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Livres

  1. Type: livre Thème: menaces climatiques Auteur: John BARNES Parution: 1994
    2028. Le monde a profondément changé grâce à  l’informatique. D’autres nations se sont formées et se disputent la prééminence dans un contexte planétaire. De nombreux personnages vivent leur vie personnelle et se retrouveront alternativement en compagnie des uns ou des autres au fur et à mesure du déroulement du récit.
    Une rivalité opposant la République de l’Alaska et celle de la Sibérie d’Abdulhashim mettra le feu aux poudres. Afin d’annihiler le stock de missiles de la République de Sibérie, les Etats-Unis lanceront une contr’attaque avec des missiles nucléaires, ce qui changera la face du monde. Les engins de mort, s’enfonçant profondément dans la banquise polaire, libèrent des centaines de milliards de tonnes de méthane dans l’atmosphère jusque-là maintenues à l’état de clathrates au fond de la mer. En quelques jours l’atmosphère se réchauffe provoquant un effet de serre inattendu et mortel.La conséquence en est la naissance d’un extraordinaire cyclone tropical, baptisé " Clem " qui, pompant l’énergie de l’océan Pacifique menacera de plus en plus dramatiquement à travers son trajet erratique l’espèce humaine, plus particulièrement celle située le long des bordures continentales:
    " Le rapport qui sera rendu public et communiqué à l’ONU affirme que l’été prochain verra l’émergence d’une vingtaine d’ouragans, de typhons et de cyclones d’une violence inconnue à ce jour, de sécheresses radicales dans les zones tempérées et de moussons dévastatrices dans les tropiques; les neiges d’Afrique de l’Est se transformeront en glaciers et la Colorado River cessera probablement de couler; la famine, les inondations et les tempêtes causeront la mort de plusieurs dizaines de millions de personnes (...) Il sera probablement impossible de sauver les Pays-Bas et très certainement impossible de sauver le BanglaDesh ainsi que les très grands deltas. Certaines îles du Pacifiques seront rayées de la carte et, dans l’hémisphère Sud, les glaciers de l’Antarctique gagneront en volume durant l’hiver austral pour fondre plus rapidement que d’ordinaire en octobre et novembre. Les conséquences de ce dernier phénomène sont encore imprévisibles. "
    Il en résultera un milliard de morts ainsi que l’écroulement des anciennes nations avec une nouvelle donne géopolitique.
    Le cataclysme est vécu " en direct " grâce aux acteurs de la XV, chaîne télé qui permet l’empathie totale des spectateurs par le biais des branchements informatiques de simulation. L’événement est vu, ressenti, analysé à travers les acteurs de la XV (certains acteurs mourront en direct),  relayé par des centaines de millions de téléspectateurs:
    " Ils s’effondrent doucement sur la moquette, toujours tendrement enlacés, sentent la fatigue s’emparer de leurs corps. Bill prend le visage de Candy en coupe et l’embrasse; sa bouche est grande ouverte et lorsque Porter zappe sur elle, il constate qu’elle est encore en train de jouir, que des  vaguelettes de plaisir montent encore de sa vulve endolorie.
    La bourrasque choisit cet instant pour frapper. Le vent cyclonique est susceptible de doubler, voire de tripler sa vitesse initiale. Cette bourrasque, venue de la mer brise simultanément toutes les fenêtres de l’hôtel. Les deux tourtereaux ont à peine le temps de voir la baie vitrée se fracasser contre le mur; Candy ouvre la bouche pour hurler."
    Enfin les "datarats", sortes de programmes informatiques "intelligents", en puisant et en volant les informations ultra-secrètes des ordinateurs, permettent, en quelques nanosecondes, de révéler à qui le désire, les secrets  découverts. Les personnages du récit se livrent ainsi une guerre larvée à coups de manipulations informatiques par datarats interposés.
    Les uns en profiteront, telle la présidente des Etats-Unis, Brittany Lynn Hardshaw,  pour hâter l’émergence du nouveau monde, parfois à leur propre détriment, et pour lutter contre les éléments naturels. Les autres s’en serviront à leur profit personnel comme Jameson, la journaliste ou John Klieg, le requin de la finance internationale.
    Clem et ses rejetons constituent l’unique souci de Hardshaw. Comment arrêter ou atténuer l’effet des cyclones? Elle se tient au courant de la situation à travers Carla, une femme spécialiste mondiale de la météorologie qui croise dans la pacifique avec son sous-marin personnel. Carla est en liaison avec son époux Louie Tynan qui tourne sur orbite terrestre,  dernier humain dans un espace totalement robotisé. Ces deux personnages joueront un rôle de premier plan dans le récit. Grâce à eux la terre sera sauvée. Louie, inutile jusque là, reçoit soudain l’ordre de réactiver la base robotique lunaire pour des lancements éventuels. En ce but, il se branche en visualisation symbiotique sur les machines-robots disponibles à la surface lunaire. Une conséquence inattendue de cette manipulation en est la transmutation asymptotique de son esprit,  bientôt totalement imprégné par des programmes de plus en plus sophistiqués qui développeront ses capacités de manière exponentielle: il représentera à très court terme l’équivalent de milliards de cerveaux humains en connexion, et ses facultés continuent encore à se développer:
    " Pour lui, huit mille ans environ se sont écoulés. Il utilise plusieurs milliards de processeurs, en fait il atteindra le trillion cet après-midi même, et comme chacun d’eux est massivement parallèle, il fait tourner en tout plusieurs quintillions de programmes (...) Il s’amuse à élaborer une douzaine de projets destinés à transformer Jupiter en petit soleil pour faciliter la terraformation de ses lunes, imagine quelles nations pourraient s’y établir ".
    Heureusement pour l’espèce humaine, Louie reste une sorte de dieu bienveillant  et compatit à son malheur. En connexion avec Carla,  qui s’est totalement immergée dans le web terrestre, Louie abandonne son corps physique pour être plus à l’aise, et envisage de mettre fin aux activités du cyclone Clem en transportant à proximité de la terre une comète de glace puisée aux confins du système d’Oort, de la découper en tranches (" des fresbees "),  et de les lancer dans l’atmosphère terrestre en vue de rafraîchir la terre. Le mécanisme cyclonique s’arrêtera ainsi de lui-même, privé d’énergie calorique.
    Durant ce temps, Klieg le financier avec son idéologie de la middle-class et ses datarats, apprend que tous les lanceurs terrestres seront détruits par le cyclone. Comme il en envisage toutes les conséquences, il installe sa propre base de lancement dans la république de Sibérie, s’acoquinant avec un financier du coin. Hardshaw aura besoin de lui pour se débarrasser du fléau par le lancement d’une myriade de ballons en mylar dans la haute atmosphère, ce qui réduira l’intensité lumineuse, donc l’énergie disponible pour Clem. En situation monopolistique, Klieg est, en désespoir de cause, l’autre espoir de l’humanité. Louie se rend compte cependant que si d’aventure Klieg remportait la mise, sa réussite livrerait la Terre à la plus féroce dictature jamais envisagée.
    Restent Synthia Venture alias Mary Ann, la reine hard du porno de la XV, et Jesse , l’amoureux éconduit.  Ils se retrouvent au Mexique, elle fatiguée d’être le modèle de la copulatrice médiatisée, et lui à la recherche d’un vrai amour "centré". Ils vivront ensemble leur amour dans un décor bouleversé par le cataclysme et s’ouvriront à l’amour des autres en se forgeant un destin grandiose. Par sa notoriété et grâce à l’empathie universelle de la XV, Synthia deviendra l’outil consentant de Hardshaw qui lui proposera d’être le modèle positif d’une renaissance sociale. A travers Synthia, les survivants pourront reconstruire un monde meilleur.
    Berlina Jameson, la journaliste par qui le scandale est arrivé, devenue célèbre grâce aux secrets diplomatiques qu’elle a pu révéler avec ses datarats, est aussi manipulée par la présidente Hardshaw en vue de  piéger Klieg dont Louie lui a signalé le danger énorme que ce dernier constituerait pour l’avenir. Et, durant que ces personnages se battent ou s’unissent, les cyclones s’amplifiant, balaient le monde:
    " Clem 650, le cyclone dont le bilan se révèle le plus meurtrier, est certes l’un des plus puissants qu’ait engendré Clem, mais il frappe au bon endroit et au bon moment. Il était impossible d’évacuer le Japon et, en dépit de leurs parcs de réplicateurs, les Japonais n’ont pas eu le temps matériel d’édifier assez de digues. Clem 650 tourne au nord-est de Honshu et ravage un corridor peuplé d’êtres humains condamnés à l’avance. Il en tue cinq cents millions en l’espace de neuf jours. Le 26 août, il arrive au large de Yokohama, et le lendemain, bien que les autorités japonaises conservent un silence obstiné, on apprend grâce aux radars que Tokyo n’est plus qu’un champ de ruines. Clem 650 fonce vers le sud, achève de submerger Honhsu et Kyushu, envoie une marée de tempête sur les côtes de Chine et jusque dans le détroit de Formose. En s’engageant ainsi dans le détroit, cette marée donne naissance à un courant si puissant qu’il arrache à la côte tous les ports situés entre Quanzhou et Zianjang - y compris Hongkong et Macao -, à la façon d’un jet d’eau fendant une plaque de neige. Les images en provenance de la Chine sont horribles : on voit des masses d’hommes et de femmes piétiner des montagnes de cadavres dans leur fuite éperdue. "
    Louie revient finalement en orbite terrestre avec sa comète. La terre est sauvée mais pleine de cicatrices. Au plan géographique, des terres ont sombré, des mers sont apparues. Au plan politique, des pays ont disparu, des états nouveaux se sont imposés. La prééminence des Etats-Unis est terminée. Enfin, au plan de l’espèce humaine, un nouvel être est né : un quasi-dieu, Louie Thynan, qui veille sur la destinée des êtres humains.
    "la Mère des tempêtes" est un ouvrage complexe croisant habilement divers thèmes, les uns anciens, comme celui de "la tempête universelle", et d’autres appartenant au courant cyberpunk. La richesse des descriptions, l’effet de réel engendré par la véracité scientifique des faits, apparenté à la hard-science, la trame de fond des intrigues politiques sans que ne soit abandonnée l’épaisseur psychologique de personnages  incarnés, traduisent le métier de l’auteur et sa volonté de susciter un livre-univers crédible quant à un futur alternatif proche. L’analyse des conséquences du web et son interaction avec l’être humain en est une de ses créations les plus fascinantes.

  2. Type: livre Thème: archéologie du futur Auteur: John Ames MITCHELL Parution: 1889
    A bord du Zlothub, l’équipage persan du Prince Khan-Li, accompagné des deux archéologues Grip-Til-Lah et Nofuhl, jette l’ancre dans la baie de Nhu-Yok, en cette journée de l’an 2951. Chargés d’explorer l’habitat mythique des Méhrikans, ils se trouvent au bord des vestiges d’une ville sans fin où se dresse, en avant-poste, la statue d’une femme abîmée, portant un flambeau :
    « Moins d’une heure plus tard, nous avions débarqué et foulions une antique avenue, dont les trottoirs étaient couverts de mauvaises herbes et de fleurs , sauvagement mêlés dans un total désordre. Des arbres, énormes et d’une grande antiquité, passaient leurs membres au travers des fenêtres et des toits procurant une impression déprimante. Ils procuraient cependant une ombre bienvenue, car nous subissions à terre une insupportable fournaise. Les curieuses constructions qui nous entouraient de part et d’autre étaient merveilleusement préservées, et dans nombre d’entre elles subsistaient encore des plaques de verre dans les encadrements de fenêtres métalliques. »
    En pénétrant dans les ruines,  de grands bâtiments de commerce les incitent à une réflexion profonde sur les causes de la disparition des Méhrikans, qu’ils savent avoir été une race de marchands avisés et évolués technologiquement:
    « Leur honneur commercial était une plaisanterie. Ils étaient plus âpres au gain que les Turcs. La prospérité était leur dieu, avec la ruse et l’invention pour prophètes. Leur activité frénétique, aucun Persan ne peut la comprendre. Cet immense pays était grouillant de bruyantes industries et de Méhrikans agités filant tels des flèches d’une ville à l’autre avec une rapidité inconcevable, en utilisant un système de locomotion que nous pouvons à peine imaginer. Il existait des routes recouvertes avec des barres de fer sur lesquelles de petites maisons posées sur des roues étaient tirées à une telle vitesse qu’un voyage d’une longue journée était accompli en une heure. D’énormes bateaux sans voiles, conduits par une force mystérieuse, transportaient des centaines de gens à la fois jusque dans les lieux les plus reculés de la Terre.»
    L’exploration de maisons particulières leur fait comprendre à quel point la libération des mœurs féminines aurait eu un rôle à jouer dans cette catastrophe, allant de pair avec les disparités sociales :
    « Ô Terre de Délices ! Car beaucoup d’argent réjouit le cœur ! Pourtant le vieil homme secoua la tête. -Très vrai, Ô Prince ; sauf que l’effet en était affligeant. Ces énormes fortunes dominèrent bientôt toutes choses, y compris le siège du gouvernement et les palais de justice. Les magouilles financières rapportèrent des gains fabuleux. Le jeunesse en fut démoralisée. Quant à l’austère et vertueuse industrie avec ses profits modérés, elle devint méprisée.
    -En vérité, voilà qui irait de soi ! déclarai-je. Mais sur une terre où tous étaient riches, qui trouvait-on pour cuisiner et nettoyer à fond, aller faire les courses ou nettoyer les sols ? Car nul ne creuse la terre quand ses poches sont bourrées d’or.
    -Tous n’étaient pas riches. Et quand le pauvre devint lui aussi avide se formèrent deux camps ennemis. Ainsi commencèrent les bouleversements sociaux avec leurs cortèges de carnage et de ravage. »
    Ces observations, consignées au jour le jour, formeront la trame de leur récit. En poussant au-delà de la jungle de Central Park vers Uptown, ils ont une vue grandiose sur l’étendue des ruines mangées par la végétation :
    « L’étendue de la ville était surprenante. A plusieurs miles de distance, loin sur la rivière, on distingue le Zlotuhb, simple tache blanche sur l’eau. Tout autour de nous, aussi loin que la vue puisse porter, et dans quelque direction que l’on tourne son regard, ce ne sont que ruines : des ruines, et encore des ruines. Jamais il n’a existé de visions plus désespérantes. Le ciel bleu, le soleil radieux, l’air empli du parfum des fleurs aux couleurs vives, le chant des oiseaux : tous rendent ce spectacle encore plus triste et déprimant, tant ils semblent s’en gausser. »
    Leur périple ne se limite pas à Nu-Yok. Ils appareillent aussi pour Washington, une autre grande cité, où, à leur arrivée dans la baie, de nombreux vaisseaux engloutis témoignent d’une gigantesque bataille navale. Cheminant vers le «Grand temple de la Démocratie », ils y trouvent - ô miracle ! – le dernier Méhrikan vivant avec sa femme, un homme primitif, vêtu de peaux de bêtes, barbu et têtu. Aussi lorsque Ja-Khaz s’approcha de trop près de la femme – pour l’étudier sans doute- le dernier Méhrikan lui fracassa-t-il le crâne. Immédiatement abattu par les membres de l’équipage, le Méhrikan livrera son crâne apprêté au musée de Téhéran comme fleuron de cette expédition :
    « Sommes de nouveau en mer. Voguons cette fois pour la Perse, ramenant nos blessés et les cendres de nos morts. Celles des habitants du pays reposent au-dessous du Grand Temple. Je présenterai le crâne du dernier Méhrikan au musée de Téhéran. »
    « Le Dernier Américain » propose, à l’instar des romans européens, une méditation sur les ruines et sur la disparition de l’empire américain par le procédé de la distanciation dans le futur (les personnages viennent d’un futur très lointain) et dans l’espace (ils viennent de très loin).
    Nouvelle remarquable, teintée d’ironie et de pessimisme, il est curieux qu’elle n’ait fait l’objet d’aucune autre traduction en France que celle-ci, récente, et par une toute petite maison d’édition.

  3. Type: livre Thème: la nouvelle glaciation, péril jaune et guerre des races Auteur: John CHRISTOPHER Parution: 1962
    Andrew Leedon, dit Andy, vit avec Carol à Londres. Animateur et journaliste au Times il est amené à interviewer David Cartwell, un scientifique, au sujet de l’hypothèse de Fratellini qui soutient que les neiges répétées et de plus en plus précoces, associées à une diminution de la température, instaureront une nouvelle ère glaciaire sur le nord de l’Europe en peu d’années.
    Andy et David deviennent amis, se fréquentent, ainsi que leurs femmes, Carol et Madeleine. L’herbe étant toujours plus verte dans le pré du voisin, Carol abandonne Andy au profit de David, puis, un peu plus tard, Madeleine se consolera dans les bras d’Andy. Leur vie continue pourtant avec, parfois, des moments plus intéressants, comme lorsque Andy invite à déjeuner chez lui un journaliste stagiaire venu du Niger, le noir Abonitu. David, de retour de Suède, conseille à se amis de quitter l’Angleterre, d’émigrer vers le sud car les conditions de vie deviendront bientôt, selon lui, hostiles en Angleterre où tout avenir social sera impossible devant la baisse constante des températures :
    « En janvier et février, le froid devint féroce. La Tamise était gelée presque jusqu’à Tower Bridge ; les aval, les eaux du port et l’estuaire charriaient des blocs de glace (…) Mars débuta sous des auspices un peu plus favorables, mais il n’y avait toujours aucun signe de fonte des glaces. Les prix alimentaires, qui subissaient depuis quelque temps une hausse permanente, atteignirent des plafonds, et il se produisit une vague de grèves à travers le pays. »
    Andy et carol suivront le conseil. Ils iront à Lagos, au Niger, en un délai suffisant pour se rendre compte à quel point le cœur de Londres a déjà changé. Déjà, l’on se déplace en voiture blindée pour aller au travail. Déjà, les soldats, qui ont pris la relève des policiers, sont quotidiennement en butte à l’hostilité de la foule, déjà l’anarchie et l’effritement des structures sociales se font sentir. Au cœur de la City, le froid rigoureux, permanent provoque l’état d’urgence.
    Carol est partie la première. Andy, accompagnée de Madeleine, débarque à Lagos, subissant un choc culturel immense. Faisant partie de l’immense masse de Blancs immigrés en Afrique, il passe pour un citoyen de seconde zone, sans argent, sans avenir, méprisé et maltraité par des Noirs arrogants et revanchards :
    « Ce transfert de fonds a eu lieu avant la décision concernant les monnaies européennes , se récria Andrew. – C’est exact, patron. –Donc la somme doit être payée ! – Je ne pense pas que vous vous représentiez la situation. Ce crédit était en sterling. Cette monnaie n’a plus cours sur le continent africain. –Mais le crédit devait être payé en argent nigérien ! – la note que j’ai ici n’en fait pas mention. Une banque ne peut outrepasser son autorité, patron. Mrs Cartwell aurait pu vouloir toucher ses fonds dans une autre monnaie. En argent sud-africain, par exemple… ou peut-être même en coquillages…Il eut un nouveau sourire : - Désolé, patron. »
    Carol, qui avait pris de l’avance, suit un nouveau modus vivendi : elle se prostitue auprès des riches possédants nigériens, transformée en objet de plaisir. Pieds nus dans la boue, Andy vit de petits boulots acceptant même des métiers incompatibles avec sa morale comme entraîneur de soldats nigériens. Cependant, comme tout se règle avec du « dash » (pourboire), il ne peut évoluer.C’est Abonitu l’ancien journaliste stagiaire, qui, le reconnaissant, le tirera de la misère, lui offrant un poste à la télé nigérienne. Sa situation qui s’améliore brusquement, attire Carol qui avait disparu tout le temps de sa misère. Elle resurgit pour lui demander de l’aide. Andy, plus préoccupé par le sort de Madeleine, refusera.
    Plus aucune nouvelle ne parvient d’Angleterre isolé par le froid, ni de David, resté à Londres, ville fermée et zone interdite. Le commandant Tabrouk, qui se rappelle les compétences militaires d’Andy, lui offre de participer comme observateur à l’expédition projetée dans le nord, avec Abonitu, et sous la direction du général Mutelli. A bord de cinq hovercrafts, acheminés d’abord en avion jusqu’à St Nazaire, ils devront franchir la Manche, certainement gelée, aboutir en Angleterre, repérer les richesses industrielles du pays encore accessibles et pousser jusqu’à Londres.
    Ils feront la connaissance d’un monde hostile, glacial, rempli de brouillards, un univers inconnu des Africains qui exacerbe l’animosité de Mutelli à l’encontre d’Andy et d’Abonitu. A Guernesey, où ils font une halte, ils seront les otages d’un « gouverneur » de l’île, désireux de faire main basse sur les hovercrafts. Le gouverneur se trompe sur la position d’Andy, qu’il pense gagné à la cause blanche. Restant fidèle aux Nigériens et se rappelant surtout tout ce qu’il doit à Abonitu, Andy parvient à libérer l’expédition, ce qui augmente sa relative liberté d’action. Abonitu ayant de son côté éliminé Mutelli, a pris le commandement du groupe lorsque les hovercrafts pénètrent dans une ville pétrifiée dans la glace :
    « Ils descendirent le cours de la Tamise, flanquée de silencieuses et vides falaises de blancheur. Derrière eux, le ciel à l’ouest était à la fois cuivré et blafard, avec de lourdes couches de nuages éclairés par un soleil déclinant. Andrew cadra dans le viseur de la caméra la cité gelée baignée de cet éclairage irréel. Ce serait moins frappant, se dit-il ironiquement, sur l’image en noir et blanc de la télévision nigérienne que sur le film couleur qui se trouvait dans le chargeur.
    Ils passèrent devant la Tate Gallery. Sous l’habituel anonymat du linceul blanc, on distinguait les ravages du feu. Les fenêtres béantes montraient les ravages causés à l’intérieur. Les toiles les plus importantes avaient été déménagées avant l’état de crise et expédiées vers les pays du sud, où elles s’étaient vendues à bas prix. »
    Glissant sur la surface gelée de la Tamise, ils perçoivent des signes d’activités, puis subissent des tirs,  de plus en plus nourris. Afin de déjouer les attaques –surtout de nuit- les hovercrafts se cantonnent au milieu du fleuve.
    Lorsque le contact physique se fait avec l’assaillant, Andy reconnaît stupéfait David, le meneur de ces attaques. Il est devenu chef de la résistance à l’invasion noire. Lors de la rencontre, David énonce ses conditions : rendu sensible aux leçons de l’histoire, il refusera que l’Angleterre soit colonisée. Les hovercrafts seront pris d’assaut par les Blancs et David, libérera Abonitu, le chargeant de transmettre le message suivant au gouvernement de Lagos, ayant pour unique condition que les Londoniens collaboreront uniquement à égalité avec les Noirs:
    « Abonitu demeura un moment silencieux. –C’est dommage. Nous aurions pu vous aider de bien des façons. – Vous le pouvez toujours. Nous ne sommes pas fiers au point de refuser de l’aide, même si c’est une aide qui nous lie. Envoyez-nous vos marchands… et aussi vos missionnaires, si vous voulez. Notre seule exigence est que vous reconnaissiez notre indépendance dès le début, au lieu de le faire après des générations de combat. Ce sera aussi plus facile pour vous ! – En somme, vous nous demandez de tirer nous aussi la leçon de vos erreurs ! – Pourquoi pas ? David se mit à rire. –Le statut de dominion sera pour nous le maximum acceptable. Vous pouvez transmettre le message à Lagos. »
    John Christopher se sert du roman cataclysmique pour réécrire l’histoire. Inversant les rôles Blancs/Noirs, il dénonce les conditions de la colonisation de l’Afrique telles qu’elles se sont exercées durant l’ère victorienne. Comme il adopte le point de vue du colonisé,  sa thèse semble d’autant plus convaincante. Un ouvrage intéressant d’un maître de la littérature cataclysmique anglaise.

  4. Type: livre Thème: épidémies Auteur: Joël HOUSSIN Parution: 1981
    " Tous les chiens malades, les tueurs en puissance, étaient vaccinés contre la panleucopénie (typhus) du chat, injection qui était censé les immuniser, eux, contre la gastro-entérite infectieuse. La gastro-entérite avait fait des ravages dans le monde canin ces dernières années et on n’avait trouvé que ce vaccin habituellement destiné aux félins pour enrayer l’épidémie. Jusqu’à preuve du contraire la " felina " avait eu les résultats escomptés. Les chiens ne mouraient plus de gastro-entérite. Seulement, si ce vaccin s’était rapidement avéré efficace, on n’en connaissait pas les effets secondaires sur un organisme canin. "
    L’un de ces effets secondaires est de transformer tous les chiens en d’implacables tueurs, avant qu’eux-mêmes ne meurent d’épuisement nerveux. Changeant brusquement de comportement ils s’attaquent à l’homme dans des accès d’une férocité inouïe que l’auteur se complait à décrire:
    " Son estomac se retourna comme une chaussette et il dégueula direct sur le carrelage. Jamais un homme, dans ses pires cauchemars, n’avait entrevu de telles images d’épouvante (...) Dans le couloir, à quelques mètres de lui, un bébé de quelques jours remuait doucement, sur le dos, éventré, son embryon de vie s’échappant lentement. "
    Le carnage ne s’arrête pas là car " le virus de Penshurst " du nom du stagiaire médical qui l’a découvert, est doué d’une remarquable mutabilité puisque des chiens il se transmet aux rats et finalement à ...l’homme. La résistance humaine (surtout citadine) s’organise tardivement tant le phénomène paraît incroyable et lorsque l’inéluctable apparaît clairement, il est déjà trop tard: les hommes sont infectés. L’ensemble du roman est ainsi ponctué de descriptions réalistes touchant les carnages. A travers une multiplicité de personnages , le lecteur suit la progression du mal.
    L’un de ces personnages semble  jouer un rôle déterminant. Il s’agit d’un jeune homme, sorte de hell’s angel dit  " Angel Felina ". S’étant écrasé avec sa moto dans un parking, il est ramené apparemment mort  par le gardien, Marbre, dans l’appartement de Gadget, la petite amie d’Angel. Là, il repose sur un lit, exerçant une incompréhensible attirance envers les humains qui l’approchent et les ...chiens. Une mystérieuse prédiction apparaît sur un mur de la chambre (C4-C3, etc. CHIEN , R4, R3, etc. RAT, H4, H3, etc. HOMME ) qui se veut être la traduction symbolique de la progression de l’épidémie. Le récit se clôt sur une sorte de résurrection d’Angel, être extraordinaire aux pupilles fendues comme celles d’un chat. On se perd en conjectures sur son rôle exact: est-ce un chat incarné qui se venge des chiens et de l’homme?, un démon qui a décidé la fin de l’espèce humaine ? L’ange du septième sceau de l’apocalypse? Le lecteur n’en saura jamais rien.
    "Angel Felina" a l’avantage d’être un récit formellement bien enlevé. On sent que l’auteur a de la patte (de chien!) puisqu’il connaît ce qui fait plaisir à un certain lectorat: l’horrible, l’innommable, le " gore ", le tout empaqueté dans une langue argotique pur style. Hormis cela, l’argument reste mince, la menace peu crédible, l’épidémie à peine évoquée, les réactions humaines nettement sous-évaluées. Le catastrophisme apparaît comme un prétexte à une débauche de visions " sanguinolentes ".

  5. Type: livre Thème: fins du monde et fins de l’humanité, menaces végétales Auteur: Joe LANSDALE Parution: 1986
    Le narrateur consigne les faits  dans  un journal intime familièrement appelé "Monjournal". La situation n’est pas brillante. Isolé, avec sa femme Mary, à l’intérieur d’un phare, il attend la mort. Comment en est-il arrivé là?
    Heureux père de famille, amoureux fou de Rae, sa fille adolescente, et de Mary, son épouse-peintre, il travaillait dans le cadre du domaine nucléaire. Ce qui lui a valu d’être sauf lorsque la « MaxiSuper » a été lancée. Il a juste eu le temps de se réfugier au sein du souterrain de la Base, avec sa femme, tandis qu’au-dessus de lui se déchaînaient les feux de l’enfer et que, bien sûr, Rae était pulvérisée.
    Après la décomposition de la mini-société souterraine lui, et quelques compagnons d’infortune sont revenus à la surface, dévastée et méconnaissable. Depuis ce jour, Mary a haï son époux profondément traumatisé et culpabilisé par la responsabilité liée à son engagement professionnel. Ils ont formé dès lors un couple blessé et sado-masochiste. Sa femme  qui dorénavant se refusait à lui, le poursuivait toutes les nuits de sa haine, tatouant sur son dos un portrait de Rae et empêchant, jour après jour, que les lèvres de la plaie ne se suturent :
    « Chaque soir, je dénude impatiemment mon dos à Mary et ses aiguilles. Elle pique en profondeur et je gémis de douleur tandis qu’elle gémit de plaisir et de haine. Elle ajoute de la couleur au motif et travaille avec une précision brutale pour faire ressortir le visage de Rae avec plus de relief. »
    Une douleur subie, acceptée par le narrateur, car c’était tout ce qui lui restait de sa vie d’avant. A l’extérieur, le paysage plat laisse apercevoir des formes de vie mutante. La mer – l’océan Pacifique- s’est retirée au loin,  découvrant une immense zone pélagique sur laquelle se traînent des baleines empoisonnées. Les formes les plus dangereuses s’appellent les « Roses » , ainsi nommée de par l’aspect de leur corolle, une vie végétale carnivore, parasitaire, qui, à l’aide de vrilles, s’insinue dans tout être vivant, se coulant à la place du réseau nerveux et transformant le corps en zombie, en pantin articulé :
    « Au centre de ces corolles palpitait un cerveau noir tout neuf, et une fois de plus des antennes duveteuses sondèrent l’air à la recherche de nourriture et d’aires de reproduction. Des ondes énergétiques jaillirent des cerveaux floraux et fusèrent tout au long des kilomètres de vrilles qui s’étaient nouées à l’intérieur des cadavres, et comme elles avaient remplacé les nerfs, les muscles et les organes vitaux, elles mirent les corps debout. Puis les cadavres orientèrent leur tête fleurie vers les tentes sous lesquelles nous dormions, et ces cadavres enflés, ces cadavres en fleur (encore un petit jeu de mots, monsieur MonJournal) se mirent en marche, impatients de nous rajouter à leur bouquet animé. »
    Déjà, ses derniers amis Jacob, Suzan, Jane ont été atteints et parasités. Il reste donc seul en compagnie de sa femme tortionnaire, rongé par sa culpabilité et ses fantasmes incestueux, isolé au sommet d’un phare dans lequel le couple a trouvé un dernier refuge.Plus pour longtemps, hélas! Les vrilles ont découvert un interstice le long de la porte et, durant son sommeil, transformé Mary. Alors le narrateur sait que c’en est fait de lui. Après avoir consigné ses derniers mots, il ouvre la porte pour que cesse enfin l’enfer :
    « A ce moment-là, je me dresserai et lui présenterai mon dos nu. Les vrilles me cingleront et m’entailleront avant qu’elle puisse m’atteindre, mais je peux le supporter. Je suis habitué à la douleur. Je ferai comme si les épines étaient les aiguilles de Mary. (…) Elle me tiendra pour que les vrilles et la trompe puissent faire leur travail. Et tandis qu’elle me tiendra, je saisirai ses mains délicates, les presserai contre ma poitrine, et nous serons trois une fois de plus, dressés contre monde, et je fermerai les yeux et me délecterai du contact de ses mains douces, si douces, une dernière fois. »
    Une nouvelle originale, cruelle, désespérée qui détonne dans le champ de la science-fiction et dans laquelle l’auteur subvertit le thème de l’irradiation atomique pour en extraire toute l’horreur. Un effet stylistique  particulier contribue à l’envoûtement. Un joyau bien taillé.

  6. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires Auteur: Jimmy GUIEU Parution: 1924
    Vol.01 : La Mort de la vie, Fleuve Noir éd., 1957, coll. «Anticipation», N°87, 1 vol. broché, in-12ème, 187 pp. couverture illustrée par Brantonne. roman d’expression française
    1ère éd.: 1957
    Les retombées de poussière radioactive se généralisent dans le monde.Elles sont véhiculées par les jet-streams, courants d’air violents de haute altitude, et se répandent de l’Europe à l’Asie:
    «Mais s’il n’était plus question de conflits entre les «Grands», les longues séries d’expériences atomiques et thermonucléaires inconsidérées avaient provoqué une considérable augmentation du taux de radioactivité ambiante. Et cet accroissement allait grandissant de jour en jour par la chute des infimes poussières projetées jadis dans l’atmosphère à plusieurs dizaines de kilomètres d’altitude par chaque explosion. Ces particules, de diamètre inférieur à un dixième de micron, mettaient des années (ou quelques décennies pour une fraction appréciable d’entre elles) pour retomber au sol. Outre cette «pluie» permanente mais au débit «relativement» faible, les modifications climatiques provoquées par les explosions - à la suite du long déséquilibre de conditions naturelles - risquaient à tout moment de précipiter au niveau de la biosphère le formidable «matelas» de particules radioactives accumulées très au-dessus de la stratosphère.»
    Au moment où débute le récit, l’Angleterre est en état d’alerte et décrète la mise en quarantaine de ses ressortissants. Il est d’autant plus difficile à un petit groupe de personnages de s’envoler vers le Brésil, seul pays, où, inexplicablement, les retombées sont encore rares. Sonia Koltsova, la fille du savant atomiste russe sait qu’elle doit gagner Rio mais ignore le but du voyage. Son billet annulé la bloque à Londres. Heureusement, Finch, un banquier se déplaçant avec sa secrétaire, lui permet de voyager dans son avion personnel. Ils y sont rejoints par un mystérieux  Johnny Smith, alias Timoty Lake, qui sous la menace de son arme se joint à eux.
    Le petit groupe atterrit près de Belem dans une exploitation agricole appartenant à des frères missionnaires soutenus financièrement par Finch. C’est là que, ô surprise, M. Smith s’avère être le fils d’un savant atomiste américain, ami du russe qui doit veiller sur Sonia. Celle-ci découvre enfin la finalité de tout cela en prenant connaissance de la lettre-testament que son père lui a remise.
    L’humanité est condamnée. La radioactivité va se généraliser et s’amplifier. Un groupe de techniciens et de savants ayant prévu la catastrophe,  ont fait construire, en toute discrétion, un refuge au sein de la jungle du Brésil, une ville sous dôme protecteur appelée «Cité Noé».  Connue des seuls initiés, elle n’accueille en son sein que des gens jeunes (et les techniciens bien sûr), triés sur le volet. John et Sonia, dont les candidatures avaient été rejetées, n’ont plus d’autre alternative que de forcer le passage, en espérant y être recueilli. C’est leur seule chance de survie. Quant à Finch, c’est son fils qui lui a révélé l’existence de la cité.
    S’embarquant à bord de l’hélicoptère de la mission, ils atterrissent dans une clairière et, munis de leurs combinaisons anti-radiations et de plans, se dirigent vers la Cité. Promenade qui n’est pas de tout repos car ils seront attaqués par les Jivaros et Finch sera tué. Enfin, rencontrant une patrouille en provenance de la Cité Noé, ils y seront recueillis non sans avoir été, au préalable, vigoureusement décontaminés.
    Récit d’aventures populaires qui a le mérite d’insister sur les dangers du nucléaire. L’idéologie sous-jacente de «l’arche des élus», thème récurrent dans l’oeuvre de Guieu, reste douteuse.
    Vol.02 : le Règne des mutants, éd. Fleuve Noir, 1957, coll. « Anticipation » N°91, 1 vol. broché, in-12 ème , 187pp. couverture illustrée par Brantonne. roman d‘expression française.
    1 ère  parution : 1957
    Perry Jenkins est un jeune mutant « blanc », à la peau cuivrée. En provenance des Adirondacks, il compte se rendre à New York, porteur d’un message magnétique de la plus haute importance, qui serait le ciment permettant de fédérer mutants blancs et « bleus ». L’animosité qui existe entre les deux groupes date de l’époque de la « grande catastrophe », où périt le monde ancien (le nôtre). Aujourd’hui ne subsistent plus que les « Dégénérés », macrocéphales, rachitiques, cancéreux, déments qu’il faudrait éradiquer, et des mutants résistants à la radioactivité.
    Or, la bande magnétique transportée par le jeune homme, mentionne l’existence d’une « Cité Noé » au cœur du Brésil, dans laquelle vivraient encore des « Anciens ». Bien que parfaitement sains et doués pour quelques-uns d’entre eux de pouvoirs psy extraordinaires tels que lévitation, psychokinèse, translation, tous sont télépathes.Son désir de fédérer les clans est largement aidé par la rencontre impromptue avec une jeune mutante à peau bleue –Nora- qu’il arrache des griffes des Dégénérés. Son père, chef de clan et futur beau-père, l’aidera dans son entreprise de descendre l’Hudson jusqu’à New York en faisant avertir tout au long des rives et par courriers spéciaux (à bicyclette) les différents clans.
    Peter et Nora seront accueillis par Ray Garland, le patron de la mégapole. L’audition de la bande magnétique l’enthousiasme et, immédiatement, il organise la mise en place d’une expédition vers le Brésil. Un voyage de longue haleine qui sera heureusement écourté par deux psycho-mutants, Diana Moore et Peter Slade, lesquels se rendront directement dans les parages de la Cité Noé, via Manaus détruite, par translation télékinésique. Ils auront à se battre contre une faune et une flore mutantes, avant de lier connaissance avec William Lake et Michael Maitland, venus aux nouvelles, issus de la Cité.  
    Les explications mutuelles sur l’état du monde d’aujourd’hui stupéfient les deux partis. Les premiers, parce que dans la Cité Noé subsistent beaucoup de mutants bleus et blancs, inconscients de leur résistance aux radiations. Les seconds, parce que dans la Cité Noé résident encore quelques Anciens avec toute leur science d’avant la « mort de la vie ». La décision est prise  de transférer vers New- York, par psychokinèse, tous les mutants  de la cité et leurs enfants, en une opération « Nurserie ». Quant aux quelques Anciens, tels que le professeur Sterling, tous les moyens seront mis en œuvre pour leur créer une protection biologique. Les dégénérés, il va de soi, seront éliminés.
    Vol.03 : Cité Noé N°2, éd. Fleuve Noir, coll. «Anticipation, N°100, 1957, 1 vol. broché, in-12ème, 189pp. couverture illustrée par Brantonne. roman d’expression française
    1ère parution: 1957
    Près du lac Makay dans le désert australien se dresse une ville sous globe gouvernée par Eric Dhal, chef de la Cité Noé N°2. Il vient juste d’accueillir aux portes de celle-ci, l’équipe expérimentale  dirigée par Teddy Price qui revient d’une mission d’exploration de la zone extérieure radioactive. En 2225, il est avec Judith, celui qui a mis au point le sérum qui combat les radiations ( !), ce qui leur a permis de découvrir l’environnement extérieur sans protection particulière. Judith les ayant rejoint, ils reçoivent l’ordre d’établir une tête de pont à Dajarra, dans le Queensland, et d’en rendre compte. Grâce aux casques psycho-amplificateurs, ils pourront aisément communiquer entre eux.
    Les camions à turbines s’arrêtent pour une première étape où ils trouvent dans l’église de Barrow Creek émergeant des sables , à côté de centaines de squelettes, un émouvant témoignage écrit de ce que furent les derniers instants de la population. En repartant, ils feront la connaissance d’une faune étrange et hostile. D’abord des limaces géantes cracheuses d’acide, extrêmement dangereuses, puis des monstres de type préhistorique. Enfin, lors d’une étape, le camp sera investi par des créatures simiesques sans danger mais très  curieuses, des ptéranoïdes volants, résultats de mutations.
    En ville, ils découvrent des traces d’occupation récente, empreintes de pas, dépôts de carburant visités, ainsi que des panneaux indicateurs d’une zone dangereuse à éviter, prouvant à l’évidence qu’ils ne sont pas les seuls sur le terrain. Avec l’obstination qui caractérise les chercheurs, le groupe, atteignant la zone interdite, y découvre un camp de concentration abritant une foule de monstres tératogènes qu’un incident malheureux libère. Alertés, les « autres », mutants bleus de la Cité Noé N°1, tentent de limiter la casse en donnant la chasse aux dégénérés après que le premier contact ait été effectué avec le groupe de la Cité Noé N°2. L’alerte passé, ils conviennent ensemble du plan de sauvetage à mettre en place pour les ressortissants des deux cités non encore immunisés.
    Une série dans la tradition des pulps, au cocktail habituel : sentiments doux, touches d’érotisme pour adolescents, monstres baveux, pouvoirs surnaturels, en une sauce bien liée par le chef-cuisinier Guieu.

  7. Type: livre Thème: guerre des sexes, matriarcat Auteur: Jimmy GUIEU Parution: 1956
    Depuis plus de 8000 ans après la catastrophe de 1969, les hommes ont disparu du gobe. Seules perdurent les femmes qui ont développé une civilisation basée sur le matriarcat, la parthénogenèse et l’ectogenèse.La reine Malinka est donc d’autant plus surprise lorsqu’elle apprend que deux jeunes femmes, Myrihanna et Ghorana,  vont engendrer deux enfants mâles. La seule explication possible est qu’il existe encore des hommes sur la Terre.
    Ces deux femmes ont recueilli et soigné deux mâles, rescapés extraterrestres en provenance de Ganymède, et, en fonction de leur rareté, se les ont réservés pour elles. Malinka, furieuse, fait entreprendre des recherches dans la région de Nyurk pour les retrouver. Mais chaque soldate, prenant contact avec ces deux hommes, désire également se les approprier. La nouvelle qui se répand provoquera même une révolution de palais. Heureusement, les concitoyens de Konyung et de Rotnag , ayant entrepris une vaste opération de sauvetage, atterrissent sur Terre avec des centaines d’engins ovoïdaux, se tenant prêts à rééquilibrer la race humaine.
    Une première nouvelle du jeune Jimmy Guieu à l’âge où il était encore travaillé par ses hormones.

  8. Type: livre Thème: menaces cosmiques Auteur: Jimmy GUIEU Parution: 1958
    Daniel Burke et Albert Culter, des astronomes, ont découvert un nuage de poussière cosmique qui altère la luminosité des étoiles. Proche de la Terre, ce nuage constitue une grande menace pour notre système solaire qui y plongera immanquablement. Sylvia, la fille de Culter et Daniel, prévoit le pire. Déjà un brouillard ténu se répand dans la haute atmosphère causant des perturbations téléphoniques généralisées. Cette poussière pourrait être mortelle pour des poumons non protégés en provoquant la «siderosis » ou maladie du fer :
    « Je vous décris simplement les symptômes de la Siderosis. Cette dangereuse affection va s’abattre sur le monde et seuls ceux qui auront pu se procurer des masques filtrants pourront l’éviter. Or, vous êtes placée pour le savoir, votre père est l’un des fabricants de ces masques protecteurs. (…) Ceux qui ne pourront protéger leurs poumons en filtrant l’air en permanence verront la Siderosis dégénérer rapidement en tuberculose, puis en cachexie, la phase terminale annonçant une mort horrible. »
    L’unique parade possible serait donc le port de masques filtrants.
    Avec un délai de seulement trois semaines, le couple, rejoint par la jeune Lily, fille d’un industriel, convainc le père de celle-ci, Gene Weston, et son adversaire en affaires, Horace Hubbard, d’en commencer sans tarder la fabrication. Les hommes politiques seront plus longs à être convaincus, surtout le sénateur Drake, qui craint pour sa carrière.
    Au moment où débute à grande échelle la distribution des masques, le nuage a sensiblement progressé avec des conséquences inquiétantes : un soleil voilé, plus rouge et plus chaud, qui attire la poussière par effet gravitationnel et qui augmente de volume :
    « Le soleil s’élevait progressivement dans le jour bistre qui baignait la ville. Mais ce soleil différait sensiblement de l’habituel astre du jour. Son disque, paré naguère de l’éclat de l’or en fusion, prenait l’aspect d’une inquiétante roue de feu. Emergeant peu à peu au-dessus des toits, le globe paraissait à la fois plus brillant – en dépit de l’obscurcissement de l’atmosphère - mais aussi plus rouge. A son équateur, et ce malgré l’aveuglante luminosité, on distinguait des plages sombres.»
    La Terre sera-t-elle détruite ? D’autant plus que le pire reste à venir puisque des « grumeaux » de poussière plus denses s’approchent inexorablement de notre planète. Des effets électriques intenses, l’apparition d’énormes taches solaires, des séismes de plus en plus fréquents, complètent le tableau.
    Burke, invité à une conférence de l’U.A.J. (Union Astronomique Internationale), prévoit que les masques seront insuffisants pour protéger l’humanité contre la hausse des températures ou les raz de marée dévastateurs (On s’en serait douté !).  En attendant, Lily, Daniel, Sylvia et son fiancé Jeff, s’engagent à fond, escortant des trains remplis de pastilles filtrantes ou aidant à la distribution des masques.
    Les effets nocifs en croissance rapide, déstabilisent les sociétés humaines, partout dans le monde. Les suicides augmentent en masse, ainsi que les tuberculoses à sidérose. Le climat s’affole avec des pluies torrentielles en Afrique, de la chaleur torride en  Finlande, suivie par la fonte des glaciers polaires et l’augmentation du niveau des mers :
    « Depuis dix jours, les ténèbres régnaient sur le monde et la température atteignait, au-dehors, 50° C. Il n’aurait su être question de température à l’ombre ou au soleil, ce dernier ayant cessé d’être visible. A peine pouvait-on distinguer dans le ciel rougeâtre un halo pourpre démesuré. La luminosité et la chaleur rayonnante du globe solaire avaient augmenté dans des proportions effrayantes au contact de la masse de poussière du « grumeau » à haute densité. »
    L’instabilité gagne les couches sociales, les malfrats de toute nature, comme ce Freddy Burke, évadé d’un bagne voisin, imposant leurs lois :
    « Le nombre des mécontents augmentait d’heure en heure sur l’ancien et le nouveau continent. En Chine, la populace ignorante dans sa majorité restait calme. Aux Indes également. Tout au plus avait-on enregistré, dans les grandes villes, des incidents provoqués par des agitateurs appartenant à la classe des «évolués ».
    Quant aux nombreux peuples primitifs - quoique parfaitement ignorants des événements – ils subissaient un effroi démentiel : l’assombrissement de l’atmosphère qui, paradoxalement, s’accompagnait d’une augmentation d’éclat du Soleil, les frappait d’une terreur superstitieuse.»
    Malgré tout, les usines continuent à produire des masques,  protégées par l’armée ou la police.
    Dans cette ambiance de fin du monde, Burke et Jeff aménagent en cachette un abri dans les grottes voisines au cas où la vie à l’extérieur deviendrait impossible. Soudain, l’obscurcissement complet de l’atmosphère signale l’arrivée d’un grumeau de poussière. L’augmentation démentielle de la température, suivie de séismes gigantesques font craindre que la Terre ne soit à l’agonie :
    « Dans les mers et les océans hérissés d’épaves, encombrés de milliers de cadavres, des baleines, par centaines, flottaient à la dérive. Mortes asphyxiées, elles ne couleraient que lorsque leur corps se serait rempli d’eau. Leurs amarres rompues, des navires, des paquebots, des pétroliers et des bateaux de tous tonnages et de tous pavillons dérivaient également sur les mers chaudes. (…)
    Quelquefois, des cyclones déversaient des trombes d’eau sur les régions épargnées par les inondations, noyant alors les caves, les égouts et les tunnels de métro où des milliers de familles avaient trouvé refuge.
    Des glissements de terrain, des mers de boue et des fleuves chassés de leur lit parachevaient ensuite l’œuvre destructrice commencée par les autres fléaux. Et la phase optima du cataclysme durait depuis huit jours… »
    Nos amis se dépêchent de gagner leur abri souterrain dans les cavernes au nord de Phoenix (Arizona), en priant pour que le soleil ne se transforme pas en nova.
    Ils y resteront peu de temps. Le système solaire, en se dégageant progressivement du nuage, permettra d’éviter le pire.
    Un « Jimmy Guieu » dans sa veine habituelle, avec ses héros, jeunes et dynamiques, blancs de préférence (les autres n’auront qu’à disparaître) et ses notes scientifiques de bas de page (« authentique ! »), ni meilleur ni pire que les autres.

  9. Type: livre Thème: menaces climatiques Auteur: Jimmy GUIEU Parution: 1964
    Fred Vasseur, le directeur du département géologique du CEMONEG (Centre Mondial d’Etudes Glaciaires) est appelé par le général Finlay via son secrétaire, le capitaine Mac Callum, à se rendre en Islande, dans l’arrière-pays de Reyjavik, afin qu’il parte à la recherche du professeur Villungson et de son assistant Olsen qui, tous deux, ont mystérieusement disparu.
    La Terre, en ce 23ème siècle, a singulièrement rétréci. Les calottes polaires se sont agrandies jusqu’à menacer la totalité du globe, à l’exception d’une ceinture équatoriale, et de l’Islande, terre de volcanisme, où s’est déplacée la capitale mondiale de l’humanité survivante, Reyjavick, encore libre de  glaces. L’avancée des pôles, suite à la déstabilisation du climat provoquée par les armes atomiques lors du siècle précédent, est inéluctable, rendant les quelques millions de Terriens survivants pessimistes quant à leur avenir.
    Echappant mystérieuse à une énorme tempête de neige, Fred Vasseur, muni de renseignements précis, recherche donc, avec ses compagnons, les professeurs Mangati, Schiller et Pal Thovarensen, un Islandais gigantesque, la trace des savants disparus, dans une grotte, près du volcan Askja. A Reyjavick même, il avait été pris en charge par l’horrible et obèse secrétaire de Mc Callum, laquelle s’avèrera plus tard être une alliée précieuse, plus connue sous le nom de ode de « Viviane ».
    Le petit groupe ne trouve pas Villungson mais Viviane les dirige vers une autre grotte, appelée « la tête de Chien », non sans qu’ils aient entre aperçus dans leur déplacement des nains, les trolls de la légende, hauts de 30 cm. Sur site, ils retrouvent effectivement Villungson et son compagnon, survivant chichement dans un environnement hostile puisqu’il n’a pu prévenir les autorités, faute de moyens, de sa découverte, soit l’existence, au fond de la grotte, d’une cité merveilleuse qu’il assimile à « l’Ultima Thulé » et dans laquelle vivent des « trolls » et des « fées » . La grotte semble être une porte d’accès vers ce royaume situé sur une Terre parallèle à la nôtre mais interdit d’accès. Ce qui n’empêche pas Thovarensen d’être enlevé par une bande de trolls, commandés par une fée, en l’occurrence la reine Lurn-Dyjia, à des fins de jouissance immédiate.
    Désireux de prévenir Finlay de leur découverte, le groupe de savants est arrêté à la sortie de leur tunnel par une troupe armée, les « Poliarms », la police de cette époque, afin d’être conduits à Mc Callum pour interrogatoire. Heureusement le troll Rulgoo (un ami !) veille au grain. Il explique à Fred Vasseur les fils d’une intrigue passablement embrouillée ; lui est l’élément avancé d’un commando opérationnel visant à sauver les Terriens de la glaciation en leur offrant la possibilité d’émigrer dans le monde de Thulé. D’ailleurs leur cheftaine, la ravissante Shun-Loha, alias Viviane, alias la grosse Peggy, sous la gouverne du savant Ryl-Drug, a depuis longtemps infiltré l’état-major terrestre et aidé Vasseur en le protégeant des menées de Mac Callum, un autre infiltré, sbire de la méchante reine Lurn-Djya, régnante du royaume des fées  appelé de son vrai nom Oklinda-Gzuur, et qui s’oppose, elle, à cette immigration. Elle a cependant quelque excuse, puisqu’elle est folle et toute prête à être destituée :
    « Notre monde – analogue à ce qu’était le vôtre voici seulement deux siècles, sur le plan du climat – ne possède plus que deux cités géantes où vit la quasi-totalité de mes semblables. Seule la race de notre ami Rulgoo est prospère ; mais sans nous, sans notre technologie, elle serait vouée à une régression certaine. Depuis des millénaires, nous faisons bon ménage ; une « symbiose sociale »  s’est établie entre eux –que vous baptisez trolls, ou d’autres noms légendaires- et nous, les Gzuurs. Vos ancêtres nous appelaient les « fées » et plus particulièrement « Aes Side » dans les légendes irlandaises. »
    La situation se règlera au profit des Terriens, notamment de Fred qui épousera Shoun-Loha,  après une révolution de palais réussie. Comme quoi, quand on veut…
    Une sotte intrigue de notre ami Guieu qui en profite pour étaler ses fantasmes à grands renforts de « authentique », ajoutés en bas de page. Tout y passe : les « Supérieurs Inconnus », infiltrés dans la société humaine, les mythes nordiques de « Thulé », la « fraternité des Polaires », les «Trolls » et les « Fées » des sagas hyperboréennes. Même les soucoupes volantes (un fantasme récurrent chez lui) ne sont pas écartées, puisque les trolls se déplacent  en «curlachs » islandais. Un vrai catalogue de l’ésotérisme populaire sur fond cataclysmique.


  10. Type: livre Thème: invasions extraterrestres Auteur: Jimmy GUIEU Parution: 1952
    Les Martiens (Kroniens) convoitent notre globe. Ressemblants étrangement à leurs frères décrits par Wells, ils habitent une planète quasi-morte dont les canaux (répertoriés par Percivel Lovell) n’assurent plus leur sécurité. Alors que notre globe, si bleu, à la température si douce…
    Mais ce forfait ne sera pas grâce au nain martien Kimdô et à sa femme Nommya qui avertissent les Terriens  si athlétiques et si beaux, les astrophysiciens Buck et Jerry en compagnie de leurs pneumatiques amies Juanita et Nicky. Empruntant une soucoupe volante supra-luminique laissée sur terre lors d’un précédent récit, ils rendent une petite visite à la planète Mars et ses habitants, libèrent Kimdô et son épouse puis s’en vont chercher des armes dans la nébuleuse d’Andromède (la galaxie Betlyor) chez les gentils Glamoriens eux-mêmes en lutte contre les abominables Taborok, géants vindicatifs et querelleurs.
    Appuyant l’ami Xung, le Betlyorien,  dans sa lutte contre Kamor le chef des Taborok, Buck et Jerry offriront les rayons démagnétiseurs de la soucoupe à la civilisation amie, ce qui permettra, petit 1 : de libérer deux princesses betlyoriennes qui épouseront in petto nos deux héros, petit 2: de supprimer la civilisation des Taborok (seulement quarante millions de mondes, excusez du peu !)
    Cette tâche accomplie, ils ont enfin le temps de songer à notre pauvre Terre déjà endeuillée par les premières vagues d’assaut des Martiens, pardon Krôniens. Volant à son secours, ils liquéfient les Martiens envahisseurs grâce à une arme ultime : le «liquéfacteur de Martiens»,  et libèrent la Terre qui pourra convoler en justes noces avec les Betlyoriens de la nébuleuse d’Andromède.
    Des combats titanesques, des vocables inouïs, des armes inédites, des milliards de parsecs franchis en une minute, du bruit, de la fureur, parsemés des notules « exact », «rigoureusement exact », « vrai », etc., bref, un véritable space-opéra comme on le concevait dans les années cinquante. Merci qui ?… Merci, monsieur Guieu. (Pourtant, quand on y songe, toute l’invasion de la terre tient en 20 petites pages sur 188)