Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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Helene Au Xxveme Siecle - Par BenF
En royaume d’Utopie, au XXVème siècle, la Terre est réunie en une fédération de républiques. Vivant en paix, elle a confié son sort à Jacques Pavie, président de la "fédération républicaine du monde." A son rival indien déçu, Diwan Gengli, l’on avait confié "le tiers de la police du monde", soit deux millions d’hommes armés répartis sur toute l’Asie. Les deux hommes s’estimaient. L’un comme l’autre, pourtant intelligent et cultivé, se laisse subjuguer par une femme, Hélène de Tarse, qui préfère Pavie "non seulement pour sa qualité de blanc, mais aussi pour son irrésistible regard de Don Juan et son front dominateur. "
Gengli en conçut une amertume, une jalousie, une rage qui le firent employer la force pour ravir la pure beauté à son adversaire, dût-il pour cela bouter le feu à un monde en paix:
" Trois jours après, cinq cents avions et cinquante dirigeables couvraient la face de la France. D’un ciel d’horreur, strié de feux tragiques, tombaient de longs et tumultueux éclairs qui électrisaient et calcinaient des bourgs entiers. La ville parlementaire en était toute criblée. On eût dit de longues épées de flamme perçant le cœur du monde. La tour de l’hôtel d’Etat croula avec un fracas de tonnerre. Plus loin, une explosion fit sauter l’unique fabrique de munitions du monde. Un cratère se creusa soudain à trois cents pieds sous terre, et toute l’Europe en trembla.(…) Cinq millions de cadavres encore chauds et de blessés couvraient l’Europe "
Est-il besoin de dire que Gengli ne l’emporta pas au paradis, que Hélène préféra s’immoler plutôt que de lui céder, et qu’il mourut son forfait accompli ? Même en pays de cataclysme les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets…
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Vol. 01 : Deyann, Glénat éd., 2009, coll. « Drugstore 40 ans de découvertes », 1 vol. cartonné, in-quarto, 48 pl. couleurs. jaquette illustrée. BD d’expression française
1 ère parution : 2009
Les Drachs, des envahisseurs extraterrestres, ont mis à bas l’espèce humaine, puis sont rentrés chez eux, laissant en veille les «Sentinelles», des robots géants de forme insectoïde. Mais les hommes n’ont pas tous disparus. Ils ont eu le temps de construire « les ruches », de nombreux abris souterrains mis en réseau où sommeillent, sous la garde d’une entité électronique, des millions d’embryons qui ne demandent qu’à repeupler la Terre, le moment venu.
Dans la ruche N° 16, Na-Tee, l’entité électronique, a réveillé une poignée d’adolescents pour veiller sur ces embryons. Léa, Gab (qui possède des qualités psy), Ben, et bien d’autres, fonctionnent en démocratie. Justement, ils sont sur le point de se prononcer quant à l’admission d’un adolescent «sauvage», extérieur à la ruche, Deyann. Ben est contre car, selon lui, Deyann représente un danger potentiel. La famille de Deyann ayant été exterminée par les Sentinelles, celui-ci a survécu dans les caves de la ville de New-York en ruines. Après un moment d’indécision, Léa, qui est en faveur de l’admission, emporte le vote.
C’est un grand malheur, puisque peu de temps après, la ruche est envahie par les robots extraterrestres et les embryons détruits, sauf quelques-uns que les survivants du groupe mettent en sécurité dans un abri provisoire. C’est Deyann le responsable de ce gâchis, à son insu. Les Drachs, piégeant son «Tag», (sorte de collier électronique) se sont servis de lui comme d’un poisson-pilote pour infiltrer la ruche N°16. L’adolescent, chassé par Ben, retrouve la solitude des ruines et sa vie sauvage pendant que Gab, grâce à ses qualités télépathiques, a réussi à se brancher sur le cerveau collectif des Sentinelles et connaître ainsi leurs sites respectifs. Hélas ! Il est aussi porteur d’une mauvaise nouvelle : les Drachs reviennent….
Vol.02: le peuple de Joshua, Glénat éd., 2010, coll. «Drugstore » 1 vol. cartonné, in-quarto, 48 pl. couleurs. jaquette illustrée. BD d’expression française
1 ère parution : 2010
Deux groupes d’adolescents partent explorer la surface à la recherche d’une nouvelle ruche ou d’un réseau énergétique qui permettrait de faire revivre leur I.A. déconnectée lors de leur lutte avec les Sentinelles. A Boston, le groupe de Léa, Gabriel, Deyann et Thomas font connaissance avec l’un des enfants du peuple de Joshua. Emmenés dans la ruche de Joshua, ils comprennent vite que le leader, aidé par la jeune Marcia, se prend pour un chef religieux et qu’il règne par la terreur sur un peuple d’enfants-esclaves.
Sa foi est fondée sur le fait que, lors d’une rencontre antérieure avec une Sentinelle, celle-ci, contre toute attente, l’avait épargné. Il en avait déduit qu’il apparaîtrait désormais comme l’oint des Drachs, l’intermédiaire entre eux et les humains.Accepté en un premier temps dans la ruche, le groupe se révolte et, aidé par l’un des enfants, libère les autres de la tyrannie. Joshua, succombera sous les coups d’une Sentinelle, prouvant que sa théorie était fausse. La bienveillance des machines à son égard n’était due qu’à un court-circuit accidentel dans leur programmation.
A Manhattan, le groupe de Sarah, Tom, Ben et Alec, sous la conduite parfois autoritaire de Ben, s’introduit au sein d’un repaire de Sentinelles. Alec branche Na-Tee, l’I.A. de leur ruche, sur le réseau ennemi, laquelle, après un moment d’attente anxieuse pour les humains, prendra le contrôle de l’ennemi et se mettra en rapport avec le groupe de Boston.
L’opération est donc une pleine réussite. Les ressortissants de la ruche de Joshua rejoindront les autres. Les Sentinelles mises hors-circuit, les jeunes humains pourront à nouveau vivre sur une terre qu’ils feront prospérer. Mais la menace du retour des Drachs subsiste…
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H Sur Milan - Par BenF
" H sur Milan " est la description de la vie quotidienne dans une ville sinistrée, Milan en l’occurrence, alors que la bombe thermonucléaire vient d’être lâchée et que l’Europe a été complètement anéantie. Description macabre et sans complaisance des êtres qui survivent au terrible événement durant les quelques jours où ils resteront en vie avant de mourir à leur tour dans les ruines, brûlés par les radiations :
" Maintenant les survivants sont au nombre de quatre ou cinq. Je vois une grosse femme, avec une robe à pois, elle tient à la main un morceau de fer rouillé. Elle gratte avec acharnement la surface sale d’une colonne restée debout. L’ombre d’un homme est restée sur cette surface comme un calque noir et goudron Elle dispute furieusement cette image à la pierre, arrachant de minuscules lambeaux, sombres, frisés et gluants.
Elle répète : "Je ne le laisserai pas ici." Elle travaille de la main droite, recueillant dans la main gauche ces copeaux humains. Quelques écailles de réglisse, informes : quatre-vingts kilos d’os et de chair, cinquante ans, une profession, des pensées, des sentiments, des ambitions. Tout cela finit un bel après-midi de juin Pourquoi certains sont-ils vivants et certains morts? Pourquoi est-ce que je marche et que lui est une décalcomanie sur la pierre? Un garçon de café en smoking, un plateau à la main sort par la précaire coulisse formée par un reste de mur de restaurant. Son noeud papillon est de travers et d’énormes déchirures aux genoux laissent voir des mollets maigres et velus. Il porte une cuiller d’argent sur le plateau " Avec ceci, cela ira mieux, madame", dit-il d’un ton professionnel. Je me mets à rire, la dame me regarde avec haine et tend vers moi son gros bras . Elle a de grands cernes de sueur sous les aisselles. Elle hurle d’une voix aiguë : "Corbeau !" Sa bouche se déforme, révélant les secrets métalliques de sa prothèse dentaire. Un fil de salive coule sur son menton et devient une bave argentée, qui goutte sur la robe à pois. Je continue à rire.
Cette manière de mourir n’est pas tragique, solennelle, douloureuse, mais seulement ridicule. Sur le parvis, dans un triangle de pavé, resté inexplicablement intact, un enfant de trois ans, assis sur une ombre, en dessine le contour de son petit doigt incertain. Il s’arrête juste un instant pour balbutier " maman ". Les ombres sont partout, j’en vois là-bas sur ce qui reste du mur du bar, alignées comme des soldats. J’en vois sur chaque surface restée debout. J’en vois sur le sol. Elles se sont substituées aux morts dans la lumière du soleil, mais dans l’obscurité des maisons écroulées, sous les poutres, sur les blocs de pierre, sous les briques et le ciment, il y a aussi les vrais morts intacts et sanglants. "
C’est également une histoire d’amour entre le narrateur, homme d’âge mûr, porte-parole de l’auteur, déjà gagné par la nouvelle morale qui doit régner dorénavant, faite d’égoïsme et de sang, et Sylvia (appelée Geiger vers la fin) jeune fille de seize ans qui devient son amante pour le peu de temps qu’il lui reste à vivre.
Le décor est omniprésent avec ses éboulis, ses espaces vitrifiés, ses tunnels de métro effondrés, ses amas de gravas. Les êtres aussi, avec leurs tares atomiques, physiques, psychologiques ou morales. Le désespoir halluciné, la soif intense, les quelques tentatives de reconstruction sociales, le culte de la force, l’ignominie des faibles et la constante recherche de la survie font de ce roman un livre intéressant et un exemple rare de description dans l’immédiateté de l’explosion qui peut se comparer au film de Watkins " la Bombe ".
Les héros parcourent cet univers délabré en un trajet qui, en quelques jours, les transforme, jusqu’à la mort de Sylvia. Ils pensent tout d’abord à se créer un repaire fortifié, sachant que tout le mal affluera à leur porte. Puis, ils vont à la recherche de l’eau, rationnée et rare, polluée de toute façon.
D’où leur rencontre avec les "vers", tronçons humains pensant et glissant ou des travestis inquiétants qui scalpent les femmes pour se revêtir de leurs cheveux ainsi que des aveugles qui essayent désespérément de reconquérir leur vie, et, pour finir, un médecin " philanthrope " soignant avec rien des êtres tarés et condamnés. Nos héros se dirigent de la périphérie vers le centre de la ville pour se procurer une denrée rarissime supposée les guérir, c’est-à-dire des doses "antirad " à base d’iode mais qui finalement ne leur seront d’aucun secours.
Livre désespéré et désespérant avec la complaisance froide de l’auteur pour les descriptions les plus horribles et les mutilations de tout ordre, " H sur Milan " se situe dans la veine hyper-réaliste du roman apocalyptique.
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fascicule 01 : Accordez-moi cette bombe :
Avec beaucoup de finesse et d’ironie, la romancière, prenant le lecteur pour personnage (" vous pensez que… ", " votre famille"), évoque en touches rapides l’ensemble des séquelles terrifiantes que provoquerait l’explosion de bombes thermonucléaires : la mort, l’errance dans les ruines, la présence de décombres :
" Vous êtes terriblement étonné d’avoir survécu. Votre orgueil vous souffle d’abord que vous êtes ELU parmi tous les humains, mais votre manie de l’échec vous réfute aussitôt : survivre quand tout le monde a péri, n’est–ce-pas là le comble de l’infortune ? Pour en avoir le cœur net vous essayez confusément d’engager un dialogue avec Dieu, sur le mode " pourquoi moi, Seigneur ? ". Il ne répond pas. Il ne répondra jamais. Vous resterez seul avec vos doutes et votre peau qui part en lambeaux.
Vous marcherez dans la ville en ruines. Partout des morts, des flammes et des fontaines d’eau bouillante, les carcasses de voitures, un ciel rouge et noir, et des statues qui paraissent plus vivantes que les gens. "
Adroitement, elle relie cet imaginaire à un vécu non moins effrayant, soit celui de la mort réelle dans les camps d’extermination nazis, ou celui de la mort imaginée à travers une psychologie malade. Du grand art.
fascicule 02: l’amour de A à Z
Ou petit traité à l’usage des jeunes filles. Des premiers émois avec ses tendresses et ses ridicules, au répertoire des illusions. Du premier garçon pour lequel l’on se serait damnée, au vieillard qui souffre son agonie et dont l’on s’occupe. Car la fin du monde est aussi la fin de la vie, et vice-versa :
" Le fait est que vous vous êtes raconté pas mal d’histoires sur le monde et sur vous-même. Enfin, plus sur vous-même que sur le monde – question de matière première.
De toutes les catastrophes qui doivent inéluctablement fondre sur l’être humain, la vieillesse vous paraissait – de loin - la plus improbable. La mort en revanche vous terrifiait. Et l’amour. Mais la vieillesse, la désillusion, la façon qu’a la vie de s’accumuler par strates géologiques sur votre petit cœur, vous ne pouviez pas l’imaginer. "
fascicule 03 : Construire son abri anti-atomique
" Quand François proposa à Bettina de construire un abri antiatomique, il était en train de prendre son bain. " Le couple décide d’acheter une maison en Camargue puisque la fin du monde est proche. Bettina travaillera pour payer ladite maison qui sera rénovée par François et ses amis. Ils vivront en communauté et creuseront une piscine.
Ceci servira d’alibi à François pour proposer le creusement d’un abri (l’habitude étant prise de creuser). Alors, ils se fâcheront entre eux. Lorsque le moment fatal arrivera, François et Bettina se réfugieront seuls dans l’abri, car:
" S’ils entrent tous, on n’aura pas assez d’air, pas assez de vivres, pas assez de temps pour attendre que les radiations s’atténuent.(…) Autour de nous, les gens mourront dans d’atroces souffrances, et il faudra s’organiser pour vivre dans ce trou (…) Nous serons les piliers de ce monde tombé en ruines et nous repenserons à ce jour ancien où je te parlais, dans la salle de bains, pendant que tu nattais tes cheveux en regardant la buée se déposer lentement sur le miroir. "
fascicule 04 : Vaincre l’autruisme
Ou la rencontre avec l’autre lorsque le moi est en construction : " Vous étiez détestable puisque vous étiez détestée ".
Même la mort de la personnalité adolescente dans la pétrification du moi adulte n’enlève rien au miroir tendu par l’autre :
" Vous pleurez en la regardant, parce qu’elle est belle, parce qu’elle est douce, parce que tant de bons moments vous unissent depuis toutes ces années même si son mariage vous désespère. Vous pleurez parce qu’elle vous aime et que vous n’aimez pas. Vous pleurez sur vous-même comme tous les autruistes, ricanante et empruntée dans cette robe qui met vos genoux cagneux en valeur et votre poitrine à la torture.
Vous pleurez parce qu’elle est devenue une femme, et que vous n’êtes même pas sûre d’appartenir à la race humaine. Vous pleurez par ce que vous avez une amie, une au moins ; vous l’aimeriez pour l’éternité si seulement l’éternité n’était pas destinée à prendre fin avec vous. "
fascicule 05 : Extraterrestre mon ami
Les extraterrestres ont envahi la terre :
" Ils débarquent un jour sur la terre et veulent faire de nous leurs esclaves. Seulement moi, je ne marche pas. C’est déjà assez pénible de devoir aller pointer à l’ANPE, sans avoir à brusquement supporter les extraterrestres qui veulent réduire le monde à leur merci. "
D’ailleurs, actrice de second ordre, la narratrice se doit de changer la litière du Chat sans l’équipement adéquat qui devrait être fourni:
" le Changement de la Litière du Chat reste un secret militaire et ils refusent de distribuer des masques à gaz en conséquence. "
C’est chez Shopi qu’elle rencontre Enrico, un extraterrestre certainement, avec qui elle se rappelle avoir couchée. " Que deviens-tu ? " Il ne devient rien. Il en veut à la narratrice de s’occuper du Chat de Mathieu Volar, l’individu qui lui a volé sa pièce " Prise de Tête ".
Elle en conclut que nous sommes tous dans la 4 ème dimension et n’avons qu’un seul but dans la vie : acheter de la litière pour chat. La vie est dure sous le joug extraterrestre!
fascicule 06 : Une femme à votre vue
En se réveillant aveugle, il ne se voit plus qu’au miroir, mais se reconnaît en cette fille appelée au hasard au téléphone pour lui faire l’amour… et qui disparaît à sa vue.
Qui est donc qui dans ce jeu du visible invisible ? :" Comment saurais-je que j’existe si je ne plais pas ? "
fascicule 07 : l’homme tel qu’on le parle
Son frère a un gros chagrin d’amour et comme tous les hommes il ne peut pas arrêter de pleurnicher. Il s’en ouvre à sa sœur qui lui fait le compte des amants qu’elle a connus, au nombre de douze comme les disciples du Christ. Aucun d’entre eux n’échappe à la critique féminine. Nostalgie, quand tu nous tiens !
fascicule 08 : Le prolétaire sans peine
" Les prisons sont des pays morts, désolés, comme imprégnés d’une brume radioactive, à l’intérieur les vivants sous-vivent, c’est ce qui les distingue des survivants : ils survivent avant que la mort ne les ait touchés. "
Elle avait épousé un ouvrier, fidèle à son conditionnement familial. C’était aussi un révolutionnaire sans qu’elle n’en sût jamais rien et aujourd’hui, il sort de prison. Alors elle l’attend avec angoisse et espoir, soucieuse d’en finir avec la vie précédente et craintive d’en commencer une nouvelle :
" Il va sortir, votre prolétaire. Vous en ferez un bourgeois parce que comme aux cartes c’est la reine qui gagne sur le valet. La lutte des classes est terminée. Les terroristes se sont perdus. Vous êtes rescapée d’un accident qui n’a jamais eu lieu : la révolution. Le prolétaire sans peine n’a jamais existé. Tant pis, vous prenez celui-ci avec peine. Il porte une valise, il marche sans vaciller. Vous vous dites : Que l’argent reste où il est, que l’amour reste là où il est. Que rien ne change. "
fascicule 09 : J’y pense, donc je jouis
Ou de la difficulté d’une psychanalyse réussie.
fascicule 10 : Stérile et heureuse
Elle a une envie d’enfant et se sent stérile. Trois ans qu’elle essaie en vain. Alors, en route pour les tests, notamment l’hystérosalpingographie au mot si compliqué, à la puissance trouble. Démission dans les mains du Dr Duras :
" On pense à ces gens qui font des années de médecine pour passer le reste de leur vie à explorer l’utérus ou l’anus de patients terrifiés. "
Connaissance intuitive par le corps de sa propre finitude.
fascicule 11 : J’élève mon mutant
Victoria qui se rappelle toutes ses vies antérieures ne sait comment attirer l’attention de ses parents. Ils sont moins évolués qu’elle et, pour le leur faire savoir, elle vomit sur tout. Mais, il n’y a rien à faire. Plus elle grandit plus la mémoire de ses vies antérieures disparaît : à nouveau elle sera condamnée à mort :
" Victoria haussa les épaules. Elle voyait la vanité de toute chose et même celle de son orgueil. Elle pensa qu’elle ne devait pas lutter, la démémorisation n’en serait que plus pénible. Elle devait attendre et s’abandonner à la mutation inéluctable : devenir de plus en plus grande, de plus en plus bête, de plus en plus ordinaire. Mais elle parvint à se convaincre que rien de tout cela n’avait la moindre importance.
Le genre humain n’est pas de ceux qui méritent l’attention d’un enfant. Un jour, elle se rappellerait peut-être ses vies, par hasard, elle les écrirait, les insérerait dans un livre, et personne ne la croirait. Peut-être qu’elle fût une mutante. L’heure du goûter approchait, et elle demanda à sa mère de lui donner un verre de lait. Elle but consciencieusement, jusqu’à la dernière goutte, et quand elle eut fini, il ne lui restait pas le moindre souvenir de sa vie. "
fascicule 12 : Comment devenir anonyme
Etre anonyme est très difficile surtout quand on oscille du communisme au capitalisme :
" Vous n’avez rien d’autre que votre vie et ils veulent vous la prendre. " D’ailleurs : " Ne rien faire vous obligeait à vivre et vivre s’était révélé beaucoup plus fatigant que travailler. Il est terrifiant d’exister par soi-même. "
Cette conscience malheureuse de l’insondable insignifiance de soi vous renvoie un état des lieux où ne subsiste que le seul désir de survivre en dépit du : " désastre (qui) ne cessait de gagner nos vies, comme la sécheresse inexorable dans le désert, la famine, la pollution, des phénomènes presque surnaturels si puissants qu’on pourrait oublier ce qui les a causés : votre obstination à ne rien faire pour empêcher la fin du monde. "
En douze petits livrets Elise Thiébaut offre un panorama complet de l’apocalypse vécue au quotidien. Une approche moderne et réussie du concept de finitude.
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Gros Temps - Par BenF
2030. L’Ouest des Etats-Unis s’est totalement asséché. Un déséquilibre climatique permanent, alimenté par l’effet de serre, provoque tornade sur tornade, notamment au Texas. Bien que la sécheresse semble s’être installée sur la totalité de la planète, sept milliards d’individus continuent de vivre tant bien que mal dans une biosphère hostile. L’évolution technologique a crée une société planétaire curieuse, à la fois "branchée" informatique et démunie du strict nécessaire
C’est dans ce milieu qu’évolue Alex, adolescent rachitique, atteint d’une maladie génétique de type mucoviscidose. Il lui reste peu de temps à vivre. Il lui faut pour continuer à respirer se "vider" périodiquement les poumons à l’aide d’un fluide physiologique spécial, une opération très douloureuse.
Cependant fils de bonne famille - son père est richissime -, il connaît la zone et sait se débrouiller à l’occasion. C’est dans une clinique mexicaine que sa soeur Jany l’enlève à l’appareillage médical supposé l’aider, et l’emmène vivre dans un groupe de marginaux, les "Frontistes", bande d’allumés, informaticiens et mathématiciens, va-nu-pieds, dont le seul plaisir est de traquer les tornades, les plus grosses et les plus dangereuses, en recueillant toutes les informations sur celles-ci.
Leur chef, Jerry Mulhegan, l’amant de Jany, se présente comme un mathématicien hors-pair et un leader charismatique. Tous les autres le suivent dans sa démarche car lui seul sait quand se déclenchera une "F-6", c’est-à-dire, la reine des tornades, du jamais vu, avec un vortex libérant des vents de plus de 500 km à l’heure.En attendant que se présente une telle opportunité, Alex s’accoutume à la vie du camp, aux costumes en papier, résistants et jetables, au guidage des « ornithoptères » en vision directe grâce au casque-visu qui interprète en temps réel les données de la caméra, fixée sur l’appareil, lorsque celui-ci plonge dans l’oeil de la tornade.
Ainsi se passe la vie faite de crasse, de poussière, de manque d’eau, de repas pris sur le pouce et de beaucoup de naïveté. Même avec les autres, Alex reste encore marginal, se sentant condamné par sa maladie. Sa rencontre avec Léo, le frère de Jerry, lui vaut une inimitié haineuse de la part de ce dernier. Se sentant décliner, sa seule ambition est de tenir jusqu’à sa rencontre avec la F-6.,Celle-ci ne tardera pas à se concentrer au-dessus de l’Oklahoma : Jerry pressent une tempête d’une violence inouïe. Tout le monde se prépare à accueillir l’événement, conscient du danger mortel qu’il représente. Soudain, une masse d’air froid gigantesque entre en contact avec le sol en libérant une énergie d’une violence prodigieuse. La totalité de la ville d’Oklahoma-City est aspirée dans les airs :
" Ils traversaient une bourgade. Celle-ci apparaissait périodiquement alentour, illuminée par les monstrueux éclairs stroboscopiques de la foudre. Le fracas étant général et continu, il régnait sous son casque un silence complet. Le patelin ressemblait à une ville fantôme silencieuse, soumise à un barrage d’artillerie inaudible. Et qu’on serait en train de raser systématiquement : murs abattus, toitures soufflées.
Mais le vent n’était pas seul à l’oeuvre. Le vent avait convié ses amis. Des objets - autant de projectiles, de shrapnels - défonçaient au hasard, renversant tout ce qui était dressé, tout ce qui résistait, volant, percutant, écrasant, pulvérisant. Des objets volants et destructeurs. D’antiques poteaux téléphoniques d’avant les transmissions radio - sectionnées nets au ras du sol, et venant défoncer les murs des immeubles. Avec une aisance étrange, comme on transpercerait de grosses masses de tofu avec une baguette."
A bord de Charlie, un véhicule blindé, hautement sophistiqué et semi-intelligent, Jany et Alex suivent la tornade en fournissant toutes les informations possibles au reste du groupe. Lorsque Charlie se renverse, Jany se réfugie dans une sorte de bunker, puis est sauvée par Léo et son groupe de dealers. Alex, lui, trouve miraculeusement refuge dans les branches d’un arbre gigantesque. La tornade passe, laissant sur son passage mort et destruction.Les bandes vidéos et les données informatiques exploitées ultérieurement rendent Jerry et Jany immensément riches. Ce qui leur permet de concevoir une nouvelle vie bourgeoise et feutrée. Alex, grâce à l’argent de son papa, se fera remodeler entièrement le génome pour se débarrasser de sa maladie, faisant de lui un être totalement nouveau. Et la vie continue, dans laquelle tout ce petit monde s’accoutume parfaitement de la pollution.
Un récit pessimiste quant à la nature humaine et à ses motivations qui vaut surtout par l’introduction de l’élément "cyberpunk" au milieu de la thématique catastrophiste, déjà bien utilisée par des prédécesseurs («le Vent de nulle part» de Ballard ", "le Nuage noir" de Hoyle). Cependant, les descriptions hyperréalistes de l’activité des tornades ainsi que le style de l’auteur, volontairement " branché " font de ce roman un texte «dans le vent».
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Le Maître du yacht « Energon », ancré dans la baie de San Francisco, invita des financiers à monter à bord pour leur faire part d’une importante communication. Tous ceux qui refusèrent furent, peu après, frappés de mort. Le message émanait de «Goliath» qui se proposait d’éradiquer à jamais la guerre afin «d’augmenter la joie dans le monde», prêt à éliminer physiquement tous les opposants à ce principe :
«En conséquence, j’ai pris la résolution d’intervenir et de diriger moi-même pendant quelque temps les destinées de ce navire du monde. Je possède l’intelligence et la vaste clairvoyance d’un juge expérimenté. Disposant de la force, je me ferai obéir. Les hommes de l’univers, en se pliant à mes ordres, établiront des gouvernements qui deviendront des générateurs de gaieté. »
Au début, il fut moqué, mais lorsque sauta la flotte de cuirassés envoyée à son encontre près de l’île Palgrave, lieu de résidence de Goliath, la crainte se changea en déférence. Les Japonais, profitant du désordre ambiant, envahirent les Philippines, puis la côte Ouest des Etats-Unis.Goliath invita le peuple de San Francisco à contempler leur défaite.
L’Amérique, convaincue de la puissance de Goliath, mit bas ses armes, transformant l’acier militaire en socs de charrues et locomotives, ouvrant ainsi une nouvelle ère sociale.Une dernière tentative de guerre entre la France et l’Angleterre avorta. Tous les ministres, chefs militaires, diplomates, responsables politiques des deux bords, furent frappés à mort et les armées fraternisèrent.
La paix imposée par la force produisit dans les peuples des changements colossaux. On abolit le travail des enfants et l’exploitation des femmes. Le capitalisme privé devint capitalisme d’état, l’on nationalisa les outils de production. Le niveau de vie s’élevant, ramena la journée de travail à cinq heures :
«Quantité de gros bonnets furent chassés de leurs emplois, et, chose curieuse, par leurs propres confrères. A cette catégorie appartenaient les politiciens dont toute la compétence consistait à diriger des combinaisons politiques et à puiser dans l’assiette au beurre. Les pots-de-vin n’avaient plus leur raison d’être. Les intérêts privés ne pouvant être protégés par des privilèges, on n’essaya plus de suborner les législateurs, et ceux-ci firent pour la première fois des lois favorables au peuple.
Il s’ensuivit que des hommes intègres et capables trouvèrent leur vocation grâce à la législature. Grâce à cette organisation rationnelle, on obtint des résultats étonnants. La journée de travail était de huit heures et cependant la production ne cessait d’augmenter. Elle doubla et tripla, malgré l’immense somme d’énergie déployée à la réalisation des progrès sociaux et à la réglementation du pays, autrefois plongé dans le chaos de la concurrence. »
Après s’être occupé des Etats-Unis, Goliath se préoccupa de la paix dans le monde en utilisant son arme absolue, la mystérieuse force atomique appelée « Energon ». Le monde soumis diminua ses troupes policières et le nombre de ses tribunaux car le crime, lié surtout au capitalisme, régressait de partout :
« Le premier janvier, le monde entier désarma. Les millions de soldats, de marins et d’ouvriers des armées actives, des flottes, des innombrables arsenaux et usines destinés à la fabrication des armes de guerre, furent renvoyés dans leurs foyers. Le budget prévu pour tous ces hommes et ces coûteux engins retombait jusque-là sur le dos de la classe ouvrière. Désormais, il fut employé à des choses plus utiles, et le monde gigantesque du travail poussa un énorme soupir de soulagement. La police du monde, confiée à des officiers de paix, eut un rôle purement social, alors que la guerre était l’ennemie déclarée de l’humanité. »
La paix permit d’instaurer une nouvelle ère d’utopie où la procréation contrôlée, la servitude domestique laissée aux machines, le bonheur généralisé fournirent les preuves de la justesse de vue de Goliath. Plus tard, on demanda à voir le héros, le surhomme, adulé par les foules du monde entier. Il fit cadeau de son arme aux scientifiques du monde et se dévoila. Le public fut surpris par son apparence banale :
« Sur les quais de San-Francisco et dans les rues de la ville, on vit circuler à pieds ou en voiture, un petit bonhomme âgé de soixante ans, parfaitement conservé, au teint rose et blanc. On distinguait au sommet de son crâne une tonsure de la dimension d’une pomme. Il était myope : quand il enlevait ses lunettes, on apercevait des yeux bleus et cocasses, remplis d’un étonnement candide comme ceux d’un enfant. Il avait la manie de cligner des yeux en ratatinant ses traits ; on eût dit qu’il riait en pensant à la farce colossale qu’il venait de jouer à l’humanité en lui imposant le bonheur et le rire. »
Dépassant cependant cette apparence défavorable, il éleva une majestueuse statue à Percival Stutz – le véritable nom de Goliath - dans la nouvelle cité mondiale d’Asgard.
« Goliath » est l’une des nouvelles les plus politisées de Jack London. Sa conception de l’utopie socialiste s’oppose à la haine et à l’agressivité qui empêchent le bonheur humain. Il faut éliminer ces causes qui barrent la route vers le mieux vivre, fut-ce au prix de sacrifices importants. Une belle fable démentie hélas ! par la réalité.
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La journaliste Julia Van Ostade, spécialisée dans le suivi des sectes, est réveillée le matin par un sinistre coup de téléphone. Sa correspondante, appartenant au groupe des «Vigiles de l’Univers » lui annonce que le compte à rebours vient de commencer pour l’humanité qui n’a plus que quarante heures de vie devant elle. Intriguée, inquiète, tandis que son mari le docteur Martin Cruz part pour son hôpital et que sa fille Claudia prépare son goûter d’anniversaire, Julia contacte son ancien ami Everett qui occupe des fonctions politiques, et le met au courant de la sinistre prédiction. Celle-ci est d’ailleurs corroborée par un film vidéo montrant un amoncellement de cadavres sur l’île de Tao Tao où réside une partie des membres de la secte :
« -L’air que nous respirons étant devenu parfaitement irrespirable, si rien n’est fait d’ici là, il y a fort à craindre que toute vie sur cette terre soit menacée d’extinction pure et simple… Clyde…. Clyde Burroughs est l’un des spécialistes scientifiques de la chaîne…
-Oui, Helen, des informations, et surtout des précisions de sources que l’on peut qualifier de sûres, viennent de nous parvenir quant à la nature même de l’empoisonnement de notre air. De fait, il semble bien se confirmer qu’il s’agit, ni plus ni moins , d’une progressive déperdition de la masse d’oxygène dans l’air que nous respirons. »
Everett reçoit l’appui du FBI en la présence de Jerry qui, tout en déclenchant l’alerte au niveau présidentiel, tente d’écarter Julia de l’affaire. Mais celle-ci est coriace et sa connaissance des Vigiles de l’Univers précieuse. Elle seule pourra reconnaître les éléments infiltrés. D’après les nouvelles les plus récentes, il semblerait qu’un virus ou un procédé chimique inconnu soit à l’œuvre dans l’atmosphère terrestre la privant graduellement de son oxygène en un processus d’une grande rapidité.
Julia, dont le réflexe professionnel a joué, a prévenu son patron Ben de l’état de crise du pays, malgré les tentatives gouvernementales de museler la presse. La panique commence à gagner tous les niveaux de la société, de la plus haute à l’homme de la rue, qui met en scène des comportements suicidaires à la manière des lemmings ou des comportements de fuite totalement irrationnels. Fuir ! Mais fuir où lorsque le danger est universel ?
Les relations sociales les plus intimes seront perturbées par l’idée de la fin imminente de toutes choses. Le mari de Julia l’abandonne pour fuir avec sa secrétaire Mary, kidnappant la petite Claudia. Ils finiront bloqués dans l’immense embouteillage sur la route de l’aéroport et se suicideront avec une capsule de cyanure offerte à la masse par un prophète illuminé :
« -Maintenant, surtout que personne ne triche. Tous ensemble, nous allons déposer la capsule que nous tenons entre nos doigts dans la bouche de notre voisin, mais surtout, surtout, nous ne la croquons pas, non non, pas de triche madame, la gourmandise est un vilain défaut !
Mary hésite un instant puis, unissant son mouvement à celui de la foule, place sa capsule dans la bouche de Martin qui lui-même pose tendrement la sienne sur la langue de Claudia. Il se sent enfin sans volonté et sans regret du lendemain.
-Je compte jusqu’à trois et à trois tout le monde croque, d’accord ? Un…deux… et TROIS ! On sourit et on croque.
La foule paraît étrangement obéissante. Martin a bien obéi, et Mary aussi. Le corps de Martin Cruz s’affale une fraction de seconde après celui de Mary, tous deux allégés du poids de leur âme. Martin tombe sur sa petite Claudia. Le cyanure a un effet immédiat. Maintenant que le repos les a gagnés, ils ont l’air paisibles. Des milliers et des milliers de morts qui feraient un sit-in sur la route menant au John-Foster-Dulles Airport. »
La mère de Julia qu’elle désire revoir, a tué son mari avec une paire de ciseau « pour qu’il dorme d’un bon sommeil » et regarde la télévision, assise à ses côtés, tout en s’empiffrant. Les meurtres et les suicides – surtout par défenestrations - deviennent tellement courants qu’il faut se garer de la chute des corps sur l’asphalte :
« Il n’y a pas d’immeubles à New-York aux pieds desquels ne s’amoncelle son lot de cadavres ; aux heures noires de l’histoire, les professions ne sont plus ce qu’elles étaient : les marchands de fenêtre font une sérieuse concurrence aux marchands d’armes. Et l’immeuble où vit la mère de Julia dans la 57 ème rue ne fait pas exception, trois morts font le trottoir. Julia ne peut réfréner un cri en avisant, écrabouillé devant la porte d’entrée, le cadavre d’une femme dont elle entrevoit la chevelure auburn. La couleur des cheveux teints de sa maman. Mais en retournant le corps, Julia reconnaît Elizabeth Murphy, la voisine du douzième. »
Des viols, des orgies impliquant des milliers de personnes se déroulent en tous lieux et surtout à Central Park :
« La foule qui s’est massée cette nuit dans Central Park est en tous points différente de celle qui panique sur les routes. De manière étrange, tous ceux qui tiennent à vivre la fin du monde comme un gigantesque happening semblent s’être donné rendez-vous au Park. Comparativement, Woodstock fut un jardin d’enfants. Non seulement les gens chantent et dansent, mais ils font l’amour sans aucune retenue. Faire l’amour comme remède contre la terreur de passer dans l’au-delà. Et ce ne sont pas cinq ou dix couples échangistes qui donnent libre cours à leur désir, mais des milliers et des milliers d’hommes et de femmes qui se jettent fougueusement les uns sur les autres. Et leurs mugissements couvrent le chant des musiciens »
Un immense réseau de savants cherche la solution au problème, partout dans le monde, et le FBI retrouve la piste du responsable, un certain William McGuffin, un chercheur de pointe qui a malencontreusement crée le MG 107, une combinaison chimique capable d'annihiler l’oxygène atmosphérique. Conscient du danger, il a voulu en détruire la formule mais son adjoint, Herb, adepte des Vigiles, l’a transmise à son Dieu, le Vénérable prophète Mc Williams, un être croyant en la pureté tellement absolue, qu’il trouva là le moyen d’éviter aux planètes en voie de spiritualisation l’infection que, sur terre, l’on appelle l’Homme : il répandit le produit dans l’atmosphère.
Chaperonné par Julia, protégé par les membres du FBI, McGuffin est sommé de se remettre à l’ouvrage, malgré sa dépression qui le pousse à se suicider. Opération risquée. Le vénérable des Vigiles lui envoie ses « Anges exterminateurs», à lui ou à tous ceux qui pourraient lui venir en aide. Il éliminera Kim, le chercheur européen, assassiné de trente coups de couteau. Quant à McGuffin, on lui a réservé l’ange le meilleur, un tueur pur d’entre les purs, spécialiste de l’assassinat et des armes à feu, appelé Merv Peak. La traque est incessante ; par hélicoptère ou dans la rue, il rate sa cible de peu à cause de la présence d’esprit de Julia.
Après une période de découragement intense, car rien ne sort de ses neurones, alors que le délai se réduit à une dizaines d’heures, que la société tombe en miettes, que le président des Etats-Unis lui-même a fait la preuve de sa couardise en voulant se mettre en orbite spatiale, McGuffin atteint enfin son laboratoire de Columbia. Seul, il n’arriverait à rien. Mais il y a l’extraordinaire chercheuse française, Dominique Loubinou, physiquement monstrueuse, pygomèle et cyclope à la fois, handicapée se traînant sur son fauteuil roulant, au corps contrefait, qui découvre l’amour en la personne d’Oscar. Oscar l’aime au-delà des apparences et se mariera avec elle à Notre-Dame, devant une foule exaltée et suicidaire. C’était l’aiguillon qu’il fallait à Loubinou pour aider McGuffin, puisqu’elle ne veut plus mourir maintenant qu’elle a découvert l’amour. Se remettant en communication avec Guffin, à eux deux, ils trouveront la formule-remède miracle. Un miracle double d’ailleurs car au même instant, Merv Peak a retrouvé la trace du savant, s’apprêtant à l’exécuter. Sans la présence d’esprit de Julia qui lui ment en lui déclarant que les Vigiles ont échoué dans leur entreprise de nettoyage, McGuffin serait mort. La désillusion est insupportable pour Merv Peak qui se suicide. L’humanité, sonnée mais sauvée, pourra continuer l’odyssée de sa vie.
« Game Over » est un thriller de la meilleure veine. Les personnages principaux, sur fond de malheur et de catastrophe, sont à la recherche de leur destin propre. La machine à décaper qu’est le roman-catastrophe, inverse toutes les valeurs et remet à leur juste place les puissants de ce monde. Les scènes , parfois franchement gore, rendent à merveille l’ambiance morbide. Ecrit à la vitesse du reportage journalistique, « Game Over » apparaît comme un grand jeu de piste pour les passionnés du polar.
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La Terre est entièrement recouverte par la "Plante" qui draine toute vie vers elle. Les animaux ont disparu, les autres végétaux également. Quant aux hommes, ils ne sont plus qu’une poignée, accrochés à des villages, qui tentent désespérément de subsister à travers la culture du maïs:
" La Plante exerçait une inlassable pression sur les champs de maïs. Chaque jour, les jeunes enfants du village devaient parcourir les allées du champ pour arracher les pousses jaunâtres qui en une semaine pouvaient atteindre la taille d’un baliveau, et en un mois la grosseur d’un érable adulte.
Maudite soit-Elle! pensa Anderson. Puisse Dieu la maudire à jamais! Mais ce genre de malédiction perdait une bonne part de sa force du fait qu’il était obligé d’admettre qu’à l’origine c’était Dieu qui avait envoyé la Plante. Que les autres parlent des espaces extraterrestres tant qu’ils voulaient. Anderson, lui, savait que c’était ce même Dieu courroucé qui, une fois déversé le déluge du ciel sur une terre corrompue, avait créé et semé la Plante. Il ne commentait jamais cela. Là où Dieu savait se montrer si persuasif, pourquoi Anderson eût-il fait entendre sa voix ? Cela faisait sept ans ce printemps que la Plante avait fait son apparition.
Au mois d’avril 1972, brusquement, un milliard de spores visibles seulement sous les plus puissants microscopes avaient recouvert la planète tout entière, dispersées par la main d’un semeur invisible (et quel microscope, télescope ou radar pourrait rendre Dieu visible ?), et, en quelques jours, chaque pouce de terrain, sols cultivés et déserts, jungles et toundras, avait été revêtu d’un tapis du plus beau vert.
Chaque année qui s’était écoulée depuis, à mesure que la population diminuait, avait acquis plus d’adeptes à la théorie d’Anderson. Comme Noé, c’était lui qui riait le dernier. Ce qui ne l’empêchait pas de haïr, de la même manière que Noé avait dû haïr le déluge et la montée des eaux. Anderson n’avait pas toujours détesté la Plante avec autant d’intensité.
Les premières années, alors que le Gouvernement venait de s’écrouler et que les fermes étaient florissantes, il avait pris l’habitude de sortir au clair de lune pour la regarder pousser. Elle le faisait penser alors à ces projections accélérées sur la croissance des végétaux qu’il avait vues à l’institut agronomique quand il était étudiant. Il avait cru, à cette époque-là, pouvoir tenir tête à la Plante. Mais il s’était trompé.
L’infernal végétal lui avait arraché sa ferme des mains tout comme il avait arraché le village à son peuple. Mais, par Dieu tout-puissant, il récupérerait sa terre. Pouce par pouce. Même si pour cela il fallait déraciner chaque Plante de ses mains nues. (...)
Le sol était devenu si dur qu’aucune autre végétation n’y pouvait croître. Même les mousses languissaient ici, par manque de nourriture. Les quelques trembles qui tenaient encore debout étaient pourris jusqu’au coeur et n’attendaient plus qu’un coup de vent pour tomber. Les sapins et les pins avaient entièrement disparu, digérés par le sol même qui les avait nourris. , Jadis, des parasites de toutes sortes avaient prospéré sur les Plantes et Anderson avait longtemps espéré que lianes et plantes rampantes finiraient par en venir à bout. Mais c’était tout le contraire qui s’était produit et les parasites pour une raison inconnue, étaient morts.
Les tiges géantes de la Plante s’élevaient à perte de vue, leur cime dissimulée par leur propre feuillage. Leur vert tendre, palpitant, vivant, était immaculé et la Plante, comme n’importe quelle créature dotée de vie, refusait de s’accommoder de toute autre existence que la sienne.
Il régnait dans la forêt une étrange et malsaine impression de solitude. Une solitude plus profonde que celle de l’adolescent et plus implacable que celle du prisonnier. D’une certaine manière, malgré ce déploiement de verdure et de vitalité, la forêt semblait morte. Peut-être était-ce parce qu’on n’y entendait aucun bruit. Les énormes feuilles qui la dominaient étaient trop lourdes et trop rigides de structure pour être agitées par autre chose qu’un ouragan.
La plupart des oiseaux étaient morts. L’équilibre de la nature avait été si totalement bouleversé que même les animaux qu’on n’aurait jamais cru pouvoir être menacés avaient rejoint le nombre sans cesse croissant des espèces éteintes.
La Plante était désormais seule dans ces forêts, et on ne pouvait échapper au sentiment qu’elle représentait une forme de vie à part, qu’elle appartenait a un autre ordre des choses. Et cela rongeait le coeur du plus fort. "
Inexorablement, le nombre d’humains diminue, aidé en cela par de mystérieuses "combustions" - en fait des assassinats -. Anderson, le vieux, est le chef d’un de ces villages comptant encore deux cents membres. Ils survivent, bercés par une morale puritaine, agissant comme si rien ne s’était passé. La rencontre des Anderson et du maigre groupe d’Orville, des fuyards s’éloignant de Duluth incendié, est conflictuelle. La petite amie d’Orville est tuée dans la confrontation. Il ne subsiste plus qu’Orville et Alice.
Orville en voudra à Anderson et fera tout pour avancer le décès du vieillard. Lorsqu’un incendie ravage la colonie, le groupe de survivants se réfugie dans une grotte. Là, ils se rendent compte que toutes les racines de la Plante, unifiées, s’étendent jusqu’à quatre cents mètres sous terre. Ils suivent la lumière des racines, se nourrissant de leur pulpe extrêmement nutritive comme des larves lovées dans du bois. Petit à petit, ils dégénèrent et leurs rapports mutuels se font schizophréniques. Le vieil Anderson meurt ainsi qu’Alice, assassinée par Neil, fou furieux et vexé parce qu’Orville s’apprête à faire main basse sur la colonie. Greta, une autre femme, se gorge tellement de pulpe qu’elle en devient monstrueuse et incapable de bouger dans sa racine.
La Plante avait été semée sur Terre par de mystérieux Extraterrestres (nous ne connaîtrons jamais rien d’eux) décidés à transformer la planète en un jardin à leur convenance , se souciant autant des humains que de la vermine. Finalement, est arrivé pour eux le temps de la récolte et ils aspirent la pulpe des racines dont ils se servent. En bons jardiniers, ils mettent la Terre en jachère pour de nouvelles semailles. Le dernier couple de terriens, Orville et Blossom, sera définitivement condamné sur une terre rendue totalement stérile.
Excellent roman, très original avec une analyse fine de la psychologie des personnages, avec du suspense et un climat de désespoir sombre qui s’accentue jusqu’à l’horreur. L’accent est mis sur le côté tragique, implacable d’un avenir effrayant où les êtres humains cèdent leur niche écologique à plus forts qu’eux. A rapprocher du " Monde vert " de Brian Aldiss.
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Jacob Klopfenstein , qui habite Münchhausen en Haute Alsace, au bord du Rhin, est l’unique survivant d’une fin curieuse de l’humanité.
Tous les êtres humains ont été pétrifiés comme dans le conte de la Belle au Bois Dormant et apparaissent intacts sous la mince pellicule de gélatine translucide qui les enveloppe entièrement en les isolant de l’air. Bien qu’ils gardent toutes les apparences du vivant leur conservation n’en est pas moins fragile : le plus petit accroc dans la couche protectrice les fait entrer en décomposition.
Jacob ignore pourquoi lui seul a été épargné, ni ne connaît l’origine du désastre. Accomplissant depuis deux ans les gestes de la quotidienneté dans une nature hivernale, il anime son propre environnement en installant autour de lui les éléments d’un véritable théâtre.
Avec l’arrivée du printemps et malgré le revêtement gélatineux, de nombreux corps se décomposent atteignant le stade de " ce qui ne porte aucun nom dans aucune langue ". Mais Jacob les jauge avec convoitise car sa faim grandit parallèlement Il est vrai qu’il est :
" Orcus, le grand nettoyeur, le charognard universel. Il savait à présent qu’il avait tué tout le monde, ou qu’on avait tué tout le monde pour lui (la nuance importait peu), et qu’il se devait de manger ce qui lui restait de ses semblables pour laisser un monde propre. "
Une petite nouvelle réinscrivant un mythe ancien dans un décor moderne
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Fuel Aux As - Par BenF
La comtesse St. John-Orsini, alias Chevillette, entretient une relation torride avec son partenaire le jeune et riche lord Cavendish, quand se produisent des événements désagréables affectant la nature même du pétrole. Des super-tankers explosent sans raison apparente, les gisements de la mer du Nord sont menacés. Il s’agirait d’une bactérie, mise au point par les Israéliens, qui transforme le pétrole en une masse énergétique compacte, puante et explosive.
La souche T.5, capable de contaminer la totalité des champs de pétrole mondiaux est convoitée par une série de pays ennemis de la Démocratie, parmi lesquels les Allemands et les Japonais. En face de la gravité du danger Penny S reprend du service. Elle dissémine les éléments de son efficace équipe , en infiltrant les différentes factions en présence ; qui, sur un super-tanker, le « Léviathan », susceptible d’être saboté, qui dans un groupe écologique surveillant les forages de la mer du Nord, qui dans une équipe de la CIA.
Toujours en compagnie de lord Cavendish qu’elle soupçonne de jouer double jeu, elle prend contact avec le cerveau présumé de l’affaire, un certain Sir Angus, seigneur du clan des Banes, en Ecosse. Ceci lui vaudra de participer à une chasse monstre où, découverte, elle faillit être tuée par arme à feu, puis par immersion dans un baril de pétrole brûlant. En contact étroit avec ses équipiers, elle échappe à son destin, tue les gras Allemands en cheville avec « Spoiler» (nom de code de Mac Angus), fait bombarder son sous-marin et recoule le parfait amour avec Lord Cavendish, finalement plus propre qu’il n’y paraissait.
Une intrigue embrouillée aux multiples configurations, des phrases à l’emporte-pièce et une confusion constante entre l’infinitif complément et le participe passé, ce qui n’aide pas à la compréhension de l’histoire. Un roman faible dans une série qui en promettait davantage.
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