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Bienvenue dans la Base de Données des livres !

Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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Livres

  1. Type: livre Thème: le dernier homme Auteur: Stefan WUL Parution: 1957
    "La tribu avait élu domicile dans la vaste dépression située entre la chaîne Cuba au Nord, les monts Haït à l’Est et les lointains contreforts du massif Jamaï".
    Sur une terre future, lointaine, dépeuplée, ne subsistent que "la Tribu " et son chef Thoz dont le principal souci est de trouver à manger. Les continents ont été bouleversés, certaines mers ont disparu et New York (Niourk) représente la ville des Dieux, là-haut sur la montagne.  
    L’enfant noir est le réprouvé de la Tribu. Banni, il trouve refuge dans les ruines et apprend à se servir d’une arme, une sorte de rayon laser, issue d’une technologie ancienne. Ayant apprivoisé un ours gigantesque, il revient vers la Tribu en sa compagnie. Celle-ci est fort occupée. Des poulpes gigantesques, devenus intelligents à cause de radioactivité traquent ses compagnons pour les manger. Sans l’enfant noir, la Tribu serait perdue.
    Avec son ours, il décime les monstres. Les hommes se nourrissent de la chair des poulpes sans se rendre compte qu’ils seront eux aussi contaminés. La radioactivité accélère les processus intellectuels de l’enfant noir et le pousse à se diriger vers Niourk . Après de nombreuses pérégrinations, il pénétrera avec son seul compagnon l’ours dans la haute ville des dieux, tous les membres de sa tribu ayant péri par le mal radioactif.
    Niourk, immensément vieille, est à l’abandon; certaines énergies y résident encore, des mécanismes qui se mettent en marche au hasard. Autant de pièges pour l’enfant noir qui explore les ruines imposantes.  Pourtant, il ne s’y trouve pas tout seul. Trois colons terriens en provenance de Vénus, Brig, Doc et Capt 4, se sont échoués là après une mission d’exploration de la surface terrestre, planète depuis longtemps abandonnée par leurs ancêtres. Ils font la connaissance de l’enfant noir et le guérissent de sa maladie mortelle. Alors les potentialités intellectuelles de celui-ci se développent au centuple et en quelques jours il dépasse en connaissances et en savoir-faire ses amis vénusiens:
    " Le Doc se frotta les yeux. Il avait l’impression qu’un nuage se dressait entre lui et son compagnon. -Je ne sais pas ce que j’ai, dit Brig. Je n’arrive pas à vous distinguer nettement. Je dois avoir la vue fatiguée. -Vous aussi, vous... le Doc s’interrompit. Cette fois, il était certain qu’un nuage se formait devant lui. Il entendit le cri d’étonnement de Brig, sans voir ce dernier. Le nuage prit une teinte plus foncée, se condensa, affecta la forme d’une silhouette humaine, puis se dissipa. L’enfant noir apparut à sa place. "
    Avec ses capacités inimaginables, il se dédouble en autant d’exemplaires qu’il le faut pour travailler plus vite, détourne la Terre de son  orbite et la  stabilise au centre de la galaxie. Il découvre sa vie d’avant la connaissance, recrée sa tribu ainsi que son ours, en utilisant les possibilités technologiques de Niourk. Ayant atteint la sagesse malgré son jeune âge, il se rend compte que rien ne vaudra jamais le bonheur de vivre dans la nature. Alors, laissant la ville à son triste destin, il retourne dans la jungle avec ses amis.
    Niourk est un récit plaisant écrit en un style fluide et simple, qui vaut surtout par l’ambiance quasi-surréaliste se dégageant de la description de la ville morte, et par l’originalité du personnage principal.

  2. Type: livre Thème: après la Bombe... Auteur: Fritz LEIBER Parution: 1957
    Sur fond de guerre atomique, Ellenby, le physicien atomiste, et Madson, le poète, sont chassés du collège d’Ozona pour crimes de science et de littérature. Accusés de tous les maux, les scientifiques sont devenus les boucs émissaires d’une société où domine la méfiance entre les hommes , la guerre froide devant se terminer sous peu.
    Soutenus par Véra-Ellen, la propre fille de leur persécuteur, l‘Art et la Science, après s’être fait arroser au pesticide répandu par un hélicoptère dans le champ de blé qu’ils traversèrent, se dirigent vers New Angeles pour y trouver un emploi. Ils croisent la route de Vicki, une vieille vedette alcoolique des média en 3D, dans son automobile à turbine, puissante mais démodée. L’entrevue est courte car au moment où la bande de Harvey, rassemblement hétéroclite d’individus au QI proche du zéro surgie on ne sait comment, s’apprête à leur faire passer le goût pour la science, un tremblement de terre salvateur leur permet de prendre la fuite en direction de la ville qui attend toujours son bombardement nucléaire.
    Une nouvelle à l’ambiance cataclysmique, au discours obscur à force d’ellipses, plus proche de la thèse à la problématique aujourd’hui dépassée, que de l’écrit littéraire.

  3. Type: livre Thème: l’apocalypse réalisée Auteur: Divers auteurs Parution: 1957
    contient les nouvelles :
    Rendez-vous en enfer (Fredric Brown)
    Le Maestro de Babylone (Edgar Pangborn)
    L’Année du grand coup (Robert Heinlein)
    Plus tard que tu ne penses (Fritz Leiber)
    Et puis ce fut la paix (Gordon R. Dickson)
    Plus âme qui vive (Dean Evans)

  4. Type: livre Thème: menaces cosmiques Auteur: F.RICHARD-BESSIERE Parution: 1957
    Roland Mercadier, en cette année 2048, quoique astronome compétent, a délaissé son domaine pour l’exploration de l’océan. Il vient d’inventer un appareil hyper-sophistiqué, l’aquajet, à propulsion " magnéto-atomique " qui lui permet, en compagnie de sa femme Nancy et de Steve, le rejeton de l’entreprise américaine Whitefield and Cie qui finance les recherches, de sonder les fonds sous-marins. Le voyage révèle la présence à plus de dix mille mètres de profondeur, d’une ville étrange quasi-intacte qui leur livrera des trésors, des plaques ornées d’une écriture inconnue ainsi qu’une boîte remplie d’une bizarre gelée grise qui semble vivante. Puis, d’autres préoccupations détournent nos héros du monde sous-marin. Le sergent Peck de la station de Pluton vient de signaler l’approche en notre système solaire d’un monstrueux soleil noir qui semblerait vouloir couper l’orbite de la terre. Le major Parker demande à Roland et ses amis d’aller vérifier sur place la réalité de cette menace.
    Au cours du trajet interplanétaire, ils réceptionnent un message incompréhensible, émis, semble-t-il, par  l’un des satellites qui accompagnent le soleil noir dans sa course. Après l’étape plutonnienne, ils décident d’en avoir le coeur net et se dirigent vers ce satellite, où vit une société hautement civilisée. Ils atterrissent sur Kalpa (c’est le nom de ce monde) où ils sont accueillis par le Président Un, un être à l’apparence totalement humaine qui, une fois les barrières de la langue vaincues, leur fait des révélations inattendues et surprenantes. Il leur dit que la situation dramatique vécue actuellement par la Terre n’est pas nouvelle. Dans le passé déjà, il y a quatre millions d’années, la menace cataclysmique s’était retrouvée presque à l’identique avec celle d’aujourd’hui.   Le soleil noir, qui parcourt une orbite très elliptique, recoupe régulièrement l’orbite terrestre. Les Terriens de ce temps-là , grâce à leur avance technologique, avaient pu se sauver à temps en émigrant vers les systèmes stelaires voisins. Certains d’entre eux se sont installés sur Kalpa, tout en faisant souche.
    Sur Terre, était resté le professeur Kadwidj qui, avec des boîtes de " concentrés de vie " s’était donné pour mission de faire renaître l’espèce humaine de ses cendres. Actuellement, en face de la nouvelle menace, les Kalpiens ont décidé d’abandonner leur monde et de rejoindre leurs ancêtres dans le système de Proxima du Centaure. Ils ne peuvent rien pour les Terriens , les premiers n’ayant pas le temps matériel de les aider, les seconds n’ayant pas l’avancée technologique nécessaire qui leur permettrait de se soustraire au péril. D’un commun accord , nos héros décident de laisser leurs congénères dans l’ignorance de la menace mortelle qui condamnera irrémédiablement le monde et, au contraire, de les rassurer, pour éviter toute panique prématurée, en leur annonçant que les Kalpiens viendraient à leur aide. Après un retour triomphal sur Terre , le ton change lorsque augmente la pression exercée sur la mentalité des hommes par l’approche du soleil noir :  
    " le 9 décembre , le Soleil noir coupa l’orbite de la Terre à quelque 550 millions de kilomètres. La Terre bascula sur son axe , les océans déferlèrent, engloutissant l’Islande, l’Australie et Madagascar. En quelques secondes , des millions d’êtres humains avaient péri. Notre Soleil était environné de langues de feu qui atteignirent d’abord Mercure. Cette planète éclata comme une grenade sous la poussée des gaz brusquement libérés. Une grande vague rouge monta à l’Occident. Un disque d’argent apparut. C’était le Soleil noir, qui, à l’approche du nôtre, se réchauffait et devenait ainsi brillant. Les deux astres jetaient impitoyablement leurs feux en direction de la Terre , absolument désemparée. Un désordre indescriptible régnait dans les cités. A San- Fransisco , les rues étaient noires de monde. On courait , on se piétinait, on s’écrasait, on ne savait où aller. ".
    Alors que le monde bascule dans l’abîme, quelques couples, en compagnie de François et Nancy, munis de " boîtes de vie", s’embarqueront à bord de l’aquajet  pour gagner la cité sous-marine  afin de réitérer l’exploit de leur ancêtre, le professeur Kadwij.
    Un récit qui joue avec l’idée de catastrophe cyclique , basé entre autres sur l’anéantissement d’un continent englouti (l’Atlantide?). La description moderniste d’une technologie très " année cinquante " donnent un relief kitsch à une aventure encore lisible aujourd’hui, ce qui est une performance de la part de cet auteur populaire.

  5. Type: livre Thème: épidémies Auteur: Floyd L. WALLACE Parution: 1957
    Le narrateur, le général Lindstrom, commandant en chef de la zone de quarantaine établie autour de Los Angeles, s’entretient avec Adams III, un commercial envoyé par la Cosmopolitan Life Insurance Company. Ce dernier tient à tout prix à obtenir une autorisation pour pénétrer en ville malgré la menace que ferait peser sur sa vie le " virus du Nevada ", un germe inconnu hautement infectieux, peut-être en provenance de l’espace, et qui éradique tous les êtres humains passés de quarante ans. Adams III dévoile certains secrets de ce virus, déjà connus par les médecins militaires et jalousement gardés jusqu’ici. Il sait que trois pour cent des individus survivent à l’infection et en sortent radicalement transformés, beaucoup plus jeunes et pleins de santé, c’est du moins ce qu’avait découvert un certain Fleming, statisticien de son état. Adams III tient absolument à vérifier ce fait.
    Linstrom accède à sa demande avec réticence, mais se rend vite compte qu’il a été joué. Adams III – en réalité Fleming lui-même qui a usurpé cette identité-  veut acquérir  une nouvelle jeunesse, prêt pour cela à mettre sa propre vie en jeu. Lorsque les soldats de Lindstrom le retrouvent, il est déjà trop tard : ils mettent la main sur un homme mourant, rongé par les abcès et couvert de moisissures. Et la pandémie poursuit tranquillement son petit bonhomme de chemin…
    Un traitement du thème faustien dans le cadre cataclysmique.

  6. Type: livre Thème: menaces climatiques, invasions extraterrestres Auteur: Stefan WUL Parution: 1957
    Le monde en 2157. Bruno Daix et son ami Pol Nazaire vivent en Utopie, c’est-à-dire en Afrance, partie asséchée de la Méditerranée. Dans le village planétaire, la science et la technologie ont rendu les hommes heureux, qui boivent des "Phoenix" glacés. Glacés, mais sans glaçons, car d’étranges propriétés frappent l’eau qui ne gèle plus.  
    Chargé par son patron de résoudre le mystère, Bruno n’en a pas le temps. Une catastrophe mondiale s’annonce, la fonte instantanée des banquises arctiques et antarctiques qui, en un raz-de-marée gigantesque, engloutissent la quasi-totalité des villes. L’humanité est à genoux. Seuls subsistent quelques centres souterrains, tels que la ville d’In-Salah en Afrance. Bruno, averti à temps, a échappé au raz-de-marée, en faisant la connaissance d’une charmante chinoise, Kou-Sien:
    " A cet instant, le ciel s’assombrit d’un seul coup. Détachant ses yeux du sol, Bruno vit tourbillonner les nuages au-dessus d’eux. Tous les appareils se mirent à tanguer. Le pilote se crispa sur les commandes. Un mur d’écume grisâtre boucha soudain l’horizon, une gigantesque falaise d’eaux furieuses avançait en bouillonnant dans la plaine. Bruno vit les piles colossales du pont Alger-Marseille renversées les unes après les autres. Un roulement de tonnerre s’amplifia, atteignit une intensité insupportable. (...)
    Une gifle géante claquait lourdement sur la ville, culbutant les buildings les uns sur les autres. Le valeureux hélico disparut sous les embruns. Déjà, dans les terres, le brutal déluge bouillonnait, envahissait la Mitidja, courait à l’assaut des contreforts de l’Atlas. Au nord, une deuxième falaise d’écume arrivait, chevauchant la première, puis une troisième. On devinait à peine l’ébauche d’une quatrième lorsque tout se brouilla. Il fut impossible de savoir où était la limite du ciel et des eaux. "
    Non seulement l’eau ne gèle plus, mais le cycle de l’évaporation s’arrête et, après l’inondation, la sécheresse  menace la Terre.  Tout ceci ne peut être le fruit du hasard. L’humanité est attaquée par les Torpèdes, des raies intelligentes qui veulent la destruction de l’homme, apparemment dérangées dans leurs occupations sous-marines.
    La lutte s’installe des deux côtés. Des bases sous-marines spécialement aménagées permettent à des nageurs avertis (dont Bruno et Pol) d’aller contaminer la nourriture des Torpèdes, rendant ceux-ci semblables à de vulgaires poissons à bouillabaisse.  Durant ce temps, Kou-Sien déchiffre le langage des Torpèdes qui communiquent entre eux à base d’impulsions magnétiques. Tout rentrera dans l’ordre mais le lecteur n’apprendra jamais comment l’eau, qui reprend ses anciennes propriétés, a  pu les perdre un temps donné.
    Un récit gentillet, bien écrit et fleuron de la collection "Anticipation" au Fleuve Noir des années 60.  Nullement ennuyeux, le récit, à l’intrigue linéaire,  n’approchera jamais du chef-d’oeuvre de Kapek "la guerre des Salamandres", brodant sur le même thème, ou du roman de Wyndham "le Péril vient de la mer ".

  7. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 1, Adam et Eve revisités Auteur: Harold REIN Parution: 1957
    Divers personnages se retrouvent brutalement coincés sous terre à New-York, dans une station de métro. La rame n’arrivera jamais à destination car une catastrophe inexplicable (et inexpliquée) a eu lieu en surface bouchant toutes les issues possibles. Arthur, le clochard philosophe,  prend la direction d’un petit groupe constitué par Carl, gros bourgeois atteint d’une maladie cardiaque, de Thomas, jeune militaire falot et lâche, et de  Cassie, une jeune femme au passé trouble.
    Sur l’impulsion d’Arthur, le premier moment d’affolement passé, ils gagnent les niveaux supérieurs. La tentative échoue: les escaliers resteront hors d’atteinte. Ils  continueront leur trajet le long de la voie du métro espérant atteindre une station de Downtown d’où la sortie sera plus accessible :
    " Prudemment il fraya son chemin sur le quai, au milieu du brouillard qui peu à peu retombait; trébuchant contre des blocs de béton, contre des pointes menaçantes d’acier tordu, il atteignit l’escalier suivant. Celui-ci encore était obstrué. Il continua vers l’extrémité nord du quai, pour reconnaître les trois escaliers qui restaient. Deux d’entre eux étaient bloqués de la même façon et le troisième s’était complètement effondré, ménageant au faîte un énorme cratère par où s’était déversée une montagne de gravats. Autant qu’il pouvait en juger du fond du cratère, il parut à Arthur que là-haut les destructions étaient encore plus considérables qu’au niveau du métro et il pensa que les explosions, du moins cette sorte de cataclysme, avaient eu lieu en surface. "
    En se nourrissant chichement des confiseries accessibles dans les distributeurs automatiques, ils mettent d’avantage de temps que prévu pour progresser, tout en souffrant horriblement de la soif. Durant les moments de repos, ils se livrent à des introspections douloureuses pour se rappeler un passé qu’ils pressentent révolu:
    " ...Et maintenant qu’ils campaient pour la nuit dans la station de la 86ème rue, c’est avec soulagement qu’ils entendaient l’un des leurs prendre la parole. Le son des mots plaisait à leurs oreilles, en dehors de toute signification, simplement parce que le lien du langage de nouveau les unissait. "
    Leurs rapports mutuels se compliquent, surtout lorsqu’ils opèrent la jonction avec un second groupe de naufragés. Parmi eux, le révérend Garnet qui cherche des cadavres sous les décombres mais qui a perdu sa foi, ou Hirsch, le chauffeur de taxi , raciste et xénophobe , et qui le fait sentir au juif Carl.
    De plus en plus sûrement, tous ces personnages supposent l’existence d’une catastrophe d’une ampleur inouïe qui a dû balayer la ville au-dessus de leurs têtes.  Ils poursuivent avec acharnement leur périple. Les stations défilent sans qu’aucune sortie ne se révèle. Les preuves s’accumulent que d’autres survivants les ont précédés en ces lieux.
    Arrivés vers la 54ème rue, ils opèrent la jonction avec tous ceux qui ont survécu dans les tunnels. Ils rencontrent un groupe nombreux et déjà fortement organisé maintenu par la poigne de fer d’un chef surnommé le " Coordonnateur ", aidé par ses adjoints. Ce maître tout puissant commande au groupe de survivants et les fait déblayer les gravats. Arthur et les siens seront immédiatement embrigadés. Le Coordonnateur a établi la règle suivante: celui qui ne travaille pas ne mange pas. Avec ses adjoints, il fait régner la terreur en exécutant les vieillards considérés comme des  bouches inutiles.
    Ce n’est pas ainsi qu’Arthur s’imaginait la nouvelle société qui devait surgir du cataclysme. Il devint donc l’homme par qui le scandale arrive, en essayant de promouvoir la désobéissance civile, prêt à mourir pour que ses compagnons puissent se libérer du tyran.
    Fomentant une grève, il est arrêté et jugé par une parodie de tribunal, condamné à être exécuté par le supplice de la lapidation. La sentence est appliquée. Tout proche de sa fin, Arthur aperçoit avec satisfaction que son sacrifice n’aura pas été inutile: les hommes sont enfin prêts à se libérer de leurs chaînes et attaquent leurs tortionnaires:
    " Une autre pierre le frappa à l’épaule.
    -Allez-y tous! continuait de crier le Coordonnateur. Allez-y tous!
    Maintenant Arthur regardait le sol. Il ne supplierait plus. (...) Enfin la pluie de pierres s’arrêta... Arthur leva les yeux; il aperçut la foule qui progressait lentement et s’enfonçait comme un coin en direction de l’estrade. Chuck, Garnet, Hirsch, Cassie, ils marchaient tous en tête. Il n’y avait plus cette terreur dans leurs yeux.
    -Reculez! cria le Coordonnateur. Reculez! Etes-vous devenus fous?
    Mais ils continuaient d’avancer. Ils se penchaient pour ramasser des éclats de béton. "
    Premier roman d’un auteur peu connu,   dont la thématique catastrophiste structure une réflexion sur les rapports humains. C’est surtout l’écriture qui donne au récit une tonalité surréaliste, en entretenant l’impression de la présence indicible d’une catastrophe épouvantable, jamais clairement exprimée, qui conditionne toute la vie future des personnages.

  8. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires Auteur: Nevil SHUTE Parution: 1957
    L’Australie reste la seule région du monde épargnée de façon transitoire  par les retombées radioactives. Une guerre nucléaire a eu lieu, sans que l’on sache exactement pourquoi et pour qui. L’hémisphère boréal, entièrement contaminé, a vu mourir tous les êtres humains. Les grandes capitales d’Europe, d’Amérique, d’Asie ont cessé d’exister.  
    Peter Holmes, de la Royal Australian Navy, sa femme Mary et leur fille Jennifer, sont en sursis. Habitants le sud de l’Australie, près de Falmouth, ils savent, comme tous les autres autochtones, que leur temps de vie est compté car les nuages radioactifs, qui suivent les courants atmosphériques habituels, descendent graduellement vers l’hémisphère austral, recouvrant de leur manteau de mort les dernières régions encore épargnées.En attendant la résolution finale, la vie continue dans une ambiance feutrée, doucereuse, morbide où chaque protagoniste fait semblant d’ignorer l‘échéance fatale :
    « Il y avait très peu de circulation sur la route. Il croisa un véhicule qui avait été un jour une automobile ; maintenant, moteur et pare-brise enlevés, un bœuf Angus le traînait. Il vit également deux hommes à cheval, se tenant avec précaution sur le bord sablé de la route et évitant l’asphalte.(…) » Les magasins étaient encore, pour la plupart, bien achalandés, mais il y en avait peu d’ouverts. Les restaurants et les cafés étaient tous pleins et faisaient des affaires d’or ; les bars étaient fermés, mais les rues fourmillaient d’ivrognes(…) Pas de circulation dans les rues, sauf les trams, et les chaussées regorgeaient de monde.»
    En ce décor Peter Holmes est chargé, avec le scientifique John Osborne, de prendre ses quartiers sur l’USS Scorpion, le dernier sous-marin nucléaire de la flotte des Etats-Unis. Le submersible est commandé par Dwight Taylor sommé de vérifier, en longeant la côte Ouest des Etats-Unis, s’il subsiste encore une trace de vie en ces régions.
    Avant l’appareillage, Peter se prend d’amitié pour Dwight et, comme il est privé de la compagnie de sa femme Sharon et de sa fille Helen (vraisemblablement déjà mortes,  ce que Dwight affecte d’ignorer), Peter l’invite à passer le week-end chez lui, dans sa maison de campagne en compagnie de Mary. Pour qu’il ne se sente pas trop seul, il invite aussi une jeune femme délurée, Moira Dickinson. Moira ne fonctionne qu’au brandy mais,  insensiblement, s’attache à Dwight qui restera un homme de principe jusqu’à l’instant fatal du dénouement.
    Lors d’une première sortie de l’USS Scorpion dans les eaux de l’Amérique du Sud, les marins survivants pourront contempler, le long des côtes, des cités mortes :
    «Ils restèrent quelques heures devant San Francisco et prirent des photographies au périscope. Ils retournèrent ensuite au sud jusqu’à Half Moon Bay et s’approchèrent à un demi-mille de la côte, naviguant en surface pendant un certain temps et lançant des appels par le haut-parleur. Ici les maisons ne semblaient pas avoir été fortement endommagées, mais il n’y avait aucune trace de vie à terre. Ils demeurèrent dans les parages jusqu’à la tombée de la nuit, puis mirent le cap au nord. »
    Une deuxième sortie, plus lointaine, a pour objectif de vérifier l’origine de signaux morse, de type aléatoire, réceptionné par les Australiens. Quelqu’un serait-il encore en vie ? Muni d’une combinaison anti-radiations, un marin spécialiste se rend sur les lieux. Il ne découvre que pur caprice du hasard dans l’origine du signal. Le retour d’expédition est morose. Les hommes sont fatigués et l’échéance mortelle de septembre est proche. Le sous-marin, désarmé relâche dans le port de Melbourne. Dwight, l’unique survivant militaire américain a été nommé amiral suprême de la flotte des Etats-Unis. Désoeuvré, sa « flotte » étant à quai, il se retrouve souvent en compagnie de Moira qui a décidé de redevenir sérieuse et à faire « comme si… » Elle s’est inscrite à un cours de comptabilité.
    Peter et Mary poursuivent une vie heureuse dans leur ferme qu’ils s’efforcent d’enjoliver. John, dont le rêve est tourné vers la mécanique, a déniché une Ferrari qu’il bichonne consciencieusement. Ainsi se continue la vie, toute en douceur et en joie amère jusque vers la fin du mois d’août où les premières retombées se font sentir. Melbourne est laissé à l’abandon, les gens se repliant sur eux-mêmes comme des animaux à l’agonie :
    « (…) Dwight regarda les rues et les maisons, dans la lumière grise de ce jour d’hiver. Bientôt, dans un mois peut-être, il n’y aurait plus personne ici, plus une créature vivante, sauf les chats et les chiens qui bénéficiaient d’un bref sursis. Bientôt eux aussi auraient disparu ; hivers et étés se succéderaient et, avec le temps, la radio-activité finirait par se dissiper. Dans une vingtaine d’années, et probablement beaucoup plus tôt, ces rues et ces maisons seront de nouveau habitables. Fallait-il que la race humaine fut exterminée et l’univers débarrassé de toutes ses souillures pour laisser sa place à des occupants plus sages?»
    Les pharmacies distribuent gratuitement des pilules euthanasiques pour ceux qui souhaiteraient en finir, plutôt que de traîner entre diarrhées et vomissements :
    « Le pharmacien en prit une de chaque  et défit la plus petite; elle contenait une petite fiole en plastique renfermant deux comprimés blancs. Il l’ouvrit, en retira les comprimés, les rangea soigneusement dans un tiroir et mit à leur place deux comprimés d’aspirine. Il replaça la fiole dans la boîte rouge, qu’il referma et tendit à Peter. -Voici ce que nous distribuerons à tous ceux qui veulent en finir, dit-il. Prenez cette boîte, et montrez-la à Mrs Holmes. Un seul de ces comprimés provoque la mort, presque instantanément. L’autre est un comprimé de réserve. Quand le moment viendra , nous servirons tout le monde au comptoir. »
    Lorsque la fin est imminente, Dwight reprendra la mer sur l’USS Scorpion qu’il coulera au large de l’Australie. John se suicidera dans sa Ferrari lors d’un grand prix d’Australie simulé. Peter et Mary décideront de mourir en couple après avoir euthanasié leur enfant :
    « Il fit l’injection au bébé dans le bras. Puis se déshabilla, mit un pyjama propre, éteignit toutes les lumières sauf la lampe de chevet, posa l’écran devant la cheminée du salon et alluma une bougie qu’il plaça sur la table à côté de leur lit ; ensuite, il coupa le courant.
    Peter se coucha auprès de Mary, prépara les boissons et sortit les comprimés des boîtes rouges.
    « Ma vie avec toi a été un rêve, dit Mary à voix basse. Merci pour tout, Peter. »
    Il la serra contre lui et l’embrassa tendrement .
    « Oui, un rêve ; c’était trop beau. »
    Ce furent leurs derniers mots. Ils mirent les comprimés dans leur bouche et burent. »
    Moira, sera la dernière à suivre des yeux, le long de la plage, le sous-marin qui sombre. Puis, un dernier verre de brandy empoisonné lui permettra de rejoindre Dwight.  Le rideau tombe définitivement sur l’espèce humaine.
    «Le Dernier rivage » relate une fin du monde morne et triste, en demi-teinte, au désespoir total. L’effet des radiations, dont le processus d’action n’est pas encore bien connu à l’époque du livre, ressemble à ce que pourrait signifier aujourd’hui l’emploi de bombes à neutron : toute chair qui disparaît et l’architecture seule qui reste debout. Apocalypse douce, fin totale de l’homme due à sa sottise, rarement les accents de la tragédie n’auront été si vrais. Une belle œuvre qui n’a rien perdu de sa puissance.

  9. Type: livre Thème: menaces cosmiques Auteur: Stefan WUL Parution: 1956
    Jâ Benal est un scientifique condamné à être déporté sur la Lune devenue bagne dans les siècles futurs. En réalité, il est envoyé par la Terre comme espion car les forces terrestres  désirent connaître l’exact danger que représente les Lunaires qui préparent l’invasion cette dernière.  Ils savent que Jâr est un espion; ils lui adjoignent une contre-espionne en la personne de Nira qui, vaincue par son charme, deviendra une contre-contre-espionne.
    Le parcours sera jalonné par des êtres et des événements comme les " Gôr " télépathes (réminiscence de Wells ?), une intervention chirurgicale sous forme d’expédition dans le corps humain  (annonce du «  voyage fantastique » ?), des bombes et des émetteurs miniaturisés ayant pour but mettre à genoux " l’Excellence ", c’est-à-dire le chef des Lunaires.
    Nira et Jâr eux-mêmes réduits à une grandeur Tom Pouce (réminiscence de " l’homme qui rétrécit " ?) , l’Excellence dans sa mégalomanie fera exploser la Lune ce qui dévaste du même coup la Terre. Tout le monde meurt. Vraiment tout le monde ? Non, surtout pas Jâr et Nira, qui se sont échappés de la Lune peu de temps avant son annihilation et qui deviendront les Adam et Eve miniatures d’une terre édénique.
    Un récit qui se lit sans ennui sinon avec le plaisir douteux que provoquent " les enluminures idiotes " (Rimbaud)


  10. Type: livre Thème: invasions extraterrestres Auteur: Serge ALKINE Parution: 1956
    Sur une Terre livrée depuis des années aux Saturniens gélatineux, l’humanité a régressé au niveau préhistorique. La majorité des hommes servent de nourriture à ces vampires extraterrestres. Seuls de petits groupes à la tête desquels Iskander, sillonnent  l’Europe pour canaliser l’énergie de la révolte. Dans Paris en ruines, les insurgés s’abritent dans les couloirs du métro devenus des catacombes, afin d’ échapper à leurs tortionnaires :
    "Sur l’autre rive ils tombèrent dans une infernale broussaille métallique où des poutrelles tordues et rouillées s’enchevêtraient comme une irréelle forêt vierge. - Voici les restes de la Tour Eiffel, cette construction extraordinaire mesurait trois cents mètres. Les Saturniens ont soufflé ses bases et elle s’est écroulée d’une seule pièce. "
    Jean Frassard est le chef de la cité souterraine. Pendant qu’Iskander, Georges, Godfroid et Bertrand sont capturés et envoyés sur Saturne où ils parviennent à se libérer et à faire sauter la planète honnie, Jean Frassard attaque avec ses troupes les Saturniens restés sur Terre pour délivrer des masses apathiques et faméliques de terriens esclaves. Les extraterrestres sont balayés et la Terre sauvée. Chic !
    Encore un petit épisode coloré d’une vilaine invasion, fort apprécié par les jeunes lecteurs des années cinquante qui, grâce au petit format pratique des fascicules Ferenczi, purent passer à l’école mainte journée d’ennui.