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Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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Les Baleines - Par BenF
Ce court poème de Paul Fort, interprété par divers chanteurs tels que Reggiani ou Alain Barrière, dans sa simplicité de ritournelle, présente une charge révolutionnaire importante qui explose dans le vers de chute : « Et y’a plus de baleines». Il est basé sur des contradictions tranchées entre les temps anciens et présents, entre la République et les fastes et tares de l’Ancien Régime.
Le narrateur est un « piqueur de baleines », homme simple pour qui la chasse est une activité quotidienne et dangereuse. Le sort souvent atroce des cap-horniers explique la fascination populaire que dominent les clichés et les naïvetés religieuses. Le regret du « Bon vieux temps », le temps de la Monarchie libertine (« les Marquis couverts de dentelle »), « des Grands Seigneurs » qui « crachaient » sur la religion , est mis en parallèle avec la « foi du charbonnier » qui honore « les Jésus en croix et les Saintes Vierges ».
Un temps quasi-mythique que regrettent les « matelots qui avaient la foi ».
Les bouleversements du présent ont instauré un nouveau système de gouvernement (« Y’a la République, y’a l’Président »), à la satisfaction de tous:(« tout le monde est content »).
Sauf à celle du matelot, car les baleines ont disparu, raréfiées ou obsolètes dans cette nouvelle ère, comme ont disparu la religion et la foi.
Complainte écologique avant l’heure, sensibilité envers une nature fragile mise en danger par l’exploitation moderne, le poème est d’autant plus fort qu’il est court, son message touchant à l’universel par l’usage d’une syntaxe populaire et d’un vocabulaire simplifié.
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L'obus De Cristal - Par BenF
Max Trelam, reporter célèbre au Times de Londres, retrouve sa mystérieuse Tanagra, sœur du non moins célèbre X323, l’espion au mille visages, terreur des ennemis de la France. En mission à Boulogne, il doit également résoudre l’énigme de la disparition de Miss Elen d’un pensionnat de jeunes filles, et qui ressemble à la sœur jumelle de Tanagra (ce qu’elle est.) Entre temps, plusieurs personnalités européennes ont été retrouvées inexplicablement mortes avec, figé sur leurs lèvres, un horrible rictus, environnés d’une poussière de cristal :
« Un spectacle terrifiant attendait les personnes qui se précipitèrent dans la chambre. Le député était mort, assis devant sa table, ses notes éparpillées sous sa main. Et, détail stupéfiant, la mort avait figé sur ses traits un rire formidable, convulsif. »
Sur le ferry qui l’emmène en France, Trelam est persécuté par Aghatas Block, un soi-disant confrère, qui n’est autre que le sinistre comte Strezzi, ennemi juré de X323 et responsable des morts subites européennes. Avec l’aide de Tanagra déguisée, Trelam déjoue la surveillance de Strezzi. Par un long périple qui les conduit en Bavière via Bruxelles, le couple – répertorié dans les hôtels comme mari et femme au grand plaisir de Trelam, amoureux de Tanagra- sera rattrapé par Strezzi et capturé.
Pourquoi le comte montre-t-il un tel acharnement à leur encontre ? Par le biais de Trelam, il espère capturer X323 seul capable de le contrer dans ses sinistres projets de déstabilisation de l’Europe. Strezzi est aussi le ravisseur d’Elen, comptant se servir de ses proies pour faire sortir de l’ombre le mystérieux espion X323, qui a suivi toute l’affaire de près. Ce dernier apparaît donc à Strezzi sous un déguisement. Nos héros seront embarqués de force dans le dirigeable du comte d’où celui-ci, de façon très précise, choisit de nouvelles cibles qui seront bombardées avec des boules de cristal remplies de miasmes mortels, tirées par le «canon du sommeil » :
«Il paraît que dans quelques minutes, nous arriverons au-dessus d’un village, occupé par des troupes de Serbie… Là, se trouve le quartier général d’un commandant de corps d’armée, dont la compétence militaire exalte les espérances des patriotes serbes… Si cet homme vit, la guerre est presque inévitable contre l’Autriche ; des milliers de jeunes soldats périront. Alors, au-dessus du logis de cet homme dangereux, M. le comte Strezzi m’accorde l’insigne honneur d’actionner la manette du Canon du sommeil… Le général meurt de rire, et une charmante petite épidémie de choléra asiatique donnera satisfaction à ces Serbes remuants, qui ne rêvent que morts et batailles. »
Tous ceux qui sont touchés par les projectiles meurent de maladies épidémiques: choléra, peste, etc. Strezzi - décidément très odieux – recourt au simulacre d’un mariage avec Tanagra pour tenir en laisse X323. Le dirigeable flotte vers la forteresse de Gremnitz qui servira de prison aux infortunés, sous la paternelle et obèse surveillance des époux Logrest.
Alors que Strezzi disparaît dans son usine à fabriquer des miasmes dont l’emplacement est tenu secret, nos amis s’étiolent à Gremnitz jusqu’à ce que X323, se prétendant malade, arrive à détourner l’attention des Logrest et à s’évader. Strezzi, prévenu, écume de rage. Immédiatement, il conduit ses prisonniers à son usine, prêts à les faire mourir par une injection du bacille de Hansen si X323 ne se manifeste pas. Cette usine, située au bord du lac Weisen, représente le centre malfaisant de la corruption allemande d’où Strezzi , en compagnie de son âme damnée le docteur Morisky, un savant fou de la pire espèce, compte bouter le feu à l’Europe :
« Tout un côté de la pièce est occupé par une vaste étuve, où mijotent des liquides dont la seule vue donne le frisson. Quelles épidémies grouillent dans ces marmites véritablement infernales, quels bacilles virulents, bâtonnets, virgules, chapelets, microcoques ou streptocoques ? Ah ! le professeur Morisky, cet insensé sinistre, a eu raison de s’intituler l’Attila des microorganismes.(…)
Ce savant (car il l’est au plus haut degré) avait trouvé le moyen de préparer un projectile dont la combinaison est telle qu’en cas d’explosion, il se fragmente en impalpable poussière, ne permettant pas de connaître sa nature. Mais le génial de sa découverte consistait dans la charge de ce projectile. Du protoxyde d’azote liquide, qui par sa soudaine expansion pour redevenir gazeux, produisait à la fois un froid intense congelant instantanément tout dans un rayon déterminé et figeant, sur les traits des défunts, cette contraction joyeuse (…) Le docteur Morisky avait réussi à ensemencer ses projectiles des bacilles ou microbes de diverses maladies contagieuses, et à assurer la vie de ces atomes dangereux dans le gaz comprimé jusqu’à la liquéfaction. Le projectile explose : les assistants meurent de rire ; ceux qui pénètrent plus tard dans la salle, emportent avec eux les germes de maladies terribles, germes qui ont conservé toute leur virulence. »
Surviennent plusieurs événements imprévus qui entravent ses abominables projets. X323, qui a suivi incognito le criminel en son antre souterrain, a fait exploser le dirigeable pour provoquer une diversion. Trelam, Tanagra, Miss Elen s’apprêtent déjà à mourir en d’atroces souffrances, rongés par la lèpre, lorsque X323 , ayant pris l’apparence de Goertz, un garde-chiourme, se fait reconnaître par eux et les délivre, élimine Strezzi, fait sauter l’usine infernale.
L’Europe (notamment l’Angleterre et la France) devront une fière chandelle au patriotique espion et le reconnaîtront en anoblissant X323 tandis que Trelam aura pour royale récompense la main de Miss Elen (au fond c’est comme s’il épousait Tanagra elle-même), avant de repartir vers de nouvelles et merveilleuses aventures.
« Le Canon du Sommeil » constitue la suite de « X323, l’homme sans visage ». Le style, résolument teinté d’anglicismes et souvent amphigourique, s’allie à la thématique du savant fou et de la menace bactériologique, ainsi qu’à l’antigermanisme début de siècle. Le roman, quoique vieillot et parfois lourd à digérer, se lirait encore n’était sa rareté sur les rayons des bouquinistes.
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La Derniere Aube - Par BenF
Sept adolescents défavorisés ou en rupture de ban avec la société, s’apprêtent à vivre une grande aventure. Le centre d’accueil qui les héberge leur propose une virée à cheval, dans des conditions difficiles, qui devra les amener dans le sud de la France, en Languedoc, par les Cévennes et la Lozère.
Sous la conduite de Stève, Billie, Josette, Claris, Robin et Christian, ainsi que Raphaël, vont vivre une épopée sans se douter de ce qu’elle leur réserve, au bout d’un trajet à caractère initiatique. Car une comète, appelée Kryla, devrait croiser l’orbite terrestre cet été-là et l’on prédisait de par le monde de fâcheux événements, sans que cela n’entame en rien la détermination de vivre " à la dure " de la part de nos héros. L’ambiance du groupe n’est pas franchement gaie et l’agitation inaccoutumée des automobilistes, lorsqu’ils leur arrivent de couper des nationales, est de mauvais augure. Les gens se déplacent en masse, peut-être effrayés par la comète:
" l’apparition de Kryla ne justifiait donc qu’à demi la frénésie collective qui s’était emparée des foules citadines, les avait lancées sur les routes, dans toutes les directions . Peut-être fallait-il chercher ailleurs l’origine de ce malaise, dans l’humanité même de cette fin de siècle, d’abord endormie, puis submergée par une vague de progrès qui l’avait dépouillée peu à peu de sa véritable force morale... "
Nos amis continuent de cheminer ainsi, avec leurs petits soucis personnels, en s’endurcissant au fur et à mesure de leur avancée. Monsieur Anglade, le directeur de leur centre, leur a même préparé une position de repli en faisant appel à l’un de ses vieux amis, Marc Peyrolles, qui habite une ferme isolée près de Mende, l’Hospitalou d’Ajenc, laquelle pourra leur servir de base arrière en cas de problèmes.
Or, des problèmes, il allait y en avoir! La comète se rapproche et se fait de plus en plus inquiétante: " La tête de Kryla, un noyau d’or entouré d’une chevelure de flammèches et d’aigrettes, touchait déjà un horizon crénelé formé dans le sud-ouest par les montagnes du Quercy et l’arrière-plan plus ténébreux des Pyrénées. Elle déployait en arrière une fantastique écharpe lumineuse qui s’incurvait sous la voûte du firmament, frangée à sa base par des ondulations, des frémissements de draperies multicolores, pourpres, roses, dorées, violettes, ou d’un bleu-vert très délicat, comme celles des grandioses aurores polaires. Tout au bout, ce flamboiement s’effilochait peu à peu en laissant de pâles traînées vaporeuses à travers lesquelles on voyait scintiller de nouveau les constellations. L’extrémité de la queue commençait à se détacher de l’horizon nord-est barré par le massif alpin. La nuit noire, une belle nuit d’été, remontait lentement dans ce coin de ciel. "
Les gens qu’ils rencontrent deviennent de plus en plus agressifs et ceci les incite à rester sur leurs gardes. Stève finit par convaincre ses compagnons qu’une solution sage, pour résister à une sécheresse de plus en plus forte, serait de faire un arrêt chez Marc Peyrolles. Celui-ci les attend, heureux d’accueillir dans sa solitude des jeunes aussi débrouillards et sympathiques. Il leur fait visiter sa demeure et leur montre les possibilités offertes par des caves et des souterrains jadis utilisés par les templiers. A l’aube du 2 août, date à laquelle la comète se rapproche le plus de l’orbite terrestre, l’ambiance se détériore. L’aube n’est pas celle d’un jour d’été. Soudain, c’est le cataclysme:
" La coupole jaune recouvrant la terre venait d’éclater comme une bulle au-dessus de l’horizon, dévoilant un pan de ciel très noir, piqueté d’étoiles. Les lèvres de cette plaie béante se distendaient à vue d’oeil, ourlées d’une lumière bouillonnante qui s’effilochait en draperies multicolores, animées d’un mouvement spasmodique. Le froid de l’espace interstellaire se ruait par cette ouverture à la même vitesse que Kryla dans sa course aveugle. "
La comète, dans sa course, avait arrachée une partie de l’atmosphère terrestre. Le froid mortel de l’espace s’abattit à l’instant sur la Terre, congelant immédiatement l’ensemble du monde vivant. S’étant réfugiés in extremis avec leur hôte au fond des souterrains, descendant de plus en plus bas pour échapper à l’étreinte mortelle du froid, les adolescents survivent. Leur situation apparaît intenable. Par manque de vivres, ils seront obligés de remonter en surface pour y constater un spectacle d’horreur : du ciel totalement noir, même en plein jour, tombe une neige drue qui ensevelit le paysage dans un linceul blanc.
Lorsque Marc Peyrolles meurt de froid, Steve ne se décourage pas. Meneur naturel, il oblige les autres à quitter l’abri de la ferme, à avancer dans l’obscurité vers le seul salut possible: la direction du sud. S’étant fabriqués des skis, et prenant appui pour dormir dans quelques villages silencieux, ils avancent lentement et s’habituent à l’horreur quotidienne:
" Ils aperçurent les premiers cadavres à l’entrée de Sainte-Enimie, dans la lueur jaune des falots balancés par les skieurs. Des gens débraillés assis le long du trottoir, écroulés en longue file à la porte d’une épicerie, ou dressés comme des figures de cire derrière une vitrine étoilée de givre, les yeux fixes et la bouche ouverte, pétrifiés sur place dans leur dernière attitude. "
A un moment donné, ils suivent le couloir des gorges du Tarn dont la route, encombrée de voitures enlisées dans la neige avec leurs cadavres à bord, devient de plus en plus difficile à pratiquer. Stève, après avoir découvert Manuel, un agent d’entretien de la SNCF encore vivant, décide de continuer la route en déblayant le terrain à l’aide d’un bulldozer remis en état par Manuel. La température augmente au fur et à mesure que les éléments se stabilisent et bien qu’il ne fasse pas encore jour, à la neige succède la pluie. Nouveau péril. Des trombes d’eau s’abattent et, sous peine d’être noyés ou en proie aux épidémies qui ne manqueront pas d’éclater, il leur faut progresser sans trêve. Le bulldozer est bientôt oublié. C’est à pieds, avec leur sac à dos, qu’à bout de force ils continueront leur chemin. A la limite de l’épuisement, ils suivent les traverses du chemin de fer vers Béziers, s’attendant à trouver un climat meilleur dans le sud, vers la mer. Mais à la sortie d’un tunnel, nouvelle déception. Ils aperçoivent avec horreur:
" Une mer couleur de boue dont la surface étincelait faiblement sous le ciel blême. Elle était toute proche et puait horriblement. Ses molles ondulations poussaient un énorme bourrelet d’épaves contre le nouveau rivage. Il pleuvait moins, mais le plafond nuageux restait aussi opaque et la ligne d’horizon à peine visible se perdait dans cette grisaille. On apercevait çà et là des pitons dénudés, quelques villages émergeant comme des îlots, des clochers, des cheminées d’usine qui jalonnaient le territoire englouti et, très loin, les plus hautes maisons d’une grande ville qui semblait perdue au large.
-C’est Béziers! bégaya Manuel. Et voilà tout ce qui reste du Bas - Languedoc. "
La catastrophe est donc universelle. Au moment où ils abandonnent tout espoir, ils rencontrent un groupe de survivants retranchés dans des H.L.M. sous la férule d’un individu qui s’intitule " le général " Caroube et qui compte remettre en route l’embryon de société ainsi constituée en y insufflant les fantasmes d’une organisation sociale fondée sur la loi du chef. Si Manuel consent à rester en ce lieu, Stève et ses compagnons refusent de se plier à une structure féodale. Ils reprennent la route, vers le nord cette fois - ci, et en hauteur, sur les pentes abruptes de la Valdonne, ils espèrent découvrir, maintenant que le temps s’améliore et qu’un bout de ciel gris apparaît, de nouvelles raisons de vivre. Des idylles se sont nouées entre les garçons et les filles, êtres nouveaux dans un monde nouveau où la vie , malgré tout, persiste:
" Tu as trouvé quelque chose? dit-il en accourant. Elle écarta l’herbe brûlée et lui montra son trésor : une mince touffe de graminées d’un vert éclatant qui commençait à remonter par-dessous l’humus. Au milieu, le bijou le plus fabuleux du monde : une minuscule fleur rouge à six pétales qui rayonnait faiblement dans le jour gris. "
" La dernière aube " est un roman pour adolescents ni puéril ni fade. Des caractères trempées, un style sans défaut, une description terrifiante des épreuves qui attendent les héros, font de ce roman une oeuvre rivalisant avec les plus grandes du genre.
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Le Vieux Et Son Implant - Par BenF
La "Maladie", d’origine cosmique, s’est abattue sur l’espèce humaine et les grands mammifères. En trois jours, elle a signé leur disparition. Tel est le temps nécessaire avant que les jeunes isolés (les " Quêteurs ") ne meurent s’ils ne trouvent impérativement un Vieux (le " Support ") auprès duquel ils pourront vivre comme " Implants ".Car le virus inconnu est de nature duelle et ne peut exister qu’en une symbiose unique jeune/vieux… Toute autre forme de vie est condamnée dans un délai de trois jours. Un Implant sans Support disparaît et, comme les vieux meurent plus tôt que les jeunes, de nombreux Implants se transforment en Quêteurs. Cent ans après l’épidémie, il ne subsiste plus de société, ni de vie économique. Seuls des couples isolés Support/Implant survivent tant bien que mal dans un paysage redevenu hostile.
Laura, une jeune fille, a perdu son Support, Maltus. Elle est près de mourir lorsqu’elle rencontre Phil, un jeune à l’air maladif, qui survit curieusement tout seul, sans Support. Il est originaire d’un " Refuge ", sorte d’enclave protégée, mise en place par un médecin de jadis honoré aujourd’hui sous la dénomination de " Seigneur Berthaudet. " Là, des Implants maladifs comme lui ont survécu. Laura ne peut en croire ses oreilles bien que la présence de Phil lui sauve la vie. Sa deuxième rencontre extraordinaire fut avec Tony, un Support adulte en provenance d’une " Communauté ". Lui aussi connaît les enseignements de Berthaudet. Il est à la recherche d’habitants des Refuges puisque eux seuls peuvent: " Libérer l’adulte, guérir le vieillard, sauver le jeune. "
La «Communauté», de type scientifique, contrairement aux Refuges, de type religieux, forment l’autre face de la solution trouvée par le génial Berthaudet pour sauver l’espèce humaine. Il avait constaté que les humains affectés par la maladie de la leucémie de type B étaient réfractaires à la Maladie. Donc leur sang, en infectant les jeune Implants les libéraient des Supports tout en les préservant de la mort. L’action de la leucémie avait pourtant l’inquiétant pouvoir de les faire vieillir trop rapidement. Ceci pouvait être contrebalancé par le sang d’un Support, infecté par le virus extraterrestre antinomique du Virus B. Grâce à Tony qui comprit le premier le processus d’enchaînement, Phil put donner son sang à Laura. Par la suite, au sein de la Communauté, c’est Tony qui sauva Laura de la vieillesse en lui donnant à son tour de son sang. Par cela, l’espèce humaine se retrouva enfin libre.
Une idée originale mise au service d’une intrigue riche en possibilités relationnelles, tel est le roman de Bera qui exploite la voie opposée de celle de Rosny Aîné dans " la Force mystérieuse ".
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Une épidémie d’origine inconnue a fait disparaître toute vie animale sur la Terre à l’exception d’une panthère noire que l’on appellera Eurydice. Adrien et Julie partent en Tanzanie dans le parc du Serengeti pour les besoins du reportage. Ils capturent la panthère qui deviendra le bien commun de l’humanité :
« Les télés du monde entier filmèrent en gros plan la bête noire et belle malgré sa maigreur. Le bleu froid de ses yeux croisa celui de milliards d’hommes. L’animal fut soumis à une batterie de tests, d’analyses. La panthère présentait en effet une modification génétique qui avait dû la mettre à l’abri de l’épidémie et lui permettre de changer son alimentation. Elle s’était probablement nourrie d’herbes et de fruits. Ce qui était extraordinaire. Il fut décidé après un débat à l’ONU que la panthère devenait le patrimoine de toute l’humanité. "
Adrien sera son gardien, il habitera dans " le Palais de la Bête Sublime " spécialement construit pour le confort du dernier représentant animal sur la terre. Dalila, l’amie de Julie, rejoint le couple dans son havre de paix. La panthère sera quand même enlevée par un dénommé Amador, chanteur de charme et ancien scientifique. Les gouvernements accusent Adrien de n’avoir pas su protéger Eurydice et l’assignent en justice. Dalila se met sur les traces d’Amador avec Longueville, un géologue. Ils apprennent que le ravisseur d’Eurydice réside dans une île d’Océanie, l’île de Mor.
En s’y rendant, ils découvrent que, contrairement à leurs idées, Amador n’est pas le voyou qu’ils supposaient. Au contraire, il a enlevé Eurydice pour la soustraire aux expérimentations de tout ordre qu’on lui préparait et surtout parce qu’il a constaté qu’un type de météorite qui était en sa possession avait le pouvoir de rallonger l’espérance de vie du félin.Dalila et Longueville se rendent aux raisons d’Amador qui a fait venir un cénacle de savants pour l’aider à confirmer sa théorie. Adrien sera lavé de tout soupçon et reprendra avec Julie son rôle de gardien du Trésor de l’Humanité mais non plus sur terre car l’on prévoit, pour soustraire définitivement Eurydice au harcèlement humain, de la placer dans une bulle écologique, en orbite autour de la planète. Dalila, quant à elle, épousera Amador.
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Le Grand Ordinateur - Par BenF
«Méfiance ! Méfiance !» Tel est le conseil de Patrick Abrial. Se méfier des technologies nouvelles, de l’ordinateur en particulier, aux conséquences rédhibitoires et multiples. D’abord, la raison mécanique est incompatible avec le sentiment :
« Si tu écoutes la machine
Si tu oublies ton cœur… »
Les séductions du progrès ne devront pas diviser les êtres humains car
« la peau de tous les hommes, (est) noire comme du charbon »,
c’est-à-dire qu’ils finiront comme esclaves d’un travail abrutissant et pénible, serviteurs d’une dystopie mégalomaniaque dans laquelle la nature et l’amour seront abolis :
« Les petites fleurs des champs de couleur de béton, et les yeux des enfants jamais ne souriront ».
L’artifice rejoindra l’artificiel pour emprisonner l’homme en lui faisant perdre sa liberté :
« Le soleil sur ta tête de couleur de néon, et le ciel sur ta tête comme du goudron. »
Le pari faustien de l’espèce humaine avec la machine lui fera gagner du temps… mais pour quoi faire ? :
« Et l’homme immortel n’aura plus jamais sommeil »
Son essence disparue, l’homme végétera sur une terre sans âme. Quoique amplifiée par l’artiste, sa crainte repose sur un danger réel, sans quoi la CNIL n’aurait pas de raison d’être, la « mise en carte » de l’ensemble des citoyens d’un pays ayant aussi été dénoncée par de nombreux auteurs de science-fiction, d’Orwell à Philip K. Dick.
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Henri Hazen, qui deviendra plus tard fusilier-marin, flirte avec sa petite amie, la nuit, sur une plage de Floride. Il sera témoin de l’arrivée sur le sol américain de quatre espions russes, sans savoir qu’ils seront les déclencheurs d’un conflit nucléaire avec les USA. Tous les quatre, parfaitement formés à la vie américaine ont pour objectif de se fondre dans la foule, puis de se faire engager dans l’armée de l’air, de profiter de leur situation professionnelle pour saboter les B-99, gros porteurs seuls capables de contrer la flotte sous-marine russe envoyée en direction de l’Amérique.
L’un d’entre eux, le colonel Stanislaw Lazinoff, alias Stanley Smith, réussit particulièrement bien sa mission. S’étant trouvé un emploi d’aide-cuisinier à la base d’Hibiscus, il fournit aux pilotes les paniers-repas, ainsi que des bouteilles thermos piégées, destinées à exploser lorsque l’avion atteindra une certaine hauteur. Quatre appareils se perdent ainsi, provoquant dans la population américaine une réaction d’inquiétude, ce qu’escomptaient les Russes.
D’autre part, un groupe de veille militaire « Prévisions et desseins de l’ennemi », comportant des stratèges de tous bord dont notamment Katharine Hume, déléguée de la Commission de l’Energie Atomique, et Jesse Price, commandant de l’Armée de l’Air, après examen des événements, arrive à la conclusion que des saboteurs russes opèrent sur le territoire américain. Des signes non équivoques en provenance de la Chine, de Formose, d’Inde, qui décrivent une agitation soviétique grandissante, leur suggère l’imminence d’une guerre nucléaire :
«Etant donné l’importance que l’on doit attacher à la destruction de New-York ; le centre de finances, de communications et d’industries le plus complexe du monde ; des moyens spéciaux doivent être mis en œuvre. En complément des sous-marins, deux remorqueurs de haute mer chargés de bombes H devront pénétrer dans le port de New-York quelques heures avant le déclenchement des hostilités. Leurs équipages seront sacrifiés. Si la Marine Rouge considère que ce procédé ne risque pas de compromettre la sécurité des opérations d’ensemble, il peut également être utilisé sur des cibles de première importance telles que Boston, Baltimore, Philadelphie, San Francisco, Los Angeles et Norfolk. Le rapport estimait que l’attaque venant par mer tuerait quarante millions d’Américains, dont trente millions au cours des six premières heures. L’aviation Rouge devait se concentrer sur les bases aériennes américaines du monde entier et les anéantir en un parfait synchronisme. »
D’après le groupe, l’événement aura lieu une veille de Noël.
Leur rapport « Prévisions d’actions militaires russes », censé prévenir les USA, est mis au pilon par le général Clumb, leur chef de projet et incapable notoire. Le groupe est dissous. Ils décident de ce fait d’avertir directement les autorités compétentes, chacun selon sa sphère d’influence. En pure perte.Heureusement, l’un de membres, Félix Frombourg, appartenant au FBI, aura à traiter l’affaire du banquier Robert Gumol, en déplacement à La Havane, à qui l’on a volé une forte somme d’argent. Après interrogatoire, Gumol s’avère être un contact russe en cheville avec les saboteurs, et l’argent celui d’une banque soviétique. Il livre le nom de Stanley Smith.
Pris la main dans le sac, le saboteur est arrêté par Jesse Price. L’état-major, enfin convaincu de la réalité de la menace, fait décoller les B-99 qui bombardent la flotte russe, marquant l’arrêt de l’invasion. Les conséquences immédiates provoquent un remaniement gouvernemental à Moscou. Les espions russes seront fusillés.
Un petit roman dans la tradition de la guerre froide. D’une lecture agréable, le récit va à l’essentiel. En auteur éprouvé, Pat Frank signe une histoire menée tambour battant, avec une grande économie de détails.
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Par traîtrise et ruse, utilisant toutes sortes de camouflages, la guerre n’étant même pas déclarée, les Japonais frappent les Etats-Unis. Leurs flottes d’invasion, supérieurement coordonnées, se dirigent selon trois axes ; d’abord la prise de Manille et des Philippines pour priver l’adversaire de son point d’appui ; ensuite, l’invasion par voie de terre de la côte ouest, à partir de Seattle et San Francisco ; enfin la destruction totale de la flotte américaine de l’amiral Sperry qui tombera dans un piège. Se déguisant en un innocent navire de commerce, le «Kanga-Maru» canonne le «Mindoro», l’envoyant par le fond. D’autre part, la baie minée empêche les Américains d’approcher de Manille.
Avec l’aide des Anglais, qui leur offrent des bases stratégiques, les Japonais poursuivent leur avance. L‘invasion de l’intérieur du territoire américain a été rendue possible par l’activation d’une cinquième colonne, représentée par tous les immigrants jaunes (Japonais, Chinois, Coréens, etc.) qui, sous le dehors d’innocents travailleurs, ont préparé avec application l’attaque. Tous ces Jaunes confondus en une seule race de «Mongols» travaillent dans le même élan à la destruction de la puissance occidentale :
« Le mardi 9 mai, il y avait sur le territoire américain cent soixante-dix mille hommes de troupes japonaises. Au nord, la ligne des avants-postes ennemis suivait la frontière est des Etats de Washington et d’Orégon. Elle s’avançait vers Idaho au sud, se tenant toujours à quelques milles de la voie ferrée du réseau de l’Orégon qui servait à relier entre elles toutes le garnisons ennemies. A Granger, bifurcation de la ligne à voie étroite de l’Orégon avec l’Union Pacifique, l’occupation japonaise dépassait le dernier bastion est, garni , la semaine suivante, d’une forte artillerie de campagne, et s’avançait plus avant vers le sud, le long de la chaîne Wahsatch-Mound. Les troupes traversèrent le grand plateau du Colorado, s’étendirent sur les hauteurs de l’Arizona et atteignirent enfin les frontières du Mexique par Fort-Bowie. »
Les centres de communication sont soudainement investis, les nœuds ferroviaires neutralisés, les communications interceptées. Profitant de l’effet de surprise et d’un immense brouillard, les Japonais pénètrent au cœur du pays par la rade de San-Francisco. Polis mais sans pitié, ils déclarent n’arrêter leur avance que si les Américains reconnaissent leurs nouvelles possessions. Ceux-ci, dont les armées sont éparpillées aux quatre coins de l’immense pays, munies d’armes vétustes et de munitions non fiables – essentiellement par manque de moyens financiers dus à la trahison des membres du Congrès-, sont malmenés par la diplomatie anglaise. Malgré tout, les soldats tentent de faire front, héroïquement. Rassemblant une troupe motivée, le général Winstanley, se dirige vers la ville de Corpus Christi (quel symbole!) où devra avoir lieu l’affrontement final, la «bataille des Montagnes Bleues » :
« Là-bas, l’enfer était déchaîné. Devant Hilgard et entre ses maisons, les régiments se précipitaient à l’assaut. Ils entraient dans la fournaise au milieu des grondements des pièces de campagne qui ébranlaient l’atmosphère. Ils entraient, poussant leurs « hourras » et passant sur les blessés enchevêtrés dans les lacs formés par les fils de fer. Ils entraient par les brèches qu’ouvraient devant eux les projectiles qu’ils lançaient à la main. Que leur importait de laisser tomber, dans les sillons sanglants, les armes qu’ils avaient traînées avec eux ! La batterie de gauche, placée dans les premières maisons, la batterie de droite et les deux redoutes de devant les barricades ne tomberont-elles pas entre leurs mains ? Le flot sombre roulait toujours… Impossible, maintenant, d’aller plus avant. A la hauteur des maisons, un bataillon se fait, en vain, massacrer devant la barricade qui fermait la rue. Dans ce cercle de mort où, de toutes les ouvertures convergeaient les balles de l’ennemi, les assaillants reprirent, un moment, haleine. »
A New York, c’est l’affolement. La bourse s’effondre, les entreprises chutent, les syndicats se retrouvent dans la rue. Sous la pression des événements, l’anarchie guette le pays. Quant à l’amiral Sperry, dont la presse annonçait (faussement) des manœuvres victorieuses contre les Japonais, sa flotte tombe dans le piège de Magdalena-Bay, près de l’île de Gantanamo. Canonnés par le Sotsuma et le Kashima de l’amiral Togo, deux puissants cuirassés cédés jadis par les Anglais aux Japonais, le Chattanooga, le Connecticut et l’Iowa s’abîment , foudroyés, dans les flots :
« La bannière étoilée, en lambeaux, flottait au grand mât du Connecticut. Quelques artilleurs, qui s’étaient tenus jusqu’alors à leurs pièces, se traînèrent hors des tours, et se firent un chemin au milieu des escaliers brisés. En tout cinquante-sept hommes. C’était là ce qui restait de la fière escadre. Trois hurras jaillirent de la poitrine désséchée des héros du Connecticut. Trois hurras pour la Patrie ! L’amiral Sperry tira son épée et un hurra retentit encore une fois au-dessus des flots (…) Alors le Connecticut se coucha sur tribord. Les vagues ne purent plus relever la lourde carcasse aux cent blessures béantes. Il s’enfonça doucement. »
Les navires de Sperry disparus, rien n’arrêtera plus la ruée des Jaunes jusqu’à Corpus Christi où ils tailleront en pièces l’armée des volontaires américains venue à leur rencontre. Malgré l’héroïsme individuel, malgré les sabotages pour réduire la puissance de frappe des envahisseurs, la bataille des Montagnes Bleues fut perdue. Mais elle eut un effet d’électrochoc sur le peuple américain qui élimina définitivement les défaitistes. Egalement sur les Européens, qui sortirent enfin de leur neutralité, craignant à leur tour le péril jaune. L’Angleterre, honteuse, sentant le vent tourner, retirera graduellement son appui aux Japonais. Ceux-ci durent céder devant la pression universelle et regagnèrent leur île.
Une vision du péril jaune ancrée dans la réalité internationale du début du XXème siècle. Un texte en style épique, parfaitement documenté pour ce qui concerne les activités militaires. Un point de vue multiple, selon les divers protagonistes impliqués dans la gigantesque conflagration, le tout recouvert par le grand fantasme de la «menace jaune. » l’ouvrage écrit sous pseudonyme (l’auteur est allemand) est d’une rareté extrême.
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Vol.01: Sergent-pilote Gurvan, Fleuve noir éd. 1987, Coll. "Anticipation" N°1562, 1 vol. broché, in-12ème, 185 pp. roman d'expression française
Une guerre d'une durée de cinquante ans oppose la Terre à des adversaires non déterminés (manifestation d'origine humaine) au moyen d'une technologie quasiment identique: d'énormes forteresses volantes, d'une longueur de dizaines de kilomètres, qui servent de bases d'appui à des "intercepteurs", engins de combat puissamment armés, et des unités de soldats d'infanterie, appelés à prendre pied sur le sol des planètes devenus champs de batailles. La manoeuvre est simple et quasiment toujours la même. Les Intercepteurs appuient les "Raiders", d'immenses lance-flammes, programmés pour faire griller les forteresses. Une nuée d'intercepteurs les protègent. Vu la brièveté d'un combat dans l'espace et le délai de survie d'un pilote (qui ne dépasse pas le temps de 62 missions ), la haute technicité de pilotage mise en jeu, les jeunes pilotes sont conditionnés in utero à leur mission:
"Désormais on savait très bien, en unissant un spermatozoïde à un ovule, quelles caractéristiques manifesteraient l'être humain qui naîtrait; C'est comme ça, justement, que les Materedus recevaient les proportions de combattants exigés par les armées. Trente-huit pour cent de troupes au sol, douze pour cent de pilotes, dix pour cent de navigants de toutes sortes, et quarante pour cent d'auxiliaires, comme ils disaient."
De petite taille, élevés dans des crèches éducatives (les Materédu), filles et garçons, sans relations autres que celle de la chaude fraternité du combat, vivent un engagement de sept ans pour une durée de vie maximum d'une année. Après ces sept ans (s'ils sont encore en vie) ils seront démobilisés. Ceci explique la psychologie très spéciale que développent ces combattants. L'on fête chaque victoire au champagne, boisson leur étant exclusivement réservée. On ne pleure pas les morts. On n'en parle pas. Ils ont disparus.
Sur l'unité de combat 928 puis sur le SO4 dit "la Saucisse", il faudra peu de temps à l'apprenti-pilote Gurvan pour devenir opérationnel sur Intercepteur. L'entraînement, extraordinairement complexe à cause des vitesses acquises et de l'électronique embarquée , fera plus appel à l'instinct qu'à la raison. Pourtant Gurvan se désespère de devenir leader, soit le N°1 de l'équipe. Il se sent maladroit car pour être promu, il lui faut abattre au moins six intercepteurs ennemis. Contrairement à sa camarade Dji qui atteindra vite le grade d'officier, lui, malgré de nombreuses sorties, n'a toujours rien à son tableau de chasse. Son copain Sank, pilote de "tracteur", (appareil ramenant à la base les intercepteurs en panne), lui recommande d'être patient. Gurvan jouit pourtant d"'une aptitude rare qui est de pouvoir calculer avec une précision extrême les déplacements, les trajets de retour, les appontements de son engin. Il réussit même cet exploit extraordinaire de ramener l'un de ses coéquipiers abîmé sur le sol d'un astéroïde. Cependant le temps passe vite et le danger d'être abattu augmente corrélativement:
"Les Géos fonçaient vers les raiders qui se trouvaient maintenant sans protection. Ce fut un carnage. les explosions se succédaient si vite qu'il n'était même pas possible de les compter. (...) Japy engagea tout de suite trois Géos qui se suivaient. Il était en bonne position mais sa rafale passa entre deux appareils. Gurv surveillaient leurs arrières, s'efforçant de ne pas se laisser surprendre à ce moment-là par les évolutions de son leader.. le combat avait commencé près de la surface de l'astéroïde, ce qui représentait une nouvelle difficulté pour en pas percuter, en évoluant. Tout de suite il fut d'une violence inouïe. Deux Intercepteurs volants au-dessus l'un de l'autre se heurtèrent de front, disparaissant dans une énorme boule blanche d'énergie pure."
Il a déjà vu disparaître autour de lui de nombreux amis comme Rhal, un officier mythique et impétueux aux nombreuses victoires. Dji, de son côté, poursuit sa carrière tout en ne se reconnaissant jamais l'existence d'un sentiment amoureux à l'égard de Gurvan. Le statut de ce dernier changera radicalement lorsque le SO4, trop lent pour pourchasser les "Géos", les appareils ennemis, sera remplacé par "l'Aiguille", un nouvel intercepteur, profilé pour la chasse et mieux armé que l'ancien. Le jeune pilote s'y sent parfaitement à l'aise. D'ailleurs la guerre semble changer de nature, la Terre repousse les envahisseurs, les armées d'infanterie prennent plus souvent d'assaut les sols hostiles. Gurvan et ses amis, lors d'un atterrissage forcé dans le cadre d'une mission d'accompagnement des armées terrestres, y parferont leur entraînement. Ils apprendront à combattre au sol, soulevant l'admiration des fantassins
Vol.02: Gurvan: les premières victoires, Fleuve noir éd. 1987, Coll. "Anticipation" N°1584, 1 vol. broché, in-12ème, 184 pp. coiuverture illustrée par Peter Elson. roman d'expression française
Les sorties continuelles se terminant en catastrophe, Gurvan et Dji atterrissent sur une planète inconnue. Les Flèches inutilisables, abandonnées à eux-mêmes, ils vivront une vie de Robinson, non dénuée de charmes cependant:
"Le lendemain il abattit un gros oiseau qui courait dans l'herbe. Ce fut moins difficile qu'il ne l'imaginait. En revanche, pour le dépecer, enfin le plumer, il dut se blinder. Ils se baignèrent encore. Le matin et l'après-midi. Et se baladèrent, un peu au hasard. Ils parlaient de plus en plus. De n'importe quoi, un arbre, des fruits, qu'ils n'osaient d'ailleurs pas goûter, aussi bien que de la guerre."
Sans électronique, pêchant pour survivre, ils apprennent à se connaître, et un sentiment doux s'insinue à leur insu dans leurs coeurs. Lorsqu'ils en prennent conscience et que l'idée de déserter les effleure, ils appellent un tracteur pour les ramener sur leur base. Leur longue absence à tous deux soulève des soupçons et ils passent un interrogatoire sévère. Mais les examens psychologiques et médicaux ne prouvant rien, ils réintègreront finalement leur unité où, durant tout ce temps d'absence, Gurvan est devenu célèbre parmi les auxiliaires. La vie habituelle recommence au cours de laquelle Gurvan abat quatre Géos en un seul combat, pulvérisant le record des intercepteurs.
Il ne jouira pas longtemps de sa victoire. Sans signe annonciateur, leur forteresse volante est prise sous le feu des thermiques de multiples Raiders ennemis. L'affolement et la mort se propagent dans les unités intérieures. Avec Sank et Dji, Gurvan tente d'atteindre la zone la moins exposée au feu. Ils y parviennent, non sans casse, en une progression difficile, parfois en apesanteur , déjà munis de leurs combinaisons de vol. Ils atteignent enfin le flanc ouest, une zone préservée où se terrent des auxiliaires apeurés. Grâce à Gurvan qui agit à l'instar d'un chef, ils s'échappent du hall de décollage avec leurs Flèches, abandonnant la forteresse à l'agonie, préoccupés de trouver un asile afin de pouvoir continuer le combat ultérieurement. Peu de Géos les poursuivent, l'ennemi étant occupé à mettre à mort la l'enorme base volante. Ils découvriront enfin une planète glacée, où, dans la zone équatoriale, subsiste une relais ennemi qu'ils réduiront et occuperont:
"Tout le monde eut l'air assez satisfait de retrouver un cadre de vie connu. Elle insista sur le fait qu'ils vivaient en commun et que les relations devaient obligatoirement être plus souples qu'à bord et termina en rappelant qu'il y avait beaucoup de place ce qui permettait à chacun de trouver un coin seul. Là, elle fut carrément applaudie. Ca se dégelait."
Le nettoyage de la place forte se fera pas à pas en des manoeuvres de fantassins, pendant que deux Flèches veillent à l'extérieur. Les bâtiments servent à l'approvisionnement des forces ennemies et sont régulièrement ravitaillés. Il s'agit donc d'ouvrir l'oeil pour éviter un désastre à venir. En attendant, les pilotes , trouvant des combinaisons chauffantes et des vivres, se ravitaillent et se reposent pendant que Gurvan, Sank et une jeune auxiliaire, Brodick, empruntent un véhicule d'exploration ennemi pour patrouiller le plus loin possible de la zone investie. C'est là, à plus de mille kilomètres de leur base, qu'ils trouvent des traces parallèles, prouvant qu'il existe encore des ennemis qu'il importe d'annihiler. Et c'est à ce moment-là que des missiles, traversant le ciel, se dirigent vers leur relais...
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"L'aéronef planait dans la nuit polaire. On était, le lecteur l’a compris, au dernier âge du monde. La terre était envahie par le froid. (…)La double calotte blanche qui couvre les pôles de la terre était descendue lentement, avec les siècles, vers les contrées tempérées, et maintenant sa frange atteignait presque les tropiques. "
Trois intrépides explorateurs, Tulléar, Fandriana et Atanibé, en provenance de Tananarive et amoureux de Victor Hugo, comptent vérifier l’existence des ruines de Paris, englouties sous les glaces. Par un heureux coup du destin, ils atterrissent avec leur avion là où des monuments encore reconnaissables signalent la présence de la cité détruite. Cachant l’aéroplane dans ce qui reste du Panthéon, ils vont de merveilles en merveilles reconnaissant les tours de Notre-Dame qui se dressent dans une île de la Cité environnée de séracs, ainsi que la Tour Eiffel. Ces lieux funèbres et noirs sont hantés par divers animaux :
" Les vieilles tours se dressaient, formidables, vivantes, animées. Un peuple entier en occupait toutes les anfractuosités, courait sur leurs galeries, agitant des bras noirs, bombant des ventres en tuniques blanches, poussant des clameurs discordantes. L’usure du temps avait rongé les pierres, creusé partout des escaliers, transformé en rocher l’œuvre des hommes, et par ces escaliers, par ces crevasses, montaient de terre des défilés bizarres, archaïques, jamais vus. Tout à coup Atanibé poussa un grand éclat de rire. " Ce sont des pingouins " fit-il.
Quand ils aperçoivent des rennes qui fouillent le champ de ruines du Louvre, ils n’hésitent pas à faire un carton sur ceux-ci et, à l’instar des hommes préhistoriques, ils les font basculer dans les ravins qui s’ouvrent au-delà des blocs pierreux. Puis, ce sont les chiens sauvages qui se mettent de la partie. Efflanqués, affamés, ils pourchassent nos amis.
Tulléar, Fandirana et Atanibé n’entendent pas leur servir de plat principal. Ils leur échappent en se calfeutrant en un lieu souterrain et découvrent – ô merveille ! – la Vénus de Milo encore entière (si l’on peut dire) parmi d’autres trésors artistiques éparpillés dans les salles souterraines du Louvre.
Tout en admirant ces découvertes, ils entrent en contact avec un Parisien primitif et dégénéré vivant dans les ruines. Celui–ci rameute ses congénères pour une poursuite impitoyable dans les tunnels et couloirs désaffectés du métropolitain de l’ancienne capitale. De justesse, ils échappent aux primitifs en émergeant près du Panthéon, regagnent leur aéroplane, décollent en hachant menu les quelques acharnés qui s’étaient accrochés à l’engin. Mettant cap au sud, ils regagnent leur douillet pays tropical pendant qu’un printemps tardif caresse le champ de ruines parisien :
" La ville se dévêtait lentement de ses robes d’hiver qui glissaient avec un frou-frou soyeux le long des murs pleurants. Quelques jours les grands cadavres des édifices furent mis à nu, puis l’herbe, les mousses les recouvrirent d’un duvet nouveau. Les bouleaux et quelques autres arbres allongeaient avec précaution leurs feuilles hors des bourgeons, comme de petits doigts timides. Et les rennes, par troupes, reniflant l’air, menèrent leurs faons nouveau-nés boire au fleuve, animèrent de leurs galopades folles les plaines herbues des Tuileries et du Luxembourg. "
Une petite nouvelle imprégnée de romantisme. Octave Béliard n’en est pas à son coup d’essai dans le domaine de la conjecture et son récit a l’avantage d’être l’un des premiers à envisager le thème sous cet angle, à la manière de Marie Shelley et en souvenir de Victor Hugo. De troublantes ressemblances y apparaissent avec le " Paris en l’an 3000 " de Henriot.
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