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Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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Fossiles En Sursis - Par BenF
Jean, étudiant en sciences biologiques à la Sorbonne, fait la connaissance de Claude, jeune fille dont il tombe éperdument amoureux. Elle cultive déjà une autre passion, celle de comprendre son maître à penser, le professeur Slansky, chercheur et biologiste réputé quoique méprisant envers le genre humain.
Retenu à Bordeaux par le décès de ses parents, Jean se voit obligé d’interrompre ses études et de reprendre l’exploitation maritime familiale. Quant à Claude, venue revoir Jean à Bordeaux une dernière fois, elle s’embarque pour New-York avec le professeur Slansky dont elle est devenue l’assistante privilégiée. Après New–York, le tandem entreprendra des recherches dans les îles Marshall. Jean est meurtri par cette situation mais ne peut y remédier. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur il s’évertue à rendre agréable à Claude sa dernière entrevue en lui présentant son entreprise et en lui faisant faire la connaissance d’un vieux capitaine breton, Cloarec, qui a une énigme à résoudre, soit celle de la provenance d’un scarabée extraordinaire, à la carapace extrêmement résistante, et radioactif de surcroît.
Ces petites bêtes semblent avoir été contaminées par l’explosion programmée d’un important stock de bombes atomiques disposées dans la fosse des Aléoutiennes. Les divers Etats, jouant plus ou moins franc-jeu, avaient pris la décision de diminuer le risque nucléaire en immergeant les bombes les plus nocives à cet endroit. Mais l’homme étant ce qu’il est, l’un des partenaires a triché. En faisant éclater ses bombes, il a provoqué un gigantesque raz-de-marée qui a balayé les îles polynésiennes en rendant toute la région radioactive :
" Les îles Aléoutiennes, les plus proches de son foyer, avaient été les premières à lancer un S.O.S. désespéré, puis avaient brusquement cessé toute émission. Mais le désastre allongeait son rayon, élargissant ses ondes meurtrières et n’épargnant pas les bateaux. Bientôt les appels se croisèrent en réseau si serré qu’il ne fut plus possible d’en déterminer l’origine. Le formidable raz-de-marée balaya tout le Pacifique, ravageant tout sur son passage et laissant derrière lui d’innombrables victimes. "
Un message angoissant de Claude appelle Jean à son secours. Elle se trouve en compagnie de Slansky sur l’île d’Uziran, située en plein périmètre touché, et interdite d’accès par les autorités maritimes. Grâce à Cloarec, et avec beaucoup de difficultés, Jean gagne l’île d’Uziran. Il y retrouve Claude et Slansky vivant dans une cabane où se poursuivent de mystérieuses expériences. Le professeur, qui n’aime guère être dérangé, admet la présence de Jean dont il suppose la venue liée aux réparations d’une antenne émettrice endommagée par le cyclone. Pour pouvoir survivre dans ces conditions hostiles, ils s’injectent un sérum mis au point par Slansky, destiné à neutraliser les effets de la radioactivité.
Des rumeurs, des hurlements la nuit, des porcs sauvages dépecés, l’inquiétude manifestée par Claude, autant de signes qui indiquent à Jean que l’île est cernée par des monstres mystérieux et dangereux qui sortent de la mer à la nuit tombée. Ce sont des êtres repoussants, amphibies et carnivores, des mutants, dont le développement est lié à l’augmentation de la radioactivité :
" La lune qui l’éclairait de dos ne me laissa voir que sa silhouette. La description que m’en avait faite Claude me frappa par son exactitude : il tenait à la fois de l’homme et de la bête. De l’homme par la disposition de ses membres et sa stature verticale ; de la bête par la nature de sa peau, une sorte de cuir huileux qui luisait sous la lune, et surtout par sa tête : une énorme tête sans cou qui se rattachait aux épaules comme celle des taureaux. L’ensemble évoquait la silhouette de quelque gigantesque batracien. "
Slansky, en en capturant certains, se livre sur eux à des manipulations pour en faire des êtres supérieurs aptes à remplacer un jour l’humanité qu’il hait. Grâce à Josuah, serviteur noir gagné à la cause de Claude, Jean arrive à faire fléchir Slansky qui, finalement rendu à la raison, empoisonne les amphibies ayant servi à ses expériences et se décide à prévenir ses pairs de la menace que fait peser sur l’espèce humaine la radioactivité incontrôlée.
Un récit dont les rapprochements avec " l’île du Dr Moreau" de Wells sont évidents. Les personnages, leur psychologie et motivations occupent une place importante dans le tissu du roman. Le mystère entourant la menace se lève progressivement alors que l’avertissement aux peuples sur les dangers du nucléaire est un lieu commun à l’époque.
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Un Coup A La Porte - Par BenF
" Le dernier homme sur la terre était assis dans une pièce. Il y eut un coup à la porte… "
Toc, toc, qui est là? Mais c’est Toto le Zan, l’un de ces ET qui ont éradiqué toute vie sur Terre, gardant comme reliques dans un zoo trois cents animaux, dont l’honorable professeur Walter Phelan, le dernier homme.
Une résurrection de l’espèce humaine est-elle possible? Oui, à condition que ce soit Grace Evans, la dernière femme, peu encline à jouer le rôle d’Eve, qui frappe à la porte.
Encore faudrait-il que les Zan connaissent la physiologie humaine, ou qu’ils s’en aillent. Ce qu’ils font, lorsqu’ils constatent qu’ils sont mortels, ayant été mordus par le serpent à sonnette qu’ils avaient adopté comme mascotte, ignorants qu’ils étaient de sa dangerosité.
Une charge d’horreur en concentré, un raccourci saisissant de la problématique du survivant et une réflexion sur le thème qui a beaucoup inspiré Andrevon.
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Le Dernier Jour - Par BenF
Trois couples et leurs enfants préparent avec une joie simulée leur descente dans les « Tunnels » préparés, comme ils le sont pour la totalité des Américains, en cas d’attaque nucléaire. La bombe ennemie est prévue pour le lendemain. A mesure que le délai se raccourcit, des failles commencent à apparaître dans le comportement familial. L’inquiétude se fait plus forte avec la nostalgie, de quitter la surface et ce merveilleux jour ensoleillé, leurs maisons et leurs beaux objets de consommation, leur vie quotidienne.
Au dernier moment, l’un d’entre eux, Fred, refuse de descendre et Grace, sa femme, reste avec lui. Les autres se dirigent vers le grand centre de tri collectif, jetant l’ultime coup d’œil sur le beau paysage avant la descente finale.
Une petite nouvelle irréaliste mais qui analyse bien la montée de l’angoisse devant le conflit.
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Un immense vaisseau extraterrestre apparaît dans le ciel de la planète bleue, au-dessus de la France. Branle-bas de combat. Le premier Alien qui en sortit était énorme, totalement différent des Terriens, au propre comme au figuré. Sa langue incompréhensible, aux racines étymologiques proches du sanskrit, mit longtemps à être déchiffrée.
De cela, les Aliens ne s’inquiétaient pas trop. Ils suivaient leur petit bonhomme de chemin, installant en divers endroits du globe d’étonnantes unités techniques. Lorsqu’enfin le contact put être établi, les Terriens apprirent avec stupeur que les Dendi – c’était leur nom – se trouvaient là pour les protéger contre les Troxxt, une race de vers évolués dont le but était de conquérir la galaxie, et par conséquent, la Terre. Non que celle-ci soit particulièrement visée. Mais elle devait servir de base stratégique aux Dendi dans cette lutte contre les Troxxt, qui, à terme, était celle des Terriens
Après discussion, les habitants de la Terre se rassemblèrent autour de cette idée et fournirent aux Dendi, expressions de la volonté de la Fédération Galactique, toute leur aide, ainsi que du matériel et des lieux appropriés. En conséquence, Washington fut évacuée, des masses humaines déplacées, des montagnes arasées. Lorsque les vaisseaux Troxxt apparurent dans le ciel, les Dendi étaient fin prêts :
« De chaque canon maintenant en mouvement se dégageait une série de nuages écarlates qui poursuivaient avidement les Troxxt jusqu’à ce qu’ils soient contraints par leur perte de vitesse à retomber sur la Terre. Là, ils produisaient un malheureux contrecoup. Toutes les régions peuplées sur lesquelles ces pâles petits nuages rouges s’abattaient se trouvaient rapidement transformées en cimetières (…) Les habitants de ces infortunées localités étaient soumis à d’énormes augmentations de température. Leur peau rougissait, puis noircissait ; leurs cheveux et leurs ongles rétrécissaient ; leur chair se transformait en liquide et bouillonnait en se détachant de leurs os. Ce fut vraiment une désagréable manière de mourir pour un dixième de l’humanité. »
Le combat acharné fit directement quelques millions de morts parmi les Terriens, puis, avec les dégâts collatéraux , encore d’autres millions. Les Troxxt reculèrent, réattaquèrent et vainquirent. Les Dendi prirent la fuite, remplacés par les Troxxt. L’indispensable épuration consommée, quelques millions de morts plus tard, les Troxxt mirent un comble à l’ahurissement des Terriens, en leur démontrant toute la fausseté des Dendi, des créatures à base siliceuse qui avaient décidé d’éradiquer toute vie protoplasmique, tels que eux , les Troxxt, dans l’univers. Donc, en dépit des différences morphologiques entre Troxxt et Terriens, ces deux dernières races étaient plus proches l’une de l’autre que ne pouvaient jamais l’être les Dendi et les Terriens. Par conséquent, les Troxxt, ayant libéré les Terriens, demandèrent instamment à ceux-ci d’entrer dans la ligue « protoplasmique » pour repousser définitivement les arrogants Dendi. Après un moment d’hésitation, les Terriens acceptèrent :
« Et au-dessus de tout cela –veillant courtoisement sur nous tel un parent intelligent – il y avait nos mentors marchant à pas de géant pour tout superviser avec leurs béquilles métalliques, tandis que leurs pâles petits corps étaient tapis dans les hamacs qui étaient accrochés à chacune de leur paire de pattes brillantes. Vraiment, même au sein d’une paralysie économique complète occasionnée par la concentration de toutes les facilités essentielles de production sur d’autres armements militaires détachés de ce monde et en dépit des cris d’angoisse de ceux qui souffraient de blessures industrielles particulières que nos médecins n’étaient pas équipés pour traiter, au sein de cette désorganisation torturante, il était quand même très réconfortant de se rendre compte que nous avions pris notre place légale dans le futur gouvernement de la galaxie et que nous contribuions même maintenant à préserver l’Univers et sa Démocratie. »
Cela ne devait pas durer bien longtemps, puisqu’ils furent «relibérés » par les Dendi, revenus en force qui, pour marquer le coup, firent sauter l’Australie et désertifièrent quantité de villes au moyens d’armes atomiques. Quoique la Terre n’eut aucune importance sur le plan stratégique (elle n’était qu’un petit relais perdu dans l’espace), les Dendi vainqueurs consentirent à oublier l’affront qui leur avait été fait mais demandèrent dorénavant une franche coopération de leurs alliés dans la lutte qui les opposaient aux Troxxt.
Ainsi, de libération en re-libération, de re-libération en re-re-libération, la Terre fut réduite en cendres, ses océans pollués, son économie ruinée, ses populations annihilées. Les quelques survivants, réfugiés dans des cavernes, constatèrent, à la disparition des deux belligérants qui poursuivaient leur lutte dans la zone de Proxima du Centaure, que l’axe même de leur planète avait bougé, modifiant défavorablement et durablement le climat :
« Ceci se passait il y a neuf générations, mais l’histoire qui s’est transmise de père en fils, n’a pas perdu beaucoup de ses détails. Je vous l’ai contée presque exactement comme on me l’a contée. Mon père me la racontait pendant que je courais avec lui de flaque en flaque dans la chaleur desséchante du sable jaune. Ma mère me l’a racontée tandis que nous aspirions de l’air et saisissions frénétiquement les arbrisseaux verts lorsque la planète en-dessous de nous, était ébranlée par un sinistre spasme géologique qui aurait pu nous faire disparaître au sein de ses entrailles consumées ou par une giration cosmique qui menaçait de nous projeter dans le vide de l’espace. »
Un essai philosophique sous la forme d’une nouvelle ironique, grinçante et bouleversante qui met l’accent sur la fragilité des faibles, sur le mépris des hommes de guerre à l’égard des masses, dont la mort n’est que l’indispensable rouage d’un jeu joué par d’autres. N’est-ce pas, général Gamelin ?
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Le professeur Richter, directeur du CNRS, et son assistant Jean Degrève, ont réussi à percer le secret de la matière. Richter est pessimiste quant à l’usage que l’humanité pourrait faire de son secret :
«Pensez que le nouveau procédé de désintégration facilement réalisable en laboratoire, mettrait à portée du premier venu, d’un inconscient ou d’un fou, le plus formidable moyen de destruction qui soit concevable. »
Il n’a pas tort. Le soir même, les deux hommes sont enlevés par les sbires de Tulax, un descendant des rois Toltèques qui a juré la mort des Blancs. Ils seront emprisonnés en son repaire souterrain, dans un îlot de la mer australe, où Tulax espère arracher son secret au professeur Richter. Celui-ci résiste, puis, de guerre lasse, se suicide. Reste Degrève, lequel, sous l’influence de Maya, une jeune étudiante indienne rencontrée jadis à Paris, est près de succomber :
« La jeune indienne, plus diaboliquement belle que jamais dans une robe légère qui moulait son corps chaud et doré, s’était faite insinuante, enveloppante et tentatrice, avec ce pouvoir de séduction qui émanait de sa jeunesse ardente et sauvage, de ses longs yeux noirs, de ses lèvres sucrées, de ses mains douces et caressantes. »
Maya joue un jeu trouble (ne serait-elle pas la compagne de Tulax ?) et Jean résiste, bien qu’il ait achevé la bombe avec laquelle il compte faire sauter l’île, et donc se sacrifier lui aussi.Grâce à son ami Pierre Thibaud, officier de marine, qui a eu vent de sa disparition , ayant réussi à le situer à cause d’une bouteille jetée à la mer par Jean, intervenant avec célérité dans son sous-marin « Le Téméraire », la vie du jeune chercheur put être sauvée. Au moment où Jean, quitte l’île en plongeant à la rencontre du submersible croisant au près, Tulax, Maya, et la société robotisée des indiens vengeurs volent en poussière.
Une petite nouvelle écrite à la gloire du génie français, dans le ton de la littérature populaire des années cinquante.
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«Et la Terre, inexorablement, se refroidissait toujours..»
Cette petite phrase scande constamment ce court texte comme la mélopée d’un chant funèbre. La Terre se refroidissait sans qu’on en connaisse les raisons. Année après année, hiver après hiver, le froid devenait plus intense, avec ses glaciers, son gel, ses bises continuelles. Les humains, qui se défendent pied à pied contre l’adversaire impitoyable, sont contraints d’abandonner le terrain.
La France glacée, la Manche gelée, les villes mortes recouvertes par la banquise, le manque d’aliments, tout force les peuples à se diriger vers le Sud là où ils croient encore trouver de meilleures conditions d’existence.
Mais le refroidissement est vraiment universel. Ni en Amérique, où l’on creuse profondément pour rechercher du charbon, ni en Europe, où l’on brûle toute la couverture végétale, rien ne peut enrayer le froid. Les hommes meurent en masse, les frontières se modifient, les Etats disparaissent, la Méditerranée se réduit à un chaos de séracs glacés. Le globe étant à présent quasi pétrifié dans la glace, voici que meurt en Afrique le dernier représentant d’Homo Sapiens, héritier de millénaires de civilisation. C’est la fin !
Et pourtant… pourtant ce n’était rien de plus qu’un mauvais rêve qu’a fait notre ami Jean en ce terrible hiver de 1944, une façon de relativiser le malheur !
Une petite nouvelle bien ciselée, décrivant les effets d’une glaciation générale, elle-même métaphore de la mort, gâchée, hélas ! par la chute stéréotypée , si fréquente dans cette sorte d’écrit.
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Mirabelle A Les Foies - Par BenF
Polo le maquereau et Orsini l’inspecteur de police, s’entendent bien en dépit des apparences ; originaires tous deux de Corse, ce sont des « pays ». Orisini se fait du souci pour Mirabelle, légitime de Polo et prostituée notoire :
« Qui ne connaît Mirabelle ? (…) Elle fait partie de ces aimables filles qui ne savent rien refuser à personne et qui, en essaim pressé, s’efforcent, à l’ombre de l’église de leur patronne, sainte Madeleine, de faire passer d’agréables moments aux amateurs de leur beauté agissante. »
Ses services l’ont vu « faire une passe » en compagnie de Hans Herz, alias le docteur Wiener, un spécialiste bactériologue :
« - Hans Herz, qu’est-ce que c’est que ça ?
-C’est un savant allemand qui est spécialiste de la bactériologie. Tu sais, le truc à lancer des microbes sur les populations pour les faire mourir de sales maladies. Au moment des nazis, Herz, qui est juif, s’est sauvé en Angleterre où il a continué ses travaux. (…) On se demande ce que Herz peut bien être venu faire à Paris. »
Polo interroge Mirabelle à ce sujet, d’une façon plutôt musclée. Elle lui relate les étranges manières de Herz qui l’a examinée avec un speculum avant de lui faire pratiquer un coït avec un Anglais du nom d’Altman. Mais comme il payait bien… Peu de temps après, Mirabelle est droguée, enlevée et se réveille en compagnie de deux autres prostituées, Minette et la môme Toutou, en un étrange hôpital. Elle se rend compte, en dépit de son cerveau un peu fragile, qu’on ne leur veut pas que du bien en ce lieu. Elles arrivent à s’enfuir de la villa. Heureusement Polo et Orsini, alertés par hasard, ramassent les trois filles et avec d’autres policiers investissent l’endroit. Herz leur glisse entre les mains et se fera oublier, jusqu’au moment où, jouant le tout pour le tout, il subtilise à nouveau Mirabelle et ses amies pour les exhiber (à l’Hôtel-Dieu !) en face d’un mystérieux auditoire dans le plus simple des appareils: il tient à prouver l’efficacité de son microbe « de la pourriture » :
« «J’ai découvert le microbe qui provoque cette pourriture et suis arrivé à l’inoculer à des êtres vivants, de sorte que la désintégration des corps peut avoir lieu sur des vivants et non sur des cadavres.(…) Un pays que nous aimons pour les sacrifices qu’il fait à la science, m’a permis de transporter mes expériences de laboratoire sur des êtres de la dernière abjection physique et mentale. (Dans la pratique) il fallait le pays d’application. Il nous est apparu immédiatement que la France remplissait toutes les conditions voulues. C’est un pays pourri politiquement et mentalement. Les Français ne songent qu’au plaisir et sont incapables du moindre esprit scientifique. Ils sont vaniteux, turbulents, agressifs, incapables de la moindre réflexion. Ils ne peuvent se diriger eux-mêmes, pas plus que leurs gouvernements ne sont capables de les diriger. C’est un pays qui doit disparaître de la carte du monde. »
Bon savant mais piètre connaisseur du monde féminin, il n’a pas réussi à infecter Mirabelle, ni Minette qui avaient pris «leurs précautions ». Une deuxième fois, Mirabelle obligera Herz alias Wiener à s’enfuir, tout en mettant la main sur un magot qu’elle partagera avec son grand romantique de Polo. Plus tard, Orsini apprend aux filles l’existence d’un sérum probable du «microbe de la pourriture » caché dans la villa. Mirabelle s’y transporte de toute urgence avec la môme Toutou qui elle, a été infectée.
La maladie gagnera rapidement et, lorsqu’elles découvrent Wiener en train de détruire le stock de sérum, la môme Toutou, se sachant condamnée, pris d’un accès de rage terrible, entraînera le savant fou dans son abjection en le contaminant à son tour.
Tous les ingrédients du récit populaire sont réunis en une rapsodie du crime : la présence constante du thème de Paris, les filles de joie, le sexe (osé pour l’époque), un savant fou et ses bactéries, une haine tenace envers la société (surtout française), des ressortissants de la pègre parisienne (sympathiques) et un policier qui affiche de troublantes ressemblances avec Bérurier, le guignolesque personnage de San-Antonio.
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Les Carnivores - Par BenF
La narratrice est sauvée par de sympathiques et peureuses créatures extraterrestres ressemblant à des lapins ou à des biches. Elle se rappelle qu’elle est l’une des dernières humaines en vie, étant protégée par une grande épaisseur de terre lors de la conflagration atomique consécutive à la guerre que la Chine a initiée à l’encontre du monde.
Les extraterrestres, qui surveillent la Terre depuis si longtemps, s’excusent auprès de la jeune femme de ne pas être intervenus plus tôt. Mais il faut les comprendre : comment pouvaient-ils aider des êtres ressemblant tant aux carnivores qui mettent en péril leur propre vie ?
Quoiqu’il en soit, la rescapée est si contente d’être tirée d’affaire qu’elle ne remarque pas tout de suite la grande cicatrice qui lui barre le bas-ventre. Saisissant l’occasion au vol, et profitant du petit nombre de survivant(es), les «gentils » extraterrestres, dans l’espoir de se débarrasser une fois pour toutes des « carnivores humains », en ont profité pour les stériliser :
« Ils avaient décidé un génocide : l’assassinat de notre race. Tous les survivants découverts ont été stérilisés. Il n’existera plus d’êtres humains après notre mort.(…) Plus tard viendra le temps de la colère ou du chagrin, mais en cet instant, je les comprends. Selon toute vraisemblance, ils ont raison, entièrement raison. Nous sommes des carnivores. Je le sais, car, en cette minute de haine, j’aurais voulu pouvoir les exterminer tous. »
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Le Dr. Parex, savant génial, mégalomane et égoïste, a prévu que le prochain retour de la comète 73 (pour 1973), en 1984, va brûler le globe et faire fondre les banquises, détruisant du même coup l’humanité. Grâce au stratobus, un engin stratosphérique, il compte se mettre en sécurité sous les glaces antarctiques avec un groupe de jeunes savants triés sur le volet. Ceux-ci, moins introvertis que le Dr. Parex, font une halte dans leur voyage malgré l’avis de Parex, pour sauver Elena et son fils lors du naufrage du " Florespoir " qui s’enfonce dans une mer de sang aux vagues gigantesques.
La comète se rapproche provoquant tous les cataclysmes attendus. Serge le pilote, et Pieril, amoureux d’Elena, ainsi que leurs compagnons, n’ont que trop tardé à s’enfouir sous les glaces. Ils y parviennent lorsque l’eau autour d’eux commence à bouillir. Après le 17 avril, la comète s’éloigne. Elena et Pieril seront-ils les nouveaux Adam et Eve d’un nouveau monde ?
Un petit texte rafraîchissant (malgré la chaleur cométaire) par sa prose naïve et adolescente. Un condensé des archétypes de la science-fiction populaire. A lire au second degré.
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Pirate De La Science - Par BenF
En 2045, chez le docteur Terry Conway, un cambrioleur est arrêté. Mis en prison, on le retrouve mort sans raison apparente. Fait divers banal, attirant cependant la perspicacité de l’inspecteur Pick qui découvre plusieurs marques bizarres sur le corps du cadavre. Pick procède manière peu orthodoxe en pénétrant subrepticement dans le laboratoire de Conway où de nombreuses pièces animales disposées dans du formol attirent son attention. Après s’être entretenu avec le professeur Bud Gains, ancien confrère de Conway, Pick n’est pas plus avancé.
Parallèlement se développe une autre affaire, liée à un vol curieux de pièces d’or. La société d’assurance engage, pour découvrir la vérité, le détective Mike Arlen et son assistante Nancy Riestley. Le piège tendu par ces deux derniers révèle la nature extraordinaire du voleur, une araignée gigantesque dont le classement dans le règne animal s’avère impossible. On est en face d’une chimère.
Alors que Mike rencontre Pick, Conway disparaît. Très loin de là, la petite population –environ une cinquantaine de familles - de l’île de Toua dans le Pacifique, est sauvagement exterminée par des êtres improbables, des sortes de singes. Ces animaux, appelés « Bias » sont les créations de Conway, actionnées par ses deux complices Igor Sedov et Fred Marcus, à partir du laboratoire secret et souterrain qui sert de base retirée au savant renégat, lequel eut la précaution de l’installer préventivement dans l’île voisine de Novo :
«Cette machine –un générateur d’impulsions bio-électriques d’attaque - envoya aussitôt en direction de la plage les consignes silencieuses et invisibles qui touchèrent les monstres toujours alignés au bord de la rive. L’onde d’inhibition qui paralysait le potentiel propre des BIA’s se relâcha peu à peu…Après quinze secondes, les BIA’s –ces monstres velus et musclés- s’agitèrent. Tout en se dandinant sur place comme des ours, ils commencèrent à faire bouger leurs bras énormes. Ils tournaient la tête de gauche et de droite et les naseaux de leur face palpitaient. (…) Une ou deux minutes s’écoulèrent, puis les BIA’s se mirent à marcher. Des lueurs cruelles éclairaient leurs prunelles rondes. L’odeur du sang humain les attirait, les appelait. »
L’équipe d’intervention envoyée sur zone est elle-même accueillie par des insectes à la piqûre mortelle. D’abord des guêpes, puis des mouches géantes et venimeuses.Le capitaine Flag sera l’émissaire du gouvernement britannique pour s’occuper de l’affaire ; le danger devenant pressant, Conway et ses complices déménagent dans une île de l’archipel des Phoenix dans laquelle Flag fait la connaissance d’une nouvelle bête curieuse, une espèce de kangourou, très passif, qu’il capture pour analyse. Hélas ! Dans son avion, la bête devient brusquement furieuse et massacre le capitaine Flag.
Conway, se doutant des suites de cet événement, piège son repaire, le transformant en un fort chabrol «électro-biologique ». Après une réunion de crise, à laquelle participent Pick et Mike, décision est prise d’en finir avec le fou et d’attaquer son repaire. Nancy, partie avec les belligérants, sera fait prisonnière avec son avion par des créatures bio-mécaniques de Conway, lequel se retranche derrière une armée de babouins, sur terre, et de squales , sous mer, télécommandés.
Pourtant, à Toua, le détective progresse. Il s’approche du poste de commandement de Conway lequel utilise toutes les armes qu’il a conçues dans sa folie : mouettes explosives, poissons-volants à percussion, guêpes à piqûre létale :
« Ce fut un chaos hallucinant. Les mouettes tournoyaient éperdument autour des deux hélistats qui éjectaient leur gerbe de gaz mortels. Frappées en plein vol, elles mouraient, battant des ailes et tombant comme des projectiles. Sur le nombre, beaucoup percutèrent les hélistats et explosèrent comme des grenades atomiques. En moins de deux minutes, les deux appareils furent réduits en miettes »
Le forcené pense également se servir de Nancy comme otage pour éliminer ses adversaires : il la piège littéralement. Par une opération aux cicatrices quasiment invisibles, il introduit dans son corps, à la place d’un rein, un engin explosif devants sauter au moment voulu, anticipant (mais n’est-ce pas le rôle d’un roman « d’anticipation » ?) l’action des kamikazes islamistes actuels. Nancy relâchée et interrogée par Mike et ses amis, doit la vie sauve à Mike qui, au tout dernier instant, évente le pot aux roses, parvenant à désamorcer la bombe. C’en est trop pour les représentants de l’ordre qui ordonnent la destruction totale de l’île. Ils seront aidés dans leur entreprise par la fausse manœuvre d’Igor qui, maladroitement, lève le blocage psychologique des animaux. Conway et consort seront illico taillés en pièces par leurs créations et ne verront même pas les bathyscaphes de l’armée qui nettoient le secteur à l’aide d’un armement atomique. Le dernier mot restera à l’armée qui, avant la destruction finale, aura réussi à mettre la main sur les documents de Conway : on ne sait jamais, ils pourront toujours servir…pour le bien de l’humanité. On croit rêver ! Enfin, Le feu d’artifice final est tiré par Mike et Nancy qui se marient (même si elle n’a plus qu’un seul rein).
Un récit qui propose (assez intelligemment) l’un des innombrables avatars du thème du «savant fou» qui parsèment le champ de la littérature populaire. L’auteur fait progresser de manière vivante l’intrigue et, avec ce thème archi-rebattu, donne une intéressante description du conditionnement animal, sujet dont la science se fit l’écho durant les années d’après-guerre.
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