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Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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L'etoile Fugitive - Par BenF
Arthur Stokes, le scientifique, fut le premier à s’en aviser. De ce qui n’était encore qu’une tache floue dans son téléscope, il imagine sans peine ce qu’il adviendrait de la Terre dans une vingtaine d’année, lorsque cette tache, se transformant en un soleil brûlant frôlant avec certitude le système solaire, signerait l’arrêt de mort de l’espèce humaine.
L’étoile fugitive augmenterait non seulement l’activité de notre propre soleil dont les éruptions de gaz menaceraient notre planète mais encore arracherait une partie de sa chronosphère plongeant la Terre – si celle-ci avait résisté à la chaleur - dans de terrifiantes tempêtes électromagnétiques.
Stokes, refusant la fatalité, engagea les hommes politiques à l’action pour qu’ils programment la mise en place de vastes réseaux d’abris souterrains. Ceux-ci ne bougèrent pas, incapables d’assumer leurs responsabilités pour cause d’impopularité électorale. D’un commun accord, avec le reste du monde scientifique, il entama les travaux, organisant pour son propre compte un laboratoire-abri souterrain.
Avec les années qui passèrent, l’éclat et la proximité de plus en plus grande de l’étoile fugitive affolèrent les populations. Bien qu’avec du retard, partout de par le monde, l’on songea à se protéger du terrible rayonnement, et Stockes, enfin mis au premier plan, coordonna les travaux. Il était le seul cependant à évaluer les conséquences électriques terrifiantes de la catastrophe et à concevoir un plan gigantesque pour arracher la terre à son destin. Il éduquera sa fille unique Evelyn pour qu’elle reprenne sa mission à sa mort. Lorsque l’étoile fut proche, aussi grosse comme notre soleil, grâce aux abris souterrains, l’humanité absorba le premier choc :
« le jour fatidique arriva. C’était le 19 octobre 1980 et, à six heures douze du soir, instant de la plus grande proximité de l’étoile, la Terre, deux heures durant, fut ravagée par de vastes séismes et une succession de secousses qui firent d’elle une planète pourrie, sans équilibre, soumise aux combats de gravitation de deux soleils ennemis. »
Déjà l’on cria victoire lorsque commencèrent les tempêtes électriques, engloutissant des régions continentales immenses, telles que l’Australie ou l’Amérique du Sud :
« En comparaison, les désastres occasionnés par le passage de l’étoile paraisaient minimes. Rio était devenue un flamboiement d’éclairs, une ruine croulante au sein d’une gigantesque convulsion électrique dont le souffle avait arraché la ville de ses fondations et électrocuté la population. De celle-ci, il ne restait plus que des cendres. Quatre heures plus tard, Rio n’était plus qu’un souvenir, un désert de pierres noircies et effritées, de corps calcinés. »
Stokes disparu, ce fut Evelyn, en pleine maturité scientifique, qui prit le relais. Elle convainquit le savant Morgan de la pertinence du plan conçu par son père : déplacer toute la terre vers un autre soleil pour assurer sa survie. La machinerie qui permettrait cette action était, grâce à son père, opérationnelle. Il s’agissait de libérer notre globe de la gravitation, puis de le diriger sur un canal « d’éther » à une vitesse inconcevable vers le système d’Alpha du centaure, enfin de protéger par un maillage électromagnétique, l’atmosphère et la surface terrestre durant le voyage, les humains prenant place dans les abris souterrains encore opérationnels.
Morgan, sonna le tocsin général. A l’heure dite, la terre se libéra de l’emprise de son soleil pour se diriger vers une nouvelle étoile. Mais, peu de temps avant son arrivée, l’une des machines assurant la cohérence de l’ensemble, céda. La Terre dépassa son but, s’enfonça en un nouvel univers, resta finalement prisonnière d’un soleil étrange et étranger sur une « orbite de force ». Evelyn, analysant la situation, sut qu’il ne s’agissait là que d’un sursis provisoire, notre planète devant irrémédiablement finir brûlée comme un phalène par une lampe. Après bien des tâtonnements, elle réussit à remettre ses machines en route utilisant comme boussole l’énorme masse magnétique d’une étoile morte mais située dans notre propre univers. Notre terre repartit vers son berceau historique.
Le passage de l’étoile fugitive avait bouleversé le paysage de notre système solaire à un point tel qu’il fallait trouver un nouvel équilibre et une nouvelle orbite à notre globe. Quatre tours électromagnétiques gigantesques furent construites aux quatre points cardinaux. Elles devaient stabiliser le monde tant que durerait l’humanité. Plus tard, l’on s’aperçut que la terre, parfaitement autonome dans son mouvement, pouvait se passer de ses piliers. Ainsi, grâce à Evelyn, l’humanité reprit vie et, après des siècles puis des millénaires, seule une statue à moitié oxydée rappela à nos descendants le rôle immense que joua cette femme dans l’histoire du monde :
« Au milieu des ruines croulantes des édifices autrefois colossaux, penchés maintenant sous l’effet des affaissements du sous-sol, la statue de bronze tenait bon. Le temps et les saisons l’avaient dégradée, et il eût été difficile d’y retrouver l’image d’une femme.(…) Peut-être était-il juste que cette statute se dressât sur la ligne qui marquait la limite entre le jour et la nuit, silhouette dont l’un des profils seulement se détachait sur le rouge du soleil déclinant, tandis que les mains levées montraient les étoiles et les profondeurs abyssales dans lesquelles avait disparu Evelyn elle-même, sans espoir de retour… »
« L’étoile fugitive » dont l’argument est plus que chimérique ne manque pourtant pas de souffle épique. Il est l’un des récits les plus inspirés de Vargo Statten. Des accents « à la Stapledon » parcourent un texte au style nerveux et haché. La convention romanesque assumée, la distanciation scientifique enfin prise, permettent de goûter au plaisir d’une lecture sans arrière-pensée.
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Expedition De Secours - Par BenF
Un groupe d’extraterrestres, aussi divers physiquement et mentalement que puissants technologiquement, ont une mission précise : assister à l’explosion d’une nova en ce bras écarté de la galaxie, explosion qui anéantira toutes les planètes de ce système y compris, et surtout, la troisième, où ont été découverts récemment les signes d’une civilisation. Pour cela, ils ont un délai d’une heure, délai largement suffisant pour leur permettre de recueillir et d’accueillir à bord de leur vaisseau quelques centaines de survivants.
Arrivés sur les lieux, Alveron, le capitaine du vaisseau L. 9000 préconise deux groupes d’intervention, en deux directions différentes : celui de Torkalee et celui d’Alarkane. Des preuves indéniables d’occupation récente seront rapidement établies, mais la ville est vide de ses habitants. Partout, des émetteurs alignés selon une direction précise semblent encore en fonctionnement. Le groupe de Torkalee se fait piéger dans un métro souterrain qui l’entraîne vers d’autres centres urbains, eux aussi désaffectés. L’appareillage est automatique et le temps presse pour Alveron. Aussi, faut-il abandonner la mission de sauvetage, sauver ses partenaires et quitter au plus vite ces lieux instables, l’explosion de l’étoile étant imminente. Une course contre la montre, mobilisant les esprits collectifs de la race des Paladoriens permet, en tranchant dans les milliards de tonnes de roches comme en un vulgaire gruyère, de procéder à l’évacuation du groupe de Torkalee. Il était temps: le soleil se transforme en nova, engloutissant cette planète, c'est-à-dire la Terre:
"A leurs pieds, le continent sombrait doucement sous les vagues, hautes d’un kilomètre, qui montaient à l’assaut des côtes. Le dernier spectacle que devait offrir la Terre était celui d’une grande plaine baignée par la lumière argentée d’une lune extraordinairement brillante. Inondant sa face, des masses d’eau déferlaient, flot scintillant sur une chaîne de montagne lointaine. La mer avait remporté sa victoire finale, mais son triomphe serait de courte durée car, bientôt, ni la mer ni la terre n’existeraient plus. A l’instant même, où, dans la salle de contrôle, le groupe silencieux observait la destruction qui s’opérait sous eux, la catastrophe infiniment plus grande, dont celle-ci n’était que le prélude, vint tout à coup s’abattre sur eux.
C’était comme si l’aurore se fût brusquement levée sur ce paysage de clair de lune. Mais ce n’était pas l’aurore : ce n’était que la lune elle-même brillant avec l’éclat d’un second soleil. Pendant à peu près trente secondes, cette lumière effroyable, surnaturelle, incendia sous leurs pieds la contrée désolée. »
cependant, le mystère reste entier : où sont passés tous les habitants de cette planète ? C’est alors que Rugon, le préposé aux communications, a une idée lumineuse : et si l’on suivait les directions indiquées par les émetteurs disposés en batterie? Très rapidement, leur ténacité est récompensée. Ils aperçoivent au loin, dans l’espace profond, une masse nébuleuse qui, de plus près, se décompose en une myriade de vaisseaux interstellaires enfermant en leurs flancs la totalité de la race terrienne à la recherche d’un asile. Les extraterrestres sont confondus devant l’ingéniosité de ces êtres, qui, avec des moyens frustes, ont sauvé les leurs.Que n’arriveraient-ils pas à faire plus tard, se dirent – ils avec inquiétude.
Une nouvelle nous entraînant jusqu’à l’extrême limite de la possibilité de vie sur une terre condamnée, et pourtant remplie d’optimisme quant à l’avenir de la race humaine.
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La Fin Des Hommes - Par BenF
Depuis plus de 8000 ans après la catastrophe de 1969, les hommes ont disparu du gobe. Seules perdurent les femmes qui ont développé une civilisation basée sur le matriarcat, la parthénogenèse et l’ectogenèse.La reine Malinka est donc d’autant plus surprise lorsqu’elle apprend que deux jeunes femmes, Myrihanna et Ghorana, vont engendrer deux enfants mâles. La seule explication possible est qu’il existe encore des hommes sur la Terre.
Ces deux femmes ont recueilli et soigné deux mâles, rescapés extraterrestres en provenance de Ganymède, et, en fonction de leur rareté, se les ont réservés pour elles. Malinka, furieuse, fait entreprendre des recherches dans la région de Nyurk pour les retrouver. Mais chaque soldate, prenant contact avec ces deux hommes, désire également se les approprier. La nouvelle qui se répand provoquera même une révolution de palais. Heureusement, les concitoyens de Konyung et de Rotnag , ayant entrepris une vaste opération de sauvetage, atterrissent sur Terre avec des centaines d’engins ovoïdaux, se tenant prêts à rééquilibrer la race humaine.
Une première nouvelle du jeune Jimmy Guieu à l’âge où il était encore travaillé par ses hormones.
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Les Sanguinaires - Par BenF
Le récit s’ouvre sur un réquisitoire contre tout ce qui était vivant. Dans le domaine social, l’homme, hypocrite et menteur, impose un progrès débilitant. Aujourd’hui, la nature est vide de l’homme :
« L’homme s’était évanoui mais l’énorme machinerie terrestre fonctionnait avec la même automaticité qu’au temps où il y avait des faneuses en juin et des laboureurs en novembre. Les étés flambaient sur les sommets sans arbres et sans fleurs. Les mers les plus belles, animées par le rythme amoureux des marées, fouaillées par les vingt-quatre vents antiques, tordues par les colères des équinoxes hurlaient, glapissaient comme de vieilles folles. Les tempêtes de neige encapuchonnaient les Alpes inutiles. »
En réalité, ce monde devait mourir. Car la bête l’avait emporté sur l’homme qui a inventé la corruption, la passion imbécile du bruit, l’érotisme vide, l’inceste et la zoophilie. Socialement, le type humain était décadent, ce qui a précipité le mouvement :
« Un magistrat aussi vertueux n’eut certes point commis l’erreur de saluer ce grand poète de l’autre siècle qui sentait la punaise le pipi et l’absinthe. Il avait eu le tort de naître à une époque où le sodomite n’était qu’un asocial aux mœurs unanimement décriées. Depuis, des rois, des maréchaux, de hauts dignitaires avaient contribué activement ou passivement à la promotion étonnante du philopède. Le septième cercle de l’Enfer était devenu un salon immense peuplé de gens de bien. »
Avec le règne des psychotechniciens, les hommes se sont rangés en classes sociales distinctes. Au bas de l’échelle, se situent les « zobréros », la valetaille des vaincus, les prolétaires qui pourrissent dans des conditions révoltantes, canalisés par la religion. Les patrons sont soutenus par les «bocadors », conférenciers charismatiques à leur dévotion , dont l’image est véhiculée à travers des médias manipulés. L’amour du sang, dont la chasse est un reflet, prouve que les Dieux sont à l’image de l’homme, rendant toute religion inutile, y compris le christianisme.
Le pouvoir, en ce monde futur de 2050, est détenu par six dictateurs, purs produits de la méchanceté et décadence de l’époque, qui s’appellent eux-mêmes les « homotimes » . Ce sont des vieillards qui vivent en un château isolé, dans la sierra de Los Lobos :
« L’ascension des six sages à la magistrature suprême était sanctionnée automatiquement par l’abandon de tous leurs biens au profit de la communauté. Mais chacun d’eux savait que trois mois après son élection il se retrouverait à la tête d’une fortune dont il ne jouirait d’ailleurs pas. Galbo était d’une cruauté néronnienne, Néra pédéraste, Latek gâteux, Elba ivrogne, Shobim hystérique et Agman, le doyen, sinueux comme un membre d’archevêque. »
Détenant un pouvoir sans limites, ils exercent une effrayante répression sur une masse amorphe et coupable. Sous les oripeaux d’une pseudo-démocratie, la terre s’étant mise en république mondiale, ils suivent une Constitution soi-disant originale, en fait « un démarquage d’anciennes Constitutions en pire ». Ils dressent un constat cynique de l’état du monde. Bien que les guerres entres races s’étaient toutes éteintes puisqu’il n’y avait plus que des métis, les millions d’assassinats particuliers qui se déroulaient sur terre, ne suffisaient pas à enrayer la progression du mal. L’amollissement dû au confort moderne avait bloqué toute initiative :
« Une multitude de petites trouvailles domestiques, ingénieuses ou farfelues, transforme la vie du civilisé en un paradis (…). Nous ne nous apercevons pas que cette civilisation nous asservit à la chaussette inusable et à la chemise-qu’on-ne-repasse-pas. C’est une civilisation de paresseux. (…) Elle fait de nous les esclaves satisfaits du confort, de la mayonnaise préfabriquée et du spaghetti-minute. »
La civilisation n’est donc plus qu’un mot, l’humanité un échec et l’homme une faillite. La dégénérescence collective repose sur celle de l’individu. Des mâles dévirilisés, asexués répandent une androgynie inacceptable :
« Les grands géniteurs n’existent plus. J’ai cherché en Russie et en Afrique des boxeurs poids lourds. Il ne reste plus que des mouches. Il y a deux siècles on trouvait encore des piliers de rugby velus comme des orangs. C’étaient de magnifiques animaux. Aujourd’hui nos athlètes n’ont pas plus de poils que des filles. »
La mémoire culturelle des siècles passées sera, elle aussi, annihilée par des invasions plus que probables :
« Permettrez-vous que des millions de nichilodos à peau blanche, noire ou safranée, campent victorieux et saouls, au cœur de Rome ou de Paris ? Voulez-vous voir dans les Champs- Elysées, les feuilles de marronniers palpiter sous les millions de poux apportés par les vainqueurs ? »
Se sachant aussi misérables et méprisables que leurs concitoyens, les six Sages prendront la décision d’anéantir l’humanité, de vider la terre de la présence humaine, en agissant de manière concertée et rationnelle, chacun d’entre eux devant s’occuper d’un secteur spécialisé. Lorsqu'ils auront réussi dans leur entreprise, mais seulement à ce moment-là, ils font le serment de se suicider pour clore définitivement le programme.
Des armes à virus , forgées en des usines souterraines, seront lancées sur tous les pays du monde, en commençant par les villages, en une répétition générale, suivies par les îles afin d’isoler les continents. Elle seront suivies par des armes de destruction massive, champ de prédilection de l’un des Six :
« Il devint lyrique lorsqu’il étudia les possibilités miraculeuses de ses derniers engins. Ils pulvérisaient le granit. Ils faisaient fondre l’acier même lorsqu’il était noyé dans le béton. Ils le sentaient. Ils le détectaient. Ils avaient la haine du métal. Les bombes s’attaquaient sans hésitation aux ponts, aux viaducs, aux canalisations, aux rails, à tout ce qui était métal, de la grue géante à l’évier, de l’automotrice à la cuiller à pot. »
Avant cela, il importe de détruire toute trace des œuvres humaines, surtout les plus belles. C’est Agman, le chef des Six et le plus pervers, qui aura pour tâche de parfaire cette importante mission. Il fera convoyer en avion, de partout dans les monde, les œuvres picturales les plus célèbres , toutes celles qui donnèrent de la société une idée trop favorable, pour les livrer avec délectation aux flammes :
« Il frissonna en voyant le beau ventre de Bethsabée se gonfler comme un pet-de-nonne avant d’éclater sous la morsure du feu. (…) Il voulait voir…oui… il voulait voir craquer les cuisses de l’Olympia et suivre sur le visage de la belle Zélie le cheminement des flammes à l’assaut des accroche-cœur du front. Mais il se promettait bien, cette fois, de procéder avec une lenteur gourmande. »
Cette destruction précéda de peu des troubles sociaux de plus en plus importants, que l’on suscita en de nombreux pays. Avec l’émergence dans les peuples d’une mystique de la destruction, puisque la fin du monde aurait été prédite et que l’on devait suivre la volonté de Dieu, des déplacements de masse jetèrent sur les routes des millions de pèlerins voués à la mort, que précédaient des prophètes, ce qui simplifia la tâche des Six, qui aidèrent, comme il se doit les malheureux dans leur quête :
« Une heure ou deux avant l’aube, alors que la flamme des cierges devenait plus pâle, des rockets passaient et repassaient silencieusement à cent mètres puis à vingt au-dessus des champs bossués par les corps. En quelques minutes tout était consommé. »
Par moments, les « Sanguinaires » s’étonnèrent de la facilité de leur entreprise. Aucune opposition ne s’était dressée contre eux, ce qu’ils auraient presque souhaité. Ils mirent cette passivité sur le compte de la déchéance humaine :
« Devaient-ils abandonner l’espoir de voir se dresser contre eux un révolutionnaire… un vrai…un Spartacus…un Savonarole… un Ferrer… un de ces conducteurs de peuples qui apparaissent brusquement aux époques où la foule hurle à la mort. Hélas ! les trublions nobles, les mendiants de la liberté s’étaient en quelques siècles, mués en esclaves, des esclaves gras et satisfaits. »
Les éradications en masse, les suicides collectifs prenaient encore trop de temps. Il fallait accélérer le processus si l’on voulait terminer dans un délai raisonnable. Alors, ils firent édifier des usines cyclopéennes où l’on fabriquait à la chaîne des engins de mort sans pilote, lâchés immédiatement au-dessus des grandes villes, Rome, Londres ou Paris :
« Larguée de vingt mille mètres de hauteur à la verticale de Notre-Dame, la bombe stoppa aussitôt tous les gestes de la vie à l’intérieur d’un cercle parfait de 20 kilomètres de diamètre. On eût dit qu’une épidémie foudroyante de paralysie avait fondu sur la ville et les départements voisins. Tous les êtres vivants avaient été surpris dans l’attitude même qui était la leur à 16h 36 ce jour-là. (…) Les vitres des maisons n’avaient pas bougé, mais les habitants, victimes d’une affection cardiaque collective, s’étaient immobilisés, celui-ci au volant de son camion, cet autre le nez sur sa chope, dans la banalité des gestes quotidiens.
Quinze jours après, atteints à leur tour par la lente pourriture de la pierre et de l’acier, toutes les maisons, tous les palais de Paris tombaient en poussière. »
On aida, dans les villes restantes, la lie du monde à s’exprimer :
« La cruauté avait ses artistes. Ils sculptaient les oreilles ou les nez à coups de couteau ou s’acharnaient sur les jeunes seins qu’ils coupaient comme des grape-fruits. Les plus ignobles avaient trouvé un jeu de mardi-gras qui amusait les autres. Ils se faisaient des moustaches brunes, blondes ou rousses avec le pubis des filles.»
Tous ceux qui désiraient encore respirer, tous ceux qui avaient assez de conscience personnelle ou un instinct de survie exacerbé, qui se réfugiaient dans des cavernes, des abris, des caves, des retraites blotties au fond des bois, furent traqués par des armées spécialisées et renvoyés au néant, jusqu’à l’expiration des derniers humains libres.
Puis, ils s’attaquèrent aux animaux, ce qui fut plus facile, afin d’éviter que la vie vers l’évolution ne reprenne un mauvais chemin. Ils empoisonnèrent l’atmosphère du monde entier avec des poisons volatils et indétectables, utilisant les vents comme vecteurs de mort. Légitimement satisfaits de leur entreprise, les Six, lors de la dernière séance du Conseil, firent inscrire dans le marbre le beau souvenir de ce jour béni où une Terre vierge, débarrassée de la vie qui la polluait, pourrait poursuivre sa route inutile pour l’éternité. Enfin, ils se firent trancher la gorge par de jeunes aides, lesquels, à l’instar des serviteurs des pharaons d’antan, moururent, mécaniquement enfermés avec leurs maîtres. L’humanité était morte.
Un texte difficilement soutenable mais indéniablement original. L’auteur s’est lancé à cœur joie dans le dérèglement moral, appuyant le sadisme et le cynisme de ses remarques sur le rejet des valeurs humanistes. Un texte foncièrement réactionnaire, qui stigmatise le progrès et toutes les valeurs positives, telles que la bonté, l’amour, la création, la fraternité, ne retenant de l’homme que sa partie animale, avec une préférence pour les dérèglements sexuels, en utilisant, au plan formel, la métaphore globalisatrice de «la fin du monde ».
Au plan du fond, le style maniéré, amphigourique, poseur, qui emploie des termes depuis longtemps disparus de la langue – scions, priola, foal, nichilidos, jambot, frairie – prouve la recherche permanente d'une pose de l'auteur dans l’atteinte d’un « statut littéraire ».
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Le Secret De L'atome - Par BenF
Gilles Lebraud a percé le secret de l’atome. Mieux : il a inventé un appareil à visiter l’atome, une toupie qui, en diminuant de taille et animée d’une immense vélocité, l’amènera à explorer in situ le proton et l’électron d’un atome d’or contenu dans la pépite disposée sur sa table de travail. A cet effet, il a invité quelques amis pour partager son expérience qui doit, dans deux heures, le ramener parmi eux. Saisis par l’étonnement, ils observent son départ, la diminution progressive vers l’infinitésimal de la toupie, et attendent avec impatience son retour.
Lebraud réduit à l’échelle sub-atomique s’approche d’un soleil : c’est le proton. Puis, il survole une planète pareille à la Terre mais encore vierge de toute trace de vie. Il découvre même une lune, l’électron, à la surface désolée. Satisfait de pouvoir enfin prouver l’exactitude de la théorie des mondes emboîtés, il prend le chemin du retour, dans le temps imparti, impatient de raconter son aventure à ses amis. Mais il émerge dans une salle poussiéreuse et abandonnée depuis longtemps, son bureau. Un écrit, disposé à son intention, semble-t-il, explique la situation. Plus de cinq siècles se sont écoulés depuis la date de son départ. L’endroit est resté en l’état, associé à sa mémoire, et a été transformé en monument historique. Le cœur battant, Gilles Lebraud pousse la porte pour découvrir devant lui un paysage glacé et noir, un monde proche de sa fin, car le temps écoulé ne se comptait pas en siècles mais en centaines de millions d’années :
« Il sortit et un froid glacial le saisit. Le soleil était très bas ; mais sa clarté éclairait quand même les alentours. Péniblement, le savant grimpa le long d’une colline de glace. Arrivé à son sommet, il contempla les alentours. Il était en plein cœur d’un pays glacé. Aussi loin que son regard pouvait porter, il n’apercevait qu’une solitude blanche et froide où rien ne vivait. »
Il avait tout prévu sauf le paradoxe lié au temps dont la vitesse découlement différait pour lui par rapport au reste du monde.
Un petit récit bien mené et non ridicule, basé sur le concept des « terres en réduction » et d’une vision entropique de l’univers.
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Frere Francis - Par BenF
Jeune moinillon de la confrérie de St. Leibowitz, frère Francis accomplit son noviciat dans le désert lorsqu’une apparition lui fit retrouver de saintes reliques appartenant à coup sûr à son saint protecteur. La suite de l’histoire prouva la longue patience de frère Francis qui, résistant aux doutes du Père Abbé, aux sarcasmes de certains de ses frères, à la visite d’édification de « l’Advocatus diaboli » envoyé par le Vatican pour prouver l’illégitimité de la relique –une carte ou bleu de travail-, passa sa vie entière à illuminer ce document à la perfection.
Ornant de lettres magnifiques la relation du « Mécanisme de contrôle transistoriel pour élément 6-B », sans en comprendre le sens, il répondit ainsi à la vocation des frères benêts, dont il fait partie, qui ont accepté de recueillir, conserver et enrichir tous les témoignages scientifiques pouvant leur parvenir depuis le temps de la « Grande Destruction » :
« On savait d’ailleurs assez peu de choses du Bienheureux Leibowitz ; son histoire se perdait dans les brumes du passé, que venait encore obscurcir la légende. On affirmait seulement que Dieu, pour mettre à l’épreuve le genre humain, avait ordonné aux savants d’autrefois – parmi lesquels figurait le Bienheureux Leibowitz - de perfectionner certaines armes diaboliques, grâce auxquelles l’Homme, en l’espace de quelques semaines, était parvenu à détruire l’essentiel des sa civilisation, supprimant du même coup un très grand nombre de ses semblables.
C’avait été le Déluge de Flammes, qu’avaient suivi les pestes et fléaux divers, et enfin, la folie collective qui conduisit à l’Age de la Simplification. Au cours de cette dernière période, les ultimes représentants de l’humanité, saisis d’une fureur vengeresse, avaient taillé en pièces tous les politiciens, techniciens et hommes de science ; en outre, ils avaient brûlé tous les ouvrages et documents d’archives qui auraient pu permettre au genre humain de s’engager à nouveau dans les voies de la destruction scientifique.»
Cette découverte que le Vatican qualifia de miraculeuse amena la procédure de béatification de Leibowitz. A cette occasion, le timide frère Francis devenu un homme dans la force de l’âge, fut invité au saint Siège. Il put ainsi faire parvenir son document au Saint Père qui le plaça, au milieu de tous les autres, dans la bibliothèque sacrée qui, il en était sûr, révèlerait un jour tous ses secrets à une humanité alors sortie de l’obscurantisme.
Cette nouvelle – classique d’entre les classiques - postule l’idée du progrès cyclique de l’humanité. Prenant appui sur l’histoire réelle du moyen âge européen où l’église a joué le rôle de vecteur dans la transmission du savoir,W. Miller suppose un avenir post-cataclysmique où l'église pourrait encore reprendre le flambeau. La fascination exercée par ce court texte a été telle que le récit s’est étoffé en roman, puis en un cycle.
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Mysterieux Delai - Par BenF
Le vaisseau interplanétaire « Nuage cosmique », en route vers Vénus, explosa sans raison après avoir capté un message suivi d’un son de cloche à résonance grave. Avant de disparaître corps et biens, le commandant Henderson pu faire parvenir ce message à la terre.
Nat Williams, directeur d’une chaire mondiale de mathématiques et pionnier de l’espace, présenta le message au président, après qu’il ait pu décrypter celui-là. C’était l’annonce d’une menace pesant sur le monde. Après un «mystérieux délai », scandé par les battements réguliers d’une cloche cosmique, les Vénusiens, très avancés technologiquement, ayant fui depuis longtemps leur planète d’origine, et pour éviter que leurs secrets ne tombent entre les mains de terriens inaptes et destructeurs, ont, en toute simplicité, piégé leur planète. Après 400 000 battements, soit un délai de deux ans, Vénus devait exploser, entraînant dans sa disparition la Lune et la Terre :
« Nous (ce sont les défunts Vénusiens qui parlent) avons calculé que la force expansive de cette explosion fera voler en éclats notre planète tout entière qui se transformera en poussière cosmique. Vous qui écoutez ce message, vous êtes certainement parvenus à une culture scientifique très élevée puisque vous avez pu réussir à voyager dans l’Espace. Vous comprendrez donc que la brusque désintégration d’une planète et sa réduction en poussière, surtout lorsqu’il s’agit d’une planète du volume de la nôtre, c’est-à-dire de dimensions à peu près égales à celles de la vôtre, provoqueront certainement chez ses voisins l’anéantissement et la panique. Bref, nos calculs démontrent que la destruction de notre planète entraînera celle de tous les mondes du système solaire. Il ne s’agira pas d’une désintégration complète, mais toute vie sera balayée de leur surface. »
L’heure était gravissime et il convenait de désamorcer cette machine infernale. Nat Williams pressenti comme sauveur constitua son équipe : Tony Dyson, le « Muscle » et Mike Benton, le « Cerveau », en dépit de son grand poids. Enfin, Myriam, sa secrétaire, la « touche féminine », qui aura bien du mal à échapper à son rôle de soubrette.
Ils partirent donc en direction de Vénus, croisant en chemin les restes éparpillés du « Nuage cosmique », au nom prédestiné. Ils échappèrent aussi, grâce à la subtilité de Nat, aux ondes magnétiques tendues par les Vénusiens , destinées à les éparpiller eux aussi dans l’espace.
Vénus était une planète chaude proche du mésozoïque terrestre avec une omniprésence de cuivre dans les roches et les océans, ce qui mit les Terriens sur la piste de l’engin infernal qui ne pouvait être que situé profondément sous terre. Avisant, après leur atterrissage un volcan éteint, ils s’en approchèrent pour y pénétrer. Cela n’alla pas sans mal, car la faune était à l’aune de la planète. Ils eurent donc à se défendre contre une guêpe gigantesque avant de se retrouver en une fragile sécurité. La descente du puits volcanique s’avéra périlleuse, semée de dangers, comme cette coulée de lave programmée par les vénusiens et déclenchée à leur passage.
Arrivés au fond, ils aperçurent une gigantesque rangée de machines, ces engins que les Vénusiens avaient décidé de détruire car elles auraient pu faire faire aux Terriens un bond décisif vers le progrès. Encore plus loin, au fond, dans une salle, ils virent la machine infernale : un câble reliant un globe à une pyramide de cuivre qui puisait son énergie dans les profondeurs mêmes de la planète, connecté à la totalité du cuivre disponible dans le manteau. C’est la planète elle-même qui devait déclencher la bombe, après une onde initiale, à peine le délai écoulé.
Nul ne semblait être en mesure de la désamorcer. La Terre était donc irrémédiablement perdue lorsque l’excès de précautions dont s’étaient entouré les Vénusiens se retourna contre eux. Une machine infernale robotique et programmée en conséquence, se mit en marche pour annihiler les intrus. En face de ce danger extrême, Nat fit sauter une mini-bombe atomique qui dérégla l’engin, lequel dirigea son rayon mortel sur la bombe, envoyant le globe, le câble et sa pyramide dans l’avenir.
La terre était donc sauvée… pour le moment ! Nul doute que d’ici un futur proche, avec l’aide de la technologie étrangère, les Terriens auront trouvé le moyen de désamorcer définitivement la mortelle menace.
« Mystérieux délai » présente un récit d’aventure dans un contexte de science-fiction. Toujours écrit avec clarté et simplicité, l’intrigue se développe de manière linéaire, associée aux stéréotypes et aux poncifs récurrents du genre, verrouillant quelque peu l’imaginaire du lecteur (Mais il est vrai que l’on s’adresse aux adolescents des décennies écoulées……)
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Operation Brouillard - Par BenF
Deltour, ancien lieutenant de l’armée et baroudeur interlope, est tiré de sa prison par le colonel Garnier qui lui demande d’intervenir, en ayant les coudées franches, en Suisse où les morts ne se comptent plus, autour du discret et pacifique professeur Dowsky. Sous le pseudonyme de Maubert, jouant le chien dans un jeu de quilles, notre agent secret sur mesure s’attire immédiatement toutes les foudres. Celle de Dupré, l’ami de Natacha, fille du professeur Dowsky. Acoquiné avec Seldon, un militant moldo-valache, et ses sbires, Dupré a monté une ingénieuse combinaison pour voler les plans du professeur ainsi que les échantillons biologiques de ce dernier, en vue de les revendre au plus offrant.
Car le professeur Dowsky a un passé trouble. Ancien collaborateur nazi récupéré par les Soviétiques, il élabore depuis, patiemment, les éléments d’une guerre biologique totale. De nombreux laboratoires disséminés dans le monde, et surtout dans sa maison de Lausanne, située au Chemin des Dames, contiennent de nombreux échantillons utilisables de suite :
« -Les recherches de ton père présentent donc un grand intérêt ?
-En elles-mêmes certainement ; et, en fonction de la guerre, encore plus. Il a fait équiper des laboratoires semblables à celui qu’il dirige à Neuchâtel dans la plupart des pays européens… Ce sont des laboratoires secrets, bien entendu.
-Une sorte de cinquième colonne biologique ?
-Si tu veux. »
La situation se complique lorsque Maubert tombe amoureux de la seconde fille de Dowsky, Nadia, qui elle, contrairement à Natacha, ignore tout des menées subversives de son père. Lorsque l’on saura que Dupré et l’agent ABZ7384, le contact de Maubert initié par Garnier, sont une seule et même personne, l’on comprendra que tout ce beau monde à intérêt à s’éliminer mutuellement, l’arrivée de Stephenson, chef du FBI sur le terrain suisse, servant de déclencheur. D’un autre côté, les Russes ne restent pas inactifs. La mort accidentelle de Dowsky, tué maladroitement par Seldon, donne le signal de la tuerie. Les morts s’accumulent sans que l’on sache (surtout le héros !) sur qui l’on tire et pourquoi.
Recomposant peu à peu le puzzle, Maubert, avec l’aide de Nadia, échappe aux meurtriers moldo-valaches et à Dupré, se sort des griffes du FBI, évite les balles de Natacha. Avec un coup de pouce de Petrov (agent russe), qui voue une admiration inconditionnelle à Nadia, il récupère les documents dans la villa du professeur, ne laissant en lice que Stephenson et Dupré :
« Stephenson a mis une chambre à ma disposition et je suis réveillé à neuf heures par le chauffeur noir qui m’apporte mon petit déjeuner sur un plateau. Je n’ai pas dormi beaucoup, mais j’ai dormi fort. Tous mes muscles tiennent encore un meeting de protestation, mais je crois qu’en faisant un gros effort, je parviendrai à me traîner jusqu’à la fenêtre. Bien entendu, si je réussis cet exploit, rien en s’opposera à ce que je le répète jusqu’au bout du monde. »
Quant à la police helvétique, totalement débordée en cet échange, elle a fort à faire avec l’occupation armée de l’ambassade de Valachie à Neufchâtel que des terroristes radicaux à la solde de Seldon tiennent, tel un fort Chabrol. Eux aussi ignorent qu’ils sont manipulés par Dupré qui élimine Seldon, lequel a fini de lui servir. Finalement c’est Maubert qui tirera les marrons du feu (en doutions-nous ?). Non seulement il gagne le cœur de Nadia (et le reste) mais aussi sa liberté définitive en remettant les documents top secrets à Garnier.
« Opération Brouillard », au titre bien trouvé, est un roman d’espionnage lisible se déroulant sur fond de guerre froide et de menace biologique. Le style savoureux et distancié ne manque pas d’humour, l’auteur s’amusant beaucoup avec l’imbroglio dans lequel il lance ses multiples personnages.
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Le Guide De L'avenir - Par BenF
En 2400, près de la statue du « guide de l’avenir », deux amis se disent adieu. L’un, Thomas Brack, immodeste et sûr de lui, va être envoyé dans le passé pour incarner ce « guide de l’avenir » qui a conduit les peuples de l’an 2000 à la victoire. L’autre, Luc Vincox, ne pense pas à assumer ce destin. Pourtant lui aussi partira pour le passé. Par une ironie du sort, le premier aboutira en pleine néo-barbarie, après une guerre nucléaire destructrice. Il sera fait prisonnier par «Attila» le chef mondial, qui a réduit tous les peuples en esclavage après la catastrophe. Il travaillera comme forçat dans ses mines de fer et mourra finalement dans les arènes sous les dents d’un lion.
Vincent, envoyé à la même époque par le professeur Robert Kelvan, mais muni de fusils désintégrateurs et autres armes de guerre, prendra contact avec les dissidents, éparpillées un peu partout sur terre dans des régions désertiques ou sauvages. Reconnu et acclamé, il sera l’artisan de la victoire. Grâce à ses armes infiniment supérieures aux arcs et flèches du tyran, il défera la terrible dictature pour promouvoir une nouvelle ère de paix et de démocratie qui formera la base de la sereine et technologique civilisation de 2400. Et la statue, sur la place, sera la sienne.
Une nouvelle en forme d’apologie qui, quarante ans avant la série des « X-Files » adopte leur devise : « la vérité est ailleurs ».
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" -Ainsi, père, la nuit, il y a beaucoup d’étoiles dans le ciel ? -Beaucoup d’étoiles, oui… La lune est tantôt ronde, et tantôt, elle ressemble à un arc fin qui se cambrerait…
Les nuits sont belles, là-haut, mon enfant… - Et les forêts… Je n’ai jamais vu d’arbres… Et la mer !… Oh, papa, quand remonterons-nous à la surface de la terre ? - Bientôt, mon petit… Quand la guerre sera finie. "
Parce que la guerre atomique fait rage au-dessus d’eux, les peuples vivaient sous la terre, dans de grandes cités. Réduits à deux blocs antagonistes, depuis trente ans, les hommes s’arrosent avec des bombes. Parfois une accalmie de quelques années permet à la nature de reconquérir le terrain perdu, comme en ces ruines fleuries qui avaient été la cité de Paris :
"A l’emplacement des villes, il n’existait plus que de gigantesques monticules recouverts de végétation…
Une verdure folle, presque monstrueuse, avait recouvert les ruines des immeubles, des monuments, des avenues, de tout ce que la civilisation des hommes avait patiemment édifié au cours des siècles. Plus de ponts en travers des fleuves, plus de champs cultivés et de vignes suspendues au flanc des coteaux. C’était une terre de Préhistoire (…) Toutes sortes d’animaux animaient la surface de cette Europe rendue à la vie primitive… "
Vania, la fille du professeur Merklin, sera enlevée par Patrick, un jeune officier, espion et traître à sa patrie. Prétextant être amoureux de Vania, il l’entraîne vers la Seine, où l’attend un sous-marin de poche. Elle servira d’otage car le professeur Merklin met la dernière touche à sa "fusée-vrille asphyxiante", arme secrète qui devrait définitivement assurer la suprématie des troglodytes. L’arme mise au point est lancée. Contrairement aux prévisions, les ennemis ne meurent pas mais sont uniquement endormis, le temps pour Merklin de retrouver sa fille.
La guerre enfin terminée, tous sont heureux de pouvoir ressortir sans crainte à l’air libre. Pour que jamais plus un tel processus ne s’enclenche, Merklin réunit l’ensemble du corps des savants et, à leur insu, leur fait absorber une drogue qui leur enlève la mémoire. Une solution radicale pour arrêter la marche néfaste de la science !
Du pittoresque, des descriptions convaincantes, des tueries, des ruines, une situation originale. En faut-il davantage pour captiver le jeune lecteur de ces fascicules populaires ?
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