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Bienvenue dans la Base de Données des livres !

Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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Livres

  1. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires, menaces telluriques Auteur: Robert HEINLEIN Parution: 1964
    Potiphar Breen est un statisticien émérite. Il n’est pas étonné lorsque, à l’arrêt d’un bus, il aperçoit Meade, une jeune fille, en train de se déshabiller. Elle est l’une de celles qui se livrent sans raison apparente à cette activité. Et, comme telle, elle s’inscrit dans ses prévisions mathématiques. Tout en la prenant sous sa protection, puis en lui témoignant son affection, il lui explique la puissance des mathématiques matricielles.
    Selon lui, toutes les courbes concordent : les événements les plus divers, les plus imprévus, se réunissent en faisceaux pour tendre vers la même direction ; elles convergent en un point ultime, vers une date précise où se produira le "grand fiasco", c’est à dire un événement mondial d’une grande gravité. Les variables de toute nature, tremblements de terre, émeutes, guerres civiles, menaces de toutes sortes et même des événements insignifiants ou aberrants, comme ce qui est arrivé à la jeune Meade,  prennent place dans le prévisionnel de Breen.
    Potiphar, en compagnie de Meade qu’il a réussi à convaincre, liquide ses avoirs, prépare sa voiture et quitte une ville qu’il sait menacée. Il a même déterminé son itinéraire en fonction des courbes d’encombrement des routes. Ils arrivent juste à temps assez loin pour ne pas ressentir les effets de la première bombe thermonucléaire qui éclate sur la ville de San-Fransisco :
    "Ils allaient remonter en voiture quand quelque chose comme un lever de soleil s’annonça soudain vers le sud. Une lumière rosée se diffusa presqu’instantanément, elle emplit le ciel puis disparut. A l’endroit où elle était apparue montait un nuage en forme de colonne, d’un rouge violacé, qui s’étalait en un champignon au sommet. Breen le regardait comme hypnotisé, puis il jeta un coup d’oeil à sa montre et dit d’une voix rauque: " En voiture ". -Potty c’est... c’est...
    - C’est... c’était Los Angeles. En voiture ".
    Ils s’établissent dans un petit refuge, en pleine montagne. Hélas!, les prévisions ne s’arrêtent pas là. Les courbes grimpent encore et traduisent cette fois-ci un déséquilibre cosmique. Meade et Potiphar se rendent compte que l’activité solaire est instable. Les taches solaires augmentent, visibles à l’oeil nu. Il ne leur reste plus qu’à s’installer confortablement pour assister à la fin du monde:
    " - Assieds-toi et nous le regarderons." Elle s’assit à côté de lui et il lui prit la main. "Tu vois cette tache sur le soleil? Tu peux la voir à l’oeil nu ? " Elle ouvrit de grands yeux. " Ca, une tache solaire? On dirait que quelqu’un a mordu dedans. Il plissa les yeux pour l’observer à nouveau. Bonté divine, il avait bien l’impression qu’elle avait grossi... Meade eut un frisson. " J’ai froid. Mets ton bras sur mes épaules. "
    Il obéit et lui reprit la main . Oui, elle était nettement plus grosse. Il la voyait grossir. Qu’y avait-il de bon dans la race humaine? Des singes, pensa-t-il, avec leur petit coin de poésie au coeur, qui s’agglutinent sur une planète de deuxième grandeur dont ils gaspillent les ressources, près d’une étoile de troisième grandeur.
    Elle se blottit contre lui. " Réchauffe-moi ". - Il fera bientôt beaucoup plus chaud. Je veux dire, je vais te réchauffer.
    -Cher Potty! " Elle leva les yeux. " Potty, ce coucher de soleil est soudain très bizarre " -Non, chérie, c’est le soleil lui-même -J’ai peur. -Je suis là , mon petit "
    Il jeta un coup d’oeil à la revue qui était encore ouverte à côté de lui. Inutile d’additionner deux chiffres et de diviser par deux pour connaître le résultat. Alors, il lui serra passionnément la main, car il savait bien, avec un chagrin soudain et écrasant que c’était la...FIN "
    Une nouvelle classique, non tant par le traitement des conditions par lesquelles se traduit la fin du monde (bombe thermonucléaire, instabilité solaire...) que par le style enjoué et ludique qui conditionne ce traitement.
    L’idée originale, qui apparaît comme un aboutissement à la théorie du chaos, est que la fin du monde peut se prévoir grâce à l’outil statistique. Les courbes des événements les plus insignifiants, à condition qu’ils traduisent la totalité de la vie, dégagent un sens nouveau plus important que la somme de leurs parties.

  2. Type: livre Thème: menaces technologiques Auteur: Harry HARISSON Parution: 1964
    Grand’père, sollicité par son petit-fils friand d’histoires horribles, lui raconte à nouveau comment l’espèce humaine a perdu sa suprématie sur cette terre.  A cause d’Alexander Partagas Scobie, un savant irresponsable, inventeur du robot opportuniste. Sa machine, exclusivement programmée pour se dupliquer de n’importe quelle manière et en empruntant n’importe quel matériau, a résisté à toutes les tentatives humaines dans le but d’enrayer sa progression.
    Ces robots, aptes à se reconstituer à partir d’autres robots, utilisant les artefacts des décharges technologiques, se créant même à l’occasion un corps en bois, ont envahi la totalité de la sphère économique, réduisant les ouvriers au chômage et empêchant tout échange purement humain. Instaurant son propre ordre du fait même de son existence, la machine agissante, sans animosité aucune envers l’homme, a triomphé de l’espèce humaine qui sera condamnée désormais à vivre de ses reliquats :
    « -Nous sommes encore en retard pour le dîner, je parie, », dit le petit garçon, avec un sentiment soudain de culpabilité. Il monta rapidement les marches qui étaient faites avec des carcasses de robot solidement soudées ensemble, et agrippa la poignée de la porte. C’était une ancienne main de robot ; on n’avait qu’à la serrer comme pour donner une poignée de mains, puis la tourner pour ouvrir la porte.
    L’enfant disparut à l’intérieur. »
    Une nouvelle courte et inventive s’appropriant un thème usé jusqu’à la corde pour en extraire le meilleur.

  3. Type: livre Thème: la nouvelle glaciation Auteur: Robert SILVERBERG Parution: 1964
    En 2600 toute vie a disparu de la surface de la terre. C’est du moins ce que pensent les habitants de la cité souterraine de New York,  lorsqu’ils considèrent le glacier de 2500m d’épaisseur situé au-dessus de leurs têtes.C’est à partir de l’an 2250 que la situation s’est dégradée. La terre, qui traversa un nuage de poussière cosmique, reçut un taux d’ensoleillement moindre ce qui généra une glaciation mondiale, hormis le long d’une étroite bande équatoriale. L’espèce humaine se délita, les anciennes cités furent abandonnées, les hommes, migrant vers les pays du sud, furent sauvagement refoulés par les états devenus économiquement puissants. En désespoir de cause, les survivants s’enterrèrent profondément :
    « Les nouvelles villes furent bâties lentement, avec soin. Il ne fallait rien précipiter, la glace n’avançait que de quelques kilomètres par an. Le New York souterrain fut prêt en 2297, environ un siècle après l’entrée de la terre dans le nuage de poussière cosmique. Il ne restait plus alors qu’un million et demi d’habitants à New York ; des millions avaient déjà fui les hivers de plus en plus rigoureux pour se retrouver entassés et sans ressources aux frontières fermées des pays du Sud. »
    Or, après trois siècles d’une vie de taupe strictement réglementée, voici qu’un groupe de jeunes gens, bravant l’interdit, s’apprête à reprendre contact avec la cité souterraine de Londres, à l’autre bout d’un océan atlantique gelé. Penser à sortir à l’air libre est un crime. Pour cela ils seront condamnés au  bannissement. Expulsés de New-York (munis cependant de l’équipement qui leur permettra de survivre) ils entreprennent sur l’inlandsis un long voyage plein de dangers :
    « C’était un monde de silence et de blancheur aveuglante. Un monde froid.  Jim se hissa sur le rebord de la bouche du puits et pénétra dans un monde nouveau, dominant une vague de panique quand il prit conscience de cette immensité. Même en pleine nuit, au clair de lune, on pouvait se rendre compte que la surface glacée s’étendait jusqu’à l’horizon. Cette vision lui coupa le souffle : il avait passé sa vie entière dans des tunnels dont le plafond n’était qu’à quelques centimètres de sa tête. Et cette blancheur ! Cette violence éblouissante des rayons de lune reflétés par les champs de neige. Le monde flamboyait, étincelait, chatoyait.»
    Des signes , d’après le météorologue du groupe, prouveraient que la glaciation était en voie de régression. C’est avec hardiesse qu’ils avancent vers Londres, à 6000 km de distance. Le glacier n’est pas aussi désertique qu’il le paraît, hanté par des meutes de loups, des nomades redevenus primitifs, des rennes et des élans. Grâce aux traîneaux solaires, leur progression est aisée mais ponctuée par la mort de deux d’entre eux, l’un par ingestion d’une viande contaminée, l’autre transpercé par un javelot à pointe d’os, lancé par le chef du clan des Dooley, des barbares qui leur refusent l’accès à la mer.
    Heureusement, au fur et à mesure qu’ils avancent, les nomades se font plus civilisés. Guidés par Kennart, un fils de chef qui traite par le mépris les autres « Inlandais », ils éviteront les traîtrises de la glace et accèderont pour la première fois depuis longtemps à la mer libre. Des pêcheurs, nomades marins, les prennent à bord de leur rafiot. La vie en mer est difficile et le jeune Jim devra utiliser toute sa science du judo pour convaincre ces êtres frustes mais honnêtes.
    Arrivés en vue des côtes européennes après une tempête épouvantable, ils reprennent pied sur la terre gelée pour progresser en direction de Londres avec laquelle ils restent en communication radio. Les Londoniens leur expédient un comité d’accueil sous la direction du capitaine Moncrief car ils ne font pas confiance à ces voyageurs d’outre-atlantique. La déception est grande chez nos héros lorsqu’ils apprennent qu’ils sont soupçonnés d’être des espions destinés à être liquidés.
    Grâce à Colin, un Londonien devenu l’ami de Jim, ils éviteront le pire, mais non une bataille fratricide jusqu’à ce que – ô stupeur ! – un avion, venu d’on ne sait où, les survole et mette fin au combat. D’urgence, les deux groupes tentent de regagner Londres pour y annoncer l’arrivée prochaine d’une invasion en provenance du sud. Alors qu’à pas forcés ils piétinent dans la neige, une tempête les sépare les uns des autres. Isolés, Jim et Colin, proches de la mort, se réveillent dans une chambre d’hôpital. Retrouvés par l’avion de recherche des Etats d’Amérique du Sud, ils joueront ultérieurement le rôle de médiateur auprès des cités enfouies, car le Sud tient à réparer les fautes commises par leurs ancêtres :
    « Les choses ont changé. Les nations de l’Equateur ont dressé un plan d’aide aux pays du Sud et du Nord. Nous avons beaucoup à réparer et nous avons déjà commencé. La glace bat en retraite. Dix, quinze kilomètres par an, en ce moment et le processus ira s’accélérant. Le monde va renaître. Nous devons faire en sorte que vos nations puissent récupérer leur héritage. »
    Une épopée glaciaire à destination des jeunes lecteurs. Le roman de Silverberg mené lestement en un récit plein d’action d’où sont bannis les bons sentiments,  pourra être comparé à celui de Conney (les Enfants de l’hiver), ou de Priest (L’Hiver éternel)

  4. Type: livre Thème: menaces climatiques Auteur: Jimmy GUIEU Parution: 1964
    Fred Vasseur, le directeur du département géologique du CEMONEG (Centre Mondial d’Etudes Glaciaires) est appelé par le général Finlay via son secrétaire, le capitaine Mac Callum, à se rendre en Islande, dans l’arrière-pays de Reyjavik, afin qu’il parte à la recherche du professeur Villungson et de son assistant Olsen qui, tous deux, ont mystérieusement disparu.
    La Terre, en ce 23ème siècle, a singulièrement rétréci. Les calottes polaires se sont agrandies jusqu’à menacer la totalité du globe, à l’exception d’une ceinture équatoriale, et de l’Islande, terre de volcanisme, où s’est déplacée la capitale mondiale de l’humanité survivante, Reyjavick, encore libre de  glaces. L’avancée des pôles, suite à la déstabilisation du climat provoquée par les armes atomiques lors du siècle précédent, est inéluctable, rendant les quelques millions de Terriens survivants pessimistes quant à leur avenir.
    Echappant mystérieuse à une énorme tempête de neige, Fred Vasseur, muni de renseignements précis, recherche donc, avec ses compagnons, les professeurs Mangati, Schiller et Pal Thovarensen, un Islandais gigantesque, la trace des savants disparus, dans une grotte, près du volcan Askja. A Reyjavick même, il avait été pris en charge par l’horrible et obèse secrétaire de Mc Callum, laquelle s’avèrera plus tard être une alliée précieuse, plus connue sous le nom de ode de « Viviane ».
    Le petit groupe ne trouve pas Villungson mais Viviane les dirige vers une autre grotte, appelée « la tête de Chien », non sans qu’ils aient entre aperçus dans leur déplacement des nains, les trolls de la légende, hauts de 30 cm. Sur site, ils retrouvent effectivement Villungson et son compagnon, survivant chichement dans un environnement hostile puisqu’il n’a pu prévenir les autorités, faute de moyens, de sa découverte, soit l’existence, au fond de la grotte, d’une cité merveilleuse qu’il assimile à « l’Ultima Thulé » et dans laquelle vivent des « trolls » et des « fées » . La grotte semble être une porte d’accès vers ce royaume situé sur une Terre parallèle à la nôtre mais interdit d’accès. Ce qui n’empêche pas Thovarensen d’être enlevé par une bande de trolls, commandés par une fée, en l’occurrence la reine Lurn-Dyjia, à des fins de jouissance immédiate.
    Désireux de prévenir Finlay de leur découverte, le groupe de savants est arrêté à la sortie de leur tunnel par une troupe armée, les « Poliarms », la police de cette époque, afin d’être conduits à Mc Callum pour interrogatoire. Heureusement le troll Rulgoo (un ami !) veille au grain. Il explique à Fred Vasseur les fils d’une intrigue passablement embrouillée ; lui est l’élément avancé d’un commando opérationnel visant à sauver les Terriens de la glaciation en leur offrant la possibilité d’émigrer dans le monde de Thulé. D’ailleurs leur cheftaine, la ravissante Shun-Loha, alias Viviane, alias la grosse Peggy, sous la gouverne du savant Ryl-Drug, a depuis longtemps infiltré l’état-major terrestre et aidé Vasseur en le protégeant des menées de Mac Callum, un autre infiltré, sbire de la méchante reine Lurn-Djya, régnante du royaume des fées  appelé de son vrai nom Oklinda-Gzuur, et qui s’oppose, elle, à cette immigration. Elle a cependant quelque excuse, puisqu’elle est folle et toute prête à être destituée :
    « Notre monde – analogue à ce qu’était le vôtre voici seulement deux siècles, sur le plan du climat – ne possède plus que deux cités géantes où vit la quasi-totalité de mes semblables. Seule la race de notre ami Rulgoo est prospère ; mais sans nous, sans notre technologie, elle serait vouée à une régression certaine. Depuis des millénaires, nous faisons bon ménage ; une « symbiose sociale »  s’est établie entre eux –que vous baptisez trolls, ou d’autres noms légendaires- et nous, les Gzuurs. Vos ancêtres nous appelaient les « fées » et plus particulièrement « Aes Side » dans les légendes irlandaises. »
    La situation se règlera au profit des Terriens, notamment de Fred qui épousera Shoun-Loha,  après une révolution de palais réussie. Comme quoi, quand on veut…
    Une sotte intrigue de notre ami Guieu qui en profite pour étaler ses fantasmes à grands renforts de « authentique », ajoutés en bas de page. Tout y passe : les « Supérieurs Inconnus », infiltrés dans la société humaine, les mythes nordiques de « Thulé », la « fraternité des Polaires », les «Trolls » et les « Fées » des sagas hyperboréennes. Même les soucoupes volantes (un fantasme récurrent chez lui) ne sont pas écartées, puisque les trolls se déplacent  en «curlachs » islandais. Un vrai catalogue de l’ésotérisme populaire sur fond cataclysmique.


  5. Type: livre Thème: invasions d’insectes Auteur: Max André RAYJEAN Parution: 1963
    Une espèce de fourmis gigantesques règne sur la terre. Devenues intelligentes, elles ont réduit en esclavage les derniers noyaux d’humains dégénérés qui subsistent depuis le grand Bouleversement.  Une expédition, conduite par la fourmi Ap,  se rend dans les ruines d’une grande cité humaine pour y chercher des aéroptères, anciennes ailes volantes humaines, grâce auxquelles, les fourmis pourront vaincre les Abeilles intelligentes, leurs ennemies, elles aussi agrandies. L’expédition réussit, mais les incessantes attaques d’abeilles sur Imruof (= fourmi), la cité des fourmis, inquiètent Ol, le chef fourmi. Il pense se servir d’un couple humain Op-Po et Ra-Ar pour infiltrer Ellieba,(= Abeilles) la cité des Abeilles, en échange de leur liberté.
    Les humains réussissent leur mission, rapportent à Ol ce qu’ils ont vu, mais le chef des fourmis ne tient pas sa promesse et les remet en prison.  Op-po et Ra-Ar s’évadent, échappent à leurs geôliers, découvrent des artefacts humains et notamment un pistolet encore en état de marche avec lequel ils carbonisent leurs poursuivants.Ils font la rencontre d’une troisième race d’insectes géants, les Abermis, mélange d’Abeilles et de Fourmis, ennemis des unes comme des autres. Les Abermis sont technologiquement plus avancés, ils circulent en engin volant, possèdent des armes sophistiquées mais craignent de se diriger vers la mystérieuse cité de Terrom où, dit-on, résident des humains invincibles. C’est le cap que prendra Op-po, après avoir maîtrisé les Abermis restants. A Terrom, il a l’immense surprise de découvrir des androïdes qui attendent leurs maîtres humains depuis le Grand Bouleversement :
    " Op-Po leva la tête vers les buildings de cent étages rongés par les plantes parasites. Devant ces gigantesques constructions, témoins d’une activité et d’une civilisation florissantes, le jeune homme semblait atterré, un peu perdu : -Le grand Bouleversement est passé par là ! prononça-t-il d’une voix solennelle. -Le Grand Bouleversement ? Que veux-tu dire ?
    -Je ne sais pas. Personne ne sait. Cette cité de jadis appartenait à nos ancêtres. -Mon Dieu ! dit Ra-Ar. Est-il possible que les hommes d’autrefois construisaient de semblables monuments. Etaient-ils des surhommes ? -Je ne sais pas, avoua encore Op-Po. C’était une autre race, évoluée, puissamment intelligente. Toutes les civilisations laissent des traces de leur passage. "
    Op-po devient le maître de Terrom et apprend ce qu’a été le cataclysme, qui a anéanti l’espèce humaine, soit une perte progressive et totale de sa mémoire. Seuls auraient survécu les quelques centaines d’hommes réduits en esclavage par les insectes. Op-Po anéantira l’ensemble de la population insecte en répandant chez ceux-ci,  grâce à des abeilles traîtresses, un virus foudroyant. C’est l’âge " Un " de Terrom.
    Roman populaire s’il en est, dans la veine des pulps américains. Le récit se déroule en un style compréhensible par un enfant de douze ans, aux phrases plates, à l’intrigue linéaire, aux personnages caricaturaux, aux décors stéréotypés, bref, une  oeuvrette  sans «gure-veren»   (= envergure ) !

  6. Type: livre Thème: menaces technologiques Auteur: Jérôme SERIEL Parution: 1963
    Le narrateur relate le lancement d’un satellite scientifique d’un poids de trente deux tonnes censé balayer la surface de la terre. Dans son journal, jour après jour, il nous fait part de ses inquiétudes.Ayant embarqué à bord d’un paquebot qui rassemble quantité de militaires ainsi qu’Ammya, qui deviendra sa maîtresse, il apprend de la bouche de cette dernière que ce satellite est en réalité destiné à des usages militaires, et notamment celui d’éliminer l’ennemi en arrosant de vibrations létales chaque pouce de son territoire.
    Hasard ou mauvais réglage, le satellite provoquera, dans sa course autour de la terre, la disparition de toute vie. Puis, le narrateur quitte le navire avec son amie pour se rapprocher de mystérieuses et géantes statues lumineuses, de forme humaine, surgies de nulle part et qui rayonnent à l’infini. Auprès d’elles, se croyant en sécurité, ils régresseront pour finir par se dissoudre dans le néant.
    Le lecteur se perd en conjectures (cela tombe bien puisqu’il aime la science-fiction) quant au sens de cette petite nouvelle. Seul subsiste le sentiment d’une réalité autre évoquée trop brièvement.

  7. Type: livre Thème: invasions extraterrestres Auteur: Daniel F. GALOUYE Parution: 1963
    La Terre, avant le jour de « l’Horreur », qui a lieu, chaque année, en septembre. Des maisons détruites, des ruines, une humanité réduite à sa plus simple expression, plus aucune naissance et, partout dans le monde, des forteresses étranges formées de cubes, de cônes, de pyramides, qui brillent de mille feux :
    " Derrière un rempart scintillant s’élevaient des rangées de structures d’un éclat pur, aveuglant. Force brute? ? Energie rudimentaire ? Maddox s’abrita les yeux devant ces fontaines étincelantes, ces collines d’essence lumineuse, ces éblouissants nimbus géométriques, ces voiles de lumière indolents qui flottaient d’une mince flèche à l’autre. Il brava cette impudente splendeur, et put distinguer d’immenses cubes verts, des pilônes oranges gracieux élancés, des pyramides émeraude, de miroitants obélisques gris qui paraissaient trompeusement contenir les partis les plus solides de la ville. "
    Tout ceci est l’oeuvre des «Sphères», sortes d’entité immatérielles qui ont envahi le monde il y a dix ans déjà, détruisant l’espèce humaine en s’adonnant aux rituels de la «Chasse» (humains poursuivis et mis à mort de façon aléatoire) et de la «Sélection» (notamment celle des enfants et des femmes enceintes). Chaque année, à la même date, le ciel se couvre d’une «grille» lumineuse et les humains exposés sont pris par d’atroces souffrances, croyant apercevoir un soleil étrange qui les brûle jusqu’aux tréfonds de leur être :
    " Une bourrasque arracha les volets. Par la fenêtre, il vit le soleil, un disque de lumière tamisé à l’éclat terni qui tremblota, s’éteignit comme il le regardait. Et, à sa place, se gonfla une gigantesque boule d’un feu violent, surnaturel, qui parut aspirer les éléments de la Grille, se nourrir de leur essence pour enfler encore et lancer des vagues de nausée et de chaleur toujours plus terribles. "
    Pour Maddox, le dernier commandant terrien et son petit groupe de soldats, il ne s’agit pas d’une illusion : c’est bien un soleil extraterrestre qui luit et vers lequel la Terre, étrangement attirée sous l’impulsion des Aliens, semble vouloir se diriger :
    " Et chaque fois, l’interrompit Uhlrich, il a été remplacé par une énorme boule d’un éclatant feu d’enfer. C’était le soleil coexistant qui amènera inévitablement la mort de la race humaine. Il émet des rayonnements dans un spectre dont on ne connaît pas d’autre exemple. Il stimule directement les centres de perception du cerveau. Il provoque la Seconde Vue, ou Vision Pénétrante. Il brûle, il s’enfonce dans les chairs, nous ne pouvons nous cacher. Imaginez ce qui arrivera quand nous y serons complètement et définitivement exposés, au lieu de le supporter seulement quelques secondes par heure. "
    Cependant, la psychologie des Sphères reste mystérieuse et il n’est pas envisageable de les abattre avec nos armes. La lutte devra se poursuivre sur le plan mental car les Sphères réagissent à l’inconscient des êtres humains en se servant d’une substance de base, immatérielle, le « Psychon » qu’ils modulent à leur guise. Maddox hérite de deux anneaux, objets extraterrestres, récupérés lors d’un raid dans l’une des forteresses. Il s’aperçoit que le fluide mental du Psychon s’écoule de ces anneaux et il apprend à son tour à contrôler le flux jusqu’à en faire une arme décisive à opposer aux Sphères. L’urgence en est absolue puisque le prochain jour de l’Horreur chassera définitivement la Terre hors du système solaire provoquant l’extinction totale de l’humanité.
    Comme si cela ne suffisait pas, Maddox et les siens doivent aussi lutter contre les agissements de Gianelli, sorte de maire auto-proclamé d’un village humain, jaloux du pouvoir du commandant, et contre une secte de fanatiques, les tenants du «Jugement dernier» , adorateurs des Sphères. En dominant le Psychon par un entraînement assidu qui doit les purger des scories de l’inconscient, Maddox, Linda et Edie entraînent un petit groupe de soldats.
    Le temps presse. La forteresse à base de Psychon qu’ils arrivent à élever les protège de justesse contre les forces de la haine alors que débute l’ultime jour de l’Horreur. Une seule possibilité subsiste encore pour éviter l’innommable : empêcher les Sphères d’accomplir leur œuvre de mort, en détruisant toutes les forteresses étrangères répandues sur le globe. Pour cela il leur faudra acquérir les pouvoirs de télékinésie et de translation que seule domine pour le moment Edie. Sur le point d’échouer, Maddox fait une découverte fondamentale : les anneaux qui s’agrandissent à volonté sont capables de projeter leur propriétaire soit dans le passé, soit dans le futur.
    Plus aucune hésitation n’est permise. Maddox et Edie traversent les anneaux…. pour se retrouver en un endroit étrange de l’avenir de la terre, en face d’une cité lumineuse, entièrement constituée de Psychon, façonnée par les humains, à côté de statues les représentant,  tandis qu’une foule immense vient à leur rencontre. Les Sphères ont disparu de notre monde en laissant à l’humanité renaissante des pouvoirs supérieurs dans la manipulation de l’esprit,  dont la télépathie et la domination mentale sur la matière.
    Un roman curieux dont l’action passe par la confrontation entre forces psy, et description de formes de vie radicalement irréductibles aux nôtres. Il n’est pas sans rappeler le « Grand Silence » de Silverberg ou la « Terreur grise » de J. Hunter Holly.

  8. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: Suzanne MARTEL Parution: 1963
    3000 ans après la « Grande Déflagration », la cité sous-terrienne de « Surréal »  (déformation de « Sous le Mont-Réal »), au Canada, reste prospère et stable.  En ce lieu utopique réussi, les Surréalais, descendants des survivants d’une guerre totale, ne manquent de rien mais leur existence est étroitement contingentée par le peu de place disponible:
    « Seuls ceux qui ont trouvé refuge dans les souterrains creusés à même le Mont-Royal ont été sauvés. Ces quelques centaines de privilégiés ont scellé les portes de plomb derrière eux et ils ont fondé la cité. Au-dessus d’eux mourait le monde civilisé, détruit par la bêtise des hommes et les guerres atomiques. »
    Trottoirs roulants, pilules nutritives, exercices physiques obligatoires et invocation au « Grand Moteur » qui les maintient en vie, forment leur quotidien :
    « … Une lumière rouge s’allume sur le mur, lui annonçant sans le surprendre que l’inspecteur-robot de l’hygiène ne le juge pas assez propre pour lui autoriser l’accès de la Demeure. Des traces de poussière et de boue ont alerté le mécanisme et déclenché le signal : « conseille une toilette immédiate ; »  S’il passait outre, le computeur électronique en prendrait note et, dès le lendemain, il recevrait par télétype un démérite du Conseil d’Hygiène. Plusieurs démérites entraînent une sanction du Grand Conseil et des sanctions répétés s’accumulent dans un dossier, pouvant disqualifier le coupable comme citoyen de première classe.»
    Les jeunes, toujours curieux de tout, dynamiteront sans le vouloir ce cadre de vie. Eric, Paul, Bernard et Luc, chacun selon son tempérament propre, écrira une nouvelle page d’histoire.
    Bernard, raisonnable et mature, courageux et estimé par les adultes, sera seul capable de ramper dans de dangereux tuyaux où reposent les câbles d’alimentation en énergie électrique de la cité pour détecter l’origine d’une perte énergétique inexplicable qui, à terme, mettrait en péril la société souterraine.  Bernard découvrira la cause du dysfonctionnement, un détournement du flux électrique, malversation opérée par de mystérieux petits hommes, qui, selon toute apparence, proviennent de la surface et seraient, peut-être, d’autres descendants des survivants du conflit de jadis. L’on n’en saura pas plus sur leur origine.
    Luc, aidé par Eric, jouit d’un privilège rare : il est télépathe sans le savoir, et très curieux. C’est pourquoi, en dépit de l’interdiction absolue de regagner la surface que l’on croit toujours dangereuse, il transgresse les lois de la cité, découvre la splendeur de la nature et…Agatha, une jeune fille de son âge, appartenant à une tribu de pasteurs établie dans un village appelée Laurana :
    « Luc ramasse son casque-lumière et le replace dans son tube de plastique. Puis il se met en route,  à petits pas prudents, arrêté à chaque seconde par une découverte nouvelle. Le chant d’un oiseau le ravit et son vol rapide encore plus. Le grand silence de la nature assaille ses oreilles après le ronronnement de son existence motorisée. Ses sandales foulent avec plaisir le sol spongieux et bruissant de la sapinière. Il touche l’écorce rugueuse et noircit son doigt à la gomme luisante. Comme Adam au Paradis Terrestre, Luc découvre le grand univers de Dieu. »
    Ebloui par Agatha, télépathe elle aussi, Luc vient en aide aux habitants contaminés par la variole, contre laquelle ils sont sans défense, en leur apportant les médicaments appropriés, prélevés sur le stock de Surréal, et les guérit en moins de deux grâce, notamment, à la fameuse onde Upsilon. Mais, surpris par la nuit et blessé dans une chute, il sollicite l’aide d’Eric pour réintégrer sa cellule familiale.
    Paul, enfin, féru de géologie et orateur hors pair, démontre aux Anciens que la vie est possible à l’extérieur et convainc les membres du grand Conseil d’entraîner les habitants de Surréal à la surface pour y rencontrer les Lauréanais.
    Un roman pour adolescents, d’une écriture aisée et rempli de préceptes moraux, qui a obtenu à l’époque le prix de l’ «ACELF » 1963, ce qui a sans doute justifié sa réimpression sous le titre de « Surréal 3000 ». Les jeunes héros, positifs et tout d’une pièce, provoquent une révolution tranquille pour le bien de l’humanité. Peu d’effets dans une intrigue, somme toute, banale.

  9. Type: livre Thème: pollution généralisée Auteur: Jean FERRAT Parution: 1962
    Le poète, amoureux de la montagne, ne peut que s’émouvoir en face du sort réservé à la Terre :
    « Que restera-t-il sur la terre
    Dans cinquante ans
    On empoisonne les rivières
    Les océans ».
    La pollution par le pétrole, la menace atomique, la disparition des espèces animales, y compris les oiseaux : («Pour les enfants d’un temps nouveau, restera-t-il un chant d’oiseau »), l’amènent à faire appel à la jeunesse qui doit «crier plus fort pour que se réveille le monde ».
    L’attention est touchante mais la mélodie  molle et les paroles convenues manquent à leur but, faisant pâle figure auprès des chansons de ses débuts tels que « Potemkine » ou « Je ne chante pas pour passer le temps. »


  10. Type: livre Thème: menaces telluriques Auteur: F.RICHARD-BESSIERE Parution: 1962
    Sol 3, c’est  la Terre. Elle n’a plus que peu de temps à vivre; c’est ce que nous scande jusqu’à la nausée la petite phrase qui ouvre quasiment chaque chapitre en un procédé qui se veut stylistique  : "D’un instant à l’autre... d’un instant à l’autre...".
    Que se passera-t-il "d’un instant à l’autre " ? La Terre volera en éclats. Par augmentation inexpliquée de la pression interne, elle se fend un peu de partout.  En ce XXIème siècle, l’humanité sait construire des fusées, et les survivants (car il n’y aura pas de place pour tout le monde) partent  pour Vénus. Sauf nos héros, qui sont au nombre de sept. Chacun, pour une raison personnelle, reste sur Terre, sous l’aile protectrice du Père Maubry, qui les rassemble à Notre Dame. C’est encore la France éternelle et la ville de Paris qui résistent le mieux alors que l’Amérique est depuis longtemps un lac en fusion...
    La situation permettrait une exploration psychologique fine des personnages, mais les auteurs n’y voient que caricatures et catalogue de fantasmes les plus niais: collectionner les tableaux dans les musées, se déguiser en Napoléon avec les vrais habits de l’Empereur, organiser une course de voitures dans Paris, lancer des missiles sur les villes évacuées.  Ils passent leur temps à se lancer des injures racistes à la tête (il y a un Noir et un Juif), à se disputer le pouvoir (il y a un ancien général), à discuter de tout et de n’importe quoi. Y aura-t-il au moins une juste fin pour tous ? Même pas. Se rappelant d’un coup qu’il existe des " plateformes volantes " qu’il suffit de rafistoler pour survoler le cataclysme avant que Vénus ne puisse venir à leur secours, trois survivants sur les sept réussiront leur pari: échapper à la fin du monde.
    Un récit bâclé, une intrigue floue, des personnages caricaturaux. F.R. Bessière n’a rien à dire et le fait savoir.