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Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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La Mort Noire - Par BenF
Le Dr. Petrie, médecin d’un quartier riche de Miami, détecte un cas curieux en la personne du jeune Dario Kelly qu’il envoie, pour analyse complémentaire, à l’hôpital, chez le Dr. Selmer. La conclusion est sans appel : nous sommes en présence d’un cas de peste très virulente. Une autre patiente, Mme Fairfax signale que la plage de Miami est envahie par des rejets, excréments de toutes sortes, rendant la baignade impossible. Devant l’affluence des victimes, l’origine de la maladie ne fait guère de doute.
« A l’heure qu’il est, je ne suis pas en mesure d’identifier ces débris détrempés par l’océan, expliquait le médecin-colonel, mais nous avons recueilli des plaintes attestant qu’il s’agissait d’un mélange de résidus de pansements de soins, de couches, de matières fécales. Quant à la provenance de ces déchets, nous n’en avons aucune idée. »
Pour éviter une épidémie massive et foudroyante, le Dr. Petrie prévient les autorités municipales. Les propres affaires familiales de Petrie interfèrent ainsi avec son travail.
Séparé de sa femme Margaret (elle aussi malade), il tient à récupérer sa fille Priscilla pour, en compagnie de sa maîtresse Adélaïde, les mettre à l’abri de l’épidémie, qui a singulièrement progressé depuis que le Dr. Selmer a dignostiqué « une super-peste bubonique, pneumonique et septicémique virulente, totalement résistante à tous les traitements connus. »
Le danger d’infection par voie pharyngée est maximal :
« La peste pneumonique est transmissible par les voies respiratoires ? -Oui, c’est exact, approuva le Dr. Selmer. Si quelqu’un est atteint de peste pneumonique, il suffit qu’il tousse devant le visage d’une autre personne pour que celle-ci la contracte presque à coup sûr. Les bacilles sont contenus dans la salive, et sont capables de rester actifs dans la salive séchée plus de trois mois. »
En ville, la situation se dégrade. En un seul jour, (le premier), l’on comptabilise vingt-huit cas d’hospitalisation. L’inspecteur sanitaire fédéral Jackson sera informé de la situation.
Plus loin, à New York, dans un immeuble, se trouvent réunis les divers protagonistes du roman. En premier, Ivor Glanz, chercheur en biologie, au caractère entier, qui entretient des relations incestueuses avec Esmeralda, sa fille. Il est en procès contre Forward, un chercheur forban, au sujet d’une même découverte faite autour de la mutation provoquée de certains bacilles qui donneront le futur médicament de la super-peste. Hubert Gaines est un acteur sur le déclin. Homosexuel et d’extrême-droite, il appellera au lynchage des Noirs qu’il rend responsables de la propagation de l’infection :
« Ces rejets –ces excréments infectés– proviennent des intestins des noirs, des Portoricains, des mendiants fainéants et des hippies qui se complaisent dans leur crasse. Non seulement ils ont empoisonné notre société avec leurs hommes politiques subversifs et leur goût pour la révolution, mais ils ont de surcroît matériellement empoisonné nos fils et filles d’Amérique avec leur saleté d’excréments ! »
Garunish, le responsable syndical des ambulanciers devant la menace encourue par la corporation, décrète une grève générale. A travers la ville, Petrie constate la progression de la maladie : les cadavres restent à terre, la police est débordée, les ambulanciers, respectant l’ordre de grève, ne roulent plus :
« J’ai compté entre cinquante et soixante morts au long des rues, déclara le chauffeur sur le ton de la conversation, en tirant quelques bouffées de son cigare. Je suis en service depuis ce matin, et je n’arrive pas à en croire mes yeux. Vous savez ce qu’ils prétendent à la radio ? Que c’est une sorte de grippe, et que tout sera bientôt terminé d’ici la fin de la semaine. Pas de raison de s’énerver. Vous croyez que cinquante ou soixante macchabées, ce n’est pas une raison de s’énerver ? »
Il lui est difficile d’approcher Firenza, le chef de la Santé Publique, les édiles politiques minimisant l’événement devant les médias. A la recherche de sa fille dans une ville devenue folle, il se rend à l’hôpital où se déroulent des scènes atroces :
« Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, et il se retrouva à nouveau en enfer. Les couloirs étaient obstrués de gens qui poussaient des gémissements et des sanglots. Certains étaient tournés contre le mur et frissonnaient, le visage blême ; d’autres toussaient en pleurant ; d’autres encore étaient assis à même le sol en silence, le tête rentrée dans les épaules. »
Lorsqu’il apprend que les Fédéraux préconisent de cautériser Miami par le feu, rien ne pourra l’empêcher de quitter la ville avec Priscilla et Adélaïde. Un départ en voiture qui coïncide avec l’anarchie grandissante du centre-ville :
« On croirait la fin du monde, chuchota Adelaïde. Mon Dieu, Léonard, on croirait vraiment la fin du monde.- Une odeur écoeurante de brûlé accompagnée des bruits inhumains d’une cité à l’agonie emplirent la voiture, et le Dr. Petrie finit par remonter la vitre. Il se sentait vidé comme jamais encore. (…) Ils étaient presque arrivés à la hauteur de Gratigny Drive lorsqu’il fut contraint de donner un brusque coup de frein. La route était totalement bouchée par deux voitures en feu. L’une, une Riviera, était déjà carbonisée et fumante, cependant que l’autre, une Cadillac, avait toujours les roues en feu, tel un char ardent descendu du ciel. »
Forçant les barrages établis par la Garde Nationale, ils prennent la direction de New-York via la Georgie et Atlanta qui est en feu, la peste les ayant devancée. Mais pourquoi Petrie n’attrape-t-il pas la maladie ? Serait-il immunisé ?
A New York, les rapports entre les personnages se dégradent; Esmeralda est soumise à un chantage sexuel, ce qui oblige son père à abandonner les poursuites judiciaires contre Forward. Garunish, sur le terrain, est frappé par des briseurs de grève. Petrie, en pénétrant à Manhattan par le Lincoln Tunnel se retrouve en enfer. Les pillards ont investi la ville, Holland Tunnel est bourré de morts, les rues deviennent le terrain de jeu des psychotiques :
« La peste avait frappé le New Jersy, expéditive et implacable, et en une seule nuit, elle semblait avoir éradiqué le souffle de la vie sur la totalité des 11300 kilomètres carrés de cet état. Couchés sur le ventre, des corps sans vie parsemaient les routes luisantes de pluie, à l’endroit même où la mort les avait fait trébucher. Nombre de véhicules de toute sorte encombraient l’autoroute, leurs conducteurs toujours assis au volant, tels des mannequins de cire au teint blafard. Ils croisèrent deux ou trois autres voitures qui erraient au hasard dans l’après-midi humide, mais la grande majorité des villes qu’ils traversèrent se révéla déserte, silencieuse et jonchée de cadavres. »
Il sait maintenant pourquoi la peste ne l’a pas atteint : son exposition constante aux rayons X, du fait de sa profession, a éradiqué la super-bactérie. Il est urgent d’annoncer la nouvelle aux autorités médicales de l’hôpital Bellevue, ce qui s’apparente à une odyssée car des grévistes en interdisent l’entrée. Le Dr. Muray, enfin averti, renvoie Petrie vers Glanz, seul capable de créer l’antigène approprié.
En attendant, les rats envahissent la ville, y compris l’immeuble de Garunish, piégeant le Dr. Petrie, Ivor Glanz et tous les autres :
« Les rats, eux, pullulaient sans crainte au grand jour… investissant les charcuteries et les restaurants à l’abandon et sautillant sur les cadavres disséminés dans chaque rue. Tous les immeubles de bureaux et les tours résidentielles étaient verrouillés, surveillés et en état de siège. Mais même si les résidents réussissaient à tenir en respect les maraudeurs et la plupart des rats, ils n’étaient pas en mesure de se protéger contre la peste. Durant la matinée de lundi, les bacilles à incubation foudroyante, charriés par d’infimes postillons de salive infectée, furent responsables de l’agonie tragique de milliers de New-Yorkais. Il suffisait simplement d’adresser un mot d’encouragement pour transmettre la peste, ou de toucher une main en signe d’amitié.»
Il est pourtant essentiel que Petrie puisse transmettre aux autorités la solution trouvée par Glanz. Dans l’immeuble, les rats passent à l’attaque. Chez les humains, c’est le sauve-qui-peut général. Petrie et Adélaïde, malgré leurs vêtements de protection, ce qui leur permet de gagner la sortie par les câbles d’ascenseur, ont beaucoup de mal à se débarrasser des rongeurs :
« Ils atteignirent le onzième étage en étant complètement recouverts de rats. Ceux-ci mordaient et déchiraient leurs édredons et leurs couvertures protecteurs, les transformant en créatures à forme humaine mais au pelage sombre et mouvant qui progressaient péniblement. Adélaïde chuta à nouveau et le Dr. Petrie dut arracher des rats de son dos pour essayer de réduire leur masse repoussante. Il était maintenant si accablé par les rats qu’il les déchirait littéralement en deux pour les ôter. »
Enfin hors de danger, tandis que tous deux roulent vers la mairie, Petrie se sent touché par la peste à son tour…
Un roman-choc à base médicale, aux aspects et aux protagonistes multiples, aux descriptions horribles. Quoique la trame des aventures conjugales du Dr. Petrie semble insipide dans l’océan de malheur déclenché par la peste, le roman, à l’action éternellement relancée, se lit sans difficultés.
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La Mort Luit - Par BenF
« Le gros morceau fut découvert dans le troisième bâtiment: un cyclotron et cent kilos d’uranium 235 récupérées sur les réveille-matin ainsi que dix litres d’eau lourde. Une bombe atomique d’un modèle réduit était en cours de fabrication. Cette bombe était destinée au Cap Carnavéral. La présence parmi les physiciens et ingénieurs de quatre agents exécutifs d’un pays situé derrière le rideau de fer prouvèrent que la mystique des « Frères de la paix » n’était pas si pure que Wasterman voulait bien l’affirmer. Les fichiers saisis permirent de situer toutes les agences des « F.P. » aux U.S.A. Six cent quarante Frères de la Paix purent être ainsi mis hors d’état de nuire. Tous les « accidents » mystérieux furent également expliqués. Les « projets » immédiats des Frères de la paix étaient les suivants : l’explosion en vol de vingt prototypes de chasseurs supersoniques, le sabotage de sept engins téléguidés de la base de Van Den Berg et l’assassinat de douze spécialistes de questions nucléaires. Wasterman venait de terminer le plan de ces « exécutions » au moment de son arrestation. »
L’extrait ci-dessus résume l’ensemble du contenu conjectural et cataclysmique de notre ouvrage. Le reste de l’intrigue n’étant qu’une course-poursuite menée conjointement par O’Shea et Roy qui remontent la piste des terroristes, lesquels utilisent des réveille-matin maquillés, aux aiguilles badigonnées d’uranium 235, moyen astucieux qui leur permettait de rassembler la quantité de minerai nécessaire à la fabrication d’une bombe A.
Un roman policier comme il y en eut tant dans les années soixante, égaré dans notre thématique.
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Yves débarque dans sa ville natale, une bourgade provinciale de 7000 âmes. C’est l’été et il fait une chaleur écrasante. En provenance de Paris, criminologiste et écrivain, il initie une année sabbatique qu’il passera dans sa maison d’enfance en compagnie de Maria, la bonne qui l’a élevé et qui, bien que vieille, est toujours active. Il retrouvera son ami de toujours, Pergaud, ainsi que d’autres collègues policiers, Michel et Jaubert.
Cette année sera également une année de réflexion, loin de son épouse Mireille et proche de sa belle-sœur Marie qu’il a toujours aimée en secret. Toutes les conditions sont donc réunies pour faire de ce temps un temps de vacuité, mais les événements en décident autrement. Le premier suicide réussi n’est guère suspect. Il est, peu à peu, suivi par d’autres, tout aussi inexplicables :
" Mais le lendemain, 8 juin, avant même que le journal local ait fait état de la mort de Madeleine Larose, deux autres cas sont enregistrés. Un homme de soixante-dix ans, Victor Marot, se pend dans sa cuisine. Il est veuf et il vit seul, ses deux enfants travaillant à l’étranger. Il est pensionné depuis quatre mois. Et le même jour, Sébastien Defrance, étudiant, vingt ans, se tire une balle dans la tête à la terrasse d’un café de la ville basse. "
Des cadavres de citoyens sans histoire s’accumulent sans que Jaubert ou Lorelle, le médecin - chef de l’hôpital, ne puissent établir aucun lien entre ceux-ci. L’ambiance de la petite ville se transforme et, lorsque les maisons de la carrière exploitée par le maire et Jean-Marie Suc son gendre et adjoint explosent, l’énervement devient perceptible. Yves est confronté à un insondable mystère : pourquoi tous ces gens se suicident-ils ? Lorelle envisage l’hypothèse d’une imprégnation psychologique, par télépathie, Jaubert une contrainte d’ordre social ressemblant à celle des lemmings, ou encore une épidémie d’origine inconnue.La chose est prise très au sérieux par la préfecture et lorsqu’un suicide d’une famille qui a quitté la petite ville se constate à Lyon, les autorités bouclent la bourgade de crainte d’une propagation.
Le colonel Costello est chargé avec son unité d’encercler la ville, d’y établir des barrages pour que nul ne s’échappe. Le contact avec l’extérieur est maintenu par hélicoptère. Cette vive tension, ressentie par les habitants, se traduira non seulement par une montée en flèche des suicides mais encore par une nuit d’émeute où des maisons incendiées, des jets de pierre sur les autorités, signent le désarroi de la population. Lorelle propose une théorie sur l’évolution des divers états de l’agonie chez l’individu en la rapprochant de ce qui se passe au niveau social :
" En fait, on pourrait dire que c’est le véritable début de l’agonie, que le délabrement général qui conduit à la mort est imminent. Vous m’avez compris, n’est–ce-pas ? Vous avez saisi le parallèle que je suggère ? Notre ville vient de connaître sa période combative. Je prévois, je prophétise même qu’elle ne va pas tarder à entrer dans sa période dépressive. Et alors, mon cher commissaire, vous verrez que ce ne sera plus par dizaines que l’on dénombrera les cadavres… "
Plus de cinquante suicides se perpétuent ainsi jusqu’à ce que la morgue de l’hôpital soit encombrée. Le médecin, qui se dévoue corps et âme aux soins, bascule dans la déraison. Yves semble " immunisé ", contrairement à Lortac, dont la femme s’est suicidée, qui met à profit le désordre ambiant pour empoisonner à l’arsenic, Jaubert, son chef qu’il déteste, sans y parvenir cependant. Soudain, l’épidémie semble marquer un arrêt : avec le temps qui passe, l’on enregistre une diminution notable des cas de suicide. Le dernier en date, clôturant la série, est celui de Marie laquelle - mystérieusement - a décidé de se tuer en sortant définitivement de la vie d’Yves. Lorsqu’en novembre, l’état de siège est levé, Yves repart vers Paris, différent de ce qu’il était, aussi bien moralement que physiquement, sans avoir pu résoudre l’énigme de cette vague de mortalité
Un roman à l’approche behavioriste dont le cadre en huis clos augmente l’intensité de l’intrigue. La minutie des descriptions jusqu’au moindre détail crée une atmosphère d’angoisse autour de personnages qui paraissent marqués par le destin. Les relations entre eux s’établissent dans l’ambiguïté, les sentiments sont exacerbés par la violence de la pulsion suicidaire. Un ouvrage original, à la limite du genre, entre enquête policière et catastrophe sociale.
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La Mort Du Vieux Monde - Par BenF
Grand’père, sollicité par son petit-fils friand d’histoires horribles, lui raconte à nouveau comment l’espèce humaine a perdu sa suprématie sur cette terre. A cause d’Alexander Partagas Scobie, un savant irresponsable, inventeur du robot opportuniste. Sa machine, exclusivement programmée pour se dupliquer de n’importe quelle manière et en empruntant n’importe quel matériau, a résisté à toutes les tentatives humaines dans le but d’enrayer sa progression.
Ces robots, aptes à se reconstituer à partir d’autres robots, utilisant les artefacts des décharges technologiques, se créant même à l’occasion un corps en bois, ont envahi la totalité de la sphère économique, réduisant les ouvriers au chômage et empêchant tout échange purement humain. Instaurant son propre ordre du fait même de son existence, la machine agissante, sans animosité aucune envers l’homme, a triomphé de l’espèce humaine qui sera condamnée désormais à vivre de ses reliquats :
« -Nous sommes encore en retard pour le dîner, je parie, », dit le petit garçon, avec un sentiment soudain de culpabilité. Il monta rapidement les marches qui étaient faites avec des carcasses de robot solidement soudées ensemble, et agrippa la poignée de la porte. C’était une ancienne main de robot ; on n’avait qu’à la serrer comme pour donner une poignée de mains, puis la tourner pour ouvrir la porte.
L’enfant disparut à l’intérieur. »
Une nouvelle courte et inventive s’appropriant un thème usé jusqu’à la corde pour en extraire le meilleur.
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Sur la place du Vatican se dresse l’Antéchrist et son armée marquée de chiffre de la Bête. Le pape Pierre XII le Dernier contemple, fatigué, du haut de son balcon le triomphateur se proclamant Messie d’Israël. Devant lui, étendus à ses pieds, les cadavres d’Hénoch et d’Elie, couchés là sans sépulture, par dérision, puisqu’ils sont censés ressusciter au troisième jour et confirmer la victoire du Christ. Sûr de son empire, établi sur la terre entière, l’Antéchrist venait narguer le vicaire du Christ :
« Déjà le fils de la Bête, né à Corozaïn, grandissait dans Capharnaüm suivant la parole, et la puissante finance juive préparait l’avènement du Messie des Juifs, les trusts mondiaux accaparaient les richesses de la terre afin que s’accomplît la vision de l’apôtre et que nul ne pût acheter ni vendre que cela qui aurait le caractère ou le nom de la Bête ou le nombre de son Nom ». »
Alors le vieux pape sut, pour que les paroles soient vérifiées, qu’il devrait mourir. Il bénit les corps des deux prophètes et fut abattu par l’Antéchrist. Au même instant le monde bascula quand les deux cadavres se réveillèrent. L’Apocalypse se réalisa, signant la défaite de la Bête.
Une nouvelle étrange, plus proche de l’eschatologie que de la science-fiction. La description de ce dernier moment du monde dégage une beauté tragique non exempte d’un anti-sémitisme sournois à l’encontre de ceux qui ont déclenché l’apocalypse.
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La Mort De La Vie - Par BenF
Vol.01 : La Mort de la vie, Fleuve Noir éd., 1957, coll. «Anticipation», N°87, 1 vol. broché, in-12ème, 187 pp. couverture illustrée par Brantonne. roman d’expression française
1ère éd.: 1957
Les retombées de poussière radioactive se généralisent dans le monde.Elles sont véhiculées par les jet-streams, courants d’air violents de haute altitude, et se répandent de l’Europe à l’Asie:
«Mais s’il n’était plus question de conflits entre les «Grands», les longues séries d’expériences atomiques et thermonucléaires inconsidérées avaient provoqué une considérable augmentation du taux de radioactivité ambiante. Et cet accroissement allait grandissant de jour en jour par la chute des infimes poussières projetées jadis dans l’atmosphère à plusieurs dizaines de kilomètres d’altitude par chaque explosion. Ces particules, de diamètre inférieur à un dixième de micron, mettaient des années (ou quelques décennies pour une fraction appréciable d’entre elles) pour retomber au sol. Outre cette «pluie» permanente mais au débit «relativement» faible, les modifications climatiques provoquées par les explosions - à la suite du long déséquilibre de conditions naturelles - risquaient à tout moment de précipiter au niveau de la biosphère le formidable «matelas» de particules radioactives accumulées très au-dessus de la stratosphère.»
Au moment où débute le récit, l’Angleterre est en état d’alerte et décrète la mise en quarantaine de ses ressortissants. Il est d’autant plus difficile à un petit groupe de personnages de s’envoler vers le Brésil, seul pays, où, inexplicablement, les retombées sont encore rares. Sonia Koltsova, la fille du savant atomiste russe sait qu’elle doit gagner Rio mais ignore le but du voyage. Son billet annulé la bloque à Londres. Heureusement, Finch, un banquier se déplaçant avec sa secrétaire, lui permet de voyager dans son avion personnel. Ils y sont rejoints par un mystérieux Johnny Smith, alias Timoty Lake, qui sous la menace de son arme se joint à eux.
Le petit groupe atterrit près de Belem dans une exploitation agricole appartenant à des frères missionnaires soutenus financièrement par Finch. C’est là que, ô surprise, M. Smith s’avère être le fils d’un savant atomiste américain, ami du russe qui doit veiller sur Sonia. Celle-ci découvre enfin la finalité de tout cela en prenant connaissance de la lettre-testament que son père lui a remise.
L’humanité est condamnée. La radioactivité va se généraliser et s’amplifier. Un groupe de techniciens et de savants ayant prévu la catastrophe, ont fait construire, en toute discrétion, un refuge au sein de la jungle du Brésil, une ville sous dôme protecteur appelée «Cité Noé». Connue des seuls initiés, elle n’accueille en son sein que des gens jeunes (et les techniciens bien sûr), triés sur le volet. John et Sonia, dont les candidatures avaient été rejetées, n’ont plus d’autre alternative que de forcer le passage, en espérant y être recueilli. C’est leur seule chance de survie. Quant à Finch, c’est son fils qui lui a révélé l’existence de la cité.
S’embarquant à bord de l’hélicoptère de la mission, ils atterrissent dans une clairière et, munis de leurs combinaisons anti-radiations et de plans, se dirigent vers la Cité. Promenade qui n’est pas de tout repos car ils seront attaqués par les Jivaros et Finch sera tué. Enfin, rencontrant une patrouille en provenance de la Cité Noé, ils y seront recueillis non sans avoir été, au préalable, vigoureusement décontaminés.
Récit d’aventures populaires qui a le mérite d’insister sur les dangers du nucléaire. L’idéologie sous-jacente de «l’arche des élus», thème récurrent dans l’oeuvre de Guieu, reste douteuse.
Vol.02 : le Règne des mutants, éd. Fleuve Noir, 1957, coll. « Anticipation » N°91, 1 vol. broché, in-12 ème , 187pp. couverture illustrée par Brantonne. roman d‘expression française.
1 ère parution : 1957
Perry Jenkins est un jeune mutant « blanc », à la peau cuivrée. En provenance des Adirondacks, il compte se rendre à New York, porteur d’un message magnétique de la plus haute importance, qui serait le ciment permettant de fédérer mutants blancs et « bleus ». L’animosité qui existe entre les deux groupes date de l’époque de la « grande catastrophe », où périt le monde ancien (le nôtre). Aujourd’hui ne subsistent plus que les « Dégénérés », macrocéphales, rachitiques, cancéreux, déments qu’il faudrait éradiquer, et des mutants résistants à la radioactivité.
Or, la bande magnétique transportée par le jeune homme, mentionne l’existence d’une « Cité Noé » au cœur du Brésil, dans laquelle vivraient encore des « Anciens ». Bien que parfaitement sains et doués pour quelques-uns d’entre eux de pouvoirs psy extraordinaires tels que lévitation, psychokinèse, translation, tous sont télépathes.Son désir de fédérer les clans est largement aidé par la rencontre impromptue avec une jeune mutante à peau bleue –Nora- qu’il arrache des griffes des Dégénérés. Son père, chef de clan et futur beau-père, l’aidera dans son entreprise de descendre l’Hudson jusqu’à New York en faisant avertir tout au long des rives et par courriers spéciaux (à bicyclette) les différents clans.
Peter et Nora seront accueillis par Ray Garland, le patron de la mégapole. L’audition de la bande magnétique l’enthousiasme et, immédiatement, il organise la mise en place d’une expédition vers le Brésil. Un voyage de longue haleine qui sera heureusement écourté par deux psycho-mutants, Diana Moore et Peter Slade, lesquels se rendront directement dans les parages de la Cité Noé, via Manaus détruite, par translation télékinésique. Ils auront à se battre contre une faune et une flore mutantes, avant de lier connaissance avec William Lake et Michael Maitland, venus aux nouvelles, issus de la Cité.
Les explications mutuelles sur l’état du monde d’aujourd’hui stupéfient les deux partis. Les premiers, parce que dans la Cité Noé subsistent beaucoup de mutants bleus et blancs, inconscients de leur résistance aux radiations. Les seconds, parce que dans la Cité Noé résident encore quelques Anciens avec toute leur science d’avant la « mort de la vie ». La décision est prise de transférer vers New- York, par psychokinèse, tous les mutants de la cité et leurs enfants, en une opération « Nurserie ». Quant aux quelques Anciens, tels que le professeur Sterling, tous les moyens seront mis en œuvre pour leur créer une protection biologique. Les dégénérés, il va de soi, seront éliminés.
Vol.03 : Cité Noé N°2, éd. Fleuve Noir, coll. «Anticipation, N°100, 1957, 1 vol. broché, in-12ème, 189pp. couverture illustrée par Brantonne. roman d’expression française
1ère parution: 1957
Près du lac Makay dans le désert australien se dresse une ville sous globe gouvernée par Eric Dhal, chef de la Cité Noé N°2. Il vient juste d’accueillir aux portes de celle-ci, l’équipe expérimentale dirigée par Teddy Price qui revient d’une mission d’exploration de la zone extérieure radioactive. En 2225, il est avec Judith, celui qui a mis au point le sérum qui combat les radiations ( !), ce qui leur a permis de découvrir l’environnement extérieur sans protection particulière. Judith les ayant rejoint, ils reçoivent l’ordre d’établir une tête de pont à Dajarra, dans le Queensland, et d’en rendre compte. Grâce aux casques psycho-amplificateurs, ils pourront aisément communiquer entre eux.
Les camions à turbines s’arrêtent pour une première étape où ils trouvent dans l’église de Barrow Creek émergeant des sables , à côté de centaines de squelettes, un émouvant témoignage écrit de ce que furent les derniers instants de la population. En repartant, ils feront la connaissance d’une faune étrange et hostile. D’abord des limaces géantes cracheuses d’acide, extrêmement dangereuses, puis des monstres de type préhistorique. Enfin, lors d’une étape, le camp sera investi par des créatures simiesques sans danger mais très curieuses, des ptéranoïdes volants, résultats de mutations.
En ville, ils découvrent des traces d’occupation récente, empreintes de pas, dépôts de carburant visités, ainsi que des panneaux indicateurs d’une zone dangereuse à éviter, prouvant à l’évidence qu’ils ne sont pas les seuls sur le terrain. Avec l’obstination qui caractérise les chercheurs, le groupe, atteignant la zone interdite, y découvre un camp de concentration abritant une foule de monstres tératogènes qu’un incident malheureux libère. Alertés, les « autres », mutants bleus de la Cité Noé N°1, tentent de limiter la casse en donnant la chasse aux dégénérés après que le premier contact ait été effectué avec le groupe de la Cité Noé N°2. L’alerte passé, ils conviennent ensemble du plan de sauvetage à mettre en place pour les ressortissants des deux cités non encore immunisés.
Une série dans la tradition des pulps, au cocktail habituel : sentiments doux, touches d’érotisme pour adolescents, monstres baveux, pouvoirs surnaturels, en une sauce bien liée par le chef-cuisinier Guieu.
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La Mort De La Terre - Par BenF
Targ et Arva font partie du dernier noyau humain résidant sur terre. Des éons se sont écoulés depuis l’ère radioactive. Aujourd’hui, partout, s’étale le règne du minéral. La terre qui se transforme rend impossible la survie de l’espèce humaine. L’eau des océans, des lacs, des fleuves disparaît:
« Depuis cinq cents siècles, les hommes n’occupaient plus, sur la planète, que des îlots dérisoires. L’ombre de la déchéance avait de loin précédé les catastrophes. A des époques fort lointaines, aux premiers siècles de l’ère radioactive, on signale déjà la décroissance des eaux : maints savants prédisent que l’Humanité périra par la sécheresse ».
Les derniers clans, ceux des Terres-Rouges, des Hautes Sources, de la Dévastation, se regroupent autour des rares oasis qui subsistent. Utilisant encore les prodigieux artefacts d’un passé révolu, tels que le Grand Planétaire ou l’Ondofère, il leur est pourtant impossible de combattre l’avancée de la nuit du monde, ainsi que la progression d’un nouveau règne vivant qui leur est hostile : les Ferromagnéteux, créatures minérales incompréhensibles qui vivent du magnétisme en absorbant le fer contenu dans les globules sanguins des humains.
En dépit de leur lenteur, ils constituent une menace terrible pour les derniers survivants de la terre, que l’instinct de vie a déjà quitté. Une résignation faite de tristesse confuse et de fatalité leur fait choisir, quand la pression de mort est trop forte, l’euthanasie douce. Des tremblements de terre permanents finissent aussi par tarir les derniers points d’eaux:
« D’ailleurs les phénomène sismiques continuaient à remanier les terres et détruire les villes. Après trente mille ans de lutte, nos ancêtres comprirent que le minéral, vaincu pendant des millions d’années par la plante et la bête, prenait une revanche définitive. Il y eut une période de désespoir qui ramena la population à trois cents millions d’hommes, tandis que les mers se réduisaient au dixième de la surface terrestre. »
Targ est différent des autres : il sent encore couler dans ses veines un peu de l’impétuosité de la jeunesse. Arrachant des griffes des Ferromagnéteux Eré, celle qui deviendra plus tard sa femme, il s’aventure dans des failles profondes à la recherche d’une source souterraine. Son entreprise réussit et augmente pour un temps la longévité du clan des Terres-Rouges alors que tous les autres, désespérés et sans eau, se donnent la mort :
« L’euthanasie était d’une extrême douceur. Dès que les condamnés avaient absorbé les merveilleux poisons, toute crainte s’abolissait. Leurs veilles étaient une extase permanente, leurs sommeils profonds, comme la mort. L’idée du néant les ravissait, leur joie croissait jusqu’à la torpeur finale. »
Targ sait cependant que pour survivre il lui faut gagner la zone équatoriale avec Avra, Eré et les enfants. Ils s’y établissent mais pour peu de temps car, de retour d’une expédition en planeur, Targ trouve Eré mourante et sa famille engloutie dans une faille. Tandis que ceux du clan des Terres Rouges se sont depuis longtemps euthanasiés, Targ reste véritablement le dernier humain sur terre. Constatant enfin l’inutilité de ses efforts, il livre sa vie aux Ferromagnéteux qui grouillent sur les ruines :
« La nuit venait. Le firmament montra ces feux charmants qu’avaient connus les yeux de millions d’hommes. Il ne restait que deux yeux pour les contempler !… Targ dénombra ceux qu’il avait préférés aux autres, puis il vit encore se lever l’astre ruineux, l’astre troué, argentin et légendaire, vers lequel il leva ses mains tristes… Il eut un dernier sanglot ; la mort entra dans son cœur et, se refusant l’euthanasie, il sortit des ruines, il alla s’étendre dans l’oasis, parmi les Ferromagnéteux. Ensuite, humblement, quelques parcelles de la dernière vie humaine entrèrent dans la Vie Nouvelle. »
« La Mort de la terre » se présente comme une nouvelle originale et envoûtante, autant par le style que le thème. La vision minérale d’un monde à l’agonie, l’improbable existence d’êtres radicalement différents, l’étrange comportement de désespoir tranquille manifesté par des hommes, l’ensemble de cette thématique, pillée à maintes reprises par les épigones de l’auteur, constitue une innovation majeure dans le genre.
Ajoutée à « la Force mystérieuse » et aux « Navigateurs de l’infini », ces rares récits suffisent à faire de Rosny Aîné l’un des maîtres de la science-fiction française.
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La Mort De Chaque Jour - Par BenF
Dick, le soldat blessé d’une guerre atomique future, se dirige vers l’hôpital militaire où on le soignerait. Enthousiaste en ce début de conflit prometteur pour les siens, il profitera de son séjour à l’hôpital pour saluer sa tendre amie Miriam, blessée elle aussi depuis deux jours.
Les couloirs sinistres et vides, l’absence d’infirmiers et de médecins, la forme allongée et quasi-mourante de Miriam le firent douter de la réalité. Doute qui devint certitude lorsque Miriam lui apprit que la guerre durait depuis plus de dix ans, qu’il s’était écoulé autant de temps avant qu’il ne vînt la voir, et que les médicaments donnés quotidiennement aux soldats contenaient une drogue abolissant la mémoire, rendant ainsi chaque jour nouvelles les impressions vécues, comme si elles dataient de la veille. Les ennemis étaient à genoux, la guerre terminée depuis longtemps, mais elle continuait son horrible ballet dans un activisme sans fin. Terrifié, Dick, en compagnie de Miriam disposée en chaise roulante, traversa la ville–forteresse souterraine pour prendre le chemin d’un exil hasardeux mais sans nul doute plus heureux que l’enfer qu’ils espéraient quitter
Une nouvelle sensible qui étire dans l’éternité le sentiment du soldat broyé par une guerre absurde
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La Mort Blanche - Par BenF
O’Neill, un brillant biochimiste américain d’ascendance irlandaise vient à Belfast en vue de participer à un colloque. Pour l’occasion, son épouse Mary et ses deux enfants l’accompagnent. O’Neill les aperçoit avec horreur mourir déchiquetés dans un attentat à la bombe dont l’auteur, John Herity, appartient à l’IRA provisoire :
« Ce n’était pas une très grosse bombe, comparativement parlant, mais elle avait été placée par une main experte. La vieille voiture se transforma en fragments déchiquetés de métal et de verre – une boule de feu orange truffée d’éclats meurtriers. Un morceau de capot décapita Mary O’Neill. Les jumeaux se confondirent en une mare de sang projetée à travers la rue contre la clôture métallique de St Stephen’s Green. »
Le choc est si terrible pour O’Neill qu’il en devient fou et médite une vengeance implacable. De retour en Amérique, il liquide tous ses avoirs. Brouillant toutes les pistes à l’aide de plusieurs identités consécutives, acquérant petit à petit le matériel indispensable à son projet, il s’installe dans une cave désaffectée qu’il aménage en laboratoire. Par la manipulation du code génétique humain, O’Neill prépare une arme terrifiante, imparable, capable d’infecter toutes les femmes et de les tuer en vingt-quatre heures :
« l’ARN et l’ADN ont la même relation entre eux qu’un gabarit et le produit fini correspondant. Comme un moule et la pièce coulée qu’il permet de fabriquer. L’hôte infecté fabrique la protéine commandée par l’ARN. Quand un virus bactérien infecte une bactérie, l’ARN formé correspond à l’ADN du virus et non à celui de l’hôte. La séquence des nucléotides de la nouvelle molécule d’ARN transfert est complémentaire de celle de l’ARN messager du virus. –Il a transmis ce truc au moyen d’un virus ? - Il a modelé de nouvelles bactéries à l’aide d’un nouveau virus. Des déterminations extrêmement précises au sein de structures très subtiles. »
Ce sont les hommes qui seront les vecteurs de dispersion. Parallèlement, il prévient le monde de ses intentions par des lettres : l’Irlande, la Libye et l’Angleterre, les pays qui selon lui accueillent ou pratiquent le terrorisme, devront être frappés d’ostracisme par le reste du monde :
« Il fut expédié cent copies exactement de la première «Lettre du Fou », et les lettres suivantes furent plus nombreuses.(…) Le message était clair : mettre en quarantaine les régions infectées. »
Tous les ressortissants de ces pays devront être bannis et renvoyés chez eux ou bien l’épidémie affectera la totalité du globe. Il signe ses lettres « le Fou » et, lorsque les divers états s’inquiètent de la situation, il est déjà trop tard : le virus a été dispersé par l’argent-papier dont le Fou a inondé de nombreuses associations et œuvres caritatives. Rapidement, malgré les mesures prises, le monde entier s’installe dans le chaos car l’épidémie se répand au-delà de la volonté d’O’Neill :
« Les Etats-Unis voulaient établir une «bande» de poussière de cobalt autour de la zone, une douve radioactive qu’aucune forme de vie ne pourrait franchir. Cela révélait à Bergen, entre autres choses, que les Etats-Unis avaient amassé de vastes stocks de cette poudre. Il avait objecté qu’il en résulterait inévitablement une contamination radioactive de tout le bassin méditerranéen. »
L’Irlande, l’Angleterre, la Libye sont isolées. La stabilité politique de nombreux états est affectée. Les groupes de recherche pour comprendre la nature intime du fléau n’obtiennent aucun résultat tellement le procédé découvert par le criminel est novateur. O’Neill, activement recherché par toutes les polices du monde, s’apprête à rejoindre l’Irlande sous l’identité de Kevin O’Donnell. Les femmes encore préservées du virus deviennent un capital précieux qu’il faut à tout prix isoler. Ceci est à l’origine des « Feux de panique » , zones infectées cautérisées à l’arme atomique qui établissent des barrières infranchissables de pays à pays. L’économie, totalement effondrée, isole d’autant plus certaines régions :
« John écouta avec une profonde attention. On soumettait Istanbul à la « NéoPyrolyse ». Parmi les nouveaux « points chauds » identifiés, on citait trente et un villages et villes d’Afrique, au nombre desquels figuraient Nairobi et Kinshasa. Johannesburg était toujours un amas de ruines radioactives. En France la perte de Nîmes était confirmée. A Dijon, la foule avait lynché deux prêtres soupçonnés d’être irlandais. Aux Etats-Unis, on essayait toujours de sauver «la plus grande partie de New Orleans. » Les Suisses avaient battu en retraite derrière ce qu’ils appelaient la « barrière de Lausanne », annonçant que le reste de leur pays n’avait pas été touché par la contamination».
O’Donnell débarque avec difficulté en Irlande entre les mains du « Sin Fadal » , autre branche de l’IRA. Il y sera accueilli par les «Beach boys » une armée secrète ayant pour mission de surveiller les côtes frontières. Quelques indices suggèrent à Doheny, le nouveau chef de l’état irlandais, qu’il se trouve en présence du Fou. Pour en avoir confirmation, il dépêche sur les lieux trois personnages qui devront arracher à O’Donnell son secret : John Herity, le Père Michaël et un jeune orphelin qui n’auront pas été choisis au hasard. Chacun devra faire pression à sa manière sur O’Donnell pour le faire avouer.La difficulté de la tâche est extrême puisque O’Neill, totalement schizophrène à la suite de son acte, s’est transformé en un être double. L’un, O’Donnell, arrive en Irlande pour aider à la recherche d’une solution, l’autre, le criminel, est parfaitement dissimulé en lui, à l’insu du premier. Le groupe s’apprête à traverser une Irlande dévastée pour rejoindre le laboratoire de Killaloe.
Parallèlement à l’intrigue principale, l’on apprend qu’un jeune couple, Stephen et Kate, a été miraculeusement épargné et vit isolé dans un container aménagé, soigneusement gardé par les soldats de Doheny. La situation mondiale est désespérée. Les femmes continuant de mourir, un nouveau et fragile équilibre se met en place notamment en ce qui concerne les relations russo-américaines.
Le subtil jeu politique est tout entier tourné vers la découverte d’O’Neill, seul capable, semble-t-il, de défaire ce qu’il a fait. Sa progression en Irlande est constamment épiée à l’insu des Irlandais. Les arrière-pensées de domination ne sont pas absentes de ce jeu : le pays qui arrivera le premier à contrôler le phénomène, contrôlera le monde. Herity, malgré toute sa roublardise, n’arrivera pas à faire avouer O’Donnel. C’est le père Michaël qui recueillera sa confession, la présence du jeune orphelin ayant joué en ce sens. O’Donnell lui avoue qu’il « a O’Neill en lui » :
« -Père…j’ai John Roe O’Neill en moi. » Le visage du prêtre se vida de toute expression. Il chuchota d’une voix rauque : « Vous… vous êtes O’Neill ? » John le regarda fixement. Pourquoi le prêtre ne comprenait-il pas ? « Non, père. Je suis John O’Donnell. Mais j’ai O’Neill en moi. »
A partir de là, Doheny agit. Il enlève le container de Stephen et Kate pour le conserver à son avantage, fait arrêter O’Donnell, le traduit devant un tribunal selon les anciens rites celtiques. Mais il n’aura pas le temps de profiter de sa victoire. La foule ayant entendu la nouvelle de la capture, envahit le tribunal et réclame la tête du savant fou. Herity meurt, empoisonné pour sa culpabilité dans le déclenchement de la catastrophe. Sauvé in extremis par le Père Michael, O’Donnell se découvre brutalement O’Neill. Devant l’horreur de la situation, il s’enfuit dans la campagne sauvage pour la hanter de ses cris, jusqu’à sa mort :
«La bouche de John s’ouvrit –un trou rond dans un visage torturé. « No-o-o-o-o-o-oon ! » C’était une plainte surnaturelle jaillie de cette bouche ouverte. Il fit un pas vers Doheny, qui se raidit. Puis il pivota sur lui-même et se jeta contre la porte qui s’ouvrit sous le choc. »
Un monde entièrement remodelé sortira de l’épreuve. Les Etats traditionnels auront vécu. La recherche génétique, stimulée par les découvertes d’O’Neill, contient en germe des promesses immenses par rapport à l’avenir de l’humanité. Pour le reste, le faible pourcentage de femmes survivantes (une femme pour huit mille hommes), propulsera celles-ci sur le devant de la scène :
« Stephen prit lentement conscience de ce que disait Stonar : Si peu de femmes étaient envoyées dans les zones dévastées ! la Chine, l’Argentine, le Brésil et les Etats-Unis sont les seuls pays qui aient accepté, de leur propre chef, de partager leurs femmes à des fins de reproduction. L’Angleterre n’en recevra pas beaucoup plus d’un millier. » Comme du bétail, songea Kate. »
La morale bourgeoise sombre avec le vieux monde. La polyandrie est instaurée. Les femmes, d’abord considérées comme pure marchandise, détiendront rapidement tous les pouvoirs politiques et tiendront entre leurs mains la promesse d’un futur meilleur.
« la Mort blanche » allie le talent de Frank Herbert à la thématique déjà ancienne du « savant fou ». Ce roman cataclysmique s’ouvre sur une étude sociologique, politique et religieuse des rapports entre les peuples. La description hyperréaliste des faits, le traitement en profondeur de la psychologie entre les êtres, l’analyse des mobiles et de la personnalité d’un « Fou » , font de cet ouvrage un chef-d’œuvre dans le domaine.
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La Montagne - Par BenF
Les deux derniers survivants d’une conflagration nucléaire, proches de la frontière norvégienne, se mettent à la recherche de la dernière femme supposée vivante, dont ils ont aperçu les traces.
Nilsson est impatient de lui mettre la main dessus, Hallner le suit dans sa course vers la montagne enneigée où elle a disparu. Peu à peu, un curieux sentiment se fait jour chez Hallner, fait de résignation et d’expectative devant les beautés des sites enneigés. Le brouillard qui couvre le paysage précipite Nilsson dans un ravin, en compagnie de sa femme imaginaire. Hallner, tranquillement, s’asseoit, méditatif en face d’un paysage purifié de l’homme, pour y attendre la mort.
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