Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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La Derniere Idylle - Par BenF
Le narrateur est assis dans sa chambre. On frappe à la porte : c’est une jeune femme. Très directive elle le convainc de lui faire un enfant. Selon elle, il serait le dernier homme vivant en ce monde, tous les autres mâles ayant été remplacés par des robots.
Pour l’en persuader, elle accumule les preuves en démasquant, sous la servilité masculine, «l‘élan mécanique». Elle aurait été attirée jusqu’à lui par l’odeur de phéromone mâle que n’ont pas les machines. Convaincu, il accepte de la féconder. Mais -ô surprise- elle s’aperçoit trop tard que lui aussi est un robot, qui, en lui injectant son sperme se sert de ce moyen pour l’euthanasier. Fin de la race humaine.
Une nouvelle charpentée, à la chute inattendue, ce qui est le moins que l’on puisse espérer d’un vieux routier de la SF. comme Gérard Klein.
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Tchernobagne - Par BenF
La centrale nucléaire Phénix 8 emploie des détenus comme personnel d’entretien depuis la catastrophe avignonnaise. Jordan est un infiltré, ancien membre de l’OSAF (Organisation Secrète des Antilles Françaises) qui espère rendre public le rapport K-17, lequel mentionne les doses d’irradiation excessives que subissent les détenus. S’appuyant sur l’épouse du Directeur Rouvre, une dévoreuse d’hommes, pour lui fournir des informations, Jordan fait connaissance de son groupe de co-détenus et s’habitue à son travail qui consiste à nettoyer des canalisations radioactives.
Rouvre décide d’augmenter la production au grand dam de ses collaborateurs directs, notamment Maillard le surveillant en chef, qui se sont façonnés une petite vie tranquille. Le jour du coup de force venu, Jordan, entraînant ses amis qui n’ont plus rien à perdre, sème le trouble dans les contrôles électroniques et prend d’assaut le poste de commandement de la centrale par l’extérieur, seule voie possible et point faible du système de contrôle. Il fait convoquer la presse, menaçant la direction de la P.I. (Pénitentiaire Indépendante) et la région d’une catastrophe nucléaire majeure. Maillard, soutenu par le Contrôleur Général de la P.I., manipule la presse et fait croire à Jordan que son entreprise de communication se déroule correctement. Pourtant, le groupe des émeutiers, ainsi que le journaliste, seront éliminés dès leur sortie, les intérêts de la P.I. dépassant de loin le sort de quelques malheureux bagnards. Rouvre profitera d’une promotion ascensionnelle pour répondre à la loi du système de Peter.
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Le narrateur, dont c’est la passion, fouille les vieilles ruines. Plutôt évolué (il possède des outils, des médicaments, du chocolat) en un monde primitif, il apprend de la bouche d’un farouche chef de tribu qu’il existe, à l’intérieur des terres, un lieu maudit lourd de menaces. Il s’y rend et découvre les restes d’une cité effondrée, lieu mort où seule règne la poussière :
« C’était bien un Lieu Mort. Aucune vie n’y régnait. C’était aussi un Lieu Sombre, car il n’y poussait pas d’herbe. C’était devenu un désert aride. Même ces plantes rudes et hardies dont les racines trouvent subsistance dans les cendres des bâtiments anéantis, ne dressaient point leurs feuilles sur cette désolation. Sous la pluie de la mauvaise saison, ce devait être un bourbier. Maintenant, rôti par le soleil d’août, c’était un monceau de cendres boursouflé d’excroissances grises qui ressemblaient à des tisons éteints.»
Dans la nuit couraient d’étranges mélopées. Ce lieu paraissait hanté. Mais lorsque des parties de son habillement disparaissent, il met rapidement la main au collet de son voleur : un nain contrefait, un pauvre hère qu’il a de la peine à classer parmi les humains:
« Telle était donc la chose sans nom qui épouvantait le vieux chef sanguinaire de la Zone Côtière. Un être anémique, à bouche de rongeur, presque sans front et dont les membres étaient pareils aux tiges fragiles que les plantes risquent dans le noir… Il s’était affaissé, gazouillant et geignant à mes pieds. Les yeux étaient vastes, pareils à ceux d’un lémur, ses oreilles longues, pointues, presque transparentes.»
Il lui fait penser à ces elfes des contes de fées, voire à ces fameux Pictes qui jadis, cachés sous terre, résistèrent farouchement aux envahisseurs. Il le soigne, l’aguichant avec son chocolat avant que le petit être ne disparaisse. En le poursuivant, il découvre l’ouverture de sa retraite :
« C’est ainsi que je trouvai le couvercle du monde souterrain. C’était un disque de métal érodé qui bouchait un trou dans le sol. Je le frappai de mon marteau. Il s’effrita en pièces qui s’effondrèrent dans l’ouverture. Et de celle-ci s’exhala aussitôt cet effluve écoeurant de moisissure que j’avais déjà flairé. »
En voulant y accéder, il se brise une jambe et reste étalé en cet endroit souterrain, obscur et humide, ancien réseau d’innombrables tunnels. Sans aucun moyen de se soigner, il subit la sollicitude inquiétante du petit Peuple, ces kobolds dont l’unique ressource sont les rats qu’ils élèvent comme l’on faisait jadis des moutons. Dégénérés et sans structure sociale, dénués de tout, ils végètent là-dessous avec leurs rats, attendant la mort. Comme d’ailleurs le narrateur, dont la blessure s’est infectée. En un ultime sursaut, la lumière se fait en son esprit : il se trouve en présence des derniers rejetons des fiers citoyens de jadis, habitants d’une des plus grandes villes de la terre :
« Annan, ce nom que les Hommes-rats donnaient à leur Grande Ville Détruite remontait d’abord à « Onnon » puis à « Lonnon » qui avait été « LONDON ! »
Une nouvelle incisive, brève, hallucinée. Le ton désespéré rejoint la situation limite, évocation sans concession des conséquences ultimes d’une guerre nucléaire. Belle nouvelle, et méconnue.
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Laterre De La Bombe - Par BenF
Vol. 01 : la Terre de la bombe Tome 1, éd. Glénat, 1979, 1 vol. cartonné, in-quarto, 48 pl. BD d’expression française
1 ère parution : 1979
Cette terre de la Bombe mérite bien son nom. Un paysage ravagé, lunaire. Des mesas et des canyons où soufflent le vent. Du sable, des arbres tordus, une végétation ravagée où s'éparpillent les squelettes. Et, dans l'ensemble, des vivants. Etres curieux, bizarres, hybrides, fruits des monstrueuses mutations. Des animaux à têtes d'homme, des hommes distordus, des monstruosités glapissantes, infernales, dégoulinantes. Agissant selon une amoralité foncière, leur seul credo est de survivre, de manger ou d'être mangé. Dans cette brutale lutte pour la vie, la seule forme de coopération est l'alliance objective entre des entités différentes déployant une énergie sauvage pour la survie.
C'est dans ce décor que se situent les pérégrinations de notre groupe de héros, à savoir: Coderc, l'humain normal, le sombre ténébreux et redoutable guerrier; Baixas, son compagnon , homosexuel, retors et dangereux. Tous les deux se déplacent sur le dos de leurs amis, des animaux qui parlent et qui sont doués de jugement; Marie, la jument blanche et Jo, le puissant taureau qui, à l'occasion, ne déteste pas avoir des relations sexuelles avec sa compagne; enfin, le bâtard Simac, un chien bavard qui peut se révéler lui aussi , extrêmement dangereux.
Ils sont en route pour une localité où se traitent les affaires normales de la vie: vente d'esclaves sexuels, êtres humains engraissés et suspendus à l'étal comme viande de boucherie attendant le client. Désargentés comme à leur habitude, Baixas s'offre comme esclave sexuel à un dénommé Cureavion qui deviendra son amant et ami de coeur, et Coderc sera acheté par Télée, une riche patricienne sans scrupules propriétaire de la boucherie humaine. Elle se livre à des orgies de sexe et de chair qui font vomir Coderc à un point tel qu'il appelle immédiatement ses amis à la rescousse afin de mettre bon ordre aux débordements. Télée, humiliée, basculée dans une fosse à purin, ne songera plus qu'à se venger.
Quelques temps après, toujours à la recherche de nourriture, ils tombent sur un dangereux groupe de dégénérés. Cureavion, qui les accompagnait, est tué, ce qui rend Baixas fou de rage et de chagrin, qui expédie tout cela en enfer.
Un nouvel épisode les voient aux prises avec les "Corbos", oiseaux charognards soutenant des êtres humains. La Maîtresse de Claire, une louve blanche qui raconte son histoire à Simac, a été enlevée. Le groupe propose son aide à Claire. Arrivés sur site (près d'un ancien pilier d'autoroute), ils apprennent que les Corbos sont obligés d'agir de la sorte afin de procurer sa nourriture à une immense masse protoplasmique aux mille bouches, surnommée "Bonbon". Le monstre est neutralisé séance tenante.
Leur chemin croise à nouveau celui de Télée qui, requinquée, s'est rachetée une troupe de soudards mené par le redoutable Nexon, son lieutenant. Télée, qui a capturé nos amis, oblige Coderc à une copulation avec elle et, au moment de l'orgasme, demande à Nexon de couper la main droite de son amant et de la cautériser immédiatement par le feu. Puis, ils poursuivent leur chemin, traînés à la suite de la caravane de Télée.
Ce premier volume, une fois le décor posé, propose une série d'épisodes gravitant autour des thèmes du sexe et de la mort, avec des personnages récurrents.
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La Princesse-si-jolie en a assez de vivre dans sa chambre où on lui ramène sans cesse les cadavres des petites bêtes qu’elle avait tant de plaisir à visionner sur son écran. Prise d’un coup de folie, elle assassine sa chambrière et s’enfuit à l’extérieur rejoindre le prince charmant de ses rêves. Rattrapée par des gardes en habits de protection anti-radiations, elle est ramenée de force dans l’abri anti-atomique où l’attend son père en colère.
Chef de la cité souterraine, il n’a d’autre alternative que de la faire isoler, après décontamination, dans une cellule plombée. Tous les survivants, le visage ravagé par la maladie, devront être beaucoup plus vigilants à l’avenir.
Une BD qui joue sur l’opposition entre la réalité post-nucléaire et la beauté d’un paysage de conte de fées.
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L'odieux Tout-Puissant - Par BenF
Gérard Manvussa petit truand paresseux et inapte au travail est coincé sur un boulevard à Paris. Il espère rentrer chez lui avant que l’orage n’éclate, bien qu’il n’ait pas un sou en poche. Il pense voler une voiture et se rabat sur un triporteur.
Les cris d’orfraie poussés par une concierge alertent la maréchaussée. C’est la poursuite infernale qui se conclura par une rencontre de calandres avec la voiture d’Emma. Grâce à cette jeune femme, tout aussi anti-conventionnelle que lui, Gérard échappe aux policiers. Il sent qu’Emma ne lui est pas indifférente et lui fixe un rendez-vous pour le lendemain dans son taudis en se rendant chez ses parents qu’il déteste. Comme c’est son anniversaire, ils ne pourront lui refuser quelques billets. Chez eux il apprend de la bouche de sa mère qu’il est né d’un autre père, un bonhomme vieux et curieux qu’elle n’a plus jamais revu mais qui l’a chargé en son temps de révéler à Gérard son origine et son identité.
Goguenard, Gérard se rend chez Simon Cussonnet qui l’attend. L’abominable vieillard connaît tout de lui et lui révèle l’extraordinaire vérité : Cussonnet est Dieu et, par conséquent son fils Gérard, également ; mais c’est un dieu paillard, jouisseur, fatigué des hommes qu’il a crées, et qui envisage de prendre sa retraite. Se retirant du monde pour se consacrer exclusivement aux femmes, il délègue à Gérard sa toute-puissance.
Celui-ci de retour chez lui prendra progressivement conscience de son pouvoir lorsque voulant arranger son taudis il lui suffit de le vouloir pour avoir. Ayant rendez-vous avec Emma ce jour même, il embellit son intérieur en y accrochant la Joconde qu’il fait disparaître in petto du musée du Louvre. Leur nuit d’amour est merveilleuse et Gérard ressent un trouble profond : pour la première fois, il est en train de tomber amoureux d’une femme. Lorsqu’il l’annonce à Emma, celle-ci reste très distante : elle ne croit pas à l’amour.
Profondément contrarié, l’Odieux tout-puissant, anarchiste et amoureux transi, se libère de sa mauvaise humeur en perturbant la vie sociale des humains. Après avoir envoyé la Tour Eiffel au sommet du Mont Blanc, il bafoue le président de la République lors d’une interview télévisée et, comme si cela ne suffisait pas, transfère la ville de Paris au bord du lac Titicaca :
" Paris se trouvait désormais au bord du lac Titicaca à cheval sur le Pérou et la Bolivie, à près de 4000 mètres d’altitude. Les banlieusards venant travailler dans la capitale ne découvrirent, à la place de celle-ci, qu’une vaste étendue désertique au bord de laquelle s’interrompaient brusquement routes et voies ferrées. Seule la Seine était toujours là, sans ces ponts. "
De tels bouleversements provoquent les prémices d’une guerre européenne, impossible à mener puisque Gérard transforme et les armes et les hommes :
" Les soldats, n’ayant plus d’officiers pour les commander, auraient alors pu peinardement rentrer chez eux. Ils n’en firent rien, s’associèrent entre ex-ennemis, se mirent à rançonner la population civile et se livrèrent, pour passer le temps, à d’affreux holocaustes sur celle-ci, décimant et détruisant des villages entiers avec d’autant plus d’allégresse qu’ils étaient assurés de ne pas subir de représailles. "
Agacé de voir les religieux évoquer Dieu à tout instant, il envoie sur orbite d’attente toutes les cathédrales, temples, mosquées qui jalonnent le monde, bientôt suivis par le pape lui-même :
" L’instant d’après, le palais papal tout entier, et avec lui tous ses occupants, du pape lui-même au plus insignifiant des gardes pontificaux, prenaient leur essor et décollaient, avec toute la lenteur convenant à la solennité du moment, pour rejoindre dans la stratosphère les temples arrachés au sol français. "
Enfin, il se décide de vivre dans la solitude avec la seule Emma, comme au début des temps, quand on jouait la pièce d’Adam et d’Eve. Alors, de par sa seule volonté, il abolit toute la création en faisant disparaître la totalité de l’espèce humaine, à l’exception d’Emma (et de Berthe on ne sait jamais!), qu’il rend immortelle.
Roman truculent, humoristique, au texte argotique lestement troussé, " l’Odieux tout-puissant " se greffe sur le genre cataclysmique comme par hasard, et sans vraiment y toucher. Un petit roman très curieux.
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Les Bêtes Du Walhalla - Par BenF
L’enquête de « Mongo » Frederickson, le nain détective, et de son frère Garth, débute de manière curieuse au Nebraska, à Peru County, lors de l’enterrement d’un petit neveu, Tommy, et de son copain Rod. Assassinés tous deux, semble-t-il.
Une première piste mène les détectives auprès de la Volsung Corporation, une mystérieuse entreprise de traitement du maïs, installée dans la région. Mongo sera poursuivi par Jack Bolesh, un ancien ennemi d’enfance, devenu shérif pour le compte de la Volsung, qui ne supporte pas que le nain puisse se mêler de l’affaire du « double suicide ». Pourtant, les deux frères arrivent à faire la preuve que les jeunes ont bien été assassinés parce qu’ils s’étaient trop approchés du bâtiment mystérieux. La Volsung appartiendrait à Sigmund Loge, un savant charismatique, deux fois prix Nobel, et fondateur, à ses moments perdus, d’une secte religieuse aux ramifications multiples.
Pour en savoir plus, ils font appel à Lipitt, un agent extérieur et ancienne connaissance de Mongo, qui a travaillé pour Loge. Arrêtés à nouveau par Bolesh, celui-ci décide de les mettre définitivement sur la touche en leur injectant un mystérieux produit qui, insensiblement, provoquera leur régression physiologique. Garth se couvrira de poils et développera des réflexes foudroyants alors que Mongo, parfaitement photophobe, présentera des mains et des pieds palmés ! c’est Lipitt qui tuera Jack Bolesh, pour libérer les deux frères et qui leur dira la vérité au sujet des Loge : il y a Obbie, le plus jeune, un adolescent vaniteux et égoïste, Siegfrid, son père, un être malfaisant et savant de son état, enfin Siegmund, le grand-père, qui se fait passer pour Dieu aux yeux de ses adeptes. Il semble qu’ils procéderaient, sous le couvert de la Volsung, à des expériences de manipulations génétiques dont Mongo et Garth ont déjà fait les frais :
« Supposons que l’objectif du Projet Walhalla soit d’obtenir la capacité de provoquer une rapide dégénérescence chez les humains d’âge adulte et leur progéniture au sein de certaines populations bien précises. Il ne s’agit pas de tuer ; ça, les bombes et les balles savent le faire, et tout le monde est largement pourvu dans ce domaine. Et, bien évidemment, il ne sert à rien de simplement déformer les gens. Le processus de dégénérescence doit être contrôlé, discret et quasiment indétectable. Disons qu’il faut trouver une sorte de sérum qui déclenche une dégénérescence conduisant à la création d’êtres humains stupides et dociles qui ne seront plus véritablement des humains. Pour simplifier, imaginons des créatures d’apparence humaine, se situant quelque part sur l’échelle de l’évolution entre le néanderthalien et cromagnon. »
Mystérieux et protégé par une force spéciale appelée «les Gardiens», sans doute appuyé par des lobbies gouvernementaux d’extrême-droite, Siegmund est en passe de boucler le «Projet Walhalla». Il ne lui reste plus qu’à mettre la main sur Garth et Mongo, cobayes précieux à ses yeux. Il est d’ailleurs le seul à pouvoir leur administrer l’antidote à leur mal. Pour connaître sa retraite, les deux détectives se feront passer pour des adeptes, en s’introduisant dans une des cellules religieuses du savant fou. C’est à Centralia, en Pennsylvanie que travaille Siegmund.
Curieux mélange d’ambiance romantique à la Wagner et du «Seigneur des anneaux» de Tolkien, les bâtiments de Centralia sont situés sur un terrain volcanique et instable. D’emblée, Garth et Mongo se feront repérer par le gardien des lieux, un immense gorille (Golly) doué d’une certaine intelligence, qui les remet entre les mains d’Obbie et de Siegfrid. Ceux-ci se pourléchant à l’avance du plaisir qu’ils prendront à les torturer, leur montrent « la Chambre Noire», un puits aboutissant à des tunnels que hantent les échantillons ratés de la science génétique des Loge. Surveillés par Golly et Hugo, un géant ancien condisciple de cirque de Mongo, les deux frères seront soumis à des tests et prélèvements physiologiques complets. Ce délai permettra à Mongo de tenter de convaincre Hugo du danger que représente le projet Walhalla, auquel celui-ci refuse de croire. Pourtant Hugo, et même Golly, devront se rendre à l’évidence quand Mongo leur fera visiter la Chambre Noire. Surpris par les Loge, Hugo sera précipité dans le puit.
C’en est trop pour Golly qui tue Obbie pendant que Mongo se débarrasse de Siegfried. C’est donc un groupe curieux constitué par un nain, un géant, un gorille parlant et une sorte de brute prognathe (Garth au bout de sa régression) qui s’enfuira de Centralia en direction du repaire secret de Siegmund, quelque part au Groenland. Garth et Mongo manqueront de périr de froid, mais le choc thermique leur fera retrouver leur état normal. Finalement, parvenus jusqu’à l’antre du savant fou, ils seront amenés à écouter son discours délirant :
« -Dieu est au courant.
Les yeux de Loge s’emplirent de larmes ; des larmes de bonté et d’amour.
-Hein ? Quoi ?
-Je dois avouer que je n’ai pas été totalement franc avec vous, dit le vieil homme d’une voix vibrante d’extase tout à coup. J’ai dit qu’il n’existait pas de dieux, mais Dieu existe… le Dieu de l’univers, notre Dieu à tous. Il m’a parlé pour la première fois quand j’avais douze ans, il m’a dit de commencer à collecter les images et les extraits de films que vous avez vus. Depuis ce jour, il me parle régulièrement, il me guide dans mon travail. C’est Dieu qui m’a donné le système mathématique dont j’avais besoin pour appliquer la parabole de Triage à l’humanité, c’est Dieu qui m’a poussé à prendre la responsabilité de développer le Projet Walhalla. J’exécute la volonté de Dieu. Voyez-vous, messieurs, je suis réellement le messie. Sur ce, adieu. »
Libérés par le gardien Leviticus enfin convaincu de la folie de Loge, laissant derrière eux des bâtiments en feu, ils seront ramenés par Lipitt à Peru Coutry où ils jouiront d’un repos mérité.
« les Bêtes du Walhalla » concentre la thématique du grand guignol, du roman noir et du genre cataclysmique. Ses gentils monstres, à l’instar de ceux du film « Freaks », mettront en évidence la monstruosité psychologique du savant fou. Quant aux prouesses de Mongo et consort, elles se suivent sans désemparer obligeant le lecteur à s’accrocher au récit, quoiqu’il arrive.
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Quatre Cavaliers - Par BenF
Unité de temps, de lieu, d’action, de personnages. Le lieu : Paris et la France. Le Temps : une journée de 24 heures, comme dans les pièces classiques, qui commence à 19 h le soir et s’achève à 19h le surlendemain, rythmée heure par heure. L’Action : la préparation de la bombe atomique se désintégrant au-dessus de Paris et renvoyant tous les personnages au néant. Les Personnages : l’analyse de leurs faits et gestes, généreux ou odieux, qui s’emploient à vivre leur dernière journée.
Odart, tout d’abord. Un vieux biologiste, auteur réputé de plusieurs ouvrages sur l’ADN, qui entretient une relation coupable à ses yeux avec Mily, une jeune comédienne sans scrupules. S’étant intéressé aux conséquences des retombées d’Hiroshima, il en a publié un ouvrage d’avertissement qui n’a pas plu aux autorités :
«Sa première leçon du monde moderne, deux mantes religieuses la lui donnèrent. (…) Au lieu de les écraser, il les avait enfermés sous une cloche de verre. Longtemps elles s’observèrent, cambrées sur leurs pattes arrière, la tête tournée, les ailes rigides. Ensuite l’une s’est avancée imperceptiblement, en suivant la circonférence, bientôt imitée par la seconde. Elles commencèrent à sautiller, toujours s’épiant et se menaçant de leurs bras hérissés d’épines, de leurs griffes tendues, de leurs mandibules ouvertes. Puis elles tournèrent de plus en plus vite, s’injuriant dans leur langage, gesticulant.
Tout à coup, elles bondirent, s’étreignirent, se piquant, se mordant, se déchiquetant avec rage. Et des pattes tombaient, arrachées, parmi des fragments d’élytres. Un lait blanchâtre coulait des cuirasses trouées, fendues. Ainsi pendant un tragique quart d’heure, elles s’étaient acharnées, s’étaient entre-dévorées, pour s’abattre enfin et mourir presque ensemble. »
En conséquence, le voilà mis au placard, avec assez de temps pour méditer sur la méchanceté des êtres qui ont tué son chien, ou la trahison d’Ermant, son disciple, qui lui a pris Mily :
« Bon Dieu, encore une journée à tirer ! Le bus, le métro, les dossiers, le rien… C’est Ermant qui travaillera au microscope électronique, la merveille que tu as tant réclamée. La laborantine que tu as formée, lui passera les plaques. La secrétaire que tu as choisie, sténographiera ses observations… Et toi, tu rédigeras des minutes qui seront amputées, dénaturées ou refusées. Tu attendras le soir. L’huissier chauve te fera un brin de conduite, en te parlant du temps, de la guerre ou des bonshommes de neige. Et la rue sera obscure. L’avenue, animée par une foule heureuse, parce que Noël approche. Le métro, le bus, l’œuf à la coque et le verre de lait… Un nouveau mensonge de Mily, une explication oiseuse, ensuite la nuit solitaire, les lumières du dix-septième étage, les rêves morbides, et rien, plus rien… Ce rien que tu as voulu… »
Talvart, le ministre de l’Intérieur. Tout en façade et sourire qui cachent l’obscénité de son ascension sociale. Prêt à s’allier avec tous, pourvu qu’il en tire de substantiels bénéfices. Notamment avec Jullien, le banquier, et sa famille, égoïste, odieux, méprisant, à vomir. Criminel dans l’âme, prévoyant, l’instinct de survie chevillé à son corps lui a fait concevoir un abri anti-atomique opérationnel en sa propriété. Mais comme l’on ne peut gagner sur tous les plans, il a hérité d’un fils lucide et cynique qui le condamne, condamne son époque, préférant mourir à Paris, en faisant la fête avec ses amis.
Monsieur Pascuel, dit « Bin-Bin » et sa femme. L’archétype du profiteur de guerre, pour qui toutes les situations dangereuses sont bonnes à se remplir les poches. Incrédule devant la radicale nouveauté de la guerre qui se profile, il mourra vaporisé, heureux d’avoir cru à la bonne affaire.
D’autres encore, comme Tony Bartel, le syndicaliste, qui clouera au sol les avions d’Air France destinés à la fuite des ministres et hommes politiques, mais qui restera sans voix devant le cadavre de sa femme, tuée par les gardes civils. Ou les tendres amants, Martine et Jean qui s’aiment, fragiles et heureux comme au premier jour, avant l’embrasement final. Ou encore l’abbé Louis, qui incarne les doutes de la religion en face de l’épouvante humaine. Enfin, celui par qui le crime s’accomplit, l’ancien nazi Oberst Karl.
Obsédé par la défaite allemande, bouleversé par la disparition de son père spirituel Adolf Hitler, il songe à réunifier les deux Allemagnes quitte à faire exploser le monde. Fomentant révoltes et émeutes avec d’autres aigris de l’histoire, un coup de main sur une base américaine d’occupation lui permet de faire main basse sur du matériel d’assaut. Il prépare un raid sur Magdebourg aux mains des Russes, pour leur faire croire à la duplicité des Américains. Le gouvernement de Bonn imprévoyant ou fragile, ne mesure pas immédiatement le danger. Les Russes, en la personne de M. Karine, confronté aux agissements des post-nazis, envoient un ultimatum aux puissances occidentales décrétant que la situation devrait être normalisée avant 19 heures, sous peine d’une intervention massive :
« M. Karine hoche la tête. Ce qu’il aperçoit, au-delà du crâne ras de son général atomiste, ce n’est pas une gigantesque chaîne de déflagrations ravageant les territoires ennemis, mais la ruine de tant d’années d’efforts, le saccage de son propre pays. La mort hideuse est assise en face de lui. Elle ricane sous ce crâne ras. Elle dit :
-Je suis à tes ordres, Camarade Président. »
Les gouvernements allemand, français, américains ne cèdent pas devant ce qu’ils considèrent comme un chantage. Lorsque Oberst passe à l’action, les Français, anesthésiés par les médias et les annonces gouvernementales, vivent encore sans souci. Heure après heure, l’histoire s’accélère. Odart est rappelé au ministère comme conseiller, pour ouvrir une «antenne psychologique d’aide à la population », le « Plan Soleil », le plan précédent d’évacuation de la capitale en cas de danger ayant montré son inefficacité. Les citoyens commencent à fuir Paris, la panique gagne de proche en proche, les armes individuelles apparaissent, et les incendies. Destins individuels et collectifs se croisent :
«Des milliers, des millions d’hommes et de femmes s’en vont à la dérive, par ce début de nuit froide et venteuse, pareils à des barques dont se sont rompues les amarres et qu’emporte un courant irrésistible. Et les convictions, les traditions, les principes hautement invoqués, les résolutions, tout ce qui compose l’individualité, s’enfonce, se dilue dans le néant sombre et tumultueux de l’effroi collectif. Des barques folles, une mer balayée par une tornade, dont les lames claquent le long des pierres dans l’obscurité qui va en s’épaississant. »
L’Amérique, en la personne du président Kellings s’est réveillée mais toutes les tentatives de communication avec M. Karine restent sans effet. Oberst est écrasé par les troupes russes. Il se suicide dans les ruines de la cathédrale de Magdebourg peu avant que l’échéance fixée par le président russe n’arrive à expiration. Odart meurt, enfin réconcilié avec lui-même, en tentant de sortir une fillette d’un immeuble incendié. Talvart, dont le masque est tombé, attend la mort en compagnie du vieux président français. Jullien s’enterre pour prolonger une misérable existence en une vie de troglodyte ; le destin de millions d’êtres humains semble comme suspendu pour l’éternité. A 19 heures précises, la bombe éclate dans le ciel de Paris. L’apocalypse a débuté.
Dans un style irréprochable, l’auteur fouille au scalpel l’âme de ses personnages, y mettant au jour les ordures qui s’y révèlent. Les destins individuels, aussi variés soit-il, convergent vers une même fin. L’ombre de la mort projetée au long du récit teinte de son angoisse la description d’un somptueux hiver. Enfin et surtout, l’immense imbécillité humaine, tellement énorme qu’elle en devient crédible, achève de convaincre le lecteur de la fragilité de son espèce.
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Les Naufrages De Paris - Par BenF
Une épidémie détruit le papier. L’éditeur Veyrier s’en rend compte rapidement lorsque des rouleaux de papier se déchirent sans arrêt. Au départ, la menace n’est pas prise au sérieux, les techniciens incriminant l’humidité de l’air ou la trame du papier. Le phénomène s’amplifie pourtant touchant toutes sortes de papier jusqu’au jour fatidique de juillet ou l’ensemble du papier utilisé en France se dégrade spontanément: livres, journaux, magazines, actes officiels, mandats, lettres, se liquéfient en une pâte grise.
Le clan Veyrier, en bourgeois prévoyants, sent la catastrophe se concrétiser sous la forme d’un effondrement de la société. Veyrier envisage donc de se trouver un abri sûr en attendant la fin de l’orage. Une propriété située dans la campagne, en Ardèche, formera sa base secrète. Comment y arriver? Il lui faut d’abord convaincre Lucienne, sa secrétaire avec qui il entretient une relation, et sa fille Sonia, réticente et amoureuse de Tyrosse, le musicien. Rapidement, tout bascule dans l’anarchie. L’activité économique se ralentit puis s’arrête. Les échanges commerciaux ne se font plus. Des grèves éclatent. La disette apparaît en ville, alors que des stocks alimentaires pourrissent ailleurs. Les gens, en majorité, restent chez eux en proie à un malaise profond et les rues sont de moins en moins sûres.
Sonia, en traversant Paris de nuit pour avouer son amour à Jacques Tyrosse, et vivre avec lui, manquera de peu de faire les frais de la violence urbaine, alors que Lucienne se fera accoster par un jeune homme qu’elle ne connaît pas et qui souhaite vivre avec elle, puisque, selon lui, les temps ne sont plus à l’hésitation. Lucienne, d’abord agacée, finira par céder à la forte sollicitation et dorénavant elle, et Pierre Legros, resteront ensemble pour la vie.
Les clivages comportementaux deviennent de plus en plus marqués. Veyrier songe avant tout à sauver sa peau, à peine libéré par ses ouvriers qui l’avaient séquestré en son usine. Quant à Sonia et Tyrosse, ils pensent venir en aide aux miséreux de la capitale en s’engageant dans une sorte d’armée du salut qui apporte à domicile la soupe populaire. Même cela se défait car la France a été mise en quarantaine par les USA qui ne sont pas atteints par l’épidémie. Veyrier a du mal a convaincre les siens de partir avec lui:
"Bien entendu, les villes sont devenues d’autant plus inhabitables qu’elles étaient grandes et pourvues de tous les avantages de la civilisation. Heureusement, en France, la plupart des citadins ont gardé des attaches à la campagne. Cela ne veut pas dire que tout s’arrange facilement, mais pas mal de gens arrivent à se faire héberger. Il y a aussi les camps, où règne, paraît-il, une espèce de communisme. Bref, ceux qui ont un refuge campagnard assez confortable doivent s’estimer heureux, et, si vous voulez mon avis, plus tôt nous aurons gagné le nôtre, mieux cela vaudra. "
Finalement les voilà aux portes de la capitale dans une puissante voiture, avec toutes leurs affaires. Ils n’iront pas loin. Le système central, en s’effondrant, a laissé les coudées franches aux chefs locaux, anciens maires, militaires en retraite ou non, notables, qui imposent leur échelle de valeurs. Près d’Orléans, ils tombent dans un guet-apens dressé par des déserteurs mais des militaires locaux les tirent du pétrin. Pas pour très longtemps puisqu’on leur confisquera leur voiture:
" Que vous connaissiez ou non le général Ducastillon, monsieur, cela m’importe peu. Le général Ducastillon fait ce qu’il veut dans sa région. Mon domaine à moi s’arrête juste au-delà de la Loire et le reste ne m’intéresse pas, j’ai assez à faire ici. Je vous reçois parce que je ne suis pas un sauvage, mais je voudrais que vous compreniez qu’il y a deux choses qui me sont aussi précieuses que la vie: premièrement, mon temps, deuxièmement, l’essence. "
Ils repartent à pieds, avec leurs valises. Partout ils se heurteront à l’indifférence et l’égoïsme des autres, alors que leurs orteils sont si douloureux et qu’ils sont si fatigués... Proches du désespoir et de l’abandon, ils effectuent une dernière tentative dans une ferme. A peine ont-ils eu le temps d’être menacés par le fermier que celui-ci est agressé à son tour par une bande de malandrins arrivés en auto, qui leur volent tout, notamment les lingots d’or, et, avant de s’enfuir, tirent sur Tyrosse. Celui-ci agonisera sur le bord de la route, entourés par les siens impuissants.
Un couple de bons samaritains s’arrête. Elle est médecin, lui ingénieur. Décidés de se mettre au vert dès le début de la catastrophe, ils ont emménagé dans une ferme où nos héros pourront se remettre à flots.Enfin guéris, psychologiquement et physiquement, ils reprennent la route et atteignent leur refuge au Rousset dans la Creuse où déjà règne Madame Veyrier. Cette aventure les a beaucoup changés. Ils comprennent à quel point les anciennes valeurs culturelles, sociales, morales ont disparu et que pour survivre dans le tourbillon rien ne vaut de cultiver la terre, de vivre en famille, de prier Dieu comme l’a dit si souvent le Maréchal.
La bonne nouvelle leur tombera du ciel sous la forme de tracts largués par un avion, annonçant l’éradication de la bactérie papivore par les Américains:
" L’avion vira et revint, plus bas encore. Il passa au-dessus de la vigne en vrombissant de son vieux petit moteur, et redressa au-dessus de la prairie. Et là, juste en redressant, il laissa tomber sa neige. D’abord cela ressembla à un oiseau blanc surgi juste au-dessous de lui, à plusieurs colombes voltigeantes, puis elles s’ouvrirent et furent ces flocons, ces innombrables flocons blancs. Ils descendaient lentement en tournoyant et en s’éparpillant, et les hommes et les femmes qui les regardaient sentaient battre leur coeur. L’avion avait de nouveau viré et il s’éloignait. Les flocons de papier descendaient en tournoyant et en grossissant, chacun était un rectangle blanc, éblouissant au soleil, éblouissant comme les villes blanches et les robes de mariées, comme la pierre des statues, comme la blancheur sur laquelle l’Humanité écrit son histoire. "
Un récit qui se rattache à la catégorie de "la disette d’éléments " où l’auteur se pose la question d’école: que se passerait-il si ?... En ce cas, c’est la disparition du papier qui est à l’origine d’une dissolution sociale, un événement possible au moment de l’écriture du roman (1957), époque non encore informatisée. La chute de la société y est analysée dans la veine de " Ravage ", vue à travers les yeux d’un petit groupe de bourgeois réactionnaires, affligés par la disparition de leur morale, pétris par les conventions sociales et mus par un égoïsme sans nom.
On pressent que l’auteur aimerait bien mettre un nom sur la cause du désastre mais que, plus avisé que ses émules des années 20, les Bessières et les Pierre Dominique, il préfère laisser planer le doute...
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Les Pionniers Du Deluge - Par BenF
L'aventure débute sous la forme d'un récit d'enquête policière classique. A Sydney, en Australie, le célèbre détective Tom Biglaw et son fils Bob, qui a de qui tenir, débutent une enquête en parallèle, laquelle connaîtra la même issue heureuse. Bob et son copain Jimmy sont sans nouvelles de la petite Minnie Learning, la fille du savant atomiste Bartholomew Learning, leur voisin. Minnie, ainsi que sa mère, semble avoir disparu. Un indice les met sur la piste d'un chauffeur patibulaire, conduisant une Vauxhall mystérieuse. D'autre part, le savant interrogé chez lui, semble hésitant, inquiet mais affirme pourtant que tout est en ordre. Tom, de son côté est contacté par la richissime Mrs Joss inquiète des agissements de son gendre, le financier Julius Gartner. Ce dernier a liquidé toutes ses actions et mis en vente la maison familiale sans avertir Mrs Joss. Elle demande donc à Tom de faire la lumière sur ce comportement mystérieux.
D'un autre côté, Bob et Jimmy avancent dans leurs recherches. Ils sont de plus en plus persuadés que Minnie et sa mère ont été enlevées. Ils filent le chauffeur patibulaire qui les repère à son tour, les emprisonne et les drogue. Ils se réveillent à bord d'un avion, entourés de gardes et habillés avec une combinaison chauffante. Atterrissant en Antarctide sur la glace de la terre de Wilkes, dans une base secrète, ils seront immédiatement enfermés dans une des nombreuses unités d'habitation autonomes , réservées au personnel prénommé "les pionniers du déluge". A terre, il règne une grande animation: deux hydravions, un navire flottent à quai, destinés à l'on ne sait quelle évacuation. Finalement, amenés devant un pseudo-général, en réalité le banquier Julius Gartner, ils se rendent vite compte que le bonhomme est fou à lier:
"Mes valeureux Pionniers! Qui seront bientôt les maîtres du monde! Grâce à moi! Grâce à mon génie! Vous aussi, mes garçons, vous appartiendrez à la formidable équipe qui commandera sous mes ordres, à ce qui restera du genre humain! Finis, balayés, les rois et les reines, les gouvernements, les parlements, les armées! Nous aurons tout à reconstruire! Ahahahahahahah!"
Non seulement il a enlevé l'épouse et la fille de Learning pour forcer le savant à travailler pour lui, mais aussi il envisage, en toute simplicité, de déclencher un déluge généralisé en faisant exploser, à l'heure convenue, les multiples thermo-réacteurs, une invention de Learning qu'il lui a escroquée:
"Mais c'est impossible de tout faire fondre à la fois! Il y a des millions de kilomètres carrés! -Hélas!, si, Bob, c'est possible! Chaque thermo-réacteur renferme cent grammes d'uranium! de quoi faire fondre cent montagnes de glace comparables à notre mont Kosciusko ou vingt-cinq Mont Everest ou encore cinquante Mon Blanc! - Effroyable! murmura Bob anéanti".
De nombreuses unités atomiques miniaturisées, répandues sur la surface glacée de l'Antarctide devront vaporiser la glace, créer un puissant courant atmosphérique chaud qui déséquilibrera le climat, noyant les continents sous un déluge universel. La catastrophe n'épargnera personne sauf lui et ses sbires, les pionniers du déluge, qui se cacheront en une retraire sûre. En attendant ce moment décisif, les deux garçons se retrouvent dans leur cellule.
Mais Bob et Jimmy, toujours astucieux, trouvent le moyen de se glisser à l'extérieur, grâce à Minnie qui arrive à leur transmettre l'outil approprié à leur libération (une clé à molettes). Ils avertiront le monde du danger qui le menace en lançant à l'aveuglette un S.O.S. en morse, à partir du poste émetteur d'un des hydravions non gardés. D'autre part, en discutant avec le savant, prisonnier lui aussi, ils apprennent que l'engin déclencheur de la catastrophe pourrait être neutralisé par les deux petits thermo-réacteurs que leur remet Learning. Ils utiliseront le premier pour couler l'un des hydravions, à la fois pour gagner du temps et aussi pour faire diversion. Quant au deuxième, il servira à faire fondre le poste de commande d'où partirait l'ordre fatal.
Entre-temps, l'on a averti Tom du message lancé par son fils, intercepté par la marine australienne. Immédiatement, avec l'aide du ministère, il se fait parachuter non loin de la base glaciaire des bandits. Neutraliser les gardes est pour lui un jeu d'enfant. Avec le savant Learning, et son fils enfin retrouvé, il menace le fou , le maîtrise, le ligote étroitement. La base sera détruite par l'armée et les aigrefins mis à l'ombre.
Ce récit, sans surprise et naïf par endroits, est l'un des nombreux à présenter le thème du savant fou durant les années soixante. La miniaturisation des armes atomiques fait bon ménage avec les désirs du lecteur de vivre une aventure scientifique. Parfois les ficelles de l'intrigue sont grosses comme lorsque l'auteur aborde les motivations du méchant, devenu "fou" parce que la reine a refusé de l'anoblir:
"Je pense qu'Augustus Gartner est victime de ses origines et des luttes qu'il a dû soutenir pour arriver à la fortune. Il a gardé, une fois la richesses atteinte, le complexe de ses origines. Sans doute aussi a-t-il surpris bien des fois, sur le visage des grands de ce monde qu'il recevait chez lui, des sourires qui sous-entendaient bien des choses! Il est possible que ce soit cela qui l'ait incité à chercher comment il pourrait éviter à son fils cette sorte d'infériorité héréditaire en lui léguant un titre de baronet. Vous savez comment sa Gracieuse majesté a écarté les présents de notre homme et comment elle a refusé de l'anoblir!"
De même, l'image du "chercheur" est quelque peu écorché, décrit le plus souvent comme un individu falot, lâche, hésitant, entièrement investi dans ses travaux, mais humainement peu sûr. La débrouillardise des jeunes et l'expérience de papa apportent la caution morale que doit offrir tout roman pour adolescent à l'époque. Un roman qui se lit sans ennui, surtout quand on a quinze ans.
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