Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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La Comete Ecarlate - Par BenF
Le professeur Berillus, astronome myope, s’est rendu sur l’île de Vulcano en compagnie de Jean et de Lucienne , deux tourtereaux et ses aides éventuels, afin d’observer l’approche d’une comète de couleur rouge (d’où "écarlate") qui doit croiser l’orbite de la Terre le 24 mai et y faire émerger un continent nouveau. Il se fait voler ses plans par le pirate des mers Zephoris. Au moment fatidique ont lieu des perturbations, notamment le réveil de tous les volcans de la Méditerranée :
" Comme c’est impressionnant ! murmura Lucienne. Un grondement sourd ébranla le cosmos. Jean retint Lucienne qui avait failli être précipitée à la mer. Les flots se soulevèrent et battirent plus fort. Les deux jeunes gens levèrent les yeux. Chose étrange ! La comète écarlate, dont on voyait nettement augmenter le diamètre du noyau, au fur et à mesure que l’astre baladeur approchait de la Terre, paraissait d’un éclat beaucoup plus terne. Ils comprirent presque aussitôt. Le ciel se voilait. Une pluie de cendres venue de tous les cratères de Sicile, allait gêner les observations. "
En guise de continent, seule une petite île émerge sur laquelle Berillus s’installe. Zephoris qui n’a pas abandonné la lutte décide de transformer la caverne sous-marine de l’île Berillus en garage à sous-marin. Malheureusement pour lui, et selon les nouveaux calculs du savant, l’île ne tarde pas à se réenfoncer dans l’eau, annihilant les pirates, tandis que nos héros se sauvent in extremis.
Une bluette sympathique et sans prétentions écrite dans le plus pur style du roman populaire. A comparer avec "l’étoile mystérieuse ", aventure de Tintin par Hergé parue en 1942.
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Attaque Cosmique - Par BenF
Le «Pandora» vaste paquebot portugais ne répond plus. Dépêché sur les lieux, le contrôleur Peter Simmersen découvre que le navire a été attaqué par un « nuage noir anesthésiant ». Revenu à Miami, Peter, mis au courant par sa fiancée Barbara, apprend que des menaces précises ont été formulées par des extraterrestres à la terre entière : ou les humains se soumettent ou ils seront réduits en esclavage ! Ces Aliens (des Plutoniens) désirent s’établir sur la terre qui leur plaît, ce qui est une raison suffisante, après tout. Comme preuve de leur efficacité, ils endormiront une dizaine de villes, dont Miami où se trouvent nos deux tourtereaux.
Au moment où le nuage anesthésiant recouvre la ville, Peter et Barbara endossent deux scaphandres anti-fumée ce qui leur permet de se promener dans les rues :
«Des corps jonchaient la route. D’autres étaient étendus devant les maisons. Et la grande ville de luxe paraissait figée pour l’éternité. Bars et piscines, drugstores et dancings, hôtels, villas, département d’état, de police, d’armée, ville, port, navires, tout semblait plongé dans le sommeil. Et l’aspect des multiples corps, étendus où les avait atteints le nuage infernal, donnait une immense impression de désolation. »
Une soucoupe volante les enlève. Ils se réveilleront entourés de Plutoniens télépathes, au corps débile et à la tête énorme, qui veulent leur imposer leur volonté. Malheureusement pour les extra-terrestres, la sauvagerie des pensées terriennes (surtout de Barbara) leur est intolérable et, vaincus, ils quittent la partie : la terre est sauvée !
«En effet, malgré leur science, malgré leur puissance, ils ont compris que leurs ondes cérébrales ne pouvaient lutter contre les esprits des humains.( …) Ils pouvaient endormir les terriens, mais pas les dominer… Surtout pas dominer un être humain épris d’un autre être humain, comme Barbara l’était de Peter. Si bien qu’il a suffi d’une volonté de femme aimante pour déchirer l’effroyable menace d’esclavage qui planait sur le globe !… » (Si seulement !…)
Un petit récit réunissant les ingrédients habituels de la SF populaire : soucoupes volantes et E.T. hydrocéphales.
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Radio-Infernal - Par BenF
Une fête réunissant les grandes pontes de l’aéronautique mondiale eut lieu chez Raymond Garde, l’un d’entre eux, pour son anniversaire. Du pick-up sortent des parasites puis une voix, celle de Radio-Infernal, qui les menace de destruction. Pour appuyer ses dires, le hangar qui abrite le fameux prototype G-5 explose, provoquant la mort de Raymond Garde.
Avec Patrice Maréchal, l’aviateur, Teddy Verano, le détective, recherche le site de Radio-Infernal dont la puissance menace le monde civilisé. Ils volent vers son repaire situé au Labrador en se guidant sur des relevés goniométriques. Mais le fou fait exploser les divers avions les uns après les autres. Ils atterrissent donc en catastrophe près de sa base secrète ce qui leur permet de neutraliser l’antenne émettrice haute d’une centaine de mètres, coupant le criminel d’une partie de sa puissance.
Le véritable repaire se trouve sous terre. En y pénétrant, ils découvrent son poste de commandement, l’auditorium. Patrice Maréchal fait voler en éclats les miroirs du panorama photo-électrique ce qui rend le savant fou encore plus fou. Poursuivis par les malfaiteurs, Radio-Infernal en tête, nos deux héros devront la vie sauve à l’ingéniosité de Patrice qui a eu l’idée d’électrocuter tous les malfaiteurs en une seule fois :
« Le bandit se para de la main armée du révolver. Le fil électrique toucha le métal de l’arme. Une immense étincelle violette en jaillit. Epouvantés eux-mêmes, Patrice Maréchal et Teddy Verano reculèrent. Le courant électrique foudroyait le speaker infernal et, de sa main, passait à son premier compagnon, de celui-ci au second, et ainsi de suite. Toute la bande des six forbans de Radio-Infernal, foudroyée en dix secondes, chancela comme une équipe de pantins. Les corps décomposés, devenus noirs comme du charbon, chavirèrent et tombèrent dans le torrent tous ensemble, comme une digne théorie de ceux qui avaient animé le poste de Radio-Infernal. »
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Alerte Aux Bolides - Par BenF
Le professeur Mixe, avec ses deux assistants Daniel et Renaud, se rend sur les bords du lac Tchad pour tenter de repousser, grâce à un appareil à répulsion radio - actif, la triple météorite qui menace la terre dans sa course. Personne ne prend Mixe au sérieux, même pas Samba, un bon (mauvais) nègre formé à l’école des missionnaires blancs et qui devient leur allié sous la pression de la menace. Tarentules, boas et autres bestioles sont aussi au rendez – vous.
Renaud se fait piquer par la mouche tsé-tsé. Bien fait pour lui, car c’est un traître qui empêche la bonne orientation des rayons répulseurs. La Terre sera sauvée in extremis par Mixe, bien que l’un des météores s’abîme dans le lac Tchad, inondant la moitié de l’Afrique (mais ne mouillant pas nos héros!) Un court récit amusant ou affligeant selon l’âge du lecteur.
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Le Dr. Parex, savant génial, mégalomane et égoïste, a prévu que le prochain retour de la comète 73 (pour 1973), en 1984, va brûler le globe et faire fondre les banquises, détruisant du même coup l’humanité. Grâce au stratobus, un engin stratosphérique, il compte se mettre en sécurité sous les glaces antarctiques avec un groupe de jeunes savants triés sur le volet. Ceux-ci, moins introvertis que le Dr. Parex, font une halte dans leur voyage malgré l’avis de Parex, pour sauver Elena et son fils lors du naufrage du " Florespoir " qui s’enfonce dans une mer de sang aux vagues gigantesques.
La comète se rapproche provoquant tous les cataclysmes attendus. Serge le pilote, et Pieril, amoureux d’Elena, ainsi que leurs compagnons, n’ont que trop tardé à s’enfouir sous les glaces. Ils y parviennent lorsque l’eau autour d’eux commence à bouillir. Après le 17 avril, la comète s’éloigne. Elena et Pieril seront-ils les nouveaux Adam et Eve d’un nouveau monde ?
Un petit texte rafraîchissant (malgré la chaleur cométaire) par sa prose naïve et adolescente. Un condensé des archétypes de la science-fiction populaire. A lire au second degré.
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"Le Dernier Homme" est historiquement le deuxième roman traitant de ce thème, le premier étant "le Dernier Homme" de Cousin de Grainville (1805). Il s’agit d’une oeuvre importante, de par la qualité de son auteur, créatrice de "Frankenstein", et des éléments romantiques qui se retrouveront désormais à la base de l’oeuvre cataclysmique: poésie des ruines, agonie de la nature, héros démesuré, destruction et mort de l’espèce, pérégrinations dans le monde..
L’oeuvre est divisée en trois livres distincts. Le premier présente les héros de l’histoire et développe les liens qui les unissent. Le deuxième montre l’éclosion de l’épidémie de peste. Le troisième insiste sur les voyages du dernier homme.
Y sont présents de nombreux archétypes qui deviendront stéréotypes dans les romans ultérieurs: description des ruines et des cadavres, ivresse de la liberté et de la possession totale des biens de ce monde , interrogation métaphysique devant la cruauté du destin , multiplication de la nature végétale et animale enfin libérés de la tutelle humaine.
Le récit, de pure science-fiction, est daté: il débute en 2073 et s’achève une vingtaine d’années plus tard. Il s’ouvre sur les personnages de Perdita, soeur du narrateur, et de Raymond, le héros, libérateur de la Grèce, conducteur de l’Angleterre menacée par la peste, en fait le sosie de Lord Byron . Adrian est le fils de la Comtesse de Windsor et deuxième ami du narrateur. Il prendra la relève de Raymond, après la disparition de celui-ci, pour conduire les derniers rescapés anglais hors de leur pays frappé à mort, jusqu’à un retour en Grèce supposée épargnée par le fléau. Idriss est la soeur d’Adrian, épouse du narrateur. Enfin Evadné est une jeune Grecque amoureuse de Raymond.
Ces personnages sont des héros romantiques, êtres excessifs par nature et entiers dans leur jugement. Raymond possède un caractère sauvage, indomptable. Il est irascible et partial. Adrian, le futur roi d’Angleterre est fantasque, chimérique, et fin politique. Il fait penser au roi fou, Louis II de Bavière. Perdita , Evadné , Idriss, se montrent des femmes indomptables et les meilleurs soutiens des héros.
Le premier livre place les personnages dans leur décor. Il s’agit de la campagne anglaise, du château de Windsor; l’Angleterre future restant soumise à la royauté et la technologie n’y faisant aucune apparition. L’oeuvre est truffée de références littéraires et philosophiques, de rappels quant à la situation politique au début du 19ème siècle.
Raymond s’affirme comme leader naturel ; il remporte légalement le pouvoir en battant son opposant Ryland, le populiste. En façonnant une nouvelle constitution, il apprend par Evadné le triste sort de la Grèce pliant sous le joug turc. N’écoutant que son courage, le Protecteur - c’est son titre - part libérer la Grèce. Il vole de victoires en victoires mais bute sur Constantinople. Il fait le siège de la ville, si longtemps qu’une épidémie de peste s’y déclare, ravageant tout. Ses amis lui recommandent de repartir. Lui, au contraire, force l’entrée de la ville mais saute sur une poudrière. Le héros n’est plus et le fléau se propage.
Les compagnons de Raymond retournent en Angleterre, autant pour fuir l’épidémie que pour assurer la succession du Protecteur en la personne d’Adrian. Les nouvelles ne sont pas bonnes: la Peste progresse et dévaste tout sur son passage. Elle menace l’Angleterre au moment où d’autres signes de destruction se manifestent dans le monde comme si le septième sceau de l’Apocalypse était brisé:
" le 20 novembre, Adrian et moi chevauchâmes une dernière fois à travers les rues de Londres. Elles étaient désertes et envahies par les herbes folles. Les portes ouvertes des maisons vides grinçaient sur leurs gonds; une végétation exubérante et une saleté dégoûtante avaient envahi leurs marches. Les clochers muets des églises s’élevaient dans un ciel libre de toute fumée, les églises étaient ouvertes mais personne ne venait plus prier devant les autels, la moisissure et l’humidité avaient déjà endommagé leurs ornements. Les oiseaux et les animaux domestiques désormais sans maîtres, avaient fait leurs nids et installé leurs tanières dans des lieux consacrés. Nous passâmes devant St Paul. Londres, qui avait étendu ses faubourgs dans toutes les directions, avait un peu délaissé son centre, et beaucoup de ce qui masquait autrefois ce vaste édifice avait disparu. Sa masse pesante, sa pierre noire et son dôme imposant lui donnaient l’apparence non pas d’un temple mais d’une sépulture. Au-dessus du portique il me sembla lire le Hic Jacet de l’Angleterre.
Nous poursuivîmes notre route vers l’est, tenant les propos graves et solennels qu’inspirait l’époque. Nous n’entendions aucun pas d’homme, ne rencontrions aucune forme humaine. Des troupes de chiens délaissés nous croisaient; et de temps à autre un cheval sans bride ni selle trottait vers nous;(...) Si tout était désert, rien n’était en ruine. Et ce mélange de bâtiments intacts et de résidences luxueuses, encore pimpantes, contrastait avec le silence macabre des rues désertes. "
Le pays se transforme: le commerce s’arrête, les villes sont abandonnées au profit des campagnes, l’immigration est interdite, les dissensions politiques se font jour, la guerre civile éclate.
Dans le troisième Livre, les bouleversements sociaux atteignent leur maximum. Il reste peu d’Anglais. L’agriculture est abandonnée. Londres ne compte plus qu’un millier d’habitants. En 2096, Adrian, le Protecteur, a décidé d’aller vers le Sud, via les Alpes, avec sa famille et la dernière tribu de ce qui constitua jadis le peuple anglais. Talonné par la peste, en dépit de l’air pur des sommets, il se dirige vers l’Italie:
" (A Venise) algues et monstres marins étaient abandonnés sur le marbre noirci; le limon salé défigurait les oeuvres d’art incomparables et les goélands s’échappaient par les vitres cassées. Au milieu des ruines impressionnantes de ces monuments édifiés jadis par des hommes de génie, la nature affirmait sa prééminence, et le contraste rehaussait sa beauté. Les eaux radieuses frissonnaient à peine, et leurs ondulations légères étaient autant de miroirs dans lesquels se réfléchissait le soleil. "
Durant le voyage, le groupe se désagrège: les uns disparaissent, les autres se laissent séduire par les accents d’un faux prophète. Idriss meurt. Adrian dépérit, puis meurt à son tour. Le narrateur, dans la ville déserte de Rome, restera le "dernier homme":
" J’employais mes matinées à monter à cheval et à chasser dans la Campanie. -Je passais de longues heures dans les diverses galeries- je contemplais chaque statue, et je me perdais en rêveries devant maintes Madones ou nymphes superbes. Je hantais le Vatican, où m’entouraient des oeuvres de marbre d’une beauté transcendante. Chaque divinité de pierre était possédée par une joie sacrée, et par l’éternelle fécondité de l’amour. Elles me regardaient avec une froide suffisance, et souvent j’éclatais en reproches contre leur suprême indifférence -car elles avaient forme humaine, et la beauté divine de l’homme se manifestait dans chaque partie de leur corps. Le travail parfait de l’artiste créait l’illusion du mouvement et de la couleur. Souvent, à moitié par ironie amère, à moitié dans l’intention de me leurrer moi-même, je serrais contre mon corps leurs proportions glacées, et m’insinuant entre Cupidon et les lèvres de sa Psyché, j’embrassais le marbre stérile ".
Après avoir usé de sa liberté toute neuve, il consigne par écrit la saga de l’espèce humaine et la confie aux anfractuosités d’un rocher. C’est là, dans une caverne que l’auteur, Mary Shelley, affirme avoir découvert le manuscrit à son époque, ce qui renvoie notre époque à un futur antérieur à l’époque du roman.
Ce récit possède pour le lecteur moderne des lenteurs, dues au développement des descriptions romantiques et au pathos qui s’en dégage. Il revivifie cependant en les réactualisant les thèmes déjà notés par Cousin de Grainville avec son personnage Omégar.
La quasi-totalité de ceux-ci seront repris par le roman cataclysmique moderne, à savoir, la poésie des ruines, la cité privée d’humains en proie au végétal et à l’animal, la désagrégation sociale, la montée des sectes religieuses, l’ivresse de la possession totale, le mythe du bon berger conduisant son peuple vers une nouvelle Arcadie, la description réaliste de l’épidémie et ses conséquences atroces, le thème de la culpabilité humaine. Aucune oeuvre du genre n’ira plus loin que celle-ci, en démontrant ce que le roman apocalyptique devra au Romantisme. Autant que le "Frankenstein ", " le dernier Homme " est le testament littéraire de Mary Shelley.
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Ce jour – un dimanche après la fin du monde - verra deux amants reconstruire leur amour, même
«s’il ne reste rien dans cette ville
Qu’un désert de murs abandonnés »
Ainsi, en ce monde détruit,
« lorsqu’(ils) seron(t) seuls enfin
Sans personne, et sans rien à la ronde
Pas un chat perdu, pas un chien »,
pourront-ils rejouer à Adam et Eve.
Une musique forte et des paroles définitives donnent du corps à cette chanson cataclysmique.
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Le Dernier Hedoniste - Par BenF
La terre polluée, les maladies de toute sorte débilitent l’être humain, qui meurt de plus en plus jeune. Le rêve d’une immortalité, ou du moins d’une vieillesse prolongée, s’éloigne à jamais. Ce que n’accepte pas le corps médical, tout entier représenté par « Médipark », un monopole de type privé. Cette entreprise a mis en route une incroyable procédure approuvée par les divers gouvernements. En vue de sélectionner l’individu le plus apte génétiquement et somatiquement, Médipark recrute au moyen de jeux télévisuels le maximum de cobayes. Les chanceux, sélectionnés, passent une semaine de rêve dans «Medicentre», où ils peuvent satisfaire tous leurs désirs. Non sans contrepartie. Car l’étude et l’exploration de leurs corps se fait avec des moyens de plus en plus lourds et invasifs, parfois sous anesthésie générale. Ceux qui présentent le moindre défaut seront impitoyablement recalés et repartiront chez eux les bras chargés de cadeaux. Une telle sélection révèle un seul individu parfait (par ironie de l’auteur un jeune inspecteur chargé de surveiller la régularité des jeux !).
Ce qu’il apprendra, l’heureux gagnant, paralysé par le curare, c’est que son corps sera débité en pièces chargées de remplacer les organes branlants du président de Médipark et des divers « sponsors » ayant investi dans l’entreprise.
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Et Adam Refit Le Monde - Par BenF
Le petit Adam fit le constat que le monde tel qu’il était ne lui plaisait plus :
« Adam regarde autour de lui.
Il voit
Des gens pressés,
Des voitures pétaradantes,
Des manifestants bruyants,
Des ambulances,
Des enfants se querellant dans une cour d’école,
Des cheminées crachant leurs noires fumées,
Des usines délabrées,
Des immeubles bien trop hauts,
Des fleurs bien trop rares…
Et trop peu de verdure… »
D’un coup de balai, il fit disparaître tout cela. Le voilà seul, et bien content de lui. Assis près de son balai, au centre du monde, il s’ennuya ferme au bout de peu de temps. Alors, il repeupla son monde d’oiseaux qui pourtant n’avaient plus d’arbres pour poser leurs pattes. Il recréa donc la forêt pour eux, pensant qu’ils seraient satisfaits. Mais non ! Car sur toute l’étendue de la sylve, les oiseaux n’avaient rien à manger et le lui firent savoir. Adam leur dessina donc des insectes, pour les nourrir, et aussi des poissons, pour son amusement. Bientôt, irrité par leurs incessants pépiements, il dessina leur pire ennemi, le chat Tibert qui, tout seul de sa nature, mit fin aux débordements, et se transforma en petit tyran.
Adam se dit que dans le monde d’avant, il avait des copains. Qu’à cela ne tienne : bientôt Jérôme, Farida et Sarah, Pierre et le petit David, qui pleure pour voir son papa, l’entourent. Et des terrains de football, et les maisons des villes… Enfin, il se dit qu’il a ressuscité son ancien monde, avec toutes ses tares :
« C’est de nouveau la guerre
Quelque part dans le monde.
Des morts,
Des blessés…
Partout la désolation
Des enfants meurent de faim.
Des hommes fuient d’autres hommes.
Des armes,
On en voit partout,
Comme si chacun était prêt à se battre.
Comme si, pense Adam,
Je n’avais pas essayé de refaire le monde. »
Il s’apprête à nouveau à réparer son erreur mais cette fois-ci les gens ne sont pas d’accord :
« Adam voudrait parler aux gens
De cet autre monde qu’il avait imaginé.
Mais cela les énerve.
Tais-toi donc un peu, disent-ils.
Il n’y a pas d’autre monde. Quand vas-tu comprendre cela, Adam ? »
Finalement, le petit Adam comprit qu’il n’arriverait vraiment à changer le monde qu’avec l’appui de tous, afin d’y bannir à jamais la haine et la pauvreté.
Un petit livre illustré à l’usage des enfants, animé d’un esprit missionnaire. « Et Adam refit le monde » distille de nombreux messages tels que l’évolution expliquée aux tout-petits, l’interdépendance des espèces, la force de la communauté dans l’espoir du renouveau, enveloppés dans une historiette d’une naïveté toute apparente.
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La Terreur Future - Par BenF
Description d’une révolution menée par des fanatiques, à l’aide de machines, dans une époque future. L’aspect farouche des révolutionnaires, leur mentalité les mettant à l’écart du reste des humains, impitoyables et zélés missionnaires le jour, assassins la nuit, les transforme en monstres mythologiques. Quand la nuit survient, la Révolution se met en marche :
« Les grands édifices tremblèrent, brisés par en-dessous ; un roulement jamais entendu franchit la terre d’une seule onde; les flammes montèrent comme des fourches saignantes le long des murs immédiatement noircis avec de furieuses projections de poutres, de pignons, d’ardoises, de cheminées, de T en fer, de moellons ; les vitres volèrent, multicolores, dans une gerbe d’artifices ; des jets de vapeur crevèrent des tuyaux, fusant au ras des étages ; les balcons sautèrent, tordus ; les laines des matelas rougirent capricieusement comme des braises qui s’éteignent, aux fenêtres distendues ; tout fut plein d’horrible lumière, de traînées d’étincelles, de fumée noire et de clameurs. »
La cité en flammes n’épargne pas les lieux de culte et des hordes pitoyables poursuivies par les masses sans âme des insurgés, fuient devant les machines à tuer:
«Ces machines galopantes s’arrêtaient de porte en porte ; des formes vagues s’en détachaient et entraient dans les maisons. Elles sortaient, chargées deux à deux de paquets liés et gémissants. Les hommes du brasier enfournaient régulièrement, méthodiquement, dans l’âme d’acier les longs ballots humains ; pour une seconde on voyait, projetée à l’avant, saillissant jusqu’au ressaut des épaules, une face décolorée et convulsée ; puis l’échancrure du disque excentrique tournoyant rejetait une tête dans sa révolution ; la plaque d’acier restait immuablement polie, lançant par la rapidité de son mouvement un cercle de sang qui marquait les murs vacillants de figures géométriques. Un corps s’abattait sur le pavé, entre les hautes roues de la machine ; les liens se brisaient dans la chute, et, les coudes étayés sur le grès dans un mouvement réflexe, le cadavre encore vivant éjaculait un jet rouge. »
Seuls deux visages d’enfants innocents, survivants de l’horreur, visibles dans les ruines, seront capables d’insuffler une once de pitié dans l’esprit farouche des assassins :
« le sourire des enfants s’élargit, et fut une révélation ; la pitié descendit en eux. Et, les mains sur les yeux, pour ne pas voir tous les yeux terrifiés des morts, tous les yeux qui n’étaient pas encore couverts de paupières, ils descendirent en chancelant du rempart d’hommes égorgés qui devait entourer la Cité nouvelle, et s’enfuirent éperdument, dans les ténèbres rouges, parmi le fracas des machines qui galopaient. »
Un texte d’orfèvre du style intimiste qui, à travers les touches impressionnistes où dominent les éléments visuels, extrait l’essence même de l’horreur du crime cachée au cœur des grands bouleversements sociaux.
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