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Bienvenue dans la Base de Données des livres !

Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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Livres

  1. Type: livre Thème: après la Bombe... Auteur: Carol EMSHWILLER Parution: 1959
    Ben et Myra nous font entrevoir ce que peut être, au quotidien, la vie dans une Amérique d’après la guerre nucléaire. Chauves tous les deux, se nourrissant de bouillies, ils tentent de vivre une existence normale, en compagnie de leur petit enfant de trois ans, Gaminou, au comportement et à l’allure très étrange, agressif sous une abondante chevelure qui lui descend jusqu’aux reins.
    Myra souhaiterait, comme jadis, passer une journée à la mer malgré le danger de rencontres hostiles. Finalement Ben cède. Calculant soigneusement les litres d’essence nécessaires, empruntant une route maintenant déserte, n’oubliant surtout pas d’emporter sa grosse clé anglaise en guise d’arme, la famille prend le départ. La journée est délicieuse, la mer sans mémoire. Le soir pourtant, trois individus décident de les agresser. Ben se défend et tue l’un d’entre eux. Les deux autres, des jeunes, prennent la fuite. Pendant que Gaminou s’amuse avec le cadavre, Ben rassemble ses affaires et tout le monde reprend le chemin du retour.
    En somme, une journée banale en des temps perturbées, contée sur le mode intimiste.

  2. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: Hugues DOURIAUX Parution: 1937
    Vol.01 : Le Monde d’après , Fleuve Noir éd., 1981, coll. "Anticipation " N°1510, 1 vol. broché, in-12 ème , 186 pp. couverture illustrée par Jim Burns. roman  d’expression française
    1ère  parution : 1981
    Ethel et Alice, en compagnie de leur chien Duke, vivent isolées dans un chalet des Vosges. Elles accueillent un rôdeur qu’elles ont du mal à admettre, Ron Devries, un jeune homme baroudeur, sûr de lui. Le temps n’est plus aux tergiversations en ce monde d’après la guerre (atomique), ravagé et meurtri, sillonné par des hordes de soldats pilleurs et brutaux. Ethel, la jeune femme d’une trentaine d’années, et Alice, jeune fille de seize ans, ainsi que deux enfants recueillis, ont assemblé leurs destins en ce lieu retiré.
    Alice hait tous les mâles pour avoir été violée à plusieurs reprises. Elle tente de tuer Ron et même, lorsque amadouée par Ethel,  il se rendra indispensable,  elle conservera à l’égard du jeune homme une attitude ambivalente. Ron, hollandais d’origine, ancien étudiant en musique transformé en solitaire dangereux, achève sans pitié ses ennemis. Duke et lui seront inséparables. Un équilibre s’instaure avec le temps entre ces êtres, temps consacré à la chasse (les animaux pullulent) ou aux menus travaux. Mais la recherche de nourriture élaborée reste leur principale préoccupation.  La rivalité entre les deux femmes pour s’approprier Ron augmente. Devant un désastre sentimental annoncé, Ron décide de quitter le chalet quand des soldats pillards, à la ressemblance des Compagnies du moyen âge, s’abattent sur la région vosgienne. Il  persuade les jeunes femmes d’abandonner la ferme, de prendre la route pour se diriger vers les montagnes du Jura suisse.
    Dans la plaine d’Alsace, la rencontre avec le fermier Berthold et sa famille, en mauvaise posture, est décisive. Les libérant des griffes de soudards, le petit groupe met ses forces en commun, Berthold découvrant un asile sûr pour eux dans la forêt du Ried, des bois et des marécages impénétrables qu’il connaît bien. Ils s’installeront sur les bords du Rhin en une ancienne résidence de chasse abandonnée. Ethel se lie officiellement à Ron. Une échappée cauchemardesque dans les ruines de Strasbourg permettra à Ron de revenir avec deux jeunes adolescents Serge et Bella qui deviendront des auxiliaires précieux.
    Vol.02 : les Errants, Fleuve Noir éd., 1981, coll. "Anticipation " N°1531, 1 vol.broché, in-12 ème , 186pp. couverture illustrée.
    1 ère  parution : 1981
    Ron, avec Ethel et Alice, Bella et Philippe, guidé par le grand-père Berthold, descend des montagnes vosgiennes pour établir sa résidence dans le Ried, région marécageuse et giboyeuse proche du Rhin. L’hiver approche et la chasse est bonne. Le petit groupe s’organise. Ron, perdu entre Ethel et Alice, ne sait plus à quel saint/sein se vouer. Ethel, plus âgée, plus mûre se sacrifiera en laissant la place libre à Alice. Lors d’une sortie survient le drame : « grand-père » Berthold est tué par des voyous, avant-garde d’anciens militaires travaillant pour leur compte. Ron organise la défense mais devant la menace de plus en plus forte, le groupe décide d’abandonner sa retraite. Non sans tristesse puisqu’ Ethel restera en arrière décidée à mourir en vendant chèrement sa vie. Duke, le chien berger, démobilisé à la mort d’Ethel, tentera de rejoindre Ron et son groupe, faisant la connaissance en chemin de Loïc, un jeune Suisse, qui l’adoptera.
    Grâce à Duke, Loïc rejoindra le groupe de Ron et épousera Bella. Le groupe, de plus en plus fort, mieux armé, continue son voyage dans les montagnes suisses. Là encore, ils rencontreront le « Père » Martin, haut en couleurs et fort en gueule, mélomane à ses moments perdus, et trimballant avec lui une chorale de jeunes filles. Ils ne seront pas de trop pour venir à bout de la menace que constituent les canailles militaires qui n’ont pas abandonné la poursuite. Ron cherche un abri sûr où le groupe pourra se reposer. C’est Loïc qui découvrira le paradis, par hasard, dans une vallée glaciaire, complètement enclose par des montagnes, où seule une faille en permet l’accès.
    Cette vallée, déjà habitée par des gens pacifiques, sans armes et ayant horreur de la violence, devra pourtant être défendue, ce que Ron veut leur faire comprendre. Après de nombreux atermoiements, Mauro, le maire, accepte l’idée de confier l’entraînement des citoyens néophytes à Ron, nommé « général » pour l’occasion. Il était plus que temps : leurs ennemis arrivent! Ron fera sauter l’accès à la vallée, instaurant par ce fait une longue ère de paix. Et c’est en une nouvelle Arcadie qu’Alice accouchera sans crainte d’un petit garçon.
    Vol.03 : les Guerriers, Fleuve Noir éd., 1981, coll. "Anticipation " N°1531, 1 vol. broché, in-12 ème , 185 pp. couverture illustrée par Tim White.
    1 ère  parution : 1981
    Ron vit depuis plus de trois ans dans la vallée heureuse avec sa famille. En dépit de l’hostilité de Franz, un villageois qui brigue la place de maire, Ron refuse de s’engager dans la vie politique et suggère plutôt la mise sur pied d‘une expédition. Laissant sa famille en arrière, avec quelques fidèles, il reprend la route du Sud, en direction de l’Adriatique. Vers l’ancienne Venise, un groupe d’hommes dépenaillés et mourant de faim le sollicitent. Travaillant comme esclaves auprès d’un « seigneur de la guerre » puissamment armé ils se sont échappés de leur enfer.
    Parmi eux se trouve Nelly, une jeune infirmière non indifférente au charme de Ron. L’attaque menée contre le groupe par un hélicoptère des poursuivants tourne au désavantage de ceux-ci. L’engin est abattu en flammes et Ron récupère une mitrailleuse intacte. Il décide alors de revenir au village pour prévenir ses amis de la menace.Entre temps, Franz a pris le pouvoir, emprisonné Mauro, tué le père Martin et le chien Duke, violé Alice, qui se suicide, croyant Ron disparu à jamais. Un deuxième hélicoptère, ayant déjà repéré la vallée y sème la mort. Ron, de retour, apprenant les exactions de Franz, règle tous les problèmes. Tel l’ange exterminateur, il met à mort le traître et ses amis, rompant définitivement avec l’humanisme d’avant le cataclysme :
    « Je propose qu’on attaque ceux qui retenaient prisonniers Elio, Nelly et leurs camarades. Il eut un sourire sarcastique. Tous le regardaient avec une stupeur gênée. –Mais… pourquoi attaquer ces gens ? demanda Bella. Ce fut Elio qui répondit : -Parce qu’ils ont beaucoup de chevaux, de vaches, de bœufs. –C’est une bonne raison, non ? persifla Ron. –Alors tu veux que nous devenions aussi des pillards ? demanda Loïc. Ron lui sourit. –Pas des pillards. Des nomades. Les sociétés sédentaires ne pourront plus exister avant des dizaines d’années. Le monde se retrouve à l’époque des barbares. Il faut nous adapter ou disparaître. »
    Méprisant les villageois pacifistes qui n’ont rien fait pour empêcher le malheur de s’installer, Ron repartira avec ses amis, dont Nelly qui s’occupe de Florent, pour s’emparer des biens  du seigneur de la guerre. Un  avion déglingué et un pilote qui y laissera sa vie, cloueront les hélicoptères ennemis au sol. Le raid barbare réussi, c’est avec une bande puissamment armée que Ron continuera sa quête vers le Sud.
    Vol.04 : Les Gladiateurs de Nepher, Fleuve Noir éd., 1981,  coll. " Anticipation " N°1574 1 vol. broché. , in-12 ème , 190 pp. couverture illustrée par Peter Gudynas.
    1 ère  parution : 1981
    Le clan de Ron, attaqué par des engins motorisés subit de lourdes pertes. Des enfants enlevés incitent Ron à poursuivre les esclavagistes. Il repère leurs traces mais subit à son tour la loi d’un fermier à poigne, le Père Langlois, qui l’oblige à travailler pour lui, dans son clan, avec sa famille.S’étant pris d’amitié pour Ron après une longue période probatoire, il lui offre sa fille Nelly… et la liberté. Ron, en compagnie de Nelly, trouve le camp  des pirates enleveurs d’enfants puissamment fortifié et commandé par Regina, une ancienne prostituée. A nouveau capturés, Ron et Nelly aboutiront dans la ville nouvelle de Nepher, près de l’ancienne Lyon, pour participer comme gladiateurs aux plaisirs dégénéré de Paul Ier qui réinvente la barbarie romaine. Des mois de formation lui forgent un corps d’acier et quand arrive le jour officiel de se battre dans les arènes, Ron réinvente le personnage de Spartacus.
    En compagnie de Nelly et de Marco un autre gladiateur, ils prennent la poudre d’escampette en possession d’un arsenal adéquat. Ron, au retour, détruira le camp de Régina. Dans l’action, Nelly et Marco y laisseront leur vie.  Retrouvant son clan confié à Loïc, Ron se sentira rejeté. Trop différent des autres, il n’a plus sa place auprès de Nelly et des autres membres de la famille qui, ayant trouvé un havre de paix,  refuseront le nomadisme. Ron, éternel loup solitaire, continuera seul son périple en une France barbare.
    Vol.05 : la Chasse, Fleuve Noir éd., 1988, coll. "Anticipation " N°1607, 1 vol. broché, in-12 ème , 188 pp. couverture illustrée par Sarah Brown.
    1 ère  parution : 1988
    Venin et Serpent tels sont les noms des deux jeunes filles dont Ron croise la route, dans une forêt, près d’un village appelé Pessart. Toutes deux ont des personnalités extraordinaires. L’une, âgée de vingt ans, l’autre de douze, s’avèrent être des tueuses psychopathes, cruelles, amorales, expertes dans l’art de la décapitation et…cannibales à l’occasion. Cet héritage culturel provient de leur mère, originaire de Pessart, jadis abandonnée avec ses deux filles par son mari. Toutes deux élevées dans le culte de la vengeance et de la mort, elles se montrent sans pitié. Ron, pressentie par Venin comme partageant sa vision du monde, sera  épargné, et la jeune femme, lui faisant l’amour, le laissera repartir sain et sauf.
    Deux jours plus tard, Ron ramène à Pessart un jeune garçon, seul rescapé d’un groupe massacré. Les villageois le soupçonnent d’être impliqué dans ces meurtres. Lequin, l’un des citoyens,  fort en gueule et haineux, lui en veut particulièrement. Ron arrivera à convaincre Francis Lemoine, le maire, de l’innocence du jeune homme. Une battue organisée par les villageois, se terminera en drame. Les quatorze têtes fichées sur des poteaux à l’entrée du village convainquent Ron : les coupables sont Venin et Serpent !  Décidé à aider Lemoine dans sa capture des tueuses, il sera suivi par Lequin, armé de grenades explosives. Venin tuera Lequin,  mais blessée, elle confiera Serpent à Ron qui partira loin de Pessart en emmenant la jeune fille avec lui.
    Vol.06 : Le Loup, Fleuve Noir éd., 1988, coll. "Anticipation " N°1619, 1 vol. broché, in-12 ème , 185 pp.  couverture illustrée.
    1 ère  parution : 1988
    Ron, toujours à la recherche de son fils Florent voyage de conserve avec Serpent une (très) jeune fille, femme-enfant totalement amorale. Serpent est toute entière tournée vers la jouissance et le plaisir des sens, plaisir de tuer, d’écouter de la musique, de découvrir l’amour.
    Après bien des scrupules liés à son âge, Ron devient son amant. A eux deux, ils sont très efficaces et se font remarquer,  puis embaucher par " le Loup ", un homosexuel dangereux, maître en son royaume urbain. Droguant Serpent pour la garder en otage, il envoie Ron à Paris avec pour mission de rapporter le trésor du roi Massada, gouverneur de l’ancienne capitale.
    Pendant son absence, Serpent fait la connaissance de Florent, esclave de plaisir auprès du Loup. Elle en tombe éperdument amoureuse. Ensemble, ils liquident le Loup dont ils tranchent la tête et se mettent en route pour Paris. Entre temps, Ron débarque dans la capitale détruite de la France. Massada, un grand Noir, ancien fonctionnaire,  qui a établi sa domination sur la ville,  n’est pas dupe de l’objectif de Ron. Se prenant d’affection pour lui, il lui montre le fameux trésor dont il est dépositaire, des tableaux anciens et des objets artistiques du Louvre maintenant détruit. L’arrivée de Serpent et de Florent dénouent la crise. Massada laissera partir un Ron effondré par la trahison de Serpent à son égard mais heureux d’avoir retrouvé un fils. Alors que le jeune couple décide de s’installer auprès de Massada, Ron , solitaire et vieilli, reprend la route et sa liberté.
    Un grand roman d’aventures et d’action post-cataclysmique. Là où Julia Verlanger (dans « l’Autoroute sauvage ») insiste sur la description des ruines urbaines, Douriaux préfère une campagne redevenue sauvage, des marais parcourus par le vol des oies sauvages. Le personnage de Ron, sensible et baroudeur, éternel vagabond, grand amateur de femmes, renoue avec ceux des romans picaresques. Le style est fluide et simple et le contrôle du thème constant. Un beau cycle romanesque.

  3. Type: livre Thème: fins du monde, fins de l'humanité, Adam et Eve revisités Auteur: Martine BAUJOUD Parution: 1968
    Ce jour – un dimanche après la fin du monde -  verra deux amants reconstruire leur amour, même
    «s’il ne reste rien dans cette ville
    Qu’un désert de murs abandonnés »
    Ainsi, en ce monde détruit,
    « lorsqu’(ils) seron(t) seuls enfin
    Sans personne, et sans rien à la ronde
    Pas un chat perdu, pas un chien »,
    pourront-ils rejouer à Adam et Eve.
    Une musique forte et des paroles définitives donnent du corps à cette chanson cataclysmique.

  4. Type: livre Thème: le dernier homme, invasions extraterrestres Auteur: Fredric BROWN Parution: 1954
    " Le dernier homme sur la terre était assis dans une pièce. Il y eut un coup à la porte… "
    Toc, toc, qui est là? Mais c’est  Toto le Zan, l’un de ces ET qui ont éradiqué toute vie sur Terre, gardant comme reliques dans un zoo trois cents animaux, dont l’honorable professeur Walter Phelan, le dernier homme.
    Une résurrection de l’espèce humaine est-elle possible? Oui, à condition que ce soit Grace Evans, la dernière femme, peu encline à jouer le rôle d’Eve, qui frappe à la porte.
    Encore faudrait-il que les Zan  connaissent la physiologie humaine, ou qu’ils s’en aillent. Ce qu’ils font, lorsqu’ils constatent qu’ils sont mortels, ayant été mordus par le serpent à sonnette qu’ils avaient adopté comme mascotte, ignorants qu’ils étaient de sa dangerosité.
    Une charge d’horreur en concentré, un raccourci saisissant de la problématique du survivant et une réflexion sur le thème qui a beaucoup inspiré Andrevon.

  5. Type: livre Thème: menaces cosmiques Auteur: Albert ROBIDA Parution: 1925
    Le «Chalet dans les Airs» présente un épisode cataclysmique dans ses chapitres douze et treize.
    M. Cabrol, en voyage autour du monde en aéro-chalet avec ses deux neveux, en profite pour faire une halte sur l’île d’Astra, au milieu de l’océan. En réalité un bout de terre appelé le Sixième continent, situé en plein Pacifique, reste d’un morceau de planète qui, jadis, avait heurté la terre.
    M. Cabrol évoque l’événement :
    « Et lorsque le bolide, éclairé d’une flamme sinistre, commençait à monter au-dessus de l’horizon, un grand cri s’élevait au-dessus des foules, qui, dressées brusquement, se mettaient à fuir de tous côtés pour chercher des refuges illusoires, n’importe où, au fond des bois, derrière une taupinière quelconque ou même dans les caves des maisons.(…) Le monstrueux bolide tournait toujours plus près, plus près ; on distinguait des détails à sa surface, des hérissements de montagnes et des creux où sinuaient des filets brillants qui devaient être des fleuves ou des ruisseaux. Il arrivait dans un grondement effrayant d’ouragans et d’orages qui roulaient sans arrêt depuis des semaines….
    Et tout à coup, ce fut la fin. Un matin, je me rappelle, le soleil ne se leva pas, ou plutôt ne put percer l’épaisse couche de nuages noirs qui couvrait toute la nature ! (…) Pendant des heures, frémissements du sol, roulements, grondements des orages sans fin, zigzags aveuglants des éclairs »
    Il s’ensuivit un séisme gigantesque, des raz-de-marée énormes, le délitement des régions côtières du continent américain :
    (…) des raz-de-marée terrifiants ravagèrent les côtes américaines du Nord et du Sud ; les eaux achevèrent de rompre sur tous les points faibles l’isthme de Panama, du Yucatan à Costarica, dévastèrent des régions, firent éclater toutes les chaudières volcaniques de la côte et ruinèrent des centaines de villes, des côtes asiatiques sur l’autre rive, en Chine et au japon, jusque dans les mers glaciales du Nord, où le Kamtchatka souffrit particulièrement ; il en était de même également pour les côtes australiennes ou les passages du pôle Sud. »
    La chute du bolide réchauffa même les océans, ce qui fit périr les bêtes en grand nombre :
    « Tout le fond des océans bouleversé par la chute d’Astra, les mers chaudes jetées sur les côtes, réveillant les volcans, établissant des courants fous qui, débordant les vieux chemins habituels, s’en allaient assaillir les barrières glacées du Pôle, vers le Kamtchatka , où de douzaines de volcans flambèrent et sautèrent à leur tour, ou bien, par les brèches de panama, gagnaient les rivages d’Europe et s’en allaient s’attaquer aux banquises du Spitzberg.(…) C’est ainsi qu’un mois ou deux après l’événement, tant de cadavres de bêtes inconnues à nos pays s’en vinrent échouer sur nos côtes. »
    Le cataclysme passé, le monde put s’enorgueillir d’une terre nouvelle, en plein milieu du Pacifique, ce qui n’alla pas sans susciter de nombreuses convoitises.
    Ce petit épisode cataclysmique enchâssé dans un merveilleux conte pour enfants, dévolu aux merveilles de la technologie (l’aéro-chalet, le téléphonoscope, le remodelage des terres de la vieille Europe malmenée par la pollution, les repas –et les vins- en pilule, etc…) prouve que Robida , l’anti-Jules Verne, ne peut s’empêcher d’exprimer ses craintes habituelles à l’égard du futur (voir à ce sujet « La guerre au Vingtième Siècle »)

  6. Type: livre Thème: guerres futures 1 Auteur: Gardner DOZOIS Parution: 1971
    Un vieux soldat au rebut raconte sa vie passée à un jeune homme. Il lui explique son vécu quotidien au sein des affrontements dans une guerre future. En l’occurrence, celle des « Questeurs » contre « le Combinat » sur « Monde » , guerre durant laquelle les armes les plus sophistiquées auront été employées. Le Combinat, couvrant la moitié de Monde, représente une forme de dictature qui réduit les hommes en esclavage, développe des usines à clones et cultive, pour donner de l’impulsion à ses centres-moteur, les « Nulls », des humains dégénérés réduits à une seule fonction. Les Questeurs, au sein desquels s’est engagé le narrateur, ont déclaré la guerre à mort au Combinat. Celle-ci se cristallise autour de la ville de D’Kotta, dans les monts Dominicain où, par l’utilisation d’une machine habituellement employée à terraformer les planètes, les ville, les collines environnantes, la plaine, les soldats seront réduits en un magma gluant.
    Notre observateur échappe à la mort par miracle. Mais c’est pour mieux participer à la suite de la guerre comme membre d’un commando. La sophistication extrême des armes, rayons ardents, boucliers magnétiques, détecteurs holographiques, etc. ont fait jusqu’à faire oublier la rustique mais bonne efficacité d’une balle de fusil. C’est pourquoi, pour réussir dans leur entreprise de détruire un « orbot », un immense vaisseau renfermant une armée de clones en devenir,  Heynith, Goth, Ren et lui-même, tous membres du même commando, se retrouvent en faction sur une hauteur avoisinante, guettant l’atterrissage de l’engin. Utilisant le couteau et le fusil pour tuer, la bicyclette pour se déplacer, ils sont indétectables de par leur archaïsme. Machines à faire mourir, sans état d’âme, ils trempent dans le sang. Cette nuit de veille est la plus longue de l’existence du narrateur. Il se demande comment il a pu en arriver là :
    « Je voyais l’araignée carbonisée qu’était D’kotta, couchée sur le dos et exposant l’obscénité de son ventre souilllé ; je la voyais lancer contre le ciel ses pattes de feu où s’ouvraient des cloques vénéneuses qui venaient empoisonner les nuages. Je voyais le jeune soldat ruisselant de sang, qui battait ses talons contre le sol. Je commençais à avoir des doutes sur les grandes idées et l’innocence du monde. »
    Lorsque Heynith lui ordonne d’éliminer au couteau un Null, un déchet de la bataille de D’Kotta arrivé là par hasard, une révolution incroyable s’accomplit dans son cerveau de soldat. Avec l’immédiateté de l’évidence, il découvre le sens du mot « humain » et, au lieu d’achever le pauvre être, il l’épargne, épargnant dans ce geste sa propre vie, puisqu’en retour celui-ci le protège de l’explosion de l’orbot arrivé enfin sur les lieux :
    « Si j’en ai réchappé, c’est parce que le null est resté debout à côté de moi tout le temps où le soleil était haut et brûlait les rochers, et son ombre m’a servi de bouclier contre les rayons mortels. Je ne dis pas qu’il ait consciemment agi de la sorte, qu’il m’ait délibérément protégé (quoique, va savoir) mais je lui avais donné la seule chaleur qu’il eût jamais connue dans un cauchemar interminable de souffrances et il est resté à mes côtés alors que rien ne le retenait de s’enfuir –Et le résultat est le même. Point n’est besoin d’intelligence et de mots pour répondre à l’empathie, le contact, les doigts suffisent à communiquer –tu le saurais si tu avais déjà eu un chat ou si tu avais été amoureux.(…) Quand l’équipe de secours est arrivée, ils ont tiré sur le null, croyant qu’il essayait de m’agresser. Comme disait l’autre : et les Justes seront récompensés. »
    Seul rescapé de cet enfer, le narrateur s’en tire avec une prothèse en guise de jambe, réduit à mendier pour survivre hors de l’armée.
    Une nouvelle qui fouille les états d’âme et les motivations du soldat, les conditions inhumaines sur un champ de bataille dont la modernité est un leurre. Sophistiquée ou non, la guerre passe par la mort de l’individu, seule et indépassable réalité.

  7. Type: livre Thème: menaces animales, fins du monde, fins de l’humanité Auteur: André CAROFF Parution: 1981
    Le couple Laurence et Marc Chatenoud vit tranquillement sa petite vie. Lui, est romancier  et accessoirement " homme au foyer. " Elle, technicienne dans une usine d’armements. Après avoir renversé un flacon d’un gaz inconnu, le YGB-21-97 HT, Laurence, contaminée, infecte Marc. Celui-ci se trouve  confronté à des phénomènes bizarres qui iront en s’accentuant : de la disparition d’objets à la disparition d’individus, en passant par des rêves ayant tout l’apparence de la réalité, jusqu’à la visite de Monsieur Genamy, un individu qui l’invite à le suivre sur sa " bande de transmigration ".
    Laurence, sur ces entrefaites, accouche d’un fils qui se prénommera Olivier, lequel aura la faculté de disparaître de son petit berceau et d’y réapparaître, au hasard. Ceci attire l’attention de la P. J. en la personne de l’inspecteur Duclos qui se perd en conjectures sur la nature du phénomène. Tout se complique lorsque le lecteur apprend qu’une usine entière, élaborant ce même gaz, a explosé en Russie. Le YGB-21-97 HT, très volatil,  se mélange à l’oxygène de la terre et , de façon irrémédiable, fait disparaître tous les êtres humains. Autour du couple, les gens se font de plus en plus rares. La petite  famille constate – sans en connaître la raison  - qu’elle reste la seule vivante, et dans leur ville, et dans leur région.
    Pour mieux faire face à la catastrophe, et incapables de se "désincarner " comme les autres, ils s’embarquent pour l’Afrique s’attendant à trouver là-bas, dans ces régions non technologiques, des êtres humains épargnés par le fléau. Olivier, pivot du phénomène, parce que le seul à avoir été conçu par une femme contaminée, en décidera autrement. Par un cri puissant qui surprend Marc au volant de la voiture, Olivier créera les conditions de l’accident mortel où tous les trois pourront enfin rejoindre " l’autre monde " où, réduits à l’état d’entité gazeuses, ils s’associeront aux leurs, laissant la terre en friche et livrée aux chiens errants.
    Un récit alimentaire oscillant sans cesse entre le fantastique et la science-fiction,  qui manque de cohérence interne. L’auteur tire à la ligne en y ébauchant une suite d’intrigues qui ne mèneront nulle part. Le résultat d’ensemble est décevant et surprenant de la part d’un romancier reconnu dans le champ de la littérature populaire.


  8. Type: livre Thème: pollution généralisée Auteur: Pierre PELOT Parution: 1977
    La pollution atmosphérique a recouvert la terre, rendant l’air radicalement irrespirable pour les hommes. Un nouvel agencement de la société prévaut. Les uns s’établissent sous des dômes où l’air est filtré. Le métabolisme des autres a réussi à s’adapter à la pollution, qui vivent à l’air libre, à l’extérieur des dômes dans des cités anciennes en ruines et désertées. L’antinomie est complète entre les deux groupes humains.  
    L’ennui se répandant dans les dômes,  une nouvelle activité touristique se développe: sortir des abris sous la conduite d’un "extérieur" pour escalader les grands buildings.
    Rom est l’un de ces guides qui pilotent un groupe de touristes, jeunes gens et jeunes filles issus d’un dôme proche. Engoncés dans des scaphandres, tout contact direct leur est impossible avec leur guide. Rom a cependant l’habitude de flirter et de faire l’amour avec les jeunes filles des dômes qui, éblouies par ses capacités physiques, ne gardent que leur  filtre à air pour tout vêtement.
    Cette fois-ci, il tombe réellement amoureux de Liottie, jeune fille du "dedans". Son sentiment est partagé. Ils vivront une brève mais intense liaison au sommet d’un building, au-dessus des nuages rouges et méphitiques, dans la contemplation du soleil levant. Cet amour sera sans suite, chacun des deux amants rejoignant sa propre "niche écologique" pour ne se revoir jamais.
    Une nouvelle brève et bien menée à partir du thème célèbre  de Tristan et Yseut.

  9. Type: livre Thème: pollution généralisée Auteur: Hilbert SCHENK Parution: 1977
    Le Dr. Franklin, chercheur libre, océanographe célèbre, enseignant dans une université privée américaine, amateur des poésies de T.S. Eliott., affrète un bateau scientifique pour vérifier, en trois jours, certaines de ses théories. En compagnie d’Olga – qui est « la » capitaine du navire - , dont il tombera amoureux, et avec l’aide de Harvey Harry, un étudiant brillant, il se livre à une série de sondages au large de la zone pélagique nord-américaine. Les mesures récoltées confirment ses soupçons : une puissante source d’infection est en train de faire disparaître l’oxygène de l’océan. Cette contamination s’étend et Franklin est le seul à en connaître la cause : un désherbant de type viral mis au point par l’armée américaine durant la guerre du Vietnam, qui a la capacité de se reproduire en transformant les végétaux mêmes en porteurs de mort. Or, une quantité importante du poison a échappé à la vigilance des autorités militaires, sur un navire qui a été coulé.
    Depuis ce temps le désherbant prolifère en infectant le plancton marin, privant tous les animaux d’oxygène et, à terme, menaçant l’humanité elle-même. La C.I.A., mystérieusement prévenue, ne peut empêcher le chercheur de communiquer la mauvaise nouvelle à l’ensemble des universitaires et, au-delà, aux politiques et aux médias :
    « Car nous avons confondu le Christ et Darwin. En effet, si nous continuons à agir sans réfléchir, avec négligence, nous détruirons non seulement l’humanité, mais aussi, ce qui est pire, les poissons, les oiseaux et toute la faune. Tous des innocents et des ignorants qui n’ont pas commis le moindre péché. Qui nous a permis de gouverner cette planète ? »
    Une nouvelle militante dont la forme légère contraste avec la noirceur des idées, celles d’une fin programmée de l’humanité à cause de l’incompétence des structures politiques et militaires.


  10. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: Bertrand PASSEGUE Parution: 1946
    Vol. 01 : le Monde d’en bas, Fleuve Noir éd., 1991, coll. "Anticipation " N°1805, 1 vol. broché, in-12 ème , 183 pp. couverture illustrée par Saranhujes. roman d’expression française
    Jo Eyquens vit à Paris, dans le monde d’après la catastrophe. Ruines, immeubles effondrés, terrains vagues en forment le décor quotidien. Les survivants citadins ont reconstruit une structure sociale organisée sous la houlette de Lacourt, le maire, et la police improvisée, les F.S. (Forces Spéciales), qui pressurent les villageois alentour en leur extorquant légumes frais et farine. La nuit, une menace rôde. C’est celle des " Troglos ", individus entraînés et dangereux dont le réseau métropolitain forme le territoire. Quand ils surgissent des stations la nuit, c’est pour tuer ceux de la surface. Jo Eyquens surprend un secret lourd de menaces : Lacourt s’entend avec le chef des Troglos pour faire main basse sur la ville. Décidé à faire chanter Lacourt, Jo Eyquens est découvert et pourchassé. Il trouve pour seul refuge les tunnels du métro où il sera capturé rapidement par les forces troglos.
    Vol. 02 : les Maîtres des souterrains Fleuve Noir éd., 1991, coll. " Anticipation " N°1815, 1 vol. broché, in-12 ème , 186 pp. couverture illustrée par Saranhujes.
    Jo Eyquens, sous le nom d’emprunt de Georges Mainard, sera utilisé comme " fouilleur ", c’est-à-dire en esclave qui déblaie les tunnels effondrés pour y récupérer les reliquats d’une société morte. Pour se faire admettre au sein de l’organisation troglo, il s’apprête à  subir une série d’épreuves en liquidant quatre adversaires en un combat à mort, sous les yeux avides des notables troglos. Il en sort vainqueur avec brio. Son entrée dans la société souterraine est également conditionnée par un véritable rite d’initiation pseudo-maçonnique avec le mot d’ordre fondamental : "soumission-protection ". Devenu un Troglo actif comme garde du système, il gravit rapidement les marches du pouvoir en se rendant indispensable par ses connaissances administratives tout en sacrifiant à son ambition les quelques êtres qui lui sont chers. Il devient le bras droit de Levy, l’un des trois chefs du sommet de la hiérarchie. Les deux autres sont respectivement le " boss ", un obèse jouisseur et Hanshi, le maître des " Servants " ou chiens de garde du système, un ancien instructeur en sport de combat, qui hait par ailleurs Jo. L’ensemble de la structure repose sur la terreur et la religion.  Hanshi trouve une opportunité pour se débarrasser de Jo en la personne de Phil, un ancien ami de  surface  devenu messager entre le maire et les Troglos, qui lui révèle la vraie identité de Georges Mainard.
    A nouveau, Eyquens sera pourchassé sans merci pour être livré à Lacourt. Sa parfaite connaissance du monde souterrain lui permettra d’émerger à l’air libre, tout en tuant le boss, en blessant Hanshi, dans le but de  clamer la vérité aux oreilles de ceux d’en haut. Il constate avec amertume que ses révélations laissent indifférents les gens d’en haut : ils sont tous devenus des moutons. Même Rougerie, l’opposant officiel de Lacourt, est en réalité inféodé au maire et en profite pour livrer Jo à celui-ci. Torturé par les Servants, crucifié, le héros est mis à mort après qu’il ait acquis la certitude que rien ne pourra changer les hommes.
    Une intrigue fluide, des décors cohérents et un héros ambigu, de vrais méchants, une touche de sadisme et de cruauté, font de ces récits une œuvre qui se lit avec plaisir, sans cependant apporter quoi que ce soit de nouveau au genre.