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Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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Lorsque R'saanz Parut - Par BenF
Lorsque R’Saanz parut la Terre allait déjà très mal mais avec lui les choses ne firent qu’empirer. Marécages, cyclones, tempêtes, effet de serre grandissant, voilà le lot quotidien de N.S., alias Swimmer, le savant qui prit soudain conscience que l’axe de la terre était entré en oscillation, avec tous les désagréments liés à une telle situation. R’Saanz l’extra-terrestre, robot semi-humain, bagnard et forçat, en était directement le responsable. Venu du fond de la galaxie, ayant échappé à la mystérieuse " Cortward ", il vola le "Galactic Shooter", un engin gigantesque encore expérimental qui progressait par voie ultra-luminique, en s’appuyant sur le rayonnement " anti-grav ". C’est l’usage de ces rayons aux abords du système solaire qui déclencha un cataclysme universel, c’est-à-dire une vague gigantesque qui noya les continents sous une masse d’eau énorme, lorsque R’Saanz atterrit :
" Il y avait devant lui ou une monstrueuse chaîne de montagnes… ou une vague haute comme une montagne ! L’estomac tordu, les yeux agrandis, NS regardait se creuser le gouffre en dessous. C’était une colline d’eau géante qui montait jusqu’aux nuages, une colline effrayante mais finalement peu dangereuse parce que elle ne déferlait pas. Nelson sentit le bateau escalader cette pente infernale (…) Puis tout à coup ce fut le sommet. Un vent hurlant frappa le bateau qui commença une descente aussi terrifiante que l’avait été la montée. Plus tard, le vacarme de cette énorme masse d’eau se brisant sur le rivage éclata comme un tonnerre de fin du monde, un épouvantable grondement qui résonna comme un cauchemar sans fin. "
L’agresseur n’avait pas choisi la Terre au hasard. Il comptait se tailler un empire sur mesure, rendre les terriens survivants esclaves de par son incroyable force mentale et s’opposer à la Cortward qui le pourchassait. Mais c’était sans compter avec N.S. , alias Swimmer, et surtout sans le mystérieux "Veilleur" chef de la "Secte en Télécommunications mentales Cosmiques " (rien que cela !), en réalité un physicien génial et méconnu qui avait suivi de près l’arrivée de R’Saanz. Il donna à Swimmer le moyen de survivre au déluge et, avec l’aide d’un émetteur- concentrateur de rayons télépathiques, et de Lisbeth, une jeune résistante acquise à sa cause, il lui permit de s’opposer à l’extraterrestre.
La lutte fut terrible. R’Saanz envoya à la rescousse ses escadrons d’esclaves volants cherchant ses ennemis jusque dans le dépôt d’ordures où nos deux opposants avaient établi leur refuge. En dernier recours N.S., alias Swimmer, servit d’intermédiaire psychique aux esprits de la Cortward qui reprogrammèrent Oscar, le tout puissant ordinateur du Galactic Shooter . R’Saanz vaincu, sans force mentale, sans appui électronique, sera abattu par une simple et primitive flèche. Quant au Galactic Shooter, il se sabordera, laissant une Terre meurtrie panser ses plaies.
Un petit récit plaisant, parfois intéressant par la description quasi-surréaliste de la catastrophe, parfois tiré par les cheveux lorsque l’auteur sent le besoin de tirer à la ligne…
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Une « vieille cigogne » raconte au poète comment un joli village alsacien avec « ses arbres, ses oiseaux, ses fleurs » se transforma , par la faute des responsables politiques « de l’intérieur », en « un beau jeu de mecano (sic !) ». Alors «l’été devint électrique » et tous les gentils animaux furent différents :
« les oiseaux devinrent muets
Comme les poissons
Les poissons apprirent à voler
Le ventre à l’air à la surface des ruisseaux ».
Le village lui-même se trouvait maintenant :
«dans la grande zone interdite, ce vaste désert de l’idiotie futuriste ».
Et hopla ! mais comment s’appelait-il donc, ce village ? Peut-être «Atomheim», ce qui rime bien avec «Fessenheim».
Un gentil poème d’un gentil contestataire issu de la belle plaine alsacienne.
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La Ruee Des Jaunes - Par BenF
La "Mission internationale pour l’Occident" conduite par Pierre Prédal ne rencontre que du vide au-devant d’elle. Où sont passés tous les habitants des pays de l’orient, Mongolie, Mandchourie, Turkmenistan? Ils ont tous rejoint Timour II, le descendant de Gengis-Khan qui, avec ses mongols et associés chinois, dirigés par des "lamas ", a décidé de mettre fin à la suprématie européenne, aux démocraties vacillantes, pour y faire déferler ses hordes, des centaines de millions d’hommes qui tous se dirigent vers l’Ouest. Appuyée par les Soviets qui doivent leur fournir l’appui stratégique et l’intendance, la horde jaune s’ébranle en direction de la Mission internationale. Celle-ci est cernée et massacrée, sauf Prédal et ses proches. Car Timour II a deux faiblesses : Adala sa fille qui, bien qu’élevée en Europe, possède du sang mongol dans les veines, et Monica Pawlowski, une jeune femme de l’expédition qui deviendra sa compagne.
Le correspondant russe Radkine trahit les envahisseurs. Il sera arrêté et tué de la main d’Adala. D’autre part les lamas bouddhistes réclament à corps et à cris la peau de Prédal. Protégé par Timour II qui espère le gagner à sa cause, Pierre, dont Adala est amoureuse en secret, restera prisonnier, escorté par des milliers de Mongols, fidèle à la cause de l’Occident. Il aura plus d’une fois l’occasion de s’apercevoir de la cruauté et de la détermination du chef mongol qui fait décapiter, écorcher vif, empaler tous ceux des siens qui n’observent pas ses ordres. L’Occident sera prévenu de l’imminence du péril par l’un des avions d’observation de la "Mission", mais le général concerné n’accordera aucun crédit à ce qu’il prend pour une fable. Durant ce temps, les Jaunes déferlent sur la Perse, en direction de l’Est de la Turquie, se comportant comme une nuée de sauterelles en laissant exsangues les pays traversés. Finalement, des éléments d’information inquiétants en provenance de plusieurs sources obligent l’Occident à réagir. Une Dictature est décrétée sous le despotisme éclairé et sans appel d’un savant, Marcel Roudant. Celui-ci promulgue les "Douze Edits" qui permettront, espère-t-il, d’arrêter l’invasion (et d’assouvir les fantasmes anti-soviétiques de l’auteur). En voici quelques-uns :
" Ordre de s’emparer en tous lieux des moscoutaires, des communistes ou autres révolutionnaires et de les fusiller IMMEDIATEMENT et sans jugement.
Saisie et incarcération préventive, jusqu’à la fin de la Guerre, des pacifistes et des défaitistes
Bombardements par avions, sans déclaration préalable, des foyers de bolchevisme en Russie Soviétique. Tous les chefs et représentants ou employés du Gouvernement Soviétique sont mis hors la Loi. "
Dissolution immédiate de tous les parlements d’Europe et des Amériques, ainsi que ceux des autres parties de l’Occident.
Interdiction de publier quoi que ce soit et d’aucune manière, sans autorisation de la " DICTATURE GENERALE ", sous peine d’emprisonnement, d’amende et de mort, selon les cas.
Suppression du droit de grève collective dans tous les corps de métiers sous peine d’emprisonnement sine die, et sous peine de mort pour les services publics de guerre. Suppression du droit des réunions politiques.
Suppression immédiate de tous les appareils de TSF publics et privés. Peine de mort contre les constructeurs et détenteurs de postes de TSF clandestins.
Interdiction, sous peine de mort, de toutes les tentatives de spéculation quelconques touchant à l’œuvre de Guerre et à l’alimentation publique.»
Le pouvoir illimité et centralisé formera le pilier central de l’opposition à la horde jaune. Le matériel de guerre sera produit en un temps record : des myriades d’avions, de bombes, de tanks et d’armements divers permettent un passage à l’action rapide. Tous savent maintenant que le grand affrontement aura lieu dans l’est de la Turquie, sur les plateaux d’Anatolie, au-delà d’Istanbul, la véritable porte d’entrée de l’Europe. Les événements qui se précipitent ne sont pas favorables à Timour II. Contrairement à ses plans, la Russie soviétique n’a pas disposé comme prévu des caches de ravitaillement. Le gouvernement des Soviets décimé et abattu, les communistes traqués dans le monde entier ont perdu leur pouvoir. Leur marine défaite, leurs transports annihilés, ils n’ont pu respecter leurs engagements. Le chef mongol avec ses centaines de millions d’hommes se trouve donc sans ressources. Affamées, les hordes se cannibalisent, mangeant leurs femmes, leurs enfants, leurs prisonniers… :
" Ceux qui rejoignirent les armées accumulées en Turquie d’Asie les trouvèrent à bout de souffrance et de courage. Là, on mangeait jusqu’aux rares lézards, serpents et insectes sortant des crevasses du sol à la fraîcheur nocturne. Qu’attendez-vous, dirent-ils à ces affamés, près desquels ils revenaient, qu’attendez-vous pour utiliser les enfants à la mamelle que leurs mères ne peuvent plus nourrir et qui meurent elles-mêmes d’inanition sur les cadavres de leurs petits ? Nous avons été forcés d’en manger pour revenir jusqu’ici ; cela vaut mieux que de mourir de faim. "
Devant cette détresse, Timour II n’entrevoit plus qu’une seule issue pour gagner la guerre : il faut piller les réserves de l’Occident, se ruer sur les bords de la mer Noire, envahir Istanbul. Mais bombardés, pilonnés, harassés, exterminés, les Jaunes meurent en masse.
" Quand la ruée des combattants eut commencé l’escalade de l’Anti-Taurus et des autres reliefs accentués au Nord-Ouest et au Sud du plateau central, des cataclysmes épouvantables se produisirent : des morceaux gigantesques des monts s’en détachèrent, éclatèrent avec des détonations assourdissantes, un fracas inouï, auquel s’ajoutait le retentissement des éboulements de ces pans de montagnes dans les ravins et les vallées. Des coupures rocheuses hautes de 150 à 200 mètres, larges à proportion, s’écroulaient, se projetaient sur les lames d’assaut humains qu’elles écrasaient et ensevelissaient. "
En avion, Timour II, parti en expédition avec Monica, sera abattu au-dessus d’une éminence naturelle. De là, sans vivres et à l’agonie, il pourra contempler la ruine de son rêve. Un grand nuage noir monte vers les belligérants au-delà de l’horizon : c’est une mer de feu alimentée par l’ensemble des puits de pétrole du moyen orient qui s’avance vers les envahisseurs.
" Au loin, à la limite de l’horizon, s’élevait un long nuage noir…immensément long, barrant la presqu’île sur toute sa largeur. (…) Bientôt les colonnes flamboyantes devinrent plus nettes dans la chute rapide du jour… et une ligne de feu les relia, faisant comme une base lumineuse éclatante aux nuages noirs qui s’élevaient toujours. (…)
En réalité, de la ville de Boli jusqu’à celle d’Afioum-Kara-Hissar, c’est-à-dire sur une largeur de 250 kilomètres, l’extrémité désertique du plateau central d’Asie brûlait. Et l’incendie grandissait, se prolongeait, avançait. (…) Par milliers, les êtres humains tombaient aussitôt foulés, écrasés par d’autres milliers, qui tombaient de même et se trouvaient, à leur tour, foulés et écrasés ; l’amoncellement de ces victimes, fuyant le feu, s’élevait sur divers points à dix mètres de hauteur , qu’escaladaient les fuyards suivants. "
Carbonisée, réduite en cendres, l’immense horde cesse d’exister. C’est dans une Europe glorieuse et nouvelle que Prédal et Adala convolent en justes noces.
"la Ruée des Jaunes" représente encore l’un de ces nombreux textes dénonçant le péril jaune, thème conventionnel de la première moitié du XXème siècle. En un style hystérique, il permet l’étalage de toutes les obsessions d’une époque. Jaunes, Démocraties, Ouvriers, Communistes, Intellectuels, Fainéants, tout cela étant du même acabit, il importe d’éradiquer la chienlit avant qu’elle ne sonne le glas de la société bourgeoise !
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M. Synthèse, en hibernation dans les glaces du pôle, s’éveille dix mille ans plus tard, en 11898. Des êtres au corps filiforme et à la tête démesurément enflée, au faciès chinois et négroïde à la fois, se trouvent à son chevet. Après plusieurs tentatives infructueuses, ils parviennent à communiquer avec lui en vieux chinois.
M. Synthèse apprend qu’en dix mille ans la terre a changé. L’Europe n’existe plus, broyée sous les glaces. Nos descendants de race caucasienne, vaincus par les Jaunes dans leur expansion à travers le monde, sont ravalés aux rangs d’êtres inférieurs à leur service. Par suite d’une série de cataclysmes et de tremblements de terre, des ponts conjonctifs relient désormais l’Asie à l’Afrique en une sorte de ceinture équatoriale ininterrompue où la vie est seul possible. La Méditerranée et l’océan Atlantique ont disparu.
Par métissage avec les Noirs d’Afrique, les descendants des Jaunes se sont transformés en êtres surhumains, aux pouvoirs psychiques quasi-infinis, qui leur permettent de voler à travers les airs, sans aucun effort. C’est par cette même force qu’ils ont pu réveiller M. Synthèse. Très courtois, bien que légèrement condescendants devant cet ancêtre, ils lui proposent de visiter la terre par la voie des airs, piloté et soutenu par leurs esprits.
M. Synthèse s’aperçoit que partout, comme la betterave qui pousse en monoculture, s’est installée la même civilisation de « fourmis jaunes », à la pensée unique et sclérosée. Tous les grands problèmes auront été résolus par la force, et cette merveilleuse utopie lui apparaît comme un leurre quand il voit à quel point les races blanches sont assujetties ou lorsqu’il écoute son cicérone s’exprimer sur le sort de leurs femmes :
« La femme est en tout et pour tout notre égale. Elle jouit de tous nos droits, de toutes nos prérogatives et partage, le cas échéant, toutes nos responsabilités. Je dois vous confesser cependant que cette unification ne s’est pas opérée sans luttes. L’histoire nous apprend que jadis, au temps où, sous l’influence des causes multiples qui ont modifiée notre race, nos cerveaux commençaient à prédominer, les femmes, plus nerveuses, moins équilibrées, moins raisonnables – excusez la banalité du mot – mirent l’humanité en péril. Non contentes d’aspirer à devenir nos égales, elles prétendaient à la maîtrise complète, à la domination absolue. Chaque famille devenait un enfer… la vie intime était en général atroce.
Soit que les éléments cérébraux manquassent de coordination, soit que le système nerveux exaspéré fût hors de proportion avec l’organisme féminin, soit pour tout autre motif que nos ancêtres n’ont pu approfondir, les hommes eurent à passer une période terrible. C’est au point que les législateurs, à bout d’arguments et de pénalités, décrétèrent que, dès le bas âge, on tenterait d’empêcher, au moyen d’une compression méthodique de la boîte crânienne, l’accroissement de la masse cérébrale chez tous les enfants du sexe féminin.
- Vous alliez faire de toutes vos femmes des microcéphales, des idiotes.
- Mieux valait encore des idiotes que les monstres qui tyrannisaient nos pères au point de les faire tomber dans la folie furieuse. »
Démoralisé et se rendant compte qu’il « était de trop dans un monde trop vieux », M. Synthèse demande à ses guides de le mener à l’endroit où il avait été découvert, à fin d’y mourir, pour de bon, cette fois-ci.
« 10.000 ans dans un bloc de glace » est l’épilogue détachée du gros roman de Boussenard « les Secrets de monsieur Synthèse » dans lequel apparaît le savant. Cette conclusion prouve le pessimisme de l’auteur en face d’un futur peu souhaitable, et son aversion – partagée par bien d’autres auteurs de l’époque – envers le « péril jaune ».
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Edward Beal, employé modeste, est hanté par l’idée de la fin de l’espèce humaine qu’il hait pour sa prolifération. S’adonnant aux délicieuses lectures apocalyptiques, il a déjà préparé son sac à dos, sa trousse de survie et s’entraîne à tous les scénarios possibles, envisageant de faire face aux conséquences d’un cataclysme :
Quand il était plus jeune, Edwin (sic) avait songé à s’enfuir vers l’Ecosse ou le pays de Galles, pour y survivre après l’effondrement de la civilisation. Il avait dévoré des récits de science-fiction évoquant une ère glaciaire ; ou la disparition de l’herbe, des épidémies, des guerres et des invasions extra-terrestres et il avait décidé que dès que les choses commenceraient à aller mal pour une raison ou une autre, il prendrait la route du nord, sac au dos, prêt pour une nouvelle vie dans la nature sauvage. "
Pourtant, ce qui va se passer dans la réalité, il ne peut l’imaginer. Alors qu’il se livre à des travaux de jardinage, il déterre un curieux artefact, une sorte de globe lisse et sans faille apparente. Le temps de l’approcher de son visage et une ouverture fortuite laisse paraître une sorte de tête minuscule qui le mord au nez. Très vite, il se sent mal en point, fiévreux, et ne pourra empêcher d’autres morsures.
Les endroits infectés se gonflent, finissent par éclater en libérant de petits êtres ronds en tout point semblables à l’artefact qui leur a donné naissance. D’où viennent-ils ? Qui sont-ils ? Cela n’a aucune importance pour Edward Beal lequel, victime fortuite mais consentante, entrevoit là un moyen d’assouvir ses fantasmes sur la fin d’une humanité livrée à de petits aliens mordeurs qu’il chasse de chez lui pour qu’ils aillent conquérir le vaste monde, en l’occurrence la ville de Londres. Mais ce qu’il n’avait pas prévu, c’est que ces petits envahisseurs, finalement très attachants, l’immobilisent pour se constituer une bonne réserve de viande en vue des forces nécessaires à la conquête de la terre.
Un récit cataclysmique étrange et original.
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A La Haye, les états européens à l’instigation de la Russie, décidèrent d’une paix commune et prolongée entre eux. Les difficultés demeuraient nombreuses, dues surtout à l’arrogance de l’Allemagne, plus impérialiste et militariste que jamais. Les négociations semblaient donc prêtes à échouer lorsque se produisit un coup de théâtre. Le professeur Zorn, délégué allemand intransigeant, fut remplacé par le Dr. Friede, selon la volonté même du roi de Prusse. Tout en rondeurs et aménités, le Dr. Friede se déclara en tous points d’accord avec le protocole, l’Allemagne étant prête désormais à jouer le jeu de la transparence et de l’harmonie, à condition, toutefois, que l’on ne touchât pas à sa marine de guerre, seule force légitime qui devrait servir à défendre sa nation si celle-ci se trouvait d’aventure menacée.
D’abord incrédules, les autres pays européens mirent du temps à admettre la sincérité de l’Allemagne. Enfin convaincus – sauf la France qui limita difficilement son armement-, ils virent avec étonnement l’ère de paix qui s’ouvrait devant eux :
« Par contre, c’était surtout des Allemands qui inspectaient nos manufactures d’armes, nos fonderies de canons, nos ateliers de précision, nos cartoucheries, et les établissements du Creusot, du Havre, de Fourchambault- Commentry. Ils ne pouvaient pas ne pas constater qu’il en sortait des engins de guerre en quantité considérable, dont certains, à la vérité, étaient déclarés rebutés pour malfaçon, mais sans que la malfaçon rédhibitoire apparût en toute évidence. Au surplus, ils auraient été en droit d’exiger la destruction des exemplaires marqués du signe de rebut. »
L’Allemagne, avec douceur, rendit l’Alsace-Lorraine à la France. Cette détente fit que de nombreux Allemands purent s’installer dans les pays riverains pour y faire du commerce, y vivre ou établir des industries de paix : machines agricoles, voitures de caractère, mais ni armes ou autres engins militaires. L’industrie allemande déploya des trésors d’ingéniosité et d’invention pour découvrir ou mettre au point de nouveaux produits chimiques destinés à l’amélioration du rendement agricole. Le tourisme allemand prospéra et de nombreuses colonies teutonnes et pacifiques se fondèrent en terre de France :
« Le développement de l’Allemagne pacifique dépasse toutes nos prévisions. Les préventions qui flottaient autour de nous se dissipent. Nous nous sentons vivre dans une atmosphère de sympathie où nous respirons à l’aise. Ce nous est un grand soulagement. On nous accueille partout ; on nous aide, au lieu de nous rester hostile ; on nous sourit, au lieu de nous bouder. Et nous travaillons au milieu d’une allégresse que nous n’avons jamais connue. »
La vigilance militaire française ne put prendre en défaut son voisin : l’Allemagne respectait scrupuleusement les décrets de La Haye. L’harmonie fut telle qu’au mois d’août 1914, le Kaiser fit part de sa décision de visiter Paris :
« La saison, certes, n’est pas très favorable aux grandes cérémonies : les vacances vident Paris de ses habitants, et elles y ramènent des étrangers. Peut-être, après tout, était-ce justement ce qui avait motivé la détermination prise par l’Empereur. Qu’elle qu’en fut la cause, d’ailleurs, cette détermination provoqua une émotion extrême non seulement en France, non seulement en Europe, mais même dans le Nouveau-Monde. On câbla de New York et de San-Francisco pour le jour de l’arrivée du souverain.
De leur côté, les Allemands redoutèrent sans doute qu’il arrivât malheur à celui-ci, car ils affluèrent en France, et se ruèrent sur les hôtels. Depuis l’Exposition du Centenaire, Paris n’avait pas été aussi surpeuplé. Jamais autant d’automobiles n’y étaient venues, de toutes les directions : du Nord, en particulier. L’occasion, en effet, était tentante de visiter la Hollande et la Belgique en se rendant chez nous. »
Bien que de nombreux Français fussent en vacances à ce moment-là, rien ne s’opposait à cette visite. Le lendemain de sa venue, rien ne fut plus comme avant. L’armée française se trouva paralysée en ses casernes, endormie par des gaz soporifiques, alias « produits chimiques agricoles » répandus judicieusement par une cinquième colonne germanique motivée. Elle se réveilla prisonnière et sans armes, à quelques exceptions près.
Une lettre du Chancelier de l’Empire expliqua les faits, notamment qu’en une nuit, grâce à l’infiltration « pacifique» allemande en Europe et la transformation instantanée de tous les engins agricoles en engins militaires, du Danemark jusqu’à Paris, à l’heure dite, les « touristes » allemands, disposés suivant un plan rigoureux, s’étaient emparés de toutes les armes, neutralisant tous les régiments, et assignant les quelques unités résistantes en cours de justice à La Haye pour entrave à la paix et usage d’armements militaires !
Elle expliqua qu’il était tout naturel pour l’Allemagne d’avoir à procéder de la sorte, étant donnée son exigence «d’expansion vitale» et «territoriale», celles-ci ayant toujours été une nécessité absolue, ce qui justifiait la ruse dont elle avait fait preuve et que devaient comprendre les Etats voisins. Enfin, tous les chefs d’états des pays soumis récemment seront convoqués à l’investiture à Paris de Sa Majesté qui a décidé de prendre le titre «d’Empereur d’Occident » :
« Quoi qu’il en soit, la situation qui nous est faite nous crée des obligations nouvelles. Sa Majesté a décidé de prendre le titre d’Empereur d’Occident. Elle avait songé à se donner l’investiture à Aix-la-Chapelle, mais il a été décidé finalement que la cérémonie aurait lieu dans la Galerie des Glaces de Versailles, le 15 août, date anniversaire de la naissance de l’Empereur Napoléon. Vous comprendrez sans peine les motifs qui ont déterminé le choix de ce jour et de ce lieu. Vous remettrez au chef de l’Etat auprès duquel vous êtes accrédité la lettre autographe qui le convoque pour la solennité. »
Une nouvelle féroce et ironique mettant à jour la duplicité prussienne, la noirceur de ses objectifs, son mépris du droit des peuples. Un brûlot à verser au gigantesque dossier des guerres conjecturales.
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Le Dernier Terrien - Par BenF
" Un conflit éclata. Une guerre mondiale à laquelle nul n’aurait pensé, rendue plus terrible que les autres par l’emploi de l’énergie matérielle. Sa violence fut assez grande pour modifier définitivement les climats: les glaces polaires fondirent et les anciennes côtes des continents se trouvèrent à cent mètres au-dessous du niveau de la mer.
Mais, contrairement aux légendes de Dale, c’est à dire la planète antérieurement colonisée par les Terriens, la Terre survécut. Presque tous les êtres vivants se perpétuèrent. Seuls les hommes vinrent à manquer. Il n’en resta que quelques dizaines de milliers qui tentèrent un nouveau départ. Pourtant, c’en était fait de la vieille fécondité de la race: elle avait subi une mutation dont on ne comprit les effets que peu à peu, lorsque les femmes mirent au monde de trop rares enfants viables. "
Au moment où commence le récit, exit la race humaine. Il ne reste plus que Herndon, un vieillard, avec Cala, une jeune femme et Egon, un cosmonaute, anciennement terrien, revenu de Dale.
Herndon, le Gardien, avait été mis en hibernation pour "survivre à l’holocauste", durant dix siècles. Egon répara le mécanisme de conservation défaillant et tira le vieillard de son sommeil. Herdon, dernier Terrien en compagnie d’une femme stérile, meurt au moment où une nouvelle fusée en provenance de Dale atteint la Terre, à la suite d’avaries moteur. Egon, avec l’aide de Cala, ira à la rencontre d’un groupe mixte d’astronautes en se revendiquant comme " le dernier Terrien ":
" Vous êtes sur la Terre, répondit Egon. Et un sourire lui vint tout à coup, tandis que son regard se tournait vers la masse sombre de la forêt, en direction de l’océan, baigné de lune. La Terre. Quant à moi, je suis le dernier Terrien. Soyez les bienvenus sur votre mère - planète "
Une nouvelle disparate entremêlant divers thèmes classiques.
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King se souvient confusément de Doc. S’étant suffisamment nourri de poissons, le chien se met en route vers «l’Université » où se trouve encore « la fusée » sur son pas de tir, ainsi que les bâtiments du « laboratoire » où il se rappelle être né. En y entrant, il découvre le « rat », qu’il connaît bien, lequel, méfiant, se sauve devant lui. Doc est là, sur son lit. King comprend peu à peu que son « père » est mort, à l’instar de tous ceux qu’il a rencontrés sur sa route, transformés en momies ou en squelettes :
« King balaya le sol de sa queue et fléchit les pattes pour effectuer le bond qui l’amènerait entre les bras de Doc. Mais ce bond, il ne le fit pas. L’odeur était anormale, et la forme trop immobile.
Sa queue retomba, sans force. Il s’assit sur son arrière-train et avança pas à pas sur le plancher, en poussant un gémissement à peine audible. Enfin, il leva le nez pour flairer l’autre main qui pendait sur le côté du lit. La main était raide et froide, et aucune caresse ne répondit à la sienne. »
Avec le rat, derniers représentants des expériences de Doc, ils seront les seuls « gardiens de la maison » maintenant désertée par l’espèce humaine.
Une courte nouvelle qui vaut surtout par la tentative de représentation littéraire du psychisme animal.
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Une aventure du Saint dans laquelle Simon Templar, appelé au secours par Fernack, le représentant de la police officielle, se heurte à un savant fou ex-nazi, Anton Morgan, dont le but est de négocier au plus offrant un virus mortel, capable de dépeupler la planète:
" - Qu’est ce que c’est ? murmurait Greta considérant le décor et toutes ces boîtes scellées. -Tout simplement la victoire du 3ème Reich, Greta, répondit l’homme à la tête de mort, en ce moment assis dans un fauteuil de cuir. Il observait la jeune femme avec un sourire narquois; entre ses doigts, il tenait une cigarette dont la fumée s’élevait en volutes légères. - Oui, la victoire... répéta-t-il d’un ton ardent. Si notre bien aimé Führer nous en avait donné l’ordre. .Hélas ! Cet ordre n’est pas venu. -Anton? murmura Greta avec une expression anxieuse sur son merveilleux visage. -Oui. Il y a ici de quoi faire périr non seulement les Etats-Unis, mais encore le monde entier. Le virus 13 ne pardonne pas. "
Accompagné de son fidèle gorille Uniatz, le Saint rencontre la troublante Greta qui joue double jeu, et réduit à néant, après une lutte serrée, les ambitions d’Anton.
Un avatar médiocre du thème de l’épidémie axé sur l’aspect policier du récit en un style parfois approximatif.
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Le Secret De L'atome - Par BenF
Gilles Lebraud a percé le secret de l’atome. Mieux : il a inventé un appareil à visiter l’atome, une toupie qui, en diminuant de taille et animée d’une immense vélocité, l’amènera à explorer in situ le proton et l’électron d’un atome d’or contenu dans la pépite disposée sur sa table de travail. A cet effet, il a invité quelques amis pour partager son expérience qui doit, dans deux heures, le ramener parmi eux. Saisis par l’étonnement, ils observent son départ, la diminution progressive vers l’infinitésimal de la toupie, et attendent avec impatience son retour.
Lebraud réduit à l’échelle sub-atomique s’approche d’un soleil : c’est le proton. Puis, il survole une planète pareille à la Terre mais encore vierge de toute trace de vie. Il découvre même une lune, l’électron, à la surface désolée. Satisfait de pouvoir enfin prouver l’exactitude de la théorie des mondes emboîtés, il prend le chemin du retour, dans le temps imparti, impatient de raconter son aventure à ses amis. Mais il émerge dans une salle poussiéreuse et abandonnée depuis longtemps, son bureau. Un écrit, disposé à son intention, semble-t-il, explique la situation. Plus de cinq siècles se sont écoulés depuis la date de son départ. L’endroit est resté en l’état, associé à sa mémoire, et a été transformé en monument historique. Le cœur battant, Gilles Lebraud pousse la porte pour découvrir devant lui un paysage glacé et noir, un monde proche de sa fin, car le temps écoulé ne se comptait pas en siècles mais en centaines de millions d’années :
« Il sortit et un froid glacial le saisit. Le soleil était très bas ; mais sa clarté éclairait quand même les alentours. Péniblement, le savant grimpa le long d’une colline de glace. Arrivé à son sommet, il contempla les alentours. Il était en plein cœur d’un pays glacé. Aussi loin que son regard pouvait porter, il n’apercevait qu’une solitude blanche et froide où rien ne vivait. »
Il avait tout prévu sauf le paradoxe lié au temps dont la vitesse découlement différait pour lui par rapport au reste du monde.
Un petit récit bien mené et non ridicule, basé sur le concept des « terres en réduction » et d’une vision entropique de l’univers.
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