Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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La terre est condamnée. Menacée par une grosse pluie d’aérolithes, elle volera bientôt en éclats. Le professeur Vaubert initie donc le projet de transporter environ six cents êtres humains choisis (l’on ne saura pas comment) à bord de ballons gonflables (eh !oui) sur la planète Mars, où les hommes pourront se perpétuer en toute quiétude. Menée par le vieux savant Jean Denouart, l’expédition prend son envol. Alors que la terre disparaît dans un déluge de feu, nos chanceux aéronautes atterrissent sains et saufs sur Mars où, avant de s’implanter définitivement, ils aideront les autochtones de la planète rouge en forme de champignons, à combattre leurs ennemis.
Un petit récit dont les invraisemblances scientifiques contribuent au charme suranné de la naïveté des années cinquante.
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Axel Et Nova - Par BenF
Vol. 01 : le Dirigeable des sables, Nestiveqnen éd., 2003, coll. « Axel et Nova », 1 vol. broché, in-12 ème , 137pp. couverture illustrée par Kara. roman d’expression française
1 ère parution : 2003
Axel et Nova, deux jumeaux télépathes et leur chauve-souris mascotte Black, vont connaître de terribles aventures dans un monde infernal saccagé par l’arrivée d’un météore qui a transformé la Terre, fait s’évaporer l’eau des océans, instauré une chaleur infernale en tous lieux. Le manque d’oxygène a poussé le dernier groupe des humains sous la férule de Jeanlin, le père des jumeaux, organisateur hors-pair, dans des grottes hermétiquement closes où ils survivent avec peine.
Mais l’heure est venue d’en sortir car l’eau et l’oxygène s’épuisent. Le groupe compte sur Axel et Nova pour les sauver. A l’aide d’un dirigeable hâtivement conçu, il leur permettra de partir pour explorer l’extérieur dans le but de découvrir de nouvelles ressources. Nos amis embarquent. Ils ont pour mission de suivre un câble, anciennement sous-marin. Les ennuis commencent de suite, dès la crête rocheuse franchie, au-delà de la ville moderne en ruines où se distinguent encore des cadavres desséchés. Le soleil impitoyable et le manque d’oxygène qui les obligent à enfiler un scaphandre, leur font douter de leur réussite bien qu’étant stimulés télépathiquement par leur père.
Par deux fois ils manquent de mourir. D’abord, lorsque arrêtés pour s’approvisionner en eau près d’un immense navire échoué, ils seront attaqués par les membre survivants de l’équipage, métamorphosés en odieux mutants radioactifs. Des crabes géants, issus du marécage puant, plus vilains encore que les mutants, les en débarrassent en entraînant les monstres au fond d’une eau polluée par le pétrole.
Ensuite, quand leur dirigeable perdra de l’altitude dans une plongée effrayante, les entraînant dans ce qui fut jadis une fosse marine, jusqu’à leur faire frôler le bouillonnement volcanique du rift médio-atlantique :
« - Quelle horreur… parvient à souffler Nova, mettant ses mains devant sa bouche pour ne pas crier.
Tout en bas, au plus profond de la nuit rocheuse, des fleuves de lave grondent, charriant leurs bombes incendiaires, leurs cordes incandescentes, leurs lueurs de soleil liquide. Des fumerolles corrosives montent, des flammes pâteuses tentent de lécher l’appareil.
-Remonte, remonte ! hurle Nova. »
Sauvés par un courant d’air chaud et puissant, l’appareil remonta, emportant en ses flancs Axel et Nova évanouis.
Au réveil les attend une agréable surprise. Ayant quitté la zone des dangers, ils ont atterri au Vénézuela, dans le delta de l’Orénoque où subsiste encore un micro-climat convenable au développement de la végétation. Et surtout –ô miracle !- où les attend leur maman, une ancienne hôtesse de l’air qu’ils croyaient disparue à jamais.
Recueillie lors de la chute de l’avion par une tribu indienne aux pouvoirs chamaniques, elle a survécu, contente de retrouver les enfants qui sont indubitablement les siens du fait de leurs pouvoirs télépathiques.
Axel et Nova, après avoir mis leur père au courant de leur bonne fortune, se reposent en ce décor enchanteur avant de poursuivre leur périple.
Vol. 02 : les territoires bleus, Nestiveqnen éd., 2003, coll. « Axel et Nova », 1 vol. broché, in-12 ème , 138pp. couverture illustrée par Kara. roman d’expression française
1ère parution : 2005
Axel, Nova, Black et Armelle, leur maman, doivent, sur l’incitation mentale du chamane qui a passé dans l’esprit de Nova, aller plus loin dans leur quête. Le météorite inconnu, à l’origine du cataclysme, est resté bloqué quelque part dans le pays de la nuit. Car non seulement il est à l’origine du bouleversement écologique mais encore, il a freiné, puis arrêté la rotation de la terre, engouffrant la moitié du globe dans une nuit éternelle. Et c’est vers elle que se dirigent nos amis dans leur engin volant.
Il leur faut avant tout traverser les Andes, barrière rocheuse présumée infranchissable.
Guidés par Black et la claire vision de Nova, entraîné dans un courant d’air irrésistible, le dirigeable s’enfonce à l’intérieur d’une immense caverne glacée et sombre formant tunnel. Ils déboucheront à l’air pur, sous les étoiles, pour frémir devant une autre vision: à perte de vue la noirceur, le froid et la surface miroitante d’un océan Pacifique gelé :
« Riches de cette découverte, ils ne se lassent pas de contempler la banquise fluorescente qui reflète derrière les hublots, le ciel étoilé. Parfois, en fonction des angles de la glace, dix ou vingt lunes apparaissent en même temps sur le sol figé. La banquise, baignée d’une lumière surnaturelle, est hérissée de cristaux et de facettes. La succession de glaçons, de falaises neigeuses et de crevasses qu’ils survolent sans qu’ils puissent distinguer le moindre indice d’eau libre en profondeur, leur donne le vertige. »
Par bonheur, ils se feront reconnaître d’une autre tribu qui a adopté les habitudes polaires des Inuits. Subsistants autour d’un énorme puits d’eau libre dû au réchauffement interne, ils subissent les assauts de toutes les bêtes marines et polaires, notamment des ours, qu’ils parviennent à éradiquer grâce au lance-flammes de Nova. Soignant les gelures d’Armelle, ils aideront nos hardis pionniers à repartir en direction de la météorite dont la force magnétique est si puissante qu’elle attire tous les objets métalliques à des centaines de kilomètres alentour.
Pour éviter de la subir , ils transforment leur dirigeable en parachute à skis, le laissant aller à sa guise. L’accélération, de plus en plus forte, leur fait craindre pour leur vie. Finalement, ils arrivent à freiner juste devant la météorite, grande comme une colline, enchâssée dans la glace.
Grâce à l’appui télépathique de son père, Nova sait qu’ils devront la libérer de sa gangue, ainsi le bolide repartira-t-il dans l’espace retrouver par aimantation la planète dont elle provient, appelée Magnétis.
Toujours astucieux, ils mettront le feu (à une distance prudente) aux nappes de pétrole et de kérosène s’échappant des soutes des navires agglutinés autour de la météorite. La chaleur faisant fondre la glace, la météorite s’arrache à la banquise, disparaissant dans l’espace :
« Alors, dans un ultime tableau d’apothéose, la météorite s’arrache du sol. Bouches ouvertes, ils assistent à son lent décollage.
La masse métallique sort en repoussant des bourrelets de glace à demi fondue, souillés de pétrole et de cendres. Elle n’en finit pas de s’élever en grondant, engendrant autour d’elle failles et vagues dans la banquise éclatée. Ensuite, tout va très vite. Tel un œuf monumental, elle jaillit de son nid blanc, projetant tout autour d’elle une pluie d’étoiles glacées. Un moment, on dirait qu’elle flotte dans l’air, défiant toutes les lois de la pesanteur. »
Aussitôt, la température s’élève et l’aube commence à pointer car la terre a retrouvé sa rotation.
Ayant sauvé le monde, il leur reste encore à revenir auprès de leur père qui, dans les grottes, semble être en butte à des émeutes. Mais ceci est une autre histoire…. non publiée jusqu’à présent.
Un récit pour pré-adolescents, pédagogique et moralisateur, dans lequel l’auteur a surenchéri sur l’incroyable, et tordu la logique à son gré : chamanisme, télépathie, monstres gluants, respect de papa et de maman, « trucs et ficelles », écologie et avertissements, se partagent le texte en un pot-pourri rapidement lassant.
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Les membres de la famille Dubrankman, lors d’un pique-nique, étaient loin de se douter que le destin allait leur jouer un tour.
A cause d’une combinaison moléculaire extraordinaire, le fromage ingurgité contribua à faire d’eux des « Stas » (pour « Stabilisés »), soit des êtres humains improbables, figés dans une immobilité physiologique pour l’éternité. Leur cœur ne bat plus, ils ne respirent, ils ne mangent plus et surtout, ils ne meurent plus.
Pour Hector Petitpas, le gendre, l’immobilité fut lourde de conséquences. Survenue au cours de la sieste érotique d’après-repas, il fut affligé d’un priapisme persistant identique à celui du « Bandard fou » de Moebius. Situation qui lui valut le succès auprès des dames pour les siècles à venir sans qu’il en retire une satisfaction quelconque, ses sens eux-mêmes s’étant stabilisés.
Marie, la petite bonne paysanne, inculte et sauvageonne, mit à profit sa longévité pour acquérir une culture telle qu’elle devint, quelques siècles plus tard, une exploratrice interstellaire, disparaissant en une mission extragalactique.
Juliette, la femme d’Hector, se trouvait enceinte au septième mois lorsque le phénomène eut lieu. Elle garda son enfant trente quatre ans dans son giron puis eut la douleur de le perdre quand, après une césarienne réussie, celui-ci put vivre une vie d’adulte normal, puis de vieillard, à côté d’une maman toujours aussi jeune.
Plus tard, les Stas ne purent dénombrer leur descendance tant elle était nombreuse, sans toutefois que celle-ci pût profiter de leur pouvoir.
Mais le véritable héros du livre est Léopold Dubrankman, dont le nom « Léopold » se déforma en « Popoff » après la catastrophe mondiale qui s’inscrivit autour des années 3770. Témoin modeste et ironique des siècles futurs, il vécut 2324 ans avant d’être annihilé sur un bûcher funéraire, le feu seul pouvant avoir raison d’un Stas. Il avait ouvert un journal intime pour y relater sa formidable expérience d’homme-dieu.
Devenu immensément riche après un judicieux placement d’argent, il s’intéressa aux divers secteurs de la culture (politique, linguistique, économique…) pour finalement jouer un rôle effacé dans l’histoire des hommes qu’il se contenta d’observer.
Au cours des premiers millénaires, la science fit d’énormes progrès, y compris dans l’exploration du cosmos jusqu’à l’invention du « transmut », un appareil de transmutation permettant la métamorphose de tout en tout ( du sable en poulet, par exemple, ou de l’eau en vin) offrant le paradis à une humanité laborieuse.
Laborieuse mais agressive. Un désaccord avec des extraterrestres amènera sur eux la malédiction des cieux, soit la disparition totale de l’espèce humaine, des catastrophes géomorphologiques généralisées, un bouleversement des continents et la disparition de toute vie :
« Après ces hors-d’œuvre prometteurs, ce fut le chaos, le cauchemar d’un feu d’artifice dans toute sa splendeur. Les continents pétaient comme des châtaignes. La carte du monde changeait à chaque instant. La France, notre belle province, ne fut pas épargnée.
Si la Manche disparut entre le Pas-de-Calais et les environs de Douvres, un coup bien placé, fit de Brive-la-Gaillarde un port de mer, l’Atlantique s’étant engouffré dans une crevasse ouverte par une explosion atomique, entre le Massif Central et Arcachon. »
Seul Léopold Dubrankman, le dernier Stas survivra au désastre, grâce à sa nature. Il entreprit de marcher à la rencontre d’autres hypothétiques survivants, traversant des années durant des territoires stériles, vides d’animaux mais couverts d’une épaisse forêt :
« Inde, Chine ou URSS, c’est toujours la sempiternelle forêt, sans bêtes, sans oiseaux, sans hommes. Et je poursuis ma randonnée solitaire, avec pour tout bagages et richesses : ce présent cahier, mon stylo Eternit, mon portefeuille bourré de dérisoires billets de banque, un costume qui commence à n’en plus vouloir et des chaussures qui n’en veulent plus du tout. »
Le froid, la neige, la température glaciale ne constituaient pas de barrières pour lui. Se dirigeant vers les plus hautes montagnes du monde –d’après lui, l’Indou-Kouch -, il eut l’immense surprise de découvrir une tribu humaine, oubliée de l’histoire, les « Kouchiques », qui l’adoptèrent comme un dieu.
Là, de façon paternaliste, il conseilla ses sujets dans leur évolution, tout en évitant de leur donner des indications technologiques propres à les mener sur la voie du progrès scientifique. Comme démocrate il déplora que le réflexe agressif réapparaissait cycliquement dans l’être humain et ne put que s’incliner lorsque de hardis explorateurs marins kouchiques, partis sur l’océan indien, revinrent en rapportant les expériences malheureuses du contact avec des sauvages de « Cinghalaisie », des descendants d’anciens rescapés australiens survivants sur une île-continent apparue au cours du cataclysme.
Les Cinghalaisiens, ayant tué quelques-uns de leurs camarades, l’on décida d’une expédition punitive malgré les conseils de prudence du dieu « Popoff ».
Léopold, pour mettre du piment dans sa vie, accompagna l’expédition guerrière qui, prise au piège, fut anéantie. Lui-même, à cause de ses pouvoirs , considérés comme malfaisants, brûla sur le bûcher :
« Popoff renonça à se défendre et à se disculper. Il se laissa aller à son destin. Est-ce lassitude ou conviction d’impuissance ? Les deux hypothèses sont plausibles.
Vingt-trois siècles d’existence suffirent peut-être à son désir de vivre et son instinct de conservation, s’en était émoussé d’autant. Sans doute aussi, l’impossibilité de se faire comprendre dans la langue cinghalaisienne, lui enleva ses dernières velléités de résistance. »
Son journal intime, retrouvé par hasard dans une strate archéologique par une nouvelle civilisation humaine, fournira la preuve que jamais l’évolution humaine ne se fait de manière progressive mais que l’être humain, prisonnier d’un cycle de développements et de régressions, était condamné à répéter sans fin les mêmes erreurs :
« Grâce aux Stas, et singulièrement à Popoff, nous savons maintenant, en toute humilité, que l’on n’invente rien. On recrée tout au plus. Le progrès scientifique dont nous jouissons aujourd’hui, n’est pas l’apanage exclusif de notre temps. Le même stade de perfectionnement technique a existé sous l’ère chrétienne et vraisemblablement donc, sous les ères précédentes. »
Les Stas, journal d’un dieu, forme une petit ouvrage intéressant.Sans que jamais l’auteur ne se prenne au sérieux et avec une grande économie de moyens littéraires, il développe pourtant, avec finesse et ironie, ce que l’on peut lire dans des pavés conséquents (comme ceux de Stapledon), soit l’application des thèses d’Oswald Spengler sur le déclin de l’Occident. Un récit plaisant et profond. A rééditer.
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La Grand'route - Par BenF
Une vision intimiste et marginale de la guerre nucléaire qui vient d’éclater aux Etats-Unis. Dans une ferme isolée, au bord d’une route du Nouveau Mexique, Hernando plante et récolte son maïs. Personne ne passe jamais par là, sinon très rarement. Un jour, surgit l’incroyable :
"Et soudain, comme à un signal donné, les voitures arrivèrent. Des centaines, sur des kilomètres, qui filaient devant lui. Grandes, longues et noires, en direction du nord, vers les Etats-Unis, rugissantes, prenant trop vite les tournants.
Les avertisseurs n’arrêtaient pas. Il y avait quelque chose dans l’expression des occupants entassés à l’intérieur, quelque chose qui le plongea dans un profond silence. Il se recula pour mieux laisser passer les voitures. Il les compta jusqu’à en être fatigué. Cinq cents, mille, et il y avait quelque chose sur les visages. Mais ils allaient trop vite pour qu’il pût distinguer ce que c’était."
Une bombe thermonucléaire venait d’éclater dans le Sud et tous les habitants de cette région tentaient de la fuir. Hernando ne s’émeut pas pour si peu. Et comme Louis XVI inscrivant " rien " dans son cahier de notes le jour du 14 juillet 1789, à l’affolement d’un des fuyards lui signifiant que c’était la " fin du monde ", il retourne à son travail en se demandant ce que c’est que " le monde ".
Un récit très bref mais avec le style de Bradbury. Une force tranquille émane de ce bijou de philosophie zen.
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Jean, fatigué de la vie, est prêt à se soumettre à une expérience risquée qui a lieu à New York en 1967. Il s’agit de se faire momifier en quelque sorte, pour être projeté dans le futur, soit en 21950. Aussitôt dit, aussitôt fait.
Joah est un membre à part dans la tribu primitive qui hante les abords sylvestres d’un très ancien lieu nommé New York. Il ne sait d’où il vient et son existence même lui semble floue. On l’a trouvé jadis dans une pyramide. Amoureux d’Erica et ami de Land, il est craint par les autres qui le considèrent comme étrange.
Une découverte fortuite faite par Land dans une crypte sise sous la pyramide réveille soudainement la mémoire de Joah / Jean. Il se rappelle sa momification, sa vie antérieure, et reconnaît les objets réunis autour de lui à son intention.
Ce qui lui inspire le sens de sa nouvelle mission : réinstaller l’humanité dans une nouvelle gloire, loin de la sauvagerie. Il arrive à convaincre des jeunes gens pour qu’ils appareillent avec lui sur une caravelle, à se risquer au-delà des mers à fin de vérifier si l’existence de Paris ne brille pas encore d’un haut niveau de civilisation.
Après quelques péripéties, ils débarquent dans la baie de Saint-Cloud (proche de Paris à cause d’une submersion généralisée des continents) et visitent une ville en ruines :
" Ils passèrent dans l’ancienne capitale française une semaine entière. (…) Les immenses gares se voyaient encore, à demi - écroulées ; des tronçons de rails rouillés, tordus, laissaient deviner que jadis, le trafic ferroviaire fut l’un des plus importants du monde. Ce n’était plus maintenant que le refuge des grandes chauves-souris et de porcs sauvages qui venaient y gîter. Des broussailles, des bouquets de ronces et de troènes poussaient à travers les éboulis, qu’ils enjambaient avec précaution. La Tour Eiffel, miracle ! comme si Paris ne devait jamais mourir, était encore debout, mais dans quel état ! Telle quelle était, elle signalait encore que là, la Ville Lumière fut. "
Mais de trésors culturels, Paris en regorge. Joah/Jean en est émerveillé et retourne dans sa tribu new-yorkaise résolu à lui faire accomplir un pas de géant vers la science, ne doutant un seul instant que son ami et chef Monrouti ne soit d’accord avec lui.
Sa surprise est d’autant plus intense quand il apprend qu’il sera jugé, mis à mort comme ferment dangereux capable de déstabiliser grandement une société qui s’accommode fort bien de sa primitivité. Le destin de Jean sera finalement commué en bannissement et, une nouvelle fois, il s’embarquera en compagnie d’Erica, sa compagne, à destination de Paris pour y fonder dans la solitude, la civilisation technologique dont il rêve.
Une nouvelle qui émerge du domaine de la littérature populaire de l’après-guerre. Une intrigue fortement argumentée et surtout une vision écologiste avant l’heure font de ce petit roman un petit objet littéraire méconnu.
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Biggles Au Tibet - Par BenF
Biggles, Dikpa, Algy et le jeune Ginger seront impliqués dans une étrange aventure. Poursuivis par un "rayon bleu paralysant" et des "hommes invisibles" qui menacent de les tuer, ils retrouvent l’origine du péril au Tibet où se dresse une "montagne de lumière." L’as de la R.A.F embarque aussitôt avec son équipe : direction l’Himalaya ! Arrivés sur place, après un atterrissage périlleux, ils constatent une activité technologique importante sur un haut plateau. De menaçantes tours crépitantes de lumière, desservies par de petits hommes jaunes, les "Chungs", sont à l’origine des rayons bleus :
"Révolver en main, il s’avança lentement de ce côté-là et finit par tomber sur une scène qui le stupéfia, tant il était loin de la prévoir. A une quarantaine de pieds plus bas, sur une superficie d’un acre environ, s’étendait la station génératrice la plus grande qu’il ait jamais vue. Une sorte de dynamo était en marche et dans un réceptacle en forme de cloche au-dessus, un certain nombre de Chungs nus jetaient des petits morceaux de métal porté au rouge, semblait-il. Ils les cassaient avec un marteau d’une pile de rochers qui se trouvaient là et étaient apportés par d’autres Chungs. Ceux-ci travaillaient dans une galerie presque au même niveau que Biggles. Au-delà de la dynamo, dont ils étaient séparés par une grande grille métallique, se trouvaient des rangées d’énormes accumulateurs, de verre jaune. "
Le rêve immémorial de ces Chinois est, d’après Mc. Allister un malheureux savant écossais délivré fort à propos, la conquête du monde occidental :
" Oui ! déclara Mc Allister. Voici des années que je vis avec eux, aussi je le sais bien. S’ils ne détruisent pas complètement le monde civilisé, ils tueront des milliers de personnes en Chine et aux Indes, à essayer de le faire. Et ils provoqueront un tel bouleversement qu’il faudra un demi-siècle pour s’en remettre. Ils liquideront l’Inde pour commencer. Ils sont habitués aux hautes altitudes et l’Himalaya ne les arrêtera pas davantage qu’une barrière de deux pieds de haut n’arrêterait un cerf aux abois. "
Au cours des temps, ils auraient accumulé une puissance formidable en ces vallées isolées, comme le rayon bleu, qui d’abord paralyse puis tue, sauf si l’on s’en protège avec un vernis spécial. Le pouvoir d’invisibilité ensuite, qui leur a déjà permis à plus d’une reprise de se glisser auprès de nos amis. Le matériau qui rend tout cela possible est le radium dont est constituée la montagne de lumière. Avec de nouvelles propriétés et pris à doses infinitésimales, ce radium serait aussi capable de guérir. C’est pourquoi Biggles désire en rapporter un échantillon en Angleterre afin de soulager les malades des hôpitaux. Mais devant la menace que représentent les Chungs, le petit groupe décide d’éliminer le péril qu’encoure l’humanité. D’ailleurs Les Chungs alimentent leur animosité en leur envoyant une armée de scolopendres géantes et carnivores ou en s’attaquant à leur avion-amphibie.
Des combats furieux les opposeront aux Blancs et c’est grâce à Ginger de garde à ce moment-là, que le groupe réussira à s’envoler pour évaluer de haut la situation. Biggles se rend alors compte du point faible des Chungs , soit un immense rocher en déséquilibre au-dessus d’un lac, qu’il fera sauter. Les eaux brusquement libérées noieront la vallée, les Jaunes, et leurs inventions diaboliques. De retour en Inde, dernière escale avant l’Angleterre, Biggles convaincra ses chefs de sa bonne foi en leur remettant un précieux échantillon de radium arraché à la montagne de la lumière. Enfin, la protestation officielle du président chinois au sujet d’une incursion anglaise intolérable au Tibet prouva au monde entier la culpabilité de la Chine dans son projet de domination mondiale.
"Biggles au Tibet" est un livre d’aventure pour adolescents dont la série eut un succès prodigieux. Voguant sur la peur du péril jaune, il décrit une époque heureuse où l’on pouvait encore mettre en poche du radium sans précautions particulières. Le récit cependant, quasi-entièrement consacré aux scènes de combats, reste confus et dans son déroulement et dans la description des décors.
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Necropolis - Par BenF
Le jeune spéléologue Daniel Hérard (Dan) explore une grotte au-dessus des vallées de Villejouve et de Brainville, avec des villages de haute montagne. Un tremblement de terre le surprend dans les grottes. Lorsqu’il lui arrive de revoir la lumière du jour, s’étend devant lui un champ de ruines et de terres vitrifiées. Il en déduit que, durant son absence sous terre, s’est produit un terrible cataclysme, sûrement d’origine atomique. Son but le plus pressant est de trouver à manger :
« Daniel poussa un soupir. Si le fléau avait été partout aussi destructeur, il n’avait guère d’illusions à se faire sur son sort. Que pouvait-il espérer ? Que pourrait-il découvrir parmi cette poussière organique ? Certes, il s’agissait là d’une cabane de bois, d’un modeste bâtiment en matériaux combustibles ; sous les pierres épaisses des maisons villageoises, il trouverait peut-être quelques traces de l’existence des humains »
S’avançant dans les rochers, il repère, au bout d’un instant, une forme allongée. C’est une jeune fille encore vivante, amnésique et férue de peinture qui avait recherché la solitude des lieux, ce qui lui a sauvé la vie. Il hésite un instant :
« Or, il s’agissait d’une frêle et radieuse créature qui, dès le premier contact, l’avait considéré comme son sauveur. Il ferma les yeux, maudissant le sort injuste que lui infligeait cette nouvelle épreuve ; la pire de toutes peut-être (…) La terreur le gagna. Non !… Mille fois non !… il ne pourrait pas supporter un tel spectacle ; il ne pourrait pas rester devant ces yeux qui allaient s’éteindre lentement comme une flamme sans huile…Ah ! Pourquoi n’avait-il pas suivi son impulsion de la nuit ?… Il y avait toujours de grosses pierres autour d’eux. Un geste suffisait pour achever l’infortunée. »
La décision étant finalement prise de la laisser vivre, Dan la réconforte. Près du village en ruines, dans une cave d’accès malaisé, il découvre des légumes, ce qui lui permet de parer aux besoins immédiats. Angélique (c’est le nom que lui donne le jeune homme), encore frêle et maladive, serait mieux dans les hauteurs. Daniel l’installe donc dans une grotte, sorte d’abri sous roche qui deviendra leur maison. Se croyant le dernier couple au monde, ils jouent à Robinson faisant de la recherche de nourriture leur quête quotidienne. Un aigle capturé dans son aire leur fournit de la viande et des œufs, comme quelques poissons pris dans un petit lac leur donnent de quoi subsister, mais chichement.
Daniel tente même un retour à la terre en ensemençant un lopin moins dévasté que le reste avec des fanes de pommes de terre. Cependant, leur principale occupation est de s’adonner à des tortures morales concernant leur amour réciproque soigneusement caché, ce qui fournit à l’auteur l’occasion de belles envolées lyriques :
« Daniel se ressaisit brutalement. La muette extase de son visage laissa place à un masque rigide. Les paupières venaient de se soulever et l’éclat pervenche apparaissait nuancé de surprise. Un subite rougeur envahissait le fin visage, rougeur qui semblait contagieuse car Daniel sentit un afflux de chaleur gagner son front. Dans la gêne qu’il crut lire, le jeune homme devina l’inattendu de sa présence : sa protégée, étouffant sous son lourd costume de montagne, profitait de ses absences pour se donner un bien-être légitime ; l’intimité du désert valait certes les cloisons les plus étanches. Son retour inopportun la surprenait dans une tenue, non indécente, mais qui livrait trop visiblement les charmes de son corps gracile. »
Après de nombreuses pages, ils conviennent qu’il ne leur est pas possible de s’aimer parce qu’ils ne peuvent avoir d’enfants qui survivraient dans un tel environnement ! Chez Dan, cette impossibilité d’aimer tourne à l’obsession et modifie son comportement vis-à-vis de la jeune fille. Ombrageux et fier, mais poète à ses heures, il ne cèdera à sa douce inclination que lorsque Angélique se sera chargée des approches nécessaires.
Les mois passent et l’hiver s’installe dans la région sans qu’il leur vienne une fois à l’idée d’aller voir ce qui pourrait subsister au-delà des montagnes. Un soir, Daniel entend du bruit. Il s’avance dans la vallée puis disparaît aux yeux d’Angélique qui pressent un malheur. Le jeune homme vient de se faire capturer par une patrouille militaire qui, intriguée par cet espace cultivé en plein désert, est revenue sur zone pour vérification.
Daniel, mené devant le commandant, apprend que la région dévastée, appelée « Nécropolis », est le résultat d’un terrible accident nucléaire. Une centrale, qui y était implantée, a explosé, provoquant la mort des villageois et la mise en quarantaine de la zone contaminée. Daniel et Angélique (que l’on est revenue chercher) seront donc considérés comme des miraculés et rendus célèbres par les médias. Comme un bonheur n’arrive jamais seul, Angélique – qui s’appelle plus prosaïquement Germaine - retrouve la trace de son papa exilé aux colonies. Mais le jeune couple, soudé pour le meilleur (le pire n’étant peut-être pas encore passé), déclinera l’offre qui leur est faite de se réinsérer dans la civilisation. Ils préfèreront habiter dans une ferme d’une des hautes vallées du Jura, sous la protection de Dieu et du curé de l’endroit.
Un ouvrage méconnu (on se doute pourquoi), donc rare. La catastrophe sert manifestement d’écrin à la description pseudo-romantique des relations amoureuses au sein d’un jeune couple. Que de turpitudes !
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Le pilote d’essai Morlake, sur l’unique exemplaire d’un avion expérimental à vitesse foudroyante, le S29A, assiste à la chute de bombes atomiques sur les centres urbains des Etats-Unis. L’une d’elles le frôle dans sa descente et il put ainsi vérifier la trajectoire de celle-ci, qui lui parut verticale. Bien que sa base de Kane Field fût en grande partie détruite, il réussit à s’y poser pour faire part de ses observations au général Herrold tandis que de partout provenaient des nouvelles alarmantes :
« Catastrophe à l’échelle d’un continent ! Quarante millions de morts dans cinquante grandes villes en moins d’une demi-heure. On devait apprendre par après que chacune des bombes avait dégagé une chaleur de quarante billions de degrés centigrades. Il était inutile de songer à lutter, où que ce fût, contre cette violence déchaînée. L’équilibre d’un hémisphère avait vacillé. Des tremblements de terrre ravagèrent des régions qui n’avaient jamais enregistré la moindre secousse. Pendant toute la soirée et toute la nuit, le sol trembla avec une violence inconnue dans l’histoire de l’humanité. »
Morlake fut immédiatement arrêté, ses propos au sujet de bombes tombant verticalement, donc lancées à partir de la Lune, étant considérés comme des mensonges. Alors que ce qui restait de l’armée américaine se perdait en conjectures sur les responsables du bombardement, Morlake parvint à s’évader. Etant le seul apte à piloter le 29A que les militaires tenaient à tout prix à récupérer, il s’échappa et, se posant parfois sur des bases désaffectées pour refaire le plein, commença une longue quête pour prouver son innocence, sans que les militaires qui suivaient ses traces ne purent jamais le capturer. Le seul espoir du pilote était de convaincre le général Clarke avec l’aide du professeur Glidden, son ami, de la véracité de ses dires. Morlake avait la certitude que l’ennemi des Etats-Unis se terraient à l’intérieur de son pays :
« Une réalité plus forte que la tuerie s’imposait à lui, c’était la certitude que des hommes, quelque part sur la surface de la terre, guettaient, avec des précautions diaboliques, les moindres signes d’une surveillance dont ils seraient l’objet. Ils n’hésiteraient pas, s’ils étaient découverts, à sacrifier le reste de la terre pour se sauver eux-mêmes. Leurs chefs réfuteraient toutes les accusations, parleraient de conspiration et, grâce à l’arme terrible qu’était le contrôle de la Lune, pourraient bombarder n’importe quel endroit de la terre. »
Ses soupçons se portent sur le sénateur Tormey qui assumait la présidence en ces temps troublés. Avec l’aide de Clarke, qu’ils avait réussi à convaincre, un piège fut tendu à Tormey, lequel se démasqua avec ses complices, tous Américains extrémistes et racistes ayant utilisé des fusées désaffectées pour bombarder leur pays. Tormey mourut d’une balle bien placée, un vaste coup de filet réduisit les extrémistes, Morlake fut réhabilité et le pays pansa ses plaies radioactives.
Une nouvelle confuse de Van Vogt qui a au moins le mérite d’innover en la matière. Délaissant la sempiternelle rivalité USA-URSS, il avança en science-fiction l’hypothèse de «l’ennemi de l’intérieur » dans le cadre d’un conflit nucléaire.
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Le Château De La Peur - Par BenF
Un jeune bachelier, René Ester , délaisse Montpellier pour passer quelques jours de vacances chez son oncle dans une ferme de montagne. Là, n’en faisant qu’à sa tête, il explore les ruines de ce que les gens du coin appellent « le château de la peur ». Il y découvre une entrée secrète dans laquelle il s’engage pour ne plus en ressortir. En effet, de longs couloirs se croisent et se multiplient à l’infini jusqu’à ce qu’il se fasse capturer par une bande de malfrats ayant élu domicile sous terre.
Leur chef, dont on n’apprendra rien sinon qu’il a un aspect terrible, n’envisage rien moins que de faire périr l’humanité à l’aide d’une super-bombe atomique de son invention, mis au point en grand secret. Convaincu par l’intelligence du jeune homme (qui a quand même été reçu à son baccalauréat!), il souhaite le faire travailler à ses côtés.
Le sort de René est adouci par la présence de Marcelle Jeanjean de St Denis, une douce jeune fille capturée elle aussi. Les deux adolescents deviennent rapidement complices ; ils ne désirent pas partager le sort du terrible savant. Finalement, une alerte décidera le maître à faire exécuter le jeune homme. Profitant de la panne électrique générale, René et Marcelle se sauvent par des couloirs obscurs pour tomber entre les bras de gendarmes venus à leur secours. Les brigands, se sachant perdus, font sauter leur repaire. Bien plus tard, Marcelle épousera René.
Un petit récit d’après-guerre pour adolescents, sans envergure et sans surprise. D’ailleurs, si le Maître du monde avait écouté sa maman quand il était petit, il n’en serait pas arrivé là. Inutile donc de recommander la lecture d’un fascicule de toute façon introuvable.
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Le narrateur, dont c’est la passion, fouille les vieilles ruines. Plutôt évolué (il possède des outils, des médicaments, du chocolat) en un monde primitif, il apprend de la bouche d’un farouche chef de tribu qu’il existe, à l’intérieur des terres, un lieu maudit lourd de menaces. Il s’y rend et découvre les restes d’une cité effondrée, lieu mort où seule règne la poussière :
« C’était bien un Lieu Mort. Aucune vie n’y régnait. C’était aussi un Lieu Sombre, car il n’y poussait pas d’herbe. C’était devenu un désert aride. Même ces plantes rudes et hardies dont les racines trouvent subsistance dans les cendres des bâtiments anéantis, ne dressaient point leurs feuilles sur cette désolation. Sous la pluie de la mauvaise saison, ce devait être un bourbier. Maintenant, rôti par le soleil d’août, c’était un monceau de cendres boursouflé d’excroissances grises qui ressemblaient à des tisons éteints.»
Dans la nuit couraient d’étranges mélopées. Ce lieu paraissait hanté. Mais lorsque des parties de son habillement disparaissent, il met rapidement la main au collet de son voleur : un nain contrefait, un pauvre hère qu’il a de la peine à classer parmi les humains:
« Telle était donc la chose sans nom qui épouvantait le vieux chef sanguinaire de la Zone Côtière. Un être anémique, à bouche de rongeur, presque sans front et dont les membres étaient pareils aux tiges fragiles que les plantes risquent dans le noir… Il s’était affaissé, gazouillant et geignant à mes pieds. Les yeux étaient vastes, pareils à ceux d’un lémur, ses oreilles longues, pointues, presque transparentes.»
Il lui fait penser à ces elfes des contes de fées, voire à ces fameux Pictes qui jadis, cachés sous terre, résistèrent farouchement aux envahisseurs. Il le soigne, l’aguichant avec son chocolat avant que le petit être ne disparaisse. En le poursuivant, il découvre l’ouverture de sa retraite :
« C’est ainsi que je trouvai le couvercle du monde souterrain. C’était un disque de métal érodé qui bouchait un trou dans le sol. Je le frappai de mon marteau. Il s’effrita en pièces qui s’effondrèrent dans l’ouverture. Et de celle-ci s’exhala aussitôt cet effluve écoeurant de moisissure que j’avais déjà flairé. »
En voulant y accéder, il se brise une jambe et reste étalé en cet endroit souterrain, obscur et humide, ancien réseau d’innombrables tunnels. Sans aucun moyen de se soigner, il subit la sollicitude inquiétante du petit Peuple, ces kobolds dont l’unique ressource sont les rats qu’ils élèvent comme l’on faisait jadis des moutons. Dégénérés et sans structure sociale, dénués de tout, ils végètent là-dessous avec leurs rats, attendant la mort. Comme d’ailleurs le narrateur, dont la blessure s’est infectée. En un ultime sursaut, la lumière se fait en son esprit : il se trouve en présence des derniers rejetons des fiers citoyens de jadis, habitants d’une des plus grandes villes de la terre :
« Annan, ce nom que les Hommes-rats donnaient à leur Grande Ville Détruite remontait d’abord à « Onnon » puis à « Lonnon » qui avait été « LONDON ! »
Une nouvelle incisive, brève, hallucinée. Le ton désespéré rejoint la situation limite, évocation sans concession des conséquences ultimes d’une guerre nucléaire. Belle nouvelle, et méconnue.
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