du majordome Francis, que sont réunies autour de Watson les sommités mondiales en matière de cosmologie, y compris les Russes. Watson lui apparaît fermé, préoccupé, soucieux . Il y a de quoi. Un bolide a été découvert fonçant vers la terre. Celui-ci, de la grandeur de Jupiter, sans qu’aucun doute ne soit permis, coupera l’orbite de la terre le soir du 24 décembre 1962. Ce sera la fin du monde. Lui et ses collègues ont vérifié plus de mille fois la trajectoire du corps céleste :
" Cela paraissait impossible, bien sûr. Dans l’immensité de l’espace infini, la terre n’était guère qu’un grain de poussière. Il en était de même de cette nouvelle planète, de cette planète Y. Toutes les lois qui régissent le hasard étaient contre cette conjonction, qui n’avait qu’une chance sur des milliards et des milliards de se réaliser. Et, cependant, elle était fatale. Les orbites s’intersectaient. Le point de collision était patent. Et rien ni personne ne pourraient empêcher le cataclysme. La fin du monde. La fin du monde ! La fin du monde! Les syllabes cognaient contre les parois du crâne du jeune homme avec une résonance tragique. "
La nouvelle de la fin du monde fut proclamée lors d’une conférence de presse. Le monde entier, frappé de stupeur, mesure alors le minuscule laps de temps qu’il lui reste à vivre et au-delà des réactions instinctives d’une somme d’individus apeurés - suicides " préventifs ", vols, viols, fornication, jouissance débridée, - entreprend une totale reconversion morale:
" Puis, à mesure que le temps passait, le dérèglement s’atténua . Les gens retrouvèrent une forme d’équilibre, se résignèrent à vivre sous la menace de la planète, puisqu’ils étaient impuissants à en détourner le cours. Des millions d’indifférents se convertirent, se mirent à fréquenter assidûment les sanctuaires et les temples. (...) L’argent avait perdu beaucoup de sa valeur relative. Son utilité s’amenuisait dans la proportion où se rétrécissait l’avenir. Les riches distribuaient leur fortune. (...) La pauvreté se résorba progressivement. Vers les derniers mois de l’an I, les mendiants avaient disparu. (...) En juillet, un gouvernement mondial fut instauré."
La guerre est bannie (qui la ferait encore et pour quel gain?), un gouvernement mondial est instauré, des comités de salut public naissent comme des champignons pour organiser le minimum vital dont aurait besoin l’humanité jusqu’au jour fatidique, puisque tout échange économique s’arrête net.
La planète maintenant visible dans son approche tourne toujours la même face vers la terre, comme un oeil géant, comme l’oeil même de la conscience. Beaucoup d’humains y voient l’oeil d’un dieu vengeur décidé à se débarrasser de sa créature malfaisante. « L’Oeil géant » - c’est ainsi qu’on nomme la planète vagabonde par glissement sémantique - répand une lueur malsaine dans le ciel terrestre qui éclipsera bientôt celle de la lune. Les hommes continuent de vivre en attendant le choc final. David et Cora donnent naissance à un bébé et agissent "comme si..." Le Docteur Watson meurt gelé, assis devant le tube du télescope géant.
Le moment fatidique étant imminent, David a décidé de mourir debout, en homme, avec toute sa famille. Entraînant sa femme et portant son enfant, ils sortent affronter l’instant fatal, comme bien d’autres êtres humains:
" On n’entendait aucun bruit en dehors du carillon lugubre et funèbre des cloches. Aucun véhicule ne circulait plus, aucun klaxon ne cornait par la ville paralysée. Sous la voûte sonore des glas, des milliers et des milliers d’êtres humains avaient envahi les rues, se pressaient sur les boulevards, engorgeaient les parcs, masse compacte et silencieuse, figée dans une attente morne. Des oraisons ferventes et des gémissements montaient des églises et des temples à la pâle lueur des cierges. L’empreinte de la mort marquait déjà tous ces visages tournés vers l’Oeil Géant, ceux des hommes, ceux des femmes et jusqu’à ceux des enfants. Toute peur avait disparu et faisait place au calme et à la résignation. Le ciel s’empourpra davantage. La planète parut augmenter de volume . Les cloches sonnèrent plus fort ! Il était trois heures. D’un même élan tous les gens se jetèrent à genoux dans la neige, courbèrent la tête et se mirent en prière dans l’expectative du dénouement final.
Les cloches cessèrent de tinter. Tout fut silence. "
La collision n’aura pas lieu. L’Oeil géant évite la terre, diminue de volume puis disparaît causant à notre globe des dégâts limités, quelques raz-de-marée titanesques, des tremblements de terre, du volcanisme... , bref, des broutilles.
La planète est sauvée et, dans les jours qui suivirent, David mettra la main sur une note de Watson qui stipule clairement que celui-ci savait tout dès le début, le bolide ne devant que frôler la terre et non l’écraser. D’où l’idée d’une mise en scène de la fin du monde, décision prise à l’unanimité par le groupe de savants, désireux d’extirper une fois pour toutes la guerre et de rendre morale la vie publique nonobstant les déséquilibres et les morts que devait obligatoirement engendrer une telle décision. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité , grâce à la menace universelle de l’Oeil géant, les êtres humains se seront sentis solidaires devant le danger et auront modifié leur comportement en conséquence. David gardera pour lui la terrible découverte.
Malgré quelques naïvetés charmantes (les protagonistes contempleront la venue du bolide du pas de leur porte), quelques outrances caractéristiques pour décrire la psychologie des militaires, quelques avertissements moralisateurs très anglo-saxons, on peut noter la tonalité optimiste générale dans laquelle se développe l’intrigue (David et Cora ont un bébé malgré le danger mortel). Les savants, loin d’être les promoteurs du désastre - lieu commun habituel dans le genre - sont au contraire les artisans d’un véritable renouveau social en assumant personnellement les conséquences de leur complot du silence. Une oeuvre originale dans le cadre d’une thématique vétuste.
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Guide De Survie En Territoire Zombie - Par Invité
Préparez-vous à découvrir un livre, que dis-je, une encyclopédie sur les zombies, les techniques pour lutter contre eux et bien d'autres éléments nécessaires à la survie d'un wastelander !
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World War Z - Par Invité
L'histoire n'est pas directement racontée par le narrateur qui se contente de poser une question à un personnage différent à chaque fois (ethnie, pays, sexe) pour avoir son avis personnel sur la guerre contre les zombies et ainsi le fil conducteur n'est jamais perdu, même si c'est parfois difficile de passer d'un personnage à l'autre comme ça !
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Ce manuscrit fictif de la domination du monde par les Prussiens a été communiqué à l’auteur via la Suisse. Il y est fait état de l’ambition dévorante du kaiser, partagée par ses contemporains appartenant tous à la race élue. Par le biais d’une logique perverse, le manuscrit stipule que cette ambition est fondée, car basée sur le « rétrécissement » de la terre, liée à la vélocité des transports, sur « l’excellence » du machinisme allemand, le meilleur du monde, sur la vertu naturelle des races germaniques vouées au commandement.
Confortés par l’existence des « Etats nuls » et d’une certitude pour les Germains de s’entendre avec « les Grosses puissances » (Russie), il leur faut impérativement entreprendre une « guerre utile » contre les « grandes puissances », soit la France et l’Angleterre. La France, qui souffre d’un défaut rédhibitoire de « sentimentalisme » et de « droiture » sera prise en tenailles par deux vagues d’invasion, l’une au nord, à travers la Belgique, que l’on violera, l’autre à l’Est, par-delà le Rhin :
« Voyons le cas de la France. Elle n’est dépourvue ni de ressources financières ni de qualités guerrières. Mais sa puissance militaire n’est de premier ordre ni par le nombre des combattants, ni par l’armement, ni par la discipline. Elle ne peut mettre en ligne que deux soldats contre trois Allemands ; elle n’a aucune idée de la fortification moderne, ni de l’artillerie lourde en parc léger, ni de l’emploi des mitrailleuses. Elle est rongée par l’alcoolisme, la tuberculose et la débauche. Enfin, ses socialistes, ou plutôt ses anarchistes, ne répondront pas à l‘ordre de mobilisation.»
Une fois solidement implantée chez sa voisine, la Germanie écrasera la flotte anglaise sous des tonnes de bombes larguées à partir de ses merveilleux et énormes dirigeables. L’invasion de la Grande-Bretagne par voie de terre constituant l’étape suivante, ressemblera à une promenade de santé. La réunion de tous ces pays devenus protectorats allemands , fleurons d’un nouvel Empire germanique, aura insufflé assez de force au Kaiser pour qu’il brigue désormais le titre « d’Empereur Universel » en s’attaquant à la domination du monde.
L’Afrique ne posera guère de problèmes. Des troupes allemandes, stationnées au Maghreb, transportées vers le Sénégal par voie transsaharienne, partiront à la conquête de cet immense continent avec un moral d’acier, celui de leurs canons :
« Quant aux soldats, les uns seront des volontaires, les autres, recrutés de force, proviendront des criminels. Etant donné que l’action militaire emprunte les moyens les plus violents, il est naturel de la confier aux amateurs-nés de violence. (…) Qu’une population se sente terrorisée à fond : elle se tiendra tranquille. Tuer des femmes, des vieillards et d’innocents enfants ne constitue pas une besogne tout ce qu’il y a de plus « gemütlich », et il faut un cœur bien trempé dans la poitrine de celui qui l’exécute. C’est pourquoi une armée qui a recruté une forte portion de criminels-nés, voleurs ou assassins, sera plus encline au meurtre et au pillage, à toutes les « atrocités » qui abrègent la guerre. (…) . Je mets en fait qu’aucune nation ne pourrait subir sans plier aussitôt, une invasion dont les avants-gardes contiendraient une bonne proportion de nos bons gibiers de potence germaniques. »
La prise du canal de Panama sera la clé de la réussite en Amérique du Sud et aux Antilles. Enfin, l’énorme masse des immigrants allemands aux Etats-Unis fournira plus d’un million d’hommes, des guerriers wagnériens entraînés secrètement sur le sol américain, dont les actions convergeront vers la maîtrise des grands centres urbains. Ils mettront la main sur les moyens de communication tout en surveillant les routes et en bloquant les points d’accès stratégiques, en attendant l’arrivée de leurs camarades de Germanie.
Alors, l’instauration de l’ordre germanique sur le monde assurera la stabilité universelle, comme le fit en son temps l’empire romain. Par un système de prébendes, des cadres allemands noyauteront toutes les structures. Il suffira donc, pour diriger ces pays, d’un corps réduit et formé d’excellents administrateurs germains qui, avec rigueur et «gemütlichkeit», draineront toutes les richesses du monde en instaurant des monopoles sur l’énergie, les minerais, les armes, les vivres, etc. La « race des seigneurs » coulera des jours paisibles dans l’abondance et la sécurité, programme qui devrait même plaire aux socialistes allemands susceptibles, en un premier temps, d’entraver la grande marche en avant :
« Grâce à ces revenus véritablement titanesques, les sujets de la vieille Allemagne, dispensés de tout impôt, seront pourvus gratis de toutes les assurances sociales : maladie, invalidité, vieillesse. Je ne mentionne pas le manque de travail, car il n’y aura jamais de chômage involontaire pour un Allemand. (…) Ce travail comportera des agréments : 1° il consistera toujours dans une direction, un commandement; 2° les fonctionnaires germaniques seront richement rétribués sur les fonds produits par l’exploitation générale du globe ; 3° la journée de travail de l’Allemand sera limitée à la durée maxima que demandent nos démocrates-socialistes ; 4° l’année de travail sera coupée par de longues vacances, analogues à celles dont profitent aujourd’hui les membres de l’enseignement : le nombre de fonctionnaires permettra d’assurer par roulement la permanence de la fonction. »
Ainsi les Allemands, incarnations parfaite du « Surhomme » nietzschéen, pourront-ils s’exclamer d’une même voix : «Übermensch über alles ! » Que leur manquera-t-il encore ? Peut-être de naître avec un casque à pointes…
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Le Deluge Futur - Par BenF
La France au XXVème siècle. Le journaliste Pierre Delange rend visite à son oncle M. Luzette, à Blois, au moment où la pluie remplace une chaleur et une sécheresse exagérées. D’abord la bienvenue, celle-ci est maudite en peu de temps :
« Il pleuvait sans arrêt, sans répit, un rideau brumeux masquant maisons, arbres, rebondissant aux angles des toits, sautant des balcons, dévalant par les ruisseaux des rues en pente jusqu’à la Loire, qui roulait les tourbillons d’une crue incessante. On vivait dans une lumière grisâtre, un demi-jour de cave qui forçait à éclairer continuellement dans les maisons. »
La situation qui s’aggrave oblige Delange à regagner Paris par train, dans une ambiance de fin du monde :
« Un clapotis baignait les roues des wagons sur la voie ruisselante. A travers la crêpe de la pluie, j’entrevis à peine la campagne, mais je la devinais confusément noyée, le sol saturé comme une éponge, les cultures perdues, les vignes submergées, les blés couchés sur la terre molle, les arbres fléchissant sur leurs racines pourries, les ravins devenus torrents, les mares devenues lacs. »
Disposant d’un appartement solide il s’y réfugie, au 5ème étage, pour attendre la fin de l’inondation. Mais les rues noyées empêchant toute sortie, et pour ne pas s’ennuyer, il tient un journal minutieux des événements. A partir du 10 juillet, le métro ne fonctionne plus. Tous les occupants des immeubles seront évacués pendant qu’il en est encore temps.
Lui, doutant de l’efficacité d’un regroupement, reste obstinément isolé chez lui. Quelques jours après, un fidèle ami , le poète anarchiste Rambout, bravant les éléments, lui rend une dernière visite. Il prophétise la destruction du monde par un second déluge et lui rapporte des faits qui affecteraient la terre entière. Inquiet, Delange consulte revues et journaux scientifiques qui évoquent les causes du phénomène pluvieux par le déplacement de l’axe des pôles, la fonte des banquises, l’absence de taches solaires, la précession des équinoxes, ou le volcanisme intense :
« Sur des points nombreux, le noyau encore non solidifié de la terre a subi d’importantes convulsions, traduites soit par des réveils de volcans assoupis, comme l’Etna, le Vésuve, l’Erèbe (aux régions antarctiques), le mont Pelé (à la Martinique), ou depuis longtemps réputés morts, par exemple les cratères du Plateau Central, en France, plusieurs de montagnes d’Arménie, et d’autres de la Cordilière des Andes ».
L’eau monte toujours dans les rues de Paris, faisant s’effondrer les immeubles les uns après les autres. Soudain Delange, qui se sent bien seul, se rappelle qu’il possède un «éthéro-phone », appareil de communication sans fils. Après de multiples tentatives infructueuses, il accroche une voix. C’est celle de Pedro Antemazza, un prisonnier bolivien, qui, isolé comme lui dans un univers noyé, se débat contre la montée des eaux. Pierre assiste à sa mort en direct jusqu’à ce que le flot recouvre la voix du condamné. D’autres encore, peu nombreux, comme Blacker, gardien de phare au cap de Bonne Espérance dont l’habitat émerge au-dessus d’une mer étale, ou Tiaolung, un Coréen, qui prend le désastre avec philosophie.
Soudain, les lumières s’éteignent, l’eau ayant accédé au second étage. Un mois a passé depuis le début du journal avant que Delange puisse noter un fait extraordinaire : une jeune femme l’a rejoint ! Eva Vankeer, une artiste, avait été oubliée dans l’appartement voisin. Comme lui, elle était restée sans liens avec le monde, se contentant de durer. La rencontre d’Eva avec Delange leur procure un grand réconfort. Il la rassure et part à la recherche de nourriture, du pain et des légumes, arrachés aux rats dans le grenier d’un boulanger absent :
« C’est là, au fond de ce noir, qu’étaient alignés les sacs du bienheureux marchand à qui nous devions de vivre encore ! Il fallait d’abord traverser des flaques d’eau, puis s’avancer avec résolution, un fort gourdin à la main, vers ces recoins d’ombre, où grouillaient mille petites existences féroces. J’entendais les rats s’agiter au milieu des précieux pois chiches et des haricots, comme des fourmis dans leur tanière. Je poussais des exclamations inarticulées, devenu moi-même une bête, et je me précipitais, tapant du bâton. Des cris perçants, affreux (j’y étais habitué !), une débandade qui me coulait sur les jambes, s’embarrassait autour de mes pieds. »
Alors qu’il commence à sentir des tendres sentiments le gagner envers Eva, la fin se précise. L’eau monte à tel point que le couple sera obligé de se réfugier dans le grenier, avec les rats, puis, sur le toit, près de la cheminée, où les deux mourront, probablement noyés. Dans leur dernier rêve – un rêve d’espoir- ils se voient en sécurité à l’intérieur d’une arche, comme Noé et ses fils, puis ils s’évanouissent.
Ils se réveilleront au sein d’un engin sous-marin, « le Triton», une création de l’ingénieur Emile Antoni que Delange connaît pour l’avoir interviewé. Antoni les a arrachés à la mort au dernier moment grâce à son engin, entièrement autonome et transformable, qui fonctionne à l’aide d’une pile au radium. Avec Bonin, son mécanicien, un géant brutal qui leur réservera des surprises à l’avenir, il les a mis en sécurité et leur fait contempler, à travers de larges baies, le paysage parisien englouti et ses cohortes de noyés :
« Tout contre la vitre du Triton, un instant, vint se coller une vision atroce. Une face verte et tuméfiée, avec des yeux qui pendent en gélatine sous la chevelure soulevée. La bouche se convulse dans une grimace sinistre (…) Maintenant, à mesure que nous avançons à travers la cité lugubre, d’autres morts se montrent, innombrables, dans toutes les contorsions de la fin. Les uns attachés à des épaves, flottant entre deux eaux ; les autres accroupis ou couchés, retenues au sol par des causes inconnues. Ceux que le flot porte se heurtent, s’entrepoussent, se rassemblent en groupes visqueux et blêmes qui nous regardent passer, rient sur notre chemin, agitent les bras comme pour des acclamations muettes. Plus nous allons par les rues, les carrefours, plus cette ville de l’enfer vomit sur nous tous ses cadavres. Dans ce qui a été le boulevard Saint-Michel, un chapelet humain, lié à un balcon, a l’air de nous saluer au passage, avec des têtes qui se décollent. »
La visite de Paris s’organise, en suivant le cours de la Seine. Le premier bâtiment qui les frappe lorsqu’ils prennent pied au sommet de la butte Montmartre encore à l’air libre, est la tour Eiffel, ou ce qui en reste :
« Très loin, au-delà de l’emplacement où devait se trouver le cours de la Seine, de rares débris devinés confusément dans la brume… Une charpente de minces fils, décapitée et tordue, un air de squelette planté là, pour finir de s’y dissoudre… Je reconnus l’antique et fameuse tour de fer que, cinq siècles auparavant, l’industrie humaine avait érigée comme un défi vers le ciel. Et c’était lugubre, ces tronçons entrecroisés, aplatis, mâchés par le même souffle d’extermination, comme un petit jouet sur lequel on avait posé le pied par mégarde. »
la visite sera interrompue par un tremblement de terre qui les force à regagner en toute hâte leur refuge sous-marin. Le Triton s’arrêtera à nouveau devant les marches de l’Opéra noyé et les explorateurs, grâce à un scaphandre autonome, entreront dans le bâtiment qui a entendu tant de grandes gloires artistiques :
« Les poissons peuvent visiter les loges veuves de leurs occupants ordinaires. Les sièges sont pourris, les étoffes déchiquetées, les balcons de bois et de plâtre disloqués. Le lustre qui éclairait de ses feux les chambrées étincelantes des premières représentations, gît, aplati sous la montagne de déblais que la voûte a dressé en tombant(…) Soudain Antoni nous fait un signe et nous désigne quelque chose de pâle qui évolue lentement à cinq ou six mètres de nous. C’est une lamproie énorme que la clarté de nos phares a attirée. Elle tourne, serpente sans oser trop s’approcher, fixe un instant sur nous ses petits yeux, et, d’un coup de queue, se retourne. Elle finit par s’éloigner, comme un long ruban ondulant. Nous sortons, pour la suivre, nous la voyons évoluer près d’un groupe de pierre, l’œuvre exquise de Carpeaux, où quatre femmes nues dansent allègrement, tandis qu’au centre de leur ronde, un dieu rieur agite un tambour de basque. Elle s’enroule autour du cou de l’une d’elles, flaire lentement la bouche ouverte, puis, se dénouant, remonte, passe entre deux colonnes, et rentre dans l’Opéra par une fenêtre.»
Ressortant du bâtiment, Antoni les invite à le suivre au Palais Législatif où se sont élaborées toutes les lois, pour y récupérer « cylindres et disques phonographiques » de quelques grands hommes politiques. Plus tard, au sein de leur refuge, ils écouteront religieusement un discours du grand « Raujès » avec ses nobles aspirations vers le socialisme, ainsi que celui de l’anarchiste « Sauvageol » qui promet le châtiment aux capitalistes de tout poil. Une heureuse transition surviendra par la visite de la Bourse, temple de l’argent maintenant disparu, puis celle de Notre-Dame, où malgré l’eau, les élans mystiques sont toujours gravés dans la pierre des ogives.
De retour, Antoni prend la décision de quitter Paris. Cependant Pierre constate que le caractère de leur sauveteur s’est aigri. La présence d’Eva, promise au seul Delange, en est l’unique raison. Antoni espère la convaincre de perpétuer l’espèce avec lui mais se heurtera à un refus. Certainement rompue par tant de désirs, Eva tomba gravement malade. Agonisante, elle sera sauvée par Antoni à l’ultime moment, grâce à une injection de piqûre d’eau de mer pure, seul remède susceptible de la guérir en « rappelant » au corps le milieu naturel de ses origines. Eva se remet à peine quand c’est au tour de Bonin de flancher. Abominablement ivre, Bonin, se rappelant le concept de lutte des classes, refuse tout de go d’aider son patron :
« Ce Bonin, lui aussi, avait sa tare, et il suffisait d’un peu de liquide corrosif pour lui empoisonner le sang, le changer en un fauve. Ou bien, peut-être était-ce justement – comme le pensait Antoni - cette révolution subie par la terre, ce bouleversement de tout, ce nivellement des classes sociales et des cités, ce déséquilibre jeté sur les choses et dans les cœurs, qui dressait ainsi l’ouvrier contre l’ingénieur, et les derniers hommes les uns contre les autres ! »
Comme un malheur n’arrive jamais seul, un troupeau de morses gigantesques, chassés des mers du pôle, prennent le Triton pour un reposoir. Le danger est immense et nos amis y vont de bon cœur, à la hache et à la barre de fer. Antoni, directement menacé par le « roi », un morse géant blanc aux canines redoutables sera sauvé à la toute dernière extrémité par le mécanicien, revenu à de meilleurs sentiments de coopération. Le péril écarté, ils optent pour le grand large et suivront l’opinion d’Eva qui se rappelle avoir lu jadis le roman d’un certain… Marcel Roland :
« -Tenez, Pierre… Peut-être allons-nous en ces lieux où habite une race nouvelle, dont ce vieux roman tout mangé par les vers annonçait l’existence ?
N‘ayant jamais eu la curiosité de regarder le titre de ce bouquin, j’y jetai un coup d’œil et lus : « Le Presqu’homme». Ce qui, naturellement, n’éveilla en moi l’idée d’aucun ouvrage dont l’histoire littéraire eût gardé la souvenance.
-Et c’est ? demandai-je.
Elle expliqua :
-En deux mots, voici : il existerait quelque part, à Bornéo ou à Java, où dans les forêts sauvages d’Afrique, des tribus de singes presque humanisés, oui, arrivés presque à être des hommes…
-Bah !
-Des singes qui parlent…
-Oh !
-Des singes, enfin qui sont appelés à nous détrôner plus tard de la place prépondérante dont nous nous enorgueillissons tant. »
Le déluge s’étant enfin arrêté, le soleil ayant refait une timide apparition, le Triton se transforme en avion et, déployant ses ailes, prend son envol vers l’île d’Anthar.
Le «Déluge futur» constitue le deuxième volume d’un ensemble de trois baptisé « les Temps futurs ». le premier relatait l’existence d’une race de singes évolués et transformés en « Presqu’homme ». Le professeur Murlich avait ramené à la civilisation « Gulluliou », l’un de ces êtres, anthropoïde doué de la parole, qui représentait, selon lui et Darwin, le maillon ultérieur de l’humanité. Gulluliou fut ramené chez lui par Murlich et devint l’ancêtre de la société d’Anthar.
Le troisième récit relate la suite des aventures du Triton et de ses occupants. Arrivés à l’île d’Anthar, Antoni et les siens, malgré leurs efforts, ne seront jamais acceptés par les Presqu’hommes. Se sachant condamné, délaissé par Eva, aidé par Bonin, Antoni partira à la «Conquête d’Anthar», décidé à détruire cette nouvelle culture pour donner sa chance au dernier couple d’humains, Eva et Pierre Delange, de faire renaître l’humanité.
«Les Temps futurs» constituent une saga exceptionnelle dans le champ de la science-fiction française du début de siècle, autant par la cohérence structurelle de l’ensemble littéraire que par les discussions d’ordre scientifique ou philosophique qui servent de soubassement à une œuvre qui n’a pas démérité du genre.
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Le capitaine de corvette Peter Alayeff croisant en méditerranée attend l’heure fatidique pour lancer sa soucoupe atomique sur Casablanca car, quelle que soit l’avancée des négociations entre Russes et Américains, il vaut mieux prévenir que guérir :
" Sous un ciel bleu clair où s’épanouissaient une succession de nuages blancs soulignés de reflets orangés, en forme de dômes étagés les uns au-dessus des autres, Casablanca n’existait plus. Elle gisait, calcinée, grand cadavre de ville assassinée, étendue, parsemée de monceaux de pierres noires mangées par endroits d’une sorte de moisissure jaunâtre, de tumuli de briques pilées, vitrifiées, d’où se détachaient à contre-jour, comme autant de gibets, des carcasses disloquées d’immeubles hérissées de pièces de ferraille. Des incendies achevaient de détruire le peu qui restait de la ville. "
Jean Ternant un chercheur physicien, l’un des rares survivants de la déflagration, sera miraculeusement sauvé par un hélicoptère. Soigné mais enfermé dans l’hôpital militaire de Marrakech, remis sur pied grâce à " Barbichet ", un médecin qui espère s’en servir comme cobaye, il sera pris en charge par le docteur Escobar pour être affecté avec le grade de capitaine dans une base secrète.
A CBM1 (Tanger) ou CBA1 (Oran) on suit avec angoisse les destructions massives opérées par les Russes. C’est sous terre, dans le SCR999, une base ultra-secrète, que Jean Ternant prendra connaissance de sa première mission, agréable au demeurant. Un énorme engin volant russe a été abattu. Le pilote, une jeune femme, le lieutenant Tatiana Kounine, prétendra avoir quitté son pays pour se rendre aux occidentaux. Soupçonné d’être une espionne, Jean Ternant est chargé de la sonder. En convalescence factice dans une maison de repos militaire, il fréquentera suffisamment Tatiana pour en tomber amoureux, convaincu de l’innocence de la jeune femme. Hélas ! C’est un faux constat, puisqu’elle avait prévu de l’empoisonner.
Jean est rapatrié en sa base et Kounine mise en prison. La guerre nucléaire perdure, les coups se répètent de part et d’autre :
" Sept secondes plus tard, dans la salle du SCR 999, malgré les épaisseurs de béton, malgré les parois insonorisées on perçut comme un vague rugissement étouffé, on sentit comme une longue trépidation, une secousse cosmique éloignée, qui se répercutait dans les membres et la tête. La calotte d’acier du puits principal s’était soulevée, les rampes de lancement venaient de lâcher, à une seconde d’intervalle, les vingt-quatre fusées d’interception de cinq mètres de long chacune, dont le ventre était bourré d’oxygène liquide et d’alcool s’enflammant sous pression téléréglable dans la chambre de combustion ; vingt-quatre fusées dont douze perforantes à charge creuse et douze à détonateur acoustique de proximité ; vingt-quatre fusées téléguidées possédant un radar spécial de poursuite ; vingt-quatre fusées qui, en une minute, avaient atteint la vitesse de 5 000 kilomètres à l’heure. "
Peter Alayeff assistera à la destruction de son navire, puis subira sa propre mort sur la terre maghrébine, fauché par une mitrailleuse. Ternant sera réaffecté auprès du colonel Bonhote, à Plutonville, une autre base secrète. Celui-ci, en militaire désabusé, lui prédit la fin du monde si les opérations militaires ne prennent fin.
En sa base se construit la station orbitale de demain, tous les éléments étant prêts à être lancés puis assemblés dans l’espace. Les astronefs, déjà opérationnels, n’attendent que le moment favorable. Pour passer le temps, Jean est convoqué comme témoin au procès de Tatiana. Malgré ses allégations en sa faveur, elle sera condamnée à mort mais sauvée en toute dernière extrémité lors de sa conduite sur le lieu d’exécution, par le souffle d’une explosion qui a dévasté Marrakech. Ternant revient donc avec Tatiana auprès de Bonhotte juste pour se faire confirmer que l’enfer sur terre a commencé : les Russes ont lancé toutes leurs forces dans le conflit :
" Toutes les îles, tous les continents du monde ont subi des raz-de-marée formidables. La mer a envahi la terre à plus de cent kilomètres des côtes. Un peu partout des montagnes se sont mises à cracher le feu. De toutes manières, c’est la fin des hostilités, la réconciliation universelle. Les explosions atomiques massives au Pôle Nord ont pollué l’atmosphère, d’immenses nuages radioactifs errent à l’aventure, semant la mort sur des milliers de kilomètres carrés. Il paraît même que la couche d’ozone a été déchiquetée. "
Des tremblements de terre incessants confirment que l’axe du monde vacille, que les neiges des pôles se sont mises à fondre, que l’atmosphère est envahie par d’immenses nuages radioactifs. La seule solution pour Jean et Tatiana, avec l’approbation du colonel, est de s’embarquer à bord d’un astronef et de vivre dans l’espace, à l’intérieur du nouveau satellite en voie d’achèvement.
Un roman-patchwork dans la veine des récits français des années cinquante : une reconnaissance sans borne envers les américanismes et descriptions des engins spatiaux à la Oberth, beaucoup d’annotations techniques, une intrigue plate, un héros à la mentalité villageoise et une grande admiration pour l’arme nucléaire.
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Mission A Versailles - Par BenF
Paul Carlier, le narrateur, est le "délégué du Conseil des Camps", envoyé par son chef en tournée d’inspection au camp iroquois de Versailles. Les chemins sont défoncés, son habillement en loques, et ce qui l’attend à son arrivée est du même ordre :
" A manger, il y avait naturellement des galettes de farine, du lait et des cerises. Je me suis habitué depuis longtemps à manger sans sel et ça m’est égal si c’est fade. J’ai perdu une autre dent en mangeant, et pourtant les galettes n’étaient pas dures. C’est la deuxième en un mois. Le commandant m’a fait voir les siennes, il n’en avait presque plus sur le devant. Ca ne fait pas mal, elles tombent voilà tout. Ca a l’air d’un phénomène naturel. "
Les dents déchaussées de son interlocuteur (à 16 ans !) répondent aux maladies de peau et aux ventres gonflés des adultes qui sont parqués dans des zones spécifiques. En cette France d’après la bombe, ravagée par les radiations, seuls des adolescents aux noms d’indiens, tentent encore de reconstituer une structure sociale dont sont exclus les adultes. L’ignorance fait autant de ravage que la radioactivité parce que tout contact entre Iroquois et adultes est interdit. Soignant leur sang empoisonné et leurs pelades avec de l’aspirine et du talc, il leur reste peu de temps avant leur disparition définitive
Une petite nouvelle percutante et sinistre portant sur le thème de la menace radioactive, qui ne s’embarrasse d’aucune fioriture verbale.
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Le Voleur De Mers - Par BenF
Le célèbre journaliste Florent Vallerin, réputé pour résoudre les énigmes policières, est appelé au secours par la présidence du Conseil. Une catastrophe de taille semble se profiler : la Méditerranée s’assèche sans que l’on puisse attribuer au phénomène une origine naturelle. Quelle est la puissance occulte qui se livre à ce forfait? :
«Se dire que quelqu’un, quelque part, un esprit infernal, une formation prodigieuse, armée de moyens qui échappent à l’analyse des plus grands savants, s’ingénie à détruire irrémédiablement l’œuvre d’une éternité. Car c’est rien moins que cela qui est recherché : l’assèchement progressif, implacable du bassin méditerranéen. Vous envisagez le résultat d’une telle opération ? La France ruinée, l’empire nord-africain anéanti, l’Espagne mutilée, l’Italie et la Grèce rayées pour ainsi dire de la carte géographique, le Turquie rejetée, exsangue dans les sables de l’Asie mineure.»
En compagnie du commissaire Fischiani et avec son épouse Berthe, Vallerin se rend à Cap d’Ail. Il y est invité par Sancrisse, le savant responsable de la station marémotrice. Rapidement, le mystère s’éclaircit : qui a assassiné Belsamo, adjoint de Sancrisse et spécialiste en électricité ? Que signifie la prophétie obscure que Vallerin a découverte dans la station, mentionnant « un Taureau au pied d’azur » et une « colonne d’Hercule attaquée par l’armée innombrable des bâtisseurs invisibles » ?
Le journaliste, grâce à la puissance de ses déductions et après un second meurtre, s’avise que le «Taureau» représente le signe du zodiaque de même nom, soit une période de temps, et que les « bâtisseurs invisibles » sont des colonies entières de madrépores occupées à édifier une barrière de corail du côté de Gibraltar (la colonne d’Hercule) pour empêcher l’approvisionnement en eau de la méditerranée en provenance de l’Atlantique. Ces petites bestioles ne sont pas venues là toutes seules. Elles y ont été attirées, à partir du Gulf-Stream, grâce à une puissante machine électrique mise au point par le coupable et l’assassin, c’est-à-dire… Sancrisse., dont le but inavoué était de fournir une terre d’appoint aux Juifs d’Israël dans leur expansion.
Un récit policier populaire dont le catastrophisme sert de prétexte à la résolution d’une énigme. De l’humour et de la distanciation permettent de lire ce texte encore aujourd’hui.
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