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Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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Le narrateur rêve, à moins qu’il ne s’agisse d’une vision, d’un très lointain avenir, où les hommes respirent à l’aide de tablettes d’oxygène solidifiée :
« Depuis longtemps, en effet, tout l’oxygène, ou presque tout l’oxygène de l’air avait disparu. Nous nous plaignons que dans nos villes on mesure l’air et l’espace, et qu’il faille payer pour respirer, comme pour manger. Mais ici ce n’était pas un paradoxe ; on achetait l’air, rigoureusement. Il me fut impossible de savoir si cette suppression de l’oxygène avait pour cause le vouloir de l’homme ou un phénomène naturel. »
L’on achetait donc ces tablettes en fonction de sa richesse propre, prolongeant l’inégalité économique et sociale qui existait déjà en nos jours :
« Le prix de l’air variait selon le cours. S’il s’élevait trop, le peuple se révoltait. Et des hommes larges, à figures rougeaudes, respiraient insolemment, à plein nez et à pleine bouche, de belles tablettes bleues, tandis que de pauvres diables s’épuisaient sur quelque débris d’air sale et poussiéreux, qu’ils avaient ramassé au coin d’une borne. Ou bien ils s’arrêtaient auprès des passants et, timidement, demandaient l’aumône. Certains n’avaient pas respiré depuis trois jours. »
Grâce à une couche de gaz neutre remplaçant l’atmosphère de jadis, les hommes, s’adjoignant des ailes, purent voler sur des milliers de kilomètres, sans effort. Ces ailes, prises d’abord à des oiseaux d’une sorte particulière, devinrent progressivement membre naturel du corps de l’homme. Cette conquête de l’espace aérien n’alla pas sans bruit ni fureur :
« La conquête de l’espace n’avait pas été sans difficultés. On me dit les terribles guerres auxquelles cette rivalité donna lieu. Mais notre espèce, une fois de plus, avait triomphé des autres. A mesure que disparaissait l’air respirable, des cadavres emplumés couvrirent plus nombreux le sol. Tant qu’il ne resta plus rien des tourterelles et des vautours, ni des formes jamais vues qu’on vit descendre successivement des hauteurs plus ou moins lointaines où leurs poumons éclataient.Des monstres apocalyptiques tombèrent en tournoyant au pied des foules épouvantées. Et un jour il n’y eut plus que la seule race gardée par l’usage de ses ailes, et que des formes robustes avaient désignée à ce choix.»
Un conte bref, angoissant, fantastique et surréaliste en son essence. Gabriel de Lautrec, appartenant au groupe du «Chat Noir », et vraisemblablement inspiré par le « Fragment d’une histoire future » de Gabriel Tarde, esquisse une fin de l’espèce humaine onirique et poétique.
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La société future, après bien des hostilités, s’installe au royaume d’utopie de la morale bourgeoise. Progressivement, la lutte contre les maladies, l’unification des langues, la prééminence universelle de l’électricité fonde un état planétaire qui se réfugie dans son passé. Il ressuscite la splendeur de Babylone, mais toute initiative qui tendrait à briser cet équilibre est bannie. Le citoyen vit heureux, mais dans l’ennui, le conformisme esthétique et la laideur bourgeoise, se confondant en une «nauséabonde insipidité» Pour lui, l’homme d’Etat n’est que
« la médiocrité élevé à la plus haute puissance. Le meilleur gouvernement est celui qui s’attache à être si parfaitement bourgeois, correct, neutre et châtré, que personne ne se puisse plus passionner ni pour ni contre. » Tel était ce dernier successeur de Semiramis. Sur l’emplacement retrouvé des jardins suspendus, il avait fait dresser, aux frais de l’Etat, une statue de Louis-Philippe en aluminium battu, au milieu d’un jardin public planté de lauriers-sauces et de choux-fleurs. »
En ce monde parfait, statique et prévisible s’installe la frayeur. En 2489 le soleil donne des signes d’épuisement. Les savants concluent à l’arrivée d’une nouvelle glaciation, qui gagne du terrain:
« En même temps les désastres se succèdent. Toute la population de la Norvège, de la Russie du Nord, de Sibérie, périt congelée en une nuit : la zone tempérée est décimée, et ce qui reste de ses habitants, fuyant l’amoncellement des neiges et des glaces, émigre par centaines de millions vers les tropiques, encombrant les trains qui s’essoufflent, et dont plusieurs, rencontrés par des ouragans de neige, disparaissent à jamais. »
Le Sud lui-même ne sera pas épargné et le Sahara, le pays le plus peuplé du monde, sera touché à son tour :
«Le soleil devient violacé, le blé congelé cesse d’être mangeable, le froid se fait si fort que les murs des maisons, en se contractant, se lézardent et donnent passage à des courants d’air qui tuent net leurs habitants. Un physicien affirme avoir vu des cristaux d’azote et d’oxygène solidifié tomber du ciel, ce qui donne à craindre qu’avant peu l’atmosphère ne se décompose. Les mers sont déjà solides. »
L’extinction de l’espèce par refroidissement semble donc acquise quand apparaît sur la scène politique Miltiade, un ancien chef de guerre, atypique de par son comportement, agressif, décidé et dynamique :
« La naissance et la dévolution du pouvoir, qui ont tant agité l’humanité d’autrefois, s’opèrent en nous le plus naturellement du monde. Il y a toujours, dans la foule de nos génies, un génie supérieur qui est salué tel par l’acclamation presque unanime de ses élèves d’abord, de ses camarades ensuite. On est jugé, en effet, par ses pairs et d’après ses œuvres, non par des incompétents et d’après ses prouesses électorales (…) C’est le caractère propre de notre République « géniocratique », de reposer sur l’admiration, non sur l’envie – sur la sympathie, non sur la haine – sur l’intelligence, non sur l’illusion. »
Comme première solution, il propose la construction de «chauffoirs d’état», en attendant que soient creusés les puits, les galeries, les cavernes qui accueilleront les survivants. L’homme devra se réfugier sous terre en se nourrissant d’animaux congelés :
« Le froid rigoureux de ces régions, à peine tempéré par les millions de lampes électriques, qui se réfléchissent dans ces stalactites d’un vert émeraude aux nuances veloutées, rend inhabitable leur séjour permanent. Il empêcherait même de les traverser si, par bonheur, les premiers pionniers n’y avaient découvert des multitudes de phoques, surpris vivants encore, par la congélation des eaux, où ils sont restés emprisonnés. »
Le « troglodytisme» amène l’espèce humaine à se dépasser : il devient un nouvel art de vivre en tirant l’homme du conformisme et de la béatitude d’antan. Car ce qui anime l’espèce, selon Tarde, ce sont, d’un côté, les efforts, et de l’autre, la loi de l’imitation.Ainsi, seront continuellement creusées de nouvelles galeries, énormes, qui répondront à des usages différents. La vie sera ressentie comme meilleure sous terre que jadis, à la surface.
Il n’existe plus de microbes ni d’animaux nuisibles, les sources d’énergie, liées à l’exploitation de la différence de potentiel entre le froid du haut et le chaud du bas, s’avèrent illimitées. Comme les salles à percer sont en nombre illimité elles aussi, la civilisation souterraine en arrivera même à augmenter en nombre et à se diversifier. Deux conceptions du rôle de l’Etat se feront jour : celle de la « Cité fédéraliste» et celle de la « Cité centraliste », qui s’affronteront. Miltiade périra dans une de ces luttes.
De l’an 1 à l’an 596 du narrateur, les traits de la société souterraine ont largement évolué. Les hommes vont nus, les vêtements, liés à l’habitat se révélant inessentiels, et les besoins artificiels disparaissent progressivement. Les cités se regroupent par groupes de compétence ; celle des «Excavateurs » (les architectes) est la plus prisée. L’on recherche la perfection dans l’esthétique. Au plan psychologique, le sentiment de l’amour même a subi une mutation. Ainsi, à la nostalgie du dehors (vision des animaux pris dans la glace, audition de vieilles bandes enregistrées) se substitue un « romantisme du dedans ». Les mathématiques deviennent les sciences les plus élevées puisqu’il n’est plus besoin de voir pour prouver ; la crainte même de la mort disparaît petit à petit. Seule, dans cet ensemble harmonieux, la cité des Chinois joue des accords dissonants :
« Un hardi perforateur (…) pénétra soudain dans un vide étrange, tout bourdonnant de voix humaines, tout fourmillant de visages humains ; mais quelles voix criardes ! quels teints jaunes ! Quelle langue impossible sans nul rapport avec notre grec ! C’était, à n’en pas douter, une véritable Amérique souterraine, fort vaste aussi et plus curieuse encore. Elle provenait d’une petite tribu de Chinois fouisseurs, qui, ayant eu, pense-t-on, quelques années plus tôt, la même idée que notre Miltiade, mais beaucoup plus pratiques que lui, s’étaient blottis sous terre, à la hâte, sans s’y encombrer de musées et de bibliothèques, et y auraient pullulé à l’infini.
Au lieu de se borner comme nous à l’exploitation des mines de cadavres d’animaux, ils se livraient sans la moindre vergogne, à l’anthropophagie atavique, ce qui, vu les milliards de Chinois détruits et ensevelis sous la neige leur permettait de donner carrière à leur salacité prolifique. »
Leur agressivité et leur xénophobie seront inadmissibles pour les autres cités qui réduiront la puissance des Jaunes. Et l’existence souterraine des hommes se continuera dans l’harmonie…
Tarde fait œuvre de sociologue. La fable littéraire et les clichés du refroidissement lui permettent, d’une manière commode et ludique, de développer ses idées qui tiennent essentiellement à la supériorité de l’individu sur la société, au dynamisme personnel opposé au conformisme social, lui-même basé sur la loi de l’imitation dans le développement des sociétés. Son court récit, où se bousculent cependant de nombreuses innovations narratives rend plus concret ses concepts. Un classique.
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Frere Francis - Par BenF
Jeune moinillon de la confrérie de St. Leibowitz, frère Francis accomplit son noviciat dans le désert lorsqu’une apparition lui fit retrouver de saintes reliques appartenant à coup sûr à son saint protecteur. La suite de l’histoire prouva la longue patience de frère Francis qui, résistant aux doutes du Père Abbé, aux sarcasmes de certains de ses frères, à la visite d’édification de « l’Advocatus diaboli » envoyé par le Vatican pour prouver l’illégitimité de la relique –une carte ou bleu de travail-, passa sa vie entière à illuminer ce document à la perfection.
Ornant de lettres magnifiques la relation du « Mécanisme de contrôle transistoriel pour élément 6-B », sans en comprendre le sens, il répondit ainsi à la vocation des frères benêts, dont il fait partie, qui ont accepté de recueillir, conserver et enrichir tous les témoignages scientifiques pouvant leur parvenir depuis le temps de la « Grande Destruction » :
« On savait d’ailleurs assez peu de choses du Bienheureux Leibowitz ; son histoire se perdait dans les brumes du passé, que venait encore obscurcir la légende. On affirmait seulement que Dieu, pour mettre à l’épreuve le genre humain, avait ordonné aux savants d’autrefois – parmi lesquels figurait le Bienheureux Leibowitz - de perfectionner certaines armes diaboliques, grâce auxquelles l’Homme, en l’espace de quelques semaines, était parvenu à détruire l’essentiel des sa civilisation, supprimant du même coup un très grand nombre de ses semblables.
C’avait été le Déluge de Flammes, qu’avaient suivi les pestes et fléaux divers, et enfin, la folie collective qui conduisit à l’Age de la Simplification. Au cours de cette dernière période, les ultimes représentants de l’humanité, saisis d’une fureur vengeresse, avaient taillé en pièces tous les politiciens, techniciens et hommes de science ; en outre, ils avaient brûlé tous les ouvrages et documents d’archives qui auraient pu permettre au genre humain de s’engager à nouveau dans les voies de la destruction scientifique.»
Cette découverte que le Vatican qualifia de miraculeuse amena la procédure de béatification de Leibowitz. A cette occasion, le timide frère Francis devenu un homme dans la force de l’âge, fut invité au saint Siège. Il put ainsi faire parvenir son document au Saint Père qui le plaça, au milieu de tous les autres, dans la bibliothèque sacrée qui, il en était sûr, révèlerait un jour tous ses secrets à une humanité alors sortie de l’obscurantisme.
Cette nouvelle – classique d’entre les classiques - postule l’idée du progrès cyclique de l’humanité. Prenant appui sur l’histoire réelle du moyen âge européen où l’église a joué le rôle de vecteur dans la transmission du savoir,W. Miller suppose un avenir post-cataclysmique où l'église pourrait encore reprendre le flambeau. La fascination exercée par ce court texte a été telle que le récit s’est étoffé en roman, puis en un cycle.
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Foster, Vous Êtes Mort! - Par BenF
Bob Foster est un anti-P (P pour Protection), peu disposé à payer le prix relatif à la loi sur la protection, obligeant chaque citoyen américain à se préoccuper de sa propre défense dans le cas d’une attaque par les missiles soviétiques:
« Une question de concurrence entre les villes pour voir laquelle achèterait le plus de matériel dans le minimum de temps. Améliorer notre cité tout en stimulant l’activité commerciale. Bien sûr, ils faisaient valoir que si nous devions acheter nos masques à gaz et nos abris contre les bombes, nous en prendrions plus de soin. Comme si nous avions jamais endommagé les téléphones et les trottoirs ! Ou les autoroutes sous prétexte que c’est l’Etat qui les a payées. Ou les armées. N’y a-t-il pas toujours eu des forces armées? Est-ce que ce n’est pas le gouvernement qui a toujours organisé des hommes à lui pour la défense ? J’imagine que la défense coûte trop cher. J’imagine que par ce moyen, ils économisent une quantité d’argent et qu’ils réduisent la dette publique. »
La morale faisant bon ménage avec l’argent, le capitalisme s’est emparé de ce besoin ultime de protéger sa vie pour mettre sur le marché des abris anti-atomiques familiaux, de plus en plus sophistiqués, donc de plus en plus chers, et aussitôt démodés.
Son fils, le jeune Mike Foster rêve d’être comme tout le monde, d’échapper à la pression sociale qui s’exerce sur lui, à son école, de la part de ses amis, de ses voisins qui le considèrent comme anormal puisque sa famille ne possède à ce jour aucun abri. Le sentant profondément malheureux et sur les sollicitations répétées de son épouse, Bob achète le dernier-cri en matière d’abri, celui de la Général Electronics 72, déjà démodé le noël suivant. Mike est aux anges.
Envié par ses amis, félicité par Mme Cummings, son institutrice, il passe toutes ses soirées blotti dans sa fabuleuse retraite, attendant le grand jour. Mais le coût de l’objet est prohibitif pour son père qui est obligé de le faire reprendre, au grand désespoir de son fils qui devra dorénavant se contenter d’un abri à usage public pour 50 cents l’entrée.
Une satire féroce du capitalisme américain qui spécule sur l’angoisse de la bombe et l’envie de survivre de chaque homme.
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Fossiles En Sursis - Par BenF
Jean, étudiant en sciences biologiques à la Sorbonne, fait la connaissance de Claude, jeune fille dont il tombe éperdument amoureux. Elle cultive déjà une autre passion, celle de comprendre son maître à penser, le professeur Slansky, chercheur et biologiste réputé quoique méprisant envers le genre humain.
Retenu à Bordeaux par le décès de ses parents, Jean se voit obligé d’interrompre ses études et de reprendre l’exploitation maritime familiale. Quant à Claude, venue revoir Jean à Bordeaux une dernière fois, elle s’embarque pour New-York avec le professeur Slansky dont elle est devenue l’assistante privilégiée. Après New–York, le tandem entreprendra des recherches dans les îles Marshall. Jean est meurtri par cette situation mais ne peut y remédier. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur il s’évertue à rendre agréable à Claude sa dernière entrevue en lui présentant son entreprise et en lui faisant faire la connaissance d’un vieux capitaine breton, Cloarec, qui a une énigme à résoudre, soit celle de la provenance d’un scarabée extraordinaire, à la carapace extrêmement résistante, et radioactif de surcroît.
Ces petites bêtes semblent avoir été contaminées par l’explosion programmée d’un important stock de bombes atomiques disposées dans la fosse des Aléoutiennes. Les divers Etats, jouant plus ou moins franc-jeu, avaient pris la décision de diminuer le risque nucléaire en immergeant les bombes les plus nocives à cet endroit. Mais l’homme étant ce qu’il est, l’un des partenaires a triché. En faisant éclater ses bombes, il a provoqué un gigantesque raz-de-marée qui a balayé les îles polynésiennes en rendant toute la région radioactive :
" Les îles Aléoutiennes, les plus proches de son foyer, avaient été les premières à lancer un S.O.S. désespéré, puis avaient brusquement cessé toute émission. Mais le désastre allongeait son rayon, élargissant ses ondes meurtrières et n’épargnant pas les bateaux. Bientôt les appels se croisèrent en réseau si serré qu’il ne fut plus possible d’en déterminer l’origine. Le formidable raz-de-marée balaya tout le Pacifique, ravageant tout sur son passage et laissant derrière lui d’innombrables victimes. "
Un message angoissant de Claude appelle Jean à son secours. Elle se trouve en compagnie de Slansky sur l’île d’Uziran, située en plein périmètre touché, et interdite d’accès par les autorités maritimes. Grâce à Cloarec, et avec beaucoup de difficultés, Jean gagne l’île d’Uziran. Il y retrouve Claude et Slansky vivant dans une cabane où se poursuivent de mystérieuses expériences. Le professeur, qui n’aime guère être dérangé, admet la présence de Jean dont il suppose la venue liée aux réparations d’une antenne émettrice endommagée par le cyclone. Pour pouvoir survivre dans ces conditions hostiles, ils s’injectent un sérum mis au point par Slansky, destiné à neutraliser les effets de la radioactivité.
Des rumeurs, des hurlements la nuit, des porcs sauvages dépecés, l’inquiétude manifestée par Claude, autant de signes qui indiquent à Jean que l’île est cernée par des monstres mystérieux et dangereux qui sortent de la mer à la nuit tombée. Ce sont des êtres repoussants, amphibies et carnivores, des mutants, dont le développement est lié à l’augmentation de la radioactivité :
" La lune qui l’éclairait de dos ne me laissa voir que sa silhouette. La description que m’en avait faite Claude me frappa par son exactitude : il tenait à la fois de l’homme et de la bête. De l’homme par la disposition de ses membres et sa stature verticale ; de la bête par la nature de sa peau, une sorte de cuir huileux qui luisait sous la lune, et surtout par sa tête : une énorme tête sans cou qui se rattachait aux épaules comme celle des taureaux. L’ensemble évoquait la silhouette de quelque gigantesque batracien. "
Slansky, en en capturant certains, se livre sur eux à des manipulations pour en faire des êtres supérieurs aptes à remplacer un jour l’humanité qu’il hait. Grâce à Josuah, serviteur noir gagné à la cause de Claude, Jean arrive à faire fléchir Slansky qui, finalement rendu à la raison, empoisonne les amphibies ayant servi à ses expériences et se décide à prévenir ses pairs de la menace que fait peser sur l’espèce humaine la radioactivité incontrôlée.
Un récit dont les rapprochements avec " l’île du Dr Moreau" de Wells sont évidents. Les personnages, leur psychologie et motivations occupent une place importante dans le tissu du roman. Le mystère entourant la menace se lève progressivement alors que l’avertissement aux peuples sur les dangers du nucléaire est un lieu commun à l’époque.
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Forteresse - Par BenF
Un épisode de la guerre contre les Berserkers, ces immenses vaisseaux d’une époque prodigieusement lointaine lâchés dans la galaxie et programmés pour tuer tout et dans n’importe quelle circonstance.
Une de ces machines, au comportement incompréhensible, croise auprès de la Terre. L’expérience a prouvé aux humains que, pour détruire ces dernières à coup sûr, il était préférable d’être à trois. En attendant que le troisième vaisseau terrestre soit opérationnel, Dell, le commandant de l’un des deux autres, accompagné de son « aiyan » Newton, une créature semblable à un singe et non-humaine, subit le premier choc.Le Berserker lui adresse la parole, désirant jouer à un jeu avec lui pour tester sa résistance, jeu largement pipé puisque l’agresseur est capable d’immobiliser Dell en paralysant son cerveau.
Le commandant, en prévision de son incapacité, forme son aiyan à la manière de déplacer des pions de façon aléatoire - déplacement symbolisant la place des vaisseaux respectifs -, ce qui maintiendrait le Berserker sur la défensive et l’empêcherait de tirer. La manœuvre réussit grâce à la logique préventive dont fit preuve Del jusqu’à ce que, à l’arrivée du troisième vaisseau, le Berserker fût désintégré.
Une description des aptitudes et compétences à développer dans le cadre d’une guerre spatiale, largement connues depuis grâce aux films de Georges Lucas.
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Dans la région de Wiltshire en Angleterre se produit une terrible catastrophe : une faille énorme, longue de deux kilomètres engloutit maisons et gens, y compris John Holmes, employé du gouvernement dans le domaine de la Défense, amoureux de la jolie Casey, et en mission sur le terrain. John, pris dans la faille, arrive en dernière extrémité à s’en extirper non sans respirer une sorte de brouillard jaune qui monte des bas-fonds et s’envole au vent.
Ce brouillard, extrêmement toxique, est composé d’une multitude de virus, une arme secrète expérimentale que l’armée avait enterrée profondément et que la fissure – autre conséquence d’un essai d’explosion souterraine - a libéré de sa gangue.Le virus, qui se regroupe en un noyau lumineux au sein d’un brouillard toxique compact, s’attaque aux neurones.Tout en les détruisant, il les remplace par son propre contenu viral, libérant l’agressivité inconsciente de l’archéo-cerveau humain.
Les cas individuels de délire meurtrier se succèdent dans la région touchée, allant des plus simples (agressions de personnes à personnes, souvent horribles) aux plus complexes, comme le suicide collectif des habitants de Bournemouth :
« Les habitants et vacanciers de Bournemouth avaient quitté leurs maisons, hôtels et pensions de famille par milliers pour se déverser sur la plage. Le brouillard qui avait gâché leur journée de la veille les tuait ce matin. Ils allaient vers la mer se noyer comme des lemmings ; ceux qui venaient derrière grimpaient sur les cadavres entassés sur le bord. Ceux qui pour une raison ou pour une autre ne pouvaient marcher se donnèrent la mort de diverses façons. Des centaines de personnes ne purent atteindre le rivage, bloqué par trop de noyés. Celles-là furent emmenées hurlantes de la plage par ceux qui étaient accourus pour tenter de limiter l’hécatombe. »
Holmes lui-même est infecté, mais comme il est le premier à avoir respiré le gaz toxique encore dilué et qu’il vient de subir une transfusion sanguine, il est aussi le seul à être mithridatisé contre l’action du virus. Par là, il devient le personnage-clé du récit, amené à lutter contre un agent infectieux dont les savants ne possèdent pas la composition exacte, car son inventeur, contaminé dès l’origine, est mort fou.
En attendant que l’armée réagisse, le brouillard mortel poursuit ses pérégrinations en se concentrant et se dirige vers Londres. Tous ceux qui l’inhalent se transforment en forcenés, doués d’une force phénoménale. Ils ne ressentent ni douleur ni inhibition morale, et sont prêts à découper leur conjoint ou leur voisin en morceaux. Holmes en fait la triste expérience en la personne de Casey qui se transforme en furie. Il réussira à la faire interner et poursuivra le combat contre le virus, soutenu par les plus hautes instances de la Défense du territoire, qui n’ont plus d’autres moyens de protection que de se confiner dans un bunker atomique, lorsque le brouillard atteint les faubourgs de Londres.
En quelques heures, au sein de la capitale, c’est l’apocalypse. Pour Holmes, sommé d’éradiquer le fléau, il s’agit d’accéder au noyau viral, bien protégé par son cocon méphitique, afin d’en prélever un échantillon à fins d’analyse. Flanqué par l’adjoint Barrow (qui ne l’aime guère), Holmes avance dans un univers cauchemardesque où les rues de Londres, empuanties par le brouillard servent de décor à mille actes de barbarie. Les fous, en vertu d’un tropisme inexpliqué ont tendance à se regrouper lors de la mise à mort d’un des leurs, ou à se suicider de concert, le tout en une joyeuse ambiance de kermesse et de rires :
«Ils croisèrent beaucoup d’immeubles en flammes, beaucoup de voitures aussi ; des théories de gens errant dans les rues, la folie inscrite sur les traits ; d’autres prostrés dans un coin, qui de temps en temps relevaient sur le monde des yeux égarés, remplis de frayeur.
Ils doublèrent des corps qui étaient tombés ou avaient sauté d’immeubles voisins ; ils entendirent des hurlements de frayeur ou de rire, des chansons vociférées à tue-tête ; ils virent des gens prier à genoux. Et le plus surprenant, c’est qu’ils virent aussi des gens se conduire normalement, faire la queue aux arrêts de bus, marcher d’un pas vif vers leur travail peut-être, avec des parapluies ou des serviettes, pénétrer dans des immeubles ouverts, attendre patiemment devant des portes encore closes, bavarder tranquillement comme un jour ordinaire, sans s’apercevoir du chaos ambiant. Etait-ce leur façon d’être fous ? »
Holmes, progressant avec difficulté, doit à plusieurs reprises se débarrasser de ceux qui veulent sa mort, comme cet automobiliste en apparence sain d’esprit qui transporte à l’arrière de son véhicule le corps de sa femme sans tête, cette dernière soigneusement rangée dans une petite valise !Une première approche, après que le noyau ait été localisé dans la cathédrale de Westminster, échoue.Une deuxième sortie, dans des conditions de plus en plus terrifiantes, situe le noyau viral dans un tunnel de métro.
En liaison constante avec le centre opérationnel, Holmes préconise de l’emmurer en ces lieux, en faisant sauter les deux extrémités du tunnel. La manœuvre pourtant bien exécutée par des soldats du génie et sous la direction du savant Rycker, l’un des responsables civils de la Défense, échoue elle aussi : le brouillard parvient à s’échapper par une petite fissure. Attiré par le gaz complexe contenu dans des gazomètres géants disposés le long de la Tamise et remplis de méthane, le brouillard se love dans cet environnement.
Pour Rycker, c’est l’opération de la dernière chance, même si elle comporte d’énormes risques : il faut faire sauter les gazomètres ! L’explosion éventre la ville de Londres en provoquant une tempête de feu mais le virus sera définitivement éradiqué. Afin de sauver les Londoniens infectés et s’en approcher sans danger, l’on arrosera les différents quartiers par un puissant somnifère, ce qui empêchera les suicides de masse. En fin de compte, Holmes retrouvera Casey guérie, et sa tranquillité.
Un bio-thriller prenant qui évoque le possible danger couru par l’humanité dans le cadre d’une utilisation d’armes nouvelles non maîtrisées. Une fiction proche de la réalité.
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La Fin Du Monde (Harris) - Par BenF
Alana, Debra, Scott et Lyla : quatre préadolescents qui partagent la même classe et le même professeur de mathématiques surnommé Ming l’Impitoyable. Et puis Phoenix, qui est un astéroïde fonçant vers la terre qu’il va percuter. Quarante huit heures, c’est le temps qui reste à vivre.
Chacun des quatre, acteur et observateur d’un événement qui les dépasse, sera confronté à l’évidence de sa propre mort et témoin des réactions de désespoir qui surgissent de leur environnement quotidien. Les actes de folie se multiplient tels que vols, crimes ou gestes violents :
« Retourner chez elle ? L’idée lui était insupportable. Son père était ivre mort sur le canapé, et sa mère n’avait pas montré son nez de toute la journée. Une brève conversation au téléphone, c’est tout ce qu’elle avait pu obtenir. Ce n’était vraiment pas une bonne période pour les médecins des premiers secours.
Partout dans le pays, les gens démolissaient leur voiture, sautaient du haut des immeubles, avalaient des boîtes entières de médicaments. Avaient-ils trop peur pour attendre, ou voulaient-ils simplement être libres de choisir eux-mêmes leur heure ? »
Alana est préoccupée par le comportement de son père qu’elle méprise parce qu’il s’enivre copieusement pour oublier le danger. Derbie est seule. Ses parents, « bobos de gauche », toujours engagés à sauver le monde, ne sont pas là pour elle à ce moment crucial. Elle songe à se suicider, s’y emploie, mais se rate. Scott, qui veut faire la fête une dernière fois en famille, reconnaît, avec stupéfaction, ses propres motivations : par manque d’argent, il vient de commettre un vol chez son épicier habituel, M. Limani.
Enfin Lyle, à bord d’une voiture « empruntée » par des amis pour faire le fou avant l’issue fatale, mal conduite, meurt dans un accident de la route. Et puis arrive la nouvelle stupéfiante, incroyable : les savants ont réussi à détourner l’astéroïde de la terre en le déviant à coups de missiles nucléaires.
Sauvés, ils seront tous sauvés ! Mais plus jamais le regard qu’ils porteront sur le monde et la société, ainsi que sur eux-mêmes, ne sera le même qu’avant. Sans transition, ils ont tous basculé d’un coup dans l’âge adulte :
« Scott ajusta son sac sur ses épaules et prit une grande inspiration. C’était bizarre de reprendre l’école après ce qui s’était passé. On aurait dit qu’une vie entière s’était écoulée depuis la dernière fois. Il était arrivé tellement de choses et dans un laps de temps si court.
Les immeubles avaient changé. Des graffitis avaient fleuri un peu partout sur les murs, et plusieurs fenêtres du rez-de-chaussée avaient été brisées. Quelqu’un avait même essayé d’allumer un feu, apparemment sans y réussir. Devant la pharmacie, un matelas noirci par les flammes attendait d’être enlevé. Scott se sentait différent aussi. »
Une petite nouvelle qui traite de la mort de manière intimiste. L’universalité de la catastrophe, l’impuissance à parer le coup du destin, la prise de conscience de la fatalité se déduisent sans difficulté de l’analyse des errements comportementaux. Un concentré de la thématique du genre.
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Feu Dans Le Ciel - Par BenF
Roland Mercadier, en cette année 2048, quoique astronome compétent, a délaissé son domaine pour l’exploration de l’océan. Il vient d’inventer un appareil hyper-sophistiqué, l’aquajet, à propulsion " magnéto-atomique " qui lui permet, en compagnie de sa femme Nancy et de Steve, le rejeton de l’entreprise américaine Whitefield and Cie qui finance les recherches, de sonder les fonds sous-marins. Le voyage révèle la présence à plus de dix mille mètres de profondeur, d’une ville étrange quasi-intacte qui leur livrera des trésors, des plaques ornées d’une écriture inconnue ainsi qu’une boîte remplie d’une bizarre gelée grise qui semble vivante. Puis, d’autres préoccupations détournent nos héros du monde sous-marin. Le sergent Peck de la station de Pluton vient de signaler l’approche en notre système solaire d’un monstrueux soleil noir qui semblerait vouloir couper l’orbite de la terre. Le major Parker demande à Roland et ses amis d’aller vérifier sur place la réalité de cette menace.
Au cours du trajet interplanétaire, ils réceptionnent un message incompréhensible, émis, semble-t-il, par l’un des satellites qui accompagnent le soleil noir dans sa course. Après l’étape plutonnienne, ils décident d’en avoir le coeur net et se dirigent vers ce satellite, où vit une société hautement civilisée. Ils atterrissent sur Kalpa (c’est le nom de ce monde) où ils sont accueillis par le Président Un, un être à l’apparence totalement humaine qui, une fois les barrières de la langue vaincues, leur fait des révélations inattendues et surprenantes. Il leur dit que la situation dramatique vécue actuellement par la Terre n’est pas nouvelle. Dans le passé déjà, il y a quatre millions d’années, la menace cataclysmique s’était retrouvée presque à l’identique avec celle d’aujourd’hui. Le soleil noir, qui parcourt une orbite très elliptique, recoupe régulièrement l’orbite terrestre. Les Terriens de ce temps-là , grâce à leur avance technologique, avaient pu se sauver à temps en émigrant vers les systèmes stelaires voisins. Certains d’entre eux se sont installés sur Kalpa, tout en faisant souche.
Sur Terre, était resté le professeur Kadwidj qui, avec des boîtes de " concentrés de vie " s’était donné pour mission de faire renaître l’espèce humaine de ses cendres. Actuellement, en face de la nouvelle menace, les Kalpiens ont décidé d’abandonner leur monde et de rejoindre leurs ancêtres dans le système de Proxima du Centaure. Ils ne peuvent rien pour les Terriens , les premiers n’ayant pas le temps matériel de les aider, les seconds n’ayant pas l’avancée technologique nécessaire qui leur permettrait de se soustraire au péril. D’un commun accord , nos héros décident de laisser leurs congénères dans l’ignorance de la menace mortelle qui condamnera irrémédiablement le monde et, au contraire, de les rassurer, pour éviter toute panique prématurée, en leur annonçant que les Kalpiens viendraient à leur aide. Après un retour triomphal sur Terre , le ton change lorsque augmente la pression exercée sur la mentalité des hommes par l’approche du soleil noir :
" le 9 décembre , le Soleil noir coupa l’orbite de la Terre à quelque 550 millions de kilomètres. La Terre bascula sur son axe , les océans déferlèrent, engloutissant l’Islande, l’Australie et Madagascar. En quelques secondes , des millions d’êtres humains avaient péri. Notre Soleil était environné de langues de feu qui atteignirent d’abord Mercure. Cette planète éclata comme une grenade sous la poussée des gaz brusquement libérés. Une grande vague rouge monta à l’Occident. Un disque d’argent apparut. C’était le Soleil noir, qui, à l’approche du nôtre, se réchauffait et devenait ainsi brillant. Les deux astres jetaient impitoyablement leurs feux en direction de la Terre , absolument désemparée. Un désordre indescriptible régnait dans les cités. A San- Fransisco , les rues étaient noires de monde. On courait , on se piétinait, on s’écrasait, on ne savait où aller. ".
Alors que le monde bascule dans l’abîme, quelques couples, en compagnie de François et Nancy, munis de " boîtes de vie", s’embarqueront à bord de l’aquajet pour gagner la cité sous-marine afin de réitérer l’exploit de leur ancêtre, le professeur Kadwij.
Un récit qui joue avec l’idée de catastrophe cyclique , basé entre autres sur l’anéantissement d’un continent englouti (l’Atlantide?). La description moderniste d’une technologie très " année cinquante " donnent un relief kitsch à une aventure encore lisible aujourd’hui, ce qui est une performance de la part de cet auteur populaire.
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Fausse Aurore - Par BenF
En raison de pollutions diverses, d’essais nucléaires et de manipulations génétiques, l’Amérique a basculé dans l’horreur. Chelsea Quinn Yarbro convie le lecteur à une traversée de la partie ouest des USA.
Evans et Théa, les protagonistes de cette terre future et dévastée, remontent vers le "nord", luttant contre les hommes et les éléments. Evans Montague est un homme de quarante cinq ans, ancien chef des "Pirates", bandes organisés dont la vocation est d’exterminer les mutants qui prolifèrent par suite de déséquilibres génétiques. Fatigué de cette vie et sous la pression de rivalités internes, il a déserté, rejoint les montagnes et rencontré Théa.
Celle-ci a survécu par la ruse, l’intelligence et l’énergie toute animale qu’elle a su manifester dans un monde sans pitié. Par une ironie du sort, il s’avère que les deux héros sont des mutants, aussi bien Théa, pourvue de membranes nictinantes qu’Evans, dont le bras coupé repousse progressivement. Le récit commence in media res:
«Orland était une vraie boucherie, sous une lourde odeur de fumée et de mort. A la nuit tombée, Théa était passée à l’est de Chico - ce qui en restait-. Là, les pirates s’étaient vengés sur les rares survivants. Des hommes, atrocement mutilés, pendus par les talons aux lampadaires, et qui se balançaient en tournant. Et des femmes. "
Une femme, une mutante, attaquée par des chiens redevenus sauvages, est suspendue, crucifiée à un lampadaire. Théa l’achèvera d’une flèche de son arbalète, son arme favorite et silencieuse.
Quand elle rencontre Montague sa confiance en lui ne s’assied que progressivement. Leur vigilance à tous deux ne leur permet pourtant pas d’éviter Lastly, un pirate dissident qui violera Théa:
" Ecoute, conasse.. Tu es pour moi. Tu crois que je vais laisser un enculeur de Muts comme Montague t’avoir, hein? Il lui donna une tape sur les bras, les ramena en arrière, lui attacha les poignées avec un morceau de corde.
" On lui a donné une leçon, à lui et à ses pervers, à Orland, tu entends? " Il tendit la corde sur le cadre du lit. "Cette fois, j’ai ce qui me revient, d’accord? "
Théa sortira profondément marquée par l’épreuve, éprouvant à la suite de cela une telle haine pour le mâle, qu’elle ne s’offrira à Montague que tardivement et après beaucoup d’hésitations. Libérés de Lastly par Montague, ils commencent leur pérégrination à travers ce monde dément, évitant au maximum tout contact avec divers exemplaires d’humanité, empruntant malgré la rigueur de l’hiver, les crêtes des montagnes, se nourrissant, - quand cela leur était possible - des reliquats d’une société à jamais morte. Les endroits les plus divers leur servent d’abris de fortune:
«Le matin arriva avant qu’ils ne trouvent un abri dans un vieux fourgon, là où les rails rouillés traversaient l’éclaircie de la ligne de haute tension.»
Dans une cabane abandonnée, ils font une macabre découverte:
«Ces trois-là, quels qu’ils aient été, ils étaient morts depuis longtemps. La chair s’était momifiée car l’air était chaud et se . Ils étaient étendus dans la position où ils étaient morts, au milieu des mares desséchées d’excréments qui indiquaient clairement la cause de leur mort. La dysenterie amibienne avait été fréquente dix ans auparavant et ces corps étaient morts depuis au moins ce temps-là. Leurs habits et les couvertures, une fois trempés de sueur et autres sécrétions, avaient pourri, laissant sur les cadavres quelques fils, qui se détachaient de façon pathétique sur les corps ravagés. "
Au cours de leur voyage, ils tombent en pleine scène de bataille dans un village de fermiers qui se fait attaquer par des Pirates. Avec l’aide de Montague et Théa , les fermiers ont raison de leurs assaillants. En guise de remerciement, ils leur offrent l’hospitalité pour un temps donné. Puis, le couple reprendra la route, les Pirates ayant retrouvé les traces de Montague.
Echappant de peu à une vieille folle qui se nourrit de viande humaine, ils découvrent un village abandonné, isolé dans les montagnes. Ils y font une longue retraite avant que les Pirates ne les talonnent à nouveau. En repartant, leur route croise celle de moines fanatiques et sadiques, issus de ces communautés pseudo - religieuses qui ont poussé après la catastrophe. Capturés, torturés par les moines, à cause de Théa, forcément impure parce que femme, ils doivent leur salut, ironiquement, aux Pirates, qui, les ayant retrouvés, attaquent la communauté.
Ils parviennent à s’échapper à nouveau et Montague se souvient d’une cache d’armes automatiques par lesquelles la confrontation finale avec les Pirates tourne à l’avantage du couple.
Seuls et meurtris dans ce monde délibérément hostile, ils n’ont plus d’autre choix que de continuer, encore et toujours:
«Elle fit une misérable tentative de sourire: -Il n’y a peut-être nulle part où aller. -Peut-être, admit-il. Il y eut un silence entre eux, tandis que le vent se faisait plus âpre.
Puis elle se tourna à nouveau vers le Sud et gardant sa main bien serrée dans la sienne, Elle se dirigea vers les montagnes sombres, et la neige qui les suivait couvrit la trace de leurs pas comme s’ils n’avaient jamais existé. "
Une écriture forte, un renouvellement du thème post-cataclysmique, une vision réaliste du monde; Chelsea Quinn Yarbro, aime ses personnages, les suit, s’attache à leurs sentiments et émotions. Les valeurs de la volonté, du désir de vivre, de l’amour sont exaltées par opposition à un décor sinistre d’une société en décomposition prouvant une fois de plus , s’il en était besoin, " qu’il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer ".
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