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Bienvenue dans la Base de Données des livres !

Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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Livres

  1. Type: livre Thème: guerre des sexes, matriarcat Auteur: Jerry SOHL Parution: 1954
    Travis, journaliste en congé sabbatique, découvre un vieil homme à l’hôpital dont la peau grise puis noire, augure de sa mort prochaine. Intrigué, il est témoin d’une tentative d’assassinat opérée sur le moribond par une jeune femme blonde.  De retour chez lui, il est contacté par le commissaire Tomkins l’informant que plusieurs autres cas de maladie viennent d’apparaître, tous voisins d’une maison située à Winthrop Street.  Travis s’y rend pour enquêter, y découvrant une carte de visite au nom de Rosalie Turner. Tandis qu’il retourne chez lui, il est victime d’une nouvelle tentative d’assassinat. Son agresseur, la belle blonde d’avant, qu’il désarme facilement, s’appelle Betty.
    Alors qu’elle prend la fuite, Hale, l’ami photographe de Travis, l’appelle pour lui signaler que toutes ses épreuves sont voilées. De même, tous les postes de radio d’Union City se révèleront brouillés. Une réunion de crise à la mairie met en évidence le rôle néfaste joué par ces rayons dans le déclenchement de la maladie mortelle qui ne semble toucher que les hommes. En ville une ou plusieurs sources émettrices contaminent les citoyens amenant vers  les hôpitaux quantité de moribonds :
    « Depuis la fin de l’après-midi, les douze ambulances des cinq hôpitaux  n’avaient pas eu un moment de repos. On avait convoqué les entrepreneurs de pompes funèbres et réquisitionné leurs véhicules. A l’un des bouts de la pièce, un homme inscrivait des chiffres sur un tableau noir : le total se montait à 316. Un peu plus loin, un autre homme piquait des épingles à tête rouge sur un plan de la ville. »
    Grâce à Travis qui suit la piste Rosalie Turner, la police met la main sur une mallette générant du rayonnement gamma.  Par Betty tombée amoureuse de Travis, le journaliste apprendra l’horrible vérité : partout dans le pays les hommes seuls sont visés dans leur chromosome Y par le rayonnement mortel. Les responsables de ces crimes sont des femmes, toutes élevées en couveuse, porteuses de chromosomes XX pour lesquelles il est impossible de procréer : ce sont des «haploïdes ». Elles ont juré la perte de l’élément masculin :
    « Un haploïde ? Expliquez-moi, docteur, dit Travis. – Eh bien, vous, par exemple, vous êtes un diploïde – soit dit sans vous offenser. Chacune de vos cellules comporte douze paires de chromosomes mâles et autant de femelles. Si vous ne possédiez qu’un seul type, vous ne seriez sans doute pas vivant, mais une  femme… une haploïde constituée par un seul type de chromosomes… ce serait théoriquement possible. Par parthénogenèse. »
    Travis alerte Tomkins alors que dans toutes les organisations administratives, ou dans les rue, les haploïdes, se révélant enfin au grand jour,  éliminent impitoyablement les hommes. Le journaliste et ses amis seront poursuivis, capturés, enfermés au sanatorium de Faircrast, le quartier général des haploïdes. Ils doivent la vie sauve à la nature de leur groupe sanguin de type AB, réfractaire aux rayons gamma. Travis fera enfin connaissance avec le chef suprême des haploïdes, le Docteur Garner dont Betty est la fille. Cette vieille femme a juré une haine implacable à la gent masculine :
    « Un homme maigre, hâve et hirsute sortit de l’ombre et s’avança timidement. « je vous en prie, madame, laissez-moi partir ! Ma femme est malade… j’allais chez le pharmacien quand on m’a arrêté… ayez pitié, madame… » Une gifle brutale l’atteignit en plein visage et le fit tomber à genoux. Il essaya de continuer à parler tout en se protégeant la tête avec ses mains. « Je vous en supplie… ma femme… elle souffre… » Un coup de pied à la mâchoire l’envoya rouler sur le dos. « Débarrassez-moi de cette saleté ! dit le docteur Garner. Allons, vite ! »
    Elle explique à Travis comment elle a détourné l’invention de son ex-mari (le premier mort de la série). Heureusement, ils seront sauvés par Betty en dernier recours, mais resteront assiégés, isolés, menacés par des femelles haploïdes jusqu’à ce que des hommes armés, en provenance de Chicago où la menace avait enfin été prise au sérieux, viennent les libérer. Garner mourra, Betty épousera Travis pour lui faire de beaux enfants (c’était une fausse haploïde !), et les hommes conserveront le pouvoir.
    « La Révolte des femmes » est un roman policier en son essence et traduit surtout l’incroyable angoisse de l’homme envers la femme qu’il veut soumise. Beaucoup de personnages peu fouillés, un psychologisme primaire, un mélange d’événements font de ce récit une histoire ratée. Pour du plus sérieux voir « le Rivage des femmes » de Pamela Sargent, ou « Belles dames du siècle  prochain » d’Edmund Cooper.

  2. Type: livre Thème: menaces telluriques, guerres futures 1, savants fous et maîtres du monde Auteur: Vargo STATTEN Parution: 1954
    Les Martiens cachés sous la surface de Mars convoitent notre monde. Trop peureux pour affronter l’espèce humaine, ils espèrent la détruire en insufflant aux hommes la violence et l’agressivité. Deux tentatives en ce sens, les deux guerres mondiales dont ils étaient les inspirateurs, ont échoué. Cette fois-ci, ils tiennent le bon bout. Suggérant à un savant, Jonas Glebe, le principe de la bombe G, et à un opportuniste sans scrupules, Miles Rutter, les moyens de s’en servir, ils sont persuadés que l’humanité s’autodétruira.
    La Bombe G est une arme qui explose en différé après qu’elle se soit enfoncée subrepticement dans n’importe quel solide. Rutter, qui est le patron de la « Cause », une organisation internationale prête à détruire la Grande-Bretagne et à prendre le pouvoir sur terre, trouve ici l’arme qu’il lui faut. Avec l’ingénieur Standish , son mauvais génie, et Angorstine, le politicien véreux, il déclenche à travers le monde les hostilités car la fabrication en masse de la bombe G dont il a volé le brevet à Glebe avait été été rendue opérationnelle. Val Turner, l’ancien secrétaire de Miles Rutter s’oppose au chef-espion.
    Mais déjà, il est trop tard. Le potentiel de défense de la Grande-Bretagne sera entièrement anéanti, le pays bombardé et soumis :
    « En des douzaines de points-clefs, les centres industriels et défensifs de la Grande-Bretagne se fracassèrent de l’intérieur et devinrent des gouffres dans lesquels la fumée et les flammes faisaient rage. En d’autres lieux, des terrains d’entraînement de l’armée et des quartiers-généraux des Milices Nationales disparurent d’un seul coup dans les profondeurs de la terre. Il y avait aussi des endroits où des jets de lave venus de l’intérieur du globe, avaient tué et blessé beaucoup plus de gens que l’explosion de la bombe elle-même. »
    Rutter se proclamant dictateur mondial (les autres pays étant également dans une mauvaise passe), les camps de concentration fleurissent.
    Mais Rutter avait mal calculé son coup. Les bombes G se sont trop enfoncées dans l’écorce terrestre et ont fait exploser le magma sous-jacent. Dans le monde entier s’amorce une série de cataclysmes. Le volcanisme universel vitrifie les plaines européennes et américaines. Les océans se vident de leurs eaux, empêchant tout commerce et formant les prémisses d’un nouveau déluge.
    Val Turner et sa femme enfermés dans le camp anglais M.R., sous la surveillance de « Bœuf », un soldat de Rutter aussi droit que rigide, font la connaissance de Kang, un Tibétain. Appartenant à une confrérie spirituelle Kang connaît les désirs martiens. Par ses pouvoirs étendus, il les empêchera d’accéder à notre monde dans un coup de bluff télépathique où il les menace d’un arsenal imaginaire :
    « Je descends d’une race qui a déchiffré les secrets les plus profonds de l’Esprit. J’expliquerai, dans un moment de quelle race il s’agit exactement. Laissez-moi vous dire que, par la seule force de nos ondes mentales, nous avons découvert un complot tramé par les Martiens en vue de conquérir notre planète sans y poser les pieds. L’enchaînement des redoutables pensées martiennes fut mis à nu devant nous dans nos salles de contemplation ; nous avons vu comment ils ont décidé d’implanter un secret précieux dans l’esprit d’un certain Jonas Glebe qu’ils voulaient utiliser comme pion dans leur jeu d’échec cosmique. L’autre pion, c’était vous, Miles Rutter. »
    Cela n’empêchera pas l’eau des océans vaporisée autour du globe de se condenser et de retomber en un déluge effrayant qui noie la quasi-totalité des humains sauf ceux qui, sur l’instigation de Kang, auront su construire une arche :
    « Les hommes se ruèrent au dehors. A ciel ouvert, le hurlement sourd retentissait comme le bruit que ferait en se brisant contre de lointains récifs un océan fouetté par la tempête. Le déluge était là !… Il émergeait de la nuit pleine de gémissements, vague colossale et grondante d’eau vomie par le ciel croulant. Un titanesque Niagara déferlait sur le camp, faisant rouler les hommes, abattant les barrières, écrasant les cabanes comme si elles étaient faites de papier.»
    Val Turner sera du nombre des élus, ainsi que Rutter sauvé à la dernière minute par Bœuf. Ce dernier n’imposera plus son autorité très longtemps : la science spirituelle de Kang le rendra fou. Bœuf, qui n’a plus de chef, se suicide.  Les rescapés aboutissent au sommet de l’Everest, devenu une île dans les flots, où déjà se bâtit un nouveau Shangri-la.
    Vargo Statten, en vieux routier du cataclysme, a su adroitement mélanger les divers ingrédients du bon roman populaire : des Martiens envieux, un dictateur fou, une guerre future,  des Tibétains versés dans la science spirituelle, un bouleversement tellurique et un déluge purificateur. Il ne manque que le raton-laveur.

  3. Type: livre Thème: guerres futures 2 Auteur: Alex PECK Parution: 1954
    Les trois officiers Nicolas Barsof, Wladimir Tourmanos et Boris Kachmensky, de l’armée slavanienne, à bord du navire de guerre Norskoi Shorokhod, discutent de la réalité d’un immense serpent de mer appelé « Loung » qui a la mauvaise idée d’intervenir dans les zones de combat, la nuit, terrorisant la marine slavanienne. Ils sont chargés par le haut commandement de traquer la bête et de l’anéantir. La nuit venue, Loung fait une brève apparition près de leur navire, tuant un matelot, engloutissant Nicolas, pour disparaître sous le flots. L’examen de débris flottants révèle que Loung est un leurre grossier, l’imitation d’un gigantesque serpent destiné à épouvanter leurs hommes, en réalité c’est le maquillage d’un sous-marin ennemi de la flotte de l’armée du Kitaï (c’est à dire de la Chine) en guerre contre la Slavanie (c’est-à-dire la Russie soviétique).
    Dorénavant, les jours de Loung sont comptés. A sa suivante apparition, le décor de carton-pâte est incendié et le sous-marin des Kitaky  fait prisonnier avec son équipage. A la tête de celui-ci, le général Poo-Son-Ling préfère se suicider plutôt que de tomber entre les mains de ses ennemis. Nicolas, sauvé, participera finalement au bal de fiançailles de l’un de ses deux amis.
    Un épisode d’une guerre dont les termes imaginaires cachent mal les menées d’un combat sino-soviétique du futur.

  4. Type: livre Thème: guerres futures 2 Auteur: Serge REGGIANI Parution: 1954
    Attention, chef-d’œuvre ! Voici une chanson qui dénonce toutes les guerres, passées ou futures, toutes les invasions, présentes ou à venir, toutes les spoliations, celles de jadis et celles de l’avenir. La figure archétypale du loup avec son comportement en meute renvoie aussi bien à celui des nazis  qu’à celui de toutes les troupes d’occupation. Ancrée dans la réalité historique de l’invasion de la France par les Allemands et de l’occupation de Paris, elle s’ouvre aussi sur un temps mythique, un Ailleurs barbare, un monde d’avant le désordre où « le rire d’Elvire » se fige en une grimace affreuse. Les causes de la catastrophe sont connues,  telles que la lâcheté, l’irresponsabilité, l’abandon de tout valeur :
    « Les hommes avaient perdu
    le goût de vivre
    Et se foutaient de tout
    Leur mère, leur frangin, leur nana
    Pour eux, c’était du cinéma
    Le ciel redevenait sauvage
    Le béton bouffait le paysage. »
    Le vide moral, l’égoïsme et le développement technique ouvrent des opportunités à toutes les forces obscures de l’univers, les loups» qui, lentement, répondant à leur nature archaïque, se préparent pour la curée. Ayant regardé vers Paris, de la « Germanie », de la «Croatie», profitant de la neige et du froid, du vide des rues comme de celui des cœurs, ils s’infiltrent par « Issy » (ou « Ici ? ».) Peu féroces au début, ils montrent une face de plus en plus agressive, jusqu’à envahir totalement Paris :
    « Attirés par l’odeur du sang
    Il en vint des mille et des cents
    Faire garousse, liesse et bombance
    Dans ce foutu pays de France »
    Le seul remède à la situation réside dans le sens du courage et de la responsabilité, dans « l’amour et la fraternité ».
    Cette chanson résonne comme un avertissement, un devoir de mémoire, un glas funèbre. «Les Loups» suggère un univers de misère moral où, malgré tout, subsiste un fragile espoir. A comparer avec l’ouvrage de Calonne « Hurleville» qui apparaît de peu de consistance, malgré ses deux cents pages, en face de cette force d’évocation fantastique et sauvage

  5. Type: livre Thème: le dernier homme, menaces climatiques Auteur: Edgar PANGBORN Parution: 1954
    Nous sommes en 2080. Le Maestro de Babylone est un très vieil homme de quatre vingt seize ans qui s’appelle Brian. Il est le dernier - du moins le pense-t-il - survivant  d’une guerre " de Sécession " qui a affecté les USA et provoqué des changements climatiques avec une montée lente de l’eau. Ancien musicien, joueur de piano, il vit  à New York, en homme primitif, ayant élu domicile dans ce qu’il appelle " le Musée " et " le Temple de la musique ". Il s’agit de deux pièces dans lesquelles il a rassemblé tous les instruments de musique qu’il a pu sauver, ainsi que des chefs-d’oeuvre picturaux et plastiques, notamment une statuette d’art primitif, qu’il aime par-dessus tout.
    Son obsession est de jouer à la perfection une oeuvre d’un compositeur du passé, Andrew Carr,  sur son piano Steinway. Il s’y essaye à de nombreuses reprises mais il lui manque l’auditoire approprié.  Vivant en sauvage, sale et dégingandé, il se laisse aller à une primitivité qui lui fait regretter davantage la civilisation perdue. Une nuit, il perçoit le rougeoiement d’un feu, et, tout énervé, en déduit que c’est l’oeuvre d’autres êtres humains. La rencontre se fera avec Jonason et Paula, un très jeune couple qui est à la recherche " d’un vieux qui sait ", afin qu’il puisse les marier :
    " le garçon dit: Nous avons besoin de vieillards. Les autres sont morts. Celui qui nous disait de l’appeler Jonas nous conseillait de ne pas nous guider d’après le sentier du soleil lorsque nous naviguions pendant de longs jours, mais de garder toujours la terre à bâbord. Nous avons besoin de vieillards pour parler de... pour parler... Le Vieil Homme est-il en colère? "
    Brian se rend compte que quelque chose va de travers. Les jeunes sont méfiants, la communication difficile. Leur culture est étrangère à celle de Brian et ils manifestent une terreur religieuse absolue en sa présence. N’importe, Brian a trouvé son public. Très lentement, pour ne pas les effaroucher, il leur propose de leur faire entendre de la musique, ce qu’ils ne comprennent pas. S’installant à son Steinway, il joue le concerto d’Andrew Carr comme jamais il ne l’avait joué. Ses deux auditeurs, frappés de stupeur, s’enfuient et se livrent dans la salle de Musique à des rythmes barbares à l’aide d’instruments de percussion.
    A l’arrivée de Brian,  ils détalent à nouveau en emportant sa petite statuette car ils le prennent pour un démon maléfique. Le vieil homme, qui ne veut plus rester seul, tente de les suivre avec son canoë, le long de l’Hudson. Plus vigoureux que lui, ils le distancent. Dépité, en colère, Brian leur lance sa pagaie, geste dérisoire  qui scelle sa mort,  puisqu’ entraîné par le courant et ne sachant  nager, il débouche en pleine mer...
    Une nouvelle présentant le thème du dernier homme sous l’angle de l’obsession artistique. La communication est rompue entre l’Ancien et le Nouveau et le héros meurt sans regrets ayant parachevé son oeuvre musicale.

  6. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires Auteur: Marcel BOUQUET Parution: 1954
    Le capitaine de corvette Peter Alayeff croisant en méditerranée attend l’heure fatidique pour lancer sa soucoupe atomique sur Casablanca car, quelle que soit l’avancée des négociations entre Russes et Américains, il vaut mieux prévenir que guérir :
    " Sous un ciel bleu clair où s’épanouissaient une succession de nuages blancs soulignés de reflets orangés, en forme de dômes étagés les uns au-dessus des autres, Casablanca n’existait plus. Elle gisait, calcinée, grand cadavre de ville assassinée, étendue, parsemée de monceaux de pierres noires mangées par endroits d’une sorte de moisissure jaunâtre, de tumuli de briques pilées, vitrifiées, d’où se détachaient à contre-jour, comme autant de gibets, des carcasses disloquées d’immeubles hérissées de pièces de ferraille. Des incendies achevaient de détruire le peu qui restait de la ville. "
    Jean Ternant un chercheur physicien, l’un des rares survivants de la déflagration, sera miraculeusement sauvé par un hélicoptère. Soigné mais enfermé dans l’hôpital militaire de Marrakech, remis sur pied grâce à " Barbichet ", un médecin qui espère s’en servir comme cobaye, il sera pris en charge par le docteur Escobar pour être affecté avec le grade de capitaine dans une base secrète.
    A CBM1 (Tanger) ou CBA1 (Oran) on suit avec angoisse les destructions massives opérées par les Russes. C’est sous terre, dans le SCR999, une base ultra-secrète, que Jean Ternant prendra connaissance de sa première mission, agréable au demeurant. Un énorme engin volant russe a été abattu. Le pilote, une jeune femme, le lieutenant Tatiana Kounine, prétendra avoir quitté son pays pour se rendre aux occidentaux. Soupçonné d’être une espionne, Jean Ternant est chargé de la sonder. En convalescence factice dans une maison de repos militaire, il fréquentera suffisamment Tatiana pour en tomber amoureux, convaincu de l’innocence de la jeune femme. Hélas ! C’est un faux constat, puisqu’elle avait prévu de l’empoisonner.
    Jean est rapatrié en sa base et Kounine mise en prison.  La guerre nucléaire perdure, les coups se répètent de part et d’autre :
    " Sept secondes plus tard, dans la salle du SCR 999, malgré les épaisseurs de béton, malgré les parois insonorisées on perçut comme un vague rugissement étouffé, on sentit comme une longue trépidation, une secousse cosmique éloignée, qui se répercutait dans les membres et la tête. La calotte d’acier du puits principal s’était soulevée, les rampes de lancement venaient de  lâcher, à une seconde d’intervalle, les vingt-quatre fusées d’interception de cinq mètres de long chacune, dont le ventre était bourré d’oxygène liquide et d’alcool s’enflammant sous pression téléréglable dans la chambre de combustion ; vingt-quatre fusées dont douze perforantes à charge creuse et douze à détonateur acoustique de proximité ; vingt-quatre fusées téléguidées possédant un radar spécial de poursuite ; vingt-quatre fusées qui, en une minute, avaient atteint la vitesse de 5 000 kilomètres à l’heure. "
    Peter Alayeff assistera à la destruction de son navire, puis subira sa propre mort sur la terre maghrébine, fauché par une mitrailleuse. Ternant sera réaffecté auprès du colonel Bonhote, à Plutonville, une autre base secrète. Celui-ci, en militaire désabusé, lui prédit la fin du monde si les opérations militaires ne prennent fin.
    En sa base se construit la station orbitale de demain, tous les éléments étant prêts à être lancés puis assemblés dans l’espace. Les astronefs, déjà opérationnels, n’attendent que le moment favorable. Pour passer le temps, Jean est convoqué comme témoin au procès de Tatiana. Malgré ses allégations en sa faveur, elle sera condamnée à mort mais sauvée en toute dernière extrémité lors de sa conduite sur le lieu d’exécution,  par le souffle d’une explosion qui a dévasté Marrakech. Ternant revient donc avec Tatiana auprès de Bonhotte juste pour se faire confirmer que l’enfer sur terre a commencé : les Russes ont lancé toutes leurs forces dans le conflit :
    " Toutes les îles, tous les continents du monde ont subi des raz-de-marée formidables. La mer a envahi la terre à plus de cent kilomètres des côtes. Un peu partout des montagnes se sont mises à cracher le feu. De toutes manières, c’est la fin des hostilités, la réconciliation universelle. Les explosions atomiques massives au Pôle Nord ont pollué l’atmosphère, d’immenses nuages radioactifs errent à l’aventure, semant la mort sur des milliers de kilomètres carrés. Il paraît même que la couche d’ozone a été déchiquetée. "
    Des tremblements de terre incessants confirment que l’axe du monde vacille, que les neiges des pôles se sont mises à fondre, que l’atmosphère est envahie par d’immenses nuages radioactifs. La seule solution pour Jean et Tatiana, avec l’approbation du colonel, est de s’embarquer à bord d’un astronef et de vivre dans l’espace, à l’intérieur du nouveau satellite en voie d’achèvement.
    Un roman-patchwork dans la veine des récits français des années cinquante : une reconnaissance sans borne envers les américanismes et descriptions des engins spatiaux à la Oberth, beaucoup d’annotations techniques, une intrigue plate, un héros à la mentalité villageoise et une grande admiration pour l’arme nucléaire.

  7. Type: livre Thème: disette d’éléments Auteur: Eero TOLVANEN Parution: 1954
    Le narrateur est témoin des étranges événements survenus ce soir-là. Le papier, tout le papier, les livres, papiers d’identité, testaments, traités, pactes, papier-monnaie, etc. s’est transformé en une poussière grise à l’odeur désagréable. Avec son amie Laila, ils observent de leur chambre, désabusés, la décomposition sociale qui en résulte.
    D’abord, comme une inquiétude, puis un cri dans la foule : " C’est la fin du monde ! ", ensuite, des catastrophes individuelles (suicides) suivies par des actions collective en vue de s’approprier de la nourriture. La loi martiale est proclamée, les militaires prennent position dans les rues, le rationnement  et le couvre-feu sont proclamés.  
    Par la suite, l’on se rendit compte de l’immense perte survenue à la littérature, ce qui impliquera la mise en place de clubs de lecture et de cercles de conteurs. En attendant la nouvelle découverte d’un papier indestructible, l’ardoise et la craie, les microfilms et la photo, seront les supports les plus utilisés. Enfin le jour vint, où l’on découvrit un papier résistant à la maladie. Et ce jour-là, le monde fut à nouveau noyé sous un flot de paperasse inutile.
    Une courte nouvelle, malicieuse et poétique, qui traite bien mieux du sujet que les trois cents pages de Georges Blond dans " les Naufragés de Paris ".


  8. Type: livre Thème: épidémies Auteur: Leslie CHARTERIS Parution: 1954
    Une aventure du Saint dans laquelle Simon Templar, appelé au secours par Fernack, le représentant de la police officielle, se heurte à un savant fou ex-nazi, Anton Morgan, dont le but est de négocier au plus offrant un virus mortel, capable de dépeupler la planète:
    "  - Qu’est ce que c’est ? murmurait Greta considérant le décor et toutes ces boîtes scellées.  -Tout simplement la victoire du 3ème Reich, Greta, répondit l’homme à la tête de mort, en ce moment assis dans un fauteuil de cuir. Il observait la jeune femme avec un sourire narquois;  entre ses doigts, il tenait une cigarette dont la fumée s’élevait en volutes légères. - Oui, la victoire... répéta-t-il d’un ton ardent. Si notre bien aimé Führer nous en avait donné l’ordre. .Hélas ! Cet ordre n’est pas venu.  -Anton? murmura Greta avec une expression anxieuse sur son merveilleux visage.  -Oui. Il y a ici de quoi faire périr non seulement les Etats-Unis, mais encore le monde entier. Le virus 13 ne pardonne pas. "
    Accompagné de son fidèle gorille Uniatz, le Saint rencontre la troublante Greta qui joue double jeu,  et réduit à néant, après une lutte serrée, les ambitions d’Anton.
    Un avatar médiocre du thème de l’épidémie axé sur l’aspect policier du récit en un style parfois approximatif.

  9. Type: livre Thème: invasions extraterrestres Auteur: Maurice LIONEL Parution: 1954
    Le «Pandora» vaste paquebot portugais ne répond plus. Dépêché sur les lieux, le contrôleur Peter Simmersen découvre que le navire a été attaqué par un « nuage noir anesthésiant ». Revenu à Miami, Peter, mis au courant par sa fiancée Barbara, apprend que des menaces précises ont été formulées par des extraterrestres à la terre entière : ou les humains se soumettent ou ils seront réduits en esclavage ! Ces Aliens (des Plutoniens) désirent s’établir sur la terre qui leur plaît, ce qui est une raison suffisante, après tout. Comme preuve de leur efficacité, ils endormiront une dizaine de villes,  dont Miami où se trouvent nos deux tourtereaux.
    Au moment où le nuage anesthésiant recouvre la ville, Peter et Barbara endossent deux scaphandres anti-fumée ce qui leur permet de se promener dans les rues :
    «Des corps jonchaient la route. D’autres étaient étendus devant les maisons. Et la grande ville de luxe paraissait figée pour l’éternité. Bars et piscines, drugstores et dancings, hôtels, villas, département d’état, de police, d’armée, ville, port, navires, tout semblait plongé dans le sommeil. Et l’aspect des multiples corps, étendus où les avait atteints le nuage infernal, donnait une immense impression de désolation. »
    Une soucoupe volante les enlève. Ils se réveilleront entourés de Plutoniens télépathes, au corps débile et à la tête énorme, qui veulent leur imposer leur volonté. Malheureusement pour les extra-terrestres, la sauvagerie des pensées terriennes (surtout de Barbara) leur est intolérable et, vaincus, ils quittent la partie : la terre est sauvée !
    «En effet, malgré leur science, malgré leur puissance, ils ont compris que leurs ondes cérébrales ne pouvaient lutter contre les esprits des humains.( …) Ils pouvaient endormir les terriens, mais pas les dominer… Surtout pas dominer un être humain épris d’un autre être humain, comme Barbara l’était de Peter. Si bien qu’il a suffi d’une volonté de femme aimante pour déchirer l’effroyable menace d’esclavage qui planait sur le globe !… » (Si seulement !…)
    Un petit récit réunissant les ingrédients habituels de la SF populaire : soucoupes volantes et E.T. hydrocéphales.

  10. Type: livre Thème: disette d’éléments, épidémies Auteur: Vargo STATTEN Parution: 1954
    Scott Andrews et sa femme Nancy, en exploration sur Mercure en son terminateur, ramassent des diamants gros comme des œufs de pigeon et, pour faire bonne mesure, y adjoignent un morceau de mâchefer mercurien pour analyse.
    De retour sur terre, ils se rafraîchissent chez eux avant d’aller faire leur rapport d’activité aux autorités. (Heureuse époque !)
    Le financier véreux, Calvin Munro,  qui a eu vent des richesses rapportées,  charge Webster, son homme de confiance, de les dérober. Deux aigrefins s‘emparent donc du coffre aux diamants et, par la même occasion, du mâchefer lequel révèle une propriété désagréable : il transforme tout élément humide en or pur comme dans le mythe de Midas !
    Les statues en or de ce qui était des voleurs soulèvent une insatiable curiosité. Mais le plus grave reste à venir. Le morceau de mâchefer mercurien perdu durant la fuite, aboutit dans les égouts londoniens et transforme ipso facto toute l’eau en or, bouchant les déversoirs et provoquant une épidémie sévère au sein de la capitale anglaise :
    « L’épidémie commença par une femme du quartier et s’étendit ensuite avec une telle rapidité que le service médical local put à peine y faire face. La maladie était comme une sorte de diphtérie, mais beaucoup plus virulente.»
    Andrews, appelé d’urgence, ne peut que constater la transformation progressive des bâtiments de Londres en or :
    « La catastrophe s’étendait avec une rapidité effroyable. Plus l’or se répandait dans le réseau d’égouts, plus les autres régions étaient exposées à l’attaque de la maladie. La mort suivait de près l’or massif. L’or était répandu dans les rues, à portée de tout le monde, et personne n’y touchait. De minces épées du précieux métal jaillissaient à travers les grillages des canalisations et des couvercles de puits de regard. Les immeubles revêtaient un éclat d’un jaune étincelant qui s’accentuait et brillait encore plus quand la pluie apportait de l’eau à cette invraisemblable  création. »
    Que se passera-t-il lorsque l’action du catalyseur extraterrestre se fera sentir jusqu’à la Manche ? Tout est donc mis en œuvre pour retrouver la pierre mercurienne… Partout dans le monde la cotation de l’or s’effondre :
    « Les premières répercussions se firent sentir à la Bourse où les actions des mines d’or firent le plongeon à une vitesse qui mit le chaos dans les milieux financiers. Tout le crédit mondial était basé sur l’or, et l’apparition soudaine de ce métal en quantités que l’on pouvait ramasser à la pelle, détruisait sa valeur et ruinait son rôle d’étalon-monnaie ».
    Cependant, Munro n’a pas désarmé. Il envisage de s’approprier les marchés vénusien et martien jusqu’ici épargnés. Il fait enlever le jeune couple afin qu’il le guide, lui et Webster, jusqu’à la source de richesse. Hélas ! rien ne se passe comme prévu : Webster et Munro mourront, Andrews et Nancy retourneront sur la terre ;  mais comment éviter d’autres catastrophes ?  Heureusement, le hasard leur révéla que l’eau des océans de Vénus, grâce à son acidité, avait la capacité de dissoudre l’or mercurien.
    Néanmoins, la seule solution envisageable pour éviter que des tentations ne se fassent jour était,  en toute simplicité, de réduire la planète Mercure en poussière, laquelle tombera sur le soleil. Grâce aux rayons désintégrateurs et avec toute la douceur requise pour ne pas perturber le délicat équilibre du système solaire, l’on procéda à l’opération avec un plein et total succès, délivrant la Terre de l’horrible sort d’être transformée en une planète en or pur.
    Roman populaire des années cinquante, « Métal de mort » appartient à la veine cataclysmique anglaise de « la disette d’éléments »(quoique ici, il y en aurait plutôt pléthore). Récit pour adolescents mené avec fougue, le roman proclame haut et fort son appartenance au genre du «space-opéra »