Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
-
Un vieil homme, "dans une galaxie de l'an 3000", donc très loin de nous, désigne une planète "une boule qui brille dans la nuit", à des enfants assis autour de lui. Cette boule, c'est la Terre, et l'on peut supposer qu'elle brille parce qu'elle est entièrement radioactive, une planète sans vie, dévastée par des guerres nucléaires. C'est ce qu'énonce le chanteur, par un recensement de tout ce qui a disparu dans la catastrophe : la mer, les arbres, les oiseaux, et ceci depuis fort longtemps, puisque le choeur reprend chaque terme, en une espèce de leit-motiv:
"C'est quoi,un fruit?
C'est quoi, les vagues?
C'est quoi une fleur?", etc.
L'histoire terrestre s'est donc terminée par la faute même de l'espèce humaine, "les hommes de naguère", qui n'ont pas su préserver leur substrat, le "manque d'amour" leur aura été fatal: "Et voilà mes amis, l'histoire est finie".
Un titre étrange, une distanciation poétique, une scansion répétitive, une chanson en forme de requiem, interprétée avec conviction qui met l'accent, en ce tout début des années quatre vingt, sur ce qui deviendra la puissante force écologiste, animée par un pessimisme profond envers ce qui touche au progrès et à l'industrie, jugés dévastateurs pour la Terre et l'homme. La preuve en est, c'est que Jean Gabilou s'était classé en 3ème position avec celle-ci, en l'interprétant au concours de l'Eurovision 1981.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 370 vues
-
Le poète, amoureux de la montagne, ne peut que s’émouvoir en face du sort réservé à la Terre :
« Que restera-t-il sur la terre
Dans cinquante ans
On empoisonne les rivières
Les océans ».
La pollution par le pétrole, la menace atomique, la disparition des espèces animales, y compris les oiseaux : («Pour les enfants d’un temps nouveau, restera-t-il un chant d’oiseau »), l’amènent à faire appel à la jeunesse qui doit «crier plus fort pour que se réveille le monde ».
L’attention est touchante mais la mélodie molle et les paroles convenues manquent à leur but, faisant pâle figure auprès des chansons de ses débuts tels que « Potemkine » ou « Je ne chante pas pour passer le temps. »
- En savoir plus…
-
- 1 avis
- 5 306 vues
-
La Grande Bagarre - Par BenF
A Berlin, chez le maréchal Orloff, se déroule une partie de thé à l’ambiance feutrée qui cache difficilement le danger d’une nouvelle confrontation entre l’Est et l’Ouest.. Cette nuit-là, Daisy, la narratrice et secrétaire du généralissime Patton, chef des forces occidentales, se réveilla soudainement :
" Je n’eus pas le temps de réfléchir. Tout d’un coup, le nord-ouest du ciel fut crevé par le jaillissement de centaines de coupoles d’une blancheur de métal en feu. J’en suis tombée à la renverse. Un roulement inouï de cataracte emplissait l’espace. "
Les Russes venaient d’enclencher le processus d’une guerre nucléaire. Il fallait quitter d’urgence l’Allemagne pour préparer la contre-offensive. Les bombardiers occidentaux reprennent du service, les chars s’ébranlent en catastrophe, Patton veille au repli stratégique. En forçant l’encerclement russe, le général en chef parvient à gagner la frontière entre la France et l’Allemagne. Les dernières nouvelles ne sont pas bonnes ; le monde entier est à feu et à sang :
"Nos bases d’Angleterre avaient cessé d’exister. A trois heures, un tapis de bombes atomiques –plusieurs centaines – ou de bombes à l’hydrogène (on ne pouvait encore rien préciser) avait liquidé l’île britannique et l’Irlande en quelques secondes. De ces deux pays absolument plus rien ne répondait ".
Les Russes, par une attaque atomique généralisée, en pratiquant la politique du " tapis de bombes " avaient anéanti tous les centres névralgiques du monde libre. La seule possibilité pour Patton était de créer un contre-feu, soit d’appliquer le plan " Grogy " qui visait à couper l’Europe en deux, du Danemark à l’Italie, par une lancée de bombes thermonucléaires de façon que les Russes soient obligés de stopper leur avance :
"Le cas a été prévu de longue date au plan Grogy. A l’heure H, du Danemark à Venise, le tapis, avec une zone de réaction d’une profondeur de cent vingt-cinq kilomètres, sera déversée (…) Ce tapis doit interdire radicalement aux Soviets toute possibilité d’avance. "
Bien que de nombreuses capitales européennes, de grandes cités fussent broyées en ce jeu insensé, le succès du tapis de bombes ne fut pas total. Les Russes parviennent à contourner l’obstacle par la Belgique :
" Au-dessus de la Ruhr, au-dessus du Palatinat, le tapis est tombé, plus puissant même qu’il n’avait été prévu. Mais plusieurs centaines de bombardiers atomiques n’ont pu survoler l’objectif central. (…) Patton s’éponge : -Trente millions de morts sans doute. Pour un coup incomplet, c’est-à-dire raté. Le colmatage allemand est fichu. "
Il faut réagir. Patton, avec ses blindés et son aviation, broie tout devant lui, d’autant plus que les Soviets s’appuient sur les communistes européens qui constituent la cinquième colonne, en cet affrontement généralisé. En de nombreuses villes, des soulèvements révolutionnaires les mènent au pouvoir où ils commettent des exactions sans nom :
"Des cris effrayants retentissaient, des cris perçants, des cris stridents. Patton avait pris un communiste à la gorge : - Qui crie ainsi ? Qui crie ? -Monsieur, ce sont les femmes qui brûlent…- Des femmes brûlaient. Les femmes des riches. Les femmes des ennemis politiques. Les femmes des tués des fossés, enfournées dans les souterrains du vieux château. "
La campagne de France débute avec difficulté. Dans le nord du pays, les Français ripostent encore mais les bombardements continuels auront bientôt fait place nette. Là aussi, Patton tranche dans le vif: il faut " atomiser " ! Plutôt mort que rouge !, telle est sa devise :
"Patton commençait à piaffer. -Monsieur le Président, il faudra qu’on atomise ! - Qu’on atomise ? - Ses yeux firent trois tours, comme dans le visage des enfants de couleur. Patton le conduisit à une grande carte d’état-major. -Nous tiendrons encore vaille que vaille à la Seine jusqu’à ce soir.
Si nous nous y accrochons plus longtemps, demain nous serons bouclés et détruits. Il faut filer. Et il faut couper. A l’est du Rhône, aussi, d’ici quarante-huit heures, tout sera cuit. Là encore, le barrage atomique est l’unique solution. ".
Comme au temps de la deuxième guerre mondiale, la bataille des Ardennes sera décisive. Les Soviets repoussent l’armée de chars de Patton. Le général, plutôt que de se faire enfermer, fonce vers le sud où il aperçoit les fuyards que la guerre a jeté sur les routes :
" Mais c’est au-dehors qu’est la vraie tragédie. Des dizaines de milliers d‘autos flambent. Des milliers de morts grillent, les chairs grésillantes, crépitantes. Des milliers de blessés, le visage cuivré par les lueurs de l’incendie, se tordent en d’horribles grimaces, parmi leurs intestins épars comme des serpents gris et verts. "
C’est une véritable vision d’apocalypse :
" Des cadavres retournés sur le ventre, noircis déjà, gonflés comme des outres, pourrissent dans des tourbillons de mouches immondes. D’autres cadavres ont été poussés pêle-mêle dans des voitures fermées, abandonnées. On dirait qu’ils regardent par la vitre, les yeux glauques, le poil hirsute, gris-verts. D’autres, noirâtres, découvrent des dents jaunes, dans un rictus horrible. "
Pendant ce temps, l’Amérique tergiverse et hésite à se lancer dans le conflit. Or, tout retard aggrave la situation. Les trois quarts de la France sont déjà aux mains de l’ennemi. Encore et toujours, Patton ne voit qu’une solution : celle d’atomiser. La France du Nord, puis la région parisienne formeront une seconde ligne de défense qui permettra le repli vers les Pyrénées des restes de l’armée occidentale. Les gens, mourant de faim, bloquent les seules pistes d’aviation encore opérationnelles. Une distribution de vivres aggrave la situation. Afin de dégager les abords des pistes, Patton envisage de griller les pauvres bougres au lance-flammes !
Johnny, le fiancée de Daisy, est grièvement blessé dans une escarmouche aérienne. Le retrait se précipite, alors que partout en Europe s’organise le massacre de la bourgeoisie. Patton en tire la conclusion suivante:
" Hitler voulait collaborer, avait besoin de collaborer. Alors la France restait pour l’Allemagne un partenaire éventuel, et un partenaire important. Aujourd’hui, les Soviets ont dix partenaires possibles, bien plus importants que votre pays (…) Depuis Hitler, faisait remarquer, sarcastique, Patton, plus un politicien anti-communiste n’a eu le peuple avec lui en Europe, n’a été capable de lui insuffler une foi, une volonté, un enthousiasme. Nous avons racheté en solde, après 1945, des lots de socialistes, embourgeoisés, ficeliers , et des prédicateurs en cravates "
L’Italie est tombée aux mains des communistes ainsi que les grandes villes du sud. La situation est désespérée car, roulant en convoi près de la Bidassoa, la colonne occidentale est attaquée, et bientôt, la tête de Patton ornera le fût d’un canon de char. Grâce aux Russes présents sur le terrain, Daisy évitera d’être violée par les communistes français mais sera immédiatement déportée dans un kolkhoze andalou. La bride est lâchée à tous les crimes, c’est la fin de la civilisation :
"La civilisation n’est qu’un vernis qui saute au feu des grandes passions grégaires. Ces tourmentes sont comme une libération de l’animal – homme. Elles le démusèlent. Il se rue. Il retrouve son état naturel. L’état naturel de l’homme n’est pas la civilisation. La civilisation n’est qu’un accident; l’animal, c’est la substance. Après des milliers d’années de religion, de mœurs policés, l’animal, en cinq minutes, se retrouve instinctivement "
L’Europe vaincue se trouve sous la domination rouge. Partout dans le monde, à l’exemple européen, les révolutions grondent, en Afrique, au Brésil, en Amérique même, des mouvements fomentés par des agitateurs noirs, amènent des pro-Soviets au pouvoir. Israël est anéanti:
"La seule chose certaine que les Russes se racontaient en s’esclaffant, c’est que l’Etat juif de Palestine avait été liquidé par un tapis. Liquidation dans la ligne. (…) Moscou n’avait pas eu besoin, pour régler définitivement le problème juif d’utiliser comme Himmler des camps de concentration. Les Juifs s’étaient concentrés eux-mêmes en Palestine ; un tapis les avait envoyés en masse et en colonne chez Jéhovah. "
Quant à Daisy, sa journée de travail terminée, elle sert de viande à soldat. Partout, à travers le monde, s’étalent des zones mortes contaminées par la radioactivité. Un autre univers a jailli du néant :
" Les zones occidentales qui furent atomisées, il y a deux ans et demi commencent à redevenir habitables, mais le Praesidium des Soviets a ordonné qu’on les conservât provisoirement comme zones de réserves (…) l’ancien Paris, à cause de son importance ferroviaire, a été dégagé partiellement, grâce à l’effort des travailleurs de Leningrad qui ont adopté l’ex-capitale de la IVème République. Elle contient une cinquantaine de milliers de nouveaux habitants, slaves sans exception, campant surtout dans la banlieue. Elle s’appelle Lenina. Les Iles britanniques et l’Irlande sont restées totalement vidées de leur population civile, occupées uniquement à leur extrémité Ouest, par des installations militaires : bases sous-marines, rampes de lancement de fusées, aviation. "
Nous connaissons les sympathies pronazies de Jean Doutreligne, alias Léon Degrelle, chef du mouvement rexiste belge durant la deuxième guerre mondiale; le lecteur ne s’étonnera donc pas des opinions professées, ici et là, dans le texte. Au-delà de la profession de foi, il se trouvera confronté à l’un des récits les plus effrayants qu’il lui ait été donné de lire dans le champ cataclysmique, du type " guerre totale ". L’effet de vraisemblance s’articule sur un vécu encore proche. La chair torturée, les morts par millions, l’aliénation des uns, la haine des autres, l’hypocrisie et la mauvaise foi constantes, justement concrétisées en des personnages puissants, donnent du corps à l’ouvrage. L’épouvantable machinerie d’une guerre, peut-être pas si future que cela, fait froid dans le dos. Un cauchemar à lire et qui sonne juste.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 460 vues
-
Le Virus 34 - Par BenF
Georges Darboy, compositeur émérite mais amoureux déçu, se refait une santé dans les îles des mers du Sud. Devenu capitaine d’un voilier, il fait la connaissance de Thimothée Floche, une personne extraordinaire de drôlerie et qui se dit journaliste. Floche s’était fait expédier à la mer par le patron chinois d’une goélette et recueillir par Darboy qui devient son ami. En réalité, Floche est détective privé. Il suit la piste du savant hongrois Jazierski qui aurait découvert un virus (le Virus 34) destiné à détruire toute culture de blé dans le monde :
«Il était en bonne voie sur la piste d’un procédé qui eût détruit en quelques heures, tout le blé de la nation assez folle pour rompre la paix. Mais il avait tout récemment conçu des doutes sur les motifs qui faisaient agir les vrais chefs de cette confrérie scientifique. Il avait eu l’impression nette, à la suite de recoupements, que leur pacifisme déclaré n’était qu’un masque, et qu’ils servaient, en fait, les projets de revanche d’une caste militaire de proie.»
Par une coïncidence inouïe, Jazierski est aussi le mari de Germaine Parent, la cantatrice responsable des déboires sentimentaux de Darboy. Nos héros poursuivent la goélette du chinois. Ils perdent sa trace dans la brume mais abordent une île de Papouasie qui - autre coïncidence- est précisément celle où Jazierski poursuit ses expériences. Darboy y retrouve Germaine qui craint pour sa vie. Alors Floche et son ami montent un stratagème en vue de démasquer le malfaiteur. Darboy prendra la place d’un émissaire envoyé vers le savant pour l’aider. Jazierski trompé sur son apparence lui demande de transvaser le virus 34 dans des fioles prêtes à être exportées dans le monde entier et lui fait l’aveu de sa haine :
" L’humanité, je la méprise parce qu’elle est lâche, et je la hais. C’est pour ça que je me suis mis au service de la caste qui rêve encore d’imposer sur le monde une hégémonie germanique ! (…) Elle sera balayée, elle aussi, par cette anarchie formidable que déclenchera chez les hommes la perte de leur pain quotidien. Ce seront des convulsions folles, la tourmente la plus fantastique qu’aura jamais connue l’histoire "
Saisi d’un doute, il s’apprête à se débarrasser de Darboy ce qui serait fait sans l’intervention inopinée de Floche. Nos deux amis poursuivront Jazierski qui a pris place sur la goélette du Chinois. Finalement, c’est le canon d’un navire militaire anglais croisant dans les parages qui mettra un point final à l’épopée du savant fou. Darboy convolera en justes noces avec Germaine sortie toute frémissante des griffes du monstre. Une récompense bien méritée !
Beaucoup de termes techniques de marine, une anglomanie linguistique constante, de l’aventure, l’embrun des vagues et des personnages hors du commun font de ce roman une œuvre honorable dans le champ de la littérature populaire.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 613 vues
-
Mission A.d.n. - Par BenF
Vol.01: l’Arche, Fleurus éd., 1992, 1 vol. broché, in-12 ème , 231 pp. couverture illustrée par Pierre Joubert. roman d’expression française.
1 ère parution : 1992
Le Monde en 2018. L’espèce humaine n’aura jamais été aussi proche d’un conflit nucléaire généralisé. Le déclenchement se produira par la destruction d’une base américaine sur la lune. Des milliers de missiles s’envolent en réponse avec leur charge de mort, certains explosant au hasard, avec pour conséquence l’instauration d’un hiver nucléaire sur une terre dévastée. Pour que l’humanité ait une chance de survie, les gouvernements européens, sous l’égide des militaires, ont prévu et rendu opérationnelle la « Mission ADN », soit de préserver la vie au sein d’une « arche ».
Trois implantations furent finalisées : l’arche « Alpha », en France, près de Millau, l’arche « Bêta » près de Munich et qui fut sévèrement touchée lors de l’attaque, et l’arche «Gamma » dans les monts Grampians, en Ecosse. Sous la direction avisée des chefs Bruno et Olivier, trois cents orphelins des deux sexes, après une sévère sélection, furent acheminés au sein de l’arche Alpha dont la disposition présente sept niveaux en profondeur accueillant plantes et animaux, lieux de loisir et d’étude, bibliothèques et ressources informatiques hors du commun, dans le but d’assurer la transition durant les deux années les plus dangereuses.
A la surface, les conditions sont épouvantables : froid et obscurité, irradiation et manque de nourriture déciment les derniers survivants.
Sous terre, Loïc Haïssa et les autres se préparent à leur futur rôle. Le contact avec la base Bêta est rompu. Les jeunes évoluent en autarcie complète et s’aguerrissent. Lorsque, au bout d’un temps trop long à leur gré, les conditions se sont un peu améliorées, ils tentent une sortie prudente, remettant en état un hélicoptère Puma trouvé sur la base militaire voisine de l’abri.
Leur parvient enfin un appel angoissé de Munich qui demande du secours. Une expédition est mise sur pied pour venir en aide aux « Aiglons ». Les « Alphans » achemineront de la nourriture et des médicaments. L’entreprise n’est pas de tout repos dans ces conditions extérieures hostiles. Arrivés près de Bêta, ils s’aperçoivent que les Aiglons sont menacés par des individus qui désirent s’approprier leurs biens. Les Alphans rétabliront la situation et, au passage, se soumettent à l’autorité du général Heller lequel a survécu dans un bunker du réduit suisse.
Une deuxième sortie près de leur propre base leur permet de dresser un tableau de l’état de décomposition sociale où de rares survivants irradiés s’adonnent à l’anthropophagie et à des cultes païens. Sébastien, l’un des leurs, sera la première victime alphane, tué par l’un des primitifs. L’hiver nucléaire s’étant enfin estompé, les survivants de l’arche sont prêts à reconquérir le monde.
Un récit réaliste pour adolescent (avec un plan de l’arche et des notes additionnelles, néanmoins il ne sera jamais fait mention des pratiques sexuelles, hormis au sein du mariage) D’autre part, n’apparaissent ni conflits de pouvoir, ni jeux des passions ou des haines chez ces jeunes à la psychologie aussi lisse que les dessins de Joubert.
Vol.02: la Terre promise, Fleurus éd., 1995, 1 vol. broché, in-12 ème , 293 pp. couverture illustrée par Pierre Joubert. roman d’expression française
1 ère parution : 1995
En 2023, les Alphans, de la base Alpha, recherchent le contact avec les occupants de la base écossaise « Gamma », dont ils sont sans nouvelles. Dans leur hélicoptère Puma, avec à bord, Haïssa, Bruno, Ludwig, Mathias et Hans, ils quittent la base de Lézou, survolant Chartres dont la cathédrale, à moitié détruite, mérite une visite :
« Tous aux hublots, ils regardent attristés et fascinés. Les deux tours sont effondrées. Les toitures n’existent plus. Les hautes fenêtres sont défoncées, et ce qui faisait la merveilleuse harmonie de Chartres, les milliers de vitraux aux couleurs intenses ont disparu, pulvérisés. Mais les Alphans ne sont pas seulement attirés par la vue de ce monument mutilé aux grandes voûtes béantes. Leurs regards ne peuvent se détacher d’un minuscule filet de fumée bleue qui s’élève du transept, droit vers le ciel comme une ultime prière. »
Prudemment, ils investissent les lieux où Haïssa rencontre un vieil homme désespéré qui, dans sa folie, la prend pour sa fille. Ils se promettent de l’emmener à leur retour et continuent leur vol au-dessus de la Manche. Obligés d’atterrir à Bradford pour refaire le plein, ils seront attaqués à tort par des survivants, anciens militaires, gardiens d’un laboratoire d’armes bactériologiques, qui les prennent pour des ennemis. Ils récupéreront le jeune orphelin Adrian, seul survivant du malencontreux engagement. Arrivés sur les lieux de la base anglaise, dans les monts Grampians, ils constatent qu’elle est désaffectée. Des événements graves et mystérieux sont survenus car tout semble en ordre et il n’y a pas de morts. Découvrant un message manuscrit, ils apprennent que l’eau empoisonnée, non filtrée, aurait été responsable de la mort des hommes du groupe Gamma.
Mais des enfants au nombre de quatre-vingt onze, surnommés « les loups » semblent avoir été évacués, impliquant des sauveurs extraterrestres. A leur sortie de la base, Haïssa découvre une sphère commémorative, d’origine extraterrestre elle aussi, rappelant que là reposent les cendres des morts :
« Hello ! Venez vite voir ici, il y a une inscription.
En deux bonds ils la rejoignent et découvrent écrit à l’aide d’un crayon marqueur noir indélébile, le texte suivant : - Gamma. 2021 July 12 th. In this sphere the ashes of our brothers rest in peace.- 35 leaders –182 Wolves. – Remember. »
Leur départ de la base est agité. Une tempête se déclenche, soufflant en rafales qui les obligent à atterrir d’urgence dans la cour d’une ferme normande.
Dix ans plus tard, trois colonies humaines auront été fondés dans le Morvan, appelées Epsilon, Rô et Tau. Des enfants y voient le jour, malgré un manque cruel de médicaments et une explosion volcanique du Puy de Sancy dont l’éruption attire de mystérieuses sphères célestes qui s’avèrent dotées de sentiments amicaux.
Le roman se clôt sur ces événements appelant une suite, dont le récit se poursuivra dans le volume 3 (le Gouffre du temps) et 4 (l’Empire du vide) de la série, récits sortant de notre thème. Sous la forme d’un space-opéra, ils relatent les intrigues des Alphans, dans le temps et l’espace, avec des extraterrestres sympathiques ou inamicaux, selon le cas.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 325 vues
-
Le narrateur, quittant son ami Robonal, rentre chez lui, boulevard St-Germain. Après plusieurs chutes inexpliquées, il se rend compte soudainement que ses deux pieds ont disparu. Sa femme, qu’il appelle à son aide, ne semble pas surprise de son état, se plaint elle-même d’une hernie et lui déclare que Léonie , leur bonne, (qu’il ne connaît pas) viendra le secourir. Le lendemain seulement, il sera impliqué dans un accident de la circulation et perdra ses deux jambes. Robonal, après plusieurs mois et après avoir discuté avec Mauvette de l’étrangeté de son état, lui présente une hypothèse acceptable rationnellement : la distorsion dans la chronologie des événements dont Mauvette a été l’épicentre, ne peut que contaminer l’univers entier. Un jour prochain, la chronologie renouera avec sa logique et, à cet instant, une perturbation temporelle maximale défera l’univers. C’est donc Mauvette, à son corps défendant, qui sera la cause de la fin du monde.
Une nouvelle surréaliste, étrange, qui émet pour la première fois en littérature, la théorie du chaos.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 411 vues
-
Date Limite - Par BenF
Maximilien Crible se réveille ce matin du 15 juin 2004 et se rend compte que tout va de travers. Non seulement les gadgets technologiques le lâchent, non seulement, ce jour, au soir, il sera viré de son travail de lecteur-programmeur du plus puissant ordinateur du monde, mais encore, dans les médias , les catastrophes s’amoncellent, avec des volcans en éveil et des tremblements de terre partout dans le monde.
Plus grave: ce dont il est le seul à s’apercevoir, semble-t-il, c’est qu’il n’y aura pas de 16 juin 2004 ! Le calendrier, la montre, l’agenda, ne prévoient pas cette date, comme si sa propre mort, ou celle de la terre était déjà programmée. Par ailleurs, il découvre un autre indice qui ne trompe pas : le chiffre 666, celui de la « Bête » de l’apocalypse, que lui, Maximilien, semble être le seul à voir.
Que se passe-t-il ?
Malgré tout, il envisage d’aller à son travail une dernière fois, remplacé par « Antisphinx », l’ordinateur géant qui devra être inauguré aujourd’hui. Son collaborateur et ami Gibbelin, lui soummet les dernières projections géosatellitaires. Le doute n’est plus permis: partout, le long de la ceinture de feu se réveillent les volcans, et à la conjonction des plaques sibériennes, européenne et atlantique, le sol plissé de façon singulière semble former le chiffre 666 :
« La plus grande partie de l’Irak et la quasi-totalité de la Turquie n’existaient déjà plus qu’à l’état d’ulcération… Une plaie béante à la surface de la terre, si énorme, si profonde qu’elle devait être visible de la Lune !(…) le craquement laissait entrevoir, en contre-bas d’une dépression d’au moins cinq cents mètres amplifiée par une surnivellation de hauteur équivalente, un plateau étrangement lisse disparaissant dans l’ombre portée de nouveaux plissements en à-pics. Il suivit à la loupe le parcours fracturé de ce corridor inopinément mis à jour. Utilisant les tables de conversion, il détermina approximativement l’écartement maximum des lèvres de la plaie à trois cents kilomètres. Pestant contre l’image, il devina plus qu’il ne distingua une série de balafres discontinues, droites, courbes, croisées, circulaires, sinusoïdales, spiralées, biscornues, incisions étrangement régulières, parfois répétitives, comme griffées par un gigantesque burin. Indubitablement ces ciselures ne pouvaient être que l’œuvre de la nature, mais la cohérence de leur dessin lui remit en mémoire le mystérieux artefact de Nazca au Pérou. »
Pour en avoir le cœur net, et parce que seul le super-ordinateur saura répondre à sa question, Crible décide de le consulter, bien que l’accès lui en est rigoureusement interdit. Par l’entremise de Gibbelin, il obtient les clés d’entrée de la salle où il se retrouve seul devant Antisphinx. Crible reçoit une réponse à son soi-disant délire.
Le responsable de tout, c’était lui, Antisphinx. Connecté à la machinerie mondiale, le robot a décidé de tirer un trait sur l’espèce humaine, en enclenchant partout un processus d’autodestruction mais en gardant un témoin privilégié de ce moment, à savoir, lui , Maximilien Crible.
Maximilien soumet à la machine une dernière question à laquelle elle ne pourra refuser de répondre : que signifie ce chiffre « 666 » inscrit dans les plis de l’écorce terrestre ?Antisphinx met du temps à analyser les données. Quand enfin il parle, c’est avec un intense étonnement : la terre aurait été programmée depuis son début par la nature, à se détruire un jour, et ce jour, c’est le 16 juin 2004 :
« -Antisphinx de quoi sera fait le 16 juin 2004 ? Un silence puis la « divinité » assena sa réponse : -Demain, 16 juin 2004, Antisphinx sera le maître de l’univers. -Pourrais-tu être plus précis ? demanda Crible, avec un plissement de paupières inquisiteur.
-Oui, Crible. Demain verra la fin du cycle humain sur Terre et l’avènement de la machine ultime. (…) La planète est désormais entièrement informatisée, totalement sous influence. Du plus infime microprocesseur au terminal géant et du logiciel d’appartement à la banque de données, la technosphère étend partout son empire et Antisphinx en est le cœur et le cerveau.(…)
« Mes conclusions sont formelles. Les lignes de fracture opéreront une première jonction dans six heures trente-neuf minutes dix-huit secondes, c’est-à-dire à vingt-trois heures cinquante-neuf minutes, au point d’intersection géographique considéré comme la charnière du substratum européen, africain et asiatique. (…) Il y aura une dérive accélérée des continents, puis, du fait, de la gravitation terrestre, l’écorce démembrée s’arrachera au noyau fondateur et s’évacuera par morceaux dans l’espace. »
Pas de chance pour Antisphinx que ce jour coïncide justement avec la prise de pouvoir des machines ! Lorsque les officiels pénètrent enfin dans la salle, ils contemplent un ordinateur définitivement hors d’usage, un Crible, joyeux et insouciant qui s’apprête à rejoindre le fantôme de sa défunte femme, tandis que deviennent perceptibles les premières secousses telluriques :
« L’orage, un orage fantastique, libérateur, éclata soudain sur la ville. Le tonnerre gronda. Une gerbe d’éclairs déchira le ciel chargé de nuages lourds qui évoquaient un galop d’éléphants cruels. La pièce s’illumina. Le vent se leva. La tourmente souffla. Mugissement. Rugissements.
-J’ai atteint ma date limite, n’est-ce pas, demanda Crible. -Oui, mon chéri. Viens, je t’attends.
Elle lui tendit les bras. »
Un récit pour adolescents, intelligent, ironique, enlevé, dont le suspense ne se relâche à aucun instant.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 286 vues
-
Vol.01 : Autonomes, Ansaldi éd., 1985, bruxelles, 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pp. couleurs. BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 1985
Gérard Mordand, ancien anarchiste, devenu leader de la Wallonie écologiste, prône la liberté totale dans tous les actes de la vie. Position difficile à tenir puisque la Belgique éclatée offre le spectacle d’un état fasciste réhabilitant Léon Degrelle, et prêt à s’entendre avec la France voisine, soumise au gouvernement d’extrême-droite de J.C. et J. Lapeine.
Le faux enlèvement de Marie-France d’Ornano par Gérard Mordand servira de prétexte à l’invasion de la Wallonie et à l’élimination de tous les leaders « rouges » ou libertaires. En face de cette manœuvre délibérée, Mordand, en fuite, va frapper fort en dynamitant la Tour Eiffel, qui s’effondre. L’orgueil de la France bafouée criant vengeance, s’ensuit le bombardement au napalm de la ville de Liège. Traqué avec ses amis, Gérard Mordand se réfugie dans une maison de passe de la place Pigalle y retrouvant un ancien contact, Lucas. Entre temps, la répression féroce élimine ses amis un à un, exécutés sans jugement. Il trouvera enfin une cachette sûre au moment où explose la centrale nucléaire de Creys-Malville, près de Lyon.
Vol. 02 : Mourir à Creys-Malville, Ansaldi éd.,1986, 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pp. couleurs.
1 ère parution : 1986
Véritable catastrophe pour la France, l’explosion de la centrale a délimité une zone dévastée, irradiée, donc interdite d’accès, de plus de cent kilomètres de rayon dans la région lyonnaise. Les habitants y sont morts par milliers mais une chape de plomb officielle attribue l’événement aux anarchistes. Pour nettoyer le terrain, le gouvernement y envoie les Arabes et sympathisants libertaires, les condamnant à la mort lente par contamination radioactive.
Gérard Mordand se trouve sur les lieux et participe à l’action en tentant de coordonner les initiatives individuelles, glissant à travers les mailles du filet de la police gouvernementale. Ses amis encore en liberté cherchent à tout prix à le ramener en zone sûre. C’est pourquoi l’anarchiste Kropotkine fait appel au situationniste Patrice Duval, le seul capable d’opérer la jonction. L’expédition sera ponctuée de morts, la majorité des membres du groupe de Mordand étant déjà contaminés. Pourtant, ayant réussi à dérober des documents prouvant l’ignominie de la France, il se déclare prêt à suivre Duval pour faire éclater la vérité devant le monde entier.
Vol. 03 : Chooz, Raspoutine éd., 1988, 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 1988
Gérard Craan a trouvé refuge à Paris où il reste en communication avec ses amis démocrates de la Wallonie libre. Dénoncé par sa femme, il se réfugie chez Véronik, son contact, une magnifique jeune femme qui lui apporte un échantillon d’eau de la Meuse polluée par la centrale atomique de Chooz. Elle compte sur Gérard pour dénoncer ce scandale et incidemment pour lui faire un enfant. Poursuivi par la police de Lapeine et du président Jacques Carnac, Craan se réfugie chez Véronik qui lui suggère de s’associer avec Léon le Borgne (Kwaak !), un caïd anarchiste plus ou moins toléré en ville. Incidemment, et parce que deux tentatives valent mieux qu’une, elle lui précise aussi que Léon le Borgne sera un futur père possible pour son enfant.
Le premier contact de Gérard avec Léon est plutôt musclé mais une alliance objective s’établit entre les deux hommes qui se partagent Véronik. Cette dernière convainc Léon, de plus en plus serré par la police, d’investir la seule place où il sera en sécurité, la centrale de Chooz. La bande se met en route, faisant le vide autour d’elle, balayant les policiers. Les autorités politiques la laissent libre d’agir, trouvant là un prétexte à envahir la Wallonie voisine.Huit mois plus tard, à Lausanne, naît la fille de Léon et de Gérard. Stupéfaction : Véronik quitte les deux hommes pour élever son enfant. Ceux-ci n’en sont pas malheureux, et, bras dessus, bras dessous, repartent vers de nouvelles aventures…
Chooz, troisième volume de la série, renoue avec son premier héros Gérard Craan, antérieur à Gérard Mordand. Le trait vigoureux, l’image soignée et la mise en couleurs magnifiques sont inversement proportionnels au contenu pauvre et au message idéologique filandreux. La veine anarchiste semble épuisée et les héros fatigués.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 422 vues
-
Neiges D'antan - Par BenF
Une jeune fille et un loup sont en mission dans une région désertique. Elle est une phocomèle, sans bras. La bête, intelligente, complice et dominatrice, lui est toute dévouée :
« Quand les ombres recouvrirent le fourré, les branchages s’écartèrent. La fille et le loup sortirent ensemble pour aller à la source et se mirent à laper, la fille se tortillant comme un serpent. Ils mangèrent de nouveau, puis la fille refit le paquetage et boucla le harnais du loup. Il poussa du museau l’émetteur dans la poche qu’il portait sur le poitrail et ramassa une botte pour qu’elle y enfonce le pied. »
Sans l’animal sa mission serait compromise, car elle est chargée, avec l’aide de son compagnon non humain, d’observer une tribu de sauvages vivant près de la rivière, d’attirer vers elle , en exposant son corps nu, le mâle le plus vigoureux, puis, en lui projetant un gaz anesthésiant au visage, de le récupérer comme étalon pour les siens, tous au corps incomplet ou handicapés par leur absence de membres. Dans cette région d’Ethiopie où jadis un cataclysme provoqua des mutations régressives, la connaissance resta chez les phocomèles qui se montrent encore désireux de modifier leurs conditions de vie par l’apport d’un sang neuf.
Une nouvelle étrange et poétique par laquelle l’auteur – une femme de lettres- évoque la force irrésistible de la survie.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 381 vues
-
La Derniere Fleur - Par BenF
" La douzième guerre mondiale, comme chacun sait, amena l’écroulement de la civilisation. Capitales, villes et villages disparurent de la surface de la terre. Bocages et forêts furent détruits. Ainsi que tous les jardins. Et toutes les œuvres d’art. Hommes, femmes et enfants furent ramenés au-dessous des espèces les plus viles. "
Avec une grande économie de moyens, ce conte en images évoque, pour les jeunes (et les petits enfants) comment l’homme en arrive à s’auto détruire. Avec des images naïves, l’auteur montre l’implacable engrenage de la violence, comment les généraux disent aux soldats de faire la guerre, comment les chiens quittent les hommes qui ont tout perdu, comment la dernière fleur qui subsiste dans un monde ravagé parvient à redonner du sens à l’amour, à la beauté, à l’homme et à la femme , seuls survivants au monde. Courageusement, la société se reconstruit jusqu’à l’apparition de l’idée de propriété, du sentiment de l’envie, de la jalousie et de la haine. Attisée par les militaires, la guerre reprend et dévaste tout. Il faut à nouveau reconstruire.
Un pamphlet violent contre la sottise humaine et le mécanisme de la violence du capitalisme soutenu par le pouvoir armé. La situation de l’homme apparaît comme désespérée car la guerre ravage de manière cyclique l’humanité. Un livre à mettre entre toutes les mains pour l’édification des foules.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 529 vues