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Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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Le Grand Manque - Par BenF
Vol. 01 : le Grand manque, Soleil éd., 1993, 1 album cartonné en couleurs, in-quarto, 50pl. bande dessinée d’expression française
1 ère parution : 1993
Le Grand Manque ? C’est l’homme, disparu de la surface de la Terre suite à un conflit généralisé dans lequel seul les femmes ont survécu. Aujourd’hui, la société s’est adaptée à la situation, développant dans un milieu social strictement féminin et qui ne conserve même plus le souvenir de l’homme, toutes les tares économiques ou politiques de ce dernier. Plutôt rétrograde (le déplacement se fait en véhicules à charbon), la société féminine à Rome (Roma) et à Moscograd (Moscou) fonctionne sur un mode théocratique et policier. La « Belle Papesse » au sommet de la pyramide coercitive, énonce la « Loi » :
« Puis le dernier jour, Dieuze modela Eve dans l’argile de la Terre et vit qu’elle avait fait un être parfait, car elle se suffisait à elle-même (…) et le principe féminin, qui est un principe sublime, recouvrit la Terre entière. »
Les « flickesses », des femmes hommasses et impitoyables contrôlent les individus à tous les niveaux. Les femmes sont cantonnées à leur travail et dans leurs quartiers alors que les flickesses s’adonnent toutes à des orgies et drainent la richesse du pays. Le sexe est omniprésent. L’homosexualité, seul type de fonctionnement possible, se décline sur tous les modes : amantes/maîtresses, concubinage, (les « concubes »), viols et crimes sexuels sont quasiment légalisés. Il s’agit d’une situation universelle puisque le « Grand Manque » s’est fait sentir sur tous les continents.
C’est dans ce cadre que le lecteur suit l’histoire de « Belle ». Belle est une belle blonde vaporeuse, plutôt dégourdie, et qui ne se gêne pas de donner à l’amour de Rouane, une autre fille de caractère, anarchiste et amoureuse, surveillée par l’autorité. Heureusement Belle, concube de Josyan, une flickesse moins raide et plus humaine que les autres, dispose de quelques passe-droits, lui permettant de sauver Rouane accusée et au bord de l’emprisonnement. Tout se gâte lorsque Belle et Josyan seront invitée à participer à une orgie chez la « Capitaine », une abominable soularde, laquelle en profite pour violer Belle, avant de l’espionner. La jeune femme piégée est suivie à son insu lors de sa cavale avec Rouane. Les deux étant enfin capturées, Belle sera à nouveau libérée par Josyan qui la déclare comme étant une «3X», c’est-à-dire d’une composition génétique extrêmement rare qui lui permettrait d’enfanter.
Belle est aussitôt acheminée vers un centre de maternité où la « Belle Papesse » en personne la prend en charge, prête à lui faire part du « Grand Secret » , sachant que plus jamais la jeune femme ne sortira d’entre ses griffes. Elle sera acheminée vers la « Tour Pointue » (une tour-prison en forme de phallus) où elle découvre avec surprise et horreur des êtres anormaux, vieux ou déformés, avec une excroissance énigmatique sur le bas-ventre, des hommes. Ce sont là de rares reliquats qui, depuis leur jeunesse, emprisonnés et contraints, servent de vaches à sperme pour que la société femelle puisse perdurer. Prisonniers et régulièrement traits d’une façon mécanique jusqu’à l’épuisement ou la mort, on recueille leurs éjaculats dans le but d’inséminer les rares femmes, soit des « 3X », encore capables de mettre au monde des enfants. Belle fera l’expérience de l’action du pénis, pénétrée à l’instigation de la Papesse, par tous les mâles présents, pendant que Rouane croupit en prison.
Vol. 02 : Pour trois gouttes de rosée, Soleil éd., 1993 1 album cartonné en couleurs, in-quarto, 46pl. bande dessinée d’expression française.
1 ère parution : 1993
Belle, toujours dans les bâtiments épiscopaux, surprend un secret: la papesse veut vendre une de ses meilleures unités de reproduction (un homme) à la baronne de Skandine. Découverte, elle sera jetée en prison avant d'être éliminée, la papesse voulant faire d'elle un bouc émissaire, en l'accusant de meurtre. Elle devient un "Carte Noire" acheminé dans le même fourgon que le Nhôm vendu. Le trajet ne se passera pas comme prévu car les enjeux pour récupérer le reproducteur sont très importants.
Passant par les montagnes des Balkans, le fourgon sera tour à tour la cible d'une unité spéciale de Bulgraves (et non Bulgares), de Ritales de la Ritalie opposées aux Bulgraves et surtout des anarchistes du groupe de la "Baleine", commandées par une Rouane libérée et qui tient absolument à retrouver Belle. Le fourgon, pris pour cible de tous côtés, vomit ses occupants. Belle s'est déjà prise de pitié et d'affection pour le monstre lequel, bien que jeune, est complètement abruti. Son seul cri est "Ejak!" et sa seule préoccupation celle de copuler. Belle apprendra donc à connaître la sensation procurée par un organe masculin, ce qui ne lui est pas désagréable. Elle s'échappe avec lui dans les hauteurs et trouve refuge auprès d'un ancien Nhôm déguisé en femme qui, grâce à ses talents de rebouteux, soigne le jeune mâle, lui faisant progressivement prendre conscience de son environnement.
Entre-temps, les Bulgraves ont défait les Ritales, découvert le chalet, pendu le vieux et tendu un piège à Belle et à son protégé. Rouane, qui à la tête de ses anarchistes a participé au combat, est grièvement blessée. La Baleine doit intervenir en personne auprès des Bulgraves, les menaçant d'extinction si elles ne cèdent pas à sa proposition, soit l'échange du Nhôm contre Belle. Mais la transaction dérape lorsque des Ritales rescapées, retrouvant la piste de leurs ennemies, blessent mortellement le jeune mâle qu'elles avaient pour mission de s'approprier, le prenant pour un abominable monstre. Belle retrouvera finalement Rouane qu'elle aidera à guérir.
Une série étonnante qui n'a pas eu le succès mérité, arrêtée au bout de deux épisodes. Pourtant la description de ces sociétés féminines d'une amoralité et d'une cruauté extrêmes qui se disputent les derniers mâles sur terre pour assurer leur survie provoque une forte impression, encore davantage mise en valeur par le dessin linéaire et les couleurs pastels de Ribera. C'est un exemple rarissime dans le domaine de la BD de faire exploser les conventions habituelles d'une féminité considérée comme uniquement douce et gentille
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Le Grand Ordinateur - Par BenF
«Méfiance ! Méfiance !» Tel est le conseil de Patrick Abrial. Se méfier des technologies nouvelles, de l’ordinateur en particulier, aux conséquences rédhibitoires et multiples. D’abord, la raison mécanique est incompatible avec le sentiment :
« Si tu écoutes la machine
Si tu oublies ton cœur… »
Les séductions du progrès ne devront pas diviser les êtres humains car
« la peau de tous les hommes, (est) noire comme du charbon »,
c’est-à-dire qu’ils finiront comme esclaves d’un travail abrutissant et pénible, serviteurs d’une dystopie mégalomaniaque dans laquelle la nature et l’amour seront abolis :
« Les petites fleurs des champs de couleur de béton, et les yeux des enfants jamais ne souriront ».
L’artifice rejoindra l’artificiel pour emprisonner l’homme en lui faisant perdre sa liberté :
« Le soleil sur ta tête de couleur de néon, et le ciel sur ta tête comme du goudron. »
Le pari faustien de l’espèce humaine avec la machine lui fera gagner du temps… mais pour quoi faire ? :
« Et l’homme immortel n’aura plus jamais sommeil »
Son essence disparue, l’homme végétera sur une terre sans âme. Quoique amplifiée par l’artiste, sa crainte repose sur un danger réel, sans quoi la CNIL n’aurait pas de raison d’être, la « mise en carte » de l’ensemble des citoyens d’un pays ayant aussi été dénoncée par de nombreux auteurs de science-fiction, d’Orwell à Philip K. Dick.
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La Guerre Des Mouches - Par BenF
Une espèce particulière de mouches devient intelligente par mutations successives dues à son extraordinaire taux de reproduction. Elle entreprend rationnellement la destruction de l’humanité pour prendre sa place comme nouvelle espèce dominante. La lutte est relatée par l’intermédiaire d’un homme, ce qui permet à l’auteur de décrire avec maestria les états d’âme des humains devant l’invasion. On ne connaît pas les "sentiments" des mouches, ce qui donne d’elles une image de monstruosité aveugle et noire, fléau diabolique sans âme qui poursuit sans relâche et sans faiblesse son oeuvre de destruction. Tout semble implacable et irréel comme dans un cauchemar obsédant: les mouches vont supplanter l’espèce humaine.
L’intrigue est menée, sans temps mort. L’auteur brasse peuples et pays, idéologies et civilisations, dans un maelstrom gigantesque. Mais le tour de force principal de Jacques Spitz, est de réussir à nous faire rire dans cette tragédie qui conduit implacablement l’être humain à sa destruction.
Comme il paraît petit et faible, mesquin et ridicule, sensible et touchant, cet humain qui refuse obstinément de disparaître. L’auteur se délecte à l’idée de mettre à nu les travers de l’homme avec un talent d’ironiste remarquable. Tout le monde y passe, l’individu et la collectivité, l’homme de la rue et le savant, le politique et le militaire. Voici Juste Evariste Magne:
"Né à Cahors, dans le Lot, troisième fils d’un tonnelier, avait échappé de justesse au ridicule d’être nommé Charles comme son père (...) L’enfance du jeune Juste, privé de mère, se trama comme tant d’enfances malheureuses, dans les ruisseaux d’abord, sur les bancs de l’école communale ensuite... Juste Evariste accepta avec reconnaissance d’entrer dans la voie royale de la recherche scientifique par l’humble porte des garçons de laboratoire. "
Là, Evariste Magne étudie les drosophiles, ces mouches bénies du chercheur parce qu’elles multiplient à l’envie les mutations. Il devient ainsi, par hasard, l’homme le plus capable de comprendre le fléau qui naît en Indochine. Tombé amoureux de Micheline, remarquable car elle a les yeux bleus, ce qui le change des drosophiles qui les ont rouges, Juste va étudier les mouches sur place, ces mouches dont le monde savant discute doctement pour savoir si elles sont des muscidés ou des stomoxes, alors que pour ces deux espèces
" il n’est pas plus possible de les séparer que d’enlever les Pangonies des Tabaniens, les Muliores aux Anthraciens, les Orthochiles aux Dolichopodes "
Les mouches tuent en inoculant toutes les maladies possibles et imaginables, ce qui rend la lutte des hommes contre elles difficile. Tout est essayé : incendies, DDT, papier tue-mouches, réseaux électrifiés, miel, résine, arsenic, pétrole, lance-flammes, fumigènes, prime pour cent mouches tuées.Or, voilà que déformé par son étude, Juste se demande brusquement si Micheline est intelligente. Question obsédante qui le préoccupe encore alors qu’il étudie une mouche, devenue "musca errabunta", et c’est le déclic: intelligence/ mouche, rapprochement fulgurant. Les mouches sont devenues intelligentes. Le monde va-t-il recevoir comme il convient cette fantastique nouvelle?
Ces satanées bestioles se mettent à porter minijupes et menacent l’URSS où elles sont considérées comme des "alliées des Trotzkistes", et l’Inde malgré l’intervention de la glorieuse Angleterre, l’Amérique et l’Europe. Les derniers combats seront menés par la vieille Allemagne sous l’impulsion du président Adolphe-Hermann Muller qui rugissait et brandissait l’épée de Siegfried avec la lance de Wotan. L’Allemagne au-dessus de tout ! Et particulièrement au-dessus des mouches (devenues " Musca Sapiens "). Et c’est le crépuscule des Dieux avec
"les batailles des jeunesses Mullériennes lancées nus, armées de torches contre l’ennemi ailé. Nudisme, carnage, incendie et orgie de saucisses, toutes les Allemagnes étaient à leur affaire. "
Tout se termine comme cela avait commencé. Dans une petite vallée danoise, Adolphe-Hermann Muller, Juste, un cardinal, un artiste, deux vieilles paysannes et Micheline, devenue folle, sont les derniers humains. Les mouches les ont mis là pour les étudier et leur permettre de se reproduire. Mais les femmes sont vieilles ou folles et Juste sera le dernier des hommes. Lui dont la fortune avait commencé par l’étude des mouches et dont la vie s’achève en sujet d’étude pour les mouches.
Une oeuvre étonnante de Jacques Spitz, pleine d’ironie, de sarcasme et de terreur. Un roman précurseur du thème de l’invasion d’insectes qui menacent la suprématie humaine et dont le cinéma moderne a donné plus d’un exemple comme dans "Them", "les Insectes de feu", "Phase 4", " Arachnophobie " , etc.
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Les Hommes Sans Visage - Par BenF
Voguant dans les mers du Sud avec leur yacht « l’Exilé », le jeune Pierre Barrois et ses compagnons sont jetés sur une île inconnue, aux envions des Galapagos. Là s’élève une mystérieuse forteresse dans laquelle ils pénètreront pour ne plus en ressortir. Ils seront les prisonniers du « Maître », un savant fou de la plus belle espèce, haïssant la race blanche, ami des Jaunes qu’il veut voir dominer le monde :
« Sachez donc qu’ingénieur, docteur en médecine, chimiste et biologiste, j’ai crée ici la plus parfaite des usines de guerre. On fabrique, sous ma direction, des gaz mortels, des balles contenant les bacilles les plus redoutables qui existent. Ces produits de mort sont vendus aux plus offrants car je ne fais pas œuvre patriotique, messieurs. Je suis sans patrie comme mes ouvriers sont sans visage. (…)
Protégé par la « fée électricité » dont il fait un usage immodéré, il a réduit en esclavage une cinquantaine de malheureux qui, comme Pierre, ont eu l’infortune d’aborder cette terre maudite. Sans pitié, il s’en est servi comme sujets d’expérience ou comme ouvriers manipulateurs de ses microbes de la mort, réduisant leur visage à un masque de chair inhumain, et les obligeant tous à porter une cagoule pour ne pas afficher leur disgrâce. Les Asiatiques, très excités par les compétences du savant, le soutiennent de toutes leurs forces :
« Le japon, très au courant des travaux du Maître, acceptait de ravitailler le savant et de respecter son secret. La Chine, quelques semaines plus tard, passait également, dans les mêmes conditions, un traité avec celui qui fabriquait la poudre de destruction. »
Pierre, considéré comme un savant par le Maître qui se sent un génie incompris, est employé en tant que secrétaire. Il est sommé de ranger les écrits personnels du monstre, ce qui lui permet de reconstituer toute l’histoire personnelle de ce singulier personnage. Il sait à présent qu’il lui faudra le détruire, fût-ce au péril de sa propre vie, car le temps presse, le Maître étant tout près de parachever son œuvre de destruction :
« J’ai enfin vaincu (…) La Mort est à présent mon esclave soumise. Dans cinq mois je pourrai livrer de quoi faire disparaître du globe tous les Blancs qui, dans leur sottise, ont refusé de me faire la place que je méritais. Le secret est bien gardé par mes alliés. Bientôt, tombera du ciel, par avion, un bombardement de lèpre, de choléra, de fièvre jaune. Les maux se propageront… ceux déjà connus et d’autres qui n’ont pas encore de nom et sont ma création… Le bacille qui rend aveugle et fou, celui qui paralyse les membres, celui qui brûle la chair comme ferait un fer rouge.»
Même avec l’aide de ses compagnons d’infortune, l’entreprise serait irréalisable si le volcan près duquel était bâtie la forteresse, ne s’était opportunément réveillé, jetant à bas les bâtiments, rendant vulnérable l’odieux personnage. Sans protection électrique, ce dernier sera noyé par ses esclaves qui, se sachant trop laids pour revivre en société, auront décidé de demeurer sur une île maintenant pacifiée.
Un beau récit de savant fou dans la belle veine de la belle littérature populaire.
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Radio-Infernal - Par BenF
Une fête réunissant les grandes pontes de l’aéronautique mondiale eut lieu chez Raymond Garde, l’un d’entre eux, pour son anniversaire. Du pick-up sortent des parasites puis une voix, celle de Radio-Infernal, qui les menace de destruction. Pour appuyer ses dires, le hangar qui abrite le fameux prototype G-5 explose, provoquant la mort de Raymond Garde.
Avec Patrice Maréchal, l’aviateur, Teddy Verano, le détective, recherche le site de Radio-Infernal dont la puissance menace le monde civilisé. Ils volent vers son repaire situé au Labrador en se guidant sur des relevés goniométriques. Mais le fou fait exploser les divers avions les uns après les autres. Ils atterrissent donc en catastrophe près de sa base secrète ce qui leur permet de neutraliser l’antenne émettrice haute d’une centaine de mètres, coupant le criminel d’une partie de sa puissance.
Le véritable repaire se trouve sous terre. En y pénétrant, ils découvrent son poste de commandement, l’auditorium. Patrice Maréchal fait voler en éclats les miroirs du panorama photo-électrique ce qui rend le savant fou encore plus fou. Poursuivis par les malfaiteurs, Radio-Infernal en tête, nos deux héros devront la vie sauve à l’ingéniosité de Patrice qui a eu l’idée d’électrocuter tous les malfaiteurs en une seule fois :
« Le bandit se para de la main armée du révolver. Le fil électrique toucha le métal de l’arme. Une immense étincelle violette en jaillit. Epouvantés eux-mêmes, Patrice Maréchal et Teddy Verano reculèrent. Le courant électrique foudroyait le speaker infernal et, de sa main, passait à son premier compagnon, de celui-ci au second, et ainsi de suite. Toute la bande des six forbans de Radio-Infernal, foudroyée en dix secondes, chancela comme une équipe de pantins. Les corps décomposés, devenus noirs comme du charbon, chavirèrent et tombèrent dans le torrent tous ensemble, comme une digne théorie de ceux qui avaient animé le poste de Radio-Infernal. »
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La Bataille De L'ocean - Par BenF
Et pour une guerre future de plus. En 1937, l'Allemagne fait peur. Hitler vitupère et menace. La France compte ses forces terrestre, aérienne et navale, qui ne font pas le poids face à celles des Germains. Pour preuve, l'auteur met en scène le désastre futur limité au contexte maritime. Durant le temps que se déroulent les combats navals, le lecteur, à travers de rapides digressions, apprend ce qui se passe du côté de ses frontières, ce qui lui permet de prévoir le pire.
Dès 1935, l'Allemagne, après le diktat envoyé à la Pologne, réclame à la France la main mise de ses colonies d'A.O.F., du Cameroun et de la Mauritanie. Notre pays s'élève contre l'ultimatum et déclare la guerre à l'Allemagne, comptant sur un approvisionnement constant en matériel en provenance des Etats-Unis à travers une noria de bateaux trans-océaniques. Les Allemands, tout aussi futés que les Français, ne le permettront pas. Il importe donc de couper la route océanique par un engagement naval décisif. Or, la victoire semble aléatoire du côté français, les forces alignées étant trop légère en tonnage et trop faibles en armement. Une escorte navale se constitue pourtant du côté français pour accompagner le paquebot Paris, appareillant du port de New York avec , dans ses soutes, du matériel destiné aux forces françaises. Mais les espions germaniques sont déjà avertis. Les Anglais, eux, fidèles à leur politique d'équilibre européenne, ferment les yeux le conflit imminent. L'escorte du Nord commandée par l'amiral Duruit se trouve en juillet 1935 face à face avec deux croiseurs protégés allemands et leur pléiade d'escorteurs, le Deutschland et le Preussen, deux monstres de 35.000 tonnes, tirant des projectiles de 350 kilos chacun. A cette puissance de feu, rien ne résiste. Malgré leur vaillance, les croiseurs français, les torpilleurs et contre-torpilleurs, le paquebot Paris seront coulés corps et biens:
"Le Duguay-Trouin est touché le premier; un obus atteint une de ses tourelles arrière, en arrache le toit et en tue l'armement; un second le frappe en plein milieu et traverse ses deux ponts blindés pour faire explosion dans une chambre des machines; volant en mille éclats, il y exerce d'effroyables ravages, perfore les cloisons voisines, crève les tuyaux de vapeur et met hors de service trois turbines sur quatre. la vitesse du navire tombe à dix noeuds, faisant de lui un but facile pour les canons ennemis."
Pour compliquer encore la situation, du côté des frontières des Vosges, les Allemands bousculent les lignes françaises:
"Et là-bas, sur les Vosges, en Lorraine, nos soldats désarmés seront écrasés par le matériel allemand, massacrés par les chars d'assaut, asphyxiés par les gaz de combat; le front sera crevé, les hordes germaniques déferleront, la torche au poing, sur nos villes et nos campagnes, l'aviation ennemie portera ses ravages jusqu'à la Méditerranée et jusqu'à l'Océan! Six mille Français ont été sacrifiés en vain à l'accomplissement d'une tâche surhumaine... Le chef intrépide qui les a conduits ferme ses yeux mourants, et ses lèvres murmurent une dernière fois: "La France, la France...." La France, hélas! est perdue!"
La France, forte de l'expérience de ses chefs aura été trahie par l'incompétence, la lâcheté, la pusillanimité des hommes politiques. Un conseil des ministres houleux stigmatise l'imprévoyance du pays, en dépit du traité de Versailles qui laissait l'Allemagne en état de faiblesse. Les militaires français accusent les civils de laxisme, se défaussant d'avance de leur responsabilité dans un combat perdu d'avance:
"Après avoir construit cinq croiseurs protégés, l'Allemagne a mis en chantier tous les deux ans, depuis 1928, un bâtiment d'un nouveau type, véritable croiseur de bataille. Les deux premiers, le Deutschland et le Preussen, sont en service, un troisième commence ses essais. Au mépris du traité de Versailles, ils déplacent plus de 13.000 tonnes au lieu de 10.000, et le poids gagné par l'utilisation des moteurs Diesel, par l'emploi en grand d'aciers spéciaux et d'alliages légers, les rend comparables à des navires ordinaires de 15. à 16.000 tonnes. Ils portent six pièces de 280 millimètres, lançant à 30 kilomètres des obus de 350 kilos, et ils sont dotés, en outre , d'une forte protection; du fait qu'ils n'ont pas de chaudières, les parties vitales à mettre à l'abri des obus sont, en effet, beaucoup moins étendues que sur nos navires; elles ont pu être placées sous un cuirassement renforcé."
Héroïques, comme d'habitude, ils ne se déroberont pourtant pas à leur devoir. Rassemblant toutes les forces navales disponibles, accélérant le programme de construction d'énormes croiseurs équivalents à ceux de leurs ennemis, ils reconstituent une nouvelle flotte sous le commandement de l'amiral Frehel; le Foch, le Suffren, le Tourville , des engins de 13.000 tonnes, protégés par six croiseurs de 10.000 tonnes chacun, d'un porte-avion et de quelques torpilleurs, prennent le cap dans l'Atlantique Nord pour une bataille navale décisive dans l'océan.
Essuyant d'entrée une tempête qui l'affaiblit, l'escadre, par ses avions de reconnaissance, elle localise les forces ennemies. Immédiatement, la flottille, rangée en ordre de bataille, fait route de collision, s'approchant le plus possible de l'ennemi afin que les coups portés soient tous décisifs. Les Allemands, qui ne sont pas en reste, commandés par l'excellent von Rompel, procèdent de même. Le combat est bref et d'une brutalité inouïe. les bâtiments français, touchés de plein fouet, et dont les munitions explosent sous les coups de boutoir, coulent les uns après les autres:
"Six minutes après l'ouverture du feu, un premier obus abat une cheminée du Vauquelin; peu de temps après, un second ouvre à l'arrière une brèche par où l'eau commence à pénétrer; un troisième enfin, tiré à moins de 2.000 mètres, atteint le bâtiment à la flottaison, où il creuse une longue déchirure: ses chaudières noyées, le destroyer ralentit, puis s'arrête, incapable de gouverner; une vague énorme le prend de trois quarts et le couche sur le côté; la masse d'eau déjà embarquée l'empêche de reprendre son équilibre, la mer s'engouffre dans ses cheminées et le fait chavirer complètement. Il s'abîme au sein des flots, emportant avec lui jusqu'au dernier de ses marins, pendant que l'équipage du Koenigsberg salue sa victoire de hourras enthousiastes."
Les monstrueux croiseurs allemands ne semblent pas souffrir de la confrontation. Le 21 août, le Foch est une épave, le Colbert et le Dupleix n'existent plus. L'amiral Von Rompel a de quoi être heureux: le ravitaillement américain est interrompu, la France est à genoux, l'Allemagne a gagné.
Si le récit s'arrêtait là, on pourrait saluer l'exactitude prévisionnelle de l'auteur qui a anticipé la défaite française, bien que celle-ci se soit faite par voie de terre, à l'aide des tanks de Guderian, dans un Blitzkrieg inventé à l'occasion. Mais il est vrai que l'on se résigne difficilement à mourir. C'est pourquoi, Boverat ajoute une deuxième partie, plus brève, à son ouvrage. Celle où, en 1937, a lieu une deuxième confrontation marine, au cours de laquelle la France a tiré les leçons de son échec. Elle a enfin construit deux croiseurs de taille: 30.000 tonnes de charge, des obus de 500kilos, des blindages renforcés: les Allemands n'auront qu'à bien se tenir! A onze heures, durant ce mois d'été, débute la bataille finale sur mer, sous la direction de l'amiral Trémereuc, un breton de pure souche, tenace et combatif. Le combat est d'abord incertain:
"Cependant le Duquesne est furieusement martelé par le Preussen.; plusieurs obus perforent ses ponts blindés, crèvent les chaudières, brisent des turbines, démolissent une série de machines auxiliaires; un autre l'éventre au-dessus de la flottaison, avarie effrayant puisque toutes ses pompes sont hors de service. Le navire, aux trois quarts désemparé, dérive entre les deux flottes; il devient la cible de tous les croiseurs allemands."
Mais lorsque le Joffre entre en action, un déluge inouï de projectiles s'abat sur les navires allemands encore à flot. Finalement, le Preussen, tel un lion à l'agonie, hurle à la mort:
"Arrivé à moins de 9 kilomètres de son antagoniste, le Preussen à moitié éventré, constate l'échec de ses torpilleurs et de ses avions; il veut enfin virer de bord, mais deux obus d'une même salve l'atteignent en plein milieu: une fumée jaunâtre surgit aux points d'impact, puis soudain le navire semble transformé en un véritable volcan; une colonne de feu, projetée par l'explosion de toutes ses soutes, se dresse à plus de 1.000 mètres de haut, de gigantesques débris d'acier criblent au loin la mer, puis tout disparaît: le Preussen est anéanti."
La France est sauvée. L'escadre patriotique, meurtrie et blessée mais survivante, achève les derniers navires allemands, recueille les rares naufragés des deux bords, et rejoint, à petite vitesse, son port d'attache.
"la Bataille de l'océan" limite la conjecture aux engagements maritimes dans une guerre à venir, très proche, hélas! Le récit se développe de manière réaliste, à travers la description précise des diverses phases du combat sur les flots. L'on sent que l'auteur est dans son élément. Les tableaux comparatifs, les écorchés des forces en présence, les tableaux en couleurs et en hors-texte, démontrent sa volonté d'éclairer le lecteur. Patriote convaincu, Fernand Boverat, a désiré, sans nul doute, lancer un cri d'alarme devant des dangers qu'il sentait proches.
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La Fin De La Terre - Par BenF
A Dove Castle, près des Rapides de Lachine, au Canada, le grand savant maître du monde, Herbert Stinson est très inquiet car la Terre donne tous les signes d’une fin prochaine. Déjà de nombreux cataclysmes précurseurs d’une suite plus intense ont bouleversé la géographie de l’ensemble du globe :
« Après une heure de sommeil à peu près, un grondement le réveilla. Il prêta l’oreille un instant, s’habilla et descendit par l’ascenseur hydraulique jusqu’au sous-sol de l’île. Les instruments sismiques lui apprirent qu’à quelque quinze ou dix-huit milles en profondeur le sol entrait en perturbation. La faille de Logan à son tour était hachée petit à petit par le cataclysme, il n’en fallait plus douter.
Demain, peut-être, toutes les collines monténégriennes cracheraient l’explosion sinistre d’un monde souterrain ameuté ; les entrailles de la terre vomies dans un spasme affreux ; la terrible destinée révolue d’un astre usé par les millénaires. »
Les causes en seraient une « consomption » naturelle du feu central, un vieillissement du noyau et une pression interne en augmentation constante.
En l’an 2380 l’humanité a accompli des progrès prodigieux , dans le domaine technologique et scientifique :
« Depuis cinquante ans, les derniers arbres étaient disparus de la surface de la terre et les journaux ne s’imprimaient plus. Les savants avaient découvert un moyen fort simple de renseigner les nations. A toutes heures de la nuit ou du jour on projetait dans le firmament les nouvelles imprimées en caractères énormes ; le jour, un pan de ciel s’obscurcissait, devenait noir comme de l’encre et la dépêche y apparaissait en blanc ; la nuit l’écran naturel suffisait. »
Herbert Stinson et son collègue Herman Stack ont décidé de réunir un Congrès mondial des Physiciens à New-York au cours duquel ils espèrent convaincre leurs collègues, les 700 000 délégués de tous pays, que la seule voie de salut pour l’humanité –ou ce qu’il en reste - passe par une émigration massive vers la planète Mars, déjà colonisée, où l’on travaille d’arrache-pied à accueillir les terriens orphelins.Le globe fait savoir, par ses secousses et tremblements, que le plan devra être mis immédiatement en œuvre.
Des catastrophes sans nom paralysent le monde : la plus grande partie de l’Amérique du Sud s’était effondrée, les fonds sous-marins bougeaient sans relâche et en Europe la chaleur et la sécheresse désertifiaient les paysages :
« La Corée avait été balayée par un raz-de-marée ; l’eau envahissait déjà le grand plateau du Tibet qui s’affaissait ; la mer Aggasiz se reformait au centre du Canada et au nord des Etats-Unis ; les Rocheuses se creusaient de vomitoires par où l’incendie du globe s’allumait ; le soleil paraissait sanglant à travers des nues de cendres et de feu. »
Le professeur Erzeberger explique aux délégués que l’énergie nécessaire à la propulsion des Vaisseaux cosmiques pourra être stockée dans des « bouteilles de Felsten » et acheminée à partir des chutes du Niagara. Herbert Stinson et ses amis doivent en effet convaincre le monde de la pertinence de leur projet, notamment le puissant Herbröm Shern, qui préconise l’immobilisme, ou le Dr. Ohms qui, devenu fou à l’idée de la mort, envisage la « transmigration des âmes » sur Mars, les corps restant sur la Terre.
Tandis que le camp de sauvetage se met en place au Canada, que la première vague des Vaisseaux devient opérationnelle, les désastres s’amplifient à travers le monde :
« Depuis environ soixante ans la navigation avait cessé sur presque toutes les mers du monde. Les océans en furie roulaient des vagues qui frôlaient presque les aérobus évoluant à mille pieds dans les airs ».
A Paris, sur un écran géant, l’on projette l’engloutissement de la région de Malacca. Marcel de Montigny, un vieil humaniste, conservateur du musée du Louvre, déplore la perte de tant d’œuvres d’art, expression du génie humain. En Inde, le cataclysme prend une ampleur inattendue. Avant que le sub-continent indien tout entier ne s’abîme dans les flots, les spectateurs parisiens, horrifiés, pourront suivre la révolte et la folie de la faune sauvage, menée par les extraordinaires mammouths géants, des créations du Dr. Singh :
« Les bêtes, au nombre de millions, arrêtées par les montagnes fuyaient vers le grand fleuve parsemant la plaine qui fléchissait de charognes innombrables. Les hameaux et casemates étaient disparus sous la vague féroce et bientôt les bêtes comme devenues folles obstruèrent le cours du fleuve sacré (…) Des milliers de tonnes de chairs pourrissaient sous un soleil ardent pendant qu’une mer intérieure se formait dans le Panjab. »
En face de l’effondrement de la chaîne alpine et de l’Oural, du réveil des volcans centraux en France, des raz de marées et la destruction de nombreuses parties continentales, l’urgence de fuir ce pays condamné est devenue absolue :
« La France avait sombré également. Toute la pointe bretonne de Rennes à Brest était tombée dans l’abîme creusé par la mer déchaînée. En peu de jours Cherbourg capitulait devant les raz-de-marée, toute la côte de la Manche fut dévastée et bientôt de La Rochelle au Havre un affaissement se produisit menaçant Paris. Au sud, les volcans des Pyrénées guettaient le territoire français. Pau, Tarbes, Carcassonne avaient agonisé sous la cendre et le feu et bientôt les secousses sismiques rendirent la vieille France inhabitable. »
Seuls l’Amérique du Nord et le Canada restent fermes, là où se trouvent les cratons les plus anciens de l’histoire de la terre. Lorsque le premier contingent volant disparaît dans la haute atmosphère, les survivants de Dove Castle, angoissés, attendent son retour, se demandant s’ils parviendraient jamais à se sauver avant que le globe n’explose en son entier:
« Les Etats-Unis d’Amérique et le Canada avec leurs populations de près de sept cent millions d’habitants devaient fournir les premiers contingents à se rendre sur Mars. Il fallait pour ainsi dire déblayer le territoire où onze milliards d’individus devaient stationner avant de prendre place à bord des aérobus de l’Union des Peuples. »
C’est aux derniers instants, plus de deux mois après le départ des engins, alors que la terre est prête à s’autodétruire en une apothéose wagnérienne, que les ultimes rescapés prendront place à leur tour à bord des vaisseaux martiens.
Un court et rare roman d’un auteur canadien dont les descriptions cataclysmiques ne manquent pas de charme. Elles seront hélas ! gâchées par un pathos moralisateur qui se perd souvent en un salmigondis historique et pseudo-culturel.
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La Menace Invisible - Par BenF
Les événements se précipitent en cette année 1987. Trois nouveaux croiseurs récemment lancés par des pays européens coulent à pic. Des lettres de menace aboutissent mystérieusement sur le bureau du ministre de l’Intérieur, Etienne Gromier. Elles annoncent d’autres sabotages, d’autres désastres à Paris, s’il n’est pas mis fin immédiatement à toute activité belliqueuse internationale.
Louis Berson, journaliste employé aux " Nouvelles du Monde ", se met en piste pour découvrir le redoutable individu qui menace le monde. Ayant eu vent de l’évasion de Melpomès, un condamné à mort, il découvre qu’une jeune femme " à la phalange gauche coupée " est probablement une intermédiaire entre le criminel inconnu et le monde politique. Ayant obtenu certains renseignements de la part du père Félibien, vieil huissier original au Palais de justice, Louis Berson est enlevé puis retrouvé, amnésique. Son patron, Jean Sorlin le fait hypnotiser par le mage Sankar pour que les souvenirs lui reviennent. Il semble avoir été retenu prisonnier dans une salle souterraine parcourue par une machinerie électrique et, sur son trajet, mis en contact avec une termitière géante aussi imposante que les tours de Notre-Dame
Ces insectes, lancées à l’assaut de la ville, sapent les fondations des bâtiments officiels et militaires. la Tour Eiffel elle-même, symbole d’une France fière et victorieuse, s’écroule, tragiquement minée :
" Après plusieurs secondes qui semblèrent des siècles, on vit enfin le sommet de la Tour décrire un arc de plus en plus grand, tandis que s’éteignaient toutes les lumières qui, jusqu’alors, avaient clamé que, là-haut, il y avait des hommes qui vivaient, qui pensaient, qui osaient. Et, brusquement, dans un fracas de tonnerre où le bruit des haubans d’acier qui se rompaient était semblable à l’explosion des obus, la Tour entière, orgueil de Paris et voix de la France, bascula tandis que la foule, incapable de se maîtriser, hurlait d’horreur, et que se rompaient les rangs des soldats noirs destinés à la maintenir. Elle se cassa en deux avant de toucher le sol, projetant sa partie supérieure sur les immeubles abandonnés, et les réduisant en ruines, tandis que sa masse principale labourait le sol et s’y enfonçait profondément. Et tout aussi rapidement que la clameur et le fracas de la chute étaient montés au ciel, un silence lourd comme une crêpe s’appesantit. La Tour était morte ! "
C’en est trop pour les Parisiens qui quittent la ville en masse, laissant derrière eux le vide et la désolation. Etienne Gromier de son côté, a été battu par le démagogue Duguay-Baillon qui prend la Présidence du Conseil à sa place, et dont la première mesure sera d’évacuer le gouvernement à Alger. Quant à Louis Berson, il suit à nouveau la trace de la mystérieuse jeune femme dont il apprend l’identité : Viviane Dermoz, étudiante en Sorbonne. Les menaces épistolaires continuent de pleuvoir, les bâtiments de s’écrouler les uns après les autres. Gromier convoque ses corrélatifs européens pour une mission de la dernière chance dans une ville de Paris désertée.
Sir Horace Mersy, le représentant anglais, est le premier à capituler. Il suggère de signer le protocole européen de désarmement que le fou réclame. Coup de théâtre ! Person reconnait en la personne de Félibien le savant fou qui l’avait enlevé, de son vrai nom Victor Dermoz, c’est-à-dire le papa de Viviane. Dermoz refuse d’abandonner son idée fixe qui est la destruction de l’ensemble des ouvrages humains par ses termites auxquels il commande par vibrations interposées.
L’enlèvement de Sir Horace et de Viviane par le collaborateur dément de Dermoz le fait changer d’attitude. Pour sauver sa fille, il coopère avec Person. Après une longue poursuite dans les tunnels souterrains de Paris où oeuvrent les termites, les deux hommes neutralisent le fou et délivrent ses infortunés cobayes. Dermoz, dont l’idéal anarchiste s’effondre, ne peut survivre à son échec et se suicide. Quant au protocole adopté par les pays européens, il ne tint pas la route longtemps. Au moindre malentendu, il sera abandonné en faveur d’un bon et solide réarmement.
Un roman policier qui présente de nombreux éléments conjecturaux et offre une vision désabusée du futur.
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Au Crepuscule Du Monde - Par BenF
En une France future, le pape, en visite à Paris, demande la grâce de révoltés condamnés à mort, auprès de Gadog, neveu de l’Archévêque, l’Antéchrist de la bible, le futur maître du monde. Celui-ci est amoureux de la jeune Marie, la nièce du pape, ce qui explique sa relative clémence.
Gadog possède une personnalité complexe. Rusé, savant, communiste convaincu, matérialiste dans l’âme, juif mécréant, il souhaite conquérir l’empire et reléguer Judith, l’impératrice de l’Europe, au second plan. L’Angleterre, symbole de la dépravation du monde, a déjà disparu sous les flots, lorsque Gadog s’attaque à tous ceux qui menacent l’empire, usant de gaz et d’avions de sa propre conception pour les réduire à merci. En dépit des milliers de morts, il apparaît comme le véritable sauveur de l’Europe, chef de la société de « l’Ultime », un groupe occulte qui travaille à l’établissement d’une dictature prolétarienne mondiale. Avec l’armée derrière lui, le nouveau « Protecteur de la nation » démet l’Impératrice de ses fonctions. Tout en sapant l’autorité du christianisme, il met le clergé vénal de son côté. L’Europe soumise et contrôlée, il se tourne vers la Chine :
" On vit des villes entières sauter, et non seulement des villes, mais des grandes îles, de vastes régions. C’est ainsi que presque tout le Japon s’effondra d’un seul coup, disparut au fond des eaux, comme l’Angleterre quelques mois auparavant. Qui dira l’horreur de toute l’Asie ! Ce n’était que bruits d’explosion, flammes et fumées, cris des mourants, massacres et abomination. En vain le pape avait-il essayé de faire entendre sa voix pour arrêter le carnage. La bataille continuait à faire rage. On raconte qu’on avait vu au-dessus de la mêlée un avion surmonté d’une croix lumineuse dans lequel on distinguait deux formes blanches, et d’où partaient des implorations et des appels à la pitié et à la paix… "
Des incendies monstrueux confirment sa victoire sur Pékin, ville dont il hâtera la reconstruction. Prenant pour capitale Paris et pour emblème le Dragon, après avoir assassiné son propre père, Gadog, humilié par le pape qui refuse de lui remettre Marie, fou de rage, rend la religion responsable de ses états d’âme :
« Une véritable rage s’était emparée de Gadog. Un moment, l’espace d’une seconde, il se demanda s’il n’allait pas étrangler de sa main l’homme qu’il avait devant lui. Mais il comprit aussitôt qu’il fallait éviter un nouveau scandale. Trop de rumeurs couraient déjà sur son compte. Tout à coup, avisant à sa portée un grand christ qui faisait face au trône pontifical : - A nous deux, cria-t-il en le tirant à lui, et il lui crachait au visage, et l’ayant jeté à terre, il le martelait à coups de talon, cependant que le pontife, en essayant de se lever, tombait évanoui. »
Grâce à son outil, « l’Ultime », il instaure le communisme dans le monde entier, massacrant les opposants ou les minorités, interdisant le mariage et la famille, obligeant à l’union libre et à la jouissance immédiate des biens de ce monde :
« Et s’inspirant de la plus pure doctrine communiste, il promulgua un décret qui interdisait sur les deux continents la célébration de tout mariage aussi bien civil que religieux. L’union libre qui se pratiquait déjà sur une grande échelle, serait désormais la règle générale. Et la liberté sexuelle était proclamée. C’est ainsi qu’en Europe et en Asie la civilisation se transformait et que tendaient à disparaître les mœurs de la vieille société bourgeoise et capitaliste. »
Se voulant le maître des corps et des esprits, il se débarrasse définitivement de Judith, dernier obstacle à son destin. Interdisant tout culte qui n’aurait pas sa personne pour objet, il traque les religions en tous lieux. Ses conquêtes se multiplient : l’Afrique est prise sans coup férir. Suivent l’Océanie, puis l’Amérique où la destruction de toutes les grandes métropoles démontre à nouveau l’efficacité de ses armes. Le matérialisme en expansion lui impose la mise en place de cinq dictateurs, les cinq « Présidents », responsable chacun d’un continent. Lentement, se développe une caste de privilégiés. Prônant l’inverse de la théorie communiste, il pousse chacun à s’enrichir, injectant des milliers de tonnes d’or dans le circuit économique.
Rome, qui jusqu’ici avait été épargnée par Gadog à cause de la présence de Marie, brûle soudainement. D’abord heureux de la mort supposé de son éternel ennemi, le pape, Gadog déchante brutalement : celui-ci a survécu et critique toujours ses agissements. Le dictateur ne comprend pas comment on peut s’acharner ainsi sur sa personne alors qu’il fait son possible pour rendre les hommes plus heureux, en euthanasiant notamment les vieillards et les infirmes :
«Par ordre de Gadog et pour le plus grand bien de l’humanité, les malades incurables, les enfants infirmes ou trop faibles étaient sacrifiés, afin qu’il n’y eût plus de misères ni de laideurs dans le monde, et qu’il y eut moins de bouches à nourrir. Etaient aussi exterminés sans pitié les déments, les « morts de l’esprit », les grands blessés, et les incapables, les médiocres, les suspects étaient stérilisés. L’eugénisme était devenue la grand loi de l’humanité : il ne devait y avoir sur la terre que des hommes sains et robustes.»
Pourtant, la mort le tourmente. Craignant sa disparition, et tout en contrôlant le vaste programme d’éradication des races noires, il travaille avec acharnement à se rendre immortel grâce à la science. N’acceptant plus aucune critique, ni celle de sa mère qu’il assassine, ni celles de ses proches qui l’accusent d’avoir trahi l’idéal communiste et qu’il fait exécuter, il poursuit de manière monomaniaque son rêve d’immortalité.
Un voyage au mont Saint-Michel est pour lui l’occasion de se faire déifier, de remplacer l’image de l’ange tutélaire par le symbole du Dragon. Mais une douloureuse surprise l’attend : au moment même de sa consécration, une blessure inexplicable lui perce la poitrine. Pourtant, il ne renonce pas. Il désire donner un éclat particulier à l’événement en obligeant le pape à reconnaître sa divinité. Malgré les signes annonciateurs de catastrophes, un tremblement de terre arasant la colline de Montmartre par exemple ou le peuple juif, son peuple, qui ne le reconnaît plus comme Messie, ainsi que l’augmentation de la douleur dans sa poitrine, il persiste dans son idée fixe, se disant que, s’il devait mourir, il entraînerait l’humanité entière avec lui. Le jour vint enfin où le pape et Marie, livrés à son caprice, en une confrontation grandiose, s’opposent une dernière fois à son ego. Fou de rage, Gadog fit crucifier le vicaire du Christ au moment même où partout dans le monde se manifestèrent les signes de la fin des temps : éruptions volcaniques généralisées, famines et épidémies.
« Au crépuscule du monde » est le roman de la lutte épique menée par le christianisme contre l’Antéchrist, c’est-à-dire les idéaux communistes, marxistes, matérialistes. Incarnés par les deux personnages du pape et de Gadog, leurs frénétiques efforts sont à la hauteur de la démesure des enjeux. Un texte pamphlétaire comparable à celui de Hugh Benson dans « le Maître du Monde »
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A Tanger, le lieutenant de vaisseau Stève de Kermayeur, ayant suivi une jeune fille, Lucile, est assommé sans qu’il puisse reconnaître son agresseur. Il sera réveillé par Didier Delannoy, un as du 2 ème Bureau, qui lui proposera de partager sa traque à l’encontre de dangereux gangsters associés à Baroy, le compagnon de la jeune Lucile. Ils procèdent à la filature du susdit et aboutissent dans un tunnel sous-marin dont la largeur et la disposition des sas de sécurité révèlent le caractère fonctionnel. En le parcourant, ils atteignent les soubassements granitiques du Rocher de Gibraltar, découvrant ainsi une voie d’invasion probable par où des Allemands pourraient envahir Gibraltar lors d’une guerre germano anglaise hypothétique.
Stève et Didier se feront malheureusement repérer par les bandits. Destinés à finir leurs jours dans la « chambre d’immersion », ou « chambre de la mort lente », ils devront la vie sauve à Lucile qui, quoique pactisant avec l’ennemi, ne put se résoudre à supprimer d’aussi beaux jeunes hommes. Le combat final avec l’ennemi étendit pour de bon l’infâme Allemand Otto Saads et l’ignoble Italien Abattino, son complice, au moment même où la troupe anglaise, avertie par l’ingénieux Didier, investit à son tour le tunnel, réduisant à néant la menace d’invasion.
Un fascicule populaire offrant des personnages stéréotypés sur un fond de guerre conjecturale peu crédible.
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