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Bienvenue dans la Base de Données des livres !

Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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Livres

  1. Type: livre Thème: la cité foudroyée, menaces idéologiques, menaces et guerres nucléaires Auteur: Robert BUCHARD Parution: 1969
    Le colonel chinois Ni hait les Américains. Engagé au plus haut sommet de l’état maoïste grâce au Général Lo Jui Ching, il imagine une revanche diabolique, eu égard à son enfance malheureuse, en manipulant les divers éléments du système politique chinois. La mise en place de sa machine infernale commence par Yu, un agent secret que Ni envoie étudier les horaires des vols Air France à Orly.  Suscitant partout des troubles dans le pays en y aiguisant diverses haines, celle des gardes rouges contre les Révisionnistes, celle de l’Armée contre les Impérialistes, celle de la Police Secrète, dont il était le chef incontesté, contre tout le monde, il met en échec la politique de Liou Chao Chi, le faisant passer pour un traître révisionniste. Parallèlement à cette action menée avec brio et avec l’appui involontaire de Mao Tse Toung, il envisage le largage d’une bombe atomique sur New York.
    Toujours avec grand soin, il réunit une brochette de scientifiques et techniciens dans une base secrète déjà opérationnelle. La bombe A devrait être introduite aux USA  par un vol régulier d’avion de ligne, en l’occurrence celui d’Air France à destination de New York. La bombe camouflée à l’intérieur de la carlingue, l’équipage sacrifié, les voyageurs constitués par des prisonniers de guerre américains soi-disant libérés, tout devrait inspirer la confiance:
    " Très à l’aise, le colonel approuva par son mot favori : - Exact. - Or, d’après l’exposé détaillé que tu viens de faire, tout semble dépendre de cet homme qui sera ou ne sera pas dans l’autre avion. Supposons qu’il ne soit pas dans cet avion et que par conséquent le vol régulier continue normalement sa route sur New York ? - Je m’attendais à cette question et, bien que je vous aie dit que la responsabilité de cette partie de l’opération m’incombait, je vais vous répondre. Effectivement, tout dépend de lui.  -Tout dépend de lui, mais lui ne le saura pas? -Il ne saura rien. Cet homme s’appelle Yu. Cela fait des années qu’il travaille pour mes services. Il a toujours obéi et souvent risqué sa vie. Mais malgré cela, il est hors de question que je lui fasse totalement confiance cette fois-ci. Car cette fois-ci, pour lui, il y a au bout de la mission la mort certaine "
    Lorsque le véritable avion, dans lequel se sera trouvé Yu et ses explosifs, aura disparu au-dessus de l’Atlantique, il serait immédiatement remplacé par le faux vol d’Air-France. En prétextant une panne radio, il survolerait New York sans que le système américain d’alerte aura été en mesure de réagir.  Malgré la faible opposition de Liou Chao Chi et de son petit groupe de partisans à cette action criminelle, l’avion-porteur arrive en vue de New York selon le plan prescrit. La bombe est larguée. Les Américains réagissent en mettant en œuvre la " phase Trois ", c’est-à-dire la mise en alerte de tous les moyens de dissuasion possibles. Ils sont persuadés que les Russes sont à l’origine de la tragédie et s’apprêtent à déclencher une riposte nucléaire totale.
    Un roman de politique-fiction à la frontière du roman catastrophe. Il vaut surtout par l’excellente démonstration du fonctionnement du système révolutionnaire chinois, système à irresponsabilité illimité, rendant possible l’actualisation des fantasmes haineux de n’importe quel psychopathe suffisamment habile pour s’élever dans la hiérarchie d’un Parti totalement verrouillé. La théorie de la " Bombe sous le paillasson " est décrite de manière convaincante.

  2. Type: livre Thème: menaces cosmiques Auteur: J. et D. LEMAY Parution: 1969
    Un groupe de spéléologues amateurs dont Claude, une jeune étudiante en médecine, Pierre, pilote d’essai, et le Père Sernin, sont surpris au sein de la terre par un violent éboulement faisant s’écrouler le tunnel d’accès, catastrophe dont ils se sortent difficilement. A la surface les attend un spectacle de désolation :
    « le ciel était d’une couleur anormale. Une couche de nuages ou de vapeur, à très haute altitude, voilait le soleil, ne laissant filtrer que des rayons rougeâtres qui ensanglantaient le paysage. Le plateau avait éclaté sous des pressions inimaginables et une faille le coupait en deux à la hauteur de Servigny dont rien ne subsistait. Seule partie conservée relativement intacte, la croupe boisée de Fromonville, tache de verdure presque noire sous l’éclairage monochromatique. »
    Le paysage est laminé et les rares personnes rencontrées le sont à l’état de cadavres. Le cataclysme aussi soudain qu’universel, a profondément modifié la géographie terrestre comme en témoignent les deux sous-marins, l’un russe l’autre américain qui auront eu, eux aussi, le bonheur (le malheur ?) de survivre. Après un moment de découragement et la mort du Père Sernin tué par un survivant dément, Pierre et Claude s’organisent pour remettre en état un hélicoptère et s’aventurer à la recherche d’autres rescapés
    La raison de la catastrophe va leur être expliquée par des extraterrestres bienveillants, ressemblant comme des frères jumeaux aux terriens. Ce sont eux les responsables involontaires de la quasi-destruction terrestre. L’un de leurs vaisseaux à vitesse extra-luminique, dans son déplacement migratoire vers une autre planète habitable, a heurté la Terre, accident rarissime mais gravissime, déplaçant les continents, supprimant l’Atlantique et, par leurs rayons porteurs, éradiquant toute vie ou presque, de la surface du sol. Très embêtés (on les comprend ), ils sont prêts à tout pour aider les survivants, à organiser leur transfert à bord de leurs vaisseaux, vers leur propre planète. A cette nouvelle, Claude, Pierre ou encore les deux commandants des sous-marins ne se sentent plus de joie. Il faut dire que les Hélionnes – c’est le nom des extraterrestres femmes - sont ravissantes, télépathes, grandes amoureuses et prêtes à tout pour se faire pardonner leur sottise.
    La deuxième moitié du roman sera consacrée à l’analyse des sentiments réciproques unissant Hélionnes et Terriens, le récit basculant dans la mièvrerie. Pierre restera sur la terre, qu’il aime profondément. Regroupant autour de lui Ghislaine, Jacques, Philippe et les autres, il jouera à Dieu, éliminant les méchants qui tuent et violent, sauvant de malheureux enfants orphelins. Claude, tombée amoureuse d’un Hélionne mâle partira exercer la médecine sur les grands vaisseaux blancs, prouvant par son attitude que le mixage  Hélionne-Terrien est une parfaite réussite.
    Un récit au départ prometteur qui s’enlise rapidement en distillant un ennui profond.

  3. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 1, menaces et guerres nucléaires Auteur: Roger ZELAZNY Parution: 1969
    Hell Tanner n’a pas le choix : le maire de L.A. l’envoie livrer des médicaments à Boston en proie à une épidémie de peste, ou à retourner se morfondre en prison. Hell Tanner, l’un des derniers anges de l’enfer, accepte la mission. Le monde a beaucoup changé depuis la troisième guerre nucléaire mondiale. Les Etats-Unis n’existent plus ou du moins n’y subsistent que quelques enclaves civilisées comme la Californie ou la région de Boston. Le reste du pays s’est transformé en désert radioactif parsemé de cratères, parcouru par des formes animales mutantes et monstrueuses. L’atmosphère elle-même charrie sans arrêt quantité d’objets hétéroclites que des tornades géantes projettent à haute altitude puis font retomber au sol :
    « Un avion n’aurait pas pu passer. Depuis la guerre, aucun avion ne s’aventurait à plus de quelques dizaines de mètres : au-delà, il y avait les vents, ces cyclones déchaînés qui tournaient inlassablement autour du globe, arrachant la cime des montagnes et le faîte des séquoias géants, faisant s’écrouler les gratte-ciel, happant dans leur maelstrom tout ce qui arrivait à leur portée, oiseaux égarés, chauves-souris géantes, insectes monstrueux. Les Vents charriaient à travers le ciel un gigantesque enchevêtrement de débris et de détritus de toutes origines. Parfois, ils entraient en collision, fusionnaient, et quand la masse qu’ils formaient était trop importante, ils déversaient sur la terre des tonnes d’ordures. »
    Enfin, ce monde effrayant l’est encore d’avantage à cause des « mauvais garçons » (d’autres « anges »), des gens sans foi ni loi, des désespérés, des psychopathes, voire des cannibales qui y prospèrent ou y végètent.
    Quant à l’Europe, les communications ayant été définitivement interrompues avec ce continent, on ne sait même plus s’il existe. C’est pourquoi, traverser le vaste territoire américain est une entreprise si risquée que personne ne s’y frotte… sauf le condamné Hell Tanner. On multiplie ses chances de survie on le dotant d’un véhicule extraordinaire, un bolide muni de fortes armes défensives, telles que des mitrailleuses, des lance-flammes, des ailes latérales coupantes et un stock impressionnant de grenades de toutes sortes.
    Parti en compagnie de deux autres voitures (d’autres volontaires recrutés par les policiers qui acceptent de le surveiller), Tanner se retrouve rapidement seul en lice avec Greg, un co-pilote qu’il a récupéré de l’une des deux voitures suiveuses. Celles-ci n’ont pas suivi longtemps puisque l’une d’entre elles a été broyée par la patte d’un gila géant et que l’autre s’est envolée sur les ailes d’une tornade assassine.
    Pour tenir le coup, notre mauvais garçon se bourre d’amphétamines. Sa science de la conduite lui permet d’éviter les nombreux pièges de la route tels que cratères et crevasses, attaques de chauves-souris géantes ou averses meurtrières. Peu à peu, les rapports entre Greg et Hell se détériorent. Alors que plus de la moitié du chemin a déjà été parcouru, Greg, qui prend peur, désire retourner à L.A. Pour Hell, il n’en est pas question. S’étant piqué au jeu, il souhaite livrer ces médicaments à Boston, acte qui le sauverait à ses propres yeux. :
    « C’était la première fois qu’on lui demandait de faire quelque chose de vraiment important, et il espérait bien que ce serait aussi la dernière. Soudain, la certitude qu’il n’y arriverait pas le submergea. Il le voulait pourtant, de toutes ses forces. Autour de lui s’étendait l’Enfer : de la fumée, des flammes, des séismes imprévisibles. S’il n’arrivait pas à en réchapper , la moitié de l’humanité périrait, et il y aurait deux fois plus de chances pour que le reste du monde se transforme en un vaste Enfer semblable à celui-ci. Ses mains se crispèrent sur le volant, ses jointures blanchirent, et les lettres tatouées sur ses phalanges se détachèrent avec une netteté particulière. «   H-E-L-L » : l’Enfer, c’était bien ça.»
    Parfois, une rencontre sympathique lui remonte le moral et lui permet de survivre, comme celle avec cette famille de paysans de Denver, qui libèrent sa voiture embourbée et lui permettent de prendre quelque repos. C’est aux abords de Boston, alors que l’arrivée devrait y être facile, qu’il rencontre son pire obstacle : un gang de motards qui ont juré sa perte. Le prenant pour une proie facile, ils comptent le dépouiller mais ils ne savent pas à qui ils ont affaire.
    Hell se débarrasse de ses poursuivants d’autant plus facilement qu’il connaît leur psychologie ; il les grille au lance-flammes, leur tend des pièges, les élimine les uns après les autres. Sa voiture, rendue inutilisable à une centaine de kilomètres de la ville sera remplacée par une puissante moto qui fera une entrée triomphale… et qui sera aussitôt entourée par les forces municipales lesquelles le prennent pour un trublion. Tanner, avant de s’évanouir, parvient à leur expliquer sa mission. Voilà pourquoi, aujourd’hui encore, la statue d’un homme-guerrier qui chevauche sa puissante moto, veille sur la ville de Boston :
    « La statue – celle d’un Ange monumental chevauchant une énorme Harley de bronze – fut néanmoins inaugurée à l’heure prévue. On effaça pieusement les graffiti, pour la postérité qu’on espérait - sans trop y croire. Les vents furieux qui balayent les Communs s’y brisent toujours, et le ciel continue à déverser ses flots d’immondices. »
    Une intrigue linéaire, un personnage exceptionnel qui gagne sa rédemption en devenant un saint, une morale humaniste permanente, servent de soubassement à ce roman d’aventures post-cataclysmique enlevé et original. Un beau récit d’un maître américain du genre.

  4. Type: livre Thème: invasions d’insectes Auteur: Thomas CRYDE Parution: 1969
    Vol. 01 : La Nuit des insectes , Fleuve Noir éd., 1984, coll. " Anticipation " N°1336,  1 vol. broché, in-12 ème ,   182 pp. couverture illustrée. roman d’expression française
    1ère  parution : 1984
    Et si vraiment les insectes avaient la taille d’un chien, d’un mouton, d’une chèvre ? … C’est ce que découvre Jacques Rampal , entomologiste, et  Viviane, son assistante. Ce n’est pas tout à fait par hasard puisqu’ils travaillent– à leur corps défendant– sous les ordres de l’autorité militaire à l’utilisation des insectes comme arme biologique ultime.  Les résultats obtenus par les armées du monde entier - car cette préoccupation est largement partagée par les militaires de tous bords – dépassent toutes les espérances. Non seulement les insectes, lucanes, cicadeles, mantes religieuses, etc., soumis à un bombardement radioactif, se sont multipliés, non seulement ils sont porteurs de virus multiples, mais encore ceux de la deuxième génération se sont transformés en dangereux géants… intelligents, semble-t-il!Ouvrant leurs cages, submergeant le laboratoire par leur nombre, ils investissent l’arrière-pays où se situe l’action ; ils tuent, déchirent, mastiquent, forent dans les chairs des bêtes et des humains :
    "Par la fenêtre de la cuisine, il observa la campagne environnante, une folle envie de meurtre dans le regard. Mais ce qu’il distingua le cloua au rebord de pierre. Toute la prairie devant la maison était couverte d’insectes gros comme la cuisse. Ils avaient dû être surpris par l’orage et ressortaient maintenant du couvert des arbres. Un bourdonnement terrifiant montait vers lui, avec la force d’une musique hypnotique. Il s’appuya au carreau. Les pâles rayons de la lune faisaient briller les armures cornées comme celles d’une immense armée. Les insectes formaient un tapis hideux, ininterrompu, qui s’écoulait avec lenteur et puissance hors de la forêt. "
    Jacques et Viviane prendront la fuite dans leur voiture fatiguée,  et, en une nuit hallucinante, traqués par divers insectes, ils échapperont à la catastrophe de peu. Un orage démentiel, des sous-bois hantés par la mort, le passage d’un torrent en furie, la mort de Juliette, la sœur de Jacques livrée aux lucanes , le sang des insectes écrasés qui s’accumule sur le pare-brise, l’arrêt progressif du moteur et l’éclatement d’un pneu, rendront l’échappée hasardeuse. Abordant la grand’route, ils aperçoivent des milliers d’insectes géants qui y déambulent. :
    " Ils traversèrent un bosquet de bouleaux sans le voir, épiant la route. Soudain,  ils furent là ! Aussi loin que les phares portaient, la campagne était couverte par les corps brillants des insectes. Les carapaces épousaient le moindre relief, gommant tout le paysage sous une masse informe et luisante. Il y avait plusieurs milliers de créatures immondes qui se chevauchaient, se battaient, se déchiraient en hurlant. Certaines avançaient, d’autres reculaient, dans un désordre indescriptible, parfois grimpant sur les troncs des arbres, parfois sautant sur plusieurs mètres et retombant les unes sur les autres, engloutis immédiatement par le nombre. "
    Ils devront la vie sauve à une équipe de nettoyeurs humains armés de lance flammes. Mais le pire reste à venir : l’inquiétant Dr Moret qui les soigne semble être à la solde des insectes intelligents. Que leur réserve l’avenir ?
    Un récit jouant sur l’horreur viscérale qu’éprouve l’être humain envers des insectes représentatifs de " l’inquiétante étrangeté " décrite par Freud. Centrée sur l’unité de temps, de lieu et d’action – les trois critères de la tragédie classique -  l’intrigue gagne en densité en dépit d’un style parfois bien léger .
    Vol.02: Osmose, Fleuve Noir éd., 1985, coll. "Anticipation " N°1356,  1 vol. broché,  188 pp., in-12 ème .couverture illustrée. roman d’expression française.
    1ère  parution : 1985
    Les insectes, avec l’aide des militaires, ont pris le pouvoir et font régner sur le monde une chape de plomb. Jacques et Viviane résistent,  en compagnie d’un couple, Rey et Martina. Mal leur en prend. Martina et Viviane seront enlevées, Rey disparaît et Jacques se retrouve seul, en fuite, poursuivi par des insectes géants qui en veulent à sa vie. Il aboutira dans une espèce d’immense termitière  creusée sous la montagne, où il découvrira des monceaux de cadavres servant de nourriture et de berceaux aux jeunes insectes, ainsi que le bon docteur Streit entièrement inféodé aux conquérants. Celui-ci a besoin des compétences de Jacques. Il lui explique qu’un nouvel ordre mondial va naître, qu’il est en train de créer un super-mutant, un mutant de la deuxième génération,  qui aura l’adaptabilité des humains et la force des insectes. Le processus est déjà en route.
    Jacques le découvrira de ses propres yeux en apercevant Martina se faire féconder par un homme - insecte monstrueux. Ayant retrouvé Viviane et Rey, prisonniers comme lui dans la termitière, il tente de s’enfuir avec eux. Rey, bouleversé par la mort de Martina et sous la pression des événements, joue le rôle du traître. Il entraîne le couple vers le centre de la termitière, tout près de la reine, situation dont ils ne parviendront à s’extraire qu’avec beaucoup de difficultés. Et encore ne seront-ils définitivement sauvés que lorsque la résistance viendra à leur secours. Car des hommes ont pris le maquis et se sont organisés…
    Vol.03 : La Semaine carnivore, Fleuve Noir éd., 1985, coll. " Anticipation " N°1415,  1 vol. broché, in-12 ème ,  186 pp. couverture illustrée par Tim White. roman d’expression française.
    1ère  parution : 1985
    Soixante ans ont passé depuis l’instauration de la nouvelle société hybride. Les mutants, assis sur la force des insectes géants, dominent une nation décrépite et misérable. Le gouverneur mutant Joseph Djougach (Djougatchvili ?) mène le pays et souhaite ne pas jouer l’alternance en rendant le pouvoir aux conseillers purement humains, contrairement à Warwick qui souhaite le conquérir. Une sombre machination opérée par quatre terroristes, au Q.I. proche du zéro, décidera de l’avenir.
    Dreamers, le peintre-poète asocial est entraîné à son corps défendant dans l’action. Il recherche la fille du professeur Breitz, Sophia, pour lui expliquer que de nombreuses plantes carnivores ont disparu du laboratoire de son papa et que l’une d’elle, une dionée géante a provoqué la mort de Morna, la fille de Djougach.Dreamers fera la connaissance de Cordelli, l’un des terroristes, qui le hait d’emblée, de Paxton, un paquet de muscles, et de l’égérie de la bande, Mathilde. D’un commun accord,  les comparses décident qu’il sera le poseur d’une bombe végétale (des plantes carnivores) destinée à éliminer les conseillers mutants lors du cortège funéraire de Morna. Mais rien ne se passe comme prévu. Cordelli, qui trahit la bande au profit des mutants, mourra à moitié digéré par une plante carnivore géante. Warwick, informé de l’attentat, laissera faire à son profit. Paxton et Mathilde seront tués par Dreamers qui n’aime pas qu’on torture Sophia. Et la société mutante continuera sur sa lancée…
    Une tempête dans un verre d’eau. De petits personnages, une intrigue rabougrie, des dialogues d’une nullité confondante, ce troisième épisode du cycle se perd dans l’insignifiant. Heureusement, c’est aussi le dernier.

  5. Type: livre Thème: menaces cosmiques, la nouvelle glaciation Auteur: J. et D. LEMAY Parution: 1969
    Lorsque s’ouvre la conférence du groupe des savants de Pugwash, les intervenants étaient loin de s’attendre à la sortie de François Alandin, professeur éminent à la Faculté des Sciences. Celui-ci annonça que le système solaire tout entier se dirigeait vers un nuage de poussière cosmique qu’il atteindrait dans trente-cinq ans.
    Les conséquences de cet événement seraient effroyables et constitueront – si rien n’est entrepris – la fin de la vie sur la planète Terre :
    « Il n’apparut pas aux ordinateurs que le basculement de la terre sur son axe, suggéré par certains savants fut envisageable. Certes, il pouvait être craint que le mouvement de nutation et même de précession en soit modifié en raison d’un changement dans la répartition des masses, mais il fut surtout mis en relief que l’équilibre du gigantesque volant constitué par la planète ne serait retrouvé que par les mouvements du plasma interne. »
    L’annonce fit l’effet d’une bombe. Mais, soutenu par ses collègues, Grigori Chaliokine, astrophysicien, et Edsel Gurney, le directeur de l’observatoire du Mont Palomar, Alandin jeta les bases d’une organisation destinée à l’espèce humaine.  Elle devrait mettre ses ressources en commun  et travailler avec acharnement pour, s’en s’écarter d’un iota du but fixé, créer les conditions de sa survie.
    La pression de la foule, qui voyait en Alandin son sauveur, permit de contrer la menace constituée par les politiques, peu enclins à abandonner leur pouvoir. Les résistances furent donc toutes levées, les unes après les autres. De longues discussions aboutirent, après avoir écartées diverses hypothèses, comme l’envoi de vaisseaux dans l’espace ou la destruction d’une partie de l’humanité, à la décision de créer des arches, des « unités autonomes de survie », sphères immenses devant reposer sur le fond des océans en bordure continentale. Ses sphères contiendraient chacune en son sein des milliers d’êtres humains et d’animaux, dont la survie pouvait être assurée par les moyens énergétiques appropriés.
    Le plan accepté, les travaux commencés apportèrent au cours des ans une transformation complète du paysage social. Des villes furent abandonnées. Les forêts et la jungle reprirent leur place là où vivaient jadis des millions d’hommes. L’industrie, le commerce, l’habitat se situait maintenant autour des lieux où l’on construisait les sphères.
    Alandin et son groupe d’amis ont crée au Groenland la nouvelle association « Aurore » qui suivait l’évolution des travaux :
    « Les essais de résistance eurent lieu dans l’Arctique, près de Thulé où avait été construite l’unité nommée Sphérotest. Immergée par mille mètres de fond, la masse d’acier et de béton, structure étonnante que les nids d’abeille rendaient pratiquement indestructible, prouva cette qualité en résistant à l’explosion de plusieurs charges atomiques. Puis, halés par les grands navires de guerre sortis de leur cocons, l’engin fut remorqué jusqu’à la fosse Atlantique, coulé jusqu’à quatre mille trois cents mètres et remonté .»
    Pourtant des états restaient réticents au projet. Ainsi, dès le début, les Chinois maoïstes appelés « l’Asie Rouge » rompirent toute relation avec le reste de l’humanité pour suivre leur propre plan. Quant aux Japonais, en les personnes de Omira Yamatimo et celle de Nishito Iharu, ils n’avaient qu’une obsession : celle de prouver qu’Alandin et son groupe formaient en réalité une cinquième colonne extraterrestre dont l’objectif, après l’infiltration aux postes-clés de l’espèce humaine, était de confisquer le pouvoir à leur profit. Ce qui donnait de la force à cette théorie c’était un vaisseau « alien » endommagé qu’ils avaient réussi à récupérer, à reconstruire dans une base secrète, sans toutefois en percer tous les secrets.
    Les Japonais avaient raison. Des extraterrestes nommés Galathéens surveillaient de près l’évolution des hommes depuis des millénaires, sans intervenir dans leurs affaires. Parfaitement identiques aux Terriens et conscients que ceux-ci ne pouvaient pallier la menace mortelle à venir, ils ont décidé de leur venir en aide. A cet effet, un groupe de Galathéens, inséré de longue date dans la société humaine et nommé « les Découvreurs »  - c'est-à-dire Alandin et son groupe – devait diriger le sauvetage. D’où la conception des arches.
    Alors que les premiers effets d’une glaciation intense et des désordres telluriques commençaient à apparaître, Nishito, acharné, démasqua enfin Alandin. Le groupe des «Découvreurs » en étaient réduit à fuir,  trouvant refuge en une grotte située près des « Trembles », ancienne propriété française d’Alandin. Ce dernier, en vue de convaincre Nishito de sa bonne foi et surtout de mettre la main sur le vaisseau qui leur permettrait de quitter la Terre, se rendit au Japonais. Alandin sera torturé pour qu’il avoue, des remontées volcaniques compliquant la situation aux Trembles :
    « En fin de journée, une nouvelle alarmante parvint aux Galathéens. Captée par Aurore, une émission des maoïstes annonçait que le continent chinois semblait s’enfoncer lentement. Déjà les cités côtières avaient disparu. Plusieurs centaines de bulles d’acier flottaient, entraînées par les montagnes liquides qui montaient à l’assaut des grandes plaines et qui atteindraient bientôt les contreforts montagneux de la Chine continentale. »
    En dépit de sa faiblesse, par ruse, Alandin s’emparera de «l’Olagne » le vaisseau interplanétaire, provoquant du même coup la mort de Nishito, et mettra ses amis en sécurité à bord d’une station spatiale terrienne en attendant l’arrivée de ceux de sa race. L’humanité, elle, sur une Terre en total bouleversement survit tant bien que mal à bord des arches submergées, en attendant une ère meilleure.
    Greffant sur le thème principal de la fin de la Terre une multiplicité de thèmes secondaires tels que le péril extraterrestre, la menace jaune, les cités englouties, les auteurs élaborent un scénario tant bien que mal qui part, à cause de cela, dans tous les sens.  Le récit lui-même aurait gagné à être plus solidement charpenté, des discussions théoriques et oiseuses interrompant souvent inutilement la trame narrative, en des termes à la sémantique approximative.  Qui trop embrasse…

  6. Type: livre Thème: guerres futures 1, menaces et guerres nucléaires Auteur: Stéphane JOURAT Parution: 1968
    Le roman se partage entre trois parties dissemblables. La première est une évocation de l’évolution théorique et historique de la société politique des USA après l’engagement au Viêt-Nam. Démoralisés, les USA se retirent du conflit en y laissant leurs morts. Celui-ci aura été un champ d’expérience pour les noirs américains maintenant aguerris et capables de faire la différence selon  la manière dont on les a traités au front (toujours en première ligne) et au sein des villes américaines (toujours dans les ghettos)
    En peu de temps, l’agitation sociale se développe dans les quartiers noirs, encadrée par les vétérans noirs qui ont appris à se battre. En 1973, le fascisme américain triomphe avec l’arrivée au pouvoir du sénateur Chilson, évinçant le clan Kennedy, appuyé par l’empire militaro-économique représenté par la figure du général Klinger. Chilson utilise les gaz pour « dératifier » le quartier de Watts :
    « Il faut que le monde sache ce que cela a été : la folie collective donnée délibérément par des hommes à des hommes. Peu importe qu’il se soit agi de Noirs, ou de criminels ou d’émeutiers. Personne au monde, même pas Dieu, n’a le droit de traiter des hommes de cette manière, de les rendre fous, ou malades, ou aveugles. J’ai vu des enfants qui s’étaient crevé les yeux à force de les frotter, des femmes qui hurlaient en se tenant à deux mains les parties génitales brûlées au troisième degré par les gaz, des hommes armés, ivres de L.S.D. tourner en rond sur eux-mêmes en mitraillant tout ce qui passait à leur portée, même des femmes et des enfants de leur race. »
    Cela soulève peu d’émotion dans l’opinion américaine qui récompense Chilson pour cette action d’éclat, en le portant à la présidence, pour peu de temps, puisqu’il sera assassiné par un Noir à cause de ses hauts-faits. Le fauteuil reviendra alors à Klinger,  dont le discours reflète les idées :
    « Jamais les Etats-Unis d’Amérique n’ont été aussi méprisés et aussi combattus que depuis qu’ils se vouent corps et âme, au salut de l’humanité. Pire encore : les perversions, les vices, la pourriture morale et physique du reste du monde, et je pense surtout à l’Europe, se sont introduits chez nous et ont souillé une partie de notre jeunesse. La débauche sexuelle, l’athéisme, la subversion politique sont les cadeaux empoisonnés que nos faux amis nous ont faits en remerciement de notre aide. »
    Aussitôt, le nouveau président donne ses troupes. A l’intérieur des USA, les premiers camps de concentration apparaissent, à l’extérieur, notamment en Europe, les corps d’armées américains s’opposent frontalement à la Russie soviétique et la Chine. Tous les prétextes sont bons et toutes les armes seront utilisées avant que n’éclate la catastrophe finale. La pollution bactériologique de l’eau de New York, supposée provoquée par les Chinois (en réalité liée à la pollution agricole de terrains autour des monts Catskills), les gaz utilisés pour réduire la poche de résistance grecque dans le défilé des Thermopyles, mettent le monde au bord du chaos :
    « Leggitt donne l’ordre de charger les mortiers de têtes à gaz G.C. Le reste va très vite. Les « bérets verts » passent leur masque à gaz. Leggitt baisse les bras, les obus de mortier décrivent une trajectoire haute puis s’écrasent au fond du défilé. Dans leurs abris, les Andartès sentent s’élever autour d’eux une odeur vaguement fruitée. Ils n’ont pas le temps de s’en étonner. Leurs yeux brûlent, leur gorge se contracte, ils sont secoués de nausées, puis de vomissements, beaucoup sont saisis de diarrhée, d’autres hurlent en se tenant la tête à deux mains. Les uns après les autres ils s’écroulent sur les roches que recouvre une sorte de rosée incolore, agités de convulsions violentes, puis de plus en plus faibles et s’immobilisent enfin. Leggitt lâche ses jumelles, regarde sa montre.
    -Sept minutes seulement, dit-il à l’officier « C. and B. ».
    Un dernier sursaut de volonté des peuples qui ne veulent pas mourir, permettra -semble-t-il-  de juguler la menace représentée par Klinger et ses séides qui seront amenés à reculer faisant place à un règlement pacifique des conflits par les Nations Unies qui retrouvent de ce fait  un peu de crédibilité :
    « Dans toute l’étendue de l’Europe, les insoumissions et les désertions se multiplient. En Italie, quatre régiments prêts à s’embarquer pour la Grèce se mutinent. Les unités que l’on envoie mettre les mutins à la raison se rebellent à leur tour et une véritable guérilla commence dans la région de Bari, entre les Senza Noï (« sans nous ») et les troupes régulières. Des incidents du même ordre éclatent en France, en Belgique, en Hollande, en Allemagne de l’Ouest. »
    La deuxième partie du roman est en rupture totale avec la première. Un écrivain –nous ne connaîtrons pas son nom –, nous fait partager dans ses notes, qui ressemblent à un journal intime, l’existence d’une société post-nucléaire. Que s’est-il passé alors que tout semblait sur le point de s’arranger? Nous ne le saurons jamais. Quoiqu’il en soit, le conflit nucléaire a bel et bien eu lieu. Les bombes sont tombées en masse, en Russie, aux USA, en Chine, s’abîmant au passage sur la France et sur d’autres pays, en faisant exploser l’arsenal atomique du plateau d’Albion. Le choc électromagnétique lié à ces explosions a instauré le grand silence des ondes. La société a disparu, remplacée par une kyrielle de groupes de survivants non contaminés mais revenus à la  barbarie, à un dénuement total, à une détresse maximale.
    Le narrateur appartient à l’un de ces groupes d’une vingtaine de personnes vivotant à grand’peine dans la cave d’un village de l’arrière-pays provençal. Ils livrent une lutte continuelle aux rats qui les assiègent, au manque de médicaments, au manque de nourriture. Ils se connaissent à peine, rassemblés en ces lieux par des rencontres de hasard. Menacée par un autre groupe de survivants à qui la catastrophe n’a rien appris, menacée de l’intérieur même par certains d’entre eux  qui ne veulent pas abandonner les jeux de pouvoir, la poignée de personnes regroupée autour du narrateur-philosophe tentent, vaille que vaille, un nouveau départ dans la vie. L’aurore sera de courte durée. Les rats par millions reviennent traquer ces débris humains, contaminés par les radiations, jusqu’à la disparition finale d’une espèce trop agressive pour que l’évolution ait pu la pérenniser :
    «13 janvier. Le froid est devenu terrible et j’ai peur que la source ne gèle. Il ne peut être question de l’entourer d’un feu, la nuit, car de nouveaux groupes armés ont été aperçus sur la route de Sainte-Pétronille. D’après ce que les veilleurs en on dit, il pourrait s’agir de déserteurs italiens. Senza Noï ou simples pillards ?
    Le mistral s’est levé ce matin, et nous avons couvert les feux. L’air des caves est devenu presque irrespirable, mais il ne faut pas que l’odeur de la fumée aille éveiller l’attention de ceux qui passent sur la route. D’en bas, ils ne peuvent voir que les ruines du château. Le chemin qui mène au village ne va pas plus loin. Rien donc ne peut les tenter chez nous, à condition qu’ils n’aperçoivent pas le moindre signe de vie. Il est vrai qu’il nous reste si peu de vie. Deux enfants irradiés sont morts.»
    Un récit sans concession, bien documenté (dans sa première partie notamment qui touche à l’uchronie), manifestant la peur atomique, peur récurrente de l’Occident. Proche parent de « Malevil », mais avec l’optimisme en moins, le texte de Jourat est peu connu. C’est dommage.

  7. Type: livre Thème: fins du monde, fins de l'humanité, Adam et Eve revisités Auteur: Martine BAUJOUD Parution: 1968
    Ce jour – un dimanche après la fin du monde -  verra deux amants reconstruire leur amour, même
    «s’il ne reste rien dans cette ville
    Qu’un désert de murs abandonnés »
    Ainsi, en ce monde détruit,
    « lorsqu’(ils) seron(t) seuls enfin
    Sans personne, et sans rien à la ronde
    Pas un chat perdu, pas un chien »,
    pourront-ils rejouer à Adam et Eve.
    Une musique forte et des paroles définitives donnent du corps à cette chanson cataclysmique.

  8. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: Jean GUIDONI Parution: 1968
    Le narrateur, nous confiant ses impressions sur un ton gouailleur mais désespéré, traverse Paris la nuit, à la recherche de son amour. Un Paris inquiétant, à bout de souffle, gémissant sous le joug d’une dictature militaire, qui amoncelle les indices de la destruction:
    « des cris qui s’espacent », « une ambulance à moitié calcinée », « les ruines de la gare Saint-Lazare », « la distribution de la soupe par des paras à l’Opéra », « les rats qui grouillent rue Royale », ce qui incite le jeune promeneur à allonger ses pas. Il a beau se répéter, en un refrain lancinant, que « tout va bien », encore vivant parmi les morts, il « évite les charniers où fut abattu Jean Ferrat » et se bouche les oreilles aux sons de « la musique militaire ».
    Bien que la société parisienne semble prendre parti pour le nouvel ordre et ses thuriféraires, les Mireille Mathieu et Léon Zitrone,  il ne peut s’empêcher d’accorder de l’attention aux paroles de sa grand’mère qui l’incite à rentrer tôt car, dit-elle :
    « ( …) Mon petit Jean, votre quartier est triste
    Et rempli de cadavres en décomposition ».
    Il devra éviter toute mauvaise rencontre pour ne pas se faire
    « parquer avec les rouges au palais des Congrès », ou avec
    « les pédés dans le Palais des Glaces » ou encore avec
    « les Juifs au palais des Sports ».
    Un retour d’autant plus délicat qu’il s’agira de passer entre les « haies de barbelés des quais de la Seine ».
    Le constat qu’il tient est amer :
    « Naïfs que nous étions et aveuglés aussi
    Qui nous imaginions pouvoir prédire le pire
    Adieu notre jeunesse voilà le temps qui vient
    Du baîllon, des œillères et de la pestilence
    Le temps des ovations et celui des silences
    Que l’on ne rompt que pour se dire : tout va bien ! »
    Pourtant, il ne veut perdre tout espoir puisqu’il glisse dans la lettre à son aimée « un brin d’herbe (cueilli) dans les gravats ».
    Nulle part, en si peu de mots et avec une si grande économie de moyens, il nous a été donné de saisir l’ambiance terrifiante d’une société totalitaire en train de s’établir, qui soutient la comparaison avec 1984, le roman de George Orwell.


  9. Type: livre Thème: épidémies Auteur: Jacques AGOP-ABRI Parution: 1968
    «Les recherches et la fabrication des armes bactériologiques sont actuellement peu coûteuses. De plus, un conflit biologique laisse l’espoir à l’agresseur d’entrer en possession de territoires intacts. Jusqu’à ce qu’une nouvelle course aux armements rende cette forme de lutte aussi coûteuses que la guerre conventionnelle ou nucléaire, on est en droit de craindre qu’une nation ait envie de tenter une expérience qu’elle croirait profitable.
    Mais il y a plus grave. La majorité des scientifiques redoute une réaction en chaîne apocalyptique. L’équilibre biologique terrestre est fragile et nul n’est capable de prévoir les conséquences qu’aurait la disparition dans la nature de milliards et de milliards de bactéries, de virus, de rickettsies fabriqués en masse. La disparition de toutes formes de vie à la surface du globe pourrait être provoquée par une guerre bactériologique… »
    C’est en ces termes alléchants que s’ouvre le roman. Ce sont aussi les seules pistes cataclysmiques de l’ouvrage. Le reste est confié à Michel Launère, le héros, physicien de son état, travaillant à la fois dans le groupe de Pugwash (association de savants) et pour la DST.
    Le professeur Orlando Faggianni , lors d’une conférence, aurait dû faire une intervention sensationnelle, fournissant la preuve qu’il a trouvé le vecteur microbien pour disséminer des virus létaux à grande échelle, dans le cas d’une guerre bactériologique. Or, il a disparu avec ses documents. Launère, un instant contrarié par l’explosion de sa voiture, qui le rend indisponible pour quelques temps, se met en chasse. Aidé par Andréi Mikalovitch, le Russe, qui joue double jeu et contre les Américains, talonné par ses adversaires de la C.I.A., Launère défait lentement l’écheveau des pistes pour localiser Faggianni, en résidence chez un ami de ce dernier à Naples.
    Echappant à plusieurs coups tordus, s’appuyant sur la maîtresse de Fagianni, une richissime artiste-peintre (bien sympathique au demeurant), Launère arrive trop tard au but : Faggianni a été tué par accident dans un engagement provoqué par les hommes de main de la C.I.A. Est-ce à dire que tout est perdu ? Oh, que non pas ! Car le professeur avait eu l’idée lumineuse de dissimuler ses formules sous la forme d’un tableau abstrait peint par lui et glissé parmi ceux de sa maîtresse. Notre savant agent secret récupère le tableau, photographie les formules, brûle le tableau, fait parvenir l’information à la DST, dame le pion aux Américains, fait la nique aux Russes… et profite d’un repos bien mérité avec l’ex-maîtresse de Faggiani. Mission remplie !
    Un ouvrage marginal dans notre domaine qui ne vaut que par l’argument de la guerre bactériologique, roman d’espionnage à la phrase minimale, comme il y en eut tant dans les années soixante, et sans grand intérêt pour un lecteur assoiffé de conjectures.

  10. Type: livre Thème: invasions extraterrestres, fins du monde , fins de l'humanité Auteur: F. RICHARD-BESSIERE Parution: 1968
    David Marchal, seul survivant lors du naufrage de son vaisseau galactique, atteint une terre où l’environnement lui rappelle celui de sa planète-mère, à quelques subtiles différences près : une couche épaisse de nuages au-dessus de sa tête, une nourriture qu’il lui est difficile d’ingérer (il a ses pilules nutritives), un sentiment de malaise, de « décalage » auquel il n’arrive pas à s’échapper. Il rencontre pour la première fois des hommes du « Chatanga », ainsi appellent-ils ce lieu. Des primitifs accueillants et hostiles tout à la fois, et dont la seule occupation  consiste à faire diverses sortes de bruits, à casser des cailloux, à verser de l’eau, etc.
    Lorsque l’un d’entre eux meurt, il devient un « yhouri », une sorte de fantôme et un monstre répugnant. C’est pour avoir tenté de leur démontrer la fausseté de leurs croyances que David est chassé du Chatanga pour trouver refuge dans un immense dédale souterrain habité par une race plus évoluée et organisée.
    Leur chef, Alb, l’accueil avec réticence. Il conteste le fait qu’il puisse venir d’ailleurs, des étoiles, car pour Alb seule existe sa société, immuable dans ses principes, ses croyances et ses coutumes. L’arrivée de Marchal constitue une transgression qu’il va falloir réparer. Zabel, la fille d’Alb, est prête à devenir la femme du pilote, mais David, qui a conscience de l’hostilité généralisée autour de sa personne, se demande ce qui terrifie ainsi les indigènes.
    Alb lui explique l’importance pour eux du « Machunga » un immense réservoir d’énergie qui constitue la base même de leur vie. Le Machunga que Marchal est amené à voir de près lors d’une aventure initiatique , est en réalité un envahisseur, un extraterrestre, un être radiant, psychogène et télépathe, tenant les humanoïdes sous sa coupe. C’est lui qui crée les yhouris , transformant en monstres, ceux qui forment les primitifs du Chatanga, des réprouvés rejetés de la société souterraine, et dont l’unique occupation est de produire les sons dont se nourrit l’Alien. En échange, il permet à Alb et aux siens de survivre grâce aux reliquats énergétiques qu’il leur abandonne. Ces échanges créent une société stable vivant en symbiose avec l’extraterrestre-vampire, le Machunga. Or, en explorant des tunnels abandonnés, Marchal découvre avec stupeur qu’il se promène dans Paris, un Paris détruit, méconnaissable  après plus de 2795 ans :
    « Ce qui le surprit tout d’abord, ce furent les ruines à perte de vue qui lui offraient le spectacle poignant d’une civilisation défunte, tombée dans l’oubli.  Le ciment craquelé des immeubles effondrés, sans toit, retournait au néant, alors que la végétation de place en place, essayait de reconquérir une partie de ce que l’humanité lui avait arraché (…) Soudain l’image se fixa devant ses yeux et il contempla en blêmissant la gigantesque architecture gothique qui se dressait face à lui, à la limite d’un parvis. (…) Oh ! non, gémit David, les yeux exorbités…, ce n’est pas vrai…, ce n’est pas vrai…
    Ce n’était pas seulement  Notre-Dame, mais aussi la Tour Eiffel à sa gauche, décapitée, qui émergeait des ruines, le Sacré-Cœur à demi détruit, toujours sur sa Butte, et plus près de lui, les vestiges du Pont au Change, plongeant dans les eaux de la Seine !  David eut l’impression qu’une main de glace lui broyait le cœur.
    -Non, non, gémit-il en s’écroulant sur le sol. Mon Dieu ! Dites-moi que ce n’est pas vrai. Pas la Terre…, non… pas la Terre ! »
    Il est donc retourné sur terre après un saut temporel inattendu, mais sur une Terre meurtrie, ravagée, désertée, polluée, et vampirisée par l’être immonde venu d’ailleurs. Il reste le seul survivant encore capable de se battre, grâce à ses connaissances scientifiques et avec les machines de l’ancienne technologie. Il comprend que, pour vaincre le vampire, il devra l’attaquer avec ses propres armes, soit produire des vibrations sonores dans une fréquence inaudible pour les humains mais insupportables pour le Machunga. Son appareillage sera réalisé avec beaucoup d’efforts mais mis en pièces par ses semblables du futur. Les hommes de 2795 ont appris à vivre avec le monstre. Ils ne désirent plus évoluer ni changer leurs croyances, ni perdre le pouvoir que les nouveaux prêtres du Machunga se sont octroyés. Ceux-ci lapideront  le dernier homme,  leur seul espoir de se libérer du joug.
    Un récit qui tranche surtout par deux idées originales, celle de l’être exploitant les vibrations de l’inconscient humain pour créer des monstres (comme dans le film « Planète interdite » de Will Lenox) et celle de la noirceur finale du roman, un fin pessimiste, rare dans la science-fiction populaire.