Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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contient les nouvelles suivantes (se reporter aux entrées respectives):
L’Ennemi du monde entier
L’Invasion sans pareille
Goliath
un Curieux fragment
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contient les nouvelles :
la Crevasse dans la lune (Idris Seabright)
le Chemin de la nuit (Robert Silverberg)
Sans éclat… (Damon Knight)
Danse macabre (Richard Matheson)
Adam sans Eve (Alfred Bester)
Le Collier de marrons (Jane Roberts)
Le Navire des ombres (Fritz Leiber)
Situation privilégiée (Vernor Vinge)
Neiges d’antan (James Tiptree Jr.)
Pour venger l’homme (Lester Del Rey)
le Peuple du ciel (Poul Anderson)
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contient les nouvelles :
le Dernier terrien (Lester de Rey)
l’Ultime rencontre (Harry Harrison)
Autodafe (Damon Knight)
Université (Peter Phillips) (hors corpus - non répertorié)
Forteresse (Fred Saberhagen)
Du danger des traités (Katherine MacLean et Tom Condit)
Le Papillon de lune (Jack Vance)
Le Roi de Nivôse (Ursula Le Guin)
Les Chasseurs (David F. Galouye)
Ancien Testament (Jérôme Bixby)
Boulevard Alpha Ralpha (Gordwainer Smith)
Pour une poignée de gloire (C.M. Kornbluth)
La Main tendue (Poul Anderson)
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contient les nouvelles:
le Voisin (Robert Silverberg)
Sentinelle (Frederic Brown)
Honorable adversaire (Clifford D. Simak)
Mauvais contact (Idris Seabright)
Le Porte-guigne (Mack Reynolds)
Mars est à nous (Alfred Coppel)
les tranchées de Mars (Fritz Leiber)
Votre soldat jusqu’à la mort (Michael Walker)
la Première et dernière demeure (Joseph Wesley)
Hymne de sortie du clergé (Fredric Brown)
la Ville (Ray Bradbury)
la Guerre est finie (Algis Budrys)
le Sacrifié (Philip K. Dick)
la Libération de la terre (William Tenn)
Champ de bataille (J.G.. Ballard)
Bienvenue, camarade! (Simon Bagley)
Si les mythes m’étaient contés (Fritz Leiber)
Les Défenseurs (Philip K. Dick)
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contient les nouvelles :
Foster, vous êtes mort (Philip K. Dick)
Mémorial (Théodore Sturgeon)
Le jour se lève (Robert Bloch)
Loth (Ward Moore)
La Mort de chaque jour (Idris Seabright)
Seule une mère…. (Judith Merril)
Le prochain spectacle au programme (Fritz Leiber)
Le vaisseau fantôme (Ward Moore)
Les gardiens de la maison (Lester del Rey)
Les filles et Nuggent Miller (Robert Sheckley)
La vie n’est plus ce qu’elle était (Alfred Bester)
les Carnivores (G.A. Morris)
la Lune était verte (Fritz Leiber)
Un système non-P (William Tenn)
Que la lumière soit (Horace B. Fyfe)
Frère Francis (Walter W. Miller)
Ruée vers l’Est (William Tenn)
Dans les eaux de Babylone (Stephen Vincent Benet)
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(pour l’analyse se reporter à la nouvelle spécifique)
N.B. ne sont répertoriées que les nouvelles qui correspondent à notre thème.
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Le narrateur, quittant son ami Robonal, rentre chez lui, boulevard St-Germain. Après plusieurs chutes inexpliquées, il se rend compte soudainement que ses deux pieds ont disparu. Sa femme, qu’il appelle à son aide, ne semble pas surprise de son état, se plaint elle-même d’une hernie et lui déclare que Léonie , leur bonne, (qu’il ne connaît pas) viendra le secourir. Le lendemain seulement, il sera impliqué dans un accident de la circulation et perdra ses deux jambes. Robonal, après plusieurs mois et après avoir discuté avec Mauvette de l’étrangeté de son état, lui présente une hypothèse acceptable rationnellement : la distorsion dans la chronologie des événements dont Mauvette a été l’épicentre, ne peut que contaminer l’univers entier. Un jour prochain, la chronologie renouera avec sa logique et, à cet instant, une perturbation temporelle maximale défera l’univers. C’est donc Mauvette, à son corps défendant, qui sera la cause de la fin du monde.
Une nouvelle surréaliste, étrange, qui émet pour la première fois en littérature, la théorie du chaos.
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Après une courte introduction sur la nature des comètes, rocheuses ou gazeuses, et sur leur périodicité ainsi que leur influence sur les sociétés, l’auteur annonce qu’une comète viendra dans la banlieue solaire en 1904 (le roman a été écrit en 1882).
Découvert par l’astronome Cométard de l’observatoire de Paris, l’astre annoncé jette le trouble dans la population, provoquant la création de la « Commission Internationale de Berne » dans laquelle siègeront entre autres, des astronomes, (Cométard, Cosmognaute, Orbitson), des mathématiciens (Cosinus), des météorologistes (Ventadouros et Ouragnos) :
« Mais que sont toutes ces commissions auprès de celle qui fut proposée par l’honorable conseiller de Schaffhouse, qui possédera pendant un temps donné le pouvoir absolu de toute la terre ! Berne, centre du monde pendant un mois ! Administration de savants universels ! Quel beau rêve pour un centralisateur ! Cantons où êtes –vous ? Le vieil ours de Berne debout sur le planisphère, un drapeau à la main, et sur le drapeau encore des ours en sautoir ! Quelle gloire, quel bonheur ! »
Avec un clin d’œil particulier de l’auteur envers un écrivain de grande stature , il complète le groupe d’étude :
« Sur la proposition du président Cosmognaute , acclamée par tous ses collègues, le poste de secrétaire en chef fut proposé à M. Jules Verne, écrivain scientifique célèbre de Paris. Malgré son grand âge, cet illustre propagateur de la science voulut bien accepter ces importantes fonctions, pour lesquelles il était si bien qualifié. Aucun savant peut-être ne connaissait sa planète aussi bien que lui, extérieurement et même intérieurement ! »
Les travaux confirment la nature entièrement gazeuse de cette comète , ce qui constitue un très grand danger pour la Terre:
« les raies caractéristiques de l’hydrogène et du carbone sont parfaitement déterminées, aucun doute n’est possible ! (…) La comète est un gros volume d’hydrogène carbonné qui va fondre sur la Terre ! Malheureux habitants ! »
les calculs feront apparaître une conjonction de l’astre vagabond avec notre globe. Dans un délai d’un mois, la terre sera totalement immergée dans une masse de gaz hautement toxique :
« A partir de 2000 mètres de hauteur, les deux gaz seront mélangés sur une épaisseur qui atteindra 40 kilomètres ; cela donne, pour le grisou, le chiffre : Dix-sept milliards de kilomètres cubes, en chiffre rond !
Voilà l’ennemi qui menace la terre ! L’épaisseur de la couche d’air pur sera égale dans tout l’hémisphère boréal, mais elle ira en augmentant à partir de l’équateur ves le pôle sud, où elle atteindra une épaisseur de 10 kilomètres pendant le moment d’équilibre. Le point exact où aura lieu le maximum d’épaisseur ne sera pas exactement le pôle sud, mais un point du cercle polaire antarctique, situé au midi de la Nouvelle-Zélande. En résumé, notre atmosphère prendra la forme d’un œuf dans lequel le jaune central se trouverait très près du petit bout. La comète a un diamètre quatre fois supérieur à celui de la terre, son volume est donc soixante-quatre fois plus grand. C’est un astre très gros ! Le temps total de l’immersion de la terre dans la masse gazeuse sera de 8 minutes. »
Des décisions devront être prises très vite, après vérification des calculs par le brave Dr. Ox de Hollande (référence à Jules Verne) qui minimise le danger. Pourtant, la comète arrivant par le nord, l’atmosphère terrestre sera violemment refoulée vers l’hémisphère austral en provoquant des vents violents et des raz de marée :
« Les côtes de l’hémisphère austral seront inondées au flux, celles du boréal au reflux de l’énorme marée. L’eau se précipitera dans toutes les vallées des fleuves qui arrivent à la mer et remontera leurs barres à plusieurs lieues en amont, en dévastant tout sur leur passage. Plus d’une plaine basse, quoique située au milieu des terres, sera transformée en mer intérieure. »
Au-dessus de 2000 mètres, la couche d’air sera comprimée selon un facteur trois, puis le mélange détonnant d’hydrogène carboné et d’oxygène terrestre se mettra en place durant huit minutes, jusqu’au départ de la comète hors de l’orbite terrestre. Durant ces huit minutes, la Terre se trouvera en danger de mort, menacée d’exploser à la moindre étincelle.
La Commission de Berne, au-delà des motions de sauvegarde telles que l’interdiction de toute spéculation en bourse à ce moment-là, énonce les dispositions à prendre par le monde entier, d’interdire toute flamme artificielle et de prévenir toute mise à feu naturelle durant cette très courte période de temps, se réservant de s’inquiéter du cas des orages, le volcanisme naturel n’étant même pas envisagé. Réguler les réactions humaines pourrait s’avérer plus délicat:
« A quelles extrémités vont se porter ces humains ?… C’est à faire frémir ! Spectroskof lui-même devint tout pâle en y pensant !
Pianetti disait avec son accent italien :
-Maladetta, sers camarades, si nous trouvons des zazérolithes dans la cométa, nous pouvons plier bagaze presto ; fera pas beau sur la terre, les derniers zours, les hommes y deviendront fous !
-Qu’ils deviennent fous, ajoutait Spectroscof, qui parlait fort bien le français, comme tous les Russes, cela nous serait assez égal, ils le sont déjà beaucoup, mais ils deviendraient enragés, et comme il leur faudra nécessairement des victimes, nous serons les premiers pris. La comète étant un astre et nous des astronomes, c’est à nous la faute, si elle menace la terre, car tout astre est de notre ressort ! (…) Ce raisonnement des savants était logique. Dans toutes les calamités publiques, l’humanité cherche à décharger sa colère sur quelque victime. Autrefois les Juifs étaient des souffre-douleur universels dans les cas d’épidémie et de disette d’argent. Comme il n’est guère possible de les rendre responsables des futurs méfaits de la comète, ce seront les malheureux astronomes qui paieront la carte ! »
Pour éviter les forts coups de vent, ils conseillent aux individus de se coucher ou de de réfugier sous terre, selon leurs possibilités. Les côtes devront aussi être désertées pour les hauteurs avoisinantes. Les icebergs, détachés de la banquise polaire, constituant un grave danger pour la circulation maritime, la navigation devra impérativement cesser. Enfin, pour éviter la foudre , l’on utilisera l’invention du professeur Ventadouros, le « paragrêle », une tige, qui envoyée dans les nuages à l’aide des ballons réquisitionnés à l’armée, empêchera les éclairs de se former. La plus importante des mesures sera l’interdiction formelle de fumer, de faire sa cuisine au feu, de se chauffer, et de continuer la fabrication des arsenaux militaires, en un mot de rendre inerte tout ce qui serait susceptible de faire éclater le grisou atmosphérique.
En Russie, un groupe de nihilistes, réunis dans un bar d’apparence honnête autour de demoiselle Katarina (alias l’affreuse anarchiste Dynamita) et d’Astrolovitz, un jeune savant de l’observatoire de Moscou, autre membre anarchiste influent, ne l’entendent pas de cette oreille. Ils voient dans l’arrivée de la comète une occasion unique et définitive de régler le problème de la lutte des classes. L’action votée et approuvée par les membres du comité prévoit la montée en ballon de Dynamita et d’Astrolovitz au-dessus de 2000 mètres pour enflammer l’atmosphère terrestre à l’aide d’une bombe au pétrole.
A moins de douze jours de l’échéance fatale, la tension extraordinaire n’empêchera pourtant pas certains citoyens d’utiliser le danger à leur profit :
« Plusieurs magasins, toujours à la poursuite de nouvelles réclames, ont pris pour enseigne : A la fin du monde, prix de faveur !
L’un d’eux annonce qu’à l’occasion des derniers jours de l’existence terrestre, il vendra à 30% de rabais des articles indispensables à posséder pendant le mauvais moment. C’étaient des sortes de cache-nez, avec régulateurs de pression, permettant de respirer sous une pression quelconque, aussi ajoutait-il dessous : Appareil recommandé par la commission internationale de Berne.
Un autre a pris pour enseigne : A la comète ! »
De même, toutes les inventions modernes, téléphone, microphones, phonographes, bateaux qui se modifient en sous-marin en cas de mauvais temps, et surtout dirigeables, seront mis en usage pour observer la situation et prémunir les populations de la catastrophe.
Les nihilistes, dans un désir de vengeance, ont encore pris la décision de prévenir la population moscovite de sa mort prochaine, deux heures avant l’explosion, grâce à un invention étonnante, une affiche dont le texte initial se transforme au bout d’un laps de temps, révélant un second texte d’une toute autre nature, à l’aide d’un système d’encre temporisateur.
Le ballon d’Astrolovitz est paré, la bombe en place. Sous le prétexte d’observer l’évolution du gaz à 2000 mètres d’altitude, le couple d’anarchistes s’élève dans les airs pendant que, partout à Moscou, est affichée la déclaration suivante :
« Peuple russe !
Le comité révolutionnaire, estimant qu’il vaut mieux pour toi disparaître que continuer à vivre dans la servitude, a, dans sa séance du 12 septembre 1904, décrété la fin du monde, utilisant à cet effet le grisou qui entourera la terre pendant le passage de la comète, aujourd’hui, 22 septembre, à 2 heures et quart du jour ! Le frère Pavel Astrolovitz, adjoint supérieur à l’observatoire de Moscou, a été chargé de l’exécution de la sentence, aidé par Dynamita Fougassief. Tel est le motif de leur départ en ballon, auquel tu viens d’assister.
A 2 heures et quart (longitude de Moscou) la terre sera pulvérisée de nos mains et tes chaînes tomberont pour toujours.
Sois-nous reconnaissant !
Le Conseil Supérieur. »
Dans la panique effrénée qui s’ensuit, le général Bombardicoff avec son aide de camp Obusine, tente la manœuvre de la dernière chance en poursuivant les deux criminels. Vieil officier blanchi sous le harnais, fin aérostatier, au bout d’une longue course-poursuite, il pourra s’approcher de si près des anarchistes qu’il n’a plus qu’à les abattre d’un coup de sabre. Mais en ce jour radieux d’un 22 septembre 1904, la comète aborde la terre. Soudain l’arrivée subit du gaz comprimé provoque des oscillations de la nacelle qui éloignent derechef Bombardicoff des assassins. Dépité, outré, galvanisé, celui-ci ne voit plus qu’un seul moyen d’en venir à bout : les abattre à coups de canon ! Ce qu’il fit, faisant du même coup sauter la terre :
« Prompt comme la foudre, sans que le major qui s’élance puisse l’arrêter, il (= Bombardicoff) saisit son sabre par la lame et frappe d’un geste désespéré sur l’amorce du canon…….. qui part !!!
….…………..
Un seul cri, perçant, instantané, atroce, celui de dix-huit cent millions de créatures humaines s’éleva dans l’espace et tout fut fini !
La terre avait vécu !!!!
……………..
La force cosmique qui retenait les molécules attachées les unes aux autres n’a pu résister à l’explosion des dix-sept milliards (17,000,000, 0000) de kilomètres cubes de grisou !
…………
la science avait sauvé la terre.
La méchanceté humaine développée par l’oppression la condamna.
Le sabre, toujours digne représentant des plus grandes calamités de notre globe, lui donna le coup fatal.
Chacun est bien resté dans son rôle jusqu’à la fin !!….. »
Aujourd’hui encore les autres astres du système solaire peuvent contempler la magnifique masse gazeuse augmentée du poids de tous les atomes terrestres, qui orbite autour du soleil à la place de la terre.
Ce roman, précurseur des récits de comètes et rempli des idéaux et préjugés de son époque. L’ironie appuyée, l’humour constant, cache à peine la haine de l’auteur envers les mouvements révolutionnaires, responsables directement de la destruction du monde. Hormis quelques longueurs où il passe en revue –comme dans tout bon roman scientifique du siècle- les progrès des sciences, l’intrigue avance lestement rendant la course-poursuite finale digne d’un film d’aventures. L’ambiance du texte est proche de celle dégagée par une série de cartes postales humoristiques, éditées en 1910 pour saluer l’approche de la comète de Halley. Cet ouvrage, cité par Versins, est de toute rareté et représente vraisemblablement avec « Olga Romanoff » de Griffith (non traduit) l’une des premières tentatives (avant celle de Flammarion) de se représenter « scientifiquement » les conséquences d’une conjonction cométaires avec la terre aboutissant à sa totale destruction.
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Haut! Les Ailes - Par BenF
Les carnets de vol du lieutenant Saint-Bris et de son mécanicien l’Alsacien Kaufmann forment la trame de l’ouvrage ; notes prises au jour le jour par un pilote, chef d’escadrille, durant la première Guerre Mondiale, et qui relatent sa lutte contre les éléments, les impondérables techniques, ou les Allemands envahissant la France. Sa mission consiste à récupérer des informations pour en informer les lignes arrière ou à bombarder des zones stratégiques, pour retarder la poussée des Prussiens.
D’une audace folle, à l’instar de ses autres amis pilotes, le regard fixé sur la ligne bleue des Vosges, animé d’un patriotisme ardent, Saint-Bris construit à lui seul l’épopée moderne.Parti du territoire de Belfort, il survole l’Alsace occupée et ses villages chatoyants, il suit de là-haut les manœuvres des zeppelins teutons qui souillent notre beau ciel d’azur en y semant la mort et la destruction. Ses vols l’amènent, en un premier temps, avec ses mitrailleuses, à faire le coup de feu contre trois zeppelins. L’un sera immédiatement abattu et s’écrasera dans la plaine d’Alsace. Les deux autres prendront la fuite. Lors de sa poursuite, l’avion de Saint-Bris sera criblé de balles, lui imposant un atterrissage forcé dans une des clairières de la forêt de Boerenwald. Ce qui lui vaudra l’aide des autochtones, notamment celle de la belle Colette de Tichemont avec ses yeux bleus :
« Soudain la porte du fond de la salle de billard s’ouvre, et dans l’encadrement une silhouette fine et élégante de jeune fille apparaît. Est-elle jolie ? je ne sais. Mais l’ensemble est séduisant, fait de grâce, de jeunesse, et de ligne aristocratique.
-Colette, dit M. de Tichémont, qui regarde comme moi s’avancer la jeune fille, je te présente le lieutenant Saint-Bris, officier aviateur, arrivé tout droit de France en descendant du ciel !
-Monsieur, répond une voix charmante, à ce double titre soyez le bienvenu.
Et la poignée de main est à la fois douce et énergique, tandis que les yeux bleus sont résolus et vaillants comme le sont les yeux d’Alsacienne…. »
Ceci lui permettra d’aller au bout de sa mission, soit de faire exploser un pont, privant les envahisseurs d’une grande voie d’accès en territoire français. L’avion réparé, Saint-Bris reprendra l’air difficilement, se délestant de tout poids superflu :
«L’avion semble monter péniblement. Les sapins se précisent. Ils émergent du brouillard. J’ai l’impression rapide que je ne passerai pas, que nous allons nous écraser dessus…. Brutalement, je pousse à droite et à fond la direction et le gauchissement. L’avion projeté sur l’aile fait presque un demi-tour sur lui-même. Mais devant moi, dans la nouvelle direction, j’ai vu une trouée entre deux sapinières moins hautes. Je pique dessus en cabrant désespérément. Nous passons juste. J’aperçois, en me penchant, le train d’atterrissage qui frôle la cime des sapins tandis que les roues continuant leur mouvement du départ, tournent dans le vide ! »
Une deuxième mission l’incitera à poursuivre des zeppelins jusqu’en pays ennemi. Avec une folle témérité, il s’engage au-dessus de la gare aérienne de Friederishafen sur laquelle il laisse tomber des bombes incendiaires :
« Du côté des ateliers pour lesquels j’ai gardé ma dernière série d’explosifs, j’ai eu une agréable surprise. Le résultat a dépassé mes prévisions. Mes premiers projectiles sont tombés sur des toitures vitrées, faisant plus de bruit que de mal, semant plus d’épouvante que de mort, autour d’eux. Mais à ma profonde stupéfaction, j’ai vu tout à coup une fumée noire, épaisse, surgir des bâtiments bombardés. Puis de longues flammes ont apparu. Sans m’en douter, j’ai dû atteindre un des magasins de réserve d’essence et de matières inflammables. »
Il s’ensuit un énorme incendie qui anéantit un grand nombre de zeppelins. Immédiatement pris en filature par la chasse allemande, et quoique blessé, il s’en sortira vivant. Ramassé inconscient dans son biplan en morceaux, il sera soigné au lazaret de Mulhouse et chouchouté par de gentilles infirmières, avant de rejoindre son escadrille et son chef, le capitaine Beauchery qui déborde de joie à cette occasion. Son héroïsme et ses coups d’éclats lui valurent une grande renommée et une montée en grade. Le nouveau capitaine répondra à une autre mission de la plus haute importance au moment même où les divisions allemandes furent en passe d’être repoussées du territoire sous la formidable pesée des armées françaises qui reconquièrent l’Alsace et la Moselle. Du haut du ciel, son cœur bat à l’unisson avec celui des «pious-pious » :
« A ce signal, une clameur formidable, plus formidable encore que la voix des canons, s’élève, clameur sortie de milliers de poitrines hurlantes, redisant à l’envi le mot de «Chargez ! » De tous côtés, ce ne sont que des lignes noires qui se dressent, qui, brusquement, surgissent du sol. Il en sort de partout… des bois de Bezange, de la forêt de Champenoux, des maisons de Moncel, baïonnette au canon, dévalant en une ruée irrésistible vers les bataillons allemands, vers la Seille, tandis que par-dessus la clameur des voix, par-dessus le refrain endiablé de la charge sonné par tous les clairons, monte par bouffées le chant de la Marseillaise, répété par toutes les musiques militaires de la 11 ème division. »
Quittant là ses amis, il se met en quête de l’endroit exact où serait installée la base du haut-Commandement allemand, dans laquelle se terrent et les généraux abhorrés, et le Kaiser lui-même. Une mission à haut risque puisqu’il s’agit de survoler à très basse altitude le territoire ennemi. Echappant souvent aux balles avec son fidèle Kaufmann, qui colmate en plein vol les brèches faites au réservoir d’essence, il mitraille de-ci, de là des véhicules militaires engagés sur la route et s’astreint même à vérifier, en atterrissant, si ses balles ont touché leur objectif. Lors d’une de ces opérations, il constate, à sa grande surprise, qu’il vient de mitrailler et de blesser à mort le Kaiser lui-même :
« Je cours vers la route où règne le silence. La première auto brûle encore, amas de ferrailles rougies et tordues… Et plus loin la deuxième auto est couchée, éventrée. C’est bien une des Mercédes impériales. Un des conducteurs à casquette ornée des aigles d’argent gît sur la route, l’autre est affalé sur son volant, mort… La mitraille destructrice a fait son œuvre. …Au pied d’un arbre un officier général que je n’avais pas encore vu, est étendu. La tête est très pâle, coiffé du casque à aigles et pointes d‘or. Sur la tunique bleue un filet de sang coule sur les décorations et l’écharpe. En entendant marcher sur la route sa tête s’est soulevée… un vertige passe en moi… Je le reconnais. C’est le Kaiser. »
La poussée générale se poursuit, irrésistible, par Donaueschingen vers Mannheim, puis jusqu’au Danube. Et l’empire militaire allemand s’écroule. C’est le jour de l’armistice, le 21 septembre, que l’on retrouvera le corps de Saint-Bris et de son mécanicien, dans leur avion reposant dans un champ avec, autour d’eux, les carnets de vol du pilote qui, plus tard, fourniront la matière du présent ouvrage. Icare avait donné sa vie pour l’honneur de la France :
« Or ce même 21 septembre, le jour même où la Victoire poussait de ses ailes l’armée française, la mort frappait brutalement le plus vaillants de nos pilotes militaires, le capitaine Saint-Bris, et son mécanicien Kaufmann. (…) Le capitaine Saint-Bris avait l’air de dormir, assis sur son siège, le volant entre les mains, frappé comme il l’avait rêvé, en pleine lutte, en plein ciel, là-haut, à son poste de combat.»
«Haut les ailes» est un authentique témoignage des conditions de vie à bord des premiers avions de combat. Le texte clair, sans fioritures stylistiques est d’une lecture aisée. Les sentiments prêtés au héros sont évidemment d’une seule pièce : l’amour de la patrie et la haine de l’ennemi qui nous a volé l’Alsace et la Lorraine, « nos deux sœurs. ». Peu d’éléments dans le corps du récit signalent que nous sommes en présence d’un texte conjectural tant l’effet de vraisemblance s’impose. Quoique nous soyons en 1914, les carnets de vol ne sont pas datés. Le texte s’ouvre sur l’incipit suivant : « Carnets de route d’un Officier aviateur pendant la guerre de 19… » Et comme le héros tue le Kaiser durant un raid aérien, qu’il empêche nombre de zeppelins de bombarder Paris, qu’il détruit la plus grande usine de construction allemande, tous ces faits, étrangers à la vérité historique, nous obligent à classer l’ouvrage dans la thématique des « guerres futures » ou, plus précisément, des « guerres rêvées ».
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