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Livres

  1. Type: livre Thème: menaces végétales, l’apocalypse réalisée Auteur: Taylor CALDWELL Parution: 1956
    Une famille d’agriculteurs de la région d’Abouville dans le middle West constate la présence sur leur terrain de plantes sauvages, épineuses, aux lianes enchevêtrées, des mauvaises herbes poussant à une vitesse ahurissante. Parallèlement, la sécheresse s’étend sur tout le pays :
    " Selon les journaux agricoles, le manque  de neige et de pluie causait aux fermiers de tout le pays de sérieuses inquiétudes. Dans le Sud, il n’y avait pour ainsi dire pas de pluie du tout ; le Texas se desséchait ; les immenses plaines du Iowa, de l’Idaho et du Kansas s’alarmaient du manque total d’humidité depuis le début de novembre. "
    Après de vaines tentatives d’arrachage, les fermiers doivent se rendre à l’évidence : rien ne peut être tentée à l’encontre de l’invasion végétale. La situation devient d’autant plus préoccupante lorsqu’ils s’aperçoivent qu’ils ne sont pas seuls dans ce cas. L’ensemble des cultivateurs de la région est atteint par le fléau. Le père de famille, George, est un homme droit et vertueux, rigoureux et croyant,  qui aperçoit des signes curieux dans le ciel :
    " (La lune) ne reparut pas. Là où elle avait été, on voyait une petite tache ronde et noire dans un ciel d’un violet sombre, une tache à peine perceptible, et si la lune n’avait pas été là quelques minutes auparavant, mon père ne l’aurait même pas remarquée (…) Le silence portait maintenant en lui une impression de terreur, comme si la terre retenait son souffle et avait en même temps aspiré tout bruit. Mon père se trouvait sous les étoiles dans un vide absolu. Et cette impression était si intolérable qu’il frappa du pied le sol ; le faible bruit lui revint, mat et mort, pire que le silence.  Dans le ciel aucun nuage. Les étoiles jetèrent un plus grand éclat maintenant que la lumière de la lune s’était effacée ; Mon père attendit, guettant son retour."
    La famille, devant le danger, se replie sur elle-même, Edward et Lucy sa femme, ainsi que son frère Peter et son épouse, avec leurs enfants,   constatent la dégradation de la situation : les animaux maigrissent, les vaches ne donnent plus que du lait de  piètre qualité. Tout se passe comme si une punition d’origine divine s’était répandue sur la nature environnante. L’infestation se répand dans le monde entier. Les sous-entendus des hommes politiques en conférence à l’O.N.U. trahissent leurs préoccupations. Même la Russie, bien que réticente à reconnaître qu’elle-même était touchée par le fléau, est contrainte,  finalement,  de l’admettre :
    " Nous apprîmes par la suite que le grenier à blé de la Russie, l’Ukraine, n’avait pas produit un épi et que, dans les innombrables fermes collectives, le sol était aussi dur que chez nous et les arbres aussi stériles. Partout la terre refusait de porter du fruit. Mais, pour l’instant, une conspiration du silence recouvrait le monde. "
    Apparaissent ensuite, au milieu des herbes sauvages, des insectes nouveaux, inconnus, identiques à des scorpions, porteurs de mort. Ils se cachent dans la végétation luxuriante pour piquer les gens qui en meurent instantanément. Seul Edward, l’aveugle, en est mystérieusement épargné :
    " Mon père était un homme courageux ; il agit vite. Il saisit une fourche et poursuivit ce nouveau fléau. Mais ce n’était pas un scorpion. Paralysés d’horreur, nous suivîmes des yeux sa lutte pour échapper aux dents de la fourche. Jamais nous n’avions vu une créature semblable. Son corps, d’un rouge sombre, était muni d’une douzaine de pattes venimeuses dont elle fouettait l’air, et elle nous fixait de ses petits yeux noirs. De sa longue bouche coulaient du sang et du venin. Mon père la frappa à plusieurs reprises ; elle résista longtemps, tandis que se tordait son corps protégé d’une carapace dure. "
    La situation empire,  poussant le moral de la famille de George au plus bas. Elle se referme sur elle-même à l’instar des autres familles. Dans le monde, les famines, les insectes venimeux, le manque de viande, font mourir des millions de personnes sans que les scientifiques ne puissent établir l’ombre d’une indication quant à l’origine de la catastrophe. Un jour, le fils de la maison, Peter, n’en pouvant plus, tomba à deux genoux au milieu des herbes folles et refoulant toute fierté, se met à prier. O miracle !, l’endroit qu’il foule est aussitôt débarrassé de tout parasite végétal ou animal. L’on vint en nombre contempler l’incroyable réalité sans qu’il soit possible à Peter de rééditer son exploit : il ne se souvenait plus des mots qu’il avait prononcés !
    Les scientifiques, arrivés à leur tour se moquent de toutes les causes spirituelles et, en rationalistes étroits, analysent la terre pour y découvrir le processus qui aurait amené le sol à se régénérer.  Tout ceci en vain. Durant ces événements, la situation mondiale a encore empiré. Les hommes – et surtout les enfants- meurent d’une sorte de fièvre maligne, caractérisée par des hémorragies internes. Le propre enfant de Peter et de Jane  succombe, rendant ses parents fous de douleur. Partout, en Amérique, et dans d’autres régions du monde, les régimes politiques s’effondrent, les uns après les autres. La garde nationale est tenue d’intervenir, réquisitionnant les denrées que l’on suppose à tort disponibles chez les fermiers accusés de cumul et de marché noir. En Amérique, un fléau pis que tous les autres fait son apparition : le communisme !: Le père en explique le processus à l’un de ses voisins :
    "-Shelton, fit-il, tout ça ne fait qu’un : ces communistes, les guerres, la sécheresse, les plantes mauvaises, la mine, les scorpions, ce soleil et cette lune de malédiction, les tremblements de terre, les pluies de météores, les enfants morts, les adultes malades, tout… Tout cela fait partie de la même calamité et tous les hommes du monde en sont responsables. "
    Au milieu de la tourmente, la famille de George reste inébranlable et, sous l’impulsion du père, met toute sa confiance en Dieu. Repliés sur eux-mêmes, les membres du clan se sentent perdus, misérables, anéantis. Il ne leur reste plus que la prière collective, non celle conventionnelle proférée par le Pasteur, mais celle où l’on s’accuse d’être soi-même responsable de ces maux pires que les plaies d’Egypte :
    " Il leva la main vers le ciel noir dans lequel la lune était comme une blessure. -Il n’existe pas d’homme sans péché en ce monde, pas même ceux consacrés à ton service. Nous avons été de faux bergers. Nous n’avons rien à dire pour notre défense. Nous avons abandonné le Chemin de la Croix, nous avons conduit nos troupeaux, non auprès des verts pâturages et des eaux calmes, mais à la mort. Nous sommes coupables. En notre péché est le péché de toute l’humanité. "
    La responsabilité de chacun est considérée comme la responsabilité de tous. L’égoïsme, la culpabilité de chacun rejaillit sur tous les autres : " votre péché est le mien ". La reconnaissance explicite de cette culpabilité par tous les êtres humains semble seule capable de faire reculer le mal. Ainsi, la famille de Georges a l’immense surprise de constater que la pratique de la prière collective fait disparaître les herbes mauvaises comme neige fondant au soleil et réapparaître une herbe tendre, remplie d’abeilles , de fleurs, de petits animaux qui sont comme rassurés par la sincérité de l’homme. L’exemple de cette famille a porté ses fruits. Partout, l’on procède à la catharsis collective qui seule montre son efficacité envers l’envahisseur végétal, matérialisation de la haine et de l’égoïsme des hommes. :
    " Les crépitements se renforcèrent jusqu’à produire le bruit d’un feu de forêt et quelques-uns d’entre nous jetèrent autour d’eux des regards effrayés, s’attendant à voir des bouffées de fumée. Mais…oui, les lianes fumaient !… Une nuée de vapeur planait au-dessus d’elles, s’épaissit, s’étendit, les ensevelit enfin dans un brouillard blanchâtre qui posa un voile fuligineux devant la lumière jaune du soleil. Partout, des traînées de cette vapeur gagnèrent le ciel de safran, par vagues qui s’enflaient et se succédaient, cachant les plantes qui, je le comprenais maintenant, était la manifestation visible de notre haine universelle. "
    Y compris en Russie soviétique, longtemps après que les autres nations aient refondé leur foi en un dieu miséricordieux, et qui abandonne les longues années de pratique marxiste pour renouer avec l’orthodoxie chrétienne. Le monde est sauvé, Halleluya !
    Une allégorie de type prophétique empruntant les voies du roman cataclysmique. Redoutablement efficace dans la description des fléaux qui frappent la nature, elle apparaît d’une désarmante naïveté quand elle en stigmatise les causes, soit l’égoïsme des hommes et… le communisme. Comme pour Bessières (voir " l’Agonie de Cosmopolis ") , la thèse de Caldwell  est tout aussi réactionnaire : le malheur des hommes c’est l’établissement d’un socialisme communautaire qui est l’essence même de la haine, de l’athéisme et de l’immoralité sur notre terre.

  2. Type: livre Thème: péril jaune et guerre des races, guerres futures 1 Auteur: Francis DIDELOT Parution: 1955
    L’Inspecteur Yves Domino, qui s’exprime par monosyllabes, se révèle d’une grande efficacité. Personnalité importante de la police, sa sagacité est soumise à rude épreuve en cette Eurafrique future.
    Le monde, divisé en trois blocs, Eurafrique, Panamérique et empire d’Asie, vit en paix jusqu’à ce jour, malgré les menées impérialistes asiatiques, surtout dans la capitale Tchéliabinsk. La science, le modernisme en tous les domaines, rend la vie aisée : il est facile de sillonner l’Europe avec les «gyros» (cela ne prend que quelques heures), de manger des repas sous forme de comprimés, d’extraire la vérité » du cerveau des condamnés par le «cazzamog », une sorte d’appareil à lire les pensées.Tout irait bien si l’on n’avait volé les plans de la «cellule» permettant la mise en action de la machine à ondes S.E.C., un bouclier électronique impénétrable, arme secrète de l’Eurafrique, contre toute tentative d’invasion du côté de l’Est.
    Domino enquête, remontant la filière, débusquant les espions à la solde des Jaunes mais sans jamais arriver à saisir l’identité du «Quartier Central», le chef suprême qui tire les ficelles. Sommé par les triumvirs eurafricains de réussir au plus vite, Domino met la pression, allant jusqu’à enquêter à Tchéliabinsk alors que les suspects, tous et invariablement, soit disparaissent, soit sont éliminés avant qu’il ne puisse les interroger.
    Le 14 mai, les hordes jaunes se lancent à l’assaut de l’empire occidental. Tout semble perdu. Pourtant, Domino débusque le traître fondamental en lui tendant un piège. Avec stupeur, il constate qu’il s’agit de son propre supérieur, Léonardi, chef de la sécurité de l’Eurafrique. Déjà les Asiatiques ont établi une tête de pont en Occident. Mais leur avance sera brutalement stoppée par la mise en route des rayons S.E.C. mettant le vaste territoire à l’abri de la menace ; grâce à l’inspecteur qui possédait par devers lui, un deuxième exemplaire de la cellule de commande, l’Empire put être sauvé. Léonardi,  en fuite et non reconnu par les Jaunes, sera éparpillé aux quatre vents.
    Didelot plutôt écrivain de roman policier, place son intrigue sur le terrain conjectural et sur fond de péril jaune, avec une écriture nerveuse et enlevée.

  3. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires, guerres futures 2 Auteur: Charles Louis SOUVELIER Parution: 1955
    Le savant Girard, ayant inventé une machine à lire le futur, apprend avec stupéfaction que la fin du monde aura lieu le 3 mai 2003. Le professeur Barlenon, un psychiatre fou (!) convainc le monde entier que la peur de l’humanité devant la tension Est-Ouest, est la manifestation en elle de Martiens spiritualisés hostiles à l’homme. Il serait urgent de les éliminer.
    Pour cela, on parquera tous les blonds aux yeux bleus - c’est à ces signes que l’on reconnaît le Martien  -, en Grande Bretagne transformée en un immense site d’aliénés. Puis on y fait exploser une bombe H. Mais les bougres se défendent et attaquent tout azimut. De dérapages en dérapages, la guerre devient totale, le globe entier se trouvant entouré d’un halo radioactif. le savant Girard, qui veut dénoncer la menace que constitue la thèse du professeur Barlenon, se fait tuer par la Sécurité.
    Une nouvelle médiocre dont l’excuse est de refléter (mal) l’angoisse nucléaire de l’après-guerre.

  4. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires, fins du monde, fins de l'humanité Parution: 1955
    Des expériences atomiques doivent se dérouler dans la mer des Sargasses. Le professeur Doucet, soutenu inconditionnellement par Annie, sa fille, lors d’une conférence chaotique, prévoit le pire si ces explosions se produisent, soit le bouleversement global de la terre, des ouragans et du volcanisme généralisé, puis la chute des villes et la disparition de la civilisation, voire de l’espèce humaine.
    Il ne sera pas pris au sérieux. Ni écouté, ni entendu. Des étudiants manifestent contre lui, notamment le jeune Michel Droit (ça ne s’invente pas !), souffleté par Annie et boxé par Jean Duhamel, le journaliste dépêché pour couvrir «l’événement ». Le professeur Doucet ne résistera pas à l’affront qu’on lui fait et succombera d’une faiblesse du cœur. Ses travaux seront repris par Annie, elle-même, soutenue par Jean Duhamel « le grand Ami ».
    La mort précoce du savant empêchera ce dernier  de connaître la justesse de ses prévisions. A l’heure annoncée, des cataclysmes se déclenchent urbi et orbi : typhons, vents surpuissants, jets volcaniques intenses, surrection de nouvelles terres, engloutissement d’autres, et, en guise de couronnement, déplacement des pôles, l’Antarctique se situant maintenant sous l’équateur.
    A Paris aussi, le chambardement est immense. La ville-lumière n’est plus qu’un champ de ruines où des secouristes aident du mieux qu’ils le peuvent, la population. Parmi eux trois personnalités bien connues, devenues maintenant amies se lancent dans la solidarité active : Annie, Jean Duhamel et, ô surprise, Michel Droit qui a fait sa contrition.Mais la tâche est immense et leurs efforts ne pourront rien contre la ruine universelle. Ils envisagent donc de quitter la cité frappée à mort.
    Découvrant une vieille jeep en état de marche, ils fuient la capitale vers le sud, vers Orly où leur concours s’avérera, là encore, précieux grâce à l’aide apportée au pilote d’ un super constellation, prêt à décoller pour les Etats-Unis et qui, vraisemblablement n’existent plus.
    Annie et ses amis découvrent stupéfaits, au milieu de l’Atlantique sud, une nouvelle terre, en plein dégel. D’immenses os de fossiles préhistoriques émergent de la glace. Trompé par le soleil et choqué par cette vision, le commandant de bord précipite l’avion à terre, laissant pour seuls survivants, la jeune femme et les deux hommes.
    Ils vivront donc là, sur cette terre nouvelle, de plus en plus chaude, sur laquelle se réveille une flore digne du carbonifère. Naufragés, échoués pour un temps indéfini, ils attendront jusqu’à l’apparition inattendue d’un voilier venu se réapprovisionner en eau douce.
    Annie apprendra par la bouche du capitaine que partout dans le monde s’étendent des ruines. Seul ce coin de terre, comme un authentique paradis terrestre, reste viable. Le voilier reparti, Annie et Michel, unis par de tendres sentiments sous l’œil bienveillant de Jean Duhamel, comme de nouveaux Adam et Eve,  se sentent prêts à repeupler. Pourtant nous resterons dans l’expectative quant au sort qui attend Jean Duhamel : participera-t-il à l’élan vital ou se contentera-t-il de sacrifier à Onan ?
    Une BD dessinée avec talent par Mathelot (celui du « Grand Cirque), et scénarisée par Marijac, selon l’esprit chrétien du type « jeune fille convenable » qui était de rigueur dans «Mireille », une publication catholique destinée aux adolescentes. L’intrigue, elle, est traitée avec réalisme. Solidement charpentée, elle renvoie aux craintes que suscite l’utilisation de l’atome militaire après la deuxième guerre mondiale.

  5. Type: livre Thème: fins du monde, fins de l'humanité Auteur: Lester DEL REY Parution: 1955
    King se souvient confusément de Doc. S’étant suffisamment nourri de poissons, le chien se met en route vers «l’Université » où se trouve encore « la fusée » sur son pas de tir, ainsi que les bâtiments du « laboratoire » où il se rappelle être né. En y entrant, il découvre le « rat », qu’il connaît bien, lequel, méfiant, se sauve devant lui. Doc est là, sur son lit. King comprend peu à peu que son « père » est mort, à l’instar de tous ceux qu’il a rencontrés sur sa route, transformés en momies ou en squelettes :
    « King balaya le sol de sa queue et fléchit les pattes pour effectuer le bond qui l’amènerait entre les bras de Doc. Mais ce bond, il ne le fit pas. L’odeur était anormale, et la forme trop immobile.
    Sa queue retomba, sans force. Il s’assit sur son arrière-train et avança pas à pas sur le plancher, en poussant un gémissement à peine audible. Enfin, il leva le nez pour flairer l’autre main qui pendait sur le côté du lit. La main était raide et froide, et aucune caresse ne répondit à la sienne. »
    Avec le rat, derniers représentants des expériences de Doc, ils seront les seuls « gardiens de la maison » maintenant désertée par l’espèce humaine.
    Une courte nouvelle qui vaut surtout par la tentative de représentation littéraire du psychisme animal.

  6. Type: livre Thème: menaces cosmiques, savants fous et maîtres du monde Auteur: Grégoire KELLER-BRAININ Parution: 1955
    Mac Jeckson du centre des recherches nucléaires d’Yowa City constate dans le ciel la présence de curieux phénomènes lumineux, apparaissant et disparaissant soudainement. Ces flaques de lumière affectent les régions proches, les détruisant totalement.Il fait part de son inquiétude à son ami Hemson pour lui suggérer que les USA sont attaqués par une puissance étrangère, certainement allemande, à coup d’«ondes fluidiques ».
    Hemson lui présente Kürt, un scientifique allemand pro-américain, prêt à collaborer pour résoudre l’énigme. Il importe , si l’on veut éviter que le pays soit entièrement anéanti, de mettre un terme aux attaques vicieuses de cette «force vibratoire » :
    « Il avait dit à Hemson que la terre, tout comme un corps humain, possédait un centre artériel ; qu’elle aspirait les rayons solaires, bien que cela ne fût pas reconnu par la science officielle. Il avait ajouté que la force, plus ou moins radiante, retenue dans l’hermétisme terrestre venait de se transformer en un courant magnétique qui avait parcouru les couches géologiques pour pénétrer dans la région centrale du globe, provoquant ainsi l’explosion d’une atmosphère ignée intérieure. La terre, avait-il dit, n’est pas, ainsi qu’on le croit, une boule de feu entourée d’une croûte refroidie. Son centre est un vide au milieu duquel flotte un noyau central à l’état zéro. »
    Il s’ouvre à Kürt de son intention d’entourer les Etats-Unis d’un « mur du froid », étant de notoriété publique que l’agitation corpusculaire se ralentit à basse température.Mais les attaques de plus en plus meurtrières, saccagent le laboratoire et la maison même de Jeckson, touchant de près sa femme Dolly. Lors d’une discussion avec Kürt, Jeckson comprend qu’il est en présence de son ancien ami Franz Hertz. Devenu fou parce que sa femme a été tuée par la bombe « P » mise a point en Amérique, l’Allemand tient à prendre sa revanche à l’aide de l’appareil propre à provoquer une avalanche « d’ondes fluidiques ». La « guerre des ondes» devrait, selon lui, aboutir à la fin de l’humanité car la lune, désorbitée, se rapprocherait de notre planète jusqu’à la détruire :
    «L’expérience de Franz Hertz a rompu l’harmonie universelle. La rotation de notre système solaire, qui dépendait de cette harmonie, subit maintenant un freinage susceptible d’engendrer le cataclysme céleste que nous avons à craindre. La masse lunaire ne résistera pas aux forces de dissociation. La lune risque de se fragmenter, provoquant une pluie de météores capables de détruire une partie de la vie sur la terre, tandis que d’autres météores, tels des satellites, tourneront autour d’elle, formant un anneau pareil à celui qui entoure Saturne. Mieux : rompant l’harmonie universelle sans avoir atteint une nova, les planètes peuvent devenir vagabondes et tomber les unes sur les autres. »
    Le physicien tue le forcené ; déjà, il est trop tard : la machine infernale a été enclenchée et dans cinq jours au plus tard, la lune s’écrasera sur la terre. N’importe qui, à ce stade, aurait abandonné la lutte, mais pas Jeckson. Pour lui, ce délai suffira à la construction d’une grande arche stellaire sphérique – une terre en miniature- dans laquelle quatre cents couples vogueraient vers Alpha du Centaure. Avec Hemson, il dirige les travaux. Toute l’infrastructure industrielle collabore au projet tandis que la lune, qui s’approche de la terre, fait entendre des « craquements très inquiétants ».
    Des nouvelles alarmantes de séisme proviennent de toutes les parties du globe, dont une, émanant d’un couple de radioamateurs au sujet de leur petit enfant, qui aura le don d’émouvoir Jeckson. Bien que très occupé à la construction de son arche, il prendra le temps d’arracher cet enfant au danger des volcans en éruption. L’échéance fatale est imminente: la lune n’est plus qu’à 20 000 kilomètres de notre globe mais les magasins sont toujours approvisionnés et les gens travaillent comme jamais.
    A l’heure H, l’arche est prête au départ. Elle s’élance dans le ciel au moment où la lune éclate signant la fin de l’espèce humaine. Ouf, sauvé ! Mais non, pas du tout, puisqu’une explosion détruit l’arche, renvoyant l’homme définitivement au néant d’où il est issu.
    L’on comprend que le Dr. Roger de la Füye, neveu de Jules Verne, qui a préfacé l’ouvrage ne « s’en est pas remis » et qu’il attend « la suite avec anxiété… » Rien, au long de ces deux cents pages filandreuses ne vient forcer l’intérêt, ni les personnages, des marionnettes, ni l’intrigue, plate et convenue, ni les éléments scientifiques réduits à un salmigondis, ni le style, approximatif. Un ouvrage auprès duquel les romans de Richard-Bessière peuvent prétendre au prix Goncourt. Bref, une insulte à l’intelligence.

  7. Type: livre Thème: savants fous et maîtres du monde, menaces et guerres nucléaires Auteur: Léopold MASSIERA Parution: 1955
    Warner Ohberg, en cette année 2028,  se présente comme l’archétype du savant incompris. Son projet d’assécher partiellement les océans afin d’augmenter les surfaces cultivables a été rejeté par les représentants mondiaux réunis en conclave. Il en conçoit une terrible amertume et jure de se venger en détruisant l’humanité. Terré en son manoir de Trondhjem en Norvège, en compagnie de sa fille Christine et de son gendre  Georges Landgré, il envisage d’éventrer le fond des océans  par une série de bombes atomiques. Ses enfants, horrifiés, le dénoncent. Déjouant leur surveillance, Ohberg se livre avec délectation à sa vengeance en faisant exploser ses bombes qui dévasteront la terre entière. Il y perdra sa vie mais le jeune couple fuira le cataclysme universel en partant pour la planète Mars, espérant y fonder une humanité meilleure.
    Une petite nouvelle sans prétention appartenant à la littérature populaire par un écrivain très à l’aise en ce domaine.

  8. Type: livre Thème: menaces cosmiques, épidémies, la cité foudroyée Auteur: P.A. HOUREY Parution: 1955
    Un aérolithe gigantesque s’abat sur la région parisienne écrasant et engloutissant bourgs et campagne sous une chape noire de blocs erratiques en phase de solidification. Sous la pierre lisse et dense bouillonne un magma rougeoyant :
    « Humains, animaux, végétaux, l’immense tombe précipitée des espaces célestes les ensevelissait à jamais. (…) par endroits on eût dit  d’immenses icebergs noirs. Brutalement stoppée, la masse s’était fractionnée en éclats gigantesques affectant les formes les plus imprévues. Des lieux, qui, deux jours auparavant, auraient offert des tableaux achevés de paix bucolique, s’étaient mués en champs infernaux parsemé de monolithes, auprès desquels des pierres énormes telles que les rochers de Fontainebleau ou les menhirs de Carnac n’étaient que des petits cailloux. »
    Deux journalistes de Paris-Jour, Morfil et Vincendon sont envoyés sur les lieux où un spectacle désolant et grandiose provoque leur étonnement. L’ami de Morfil, le savant Noël Mayen lui avait demandé de rapporter des échantillons de la pierre cosmique. Il n’en aura pas le temps.Comme des milliers d’autres badauds que la curiosité a attiré vers le point de chute, il sera contaminé par le gaz qui s’échappe du minéral en un soupir discret : Vuzz… :
    « A ses pieds gisaient des fragments plus ou moins gros du champignon de pierre brisé par le choc. Il en ramassa trois ou quatre de la taille d’une noix pour les examiner de près. Et c’est alors que… la chose se produisit. Comme il plaçait l’un de ces rognons noirâtres bien à portée de son regard, il entendit –et Vincendon l’entendit aussi et se retourna – un petit déclic suivi d’un susurrement aigu, comme d’un gaz qui s’échappe. Vuzz… En même temps, il ressentit à la figure une cuisson légère, comme si une fourmi l’eût piqué.»
    La marque distinctive du Vuzz (nom donné par défaut au phénomène) est l’apparition d’un point triangulaire et noir sur la pommette du contaminé. Les symptômes en seront identiques pour tous les êtres humains : d’abord l’apparition d’une exaltation passagère, puis une apathie profonde vaincue temporairement par l’ingestion d’aliments, enfin une totale immobilité se terminant par la mort :
    « Une masse compacte d’une vingtaine de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants encombrait la tête de pont, quelques-uns debout, mais immobiles, la plupart assis par terre les uns contre le autres, sans bouger, sans parler - ou trop bas pour qu’on les entendît - tous visiblement dans un état de lassitude extrême. »
    L’épidémie se propage à une vitesse formidable par contact direct. Les premiers « vuzzés » en fuite vers Paris, achèveront de contaminer la capitale où la désorganisation sera complète en l’espace de quelques jours, les hommes n’ayant même plus la force de lever leurs bras :
    « A l’Etoile, l’arc de triomphe était en partie écroulé. Tout le pilier gauche faisant face aux Champs-Elysées avait cédé, enfouissant sous ses décombres le grand bas-relief de Rude. Il était à prévoir que l’édifice entier, en équilibre instable, s’effondrerait s’il n’était pas étayé à temps. Mais qui donc pourrait, dans les conditions actuelles, entreprendre ce travail ? »
    La vie sociale cesse. Morfil sait que son temps de réaction est limité. En des efforts gigantesques, il s’approprie un échantillon de matière noire et, avec son collègue, tente de réintégrer la capitale. Le chemin est couvert de gisants éparpillés. La force publique n’existe plus. Se nourrissant sans arrêt pour progresser, Morfil arrive à l’Institut des recherches cosmiques, trop épuisé pour signaler sa présence à son ami :
    « La sueur lui coulait à grosses gouttes le long du visage. Jambes flageolantes, il hésita longtemps avant de lâcher prise et de faire un pas. Par bonheur, le sentier était bordé d’arbustes suffisamment rapprochés les uns des autres et c’est ainsi qu’il put progresser sans risque de retomber, en empoignant une branche après une autre, jusqu’à la route. Pour déboucher sur celle-ci, il dut abandonner son dernier soutien. De nouveau ses jambes ne le portèrent pas et il tomba, brutalement cette fois, sur le bas-côté pierreux. Mais à cent mètres devant lui, il y avait l’imposante masse de l’Institut de la recherche cosmique : cube rose dans le soleil couchant… »
    A l’Institut, Noël et sa fiancée Hélène, ont fixé un protocole expérimental. Le jeune savant se fera contaminer et, dans des conditions d’isolement rigoureuses, il lui faudra découvrir le facteur inconnu qui parasite les êtres humains. Il attendra longtemps près de sa fenêtre ouverte qu’un vuzzé veuille bien passer dans les parages. Grâce à Morfil dont la présence lui fut signalée par Hélène, il prit possession des échantillons et se contamina. Couvée anxieusement par la jeune femme, il recherchera sans succès l’agent morbide. Epuisé, il allait sombrer à son tour dans le coma, lorsque Hélène, renversant par inadvertance de l’eau salée,  trouva le catalyseur salvateur :
    « Ce qu’elle entend et voit l’immobilise. Les secondes qui suivent, elle ne les oubliera jamais. Elle perçoit un grésillement de sels en effervescence, tandis que sous ses regards, se forme contre la joue de Noël, à l’endroit même où le Vuzz avait apposé son sceau mortel, une petite excroissance sphérique, noire et brillante, comme une bille de jais, laquelle presque aussitôt se détache, roule et s’arrête sur le carrelage au milieu de l’eau salée qui stagne à présent. »
    Dès que le sel entra en contact avec la marque noire du Vuzz, celle-ci se retira du corps humain, se transformant en une petite bille lisse et noire plus dure que le diamant. Noël quoiqu’épuisé, redevint lui-même. Avec Morfil et les premiers libérés du parasite, ils organisèrent les secours. Rapidement, les édiles politiques rétablis, l’on mit en place un plan de grande envergure pour soigner les millions de personnes infectées. Certains, trop atteints et à l’agonie, furent euthanasiés miséricordieusement. Les conséquences de l’infection eurent des répercussions inattendues : la petite bille noire devint un minéral onéreux et rare ; la végétation poussa plus drue et les gens se sentirent en bien meilleure forme : le Vuzz avait décuplé leurs forces vitales. Morfil, Noël et Hélène eurent droit à la reconnaissance républicaine en tant que sauveurs de l’humanité. Plus tard, une exploration souterraine de l’aérolithe, où abondait le Vuzz, transforma profondément Mayen et Morfil qui semblèrent  désormais vivre en symbiose avec cet agent extraterrestre.
    « Vuzz » est un livre d’une lecture facile. L’action est rapide, les descriptions détaillées et les personnages, quoique stéréotypés, restent suffisamment souples pour que le lecteur leur manifeste de l’intérêt. Enfin un roman-catastrophe qui mène à une « bonne fin » !

  9. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires Auteur: Jean-Gaston VANDEL Parution: 1955
    La situation sur terre est compromise. Le niveau de radioactivité, lié à l’utilisation du nucléaire civil ou militaire provoquera dans un futur proche la disparition de l’humanité:
    «L’usage sans frein de l’énergie nucléaire a pollué l’atmosphère. L’eau des océans est contaminée, le sol lui-même a été progressivement rendu radioactif par les pluies chargées de particules. Les rivières charrient des déchets de piles atomiques,  les poissons ont été les premières victimes de notre super-industrialisation. Puis ce sont les oiseaux qui ont succombé en masse, à tel point que les rares survivants sont considérés comme des reliques. Les cris d’alarme lancés par les biologistes n’ont pu enrayer le développement monstrueux des armes atomiques : quelques bombes thermonucléaires expérimentales ont empoisonné davantage la surface du globe qu’un siècle d’utilisation pacifique de cette énergie terrifiante. Et puis, on ne pouvait plus revenir en arrière, étant donné l’épuisement des autres ressources : pétrole et charbon. »
    Ce moment se trouve encore plus proche que ne le suppose Baird, Président des Etats Fédérés, puisque, dans un délai très court, une recrudescence du rayonnement photonique en provenance du Soleil provoquera l’émergence d’un taux létal de radiations. Déjà, avant ce terme fatal, Baird, avec son conseiller Gurnee, avait décidé la mise en place d’un plan qui consisterait à lancer dans l’espace une trentaine  d’enfants des deux sexes, germe ultime de l’humanité :
    "Depuis deux ans, des enfants des deux sexes sont élevés dans un laboratoire secret. Des précautions inimaginables ont été prises pour qu’ils ne soient jamais soumis à des radiations d’une intensité trop élevée. L’air qu’ils respirent, les aliments qu’ils ingèrent, leurs vêtements, leurs jouets, les infirmières qui les approchent, tout est systématiquement décontaminé. Ces petits êtres, qui sont tous des orphelins, ont été sélectionnés tant au point de vue physique qu’au point de vue mental. Ils portent en eux les caractères les plus précieux de la race humaine. C’est ce groupe d’enfants qui doit être transféré sur une autre planète, hors d’atteinte des hommes, pour qu’ils bâtissent une humanité nouvelle. » (cf. Naufragés des galaxies)          
    Le plan s’articule autour de plusieurs éléments, tous essentiels. D’abord avec la présence d’hommes intrépides comme Flint, le pilote de l’astronef censé emmener les enfants,  ou Boris, seul navigateur compétent pour les guider à travers le sub-espace. Flint et Boris étaient revenus d’un voyage d’exploration spatiale préliminaire dans la galaxie M33 où ils avaient découvert une planète semblable à la Terre, baptisée Génésia, apte à accueillir les petits rescapés. Ils y avaient laissé le professeur Breker qui devait y aménager une base préalable. Au retour, tous les passagers de la fusée, à l’exception des deux hommes, avaient été soumis à un lavage de cerveau afin de préserver le secret de cette découverte. Maintenant était venu le moment où Flint et Boris devaient à nouveau piloter le « Galax » vers l’unique asile de l’humanité future.
    Ensuite, par les enfants eux-mêmes qui, en compagnie d’adultes responsables –mais non au courant du projet final- avaient été élevés  dans un milieu préservé de toute radioactivité. A Fort Drum, en plein désert, à six cents mètres sous terre, l’on avait aménagé une ville, une « Arche», avec jardins, bibliothèque, piscine, ainsi que tout le confort possible pour rendre la vie des enfants non seulement utile mais encore agréable.
    Tout pourrait donc se passer comme prévu, s’il n’y avait eu l’infime grain de sable capable de gripper la machine.Simon Lhermite, alias Kossuth, enlève Ron Harlow, l’administrateur de l’armement sidéral dont dépend le Galax, dans le but de soutirer à ce responsable tous les renseignements concernant la fusée et son prochain départ. Comment le bandit était-il arrivé à la conclusion que peu d’êtres humains échapperaient à l’embrasement final ? Tout simplement parce que lui-même avait fait partie de la première équipe d’astronavigateurs embarqués, et que chez lui l’anamnèse n’a pas bien fonctionnée : il se rappelait de chaque détail ! Par la suite, sa fonction de commissaire  général de la police en Amérique du Sud, à Chihuahua, lui avait permis, grâce aux diverses données collationnées, d’envisager l’avenir plus qu’incertain de notre planète. Il a donc décidé de partir lui aussi avec le Galax. Prêt à tout pour survivre, il avait réuni une bande de malfrats –qu’il abandonnerait en fin de parcours-, fomenté des troubles en de nombreux points du monde, révolutions ou émeutes
    « Une tache noire aux contours mouvants couvrait les pelouses de la Place de la Constitution et s’étirait dans les rues adjacentes. Vu de haut, ce grouillement humain ressemblait à une colonie de fourmis affolées. Au moins dix à quinze mille personnes se pressaient là sur une surface réduite. A  n’en pas douter cette vague allait déferler vers le building de la 12 ème Division et le saccager de fond en comble. E puis l’anarchie s’installerait, la ville deviendrait le théâtre de sombres atrocités jusqu’au moment où une paix éternelle s’appesantirait sur les décombres. »
    Enfin, enlevant Boris, cheville ouvrière du plan, il exercera le chantage de la dernière chance sur Baird, l’obligeant à céder,  malgré la vigoureuse réaction de ce dernier, qui, ayant interdit de vol tous les spationefs, et fait protéger le Galax par l’armée, avait également fait réprimer des émeutes de plus en plus fréquentes, de telle façon qu’il put, malgré tout, faire acheminer rapidement et secrètement les enfants à bord de l’engin.
    Avec l’arrivée de  Lhermite, traînant derrière lui Boris, le Galax décolle enfin.  Mais ce que ne savait pas le brigand c’est que, une fois arrivé à bon port et les enfants livrés à Breker, Flint avait pour mission ultime de faire sauter la fusée , avec à son bord tous les adultes, rien ne devant venir polluer la nouvelle humanité.
    Une aventure serrée autour d’une idée-force, écrite avec la «patte » et la conviction littéraire d'un Vargo Statten, soutien de la science-fiction populaire anglaise. Récit qui s’inscrit dans une série publiée au Fleuve Noir (« Naufragés des galaxies », « Départ pour l’avenir », « les Voix de l’univers») et dont seul le deuxième volume nous intéresse quant à sa thématique. L’auteur y prévoit l’extinction totale de l’espèce humaine due à l’usage immodérée des produits radioactifs, crainte encore partagée aujourd’hui par bon nombre de nos contemporains.


  10. Type: livre Thème: épidémies, le dernier homme Auteur: Richard MATHESON Parution: 1954
    Robert Neville, dernier homme sur terre, est cerné dans sa maison par des êtres humains transformés en vampires. Comme d’autres avant lui, il s’était gaussé jadis du phénomène du vampirisme le tenant pour un mythe. Mais cette fois, la réalité dépasse la fiction. Pour une raison indéterminée, peu à peu, tous ses contemporains ont basculé dans le camp des morts-vivants, y compris son ami Ben Cortman et sa femme Virginie. Vivants la nuit, se nourrissant de sang et de chair humaine, ils sont inoffensifs de jour.  Neville met à profit la pause diurne afin de nettoyer la zone autour de sa maison avant de chercher des provisions pour pouvoir survivre :
    " Il arrêta la camionnette et en descendit rapidement pressé d’en finir avec ce travail. Il tira l’un des corps jusqu’au bord de la fosse et l’y jeta. Le corps roula le long de la pente et s’arrêta sur l’énorme tas de cendres brûlantes, au fond du trou. Neville retourna à la camionnette, en respirant avec peine. "
    La nuit venue, les vampires envahissent à nouveau son territoire et Cortman surtout,  le supplie de les rejoindre. La lutte de Neville contre les vampires prend deux formes. La première, traditionnelle, consiste à empêcher l’approche des êtres de la nuit par de l’ail disposé en chapelets, par des croix, des miroirs. Il constate aussi qu’avec le traditionnel pieu dans le cœur ou la lumière du jour, ils sont immédiatement détruits. D’un autre côté, il cherche l’origine du vampirisme de façon scientifique. En examinant du sang corrompu au microscope, il découvre une bactérie inconnue, vraisemblablement à l’origine de l’épidémie :
    " Ainsi, ce n’était pas un virus. Un virus eût été invisible. Et ce qu’il voyait se trémousser légèrement entre les lamelles de verre, c’était un germe… Tandis qu’il regardait avidement, l’œil collé à l’oculaire, les mots se formèrent eux - même dans son esprit : " Je te baptise vampiris… "
    Cette bactérie  a le pouvoir de survivre lorsque les conditions sont mauvaises, en produisant des spores. Les tempêtes de sable incessantes, les retombées douteuses de poussière suite à une guerre antérieure, ont dû être les vecteurs de sa propagation sur une grande échelle.
    Quant à lui, il semble être naturellement immunisé contre le fléau. Cependant Neville se sent seul. Il aspire à une compagne et, à plusieurs reprises, souhaite en finir avec une vie si difficile. Une lueur d’espoir se manifeste cependant lorsqu’il trouve un chien qui, comme lui, paraît immunisé, car le fléau n’a pas épargné les animaux.Il essaye de s’en faire un ami. Après de longs efforts et au moment même de sa réussite, le chien meurt.
    Neville constate que la maladie affecte deux catégories d’êtres humains. Les déjà morts que la bactérie réanime artificiellement en investissant leur corps. Ceux-là tombent en poussière dès que leur sang se retrouve en contact avec l’oxygène (le pieu dans le cœur) car l’envahisseur est anaérobie. Les autres ont été infectés de leur vivant. Ils restent donc vivants, quoique vampires. Mais comment distinguer les deux types de mutants? Voilà pourquoi Neville les tue, sans distinction :
    " En mettant des chapelets d’ail aux fenêtres, en défendant la serre, en brûlant leurs cadavres, en les détruisant un à un, il réduisait lentement leur nombre. Mais à quoi bon se leurrer ? Il n’avait jamais rencontré un homme pareil à lui, un homme normal … "
    Un jour il rencontre Ruth, une jeune femme qui a échappé à l’épidémie. Neville, bien que  méfiant à son égard, l’entraîne dans sa maison. Après une nuit d’amour, Neville, pour être définitivement convaincu de l’innocuité de sa compagne, lui propose un test sanguin. Ruth feint d’accepter, puis, par surprise, l’assomme. Neville se réveille prisonnier tandis que dans les couloirs, au-dehors,  grouillent les vampires. Ruth lui explique qu’elle a été envoyée par les vampires pour le capturer afin de faire cesser ses inutiles tueries, que ses compagnons considèrent d’ailleurs comme des assassinats puisque Neville reste le seul être monstrueux dans une humanité enfin normalisée. Il lui faudra donc disparaître pour que le nouvel ordre puisse s’installer :
    " - Robert Neville, dit-elle. Le dernier représentant de la vieille race… Le visage de Neville se crispa. - Le dernier ? questionna-t-il, envahi par l’étrange sentiment d’une solitude affreuse. - Autant que nous le sachions, répondit prudemment Ruth. Lorsque vous ne serez plus, il ne restera personne de votre espèce dans notre société… particulière. Il regarda en direction de la fenêtre. -Il y a …des gens… dehors…Elle acquiesça. - Ils attendent, dit-elle. - Ma…mort? - Votre exécution. "
    Récit classique porté à l’écran par Bob Segal sous le titre "le Survivant ". Récit exemplaire qui fonde la différence entre les deux genres, fantastique et science - fiction en asseyant le mythe sur des éléments rationnels. Par une étrange inversion, Neville, le dernier homme, est le seul monstre aux yeux d’une humanité transformée. L’intrigue sans fioritures, l’approche behavioriste du personnage permet un texte tendu et une lecture aisée de ce roman toujours actuel.